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(Huit heures dix-neuf minutes)
M.
Bérubé
:
Bonjour, tout le monde. La question de la saine gestion des fonds publics s'applique
également à l'éducation. Comment se fait-il qu'on paie maintenant un quart de
milliard de dollars pour une école? J'avais déjà évoqué le cas de Prévost dans
les Laurentides, j'en ai trouvé d'autres. Une école, deux écoles dans la
commission... centre de services scolaire Pointe-de-l'Île, à 222 millions
et 251 millions, et une autre, à Laval, à 229 millions.
Chaque dollar investi en éducation est
important. C'est important d'avoir de belles écoles, mais comment se fait-il
que ça coûte beaucoup moins cher au privé qu'au public pour construire? Un
quart de milliard de dollars pour une école, c'est beaucoup d'argent. Il semble
qu'on a des obstacles bureaucratiques et administratifs qui font en sorte de
gonfler la facture. Il y a tout un débat présentement sur le coût des
infrastructures. Je salue la mairesse de Longueuil qui en a parlé, pour les
questions, je dirais, municipales, mais il faut faire le débat partout. Et, en
éducation, un quart de milliard de dollars, c'est beaucoup d'argent. Il faut
être capable de le justifier. Je termine en disant qu'à l'étude des crédits, j'avais
posé la question spécifiquement sur Prévost. Le but n'est pas de remettre en
question des écoles, loin de là, mais comprendre comment le coût a pu augmenter
autant. Donc, les trois cas que j'ai évoqués, je vais les rendre publics pour
vous, là, tout de suite après le point de presse. Merci.
Journaliste : Ça peut coûter
combien, une école?
M. Bérubé : Je ne le sais
pas, mais c'est beaucoup trop cher. Il y a des fractions du prix pour une école
qui était dans le privé, c'est relaté par Le Devoir ce matin. On
est au Québec. Comment se fait-il qu'on gonfle les prix comme ça? Moi, quand l'annonce
a été faite, en février, pour Prévost, ça m'a marqué. Je trouve que c'est
beaucoup d'argent, beaucoup. Puis on disait que les labs-écoles coûtaient cher.
J'ai eu une discussion avec Ricardo Larrivée là-dessus. C'était une des raisons
invoquées pour mettre fin au programme, puis on n'est pas dans le 80 millions
comme Rimouski, là. Il va y aller, à l'école à Rimouski, pas loin de chez moi.
Là, on est à un quart de milliard pour une école publique. C'est beaucoup d'argent.
Journaliste : Comment, M.
Bérubé, vous expliquez qu'il y ait des écoles privées qui se fassent à moins de
30 millions de dollars?
M. Bérubé : Je ne le sais
pas, mais il est urgent pour le ministre de l'Éducation de nous expliquer en quoi
les matériaux, la main-d'oeuvre, la planification et les imprévus sont... font
gonfler le prix des fois à 10 fois, 10 fois le prix. Ce n'est pas acceptable.
Et le ministre salue constamment le fait qu'il inaugure de nouvelles écoles.
Posons-nous la question urgemment sur le prix.
Journaliste : Un système à
trois vitesses dans le système scolaire?
M. Bérubé : Je termine là
puis je vous reviens. Pardon?
Journaliste : Il y a un
système à trois vitesses dans la construction des écoles?
M. Bérubé : Bien, il y a
clairement deux poids deux mesures, et le privé s'en tire avec des prix
beaucoup plus avantageux. Comment on va pouvoir faire... Combien d'écoles on va
pouvoir construire, dans les prochaines années, si c'est un quart de milliard à
chaque fois?
Journaliste : Ce n'est pas à
la présidente du Conseil du trésor de nous expliquer comment ça, il n'y a pas
des analyses qui devraient être faites? Ça semble être la même chose pour...
M. Bérubé : Quiconque peut
nous donner une réponse est bienvenu, et ça, ça s'inscrit dans le cadre de la
saine gestion des fonds publics. Le gouvernement a réitéré aussi, lui qui en
est rendu à rationaliser les boîtes de mouchoirs dans les hôpitaux, à trouver
des façons de diminuer le coût de la construction au Québec, pour ne pas
paraphraser une chaîne connue.
Journaliste : M. Bérubé, vous
qui habitez en région, là, ce matin, on a vu un communiqué du... du ministre de
la Santé qui dit qu'il veut réduire de 20 % les délais pour les services
ambulanciers. Ça se passe comment dans votre région, les services ambulanciers?
