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Point de presse de M. Guillaume Cliche-Rivard, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition, et M. Alexandre Leduc, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de travail

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Wednesday, October 1, 2025, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-sept minutes)

M. Cliche-Rivard : Bonjour, tout le monde. Bon, écoutez, je trouve ça quand même assez particulier, là, le lendemain du discours de François Legault, essentiellement quand même marqué par la loi et l'ordre, mais on apprend qu'il y a de moins en moins de procureurs chargés de poursuivre les contrevenants et que, finalement, mais la CAQ coupe dans notre système de justice. Même les victimes de l'IVAC, là, crient à l'injustice.

C'est toujours la même chose avec François Legault et ses ministres, ils n'ont plus aucune crédibilité puis tout le monde le sait maintenant que les bottines ne suivent plus les babines. Ce ne sera pas différent avec le discours d'hier.

Regardez par exemple Bernard Drainville cet été, qui a coupé 500 millions dans le réseau scolaire avant de revenir sur sa parole en prétendant ne pas toucher aux services aux élèves, encore là en disant vouloir faire le ménage. Eh bien, quelle surprise! Les services aux élèves étaient directement impactés. Puis Mme Lebel, là, elle doit aujourd'hui partiellement réparer les pots cassés face à une rentrée scolaire qui a été difficile.

C'est toujours la même chose. François Legault, c'est ça, il allume des feux, il invente des crises, il chamboule des réseaux, il réalise qu'il a tort, et puis, bien, il recule. C'est devenu un triste spectacle, puis, après sept ans, le discours d'hier ne sera pas différent. Et pendant ce temps-là, ce sont les Québécois et les Québécoises qui paient le prix de cette improvisation. Alexandre.

M. Leduc : J'ai écouté évidemment aussi le discours du premier ministre hier. Je n'étais pas tant surpris de ses nombreuses attaques sur les travailleurs et travailleuses. Il nous avait un peu télégraphié que ce serait ça, son plan de match pour la rentrée.

Par contre, ce qu'il faut se rappeler, c'est que, quand il tape sur les travailleurs, travailleuses, quand il tape sur les organisations de travailleurs, travailleuses, sur les syndicats, il tape sur la classe moyenne. La classe moyenne, elle existe, au Québec, parce qu'il y a un fort taux de syndicalisation, parce que ça permet une meilleure redistribution de la richesse. Et il faut la préserver, cette classe moyenne là, au Québec, et ce n'est pas en s'attaquant aux organisations de travail qu'on va y arriver.

Ce qui m'a irrité le plus, dans le discours de M. Legault, puis ce que M. le ministre du Travail, M. Boulet, répète ad nauseam depuis quelques semaines, c'est son attaque sur les votes aux petites heures du matin, les votes de grève aux petites heures du matin. Moi, j'ai été organisateur syndical pendant des années. Je n'ai jamais organisé de vote aux petites heures du matin. Tu veux que le monde soit là, tu veux qu'il soit présent, tu veux qu'il y ait une bonne participation. C'est-tu arrivé une fois ou deux? Peut-être. On me parle des fois de l'exemple du vote des profs, je pense, à Montréal, pendant la grève, mais moi, là, les votes, personnellement, aux petites heures du matin, les seuls auxquels j'ai assisté, c'est les sept bâillons antidémocratiques de Simon Jolin-Barrette ici, à l'Assemblé nationale. Ça fait qu'on ne me donne pas de leçon aux votes aux petites heures du matin quand c'est ce même gouvernement-là qui en a fait sept dans les sept dernières années.

Journaliste : Sur les coupes en justice, quel impact ça peut avoir puis... quel impact ça va avoir sur le système de justice?

M. Cliche-Rivard : Bien, les procureurs sont clairs, là, ils ne peuvent pas se dédoubler, puis il y a un «case load», là. J'ai travaillé dans le système de la justice, je sais comment ça marche, si tu t'occupes d'un dossier, là, ce n'est pas compliqué, tu ne t'occupes pas de l'autre. Donc, quand il manque des procureurs, bien, il y a des priorisations qui sont obligées d'être faites. Les exemples sont assez frappants, là, de ce qui est révélé dans les médias aujourd'hui.

