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Point de presse de M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé, et M. Guillaume Cliche-Rivard, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le mercredi 23 avril 2025, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-six minutes )

M. Marissal : Bonjour, bonjour. Par où commencer ce matin? En santé, c'est l'abondance, mais c'est l'abondance des mauvaises nouvelles. Je pourrais vous parler évidemment de HMR où il ne se passe rien puis qu'il y a une lettre avec plus de 1 800 signataires qui disent qu'il faut que ça se fasse et que ça devrait se faire. Il y a les urgences, hein, après cinq ans, puis c'est drôle, ça va faire à peu près cinq ans, là, de ces jours-ci que le... le ministre est arrivé en poste au mois de juin, en fait bientôt. Les urgences, ça empire, en fait la situation ne fait qu'empirer avec... avec les années qui passent malgré les promesses de la CAQ.

Et là où j'ai vraiment avalé mon café de travers à matin, là, c'est ce retour de cette idée saugrenue de classer les patients qui ont déjà des médecins de famille, comme si ce n'était déjà pas assez difficile d'avoir un médecin de famille, ceux et celles qui en ont, mais on va les classer selon des pastilles de couleur, selon leur état ou leur état présumé, hein, j'entends, parce que tant que vous n'êtes pas diagnostiqué, vous ne le savez pas, par exemple, que vous avez un cancer ou un diabète, ou vous avez un problème d'hypertension ou peu importe. Ça, ça, s'appelle de la prévention. C'est pas mal à la base de la santé publique, là. Alors, on va... on va classer ces gens-là comme... en pastille de couleur. Pastille de couleur, là, c'est ludique à la SAQ, mais c'est dangereux en santé parce qu'on va échapper du monde, on ne fera plus de prévention, des gens qui ont un médecin, qui vont le voir une fois par année, deux fois par année, selon leurs besoins, des fois une fois aux cinq ans, parce qu'ils n'en ont pas besoin, sont déjà en... ils sont déjà pris en charge. Je pensais que c'était ça l'idée, c'était de prendre les patients en charge.

Alors, faites le bilan, là, après cinq ans de ce ministre-là, après six ans et demi de ce gouvernement-là, c'était, au début, un... un médecin par personne. On est très, très, très loin de ça. Après ça, la ministre a dit : Ça va être une équipe de soins par personne. Il semblerait que ce n'est plus ça non plus, puisqu'on veut classer les gens. On avait dit aussi 90 minutes aux urgences. Ça, c'était antédiluvien, là. Là, on n'en parle plus du tout de ça. Alors, ils ont raté tous leurs objectifs. Ce ministre a reçu son bulletin, encore ce matin là, c'est un E pour échec.

M. Cliche-Rivard : Merci, Vincent. Bonjour, tout le monde. Ce matin, je viens vous parler en tant que député de Griffintown dans Saint-Henri-Sainte-Anne. Vous l'avez vu dans les médias ce matin, ça fait plus de 15 ans que les familles du quartier se battent pour une école primaire. C'est la priorité du quartier, les jeunes. Les enfants, là, des premiers parents qui ont commencé à se battre pour ça, mais ils sont rendus au secondaire puis ils sont en train de finir leur secondaire, c'est peu dire. Puis les parents puis les futurs parents ne lâchent pas le morceau, là, ceux qui s'installent dans le quartier, puis ceux à qui je parle au quotidien dans ma circonscription continuent de se battre, puis moi, je fais le combat auprès d'eux depuis les dernières années.

Tout le monde a reconnu les besoins du quartier pour une école primaire, c'est une évidence. La CAQ le reconnaît aussi, et c'est à juste titre que la ville de Montréal monte aux barricades parce que le projet est encore mis sous la glace... sur la glace, pardon, par manque de leadership du ministre Drainville. C'est la même chose pour le centre-ville. C'est la même chose pour Côte-des-Neiges. On apprend qu'on est loin de la coupe aux lèvres aussi, dans mon autre quartier, Bridge- Bonaventure, qui va se développer au courant des prochaines années, pour lequel, semble-t-il, que ce n'est pas fait qu'on aura même compris le message puis qu'on aura compris le problème. Ce n'est pas clair qu'on va avoir une école primaire là aussi.

