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(Dix heures quarante-deux minutes)
M. Paradis : Bonjour à toutes
et à tous. Alors, encore la ministre Geneviève Guilbault qui se donne en
spectacle aujourd'hui. Encore une autre séance d'effeuillage électoraliste du
gouvernement de la CAQ qui continue à utiliser le troisième lien comme marotte
électoraliste, et aujourd'hui c'est difficile de trouver les qualificatifs pour
décrire ce à quoi on a assisté.
D'abord, la même ministre qui est arrivée,
après les dernières élections générales, avec un paquet d'études, là, qu'elle
avait fait tomber lourdement sur la table pour expliquer toute la science,
toutes les données, toutes les études qui sont à la base de sa décision de ne
pas faire le troisième lien, qui arrive aujourd'hui les mains vides encore une
fois et qui répète, à de très nombreuses reprises sur des questions
essentielles à la pertinence du projet, que ce sont des évidences, c'est
évident que, c'est évident que. Réduction du temps de déplacement, c'est
évident que, utilité pour les entreprises, c'est évident que. Ce n'est pas avec
des phrases politiques creuses comme celles-là qu'on construit des
infrastructures qui vont coûter des dizaines de milliards de dollars pour les
Québécois.
Alors, toujours aucun tracé réel. On a une
idée du corridor. Toujours aucun coût, toujours aucune étude, mais beaucoup de
faits alternatifs. Oui, ce projet-là, là, nous fait véritablement entrer dans l'ère
des faits alternatifs, notamment dans la première minute, la ministre
Guilbault, ça ne faisait même pas une minute qu'elle avait commencé son point
de presse, qu'elle était déjà dans les faits alternatifs. Elle continue de
prétendre que la Caisse de dépôt et placement, dans son rapport, a identifié un
problème de "redondance" des liens entre la rive sud et la rive nord,
qu'elle a parlé de la nécessité d'un troisième lien, et ce n'est pas vrai. Ce n'est
pas vrai. Ce n'est pas la vérité. Ça fait plusieurs fois qu'on pointe ça. Ça
fait plusieurs fois que la ministre, y compris dans son appel d'intérêt
international, ça commence par ça... Dans une étude, la Caisse de dépôt et
placement a parlé de l'importance de la redondance. La Caisse de dépôt et
placement du Québec l'a indiqué, elle a même été obligée de faire des
communications là-dessus pour dire : Elle n'a jamais parlé de ça, elle n'a
jamais identifié ces questions-là. Alors, c'est la première conclusion à
laquelle il faut arriver, c'est encore de la fumisterie électoraliste ce à quoi
on a assisté aujourd'hui.
La ministre a quand même dit des phrases
absolument remarquables, comme, par exemple, que ça ne ferait pas sérieux un
gouvernement qui change d'idée sur le troisième lien. Je ne sais pas si elle se
rendait compte qu'elle parlait d'elle-même et qu'elle parlait de son propre
gouvernement, mais si elle-même est d'avis que ça ne fait pas sérieux, moi, je
pense que tous les Québécois sont à même de conclure que le gouvernement de la
CAQ n'est vraiment pas sérieux, n'a pas de crédibilité, n'a plus aucune
crédibilité auprès de l'électorat pour prétendre qu'il va faire le troisième
lien, ce n'est que de la fumisterie électoraliste qui a déjà coûté aux
contribuables 120 millions de dollars, 120 millions de dollars
de fonds publics pour monter... au moins, parce que je n'inclus même pas
là-dedans les coûts du rapport de la CDPQ, là, je parle des études sur le
troisième lien. Tout ça pour préparer la prochaine campagne électorale de la
CAQ. C'est scandaleux.
Par ailleurs, je... Bon, sur le... Je ne
veux pas m'étendre très longtemps sur le corridor qui est identifié aujourd'hui,
là, parce qu'encore une fois ça n'a aucune crédibilité, là. C'est... ça va...