Puis ce n'est pas nouveau, hein, ça fait des années, là, que moi, je rencontre les associations de procureurs qui sonnent l'alarme. Ils sont aussi dans des situations proches du burn-out, pour une grande majorité d'entre eux, ils sont... ils vivent beaucoup d'anxiété, beaucoup de détresse, puis ils doivent répondre ça et être le contact direct du système de justice envers les victimes. C'est eux qui passent les coups de téléphone, c'est eux qui disent : Bien, malheureusement, tu ne pourras pas être entendu aujourd'hui.

Puis, pendant ce temps-là, bien, les dossiers n'avancent pas, en matière de justice, puis, pendant ce temps-là, il y a moins de gens sur le terrain. Moi, j'ai beaucoup de misère à comprendre. Ça, c'est la démonstration claire de l'erreur que fait François Legault. Il prétend qu'il y a bien du monde, là, qui travaille, il y a une bureaucratie, que les gens ne rendent pas les services, etc., mais ce qu'on voit dans le concret, c'est que le monde sont là pour donner des services, le monde travaille, puis, quand on coupe dans les ministères, quand on coupe dans les services publics, quand on coupe dans le système de justice puis quand on coupe dans les procureurs, bien oui, il y en a une, différence pour les Québécois et les Québécoises, puis là, bien, il y a du monde qui n'auront pas de justice. C'est ça qui arrive.

Journaliste : Comment vous conciliez ça avec le discours de la loi et l'ordre, puis là l'intention, par exemple, d'interdire aux Hell's Angels de porter des couleurs... discours contre le crime organisé?

M. Cliche-Rivard : Bien, c'est ça, la plus grande incohérence. François Legault n'est pas cohérent. Si François Legault puis Simon Jolin-Barrette sont cohérents, là, aujourd'hui, ils nous annonceraient qu'en réaction à l'article, ils réinstituent le nombre de procureurs puis qu'au contraire ils les augmentent. C'est la seule, le seul geste de cohérence possible.

Journaliste : Est-ce qu'on peut faire la lutte au crime organisé s'il manque de procureurs?

M. Cliche-Rivard : Impossible. Impossible. La police pourra faire toutes les enquêtes qu'elle veut, la police pourra arrêter le nombre de monde qu'elle veut. Si les procureurs ne sont pas disponibles pour traiter la preuve, pour analyser les chefs d'accusation, puis ensuite pour monter les dossiers de preuves, puis les gagner en justice, ça ne sert absolument à rien, ce que M. Legault a mis de l'avant hier.

Journaliste : ...combien de procureurs... est-ce qu'on devrait simplement réembaucher? Comment vous voyez, là... comment vous solutionneriez le dossier si vous étiez ministre de la Justice?

M. Cliche-Rivard :  Je n'ai pas un chiffre miracle pour vous aujourd'hui. L'association nous parle quand même de réduction substantielle, là. Je n'ai pas le pourcentage exact en tête. Vous l'avez dans l'article. Au minimum, au moins, stopper l'hémorragie. Il y a des dizaines et des dizaines de procureurs en moins depuis que moi, je suis arrivé, là, comme député. Puis ces gens-là font de la représentation à chaque année, à chaque mois pour dire qu'ils sont au bord du gouffre. Donc, au minimum, stopper l'hémorragie puis réinstituer le monde qui devrait être réinstitué. Après ça, on réévaluera les besoins. Je ne suis pas fermé, mais pouvons-nous au moins stopper l'hémorragie?

Journaliste : Vous avez parlé des pots cassés en éducation, donc je comprends que vous êtes d'avis que Mme LeBel fait bien aujourd'hui de lever les gels d'embauche qui avaient été institués par M. Drainville?

