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Point de presse de M. Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d’opposition pour la Capitale-Nationale, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de transports et de mobilité durable

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Thursday, June 12, 2025, 10 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures quarante-deux minutes)

M. Paradis : Bonjour à toutes et à tous. Alors, encore la ministre Geneviève Guilbault qui se donne en spectacle aujourd'hui. Encore une autre séance d'effeuillage électoraliste du gouvernement de la CAQ qui continue à utiliser le troisième lien comme marotte électoraliste, et aujourd'hui c'est difficile de trouver les qualificatifs pour décrire ce à quoi on a assisté.

D'abord, la même ministre qui est arrivée, après les dernières élections générales, avec un paquet d'études, là, qu'elle avait fait tomber lourdement sur la table pour expliquer toute la science, toutes les données, toutes les études qui sont à la base de sa décision de ne pas faire le troisième lien, qui arrive aujourd'hui les mains vides encore une fois et qui répète, à de très nombreuses reprises sur des questions essentielles à la pertinence du projet, que ce sont des évidences, c'est évident que, c'est évident que. Réduction du temps de déplacement, c'est évident que, utilité pour les entreprises, c'est évident que. Ce n'est pas avec des phrases politiques creuses comme celles-là qu'on construit des infrastructures qui vont coûter des dizaines de milliards de dollars pour les Québécois.

Alors, toujours aucun tracé réel. On a une idée du corridor. Toujours aucun coût, toujours aucune étude, mais beaucoup de faits alternatifs. Oui, ce projet-là, là, nous fait véritablement entrer dans l'ère des faits alternatifs, notamment dans la première minute, la ministre Guilbault, ça ne faisait même pas une minute qu'elle avait commencé son point de presse, qu'elle était déjà dans les faits alternatifs. Elle continue de prétendre que la Caisse de dépôt et placement, dans son rapport, a identifié un problème de "redondance" des liens entre la rive sud et la rive nord, qu'elle a parlé de la nécessité d'un troisième lien, et ce n'est pas vrai. Ce n'est pas vrai. Ce n'est pas la vérité. Ça fait plusieurs fois qu'on pointe ça. Ça fait plusieurs fois que la ministre, y compris dans son appel d'intérêt international, ça commence par ça... Dans une étude, la Caisse de dépôt et placement a parlé de l'importance de la redondance. La Caisse de dépôt et placement du Québec l'a indiqué, elle a même été obligée de faire des communications là-dessus pour dire : Elle n'a jamais parlé de ça, elle n'a jamais identifié ces questions-là. Alors, c'est la première conclusion à laquelle il faut arriver, c'est encore de la fumisterie électoraliste ce à quoi on a assisté aujourd'hui.

La ministre a quand même dit des phrases absolument remarquables, comme, par exemple, que ça ne ferait pas sérieux un gouvernement qui change d'idée sur le troisième lien. Je ne sais pas si elle se rendait compte qu'elle parlait d'elle-même et qu'elle parlait de son propre gouvernement, mais si elle-même est d'avis que ça ne fait pas sérieux, moi, je pense que tous les Québécois sont à même de conclure que le gouvernement de la CAQ n'est vraiment pas sérieux, n'a pas de crédibilité, n'a plus aucune crédibilité auprès de l'électorat pour prétendre qu'il va faire le troisième lien, ce n'est que de la fumisterie électoraliste qui a déjà coûté aux contribuables 120 millions de dollars, 120 millions de dollars de fonds publics pour monter... au moins, parce que je n'inclus même pas là-dedans les coûts du rapport de la CDPQ, là, je parle des études sur le troisième lien. Tout ça pour préparer la prochaine campagne électorale de la CAQ. C'est scandaleux.