Il va y en avoir encore d'autres, des annonces comme ça, qui ne veulent rien
dire sur le plan technique. Mais je voudrais quand même signifier qu'il a été
étudié, ce corridor-là, par la Caisse de dépôt et placement qui, elle, a fait
une recension de toutes les études précédentes qui sont nombreuses. Parce que
ça, c'est un autre... c'est un autre fait alternatif, là, c'est un autre
élément qui n'est pas vrai dans ce que Geneviève Guilbault dit. Geneviève
Guilbault dit : il y a plein d'études sur le troisième lien. Oui, il y a
plein d'études, mais qui démontrent que ce n'est pas la bonne solution au
problème identifié. Et notamment le corridor dont on parle, il a été étudié par
la Caisse de dépôt et placement qui conclut aux pages 103, 104, 105
jusqu'à 111 de son rapport, que ça risque d'allonger le temps de déplacement,
que ça va compliquer, compte tenu de l'endroit où c'est censé arriver,
probablement autour de l'autoroute 40, qu'il va y avoir des contraintes
d'une complexité jamais vue pour faire atterrir un pont dans le Cap-Blanc en
plein dans la circonscription de Jean-Talon d'ailleurs, que ce n'est pas le
bon... que ce n'est pas la bonne sortie non plus sur la Rive-Sud, que ça ne va
pas aider les gens de la Rive-Sud. C'est ça que la Caisse de dépôt, les vrais
qui ont vraiment étudié ça, c'est ça qu'ils ont... qu'ils ont conclu.
Je terminerais quand même en rappelant
qu'il y a des problèmes de circulation à Québec. Il y a des problèmes de
trafic. Moi, je suis un gars de Québec, là, puis moi aussi je ne suis pas de
bonne humeur quand je suis coincé dans la circulation. De mon bureau de
circonscription, je vois les bouchons sur l'autoroute Duplessis. Il y a des
solutions, mais il faut réfléchir comme il faut. Il faut faire ce qu'une étude
de HEC nous a dit de faire, ne pas politiser les projets puis ne pas arriver
avec une solution politique qu'on tente ensuite de justifier. C'est ça que le
gouvernement de la CAQ est en train de faire. Il procède à l'envers. Il faut
procéder, comme c'est dit dans ce fameux volume-là. On a vu la ministre avec ce
livre-là puis d'autres ministres avec ce livre-là. Ça prend de la science, ça
prend des données avant.
Donc, on veut un transport qui fonctionne
mieux, on veut une circulation plus fluide. Il y a des solutions. Ce n'est pas
celles identifiées par la CAQ aujourd'hui.
M. Arseneau : Juste un petit
mot pour conclure, là. Aujourd'hui, c'est un peu le jour de la marmotte, là. On
essaie effectivement de justifier un projet avant même d'avoir évalué si c'est
la bonne solution qu'on propose. Dans quoi... en quoi est-ce que le troisième
bien s'insère dans une vision de la mobilité durable dans la région de Québec,
dans l'amélioration de la fluidité de la circulation? En quoi est ce que ça
s'insère également dans une politique de mobilité durable pour l'ensemble du
Québec? Est-ce que c'est vraiment, là, dans les bonnes pratiques, dans l'idée,
là, de politiques publiques qui fonctionnent, et évidemment à l'intérieur des
moyens que sont les moyens de l'État du Québec?
L'autre élément, c'est qu'il y a de
l'information évidemment factuelle des données scientifiques qui existent, et
on les met entièrement de côté. Puis il y a aussi de l'information qui nous
manque. L'étude origine-destination qui a été réalisée récemment, là, pourquoi
est-ce qu'on ne la dépose pas? Puis pourquoi on ne peut pas commencer à
discuter véritablement de la situation de la mobilité dans la grande région de
Québec pour trouver effectivement les moyens de développer des solutions qui
correspondent aux objectifs recherchés qu'on partage tous, effectivement,
d'améliorer la circulation puis la mobilité dans la région?
Journaliste
: Dans
l'éventualité où vous prenez le pouvoir l'an prochain, vous faites quoi avec le
troisième lien, vous l'annulez?
M. Paradis : Ça fait
plusieurs fois que vous me posez cette question-là et je vous réponds toujours
la même chose : Il n'y en aura pas, de troisième lien. Regardez l'échéancier
qui a été fixé puis qui a encore été rappelé par la ministre Guilbault
aujourd'hui, tout ça cadre parfaitement avec les élections générales de 2026.
Il n'y en aura pas, de troisième lien. Remarquez à quel point, on vient de le
dire tous les deux aujourd'hui, il n'y a pas d'études, il n'y a pas de données,
il n'y a rien de sérieux encore sur ce projet-là, il n'y en aura pas, de
troisième lien.