Clairement, la CAQ néglige Montréal en matière d'infrastructures, ça me semble limpide. Donc, je demande formellement au ministre Drainville de dégeler les budgets destinés à la construction de ces écoles promises par Québec. Je demande au ministre de penser un petit peu à nos enfants puis à nos familles des quartiers centraux de Montréal. Merci.

Journaliste : À ce sujet, M. Cliche-Rivard, la CAQ va vous dire qu'il n'y a plus d'espace pour ajouter des fonds dans les infrastructures. Donc, on coupe ou pour construire des écoles à Montréal?

M. Cliche-Rivard : Ça fait 15 ans que c'est une promesse, là. Ce n'est pas la semaine passée, puis ce n'est pas le nouveau budget, puis c'est le septième budget caquiste, là. À un moment donné, ça fait sept ans qu'on met ça sur la glace, puis ça a été la même chose avec la précédente administration. Ça fait que les fonds, ils étaient prévus en amont, là. C'était déjà au PQI. Ce n'est pas un nouveau projet qui apparaît au PQI qu'il faut financer, là. On l'a vu avec HMR, ils ne sont pas capables de réaliser leurs propres engagements, puis leurs propres promesses de PQI. Ça fait que, moi, ce que je leur demande, c'est de remplir leurs promesses. Ils ont fait des campagnes électorales sur des promesses. Ça fait 15 ans qu'on promet une école primaire. La ville est en pourparlers de manière très avancée, puis le terrain est identifié, les négociations avançaient. Et là, tout d'un coup, pouf! on met ça sur la voie de côté. Moi je trouve que c'est un grave manque de respect envers les gens de Montréal.

Journaliste : Sur HMR, M. Marissal, Christian Dubé a répété hier un peu ce qu'avait dit, la semaine dernière, je pense, Mme Biron, en disant qu'on pourrait commencer par faire le stationnement, puis ça nous donnerait du temps pour planifier le reste. Alors, qu'est-ce que vous pensez de cette hypothèse-là de dire : Bien, on fait le stationnement, on déplace les voitures vers un autre endroit pour permettre la construction?

M. Marissal : Tout ça est prêt, hein? Tous ces plans-là sont prêts. Je peux vous dire, là, précisément où sera le stationnement d'appoint. Je peux vous dire précisément où sera le stationnement étagé. Tout ça est connu, tout ça est chiffré, tout ça a été dessiné. Alors, d'où est-ce qu'ils débarquent, le ministre puis la «top gun» de Santé Québec, là, tout d'un coup de s'apercevoir qu'il faudrait lancer ça. Bien sûr qu'il faut d'abord commencer par ça. Ensuite, la roue va se mettre à tourner. Je ne comprends pas cette incapacité de la part du ministre de lancer ce projet-là. C'est tout simplement parce qu'il n'est pas capable d'avoir le O.K. de ses collègues et du premier ministre? Parce que rendu là pour un projet de 5 à 6 milliards, ça prend le feu vert du premier ministre. Le ministre, il n'est pas capable.

Journaliste : Est-ce qu'on pourrait lancer, par exemple, le projet en étape comme ça, plutôt que de dire...

M. Marissal : Mais nécessairement...

Journaliste : Voilà, c'est un projet complet incluant le stationnement, de dire : Bien, faisons tout de suite le stationnement parce que ça coûte moins cher. C'est entre, de ce que je comprends, 75 et 120 millions, là.

M. Marissal : À peu près, oui.

Journaliste : Alors, faisons ça. Puis après ça, on verra le reste.

M. Marissal : Mais c'est ça, le plan, M. Lacroix. C'est ça, le plan. Ce n'est pas nouveau, ça. On a toujours dit qu'on ne pourra pas construire tout en même temps puisqu'on part sur un site existant. Le plan, là, c'était au coin Rosemont et L'Assomption. Il y a un stationnement. Il faut démolir ce stationnement-là, sur lequel nous construirons le bloc de 15 étages avec les 720 lits. C'est ça, le plan. Mais en attendant, il faut d'abord déplacer les stationnements parce que les gens ne viendront pas en tapis volant à l'hôpital. Alors, il y a déjà un stationnement d'appoint qui est prévu de l'autre côté, au golf municipal de Montréal. Il y a un stationnement étagé qui doit être construit. Ce n'est pas de la physique nucléaire, là. Il s'agit de lancer les pépines pour construire un stationnement. Tout ce que fait le gouvernement en ce moment, puis le ministre Dubé, c'est de gagner du temps, effectivement, parce qu'il n'est pas capable de livrer.

