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(Huit heures vingt-six minutes
)
M. Marissal : Bonjour,
bonjour. Par où commencer ce matin? En santé, c'est l'abondance, mais c'est l'abondance
des mauvaises nouvelles. Je pourrais vous parler évidemment de HMR où il ne se
passe rien puis qu'il y a une lettre avec plus de 1 800 signataires
qui disent qu'il faut que ça se fasse et que ça devrait se faire. Il y a les
urgences, hein, après cinq ans, puis c'est drôle, ça va faire à peu près cinq
ans, là, de ces jours-ci que le... le ministre est arrivé en poste au mois de
juin, en fait bientôt. Les urgences, ça empire, en fait la situation ne fait qu'empirer
avec... avec les années qui passent malgré les promesses de la CAQ.
Et là où j'ai vraiment avalé mon café de
travers à matin, là, c'est ce retour de cette idée saugrenue de classer les
patients qui ont déjà des médecins de famille, comme si ce n'était déjà pas
assez difficile d'avoir un médecin de famille, ceux et celles qui en ont, mais
on va les classer selon des pastilles de couleur, selon leur état ou leur état
présumé, hein, j'entends, parce que tant que vous n'êtes pas diagnostiqué, vous
ne le savez pas, par exemple, que vous avez un cancer ou un diabète, ou vous
avez un problème d'hypertension ou peu importe. Ça, ça, s'appelle de la
prévention. C'est pas mal à la base de la santé publique, là. Alors, on va...
on va classer ces gens-là comme... en pastille de couleur. Pastille de couleur,
là, c'est ludique à la SAQ, mais c'est dangereux en santé parce qu'on va
échapper du monde, on ne fera plus de prévention, des gens qui ont un médecin,
qui vont le voir une fois par année, deux fois par année, selon leurs besoins,
des fois une fois aux cinq ans, parce qu'ils n'en ont pas besoin, sont déjà
en... ils sont déjà pris en charge. Je pensais que c'était ça l'idée, c'était
de prendre les patients en charge.
Alors, faites le bilan, là, après cinq ans
de ce ministre-là, après six ans et demi de ce gouvernement-là, c'était, au
début, un... un médecin par personne. On est très, très, très loin de ça. Après
ça, la ministre a dit : Ça va être une équipe de soins par personne. Il
semblerait que ce n'est plus ça non plus, puisqu'on veut classer les gens. On
avait dit aussi 90 minutes aux urgences. Ça, c'était antédiluvien, là. Là,
on n'en parle plus du tout de ça. Alors, ils ont raté tous leurs objectifs. Ce
ministre a reçu son bulletin, encore ce matin là, c'est un E pour échec.
M. Cliche-Rivard : Merci,
Vincent. Bonjour, tout le monde. Ce matin, je viens vous parler en tant que
député de Griffintown dans Saint-Henri-Sainte-Anne. Vous l'avez vu dans les
médias ce matin, ça fait plus de 15 ans que les familles du quartier se
battent pour une école primaire. C'est la priorité du quartier, les jeunes. Les
enfants, là, des premiers parents qui ont commencé à se battre pour ça, mais
ils sont rendus au secondaire puis ils sont en train de finir leur secondaire,
c'est peu dire. Puis les parents puis les futurs parents ne lâchent pas le
morceau, là, ceux qui s'installent dans le quartier, puis ceux à qui je parle
au quotidien dans ma circonscription continuent de se battre, puis moi, je fais
le combat auprès d'eux depuis les dernières années.
Tout le monde a reconnu les besoins du
quartier pour une école primaire, c'est une évidence. La CAQ le reconnaît
aussi, et c'est à juste titre que la ville de Montréal monte aux barricades
parce que le projet est encore mis sous la glace... sur la glace, pardon, par
manque de leadership du ministre Drainville. C'est la même chose pour le
centre-ville. C'est la même chose pour Côte-des-Neiges. On apprend qu'on est
loin de la coupe aux lèvres aussi, dans mon autre quartier, Bridge-
Bonaventure, qui va se développer au courant des prochaines années, pour
lequel, semble-t-il, que ce n'est pas fait qu'on aura même compris le message
puis qu'on aura compris le problème. Ce n'est pas clair qu'on va avoir une
école primaire là aussi.
Clairement, la CAQ néglige Montréal en
matière d'infrastructures, ça me semble limpide. Donc, je demande formellement
au ministre Drainville de dégeler les budgets destinés à la construction de ces
écoles promises par Québec. Je demande au ministre de penser un petit peu à nos
enfants puis à nos familles des quartiers centraux de Montréal. Merci.
