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(Huit heures vingt minutes)
M.
Bérubé
:
Bonjour, tout le monde. Il y a maintenant un deuxième député de la CAQ en
Abitibi-Témiscamingue qui critique l'action de son gouvernement dans sa région.
Les citoyens, les maires, les entreprises lui parlent et il prend le risque de
nous dire ça. C'est le deuxième en quelques jours. Je salue son courage,
quoique je soupçonne qu'il y aura des conséquences. Il devra probablement s'excuser,
lui aussi, non pas auprès de la population, mais auprès de son caucus. Je pense
qu'à partir du moment où un gouvernement a toujours été très jaloux de la
confidentialité de ses débats et de sa discipline, et que là, les députés se
mettent à parler sur la place publique, je pense que ça démontre la gravité de
la situation, notamment dans ce cas-ci, dans les régions. Alors on aura une
motion sur l'Abitibi-Témiscamingue indiquant qu'il est préférable que le
ministre ou la ministre responsable de l'Abitibi-Témiscamingue soit un député
de l'Abitibi-Témiscamingue, ce qui est une évidence. On verra bien ce que la
CAQ répondra à ça. Et j'ajouterai également, dans une autre région, celle du
Centre-du-Québec, la circonscription d'Arthabaska, qui, après plus de 10 semaines,
alors qu'il y a eu un Conseil des ministres cette semaine, la CAQ n'a toujours
pas déclenché d'élection et n'a toujours pas trouvé de candidat ou de
candidate. Et à ce qu'on me dit, même pas d'y arriver pour l'instant. Donc, qu'est-ce
qui se passe? Je ne le sais pas, mais on est fin prêt à faire cette campagne. J'y
serai encore cet après-midi. Donc, dans ces deux dossiers régionaux, ça prend
du leadership. Et il y a une formation politique qui est fin prête à
représenter ces deux régions.
Journaliste
: ...dans
Arthabaska à votre avis?
M.
Bérubé
:
Oui. Je pense qu'on n'a pas fini d'en entendre parler. Éric Duhaime habite à
Laval. Il décide de se présenter à Victoriaville, dans Arthabaska. Il va
chercher comme appui un ancien maire de Montréal, qu'il a beaucoup critiqué, d'ailleurs,
c'est assez facile de retrouver les déclarations de M. Duhaime sur M. Coderre,
pour dire, ces deux-là ensemble, pour qui voter. Déjà ça! Mais pour le reste,
je ne sais pas quel message ça envoie. Il y a quelques semaines, M. Coderre
voulait être candidat du parti... à la chefferie du Parti libéral. Puis il
avait des positions très... beaucoup trop à gauche, selon M. Duhaime. Je ne
sais pas, je pense qu'il n'a pas résisté à la tentation d'avoir à côté de lui
quelqu'un de connu qui lui permettrait de faire parler de lui. Mais si vous
observez bien le point de presse en enlevant le son, gardez votre attention sur
Éric Duhaime, vous allez sentir l'effroi dans son visage. Je pense qu'il
réalise qu'il a fait une erreur.
Journaliste
: M. Bérubé,
avez-vous été surpris par l'annonce faite par François Legault, hier, qu'il
allait demander, lundi, à Mark Carney une ligne électrique.
M.
Bérubé
:
Bien, il me surprend souvent, comme quand il dit qu'il aimerait négocier avec
le président lui-même. Je pense qu'il réfléchit à voix haute. C'est dur de
suivre la ligne. Alors, parfois, on attend qu'il le dise deux fois en ligne
pour s'assurer que c'est sérieux.
Journaliste
: Vous
pensez que ce n'est pas sérieux?
M.
Bérubé
:
Je ne sais pas. J'aime mieux attendre. Il a le temps de changer d'idée.
Journaliste
: Mais est-ce
que c'est une bonne idée?
Journaliste
: Est-ce
que c'est ça, la priorité en termes d'infrastructures pour le Québec à faire
financer par le fédéral?
M.
Bérubé
:
Je pense que votre question évoque déjà la réponse. Il y a amplement de quoi s'occuper
en matière d'énergie. D'ailleurs, mon collègue, il n'est pas avec nous ce
matin, mais en matière d'énergie, on en a plein les bras avec le projet de loi
qui est traité présentement.
Journaliste
: Mais ce
serait quoi, la priorité, selon vous?
M.
Bérubé
:
De bien... De bien s'assurer que la Loi sur l'énergie est en fonction des
intérêts du Québec. C'est ce qu'on fait. On n'ouvrira pas un autre front. En
tout cas, en ce qui nous concerne, là, l'opposition, pour l'instant.
