Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures vingt-trois minutes)
M. Tanguay : Alors, bon matin
à chacun et à chacune. Encore une fois, on assiste aujourd'hui, cette semaine,
à une fin de régime de François Legault, incapable d'offrir les services aux
Québécoises et aux Québécois. Vous l'avez vu : perte de contrôle des
finances publiques, gaspillage après gaspillage, puis bien au-delà de SAAQclic,
il y en a eu, du gaspillage, avec François Legault, plus d'argent, déficit
record et la décote. Ultimement, les Québécoises et Québécois sont doublement perdants,
ils ont les finances publiques, évidemment, du Québec qui ne sont pas en ordre,
déficit et décote, et ils n'ont pas les services auxquels ils ont droit. Les
listes d'attente en chirurgie ne diminuent pas sous François Legault, les
belles promesses du 90 minutes, oubliez ça, c'est loin d'être la réalité,
les opérations qui sont annulées, les coupures en santé par l'agence de
recouvrement Santé Québec. François Legault a, encore une fois, tous les signes
d'un gouvernement en fin de régime, c'est la fin de la session parlementaire,
et on peut voir que ça va être long, la dernière année qu'il lui reste. Mais,
chose certaine, on va continuer, comme opposition officielle, à faire de notre
travail rigoureux de suivre les dossiers.
Et, en ce sens-là, je cède la parole à ma
collègue, Linda Caron.
Mme Caron : Bonjour, tout le
monde. Alors, pour les aînés et les proches aidants, ça ne s'améliore pas non
plus. Pour les aînés, 3 000... plus de 3 000 personnes attendent
encore une place en maison des aînés ou en CHSLD. Avec le dernier budget, on a
appris que la CAQ reculait sur huit projets de transformation, reconstruction
de CHSLD. On a aussi 5 000 personnes qui attendent une place en
ressource intermédiaire, et là ça fait au moins deux ans que la construction de
nouvelles places est au point mort. Alors, on n'investit pas suffisamment dans
les places pour les aînés, et c'est vraiment... c'est vraiment regrettable. C'est
inquiétant aussi. Alors, les aînés, malheureusement, ne sont pas en meilleure position
et sont toujours en attente d'avoir des places.
Journaliste : M. Tanguay, vous
avez souvent dénoncé le fait que le gouvernement ne comprenne pas les réalités
des petites et moyennes entreprises. M. Roberge va dévoiler ses cibles en
immigration aujourd'hui, puis là on sent qu'il va calquer... même il va plus
bas que ce que le Parti québécois réclame, là, à 25 000 pour les permanents.
Trop? Pas assez? Dommageable?
M. Tanguay : Oui. Nous, ce
que ça nous prend, puis vous le savez, on a beaucoup parlé, au Parti libéral du
Québec, d'immigration également, on a fait des propositions : un bureau
intégré de planification, qui faisait en sorte qu'au sein du ministère, sans
engager personne de plus, il fallait qu'il puisse mesurer cette fameuse
capacité d'accueil là dans toutes les régions. Et on est bien au-delà du débat
sur les seuils en lien avec l'immigration permanente, 30 000, 50 000,
70 000, on a dépassé ça avec l'explosion des travailleurs étrangers
temporaires.
Alors, je réitère la demande du Parti
libéral du Québec que le programme fédéral soit concédé à Québec pour que
Québec soit maître d'oeuvre de l'immigration étrangère temporaire. Mais on est
bien au-delà, en somme, du débat : Est-ce que c'est 30 000, 50 000,
70 000?, quand il y en a des centaines de mille qui parlent... qui sont
sur place comme travailleurs étrangers temporaires, qui sont importants... sur
votre question, qui sont importants non seulement, oui, pour nos entreprises,
mais pour nos services publics, mais ça prend une planification, que l'on n'a
pas.
Journaliste : Mais vous n'avez
pas répondu à la question, là. Quand même, en campagne, je pense, vous étiez entre
60 000 et 70 000 ou 80 000 permanents. Là, on va peut-être
aller vers un scénario à 25 000. Quels effets ça va avoir sur le Québec?
M. Tanguay : Bien, écoutez, sur...
durant la campagne électorale, c'était une tout autre réalité, que l'on a vue
exploser par la suite, après novembre... après octobre 2022. Et vous avez vu,
dans l'année qui a suivi la campagne électorale, on est allé au-delà des seuils
d'immigration de travailleurs étrangers temporaires. Alors, il faut... et c'est
une autre de nos demandes, il faut que, quand vous essayez d'avoir une cible
pour le permanent, vous ayez également une cible pour étrangers temporaires. La
prise de contrôle, on ne l'a pas sous François Legault. Je réitère, sur la
question, c'est excessivement important d'avoir des travailleurs pour nos
entreprises, pour nos réseaux publics, mais ça, ça prend une vision coordonnée,
que l'on n'a pas.
Journaliste : ...aux
temporaires, là. Pour les permanents, 25 000, c'est loin de ce que vous
proposiez, M. Tanguay.