Journaliste : À ce sujet, M.
Cliche-Rivard, la CAQ va vous dire qu'il n'y a plus d'espace pour ajouter des
fonds dans les infrastructures. Donc, on coupe ou pour construire des écoles à
Montréal?
M. Cliche-Rivard : Ça fait 15 ans
que c'est une promesse, là. Ce n'est pas la semaine passée, puis ce n'est pas
le nouveau budget, puis c'est le septième budget caquiste, là. À un moment
donné, ça fait sept ans qu'on met ça sur la glace, puis ça a été la même chose
avec la précédente administration. Ça fait que les fonds, ils étaient prévus en
amont, là. C'était déjà au PQI. Ce n'est pas un nouveau projet qui apparaît au
PQI qu'il faut financer, là. On l'a vu avec HMR, ils ne sont pas capables de
réaliser leurs propres engagements, puis leurs propres promesses de PQI. Ça
fait que, moi, ce que je leur demande, c'est de remplir leurs promesses. Ils
ont fait des campagnes électorales sur des promesses. Ça fait 15 ans qu'on
promet une école primaire. La ville est en pourparlers de manière très avancée,
puis le terrain est identifié, les négociations avançaient. Et là, tout d'un
coup, pouf! on met ça sur la voie de côté. Moi je trouve que c'est un grave
manque de respect envers les gens de Montréal.
Journaliste : Sur HMR, M.
Marissal, Christian Dubé a répété hier un peu ce qu'avait dit, la semaine
dernière, je pense, Mme Biron, en disant qu'on pourrait commencer par faire le
stationnement, puis ça nous donnerait du temps pour planifier le reste. Alors,
qu'est-ce que vous pensez de cette hypothèse-là de dire : Bien, on fait le
stationnement, on déplace les voitures vers un autre endroit pour permettre la
construction?
M. Marissal : Tout ça est
prêt, hein? Tous ces plans-là sont prêts. Je peux vous dire, là, précisément où
sera le stationnement d'appoint. Je peux vous dire précisément où sera le
stationnement étagé. Tout ça est connu, tout ça est chiffré, tout ça a été
dessiné. Alors, d'où est-ce qu'ils débarquent, le ministre puis la «top gun» de
Santé Québec, là, tout d'un coup de s'apercevoir qu'il faudrait lancer ça. Bien
sûr qu'il faut d'abord commencer par ça. Ensuite, la roue va se mettre à
tourner. Je ne comprends pas cette incapacité de la part du ministre de lancer
ce projet-là. C'est tout simplement parce qu'il n'est pas capable d'avoir le
O.K. de ses collègues et du premier ministre? Parce que rendu là pour un projet
de 5 à 6 milliards, ça prend le feu vert du premier ministre. Le ministre,
il n'est pas capable.
Journaliste
: Est-ce
qu'on pourrait lancer, par exemple, le projet en étape comme ça, plutôt que de
dire...
M. Marissal : Mais
nécessairement...
Journaliste
: Voilà,
c'est un projet complet incluant le stationnement, de dire : Bien, faisons
tout de suite le stationnement parce que ça coûte moins cher. C'est entre, de
ce que je comprends, 75 et 120 millions, là.
M. Marissal : À peu près,
oui.
Journaliste
: Alors,
faisons ça. Puis après ça, on verra le reste.
M. Marissal : Mais c'est
ça, le plan, M. Lacroix. C'est ça, le plan. Ce n'est pas nouveau, ça. On a
toujours dit qu'on ne pourra pas construire tout en même temps puisqu'on part
sur un site existant. Le plan, là, c'était au coin Rosemont et L'Assomption. Il
y a un stationnement. Il faut démolir ce stationnement-là, sur lequel nous
construirons le bloc de 15 étages avec les 720 lits. C'est ça, le
plan. Mais en attendant, il faut d'abord déplacer les stationnements parce que
les gens ne viendront pas en tapis volant à l'hôpital. Alors, il y a déjà un
stationnement d'appoint qui est prévu de l'autre côté, au golf municipal de
Montréal. Il y a un stationnement étagé qui doit être construit. Ce n'est pas
de la physique nucléaire, là. Il s'agit de lancer les pépines pour construire
un stationnement. Tout ce que fait le gouvernement en ce moment, puis le
ministre Dubé, c'est de gagner du temps, effectivement, parce qu'il n'est pas
capable de livrer.