Par ailleurs, je... Bon, sur le... Je ne veux pas m'étendre très longtemps sur le corridor qui est identifié aujourd'hui, là, parce qu'encore une fois ça n'a aucune crédibilité, là. C'est... ça va... Il va y en avoir encore d'autres, des annonces comme ça, qui ne veulent rien dire sur le plan technique. Mais je voudrais quand même signifier qu'il a été étudié, ce corridor-là, par la Caisse de dépôt et placement qui, elle, a fait une recension de toutes les études précédentes qui sont nombreuses. Parce que ça, c'est un autre... c'est un autre fait alternatif, là, c'est un autre élément qui n'est pas vrai dans ce que Geneviève Guilbault dit. Geneviève Guilbault dit : il y a plein d'études sur le troisième lien. Oui, il y a plein d'études, mais qui démontrent que ce n'est pas la bonne solution au problème identifié. Et notamment le corridor dont on parle, il a été étudié par la Caisse de dépôt et placement qui conclut aux pages 103, 104, 105 jusqu'à 111 de son rapport, que ça risque d'allonger le temps de déplacement, que ça va compliquer, compte tenu de l'endroit où c'est censé arriver, probablement autour de l'autoroute 40, qu'il va y avoir des contraintes d'une complexité jamais vue pour faire atterrir un pont dans le Cap-Blanc en plein dans la circonscription de Jean-Talon d'ailleurs, que ce n'est pas le bon... que ce n'est pas la bonne sortie non plus sur la Rive-Sud, que ça ne va pas aider les gens de la Rive-Sud. C'est ça que la Caisse de dépôt, les vrais qui ont vraiment étudié ça, c'est ça qu'ils ont... qu'ils ont conclu.

Je terminerais quand même en rappelant qu'il y a des problèmes de circulation à Québec. Il y a des problèmes de trafic. Moi, je suis un gars de Québec, là, puis moi aussi je ne suis pas de bonne humeur quand je suis coincé dans la circulation. De mon bureau de circonscription, je vois les bouchons sur l'autoroute Duplessis. Il y a des solutions, mais il faut réfléchir comme il faut. Il faut faire ce qu'une étude de HEC nous a dit de faire, ne pas politiser les projets puis ne pas arriver avec une solution politique qu'on tente ensuite de justifier. C'est ça que le gouvernement de la CAQ est en train de faire. Il procède à l'envers. Il faut procéder, comme c'est dit dans ce fameux volume-là. On a vu la ministre avec ce livre-là puis d'autres ministres avec ce livre-là. Ça prend de la science, ça prend des données avant.

Donc, on veut un transport qui fonctionne mieux, on veut une circulation plus fluide. Il y a des solutions. Ce n'est pas celles identifiées par la CAQ aujourd'hui.

M. Arseneau : Juste un petit mot pour conclure, là. Aujourd'hui, c'est un peu le jour de la marmotte, là. On essaie effectivement de justifier un projet avant même d'avoir évalué si c'est la bonne solution qu'on propose. Dans quoi... en quoi est-ce que le troisième bien s'insère dans une vision de la mobilité durable dans la région de Québec, dans l'amélioration de la fluidité de la circulation? En quoi est ce que ça s'insère également dans une politique de mobilité durable pour l'ensemble du Québec? Est-ce que c'est vraiment, là, dans les bonnes pratiques, dans l'idée, là, de politiques publiques qui fonctionnent, et évidemment à l'intérieur des moyens que sont les moyens de l'État du Québec?

L'autre élément, c'est qu'il y a de l'information évidemment factuelle des données scientifiques qui existent, et on les met entièrement de côté. Puis il y a aussi de l'information qui nous manque. L'étude origine-destination qui a été réalisée récemment, là, pourquoi est-ce qu'on ne la dépose pas? Puis pourquoi on ne peut pas commencer à discuter véritablement de la situation de la mobilité dans la grande région de Québec pour trouver effectivement les moyens de développer des solutions qui correspondent aux objectifs recherchés qu'on partage tous, effectivement, d'améliorer la circulation puis la mobilité dans la région?

Journaliste : Dans l'éventualité où vous prenez le pouvoir l'an prochain, vous faites quoi avec le troisième lien, vous l'annulez?

M. Paradis : Ça fait plusieurs fois que vous me posez cette question-là et je vous réponds toujours la même chose : Il n'y en aura pas, de troisième lien. Regardez l'échéancier qui a été fixé puis qui a encore été rappelé par la ministre Guilbault aujourd'hui, tout ça cadre parfaitement avec les élections générales de 2026. Il n'y en aura pas, de troisième lien. Remarquez à quel point, on vient de le dire tous les deux aujourd'hui, il n'y a pas d'études, il n'y a pas de données, il n'y a rien de sérieux encore sur ce projet-là, il n'y en aura pas, de troisième lien.