M. Tanguay : Au-delà de cela,
une personne, qu'elle soit temporaire ou permanente, il y a la même pression,
évidemment, sur les services, les logements, la disponibilité et la capacité d'accueil.
Il faut obligatoirement... puis c'est pour ça qu'à votre question je vais... je
ne vais pas isoler, on ne va plus isoler, nous, le permanent du temporaire, il
faut que les deux soient analysées de pair.
Journaliste : Donc, vous
n'êtes pas prêt à dire que c'est trop bas.
M. Tanguay : Écoutez, nous,
on est au-delà de cette bataille de chiffres là. Certains, c'est 30 000,
certains, c'est 50 000, c'est 70 000. Dans l'année qui a suivi l'élection,
nous, on a réalisé qu'il y en avait plusieurs centaines de milliers de dollars
travailleurs... de centaines de milliers de travailleurs étrangers temporaires,
puis il y a une perte de contrôle.
Journaliste
: ...la
globalité, là...
M. Tanguay
: C'est la
globalité. Et c'est ce qu'on demandait.
Journaliste : ...parce que,
là, l'intention du ministre, l'intention du gouvernement, c'est de dire : On
va réduire à Montréal, on va réduire à Laval, parlons de la couronne de la
métropole, pour peut-être permettre des assouplissements pour les régions, pour
les PME des régions, on peut penser à Chaudière-Appalaches, qui ont besoin de
cette main-d'œuvre-là.
M. Tanguay : Oui, exact.
Journaliste : Est-ce que ça
cadre bien ou...
M. Tanguay : Bien, nous, on
n'a pas entendu le ministre. Rappelez-vous, sous Dominique Anglade, on avait
déposé la Charte des régions où on disait qu'on allait demander directement aux
acteurs, aux élus, aux acteurs sur le terrain : Quel est votre besoin?
Quelle est votre capacité d'accueil? Et le chiffre va remonter à Québec de la
base pour savoir : Bon, bien, ça devrait être ça, nos objectifs, nos
cibles, encore une fois, quant aux permanents et quant aux temporaires. Mon
point, c'est qu'il y a eu une explosion. François Legault, là, a menti aux
Québécois quand il disait en prendre moins puis en prendre soin quand on
focussait sur le 45 000, 50 000 permanents puis, pendant ce
temps là, il y en avait des centaines de milles qui entraient comme
temporaires.
Journaliste : ...vous parlez
de la globalité puis il faut trouver une balance entre les temporaires puis les
permanents. Est-ce que les temporaires et les permanents ont la même...
l'expression est peut-être maladroite puis je ne veux pas offenser personne,
là, la même valeur économique pour le Québec? Parce que l'immigration, pour le
Québec, puis l'important... a une importance économique, en ce sens que, bon,
on a besoin de gens qui travaillent, etc.
M. Tanguay : Puis évidemment,
on fait tous de cette discussion-là. Évidemment, je veux juste souligner qu'il
y a l'aspect également du regroupement familial, il y a d'autres aspects à
l'immigration, mais là on parle d'immigration économique. Moi, je pense
qu'ultimement, une personne qui est intégrée au Québec, qui veut y vivre et qui
a déjà un bon emploi, moi, je pense qu'idéalement, bien sûr, qu'elle devienne
citoyenne canadienne et qu'elle réside au Québec de façon permanente, c'est, ça
l'objectif. Du reste, il y a l'aspect des travailleurs étrangers temporaires.
Certains ne feront jamais la demande, certains la feront, il faut juste
reprendre le contrôle de ça, basé sur notre capacité d'accueil. Mais à votre
question, je ne vais pas dire : un permanent versus deux temporaires, là,
je ne vais pas... Le point, c'est qu'ils sont ici pour vouloir participer à la
société québécoise, y travailler, s'intégrer puis il faut voir évidemment en
lien avec notre capacité d'accueil, ce qu'on est prêt à accueillir.
Journaliste : Il y a au moins
un de vos candidats qui, actuellement, a dit qu'il n'y en a pas de problème.
Comment c'est compatible votre position actuelle avec certaines des positions
qui ont été exposées par les candidats à la direction du Parti libéral?
M. Tanguay : Encore une fois,
vous allez me trouver bien, bien plate là-dessus matin, là, je ne vais pas
commenter les propositions de tout un chacun candidat à la chefferie. On aura
un chef le 14 juin et on aura l'occasion de voir celui qui sera désigné
par les membres. Et du reste, il y a beaucoup de choses qui ont été dites,
justement, durant les débats. Nous, si vous voulez, la position du Parti
libéral du Québec, bien, je vais vous le dire, et du caucus, en ce sens-là, on
verra pour le prochain chef.
Journaliste : ...vous ne
déchirez votre chemise pour le 25 000...