Journaliste
: Hier, le
premier ministre l'a dit, là, ça venait de la bouche du premier ministre en
entrevue, là, on ne changera pas le budget cette année. Ça ne se fera pas cette
année. C'est l'année prochaine. Est-ce que vous le croyez?
M. Marissal : Bien,
malheureusement, je suis obligé de le croire parce qu'il n'y a rien qui se
passe en ce moment. Mais on vient de perdre une autre année. Vous vous rendez
compte qu'on vient de perdre une autre année? En ce moment, là, le
stationnement étagé dont on parle tant, là, il devrait être à peu près fini.
Là, on perd du temps. Plus on perd de temps, plus ça va coûter cher. Ça, les
comptables de la CAQ comprennent ça. Ils doivent comprendre ça. Chaque six mois
qu'on perd, le projet augmente. Ça va juste nous coûter plus cher. Puis
l'hôpital, on en a besoin. Alors, je ne sais pas à quoi joue la CAQ. Vous
savez, comme je le disais hier, c'est un projet de 5 milliards et demi. Le
premier jour, le gouvernement ne fait pas un chèque de 5 milliards et
demi, là. C'est sur des années, la dette à très, très, très long terme. C'est
un actif immobilier qui se construit d'ailleurs sur des années. En ce moment,
c'est tout simplement parce qu'ils ne veulent pas appuyer sur le bouton pour
donner cet hôpital dont on a besoin dans l'est de Montréal.
Journaliste
: Les
urgences, là, vous l'avez abordé brièvement, mais quelle lecture vous faites de
ce palmarès-là? C'est quoi vos constats quand vous regardez ça aujourd'hui?
M. Marissal : Bien, il y
a deux constats. Il y a le vrai constat que vous avez fait, qui dit essentiellement
que la situation se détériore, qu'il n'y a pas d'amélioration après cinq ans.
C'est même les pires chiffres en cinq ans. Il y a le constat rose bonbon de
Santé Québec puis du ministre qui, lui, quelque part, je ne sais pas comment ça
se fait, eux ont trouvé des améliorations là-dedans? Je ne sais pas ce que le
ministre Dubé met dans son sirop d'érable, là, mais c'est du bon stock, là,
parce que pour voir la vie en rose de même, là, Santé Québec sert
essentiellement d'objet de communication jovialiste pour dire que les choses
vont bien. Mais les gens ne sont pas idiots sur le terrain, là. Les gens ne
sont pas idiots sur le terrain. Et puis de toute façon, les chiffres parlent
d'eux-mêmes, là. Regardez les statistiques et les chiffres d'attente, il y a cinq
ans et maintenant. Puis rien qu'à voir, on voit bien que ça ne s'améliore pas.
Ça se détériore.
Journaliste
: ...c'est
Dr Boucher, il me semble, qui disait en fait que la fréquentation
évidemment a augmenté en raison par exemple du vieillissement de la population,
tout ça. Mais la situation, le bulletin n'a pas tellement bougé. Donc il dit si
on n'avait rien fait, ça aurait été encore plus pire. Donc, il n'y a pas quand
même une part d'amélioration là-dedans?
M. Marissal : Je respecte
beaucoup le Dr Boucher et les efforts que lui et ses collègues font sur le
terrain, puis c'est vrai qu'ils tiennent ça à bout de bras, mais ça tient avec
un élastique qui est étiré au maximum, cette affaire-là. Puis je vous
rappellerais que le vieillissement de la population, ce n'est quand même pas
une affaire qui est arrivée le mois dernier, là. La démographie, c'est une science
assez exacte. On le savait que la population vieillissait au Québec. C'est pour
ça qu'il faut lancer des projets puis qu'il faut être capable de livrer les HMR
de ce monde pour être capable de faire face à la musique. Si c'est comme ça
aujourd'hui, imaginez dans 10 ans, quand cet hôpital-là sera encore là, ça
va être épouvantable. On court à la catastrophe.
M. Cliche-Rivard : ...ajouter
un truc là-dessus. Sur les aînés, par contre, là, le bilan était pas mal moins
reluisant, là, dans l'article. On voit que, faute de places en CHSLD, faute de
places en ressources intermédiaires, ils sont de plus en plus nombreux à passer
de plus en plus d'heures dans nos hôpitaux. Ce n'est pas là leur place, là, ils
devraient avoir des meilleurs soins puis des meilleures capacités à aller
trouver des ressources soit en CHSLD, soit en RI. Et ça, le portrait n'était
pas très beau, là, notamment aux 85 ans et plus qui sont de plus en plus
nombreux à se diriger vers nos hôpitaux faute de moyens.
