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Point de presse de M. Gerry Sklavounos, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'enseignement supérieur

Version finale

Le vendredi 16 novembre 2012, 9 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures dix-neuf minutes)

M. Sklavounos: Alors, bonjour. Merci à vous tous d'être ici aujourd'hui en prévision du budget de la semaine prochaine. J'interpelle le ministre de l'Enseignement supérieur sur la contribution économique de nos institutions universitaires dans un contexte de sous-financement. Les prises de position du ministre sont dangereuses pour nos universités, économiquement, et dangereuses pour l'économie plus généralement.
Je vous donne quelques chiffres juste pour vous situer. Une étude économique de Desjardins, de 2008, conclut que l'impact économique de nos universités sur le PIB du Québec s'est élevé à 12 milliards de dollars en 2006. Ça, en dollars d'aujourd'hui, ça représente 13,5 milliards de dollars. Une étude d'impact de Secor, de 2010, sur les retombées générées par l'Université McGill nous parle d'un impact économique total de plus de 5 milliards de dollars en 2008. On parle de 88,5 millions de dollars en recettes juste pour le gouvernement du Québec et de 13 500 emplois.
Une présentation de l'Université Laval - on est allés à Montréal un petit peu, on va aller à Québec - une présentation de l'Université Laval à la Commission de la culture et de l'éducation de l'Assemblée nationale en 2010 nous apprend que, pour 2007, l'université a eu un impact économique total de 3,4 milliards de dollars, a envoyé 265 millions de dollars à Québec et Ottawa et a créé ou maintenu 15 000 emplois directs ou indirects.

Également, j'aimerais attirer votre attention sur un texte qui est paru dans La Presse hier, signé par 18 dirigeants - vous l'avez probablement vu - 18 dirigeants qui nous disent que le document préparatoire du ministre et donc l'orientation du sommet en ce qui a trait au sous-financement est orienté et biaisé et part déjà sur une prémisse erronée. Alors qu'il y a une pile d'études, une pile d'études qui démontrent qu'il y a un réel sous-financement dans notre système universitaire, le ministre a décidé de se baser sur un bulletin statistique, un bulletin statistique isolé qui prend le budget de fonctionnement, l'ajoute au budget de recherche et semble dire que nos universités sont adéquatement financées.
Alors, non seulement les recteurs et les principaux des universités le mentionnent, et ce n'est pas n'importe qui, on a tout le monde qui est sur cette liste-là. Je vais vous lire qui qui l'a signée cette lettre-là: Michael Goldbloom, Université Bishop's; Alan Shepard, Université Concordia; Nelson Michaud, École nationale d'administration publique; Christophe Guy, École polytechnique de Montréal; Yves Beauchamp, École de technologie supérieure; Michel Patry, HEC Montréal; Daniel Coderre, Institut national de la recherche scientifique; Heather Munroe-Blum, Université McGill; Guy Breton, Université de Montréal; Sylvie Beauchamp, Université du Québec; Johanne Jean, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue; Martin Gauthier, Université du Québec à Chicoutimi; Claude Corbo, Université du Québec à Montréal; Jean Vaillancourt, Université du Québec en Outaouais; Jean-Pierre Ouellet, Université du Québec à Rimouski; Nadia Ghazzali, Université du Québec à Trois-Rivières; Raymond Duchesne, TELUQ, l'Université du Québec; Luce Samoisette, Université de Sherbrooke. Ça, ce n'est pas le caucus du Parti libéral, ce sont nos dirigeants de nos institutions universitaires et d'enseignement supérieur.
Et non seulement on se base sur un rapport, alors qu'il y a une panoplie d'autres rapports, là on se base sur un rapport. Le rapport lui-même, dans une note de bas de page... D'ailleurs, quand j'ai lu le rapport, ce rapport qui était caché, que j'ai trouvé en faisant Google, pour trois secondes, là, dans la note de bas de page, on mentionne: «Il aurait été souhaitable de présenter des données distinctes pour les dépenses de fonctionnement (sans les dépenses relatives à la recherche et immobilisations).»
Alors, l'auteur lui-même du rapport parle d'une méthodologie qui est questionnable, qui a ses limitations. Alors qu'il y a plein d'autres rapports qui existent, le ministre choisit un bulletin statistique avec une méthodologie que nos dirigeants des institutions d'enseignement supérieur qualifient de bancale. Alors, si ça ne démontre pas que les dés sont pipés, que le sommet est orienté, je ne sais pas ce que ça prendrait. Et les universités nous rappellent... Les résultats de ce sommet sont déjà connus.
Nous avons un ministre qui a abdiqué, abdiqué devant le carré rouge. On est en train, comme un chroniqueur a dit, on est en train de faire le procès de nos universités avec deux carrés rouges comme juges. Le ministre nous appelle sans cesse qu'il appelle au dialogue, mais il veut faire un dialogue les yeux fermés, les oreilles bouchées. Et ses décisions mettent en péril non seulement la vitalité économique de nos universités, mais la vitalité économique de nos villes universitaires et du Québec. Merci.