Journaliste : Mais ce que
Mme Guilbault disait quand... Parce que vous avez dit qu'elle
disait : Un gouvernement qui change d'idée, ça ne fait pas sérieux. En
fait, ce qu'elle a dit, c'est qu'il y aurait un risque réputationnel pour le
Québec si un éventuel gouvernement annulait les appels d'offres, par exemple,
qui étaient en cours ou... Bon. Est-ce que vous êtes... Est-ce que vous
reconnaissez qu'il y a un risque réputationnel pour le Québec dans un cas où on
annule tout ça?
M. Paradis : Le risque
réputationnel, c'est le gouvernement de la CAQ qui nous le fait subir depuis
son élection en ayant utilisé ce projet-là à des fins politiques, à des fins
électoralistes. Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont des experts indépendants
qui regardent ce qui se passe avec le troisième lien, le tramway, le REM et qui
disent : Ce gouvernement a politisé les projets d'infrastructures et
lui-même met trop de politique et lui-même retourne sa veste. C'est quand même
le même gouvernement qui l'a promis avant sa première élection en 2018, qui l'a
mis sur la glace pendant quatre ans, qui l'a réactivé juste à temps pour les
élections générales de 2022, qui leur a promis, encore une fois, après les
élections générales qu'il annonce, avec les données scientifiques qu'il avait à
sa disposition, la pile de documents qui annoncent qui... qui ne se fera plus.
Pendant la campagne électorale dans Jean-Talon, aucune... rien sur le troisième
lien. Et là, après Jean-Talon, soudainement, on revient avec le troisième lien
pour des raisons électoralistes, parce qu'on a vu... ah! le premier ministre le
dit : Les électeurs ont l'air de nous en tenir rigueur. Donc, le risque
réputationnel, c'est le gouvernement de la CAQ qui le fait subir au Québec.
Journaliste : ...que le
projet va être irréversible. Alors, vous n'êtes pas d'avis que ça va être
irréversible compte tenu de l'échéancier? On a dit : Les appels d'offres
dès janvier, là.
M. Paradis : Mais quel
projet? De quel projet parle-t-on? On a une ministre aujourd'hui qui se
présente devant vous les mains vides. Elle n'a même pas le moindre petit
feuillet. On ne sait pas c'est quoi, le projet. On nous annonce en grande pompe
un corridor qui a déjà été analysé par la CDPQ qui, elle-même, a revu toute la
littérature sur le sujet. De quel projet parle-t-on? On est en train de bâtir
une patente électoraliste qui coûte déjà 120 millions de dollars aux
Québécois. Québécoises et Québécois, vos taxes, vos impôts sont utilisés
actuellement pour construire la campagne électorale de la CAQ. C'est ça, le
principal message.
Journaliste : ...M. Paradis,
mais, quand même, les gens de la région de la Capitale-Nationale, je pense
qu'ils se posent encore la question. Si on élit le Parti québécois en 2026...
là, vous êtes en train de nous dire qu'il n'y en aura pas, de troisième lien
sous un gouvernement péquiste.
M. Paradis : Ça fait
longtemps qu'on le dit.
Journaliste : Parfait.
M. Paradis : Mais surtout, ce
que je vous dis, c'est qu'il faut arrêter de croire qu'il va y avoir un projet
en marche, là. Les élections, là, c'est en octobre 2026. Pis là, on est encore,
là, dans la fumisterie électoraliste. On a beau faire des communications, il n'y
a toujours pas de projet. Avez-vous entendu un chiffre, vous, aujourd'hui?
Avez-vous entendu parler de quelles infrastructures exactement on va
construire? D'où est-ce qu'elle va arriver? Moi, je regarde la carte, là, puis
je vois que ça a l'air d'arriver dans le parc du bois de Coulonges.
Sérieusement, j'ai hâte de voir ce que les gens de Jean-Talon vont en penser de
ça.
Journaliste : Mais elle vous
met une pression en même temps, la ministre, en disant que vous méprisez... que
les oppositions méprisent le troisième lien. Elle vous met une pression, là,
d'appuyer un projet comme tel, là.