Journaliste
: ...les
infrastructures, parce que la rencontre de lundi prochain, là, avec M. Carney...
M. Carney dit aux provinces, aux premiers ministres des provinces :
Faites-nous une liste des projets que vous aimeriez soumettre en termes
d'infrastructures qu'on pourrait financer.
M.
Bérubé
:
O.K. Je vais vous le dire différemment. Donnez-nous de l'argent, on va s'en
trouver des projets. Quand j'étais plus jeune puis ma mère me demandait qu'est-ce
que je voulais pour Noël ou pour ma fête, si tu me donnes l'argent, je vais
trouver quoi faire avec. Je pense que ma mère pourrait inspirer M. Legault.
Journaliste
: Il y a
des choses qui ont été publiées ce matin par le ministère de la Santé sur la
disponibilité, les rendez-vous de médecins de famille qui, on comprend, sont
plus du mardi au jeudi jusqu'à 15 heures. Ça donne du gaz au gouvernement
dans son bras de fer avec les médecins, là, M. Arseneau?
M. Arseneau : Bien, je
trouve ça intéressant que ça sorte à ce moment-ci. Il faudrait valider ces
données-là. Il y a une guerre de chiffres qui a cours présentement entre les
médecins et le gouvernement. La question de fond, c'est celle de la
transparence. Est-ce que le gouvernement, lorsqu'il signe des ententes avec les
GMF, s'assure du respect de ces ententes-là. Ça fait des années qu'on dit qu'il
y a des ententes qui sont signées qui ne sont pas respectées, sur l'ouverture
le soir, l'ouverture, les fins de semaine, les plages de rendez-vous qui ne
sont pas ouvertes tel qu'on le convient dans l'entente. Et qu'est-ce qu'il y a
dans l'entente? Absolument rien, en termes de suivi ou de sanction. Il est là,
le fond du problème. Ça fait que le gouvernement révèle ces chiffres-là,
parfait. Qu'est-ce que le gouvernement fait pour le respect des ententes en ce
qui concerne les services de santé et les rendez-vous des médecins dans les
GMF? Absolument rien depuis des années.
Alors, moi, je vous dirais, le débat, il
est intéressant, mais la responsabilité incombe au gouvernement de faire
respecter les ententes qu'il signe avec des GMF, et ça n'a pas été fait depuis
nombre d'années. Alors, le gouvernement a aussi sa responsabilité dans l'état
de situation, si tant est que ces chiffres-là, là, sont valides et applicables
pour l'ensemble du Québec.
Journaliste
: Pourquoi
vous les mettez en doute?
M. Arseneau : Bien,
simplement, je n'ai pas d'autre source qu'une source comme ça, journalistique,
qui a obtenu de l'information...
Journaliste
: ...
M. Arseneau : Ah bien, je ne
les ai pas vus, je ne les ai pas vus. Moi, j'ai lu l'article ce matin puis je
me suis dit...
Journaliste : ...sur le site
du ministère de la Santé, avec des données ouvertes.
M. Arseneau : O.K., bon.
Bien, à ce moment-là, je me dis que c'est un révélateur du fait que le
gouvernement ne fait pas respecter les ententes qu'il a avec les GMF, tout
simplement.
Journaliste
: ...que
les médecins, le vendredi, bien, ils font de la paperasse. Ça explique, entre
autres, pourquoi ils ne sont pas...
M. Arseneau : Bien, tous les
médecins ne peuvent pas faire de la paperasse en même temps puis fermer...
qu'on ferme les cliniques, là, ça n'a pas de bon sens, là, tu sais. C'est comme
si on disait que... Les infirmières aussi doivent faire de la paperasse, hein,
tout le monde dans le système de santé doit faire la paperasse, mais est-ce
qu'on se dit que, la fin de semaine, ou le vendredi, ou le lundi matin, on va
fermer les hôpitaux ou les cliniques parce qu'on veut faire de la paperasse? Ça
ne tient pas la route. À un moment donné, il y a aussi une gestion des
rendez-vous, des plages horaires puis des services qui doivent être offerts aux
citoyens à la grandeur du Québec, sept jours par semaine, 24 h par jour,
et puis qu'à un moment donné il faut que chacun fasse sa part. Mais là, on est
dans l'application, je dirais, de règles qui ne sont pas faites ni par le
gouvernement, à travers ses ententes GMF... bien, probablement ni par les
médecins, non plus.