M. Cliche-Rivard : Elle fait bien, partiellement, puis on joue dans un mélodrame pas nécessaire. On a plusieurs choses à régler, là. La crise du logement me semble être un grand oublié du discours du premier ministre d'hier. La crise de l'itinérance, quasi aucunement mentionnée. Il y a d'énormes défis qui visent le Québec, actuellement., puis, à la place de ça, on a des ministres... le ministre Drainville qui vient un feu non nécessaire pour, finalement, réaliser quelques semaines après que c'était hautement préjudiciable pour les services publics puis les services aux élèves. Puis là Mme LeBel, il va falloir la célébrer, là, parce qu'elle a fait le bon geste après une erreur catastrophique du ministre Drainville, parce qu'elle revient partiellement en arrière? Il y a quand même encore beaucoup de conditions, là, qui faut qu'elle lève pour que cet argent-là revienne aux élèves.

Moi, je l'ai fait, le tour de mes écoles primaires, en début d'année, là. Et évidemment que les centres de services scolaires ont réagi le plus vite possible, mais il y a un impact sur les services aux élèves partout au Québec. Vous avez été tous à découvrir le nombre d'enfants qui n'ont pas de services, le nombre d'orthopédagogues qui n'ont pas pu être réembauchés, le nombre de services spécialisés que les enfants n'ont pas pu avoir. Moi, je trouve ça particulièrement dramatique. Puis quel manque... quelle mauvaise gestion de la part de la CAQ sur le dossier de l'éducation.

Journaliste : Plus d'argent pour l'itinérance, plus d'argent pour les logements, plus d'argent pour les profs, plus d'argent pour les procureurs, on prend ça où?

M. Cliche-Rivard : Mais, écoutez, d'abord, on va arrêter de faire des scandales financiers dans lesquels on va gaspiller des centaines de milliards d'argents publics : SAAQ, SAAQclic, Northvolt. Nommez-les, là, la liste est très longue, des scandales financiers. À Québec solidaire, on a fait des propositions aussi pour aller chercher de l'argent. Il y a possibilité de regarder la colonne des revenus.

Moi, je ne pense pas qu'au Québec on est condamné à avoir une hausse de l'itinérance qui ne cesse et ne cesse d'augmenter. Ça coûte encore plus cher aux services publics que de laisser du monde dans la rue, de financer par la suite du soutien communautaire, des refuges, du logement de transition. Si on agissait en prévention, si on mettait fin, qu'on ralentissait la crise du logement, si on avait du logement social accessible, ça coûterait pas mal moins cher à la fin, des services sociaux.

Journaliste : Est-ce que c'est juste d'imputer à l'immigration le manque de ressources dans le réseau scolaire?

M. Cliche-Rivard : Mais vous réagissez directement à un papier de ce matin, Mme Porter du Devoir, un excellent papier, qui met la lumière sur le fait que l'immigration a le dos large de la part du gouvernement. On a même vu le gouvernement dire que la hausse des signalements en DPJ était liée à l'immigration sans aucune donnée statistique. Donc, encore une fois, ça, c'est M. Legault qui décide de faire de l'immigration un bouc émissaire.

Je le rappelle, là, on commence la consultation puis la planification sur l'immigration aujourd'hui, c'est la première fois de l'histoire qu'on va avoir des discussions sur l'immigration temporaire puis des cibles sur l'immigration temporaire, sans jamais encore avoir défini ce que ça voulait dire la capacité d'accueil. Moi, j'ai questionné le ministre Roberge des dizaines de fois, même récemment, aux études de crédits : Qu'est ce que ça veut dire, la capacité d'accueil. Quels sont les facteurs sociaux? Puis elle se situe où? Il est où le plancher? Il est incapable de nous répondre. À un moment donné, il va falloir que ce gouvernement-là se branche.

Journaliste : Vous dites que l'immigration a le dos large. Il y a le chef du Parti québécois, là, récemment, qui disait que c'est de plus en plus difficile au Québec de parler d'immigration, êtes-vous d'accord avec lui?

M. Cliche-Rivard : Moi, je suis toujours partant à parler d'immigration. Ça fait des années qu'on se parle d'immigration. On va toujours pouvoir parler de l'immigration. Puis moi, je n'ai jamais accolé d'étiquette à personne.