M. Paradis : Bel exercice de
communication politique. Il n'y a jamais personne au Parti québécois qui a
dénigré le fait qu'à Québec il y a plein de gens qui sont ambitieux pour la
Capitale-Nationale, qui veulent qu'on améliore nos infrastructures, qui
identifient un problème réel. Je vous le dis, je le vis comme tout le monde, je
les vis comme tout le monde, les problèmes de circulation sur la Rive-Sud et sur
la Rive-Nord, je les vois dans mon bureau de circonscription. Il y a un
véritable problème et il y a des solutions qui ont été identifiées. On peut
travailler sur des solutions intelligentes de la bonne façon, en commençant par
des études, en commençant par des consultations, par un véritable plan
financier. C'est comme ça qu'on produit... qu'on construit des projets
d'infrastructures. Et il se trouve que CDPQ, qui a révisé tout ce qui s'est
dit, écrit sur les transports et la mobilité durable dans la Capitale-Nationale
au cours des 50 dernières années, a proposé un plan intéressant.
Puis il y en a d'autres, des solutions.
J'ai parlé pendant la campagne électorale de Jean-Talon du fait que, de façon
intéressante, dans les études du troisième lien, il y avait une partie sur une
septième voie dynamique sur le pont Pierre-Laporte, une solution qui se
construit en quelques années, que plusieurs experts considèrent comme à même
d'aider à la fluidité entre les deux rives. Puis celle-là, c'est drôle, on ne
l'étudie jamais. Pourquoi? Parce que ça ne rentre pas dans le narratif
politique de la CAQ.
Il y a toute aussi la question d'améliorer
les déplacements est-ouest sur la rive sud, d'améliorer les déplacements
est-ouest sur la rive nord et surtout d'intégrer ça dans un système de
transport collectif structurant qui va réduire le nombre de voitures. C'est ça
que la CDPQ dit : Troisième lien, actuellement, les études qu'on a, c'est
que ça va... peut affecter le temps de déplacement interrives, ou même que la solution
dont la CAQ nous parle aujourd'hui, ça pourrait empirer le temps de déplacement
interrives.
M. Arseneau : Si vous
permettez, moi, je veux juste réagir à la question sur le mépris, là. Il y a
juste une seule personne, là, qui actuellement utilise le mépris, c'est le
mépris de l'intelligence des gens. Il n'y a plus personne qui croit la ministre
Guilbault lorsqu'elle parle de projets comme celui-là, là. Même ceux qui sont
favorables au troisième lien ne lui accordent plus aucune crédibilité. Elle est
ministre des Transports, juste la veille des élections à Terrebonne, ils ont
annoncé qu'il y aurait une solution pour désenclaver, là, et relier toute la
couronne nord de Montréal à un nouveau réseau de transport. On va le financer
comment alors que nos hôpitaux croulent littéralement, là, sous le poids des
années, la vétusté? On n'avait pas 50 millions à investir dans l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont, puis on veut faire croire aujourd'hui aux Québécois
qu'ils vont casquer pour un projet qui n'est pas budgété, dont on ne sait pas
le parcours qu'il va emprunter, et si ça va même améliorer la fluidité du
transport ou la facilité de mobilisation, de mobilité dans la région de Québec.
C'est ça qui est honteux, c'est que le
gouvernement n'a pas de vue d'ensemble. Il n'a que les yeux rivés sur la
prochaine élection en disant que ça va peut-être encore marcher d'agiter le
hochet électoral d'un troisième lien pour les quelques personnes qui croient
encore, parce qu'on a fait l'unanimité contre le gouvernement, pour ceux qui y
croyaient puis pour ceux qui n'y ont jamais cru, en disant que le gouvernement
n'a plus aucune crédibilité, il a perdu la confiance de tous les Québécois
là-dessus, et puis les projets qu'ils annoncent ne se réalisent pas.
Journaliste : Il n'y a pas
l'élément quand même potentiellement intéressant dans la proposition
d'aujourd'hui. Un corridor central, donc pas un tunnel, mais un pont, et un
pont qui est deux fois moins long que si on l'avait fait à l'est, dans la
mesure où la population, dans les sondages d'opinion démontre sa... son intérêt
pour le troisième lien. Ce n'est pas un corridor qui est intéressant à regarder
quand même?