Journaliste : Mais ce que Mme Guilbault disait quand... Parce que vous avez dit qu'elle disait : Un gouvernement qui change d'idée, ça ne fait pas sérieux. En fait, ce qu'elle a dit, c'est qu'il y aurait un risque réputationnel pour le Québec si un éventuel gouvernement annulait les appels d'offres, par exemple, qui étaient en cours ou... Bon. Est-ce que vous êtes... Est-ce que vous reconnaissez qu'il y a un risque réputationnel pour le Québec dans un cas où on annule tout ça?

M. Paradis : Le risque réputationnel, c'est le gouvernement de la CAQ qui nous le fait subir depuis son élection en ayant utilisé ce projet-là à des fins politiques, à des fins électoralistes. Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont des experts indépendants qui regardent ce qui se passe avec le troisième lien, le tramway, le REM et qui disent : Ce gouvernement a politisé les projets d'infrastructures et lui-même met trop de politique et lui-même retourne sa veste. C'est quand même le même gouvernement qui l'a promis avant sa première élection en 2018, qui l'a mis sur la glace pendant quatre ans, qui l'a réactivé juste à temps pour les élections générales de 2022, qui leur a promis, encore une fois, après les élections générales qu'il annonce, avec les données scientifiques qu'il avait à sa disposition, la pile de documents qui annoncent qui... qui ne se fera plus. Pendant la campagne électorale dans Jean-Talon, aucune... rien sur le troisième lien. Et là, après Jean-Talon, soudainement, on revient avec le troisième lien pour des raisons électoralistes, parce qu'on a vu... ah! le premier ministre le dit : Les électeurs ont l'air de nous en tenir rigueur. Donc, le risque réputationnel, c'est le gouvernement de la CAQ qui le fait subir au Québec.

Journaliste : ...que le projet va être irréversible. Alors, vous n'êtes pas d'avis que ça va être irréversible compte tenu de l'échéancier? On a dit : Les appels d'offres dès janvier, là.

M. Paradis : Mais quel projet? De quel projet parle-t-on? On a une ministre aujourd'hui qui se présente devant vous les mains vides. Elle n'a même pas le moindre petit feuillet. On ne sait pas c'est quoi, le projet. On nous annonce en grande pompe un corridor qui a déjà été analysé par la CDPQ qui, elle-même, a revu toute la littérature sur le sujet. De quel projet parle-t-on? On est en train de bâtir une patente électoraliste qui coûte déjà 120 millions de dollars aux Québécois. Québécoises et Québécois, vos taxes, vos impôts sont utilisés actuellement pour construire la campagne électorale de la CAQ. C'est ça, le principal message.

Journaliste : ...M. Paradis, mais, quand même, les gens de la région de la Capitale-Nationale, je pense qu'ils se posent encore la question. Si on élit le Parti québécois en 2026... là, vous êtes en train de nous dire qu'il n'y en aura pas, de troisième lien sous un gouvernement péquiste.

M. Paradis : Ça fait longtemps qu'on le dit.

Journaliste : Parfait.

M. Paradis : Mais surtout, ce que je vous dis, c'est qu'il faut arrêter de croire qu'il va y avoir un projet en marche, là. Les élections, là, c'est en octobre 2026. Pis là, on est encore, là, dans la fumisterie électoraliste. On a beau faire des communications, il n'y a toujours pas de projet. Avez-vous entendu un chiffre, vous, aujourd'hui? Avez-vous entendu parler de quelles infrastructures exactement on va construire? D'où est-ce qu'elle va arriver? Moi, je regarde la carte, là, puis je vois que ça a l'air d'arriver dans le parc du bois de Coulonges. Sérieusement, j'ai hâte de voir ce que les gens de Jean-Talon vont en penser de ça.

Journaliste : Mais elle vous met une pression en même temps, la ministre, en disant que vous méprisez... que les oppositions méprisent le troisième lien. Elle vous met une pression, là, d'appuyer un projet comme tel, là.