Journaliste
: Par
curiosité, pourquoi vous n'avez pas voté hier sur la motion sur la
coparentalité?
M.
Bérubé
:
Parce qu'il n'y avait pas de vote. Juste expliquer le mécanisme, puis Joël va
compléter.
Journaliste
: ...
M.
Bérubé
: Non,
non, ce n'est pas comme ça. La CAQ dépose une motion et, au même moment, les
leaders du Parti libéral et de QS se lèvent pour dire : Pas de
consentement. Donc, il n'y a pas de vote, et on n'a pas pu s'exprimer.
M. Arseneau : Bien, juste plus
spécifiquement, on appelle ça des motions sans préavis pour débat, et les
partis refusent d'en débattre, donc de voter, donc on n'a pas voté.
Journaliste : Puis, pour
revenir aux médecins, là, ce qui est proposé aux médecins, il y a quand même...
dans les indicateurs de performance, il l'a, cette cible-là, là, d'offrir des
plages de rendez-vous les soirs, les fins de semaine. Ça ne vient pas aussi
démontrer quand même, je ne sais pas, une certaine pertinence à avoir un peu
serré la vis aux médecins sur ces enjeux-là en... une partie de leur
performance?
M. Arseneau : Bien, je viens
de le dire, le gouvernement, actuellement, a des ententes avec les GMF, et ce
qu'on entend, c'est que ces ententes-là ne sont pas assorties de conditions
pour remplir, justement, les engagements et qu'il n'y a pas de régime de... je
dirais, de reddition de compte ou de sanctions. Alors, si le gouvernement se
fixe des objectifs puis ne se donne pas les moyens de les atteindre, bien, il
n'a que lui-même à blâmer.
Maintenant, serrer la vis au patient sous
l'angle du projet de loi n° 106 en disant : Vous allez avoir des
cibles chiffrées, le nombre de patients, nombre de rendez-vous, est-ce que ça
garantit une meilleure organisation des soins et une meilleure qualité dans les
soins de santé pour les Québécois? Nous, on en doute fortement, et il y a des
dizaines de témoins qui sont venus nous dire la même chose, qu'il faut que
cette réforme-là dépasse la rémunération. Puis, quand on confond la
rémunération avec l'organisation des soins en mettant tout le blâme sur les
médecins, dont les médecins spécialistes... leur dit : Il faut faire
réduire les listes d'attente en chirurgie, mais qu'il n'y a pas de plateau... Regardez
ce qui se passe, là, en Outaouais, où les anesthésistes, là... un anesthésiste
va devoir parcourir 800 kilomètres pour aller travailler cet été.
Les salles d'opération sont fermées.
Demander aux chirurgiens d'aller opérer les gens sur leurs La-Z-Boys dans le
fond de leur bureau, ça ne fonctionne pas, c'est impossible.
Alors, que le gouvernement fasse sa part,
c'est ce qu'on a entendu. Le Commissaire à la santé et au bien-être, a dit ça,
dit : Il dit faut que ce soit graduel, il faut que le gouvernement donne
sa part, il faut que l'organisation des soins soit réorientée. Ça ne peut pas
être juste les médecins, mais c'est aussi les médecins.
Journaliste
: ...dans
les données qui ont été rendues publiques, il n'y a pas le pourcentage de
staff, de secrétaires qui sont disponibles, par exemple, le vendredi soir, ou
etc. L'infirmière, c'est vraiment la prise en charge, les rendez-vous. C'est un
peu ce que les médecins disent, là : On manque de staff, là, je veux dire,
on manque de... on ne peut pas travailler si on n'a pas de secrétaire, on ne
peut pas...
M. Arseneau : Bien, c'est ça.
Bien, en fait, ce qu'on nous demande aujourd'hui dans cette bataille-là, le
gouvernement qui dénigre les médecins puis les médecins qui envoient des
lettres à leurs patients en disant : Vous n'aurez plus de service, dans
ces deux pôles-là, là, il y a comme un juste milieu sur, je dirais, la prise en
compte des besoins des patients. Puis c'est vrai que les patients doivent
pouvoir avoir des plages de rendez-vous en fin d'après-midi. Est-ce que le
médecin doit être disponible? Oui. Est-ce que la clinique doit être ouverte?