M. Paradis : Ce qu'on a vu
aujourd'hui, c'est un exercice de communication basé sur du vent. La ministre
est arrivée les mains vides. C'est une patente à gosse électoraliste. C'est ça
qu'on a vu aujourd'hui. Il n'y a rien. Vous parlez d'une solution intéressante,
mais laquelle? Où est le projet? Où est le véritable trajet? De quelle
infrastructure parle-t-on? À quel coût? Jusqu'où la CAQ va être capable d'aller
là-dessus? Combien de dizaines de milliards on va devoir consacrer à ce
projet-là? Ça, et c'est drôle, silence complet aujourd'hui.
Combien d'infrastructures ne se
réaliseront pas à Québec? On a vu le dernier PQI, là, le nombre, là, de projets
qui ont été mis sur la glace ou qui ont été annulés à Québec, y compris des
projets routiers importants. La tête des ponts, c'est un des projets phares,
là. À peu près tous les partis étaient d'accord là-dessus. La deuxième phase a
été annulée. Combien d'hôpitaux ne seront pas rénovés à Québec? Combien
d'écoles ne sont pas construites à Québec? On n'a pas parlé de ça aujourd'hui.
Donc aujourd'hui, sur la technique, il n'y
a rien. On a une ministre qui se présente en conférence de presse, et ses
réponses à vos questions, c'est : C'est évident. C'est évident, alors
qu'il y a des milliers de pages d'études qui disent le contraire de ce qu'elle
vient faire comme communication, et c'est tellement évident qu'elle est obligée
de cacher la vérité ou de présenter des faits alternatifs sur ces études-là.
Je le redis, c'est grave ce qui se passe.
Elle triture les conclusions de la Caisse de dépôt et placement. Elle fait dire
au rapport de la Caisse de dépôt et placement des choses que la Caisse de dépôt
et placement n'a jamais dites, et ça, c'est le point de départ de son point de
presse d'aujourd'hui. C'est inacceptable.
Journaliste : Est-ce que je
peux vous entendre sur Michael Sabia, si ça n'a pas été déjà fait, là? Je suis
arrivé en retard.
M. Paradis : Bien, est-ce
qu'on voulait finir d'abord sur la question du... d'aujourd'hui?
Des voix : ...
M. Paradis : Bien, je me
suis... je me suis prononcé hier sur les médias sociaux, on est...
Journaliste : ...ça ne passe
pas beaucoup à la télé et à la radio aussi.
M. Paradis : On est... Vous
avez raison, M. Laforest.
Journaliste : Et c'est
surtout très américain.
M. Paradis : Alors, je vous
remercie de me donner la chance de le dire ici publiquement. On est stupéfait
de cette annonce-là de Michael Sabia quatre jours après avoir contribué à
l'adoption du projet de loi n° 69 sur l'énergie par bâillon. Il part avec
toutes les clés et toute l'information du plan stratégique québécois en matière
d'énergie et il s'en va contribuer, il s'en va donner un coup de main à Mark
Carney, qui a annoncé qu'il s'en allait vers une seule économie et que cette
seule économie canadienne allait être basée notamment sur un plan énergétique
qui favorise les intérêts d'autres provinces.
Alors, moi, j'ai posé la question :
Depuis quand on savait que Michael Sabia s'en allait? Parce que Michael Sabia a
même contribué au discours politique de la CAQ qui justifiait le bâillon, ce
que j'avais moi-même dénoncé à l'époque. Comment ça se fait que le président de
la société d'État, que le P.D.G. de la société d'État rajoute de l'eau au
moulin du discours politique pour justifier le bâillon? Quatre jours plus tard,
il s'en va voir... il s'en va avec Mark Carney. Ça, ça ne se négocie pas en
24 heures, là, le poste de greffier du Conseil privé, plus haut
fonctionnaire de l'État. Alors, c'est extrêmement préoccupant. Et j'ai posé la
question : Est-ce que le gouvernement du Québec est le dindon de la farce
dans tout ça? Parce qu'Hydro-Québec et le gouvernement, manifestement, ont
marché main dans la main, notamment dans les dernières semaines d'étude du
projet de loi n° 69. Souvenez-vous, on a reçu un paquet d'amendements.
Deux ans après le début du processus de ce projet de loi là, on reçoit un
paquet d'amendements, la main invisible d'Hydro-Québec. Alors là, Michael Sabia
a fait le travail puis ensuite il s'en va au fédéral avec Mark Carney. Très
préoccupant. Ça soulève beaucoup de questions. Je suis surpris que le premier
ministre et la ministre Christine Fréchette se soient contentés de remercier
placidement Michael Sabia.