M. Paradis : Bel exercice de communication politique. Il n'y a jamais personne au Parti québécois qui a dénigré le fait qu'à Québec il y a plein de gens qui sont ambitieux pour la Capitale-Nationale, qui veulent qu'on améliore nos infrastructures, qui identifient un problème réel. Je vous le dis, je le vis comme tout le monde, je les vis comme tout le monde, les problèmes de circulation sur la Rive-Sud et sur la Rive-Nord, je les vois dans mon bureau de circonscription. Il y a un véritable problème et il y a des solutions qui ont été identifiées. On peut travailler sur des solutions intelligentes de la bonne façon, en commençant par des études, en commençant par des consultations, par un véritable plan financier. C'est comme ça qu'on produit... qu'on construit des projets d'infrastructures. Et il se trouve que CDPQ, qui a révisé tout ce qui s'est dit, écrit sur les transports et la mobilité durable dans la Capitale-Nationale au cours des 50 dernières années, a proposé un plan intéressant.

Puis il y en a d'autres, des solutions. J'ai parlé pendant la campagne électorale de Jean-Talon du fait que, de façon intéressante, dans les études du troisième lien, il y avait une partie sur une septième voie dynamique sur le pont Pierre-Laporte, une solution qui se construit en quelques années, que plusieurs experts considèrent comme à même d'aider à la fluidité entre les deux rives. Puis celle-là, c'est drôle, on ne l'étudie jamais. Pourquoi? Parce que ça ne rentre pas dans le narratif politique de la CAQ.

Il y a toute aussi la question d'améliorer les déplacements est-ouest sur la rive sud, d'améliorer les déplacements est-ouest sur la rive nord et surtout d'intégrer ça dans un système de transport collectif structurant qui va réduire le nombre de voitures. C'est ça que la CDPQ dit : Troisième lien, actuellement, les études qu'on a, c'est que ça va... peut affecter le temps de déplacement interrives, ou même que la solution dont la CAQ nous parle aujourd'hui, ça pourrait empirer le temps de déplacement interrives.

M. Arseneau : Si vous permettez, moi, je veux juste réagir à la question sur le mépris, là. Il y a juste une seule personne, là, qui actuellement utilise le mépris, c'est le mépris de l'intelligence des gens. Il n'y a plus personne qui croit la ministre Guilbault lorsqu'elle parle de projets comme celui-là, là. Même ceux qui sont favorables au troisième lien ne lui accordent plus aucune crédibilité. Elle est ministre des Transports, juste la veille des élections à Terrebonne, ils ont annoncé qu'il y aurait une solution pour désenclaver, là, et relier toute la couronne nord de Montréal à un nouveau réseau de transport. On va le financer comment alors que nos hôpitaux croulent littéralement, là, sous le poids des années, la vétusté? On n'avait pas 50 millions à investir dans l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, puis on veut faire croire aujourd'hui aux Québécois qu'ils vont casquer pour un projet qui n'est pas budgété, dont on ne sait pas le parcours qu'il va emprunter, et si ça va même améliorer la fluidité du transport ou la facilité de mobilisation, de mobilité dans la région de Québec.

C'est ça qui est honteux, c'est que le gouvernement n'a pas de vue d'ensemble. Il n'a que les yeux rivés sur la prochaine élection en disant que ça va peut-être encore marcher d'agiter le hochet électoral d'un troisième lien pour les quelques personnes qui croient encore, parce qu'on a fait l'unanimité contre le gouvernement, pour ceux qui y croyaient puis pour ceux qui n'y ont jamais cru, en disant que le gouvernement n'a plus aucune crédibilité, il a perdu la confiance de tous les Québécois là-dessus, et puis les projets qu'ils annoncent ne se réalisent pas.

Journaliste : Il n'y a pas l'élément quand même potentiellement intéressant dans la proposition d'aujourd'hui. Un corridor central, donc pas un tunnel, mais un pont, et un pont qui est deux fois moins long que si on l'avait fait à l'est, dans la mesure où la population, dans les sondages d'opinion démontre sa... son intérêt pour le troisième lien. Ce n'est pas un corridor qui est intéressant à regarder quand même?