M. Journet (Paul): Est-ce que vous savez, au sommet, ce que vous allez proposer pour les droits de scolarité? Est-ce que ce sera la même chose que le gouvernement libéral avait proposé? Et je sais que vous dites que les universités sont sous-financées, mais est-ce que vous avez un chiffre à nous donner, en ce moment, ou vous allez le fournir au sommet?

M. Sklavounos: Il y a un consensus sur ce sujet depuis une dizaine d'années, in consensus où des Joseph Facal, des Lucien Bouchard, des Pauline Marois, des Marie Malavoy, le programme d'il y a un an du Parti québécois reconnaissent tous, tous le sous-financement des universités. Le chiffre qui est avancé en ce moment, actualisé, est aux alentours de 600 millions de dollars, 620 millions de dollars. Ça, c'est le chiffre, et ça, c'est un chiffre qui regarde correctement le budget de fonctionnement de façon isolée pour comparer des pommes et des pommes et ne pas comparer des pommes et des oranges.
Alors, c'est drôle de voir le 180 du Parti québécois. Comme je vous dis... Et d'ailleurs, dans la lettre que les dirigeants des institutions d'enseignement supérieur ont signée, on parle justement, dernier paragraphe: «Dans sa plateforme électorale, le Parti québécois a annoncé qu'il fallait réinvestir "de façon significative dans l'éducation supérieure", soutenant que "nous devons donc faire en sorte que nos établissements d'études supérieures se comparent aux meilleurs de la planète et que les Québécois puissent y accéder sans égard à leur condition économique".» Pour une fois, je suis très d'accord avec ce qu'il y avait dans le programme du PQ.

M. Journet (Paul): ...je comprends que le 620 millions, c'est un chiffre avec lequel vous êtes, grosso modo, d'accord. Maintenant, pour les droits de scolarité, ce sera quoi votre proposition?

M. Sklavounos: Bien, notre proposition... Nous, on ne fait pas des 180. Il n'y a pas longtemps, en 2011, dans notre budget, on a préparé, on a présenté un plan de financement d'environ 1 milliard de dollars, qui appelait à une contribution de la part des étudiants, du milieu économique et des contribuables, avec une hausse qui était modérée. Alors, nous, on ne va pas faire un 180, là. C'est une position de principe, et nous croyons que c'est la bonne position.

M. Journet (Paul): Alors, ce que vous avez dit, ça va être la dernière offre qui avait été faite, avant que les négociations achoppent, aux étudiants. Ce sera ça, votre position?

M. Sklavounos: Ça va ressembler à ça, effectivement. On va... On n'a pas changé de position. Les changements de position, les 180, là, appartiennent au PQ. Comme je vous ai dit, Mme Marois, Mme Malavoy, le programme du PQ ont tous reconnu le sous-financement des universités. Ils sont au pouvoir. Bang! Tout d'un coup, on ne semble pas vouloir donner de l'argent. Alors, comment que de ne pas donner de l'argent... Bien, il faut conclure en quelque part que les universités n'ont pas besoin d'argent. Et, alors qu'il existe une panoplie d'études, on se base sur un bulletin statistique que, tout le monde est d'accord, la méthodologie ne fonctionne pas, ne regarde pas correctement les différents budgets.

M. Laforest (Alain): M. Sklavounos, le Parti québécois a l'intention de demander au président de retirer le drapeau, l'unifolié dans le salon rouge. Quelle est la position du Parti libéral là-dessus?