Journaliste : Hier, le premier ministre l'a dit, là, ça venait de la bouche du premier ministre en entrevue, là, on ne changera pas le budget cette année. Ça ne se fera pas cette année. C'est l'année prochaine. Est-ce que vous le croyez?

M. Marissal : Bien, malheureusement, je suis obligé de le croire parce qu'il n'y a rien qui se passe en ce moment. Mais on vient de perdre une autre année. Vous vous rendez compte qu'on vient de perdre une autre année? En ce moment, là, le stationnement étagé dont on parle tant, là, il devrait être à peu près fini. Là, on perd du temps. Plus on perd de temps, plus ça va coûter cher. Ça, les comptables de la CAQ comprennent ça. Ils doivent comprendre ça. Chaque six mois qu'on perd, le projet augmente. Ça va juste nous coûter plus cher. Puis l'hôpital, on en a besoin. Alors, je ne sais pas à quoi joue la CAQ. Vous savez, comme je le disais hier, c'est un projet de 5 milliards et demi. Le premier jour, le gouvernement ne fait pas un chèque de 5 milliards et demi, là. C'est sur des années, la dette à très, très, très long terme. C'est un actif immobilier qui se construit d'ailleurs sur des années. En ce moment, c'est tout simplement parce qu'ils ne veulent pas appuyer sur le bouton pour donner cet hôpital dont on a besoin dans l'est de Montréal.

Journaliste : Les urgences, là, vous l'avez abordé brièvement, mais quelle lecture vous faites de ce palmarès-là? C'est quoi vos constats quand vous regardez ça aujourd'hui?

M. Marissal : Bien, il y a deux constats. Il y a le vrai constat que vous avez fait, qui dit essentiellement que la situation se détériore, qu'il n'y a pas d'amélioration après cinq ans. C'est même les pires chiffres en cinq ans. Il y a le constat rose bonbon de Santé Québec puis du ministre qui, lui, quelque part, je ne sais pas comment ça se fait, eux ont trouvé des améliorations là-dedans? Je ne sais pas ce que le ministre Dubé met dans son sirop d'érable, là, mais c'est du bon stock, là, parce que pour voir la vie en rose de même, là, Santé Québec sert essentiellement d'objet de communication jovialiste pour dire que les choses vont bien. Mais les gens ne sont pas idiots sur le terrain, là. Les gens ne sont pas idiots sur le terrain. Et puis de toute façon, les chiffres parlent d'eux-mêmes, là. Regardez les statistiques et les chiffres d'attente, il y a cinq ans et maintenant. Puis rien qu'à voir, on voit bien que ça ne s'améliore pas. Ça se détériore.

Journaliste : ...c'est Dr Boucher, il me semble, qui disait en fait que la fréquentation évidemment a augmenté en raison par exemple du vieillissement de la population, tout ça. Mais la situation, le bulletin n'a pas tellement bougé. Donc il dit si on n'avait rien fait, ça aurait été encore plus pire. Donc, il n'y a pas quand même une part d'amélioration là-dedans?

M. Marissal : Je respecte beaucoup le Dr Boucher et les efforts que lui et ses collègues font sur le terrain, puis c'est vrai qu'ils tiennent ça à bout de bras, mais ça tient avec un élastique qui est étiré au maximum, cette affaire-là. Puis je vous rappellerais que le vieillissement de la population, ce n'est quand même pas une affaire qui est arrivée le mois dernier, là. La démographie, c'est une science assez exacte. On le savait que la population vieillissait au Québec. C'est pour ça qu'il faut lancer des projets puis qu'il faut être capable de livrer les HMR de ce monde pour être capable de faire face à la musique. Si c'est comme ça aujourd'hui, imaginez dans 10 ans, quand cet hôpital-là sera encore là, ça va être épouvantable. On court à la catastrophe.

M. Cliche-Rivard : ...ajouter un truc là-dessus. Sur les aînés, par contre, là, le bilan était pas mal moins reluisant, là, dans l'article. On voit que, faute de places en CHSLD, faute de places en ressources intermédiaires, ils sont de plus en plus nombreux à passer de plus en plus d'heures dans nos hôpitaux. Ce n'est pas là leur place, là, ils devraient avoir des meilleurs soins puis des meilleures capacités à aller trouver des ressources soit en CHSLD, soit en RI. Et ça, le portrait n'était pas très beau, là, notamment aux 85 ans et plus qui sont de plus en plus nombreux à se diriger vers nos hôpitaux faute de moyens.