Par contre, le chef du Parti québécois, quand il fait des propositions d'idées, il va falloir qu'il soit prêt à ce qu'on ait le droit de critiquer les propositions d'idées, sans accoler d'étiquettes, ce n'est pas ça que je fais, mais, à un moment donné, si ces positions-là sont mauvaises, si elles sont non réfléchies, si elles sont amateurs, si elles ne fonctionnent pas puis ne résisteront pas le test de la réalité, j'ai le droit de le dire comme parlementaire, puis le chef du Parti québécois, il va falloir qu'il soit capable de gérer ça.

Journaliste : Mais est-ce que pour le Parti québécois, juste pour préciser, est-ce que le chef du Parti québécois, pour lui, de l'immigration, semble avoir le dos large aussi?

M. Cliche-Rivard : Oui. Je n'ai aucun enjeu à dire ça. Au contraire, moi, je trouve que leur scénario d'immigration est irresponsable. Il y a des familles, notamment dans la réunification familiale, puis je vais en parler aujourd'hui en consultation, qui attendent, là, trois ans, quatre ans, des Québécois, là, des Québécoises qui attendent leurs époux à l'étranger, leurs enfants à l'étranger puis qui, sous les chiffres de la CAQ, vont attendre... du PQ, vont peut-être attendre six, sept, huit ans. Je trouve ça abominable.

Journaliste : Vous répondez quoi aux députés des autres partis, dont M. Morin qui était ici juste avant vous, qui vous reprochent d'avoir manqué de respect envers la lieutenante gouverneure hier, en quittant le salon rouge.

M. Cliche-Rivard : Nous, on a communiqué une lettre à la lieutenante- gouverneure pour lui dire qu'on visait l'institution, non pas la personne. On a un grand respect envers la personne, même vraiment son parcours est particulièrement admirable.

Maintenant, l'institution. On a voté à l'unanimité à l'Assemblée nationale une motion pour dire qu'on devait se séparer de ce symbole monarchique. C'est les autres partis qui n'ont pas respecté leur position en restant là. Moi, je n'ai pas de leçon à recevoir de M. Morin en termes de vérité réconciliation, de la part du PLQ non plus, c'est Québec Solidaire hier qui a fait un point de presse, le seul parti à faire un point de presse sur le dossier. Aujourd'hui, on a une motion sur le sujet. Je pense que tout le monde ici au Québec sait très bien que s'il y a un parti qui a la vérité, la réconciliation, le Principe de Joyce et le racisme systémique au cœur de ses priorités, c'est Québec solidaire et personne d'autre.

Journaliste : Votre lettre, juste pour clarifier, vous l'avez envoyé avant de le faire ou après?

M. Cliche-Rivard : Ah, je pourrais vous revenir sur le détail, là, à quelle heure un courriel est parti. Je le... c'est un petit peu...

Journaliste : Mais vous ne regrettez rien?

M. Cliche-Rivard : Absolument pas. Je referais la même démarche. L'institution, qui est le lieutenant-gouverneur, c'est un symbole monarchique, là. Les liens entre les Premières Nations puis le symbole monarchique, là, on pourra en parler longtemps. Moi, je ne pense pas que les Premières Nations s'estiment très respectées par ce symbole-là, au contraire. Puis je n'ai pas de leçon à recevoir là-dessus. Nous, on a été très clairs, là, en termes de formation indépendantiste, qu'on ne reconnaissait pas les symboles de royauté puis de monarchie. Moi, je n'ai aucun problème à dormir avec ça. J'ai fait ce geste-là, on a fait ce geste-là en pleine connaissance de cause. Puis la lieutenante-gouverneure, pour nous, ne représente pas la légitimité de l'Assemblée nationale. Le premier ministre, c'est lui le premier ministre, c'est lui le chef d'État du Québec. J'étais là pour son discours. On était là pour son discours. Moi, honnêtement, là, la lieutenante-gouverneure, je la respecte comme femme, il n'y a aucun enjeu là-dessus, son parcours, mais l'institution qui est son cabinet, qui est le symbole du lieutenant-gouverneur, moi, je n'y adhère pas du tout.