M. Sklavounos: Bien, la position du Parti libéral, c'est qu'à deux reprises les Québécois ont été appelés à se prononcer sur la question de l'appartenance du Québec au Canada. À deux reprises, les Québécois ont répondu non. Nous faisons encore partie du Canada. Notre position, c'est que le drapeau a sa place à l'intérieur de l'Assemblée nationale. Aussi simple que ça.

M. Laforest (Alain): Est-ce que c'est un geste de provocation, d'après vous?

M. Sklavounos: Je pense que c'est un geste qui ne reconnaît profondément pas ce que les Québécois ont décidé à deux reprises. Alors, si vous voulez appeler ça un geste de provocation, j'appellerais ça plutôt un manque de respect envers les Québécois qui ont décidé clairement à deux reprises qu'ils voulaient demeurer au sein de la fédération canadienne.

M. Laforest (Alain): Et comment vous qualifiez le fait que M. Harper se retrouve à un jet de pierre à midi, aujourd'hui, pour venir faire une annonce et qu'il n'invite personne du gouvernement du Québec? Est-ce que ça, c'est un manque de respect?

M. Sklavounos: Moi, je n'étais pas au courant du fait que personne n'a été invité. J'ai entendu ce matin Mme Maltais, à la télévision, dire qu'elle... Je ne suis même pas sûr qu'elle parlait de ne pas avoir été invitée. Elle a parlé de ne pas avoir été consultée. Alors, je ne suis pas sûr qu'il n'y a aucune... Je n'ai pas ces faits-là pour vous dire...

M. Laforest (Alain): Il n'y a pas d'invitation, il n'y a personne du gouvernement du Québec qui a été invité dans ce cas-là.

M. Sklavounos: Moi, personnellement, je n'ai pas reçu d'invitation, mais je ne peux pas dire que le gouvernement ou personne n'a reçu d'invitation. Je ne pourrais pas l'affirmer.

M. Laforest (Alain): Est-ce que le gouvernement doit être là? Est-ce que le gouvernement du Québec doit être représenté?

M. Sklavounos: Moi, je pense que le maire va être là, et ça serait intéressant puis normal que quelqu'un, représentant du gouvernement, soit là également. Mais, au niveau des invitations, je ne suis pas au courant, je ne pourrais pas vous répondre quelles invitations ont été envoyées, qui qui a reçu...

M. Laforest (Alain): Mais, s'il n'y a personne... On parle de geste de provocation, là, on laisse entendre un geste de provocation de retirer le drapeau canadien. Est-ce que le fait que Stephen Harper vient faire une grosse annonce dans la capitale et qu'il n'invite personne du gouvernement du Québec... Ça veut dire quoi, ça?

M. Sklavounos: Moi, je suis de l'avis que Mme Maltais devrait se rendre. Invitation, pas d'invitation, je pense qu'elle devrait se rendre. Je ne suis pas sûr qu'est-ce qui s'est passé avec les invitations, je ne peux pas vous répondre à cette question-là. Mais c'est sûr qu'il y a quelque chose qui se passe à deux jets de pierre de l'Assemblée nationale; un représentant, au moins, du gouvernement du Québec devrait être présent. Au niveau des invitations qu'il a envoyées, qui qui les a reçues, je ne pourrais pas vous répondre, je ne suis pas au courant plus en détail que ça.

M. Lavallée (Hugo): En ce qui concerne le sommet sur l'éducation, avez-vous déterminé en quelle qualité le Parti libéral va participer, finalement?

M. Sklavounos: Nous sommes en train de regarder ça. La chaise vide n'est pas une bonne réponse. J'avoue par contre qu'on est très inquiétés par ce qu'on voit, c'est inquiétant. Comme on a dit, ça semble orienté. En même temps, ne pas être là pourrait faire en sorte qu'on ne pourrait pas aller constater sur place à quel point c'est mal parti. Alors, je suis pas mal sûr que je participerais.
Maintenant, il va falloir avoir des discussions avec le ministre et avec notre formation politique pour déterminer exactement les modalités, le détail, mais je pense que je veux au moins, au moins par curiosité, être là. Déjà, ce que je vois est inquiétant. Ça serait intéressant d'être sur place pour voir comment ça va se matérialiser. Je vous parle des gens qui vont aller témoigner devant deux coprésidents qui étaient au front avec les étudiants le printemps dernier. Je veux être là pour constater la dynamique, voir quelle sera l'ouverture. Et, lorsqu'on regarde les documents, on semble avoir déjà des positions prises. On a sorti la lettre sur le gel des droits de scolarité prise avant. Ça va dans la lignée de ce gouvernement-là qui semble vouloir discuter une fois que les décisions sont prises. Alors, on appelle au dialogue, mais on l'appelle aux yeux fermés et les oreilles bouchées. C'est le type de dialogue que le ministre envisage.