Pour finir sur HMR, on a une motion par ailleurs là-dessus aujourd'hui, on demande au gouvernement de s'engager, là, on veut une date, là. Le ministre Dubé, là, ça fait des semaines, là, qu'il nous dit : Oui, oui, ça s'en vient au courant du mandat, etc. Là, on veut un engagement précis, puis on va leur demander de s'engager là-dessus sur motion aujourd'hui. Donc, suivez le résultat du vote.

Journaliste : ...élèves pour les congés religieux. Hier, M. Drainville disait : Non, pas question de faire d'accommodements pour des congés religieux, notamment, par exemple...

M. Cliche-Rivard : Moi, j'ai confiance aux équipes-écoles qui traitent la situation tel qu'elles le traitent actuellement, là. Mon collègue Sol Zanetti va être en étude détaillée là-dessus, il va poser les questions. On va entendre justement les fédérations et les parents, les profs. Mais moi, j'ai confiance que ça, ça peut se gérer par les particularités avec les équipes-écoles.

Journaliste : ...

M. Cliche-Rivard : Exact.

Journaliste : Sur la décote, hier, le premier ministre et le ministre des Finances ont dit : On a fait des émissions, on ne voit pas vraiment d'impact... sont plus sévères que les autres. Bref, ils ne risquent pas d'y avoir un impact si grand pour le Québec. Vous achetez ça?

M. Cliche-Rivard : Bien, il est évident que la décote amène des taux d'intérêt moins avantageux, là, ça fait qu'il va y en avoir, des impacts. Puis le ministre a dit qu'il devancerait... ou en tout cas qu'il ferait des plans pour répondre, donc il devancerait l'équilibre budgétaire ou, en tout cas, les coupes vont augmenter, là, l'austérité va augmenter, ça, c'est sûr, à cause de la mauvaise gestion caquiste. Et, encore une fois, ce sont les Québécois et les Québécoises, puis les services publics qui vont payer le frais... ont payé les coûts de la mauvaise gestion caquiste. Notons...

Journaliste : ...

M. Cliche-Rivard : Bien, ce n'est pas ça qu'il dit. Attendons de voir, là. Il nous a dit aussi : Attendez, le scénario bouge, vous verrez la prochaine mise à jour économique. C'est continuellement ça qu'ils font. Ils pellettent par en avant en disant que ça va aller mieux. Mais là ils nous disaient ça l'année passée puis ils disaient la même chose. Puis le budget, finalement, était catastrophique. Là, ils vont nous pelleter ça par en avant sur la prochaine mise à jour budgétaire. Soudainement, ils vont refaire la même affaire. Donc, moi, je veux dire, la décote est réelle. Personne ne l'a inventée. Puis là François Legault semblait dire, hier, comme si ça n'existait pas, ou, à la limite, essaie de nous faire passer ça comme si ce n'était pas très grave. Ce n'est pas arrivé en 30 ans, là, je veux dire, c'est quand même quelque chose de particulièrement grave. Le Canadien, gagnait la coupe, il y a 30 ans, je veux dire, c'est quand même dramatique.

Journaliste : ...pour convaincre que... par exemple de revoir...

M. Cliche-Rivard : Bien, j'ai de la misère à comprendre pourquoi ce n'est pas déjà fait. Je veux dire, comment ça se fait qu'on ne s'est pas battu bec et ongles pour éviter ça? Comment ça se fait? Je veux dire, le... le ministre puis... le ministre Girard puis le premier ministre se disent grands contents, mais eux autres, ils connaissaient ça, les finances publiques. Eux autres, ils savent gérer. Mais on a vécu une décote qu'on n'a jamais vue en 30 ans. Ils devaient être le bon gouvernement de bons gestionnaires, bons comptables. Ils devaient être ceux, là, qui allaient mettre fin, là, à l'espèce de fiasco économique des dernières années. Puis, tout d'un coup, bien, finalement, ils ont des déficits records, ils ont la décote, puis les services publics ne vont pas mieux. Donc, vraiment, c'est quoi, les réalisations puis c'est quoi, les... C'est quoi, les réussites de ce premier ministre là? Honnêtement, j'ai de la misère à les...