Journaliste : Mais ça ne pose pas un enjeu déontologique par contre avec votre... à titre d'avocat, non, sur l'institution, le respect de l'institution?

M. Cliche-Rivard : Je... moi, je ne vois pas de quoi vous parlez.

Des voix : ...

Journaliste : Sur les syndicats, Mme Picard de la FTQ hier a dit que François Legault, avec son intention, il veut museler les syndicats, puis là, elle fait un lien, là, tu sais, avec Donald Trump aux États-Unis, il veut museler tout le monde puis elle trouve ça inquiétant qu'au Québec, M. Legault tente de museler les organisations qui critiquent son gouvernement. Est-ce que c'est l'interprétation que vous faites aussi du désir de François Legault?

M. Leduc : C'est une vieille marotte de la droite québécoise, canadienne puis d'ailleurs dans le monde d'être fâché que des organisations de travailleurs aient une opinion sur des enjeux de société, ça les dérange profondément. Tout ce qui est de... tout ce qui... parce que les syndicats, ils vivent un paradoxe. Quand ils se concentrent sur les droits du travail, on leur dit qu'ils sont corporatistes puis qu'ils ne s'occupent pas des autres affaires. Puis quand ils prennent des positions dans la cité, on leur dit qu'ils s'occupent d'affaires qui n'est pas de leur ressort. Ça fait qu'à un moment donné, il faudrait savoir.

Par exemple, quand les syndicats s'impliquent sur le salaire minimum puis ils prennent des positions pour dire qu'il faut augmenter le salaire, bien, ça ne concerne pas leurs travailleurs, ils sont tous syndiqués, leurs travailleurs, ils font tous plus que le salaire minimum, mais ils ont une voix importante dans la société. Quand les syndicats disent qu'il faut améliorer le RQAP, bien, il faut créer le RQAP, les syndicats sont à l'origine, entre autres, de la création du RQAP, bien, ils ont une position puis une influence dans la société, la même que les organisations de patrons d'ailleurs. Personne ici n'est allé chialer que le Conseil du patronat ou la FCEI prend des positions sur le RQAP ou sur d'autres affaires. C'est bien normal puis c'est correct. C'est des patrons, ils ont des visions de la société à mettre au jeu puis ça débat puis c'est bien normal. On devrait se réjouir que des organisations prennent part à des débats dans la société puis... de leur dire que ce n'est pas de leurs affaires puis de les museler. Ça fait que, là-dessus, M. Legault est complètement dans le champ.

Journaliste : Une question rapide. Appuyez-vous la volonté du premier ministre de barrer la route aux islamistes radicaux à l'assaut, selon lui, du Québec.

M. Cliche-Rivard : Bon, évidemment que moi, je n'ai aucune sympathie ou appui pour ce que M. le premier ministre parle d'islamistes radicaux. Là encore faudrait-il savoir de quoi il parle exactement. Ça fait que moi, tant qu'à faire des envolées lyriques sur un rien ou, en tout cas, sur... je ne sais pas c'est finalement. Vous lui avez demandé, vous aussi, c'était quoi ça, ces assauts-là? Moi, je vais lui poser la question, mais évidemment, à Québec solidaire, il n'y a aucun appui, appétit ou soutien pour d'islamistes radicaux, mais il n'y a aucun appui non plus pour la montée de la droite masculiniste, hein, je vais le nommer, puis ça, ça ne faisait pas partie du discours du premier ministre hier.

On entend de plus en plus des discours misogynes, des discours rétrogrades sur les femmes. Moi, j'aurais aimé ça entendre le premier ministre aussi dire qu'il va faire la lutte à ces gens-là, là, d'extrême droite, qui sont de plus en plus vocaux dans la société publique. Puis aujourd'hui, malheureusement, on a encore un dossier de féminicide. C'est aussi ça, l'égalité, c'est d'assurer la protection suffisante, puis qu'on lutte contre les violences conjugales, puis qu'on ait vraiment des lieux d'hébergement suffisants pour les femmes qui crient à l'aide puis qui demandent à quitter des milieux violents. Moi, je suis très inquiet par l'ensemble de tout ça. J'aurais aimé ça entendre le premier ministre là-dessus aussi, je trouve qu'il a vraiment raté une belle occasion.