M. Bérubé : Ah! bien là, on a
un problème, c'est... on a encore des horaires de faction dans le cas de
Matane, ce qui fait en sorte que les paramédics, lorsqu'ils ont l'appel, ils
sont chez eux, ils doivent se rendre à la caserne pour ensuite se rendre sur le
lieu de l'accident, par exemple. Ça, ce serait à régler. C'est un système
archaïque qui existe encore dans plusieurs régions du Québec. Sinon, de façon
générale, le Bas-Saint-Laurent, dans ma région, s'en tire plutôt bien. Moi, je
me souviens d'une entrevue qui avait été accordée à Paul Arcand où on terminait
en première place. Il faut bien payer les gens. Ils ont de la difficulté avec
le recrutement, c'est un métier qui est très difficile, et ce seraient mes
commentaires.
Journaliste : Est-ce qu'on
est au-delà du 10 minutes compte tenu que le ministre dit qu'il veut
réduire de 20 % et ramener ça à quatre minutes?
M. Bérubé : Bien, c'est
bienvenu, mais je vais faire une proposition très concrète, je ne serai pas
très original, j'en ai parlé souvent : mettre fin aux horaires de faction.
C'est une façon archaïque d'organiser le travail chez les paramédics.
Journaliste : Le 0,05 %,
on voit ce matin un sondage, 61 % des gens sont... sont en faveur, sont
prêts à aller de l'avant avec cette mesure-là. Donc, chaque année, ça croît. Qu'est-ce
que... Qu'est-ce qui explique la vision de la ministre Guilbault à ce sujet?
M. Bérubé : Vous croyez que
je le sais.
Journaliste : Bien, je vous
le demande.
Journaliste
: Vous
parlez souvent à des caquistes l'intérieur du caucus, peut-être qu'ils vous en parlent.
M. Bérubé : Non. Moi, j'en
parle quand il y a des choses publiques. Quand il y a un député qui parle
publiquement, j'en parle.
Journaliste : ...pourquoi le
gouvernement s'entête sur cette question?
M. Bérubé : Je ne le sais
pas. On est prêt à faire le débat. Bon. Il y a le projet de loi libéral qui est
déposé. Je ne suis pas convaincu qu'ils vont l'appeler, mais, si le
gouvernement veut lancer le débat, il peut compter sur nous.
Journaliste : Youri Chassin,
hier, a dit, a démontré, en fait, qu'il était polyamoureux, politiquement, c'est-à-dire
qu'il aime peu à peu près tous les partis puis il réfléchit à son avenir.
Est-ce qu'il serait le bienvenu au Parti québécois?
M. Bérubé : À ma
connaissance, il n'est pas indépendantiste.
Journaliste : Il a voté oui
en...
M. Bérubé : Ça da'il est prêt
à faire une mise à jour, il y a plein de façons de militer pour l'indépendance.
Je le connais depuis 30 ans, là, Youri, on ne lui a pas fait d'offre, Je
vais vous le dire comme ça.
Journaliste : Mais des
positions comme la sienne, bon, plus à droite, peut-être, au moins
économiquement, est-ce que c'est accepté au Parti québécois?
M. Bérubé : Toute personne de
bonne volonté qui est indépendantiste est bienvenue au Parti québécois.
Journaliste : Même lui, qui
est plus conservateur, là? On peut s'entendre qu'il est plus à droite qu'à
gauche, là.
M. Bérubé : Il y a des gens
de toutes sensibilités qui aident le mouvement indépendantiste. Je me souviens
que... d'avoir siégé dans des caucus où on retrouvait à la fois des gens qui
étaient réputés très à gauche, d'autres plus conservateurs. Même lorsqu'on a
construit le budget d'un Québec indépendant, Vincent Geloso... qui nous a donné
un coup de main pour vérifier les chiffres. Donc, c'est une coalition, le Parti
québécois.
Et j'ai entendu vos questions hier
concernant des positionnements idéologiques. Il y a de la place pour toute
personne de bonne volonté qui veut contribuer à l'indépendance du Québec.
Journaliste : C'est quoi,
être de bonne volonté?
M. Bérubé : C'est un homme ou
une femme qui a envie de faire cheminer démocratiquement des idées.
Journaliste : Gabriel
Nadeau-Dubois, par exemple?
M. Bérubé : Bien, Gabriel
Nadeau-Dubois est chez Québec solidaire, donc il a trouvé sa formation
politique.
Journaliste : Et démocratique
de la façon qu'il veut amener l'indépendance, est-ce que c'est de la bonne
volonté?
