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(Onze heures sept minutes)
M. Paradis : Très bien. Donc,
ce qu'on savait déjà sur les apparences de conflit d'intérêts dans les
principaux acteurs de la commission d'enquête sur le scandale SAAQclic, c'est
que le juge Gallant, qui préside les débats, a des liens professionnels et
personnels avec la présidente du Conseil du trésor. Même chose pour le
directeur des enquêtes, il a des liens avec la présidente du Conseil du trésor,
qui va nécessairement être une des personnes qu'on devrait entendre dans la
commission. On savait aussi que la secrétaire générale de la commission a
travaillé de très près avec l'ancien P.D.G. de la Société de l'assurance
automobile du Québec, M. Marsolais. Et, on le redit depuis le début, ce n'est
pas une question de compétence, de réputation, c'est une question d'apparence
de conflit d'intérêts. Donc, ce qu'on veut éviter, c'est que les gens se posent
des questions. Est-ce que ce sont les bonnes personnes? Puis est-ce qu'ils ont
toute l'objectivité requise lorsqu'ils évaluent la preuve devant eux?
Puis, on le sait, le commissaire Gallant,
c'est lui actuellement qui va devoir rendre la décision finale en appréciant
toute la preuve. Ce qu'on apprend, aujourd'hui, donc, grâce à un document que
nous avons obtenu, c'est que le directeur des enquêtes, Robert Pigeon, a signé
un contrat de service de gré à gré avec la ministre de la Sécurité publique de
l'époque. Donc, c'est un contrat qui a été signé en juillet 2022, donc, c'était
l'actuel ministre des Transports, Geneviève Guilbault, qui était à l'époque
ministre de la Sécurité publique. Donc, elle signe avec lui un contrat par
lequel, contre rémunération, il devient conseiller stratégique pour différentes
questions. Et donc on sait qu'ensuite, c'est l'actuel ministre de la Sécurité
publique qui prend les fonctions. Et lui, il est l'ancien ministre des
Transports. Donc, on sait que Mme Guilbault et M. Bonnardel seront
nécessairement des personnes qui vont être entendues. Donc, en quelque sorte,
jusqu'à tout récemment... parce que le contrat, selon ce qu'on en sait, selon
les termes du contrat, s'est terminé en juillet 2024. Et, juillet 2024, là, c'est
à la fin de l'été passé. Jusqu'à la fin de l'été passé, le directeur des
enquêtes de la commission était payé pour être conseiller stratégique, d'abord,
de la ministre Guilbault, puis ensuite du ministre Bonnardel, qui vont faire l'objet
de l'enquête.
Alors, là, ça... c'est la goutte qui fait
déborder le vase. Nous continuons de demander la récusation du juge Gallant. Et
là nous demandons au gouvernement de demander l'arrêt des travaux de la
commission pour qu'on éclaircisse tout ça et qu'on ait des acteurs qui vont
faire en sorte que la confiance du public dans l'exercice va être intacte.
Voilà.
Journaliste : J'aimerais vous
entendre sur M. Duhaime, si vous me permettez. C'est fait. Donc, il se lancera
dans Arthabaska. Je ne sais pas si ça vous surprend, mais quelle est votre
première réaction?
M. Bérubé : On avait déjà l'information
qu'il serait candidat d'Arthabaska, une information qu'on a obtenue la semaine
dernière. Nous serons à Victoriaville, ce jeudi, en après-midi, pour ouvrir
notre local électoral. On se prépare activement. Ça ne change rien. Déjà, on a
des indications que les gens de Victoriaville et d'Arthabaska souhaitent une
candidature locale avec des vraies racines. M. Duhaime habite à Laval. Lorsque
vous voyez le don qu'il a fait sur le site du DGE, il faut donner son adresse
permanente, c'est écrit Laval, et depuis plusieurs années. Donc, ce n'est pas
tout à fait dans la circonscription d'Arthabaska.
Je sais pourquoi Éric Duhaime y va parce
qu'il veut se servir de ce comté pour rentrer à l'Assemblée, mais qu'est-ce que
ça va rapporter à Arthabaska? Je ne le sais pas. Le Parti québécois va mener la
bataille. Il y aura une excellente candidature qui n'est pas prête pour
l'instant à être annoncée. Et on aurait des questions pour M. Duhaime qui
dit, par exemple, dans une radio de Québec qu'il est contre la gestion de
l'offre, mais qui dit le contraire sur les fermes du comté d'Arthabaska. Ça,
c'est un des éléments parmi d'autres où il sera confronté à ce qu'il pense
réellement versus à ce qu'il est prêt à dire pour se faire élire.
Nous, on ne changera pas qui on est. Si on
a remporté Terrebonne, si on a remporté Jean-Talon, c'est qu'on s'est présenté
tel qu'on est. Et les gens ont fait le choix de nous appuyer. Donc, on se rend
dans Arthabaska, une circonscription, où on part de loin, on n'a pas remporté
depuis 1998 avec Jacques Barry qui nous aide toujours et on espère qu'on fera
le bon choix. Mais il est clair que tous les intervenants que j'ai rencontrés,
je suis allé encore récemment, souhaitaient une candidature locale, quelqu'un
qui n'a pas besoin de carte géographique pour connaître Victoriaville et la
région des Bois-Francs.