Journaliste : ...en raison du poids de sa tâche, là, autrement dit, là, parce que c'est le premier ministre. Parce que, que ce soit le ministre des Finances ou le premier ministre qui aille voir les agences, le déficit est le même, là.

M. Cliche-Rivard : Bien, je veux dire, qu'il... d'aller voir les agences, c'est une affaire, je ne m'obstinerai pas, puis je pense qu'il faut qu'ils y aillent, je pense que c'est assez grave, là. C'est la priorité nationale. Puis vous avez vu quand même hier l'effort de l'ensemble des partis d'opposition. Puis vous aussi, les médias, je veux dire, il y a eu une tournée médiatique du PM pour essayer de s'excuser puis justifier hier. Pour moi, je veux dire, si ce dossier-là n'est pas le premier sur la table du premier ministre, je me demande c'est quoi, le dossier, le premier sur la table du premier ministre. Moi, ce que je lui demande, c'est de ne pas faire le faux calcul puis les fausses mathématiques de dire : Maintenant, il va falloir qu'on coupe davantage dans les services publics. On n'est pas capable de faire des écoles primaires, on n'est pas capable de faire HMR, on n'est pas capable de livrer des projets. Ce n'est pas le temps de couper dans nos services publics. C'est ça, le message.

Journaliste : Est-ce que c'était une bonne idée d'ajouter une tâche dans les équipes-écoles, c'est-à-dire d'interdire la présence de cellulaires sur les terrains des écoles?

M. Cliche-Rivard : Bien, il y a définitivement un consensus. Nous, ce qu'on demande, là, c'est que les choses se fassent de manière progressive et en respect de justement la tâche des équipes-écoles actuellement. Donc, de ne pas faire une application mur-à-mur dès la rentrée en 2025, mais de regarder, de parler avec les équipes-écoles, comment peut faire ça de manière progressive, comment on peut faire ça avec les équipes en place. Moi, je les visite, les écoles, là, il y en a qui sont complètement débordés. J'étais avec un directeur d'école primaire la semaine passée qui me disait qu'il n'arrivait même pas à joindre les deux bouts de la tâche, là. Donc, qu'on prenne ça comme il faut, c'est une priorité, il faut qu'on s'en occupe. C'est important d'aller de l'avant avec ces mesures-là que la Santé publique recommande. Ceci dit, il va falloir faire attention puis il va falloir ne pas mettre ça mur-à-mur puis l'exiger, là, dès la rentrée. Je pense qu'il faut y aller progressif puis il faut faire confiance aux équipes-écoles.

Journaliste : Sur les syndicats qui manifestent ce matin, vous leur dites quoi?

M. Cliche-Rivard : Bien, il y a un projet de loi historique, là, du jamais-vu qui s'attaque à leurs droits fondamentaux de faire la grève dans un contexte particulièrement important. Moi, j'étais avec les éducatrices, puis on continue d'être avec les éducatrices dans leurs revendications, là. Je suis papa d'un petit garçon en CPE, ça fait que je sais particulièrement ce que c'est, là, les grands-parents ont fait du gros boulot dans les derniers jours, puis ils vont continuer peut-être d'en faire, mais la solution, puis les Québécois et les Québécoises le savent, les solutions, ce n'est pas de les reforcer au travail avec un projet de loi ou avec une loi qui serait adoptée qui ferait en sorte que personne ne serait content. Il faut qu'on sauve nos services publics. Les éducatrices se battent parce que plusieurs d'entre elles fréquentent les banques alimentaires, parce que plusieurs d'entre elles ont de la misère à joindre les deux bouts puis gagneraient plus si elles travaillaient au Costco. Donc, moi, quand le ministre voit comme priorité là, en réponse aux grèves dans le système scolaire puis dans les CPE, qu'il faut un projet de loi pour aller limiter le droit de grève, je pense qu'il se trompe de cible, là. Il gagnerait plus de temps à aller parler à sa collègue Sonia LeBel pour aller payer décemment les travailleuses. Je pense qu'on sauverait davantage de temps.

Journaliste : This idea that the minister is examining right now to expand the ban of religious symbols for subsidized daycares and also cégeps, how do you see this? Does it go too far?

M. Cliche-Rivard : We're facing one of the biggest crises with regards to skilled workers in our daycares. It's not time for us to reduce the number of workers that are currently working with our kids. They're struggling, they're fighting for the network, and minister Roberge solution's is to make... make sure that we have less workers, that there is less of these women working. I mean, those women are doing terrific and absolutely fantastic job with our kids. It's the same for the other workers within our public services. I mean, can we... can we let them work? Can we let them do the very best thing they're doing, accompany our children and make sure that they're lacking nothing? I mean, that should be the main focus of the government.