M. Bérubé : Oui, oui. Bien
sûr.
Journaliste : Mais, de
mémoire, vous n'avez pas eu un chef plus à droite, là, puis ça n'a pas mal fini?
M. Bérubé : Ce serait qui,
selon vous?
Journaliste : Je ne sais pas.
Je cherche dans ma mémoire.
M. Bérubé : C'est vous qui l'évoquez.
Quand vous trouverez la réponse, posez-vous la question.
Journaliste : M. Bouchard.
Journaliste : Vous, vous
situez où sur... politique, M. Bérubé...
M. Bérubé : ...oui. Bien,
alors, je ne sais pas. On a des... Je dirais que Lucien Bouchard était un
premier ministre particulièrement responsable en matière de finances publiques,
et j'ai eu l'occasion encore de le rencontrer, tout récemment, et j'en pense
encore beaucoup de bien, de cet ancien premier ministre que j'ai en haute
estime.
Journaliste : Mais vous dites
que vous n'avez pas fait d'offre à Youri Chassin, est-ce que vous avez fait des
offres à d'autres députés?
M. Bérubé : Non. Non plus.
Journaliste : Est-ce que vous
accepteriez des transfuges d'ici la fin de la législature?
M. Bérubé : Non. Ce n'est pas
le style de la maison.
Journaliste : ...votre
collègue Pascal Paradis qui siège sur le projet de loi n° 69, mais qu'est-ce
que vous pensez de cette idée-là de refiler la facture aux clients d'Hydro-Québec,
d'ententes de réconciliation avec les Premières Nations?
Mme Gentilcore : C'est un
autre exemple... et ça fait plusieurs fois que notre collègue Pascal Paradis le
dit, c'est un autre exemple de l'aspect bric-à-brac, coin de table de ce projet
de loi là. Une chance que notre collègue Pascal Paradis siège sur le p.l. n° 69
avec beaucoup d'assiduité. C'est une autre trouvaille qu'il a faite hier.
Évidemment, que ça n'a pas de bon sens, on est complètement hors procédure dans
cette façon de faire là.
Il faut retirer le projet de loi et
prendre le temps de retourner faire son travail, là. Il faut qu'il retourne à
la table à dessin. On ne peut pas arriver puis que mon collègue découvre, comme
ça, tu sais, à la dernière minute, des irrégularités pareilles dans un projet
de loi. Il me disait qu'hier ils sont arrivés en Chambre, il y avait 52, 53 propositions
d'amendements. Ils ont commencé le travail comme ça. Je veux dire, c'est un
travail qui est colossal. Il y a tellement de choses à peaufiner dans ce projet
de loi là. Donc, ce n'est pas la première fois qu'on le dit, le projet de loi
doit être retiré.
Journaliste : ...au juste
dans cet amendement-là.
Mme Gentilcore : Bien là, en
fait, on vient de passer ça dans un amendement, alors que la procédure était
très claire : en principe, on devrait rembourser ça sur les dividendes. Et
là on a essayé de passer ça sur les tarifs, carrément. Clairement, la CAQ, ici,
voulait dégager un peu d'argent parce qu'ils sont dans une situation très,
très, très précaire, là, au niveau budgétaire. Ils se sont mis dans cette
situation-là eux-mêmes et ils espéraient sans doute que ça passe comme une
lettre à la poste, mais non, la rigueur de notre collègue les a démasqués une
fois de plus. Puis ce n'est pas la première fois que ça arrive pendant ce
projet de loi là. Ça fait plusieurs fois que notre collègue Pascal Paradis le
dit, donc je me fais sa messagère aujourd'hui pour dire : Retirons ce
projet de loi là.
Journaliste : Est-ce que vous
craignez qu'il soit adopté sous bâillon, comme d'autres projets de loi,
peut-être?
Mme Gentilcore : On ne sait
jamais.
M. Bérubé : ...pas d'indication
pour l'instant.
Mme Gentilcore : C'est ça, pas
d'indication de ce côté-là, mais ils l'ont fait à plusieurs reprises auparavant.
Cela dit, pour l'instant, ce qui serait juste et bon, ce serait de le retirer,
de retourner à la table à dessin et de revenir avec un projet de loi peaufiné,
qui tombe sous le sens.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste :
I understand you have an issue with the
way that the amendment was presented when it comes to Hydro-Québec. But the
fact that the government is looking at, you know, charging Hydro clients for
these reconciliation efforts, what exactly do you make of that?