Pour finir sur HMR, on a une motion par
ailleurs là-dessus aujourd'hui, on demande au gouvernement de s'engager, là, on
veut une date, là. Le ministre Dubé, là, ça fait des semaines, là, qu'il nous
dit : Oui, oui, ça s'en vient au courant du mandat, etc. Là, on veut un
engagement précis, puis on va leur demander de s'engager là-dessus sur motion
aujourd'hui. Donc, suivez le résultat du vote.
Journaliste : ...élèves pour
les congés religieux. Hier, M. Drainville disait : Non, pas question de
faire d'accommodements pour des congés religieux, notamment, par exemple...
M. Cliche-Rivard : Moi, j'ai
confiance aux équipes-écoles qui traitent la situation tel qu'elles le traitent
actuellement, là. Mon collègue Sol Zanetti va être en étude détaillée
là-dessus, il va poser les questions. On va entendre justement les fédérations
et les parents, les profs. Mais moi, j'ai confiance que ça, ça peut se gérer
par les particularités avec les équipes-écoles.
Journaliste : ...
M. Cliche-Rivard : Exact.
Journaliste : Sur la décote,
hier, le premier ministre et le ministre des Finances ont dit : On a fait
des émissions, on ne voit pas vraiment d'impact... sont plus sévères que les
autres. Bref, ils ne risquent pas d'y avoir un impact si grand pour le Québec.
Vous achetez ça?
M. Cliche-Rivard : Bien, il
est évident que la décote amène des taux d'intérêt moins avantageux, là, ça
fait qu'il va y en avoir, des impacts. Puis le ministre a dit qu'il
devancerait... ou en tout cas qu'il ferait des plans pour répondre, donc il
devancerait l'équilibre budgétaire ou, en tout cas, les coupes vont augmenter,
là, l'austérité va augmenter, ça, c'est sûr, à cause de la mauvaise gestion
caquiste. Et, encore une fois, ce sont les Québécois et les Québécoises, puis
les services publics qui vont payer le frais... ont payé les coûts de la
mauvaise gestion caquiste. Notons...
Journaliste : ...
M. Cliche-Rivard : Bien, ce
n'est pas ça qu'il dit. Attendons de voir, là. Il nous a dit aussi :
Attendez, le scénario bouge, vous verrez la prochaine mise à jour économique.
C'est continuellement ça qu'ils font. Ils pellettent par en avant en disant que
ça va aller mieux. Mais là ils nous disaient ça l'année passée puis ils
disaient la même chose. Puis le budget, finalement, était catastrophique. Là,
ils vont nous pelleter ça par en avant sur la prochaine mise à jour budgétaire.
Soudainement, ils vont refaire la même affaire. Donc, moi, je veux dire, la
décote est réelle. Personne ne l'a inventée. Puis là François Legault semblait
dire, hier, comme si ça n'existait pas, ou, à la limite, essaie de nous faire
passer ça comme si ce n'était pas très grave. Ce n'est pas arrivé en
30 ans, là, je veux dire, c'est quand même quelque chose de
particulièrement grave. Le Canadien, gagnait la coupe, il y a 30 ans, je
veux dire, c'est quand même dramatique.
Journaliste : ...pour
convaincre que... par exemple de revoir...
M. Cliche-Rivard : Bien, j'ai
de la misère à comprendre pourquoi ce n'est pas déjà fait. Je veux dire,
comment ça se fait qu'on ne s'est pas battu bec et ongles pour éviter ça?
Comment ça se fait? Je veux dire, le... le ministre puis... le ministre Girard
puis le premier ministre se disent grands contents, mais eux autres, ils
connaissaient ça, les finances publiques. Eux autres, ils savent gérer. Mais on
a vécu une décote qu'on n'a jamais vue en 30 ans. Ils devaient être le bon
gouvernement de bons gestionnaires, bons comptables. Ils devaient être ceux,
là, qui allaient mettre fin, là, à l'espèce de fiasco économique des dernières
années. Puis, tout d'un coup, bien, finalement, ils ont des déficits records,
ils ont la décote, puis les services publics ne vont pas mieux. Donc, vraiment,
c'est quoi, les réalisations puis c'est quoi, les... C'est quoi, les réussites
de ce premier ministre là? Honnêtement, j'ai de la misère à les...
Journaliste : ...en raison du
poids de sa tâche, là, autrement dit, là, parce que c'est le premier ministre.