Journaliste
: La suite,
c'est quoi? Parce que vous êtes un gouvernement en attente, là, dans un an. Il
va y avoir un nouveau P.D.G., il y a 200 milliards de projets
d'Hydro-Québec sur la liste, il y a eu une entente de principe avec
Terre-Neuve, il y a un premier ministre canadien qui s'est engagé à financer le
projet de ligne entre Terre-Neuve et le Québec, qui ça prend à la tête Hydro-Québec
pour poursuivre? Quelqu'un qui va rester plus que deux ans?
M. Paradis : Ça va prendre...
Oui, parce que Michael Sabia jusqu'à hier, quand il a annoncé sa démission,
c'était encore écrit, là, à côté de sa photo sur le site Internet d'Hydro-Québec
qu'il avait un engagement à long terme pour l'avenir du Québec. On a vu ce que
ça a donné, moins de deux ans. Donc, ça prend quelqu'un qui va véritablement
s'engager à faire son mandat, parce que là ça fait deux... ça fait deux de
suite sous le gouvernement de la CAQ : Mme Sophie Brochu est sortie
dans des circonstances nébuleuses puis là Michael s'en va pour aller donner un
coup de main à Mark Carney. Donc, ça prend quelqu'un qui va s'engager à long
terme, ça prend quelqu'un qui va être prêt à avoir de bonnes relations avec
tous les intervenants du milieu, ça, ça veut dire des groupes de la société
civile, les représentants des PME, les représentants des industries qui se...
unanimes contre ce qui vient de se passer avec le projet de loi n° 69. Tout
le monde est très inquiet de ce qui vient de se passer. Donc, de bonnes
relations, capable de dialoguer avec le gouvernement, mais capable de maintenir
l'indépendance de la société d'État. Souvenons-nous de la réponse que Michael
Sabia m'a donnée en études de crédits quand je lui ai dit : Vous
inquiétez-vous du fait que les tarifs d'électricité sont désormais politisés?
Puis, en gros, il m'a dit : ça ne me dérange pas. Moi, ma loi
constitutive, ce n'est pas si important que ça. Quand le gouvernement me dit
quoi faire, ça marche pour moi. Ce n'est pas acceptable.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais. Assez rapidement, s'il vous plaît.
Journaliste :
Just before we get to the third link,
I'd just like to hear you in English as well on what you think... what you make
of Michael Sabia leaving Hydro-Québec at this point.
M. Paradis :
We are very concerned. His departure
happens just four days after a closure process on Bill 69 reforming the energy
sector, which was almost unanimously viewed as very concerning for the whole of
the sector by small and medium sized businesses, by the industry, by
environmental groups and civil society groups. So, just days after this
happened, he leaves and he will now contribute, knowing all of Québec's
strategy on energy, he will contribute to establishing Mark Carney's vision of
a unified Canadian economy with a backbone on energy. This is very concerning.
And we are very worried for Québec's interests. And we are asking who knew and
since when that he was leaving to be Mark Carney's a right hand.
Le
Modérateur : Une dernière, parce qu'on va devoir quitter pour...
Journaliste :
On the third link. I mean, we heard the
minister say earlier that, you know, this time it will actually happen
regardless of the results of the elections next year, that it's irreversible.
Is this really the case? Do you think that this project will happen at this
point?
M. Paradis :
No, no, this is... this is not true.
There is no project, no project, no real plan for where it will be built, at
what cost, what kind of infrastructure. We have nothing today but another
communication exercise by the CAQ, which is, basically, preparing the next
general election using public funds to prepare its political campaign. This is
totally unacceptable. Nobody is believing the CAQ right now, it has no
credibility whatsoever on this... on this so-called project.
Journaliste : But do you have any concern at all that, by positioning yourself
firmly against the project… that you might lose some support in the Québec
region?
M. Paradis : What is important is to find a proper solution, a real solution to a
real problem, because there is a traffic problem, there is a mobility and
transport problem in Québec, we know that. There are solutions that must be
carefully thought-off, that must be budgeted, and this not the case right now.
What we have is just an electoral tool used by the CAQ to prepare its next
election. So, there are solutions, we are in favor of real solutions for public
transportation, to help the fluidity of transportation, and this is not what
the CAQ is doing right now.
(Fin à 11 h 05)