M. Paradis : Ce qu'on a vu aujourd'hui, c'est un exercice de communication basé sur du vent. La ministre est arrivée les mains vides. C'est une patente à gosse électoraliste. C'est ça qu'on a vu aujourd'hui. Il n'y a rien. Vous parlez d'une solution intéressante, mais laquelle? Où est le projet? Où est le véritable trajet? De quelle infrastructure parle-t-on? À quel coût? Jusqu'où la CAQ va être capable d'aller là-dessus? Combien de dizaines de milliards on va devoir consacrer à ce projet-là? Ça, et c'est drôle, silence complet aujourd'hui.

Combien d'infrastructures ne se réaliseront pas à Québec? On a vu le dernier PQI, là, le nombre, là, de projets qui ont été mis sur la glace ou qui ont été annulés à Québec, y compris des projets routiers importants. La tête des ponts, c'est un des projets phares, là. À peu près tous les partis étaient d'accord là-dessus. La deuxième phase a été annulée. Combien d'hôpitaux ne seront pas rénovés à Québec? Combien d'écoles ne sont pas construites à Québec? On n'a pas parlé de ça aujourd'hui.

Donc aujourd'hui, sur la technique, il n'y a rien. On a une ministre qui se présente en conférence de presse, et ses réponses à vos questions, c'est : C'est évident. C'est évident, alors qu'il y a des milliers de pages d'études qui disent le contraire de ce qu'elle vient faire comme communication, et c'est tellement évident qu'elle est obligée de cacher la vérité ou de présenter des faits alternatifs sur ces études-là.

Je le redis, c'est grave ce qui se passe. Elle triture les conclusions de la Caisse de dépôt et placement. Elle fait dire au rapport de la Caisse de dépôt et placement des choses que la Caisse de dépôt et placement n'a jamais dites, et ça, c'est le point de départ de son point de presse d'aujourd'hui. C'est inacceptable.

Journaliste : Est-ce que je peux vous entendre sur Michael Sabia, si ça n'a pas été déjà fait, là? Je suis arrivé en retard.

M. Paradis : Bien, est-ce qu'on voulait finir d'abord sur la question du... d'aujourd'hui?

Des voix : ...

M. Paradis : Bien, je me suis... je me suis prononcé hier sur les médias sociaux, on est...

Journaliste : ...ça ne passe pas beaucoup à la télé et à la radio aussi.

M. Paradis : On est... Vous avez raison, M. Laforest.

Journaliste : Et c'est surtout très américain.

M. Paradis : Alors, je vous remercie de me donner la chance de le dire ici publiquement. On est stupéfait de cette annonce-là de Michael Sabia quatre jours après avoir contribué à l'adoption du projet de loi n° 69 sur l'énergie par bâillon. Il part avec toutes les clés et toute l'information du plan stratégique québécois en matière d'énergie et il s'en va contribuer, il s'en va donner un coup de main à Mark Carney, qui a annoncé qu'il s'en allait vers une seule économie et que cette seule économie canadienne allait être basée notamment sur un plan énergétique qui favorise les intérêts d'autres provinces.

Alors, moi, j'ai posé la question : Depuis quand on savait que Michael Sabia s'en allait? Parce que Michael Sabia a même contribué au discours politique de la CAQ qui justifiait le bâillon, ce que j'avais moi-même dénoncé à l'époque. Comment ça se fait que le président de la société d'État, que le P.D.G. de la société d'État rajoute de l'eau au moulin du discours politique pour justifier le bâillon? Quatre jours plus tard, il s'en va voir... il s'en va avec Mark Carney. Ça, ça ne se négocie pas en 24 heures, là, le poste de greffier du Conseil privé, plus haut fonctionnaire de l'État. Alors, c'est extrêmement préoccupant. Et j'ai posé la question : Est-ce que le gouvernement du Québec est le dindon de la farce dans tout ça? Parce qu'Hydro-Québec et le gouvernement, manifestement, ont marché main dans la main, notamment dans les dernières semaines d'étude du projet de loi n° 69. Souvenez-vous, on a reçu un paquet d'amendements. Deux ans après le début du processus de ce projet de loi là, on reçoit un paquet d'amendements, la main invisible d'Hydro-Québec. Alors là, Michael Sabia a fait le travail puis ensuite il s'en va au fédéral avec Mark Carney. Très préoccupant. Ça soulève beaucoup de questions. Je suis surpris que le premier ministre et la ministre Christine Fréchette se soient contentés de remercier placidement Michael Sabia.