Oui. Est-ce que le personnel de soutien doit être là? Bien entendu. Est-ce que
d'autres professionnels en mode interdisciplinarité... Si tout va au médecin,
là, le médecin va traiter des cas... Puis on dit qu'il y en a, de mémoire,
30 %, là, des cas qu'ils reçoivent que ce n'est pas le médecin qui devrait
traiter, c'est d'autres professionnels. Ça, on parle de l'efficience du réseau
puis d'avoir les bons professionnels au bon moment. Mais ça, ce n'est pas le
médecin qui va déterminer ça, si lui, il est obligé de prendre en charge
l'ensemble des patients qu'on veut lui donner. On est passé de 500 à
1 500 patients. Il va tous les traiter puis il va dire : Bien,
ce n'est pas moi, le bon spécialiste, va voir le physiothérapeute ou va voir le
pharmacien parce qu'on va te donner un autre traitement, un autre médicament.
Tout ça dépasse de loin, là, le débat actuel. Et le problème, c'est que le
gouvernement a vu... a voulu trouver une façon de polariser le débat en
rejetant son échec à réformer le système de santé sur les épaules des médecins.
C'est ça, l'objectif. L'objectif, c'est que le gouvernement arrive à la veille
des élections en 2026 en disant : Bien, si ça n'a pas fonctionné, c'est de
la faute des médecins. Merci.
Le Modérateur
: On va passer en anglais.
Journaliste : On Mr. Legault asking... having its first demand for
Mr. Carney on a Monday in Saskatoon to have the federal paying for, like…
like, electricity line at Churchill Falls, why don't... why don't you think
it's logical to ask for that type of project, since that is one of Prime Minister
Carney's objectives, to speed up infrastructure projects?
M. Arseneau :
Yes, I know. We didn't say it wasn't a
good idea. The question was: Is it the priority? It could be one of the
priorities. Another priority that could be is that municipalities now cannot
develop housing projects because they don't have the means and they don't have
the infrastructures in terms of water and sewage systems. That's also one of
the promises by the Carney Government, that's also what the Government Legault
should do. So, work on giving the municipalities the means to develop housing
projects. I think that's a crisis that we should look at in terms of
infrastructure.
M.
Bérubé
: Show us the money.
M. Arseneau : So, the second thing is, in terms of energy, of course, we will,
you know, support all sorts of, you know, renewable energy projects, and
obviously, you know, buying electricity from Newfoundland and Labrador is one
of the projects. And why would Mr. Legault ask for Terre-Neuve… for Carney to
pay for... A simple reason, the federal Government has already paid for
Newfoundland to export its energy to Nova Scotia in order to sell electricity
to the States while here, in Québec, for decades, Quebeckers have paid through
the Hydro-Québec for all of the
developments in terms of lines and electricity projects.
So, it's our time to get
some money back from what we pay for electrical projects. So, I support this
demand, and we should have done it way before, but that doesn't mean that's the
only infrastructure project that the Government should support.
Journaliste :
And what are the others?
M. Arseneau :
Hein? I just mentioned…
Journaliste :
What... It seems like it's kind of an
open book on Monday with this. What other projects?
M. Arseneau :
Yes. Like, if I had to choose a
priority, it would be municipal projects in terms of housing projects and all
of the infrastructures in water and sewer systems. Because, right now, we're
looking at a crisis. We're saying that we're going to build homes in Québec.
And, of course, Prime Minister Carney said that was one of his key promises.
Well, cities can't follow because they don't have the systems, the
infrastructure systems. So, put the money where your mouth is and municipalities
need to get that money.
Journaliste :
The fact that the vast majority of
appointments available for patients right now are... you know, with family
doctors are from Monday to Thursday, there are very few evening appointments
available, it seems, in the province, very few weekend appointments as well. I
mean, ultimately, who does the blame fall on? Is this up to the Ministry to
solve or does this go onto the doctors' shoulders?
M. Arseneau :
In my books, when the Government is in
charge of managing the health system. He's just put forward Santé Québec. It
was supposed to be specialists in terms of operations. And we support GMF, you
know, medical clinics. And we have a deal with them, you know, we give them
money, but we also want services, and throughout the week, at night, including
weekends. And you don't follow up on these deals, on these written... what do
you call, contracts, I think the Government is to blame. And obviously, if you,
you know, let things go, well, maybe some people are going to choose a schedule
that is more convenient for their... you know, for their own, you know, quality
of life. And, if they do paperwork on Friday, I understand that some people may
have to do a lot of paperwork, but are all doctors going to do their paperwork
at the same time and shut off the hospitals and the emergency wards and
clinics? That doesn't make sense. But it is for the Government to say :
Well, I'm paying you for this, get your act together. But they're not doing it.
And why is Santé Québec, you know... what is Santé Québec paid for if it's not
their role to operationalize a system that works? Thank you.
(Fin à 8 h 37)