Parce que, que ce soit le ministre des Finances ou le premier ministre qui
aille voir les agences, le déficit est le même, là.
M. Cliche-Rivard : Bien, je
veux dire, qu'il... d'aller voir les agences, c'est une affaire, je ne
m'obstinerai pas, puis je pense qu'il faut qu'ils y aillent, je pense que c'est
assez grave, là. C'est la priorité nationale. Puis vous avez vu quand même hier
l'effort de l'ensemble des partis d'opposition. Puis vous aussi, les médias, je
veux dire, il y a eu une tournée médiatique du PM pour essayer de s'excuser
puis justifier hier. Pour moi, je veux dire, si ce dossier-là n'est pas le
premier sur la table du premier ministre, je me demande c'est quoi, le dossier,
le premier sur la table du premier ministre. Moi, ce que je lui demande, c'est
de ne pas faire le faux calcul puis les fausses mathématiques de dire : Maintenant,
il va falloir qu'on coupe davantage dans les services publics. On n'est pas
capable de faire des écoles primaires, on n'est pas capable de faire HMR, on
n'est pas capable de livrer des projets. Ce n'est pas le temps de couper dans
nos services publics. C'est ça, le message.
Journaliste : Est-ce que
c'était une bonne idée d'ajouter une tâche dans les équipes-écoles,
c'est-à-dire d'interdire la présence de cellulaires sur les terrains des
écoles?
M. Cliche-Rivard : Bien, il y
a définitivement un consensus. Nous, ce qu'on demande, là, c'est que les choses
se fassent de manière progressive et en respect de justement la tâche des
équipes-écoles actuellement. Donc, de ne pas faire une application mur-à-mur
dès la rentrée en 2025, mais de regarder, de parler avec les équipes-écoles,
comment peut faire ça de manière progressive, comment on peut faire ça avec les
équipes en place. Moi, je les visite, les écoles, là, il y en a qui sont
complètement débordés. J'étais avec un directeur d'école primaire la semaine
passée qui me disait qu'il n'arrivait même pas à joindre les deux bouts de la
tâche, là. Donc, qu'on prenne ça comme il faut, c'est une priorité, il faut
qu'on s'en occupe. C'est important d'aller de l'avant avec ces mesures-là que
la Santé publique recommande. Ceci dit, il va falloir faire attention puis il
va falloir ne pas mettre ça mur-à-mur puis l'exiger, là, dès la rentrée. Je
pense qu'il faut y aller progressif puis il faut faire confiance aux
équipes-écoles.
Journaliste : Sur les syndicats
qui manifestent ce matin, vous leur dites quoi?
M. Cliche-Rivard : Bien, il y
a un projet de loi historique, là, du jamais-vu qui s'attaque à leurs droits
fondamentaux de faire la grève dans un contexte particulièrement important.
Moi, j'étais avec les éducatrices, puis on continue d'être avec les éducatrices
dans leurs revendications, là. Je suis papa d'un petit garçon en CPE, ça fait
que je sais particulièrement ce que c'est, là, les grands-parents ont fait du
gros boulot dans les derniers jours, puis ils vont continuer peut-être d'en
faire, mais la solution, puis les Québécois et les Québécoises le savent, les
solutions, ce n'est pas de les reforcer au travail avec un projet de loi ou
avec une loi qui serait adoptée qui ferait en sorte que personne ne serait content.
Il faut qu'on sauve nos services publics. Les éducatrices se battent parce que
plusieurs d'entre elles fréquentent les banques alimentaires, parce que
plusieurs d'entre elles ont de la misère à joindre les deux bouts puis gagneraient
plus si elles travaillaient au Costco. Donc, moi, quand le ministre voit comme
priorité là, en réponse aux grèves dans le système scolaire puis dans les CPE,
qu'il faut un projet de loi pour aller limiter le droit de grève, je pense
qu'il se trompe de cible, là. Il gagnerait plus de temps à aller parler à sa
collègue Sonia LeBel pour aller payer décemment les travailleuses. Je pense qu'on sauverait davantage de temps.
Journaliste :
This idea that the minister is
examining right now to expand the ban of religious symbols for subsidized
daycares and also cégeps, how do you see this? Does it go too far?
M. Cliche-Rivard :
We're facing one of the biggest crises
with regards to skilled workers in our daycares. It's not time for us to reduce
the number of workers that are currently working with our kids. They're
struggling, they're fighting for the network, and minister Roberge solution's
is to make... make sure that we have less workers, that there is less of these
women working. I mean, those women are doing terrific and absolutely fantastic
job with our kids. It's the same for the other workers within our public
services. I mean, can we... can we let them work? Can we let them do the very
best thing they're doing, accompany our children and make sure that they're
lacking nothing? I mean, that should be the main focus of the government.