Journaliste : And how do you react, Mr. Marissal, when you saw the article of my colleague Véronique Prince on this, the fact that the idea of distributing family doctors of Quebeckers who are in good shape to the ones that were vulnerable, depending on which color, orange, yellow or green, you are? What do you see? What do you think?

M. Marissal : It's frightening, actually it's frightening. It's dangerous. It's just a matter of... of charts and statistics again with this minister. He just want to cut down the numbers on his waiting lists. But here the irony of this, for years this government has been saying to Quebecers, "We will give you a family doctor". And now that you have one, we will take that away. We will take this doctor away because you're not that sick, you know. Oh! How do you know that? How do you know that, that you have diabetes or maybe a cancer? It's called prevention and it's the very, the very fine word of... of public medicine, of public health actually. It's... So, how are you are we going to categorize the people?  You're 28. You look okay. You don't have any cancer near you in your family. So, you're this color and that color, and you lose your doctor, This, that's a stupid idea. Basically, that's a stupid idea.

Journaliste : On the Bill 89, what are your concerns?

M. Cliche-Rivard : I mean, we're seeing workers fighting for their very constitutional rights... and we're seeing the minister attacking this in a very core moment where kids' educators are fighting for... for their salary, and they're fighting to... to have this system work. So, I mean, it's the very bad... it's the worst thing that they could be doing at this time. They shouldn't be making and putting all their efforts into making sure that our workers and public services workers are getting treated well, and that they don't have to get in the streets, and they don't have to have fight for their rights, and this should be the main focus. And Minister Jean Boulet should rather make a phone call to Sonia LeBel to make sure that we deal with that and to make sure that those workers are well respected and get decent salaries and not fight against their constitutional right to get strike and to get organized.

Journaliste : With regards to Griffintown and the school, we actually had some parents reach out to us about these concerns. They just... they want more space and why not. They're more families moving into the area, they feel as the others we still lack of services. What's your big concern?

M. Cliche-Rivard : I mean, there's a gigantic lack of services in Griffintown. I mean, this puts pressure to all the other surrounding neighborhoods. I mean, Pointe-Saint-Charles is being very much dense as well by... by these moving's, puis la Petite Bourgogne, the very school, the very primary school of the Petite Bourgogne is getting a lot of pressure. I mean, there's no more... no more space in this school. So, I mean, it's really putting pressure.

Same thing for health services. I mean, there's no... there's no connections or there's no CLSC in Griffintown, there is no gym in Griffintown, there is nothing, there is no public services within this neighborhood. And it was the very much promise, that the school could be doing a, a primary school, b, some gyms, for the parents, within weekends, at nights. I mean, there is so much things that are developed at the same time as a public school. That was very much the core of what should have been Griffintown. And those parents are fighting, they will keep fighting. And I will keep fighting with them. It's a very big priority for us. I can't start to understand how we could not give that school to Griffintown. It makes no sense.

Journaliste : Comment avez-vous réagi en apprenant que le ministre Dubé avait mis son siège en jeu sur la possibilité de mettre en place l'agence Santé Québec?

M. Marissal : Le ministre Dubé, c'est très clair qu'il voulait sa réforme. Il voulait avoir sa réforme à son nom, là, il voulait créer Santé Québec, là. Dans l'article en question puis dans le livre, que je n'ai encore pas lu, évidemment, il est question d'un hochet, hein, qu'il ne fallait pas que ce soit un hochet, mais je pense que le premier ministre a donné le hochet à M. Dubé pour qu'il reste parce qu'il avait bien, bien peur qu'il s'en aille puis qu'il ne se représente pas. Mais, à la fin, là, ça donne quoi aux Québécois, ça? Qu'est-ce qu'il y a comme amélioration pour les soins, pour l'accessibilité aux soins, pour la qualité des soins? Est-ce qu'on garde notre personnel? Est-ce qu'on est capable de construire les hôpitaux dont on a besoin? Pas du tout. Le ministre s'est fait plaisir avec son hochet. Il voulait sa réforme, il l'a, mais c'est nous qui avons les conséquences. Merci.

(Fin à 8 h 47)

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