Mme Gentilcore :
Yes. I mean, on the principe, there's
no issue there. It's the fact that they were not supposed to put it on the
tariff. They were supposed to do it through the dividende, and that's what we
have a problem with. So, with the entente that they had, and everything, we
have no problem with that, but the way that they decided to do it, we have a
problem with that. So, we're not supposed to discover this in the commission,
during the commission. We're supposed to... you know, to stay to the procedures
and to make sure that we do it the right way.
Journaliste :
How do you explain, Mr. Bérubé, that
public schools cost so much more to build them...
M. Bérubé :
I don't have any clue, but it's quarter
of a billion dollars for public school, in Prévost, in the Laurentian area and
three others in the Montréal area. It's way too high for a public school. When
you look at the number of private schools, we have a private school... I think
it's in western Montreal, west of Montreal... for $23 million, and you
have $226 million school in Prévost, in Laurentides. I don't say we don't
need those schools, not at all, but I say: It's way too much. And if we want to
use the hard-working people money wisely, we need to make sure that it's not
going to cost a quarter of a billion to build a public school. It's way too
much.
Journaliste :
Early next week... I want to ask this
question to both of you. Early next week, King Charles will deliver the Speech
of the Throne in Ottawa, and the King's visit seems to... intended to reinforce
Canadian sovereignty in the face of U.S. pressure. And what do you think about
this objective, regarding the fight of the PQ to stop... the fact that MNAs
don't have to swear an allegiance to the King anymore here in the National...
M. Bérubé :
It's a joke, it's a joke. King, it's
archaic and colonial symbol. Québec wants to get rid of the monarchy, and Mark
Carney wants to keep it in. For me, if you are a democrat, it's one reason...
one more reason to make sure that we are a sovereign country, as Québec. If the
response of Canada about the threat of the U.S. Government and the President is
the King, we're not that strong.
Mme Gentilcore :
So, to express Canada's power, you have
to go get a foreign king, a foreign... you know, what's that? How? It's
impossible.
Journaliste :
Well, at the same time, in this
context, the threat of the U.S. administration of Donald Trump, do you think
the visit could be useful in sending a message to Donald Trump at all?
Mme Gentilcore :
I don't see how. Why? How is the King
convincing in any way?
M. Bérubé :
I think we agree that Donald Trump is
not afraid of anyone. I don't think he's going to be afraid of Charles III.
He's not frightening at all. It's a big joke.
Journaliste :
I have two questions about health care
for you. The first one is about ambulance wait times increasing. What do you
think about...
M. Bérubé :
Well, I remember a study of the
University Laval saying that, if you live in a rural area, you have three more
risks of having a seizure or a heart attack that if you're living in a city.
This is the first thing. We have a lot of problems making sure that we cover
all the territory of Québec.
And there are... this
archaic organization thing called horaire de faction, which is that the
paramedics are at home, you call them, they go to the paramedics' office, then
they go to the place where they have an accident or someone in crisis. So, we
need to get rid of this horaire de faction thing. We still have this in many
areas in Québec since years. We're asking to get rid of this organization. It's
about money, it's sure, but it's a good way to make sure that we get to the
accident or where paramedics are waiting quickly.
Journaliste :
...the doctors are rationing Kleenex.
M. Bérubé :
Yes, I read that. So, this is telling
something about... that we don't have any money right now, and it shows us that
the Government spent too much money for his re-election back in 2022. And now
we don't have any money, but we have this Government. So, we get... we need to
use wisely the hard-working people money to make sure that we don't have those
kinds of articles that tell us something about the Government we have right
now.
Journaliste :
...en français là-dessus.
M. Bérubé : Bien, j'ai lu ce
texte ce matin dans la presse, qui vous indique que là on en est à rationaliser
les mouchoirs dans les hôpitaux. Ça nous dit beaucoup sur ce gouvernement qui a
dépensé beaucoup pour sa réélection. Ça a fonctionné, on a le gouvernement, on
n'a plus les mouchoirs. Et ça se manifeste dans tant de domaines où il y a de
la rationalisation. Donc, probablement que la réélection de la CAQ aura été la
réélection la plus coûteuse d'un gouvernement dans notre époque contemporaine.
Journaliste : ...de sa
réélection, vous parlez d'échec.
M. Bérubé : Notamment, oui,
et de dépenser beaucoup pour assurer sa réélection aussi. Donc, d'une certaine
façon, François Legault a acheté son élection. You can quote me on that.
(Fin à 8 h 35)