M. Tanguay : Ça fait
10 mois, pour ne pas dire les deux dernières années, qu'on ne déchire pas
notre chemise par rapport au seuil des permanents. Encore une fois, oui, ça
faisait partie du débat lors de l'élection de 2022. Mais qu'est-ce qu'on a su
dans les mois puis dans l'année qui a suivi, c'est qu'il y avait une explosion,
des centaines de milliers de travailleurs étrangers temporaires que François
Legault a acceptés, a permis et il y a eu une perte totale de contrôle. Et là
François Legault, c'est devenu, eux, la chicane contre les travailleurs
étrangers temporaires, la faute d'Ottawa, alors que le programme québécois
existe et ils doivent avoir des certificats également pour entrer au Québec.
M. Tanguay : Une question sur
Tony Tomassi. Qu'est-ce que vous pensez du fait que le Parti libéral l'a
expulsé du parti...
M. Tanguay : Bien, écoutez,
je pense que... je ne commenterai pas plus que de vous dire que le processus a
été rigoureusement respecté et que je suis tout en fait en accord avec la
décision.
Journaliste : C'est une bonne
affaire.
M. Tanguay : Je suis tout à
fait d'accord avec la décision, oui.
Journaliste :
On the fact that Québec would, like...
has the intention to reduce considerably the number of permanent immigrants, I
think there are 67,000 this year and then it would go down for 2026 until 2029
between 25,000 and 45,000. Is it too much of a reduction?
M. Tanguay :
I think that we are way beyond that
debate about the permanent immigrants. I think that the temporary workers are
here in Québec and we're talking about hundreds of thousands of them. So, we
need to take... to regain control here in Québec of our immigration, we need to
make sure that with the Federal Government we will be way more efficient than
we are today and that's the reason why the Québec Liberal Party is asking, and
we have done it in the past, to merge the two programs, the federal one and the
Québec one with respect to the temporary workers and to have one captain, one
person in charge who will be Québec for the temporary workers. That being said,
again, to your question, beyond this permanent immigrant's debate, the level,
30,000, 50,000, 70,000, we were already asking to have a complete scope of immigrants
and to have a debate with respect with the regions involved, and I'll conclude
on this, with our capacity to welcome everyone.
Journaliste :
Yes, but that exists already. You have
consultations on plan.
M. Tanguay :
On the permanent, just on the
permanent, but no debate at all with respect to the temporary workers, no control
about this. We were suggesting to have, internally, within the Québec
Government... to have an entity responsible to provide us with the big
picture : what is our capacity, what are the needs, where are the needs,
and to be able to match the needs with the capacity to welcome additional
workers. And afterwards, now you can say : O.K., how much will be permanent and who... how much will be temporary
workers? But, and I'll finish on this, there's no control still as we're
speaking at all, with respect to the immigration here, in Québec.
Journaliste :
But the Government is including
temporary immigration in its consultations now. So, that's been done. What
we're trying to understand a little more is, I mean, as someone who always
speaks out about small and medium sized businesses, are you at all concerned
that reducing the number of immigrants to 25,000 could have an impact on those
businesses, on the labor force?
M. Tanguay :
Of course, it could have an impact, and
that's the reason why we need to have... to address that issue, having a global
view. You're right, mentioning that they're now going to start in the future to
include... but we'll see how it will come out. They need to make sure that the
needs and the capacity... They need to measure. You cannot enhance anything
that you cannot measure. They need to measure the needs and the capacity for
the Québec to welcome these immigrants and to have a thorough exercise. Now,
the minister is... We saw yesterday... we will see the plan today, the plan
will be tabled today, but we saw, yesterday, numbers, I think that it was
25,000, 35,000, 45,000, like a political standpoint. It's more complex than
that. We need to have a thorough analysis with respect to all these important
issues and to regain control. But again, yesterday, what we saw is a
government... a CAQ government who wants to continue on immigration to gain
political points, saying that we are lower than the Parti
québécois, where, for instance. That's not the right
way to avoid that...
Journaliste :
When it comes to temporary immigration,
are you saying that you agree with the Government that temporary immigration is
getting out of control in Montréal and Laval, specifically?
Journaliste :
We have to gain control of temporary
immigration everywhere in Québec. We have to make sure that we will be
addressing our small businesses needs, as well, to have temporary workers. This
is at the very heart of our economy. And also our public services have an
important needs of those important workers. So, we have to make sure that our
businesses, public services will have the workers, but we have to think about
our capacity to welcome them and we have to have a a thorough and a complete
analysis.
And I'll conclude on
this, based on the last seven years, that's not what we saw from François
Legault.
Journaliste
: So you're saying that the permanent numbers don't necessarily carry
as much weight, given that the temporary immigration numbers...
M. Tanguay
: Absolutely. Perfect summary. Absolutely. So, it's important to think about permanent immigrants. But that
being said, this is not the beginning and the end of the discussion about
immigration in Québec. We have to take into account, as we were requesting for
the last couple of years... and now they decided to go ahead with taking into
account the temporary workers, but we have to have a complete overview of all
these topics that I just mentioned and to act globally, not to go back to that
debate, François Legault... «en prendre moins et en prendre soin». And now,
having a political debate on who is lower, who is higher, and we are in the
middle, so we're the right ones, that's not the way to approach that important
topic. Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 38)