Journaliste : M. Lafrenière asked for QS and the PQ an apology for what happened yesterday when you left during at the speech of the lieutenant-governor, Mrs. Jeanotte.

M. Cliche-Rivard : Minister Lafrenière has no lesson to make with regards to systemic racism, with regards to Joyce's Principle. I mean, Minister Lafrenière has nothing to teach Québec solidaire with regards to reconciliation. Yesterday was a move against this monarchic symbol that is the lieutenant-gouverneur as an «independist» formation, and the whole parliament per say voted a motion last year stating that we needed to withdraw that symbol that doesn't respect Quebeckers' values and visions. If they were consequent with themselves, they would have done the same thing as we did. So, there's no apology and no lesson to be taken from the CAQ.

Journaliste : But the image that we got from what you've done is that you were against her speech, and she was talking about reconciliation. So, it was kind of a contrary to what QS has done over the years to defend indigenous rights. So, the image that you sent yesterday was against what you've done in the past.

M. Cliche-Rivard : No, I full disagree with that interpretation. I mean, Québec solidaire did a point de presse yesterday with First Nations. We're the only party that did this and mentioned this. Haroun Bouazzi and Manon Massé organized this yesterday. Our representative, I think, Sol Zanetti, was also in Wendake for the celebration of the 30th of September. Today, we're filing a motion asking the Government to respect their engagements with regards… or, I mean, to push their engagements with regards to First Nation reconciliation.

So, there's nothing against First Nations here, it's really against the symbol that is the lieutenant-gouverneur, and I think what the Government is doing is they're trying to hide themselves from the true debate that is : Are they supporting or not Québec's monarchy... not Québec's monarchy, but the monarchy within Québec? And I think I saw... I saw Minister Roberge, I saw Minister Jolin-Barrette pretty ambivalent with how they were applauding, clapping this symbol. And I would ask them that question. How happy were they to see this person within the Assembly representing the king, and how happy they are that this represents Québec's values? I think this is the question you should be asking.

Journaliste : Do we have a radical Islam problem in Québec? And what did you think of that part of the Premier's speech?

M. Cliche-Rivard : I mean, Québec City that has no affiliation, or love, or whatever support with regards to Islamic radicals? I mean, it's something that is fought against everywhere in the world. But the Premier was incapable of stating what would that means and what those supposed assaults to our values are supposed to mean. So, I mean, before any comment with regards to what should be done or not, I mean, can the Premier identify what the issue is? I mean, Premier Legault should have talked yesterday about the... the masculinism ideas, the far right's ideas that are being brought by some groups that are not Islamist, that are speaking about the women having to take back their places within kitchens and ridiculous stuff like they're mentioning. We're seeing more and more of that in the social media and everywhere. The Premier didn't speak about that. Why did he only speak about those radicals? I don't know. I mean, it's a very big mistake for himself.

And also, unfortunately and quite dramatically, we just faced another feminicide. There's another woman who lost her life after what we know was being someone who didn't respect his conditions for 16 times, and he was left alone and capable of going there and doing that dramatic gesture. I mean, this is the real thing that should be... the Premier should be focusing on just.

Journaliste : Just a question about something that your colleague, Mr. Bouazzi, said. He invited apparently some members of the First Nations community yesterday, and they weren't allowed into the room during the speech because they were wearing orange shirts.

M. Cliche-Rivard : So, this was discussed with the team yesterday. There are follow ups that are being done with the security, the security officers and the Secretary General of the National Assembly. Before those discussions are taking place, I'm going to limit my comments. However, I find it troubling that those persons were not allowed within the Assembly, especially on September 30th. And we're going to hope that the answers that we're going to get are going to be capable of repairing this injustice.

(Fin à 8 h 46)