Journaliste : La suite, c'est quoi? Parce que vous êtes un gouvernement en attente, là, dans un an. Il va y avoir un nouveau P.D.G., il y a 200 milliards de projets d'Hydro-Québec sur la liste, il y a eu une entente de principe avec Terre-Neuve, il y a un premier ministre canadien qui s'est engagé à financer le projet de ligne entre Terre-Neuve et le Québec, qui ça prend à la tête Hydro-Québec pour poursuivre? Quelqu'un qui va rester plus que deux ans?

M. Paradis : Ça va prendre... Oui, parce que Michael Sabia jusqu'à hier, quand il a annoncé sa démission, c'était encore écrit, là, à côté de sa photo sur le site Internet d'Hydro-Québec qu'il avait un engagement à long terme pour l'avenir du Québec. On a vu ce que ça a donné, moins de deux ans. Donc, ça prend quelqu'un qui va véritablement s'engager à faire son mandat, parce que là ça fait deux... ça fait deux de suite sous le gouvernement de la CAQ : Mme Sophie Brochu est sortie dans des circonstances nébuleuses puis là Michael s'en va pour aller donner un coup de main à Mark Carney. Donc, ça prend quelqu'un qui va s'engager à long terme, ça prend quelqu'un qui va être prêt à avoir de bonnes relations avec tous les intervenants du milieu, ça, ça veut dire des groupes de la société civile, les représentants des PME, les représentants des industries qui se... unanimes contre ce qui vient de se passer avec le projet de loi n° 69. Tout le monde est très inquiet de ce qui vient de se passer. Donc, de bonnes relations, capable de dialoguer avec le gouvernement, mais capable de maintenir l'indépendance de la société d'État. Souvenons-nous de la réponse que Michael Sabia m'a donnée en études de crédits quand je lui ai dit : Vous inquiétez-vous du fait que les tarifs d'électricité sont désormais politisés? Puis, en gros, il m'a dit : ça ne me dérange pas. Moi, ma loi constitutive, ce n'est pas si important que ça. Quand le gouvernement me dit quoi faire, ça marche pour moi. Ce n'est pas acceptable.

Le Modérateur : On va passer en anglais. Assez rapidement, s'il vous plaît.

Journaliste : Just before we get to the third link, I'd just like to hear you in English as well on what you think... what you make of Michael Sabia leaving Hydro-Québec at this point.

M. Paradis : We are very concerned. His departure happens just four days after a closure process on Bill 69 reforming the energy sector, which was almost unanimously viewed as very concerning for the whole of the sector by small and medium sized businesses, by the industry, by environmental groups and civil society groups. So, just days after this happened, he leaves and he will now contribute, knowing all of Québec's strategy on energy, he will contribute to establishing Mark Carney's vision of a unified Canadian economy with a backbone on energy. This is very concerning. And we are very worried for Québec's interests. And we are asking who knew and since when that he was leaving to be Mark Carney's a right hand.

Le Modérateur : Une dernière, parce qu'on va devoir quitter pour...

Journaliste : On the third link. I mean, we heard the minister say earlier that, you know, this time it will actually happen regardless of the results of the elections next year, that it's irreversible. Is this really the case? Do you think that this project will happen at this point?

M. Paradis : No, no, this is... this is not true. There is no project, no project, no real plan for where it will be built, at what cost, what kind of infrastructure. We have nothing today but another communication exercise by the CAQ, which is, basically, preparing the next general election using public funds to prepare its political campaign. This is totally unacceptable. Nobody is believing the CAQ right now, it has no credibility whatsoever on this... on this so-called project.

Journaliste : But do you have any concern at all that, by positioning yourself firmly against the project… that you might lose some support in the Québec region?

M. Paradis : What is important is to find a proper solution, a real solution to a real problem, because there is a traffic problem, there is a mobility and transport problem in Québec, we know that. There are solutions that must be carefully thought-off, that must be budgeted, and this not the case right now. What we have is just an electoral tool used by the CAQ to prepare its next election. So, there are solutions, we are in favor of real solutions for public transportation, to help the fluidity of transportation, and this is not what the CAQ is doing right now.

(Fin à 11 h 05)

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