M. Lavallée (Hugo): Donc, vous allez être plus qu'un observateur, là. Vous voulez vraiment participer?

M. Sklavounos: Bien, oui, je veux participer. Mais les modalités, exactement comment, où je vais être assis... est-ce que je serai assis à côté du ministre, entre le ministre et Léo Bureau-Blouin? Ça m'étonnerait. Mais, je veux dire, d'une façon ou d'une autre, je vais participer, ne serait-ce que pour constater comment ça se déroule sur place. Mais, à date, tous les signaux sont mauvais, tous les signaux sont mauvais.
Et le dernier, là, tu sais, la pièce de résistance, c'est vraiment, alors qu'il y a une panoplie d'études, une pile d'études, que le ministre se base sur un bulletin statistique. C'est ça qu'il met dans ses documents, dans ses documents préparatoires, là, préparons le sommet, là, ce document-là. On se base sur un bulletin statistique. Alors, je pense, ce qu'on pourrait faire, là, c'est qu'on pourrait ajouter le carré rouge par-dessus, là. C'est ça qu'on s'en va faire. C'est ça, la réalité, c'est ça qu'on s'en va faire, alors qu'il y a plein d'autres options, et les recteurs le disent, les principaux le disent.
Tout le monde en parle que les dés sont pipés, ce n'est pas moi qui le dis. Je vous ai lu la liste des dirigeants de nos institutions supérieures. Ce n'est pas tous des libéraux, je suis convaincu qu'ils n'ont pas tous leur carte du Parti libéral. Ce sont des gens qui crient à l'aide. Et, quand je vous ai parlé des chiffres économiques... Nos universités contribuent aux économies non seulement des villes dans lesquelles elles sont situées, mais dans la province généralement. Alors, couper les vivres aux universités menace non seulement la viabilité économique de nos universités, mais également l'économie de la ville dans laquelle elles sont situées et l'économie du Québec.

M. Duboyce (Tim): When you learned that the PQ has made a formal request to have the Canadian flag removed from the Red room, what went through your mind?

M. Sklavounos: I think it's a profound lack of respect for Quebeckers who've decided, on two occasions, to remain part of Canada. I think, at the end of the day, some people would want to qualify it a provocation. I persist in calling it a lack of respect for democracy. At the end of the day, Quebeckers had the choice twice, decided. Until that changes, if it ever changes... I'm not in favour that it changes, but, until that happens, that flag has its place inside the National Assembly.

M. Duboyce (Tim): In 1994 and 2003, they did the same thing when they were in power. This time, it's different, it's a minority Government, and there may well be a majority of MNAs who are sitting in the National Assembly who are opposed to the removal of that flag. And I wonder if you think that the Speaker should take that back into account.

M. Sklavounos: On a question of principle, I don't think it should have to do anything with the mathematic make-up of the number of members in the House that are federalists or sovereignists. It has to do with the fact that a democratic decision was taken by the people of Québec. I'm not looking at the picture of the floor of the National Assembly. I'm here representing Quebeckers. Quebeckers decided twice «No». That means we are part of Canada, whether they like it or not. For now, we are part of Canada, so that flag has its place as long as we are in Canada.

Mme Montgomery (Angelica): What are you going to do about it?

M. Sklavounos: What am I going to do about it? Well, I'm going to attach myself to the flag, obviously, and hold on to it, and not let them pull it out. No. I'm going to contest it. I'm speaking to you, I'm making it known. I think it's a clear position on the part of our caucus: We are going to oppose it.

Mme Montgomery (Angelica): If I understand, you are going to write to the Speaker, the Liberals...

M. Sklavounos: That's my understanding that we are going to oppose it in an official way. The Speaker is going to be informed. What I am going to do personally is I'm going to repeat, on every single occasion I have, that it's a lack of respect for the democratic decision made by Quebeckers on two occasions. Thank you. Merci beaucoup. Merci.

(Fin à 9 h 34)

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