Journaliste
:
...le narratif que vous allez faire dans cette campagne : M. Duhaime,
c'est un parachuté, il n'a pas à coeur les gens d'Arthabaska.
M.
Bérubé
: Les
élus nous l'ont dit : Ce n'est pas à nous à donner un siège à quelqu'un
qui veut de la visibilité nationale. Ce que ça nous prend, c'est un ou une
député qui nous représente à Québec. Et il se peut que la personne qui soit
élue, si elle est du Parti québécois, participe au prochain gouvernement.
Journaliste : C'est quoi
la... comment dire, qu'est-ce que vous... qu'est-ce qu'il a expliqué sur la
gestion de l'offre au juste? C'est quoi le problème que vous voyez avec...
M. Bérubé : Nous avons que,
depuis des années, il est personnellement contre la gestion de l'offre. Il l'a
dit sur plein de tribunes. Avant la campagne électorale, pendant la campagne,
vous vous souvenez, il est allé voir l'UPA puis il a changé sa position la
veille pour ne pas que ce soit un enjeu avec l'UPA. Mais fondamentalement il
faudrait lui poser la question : Vous, personnellement, pensez-vous que
c'est une bonne chose, la gestion de l'offre? Puis là il va être embêté, parce
que ses partisans vont lui dire : Bien non, tu nous as toujours dit que ce
n'était pas une bonne chose, alors dis-leur aux gens de Victoriaville. Il sera
incapable de le faire. Il faut voter pour des gens authentiques, des gens qui
vont se présenter tels qu'ils sont, qui vont supporter le monde agricole. Et
ça, c'est un enjeu parmi plusieurs. Mais c'est un test, en terminant, pour
M. Duhaime, qui a choisi de ne pas aller dans Jean-Talon, la région forte
du Parti conservateur. Ils ont fait quoi, moins de 10 % des votes? Saint-Henri—Sainte-Anne
aussi, Terrebonne aussi. Donc, trois gros échecs en ligne. M. Duhaime se
met beaucoup de pression sur les épaules avec Arthabaska.
Journaliste
: M.
Paradis, peut-être juste une précision sur les documents dont vous avez parlé.
Donc, vous n'avez pas, comment dire, de démonstration que M. Pigeon a été
directement en contact avec Mme Guilbault ou M. Bonnardel, si je ne
m'abuse.
M. Paradis : Il a signé un
contrat avec le ministre de la Sécurité publique. C'est ça qui est écrit sur
l'en-tête. Donc, il est...
Journaliste : ...directement,
est-ce qu'il se rapportait à des fonctionnaires, à un sous-ministre?
M. Paradis : Bien, écoutez,
il y a des articles dans le contrat qui indiquent comment ça fonctionne, mais
il est rémunéré par la ministre Guilbault puis ensuite par le ministre.
Bonnardel. Il touche une rémunération pour être conseiller stratégique des
ministres qui font l'objet, qui sont des sujets d'intérêt dans l'enquête,
actuellement. C'est un problème de conflit d'intérêts. Il était rémunéré par le
même gouvernement sur lequel il enquête aujourd'hui. Et là ça s'ajoute à toutes
les apparences depuis le début. Et je le redis : Ici, il n'y a personne
qui remet en doute l'intégrité, la réputation, la compétence de Robert Pigeon.
Il a été directeur du service de police de la Ville de Québec. Quand il a
quitté, tout le monde a salué son travail. C'est la même chose quand on parle
du juge Gallant et des autres. C'est une question de confiance du public de
s'assurer qu'il n'y a personne qui va se dire pendant les travaux puis lorsqu'à
la fin on aura le résultat : Oui, mais est-ce que ça a pu influencer?
Est-ce qu'il avait toute l'indépendance? Est-ce qu'il était vraiment dans la
meilleure situation pour apprécier la preuve? C'est ça qu'on veut éviter. C'est
pour ça que c'est un concept fondamental en matière de justice, que tu veux
éviter ce genre de situation. Et, encore une fois, aujourd'hui, en Chambre, on
a posé la question au ministre de la Justice. Il n'y a eu aucune réponse. Il
n'a aucune réponse. Il s'en est lavé les mains. Il dit : Nous, on a nommé
le commissaire. Oui, mais ça part de là. Pourquoi c'est ce commissaire-là qui a
été choisi alors qu'il y a des dizaines de personnes extrêmement compétentes,
très compétentes, qui auraient pu faire le travail? Pourquoi le ministre de la
Justice n'a pas fait, comme ça arrive très souvent, pourquoi n'a pas contacté
les oppositions? On aurait pu s'entendre sur des listes, sur des personnes,
pour éviter tout ce fiasco. On ne devrait pas être en train de parler de ça
aujourd'hui. On devrait être en train de parler des témoignages qui ont déjà
commencé, puis il y a déjà du contenu dont on devrait parler, mais, au lieu de
ça, le public puis les gens... Les gens nous en parlent de ça, là : Oui,
mais pourquoi c'est ces gens-là qui ont été choisis, puis c'est bizarre? On ne
veut pas que ces questions-là se posent. Voilà.
M.
Bérubé
:
Merci, tout le monde.
(Fin à 11 h 16)