Journaliste :
And how do you react, Mr. Marissal,
when you saw the article of my colleague Véronique Prince on this, the fact
that the idea of distributing family doctors of Quebeckers who are in good
shape to the ones that were vulnerable, depending on which color, orange,
yellow or green, you are? What do you see? What do you think?
M. Marissal :
It's frightening, actually it's
frightening. It's dangerous. It's just a matter of... of charts and statistics
again with this minister. He just want to cut down the numbers on his waiting
lists. But here the irony of this, for years this government has been saying to
Quebecers, "We will give you a family doctor". And now that you have
one, we will take that away. We will take this doctor away because you're not
that sick, you know. Oh! How do you know that? How do you know that, that you
have diabetes or maybe a cancer? It's called prevention and it's the very, the
very fine word of... of public medicine, of public health actually. It's... So,
how are you are we going to categorize the people? You're 28. You look okay.
You don't have any cancer near you in your family. So, you're this color and
that color, and you lose your doctor, This, that's a stupid idea. Basically,
that's a stupid idea.
Journaliste :
On the Bill 89, what are your concerns?
M. Cliche-Rivard :
I mean, we're seeing workers fighting
for their very constitutional rights... and we're seeing the minister attacking
this in a very core moment where kids' educators are fighting for... for their
salary, and they're fighting to... to have this system work. So, I mean, it's
the very bad... it's the worst thing that they could be doing at this time.
They shouldn't be making and putting all their efforts into making sure that
our workers and public services workers are getting treated well, and that they
don't have to get in the streets, and they don't have to have fight for their
rights, and this should be the main focus. And Minister Jean Boulet should
rather make a phone call to Sonia LeBel to make sure that we deal with that and
to make sure that those workers are well respected and get decent salaries and
not fight against their constitutional right to get strike and to get
organized.
Journaliste :
With regards to Griffintown and the
school, we actually had some parents reach out to us about these concerns. They
just... they want more space and why not. They're more families moving into the
area, they feel as the others we still lack of services. What's your big
concern?
M. Cliche-Rivard :
I mean, there's a gigantic lack of
services in Griffintown. I mean, this puts pressure to all the other
surrounding neighborhoods. I mean, Pointe-Saint-Charles is being very much
dense as well by... by these moving's, puis la Petite Bourgogne, the very
school, the very primary school of the Petite Bourgogne is getting a lot of
pressure. I mean, there's no more... no more space in this school. So, I mean,
it's really putting pressure.
Same thing for health
services. I mean, there's no... there's no connections or there's no CLSC in
Griffintown, there is no gym in Griffintown, there is nothing, there is no
public services within this neighborhood. And it was the very much promise,
that the school could be doing a, a primary school, b, some gyms, for the
parents, within weekends, at nights. I mean, there is so much things that are
developed at the same time as a public school. That was very much the core of
what should have been Griffintown. And those parents are fighting, they will
keep fighting. And I will keep fighting with them. It's a very big priority for
us. I can't start to understand how we could not give that school to
Griffintown. It makes no sense.
Journaliste : Comment
avez-vous réagi en apprenant que le ministre Dubé avait mis son siège en jeu
sur la possibilité de mettre en place l'agence Santé Québec?
M. Marissal : Le ministre
Dubé, c'est très clair qu'il voulait sa réforme. Il voulait avoir sa réforme à
son nom, là, il voulait créer Santé Québec, là. Dans l'article en question puis
dans le livre, que je n'ai encore pas lu, évidemment, il est question d'un
hochet, hein, qu'il ne fallait pas que ce soit un hochet, mais je pense que le
premier ministre a donné le hochet à M. Dubé pour qu'il reste parce qu'il avait
bien, bien peur qu'il s'en aille puis qu'il ne se représente pas. Mais, à la
fin, là, ça donne quoi aux Québécois, ça? Qu'est-ce qu'il y a comme
amélioration pour les soins, pour l'accessibilité aux soins, pour la qualité
des soins? Est-ce qu'on garde notre personnel? Est-ce qu'on est capable de
construire les hôpitaux dont on a besoin? Pas du tout. Le ministre s'est fait
plaisir avec son hochet. Il voulait sa réforme, il l'a, mais c'est nous qui
avons les conséquences. Merci.
(Fin à 8 h 47)