Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures vingt-sept minutes)
M. Cliche-Rivard : Bonjour,
tout le monde. Bon, écoutez, je trouve ça quand même assez particulier, là, le
lendemain du discours de François Legault, essentiellement quand même marqué
par la loi et l'ordre, mais on apprend qu'il y a de moins en moins de
procureurs chargés de poursuivre les contrevenants et que, finalement, mais la
CAQ coupe dans notre système de justice. Même les victimes de l'IVAC, là,
crient à l'injustice.
C'est toujours la même chose avec François Legault
et ses ministres, ils n'ont plus aucune crédibilité puis tout le monde le sait
maintenant que les bottines ne suivent plus les babines. Ce ne sera pas
différent avec le discours d'hier.
Regardez par exemple Bernard Drainville cet été,
qui a coupé 500 millions dans le réseau scolaire avant de revenir sur sa
parole en prétendant ne pas toucher aux services aux élèves, encore là en
disant vouloir faire le ménage. Eh bien, quelle surprise! Les services aux
élèves étaient directement impactés. Puis Mme Lebel, là, elle doit aujourd'hui
partiellement réparer les pots cassés face à une rentrée scolaire qui a été
difficile.
C'est toujours la même chose. François
Legault, c'est ça, il allume des feux, il invente des crises, il chamboule des
réseaux, il réalise qu'il a tort, et puis, bien, il recule. C'est devenu un
triste spectacle, puis, après sept ans, le discours d'hier ne sera pas
différent. Et pendant ce temps-là, ce sont les Québécois et les Québécoises qui
paient le prix de cette improvisation. Alexandre.
M. Leduc : J'ai écouté
évidemment aussi le discours du premier ministre hier. Je n'étais pas tant
surpris de ses nombreuses attaques sur les travailleurs et travailleuses. Il
nous avait un peu télégraphié que ce serait ça, son plan de match pour la
rentrée.
Par contre, ce qu'il faut se rappeler, c'est
que, quand il tape sur les travailleurs, travailleuses, quand il tape sur les
organisations de travailleurs, travailleuses, sur les syndicats, il tape sur la
classe moyenne. La classe moyenne, elle existe, au Québec, parce qu'il y a un
fort taux de syndicalisation, parce que ça permet une meilleure redistribution
de la richesse. Et il faut la préserver, cette classe moyenne là, au Québec, et
ce n'est pas en s'attaquant aux organisations de travail qu'on va y arriver.
Ce qui m'a irrité le plus, dans le
discours de M. Legault, puis ce que M. le ministre du Travail, M. Boulet,
répète ad nauseam depuis quelques semaines, c'est son attaque sur les votes aux
petites heures du matin, les votes de grève aux petites heures du matin. Moi, j'ai
été organisateur syndical pendant des années. Je n'ai jamais organisé de vote
aux petites heures du matin. Tu veux que le monde soit là, tu veux qu'il soit
présent, tu veux qu'il y ait une bonne participation. C'est-tu arrivé une fois
ou deux? Peut-être. On me parle des fois de l'exemple du vote des profs, je
pense, à Montréal, pendant la grève, mais moi, là, les votes, personnellement,
aux petites heures du matin, les seuls auxquels j'ai assisté, c'est les sept
bâillons antidémocratiques de Simon Jolin-Barrette ici, à l'Assemblé nationale.
Ça fait qu'on ne me donne pas de leçon aux votes aux petites heures du matin
quand c'est ce même gouvernement-là qui en a fait sept dans les sept dernières
années.
Journaliste : Sur les coupes
en justice, quel impact ça peut avoir puis... quel impact ça va avoir sur le
système de justice?
M. Cliche-Rivard : Bien, les
procureurs sont clairs, là, ils ne peuvent pas se dédoubler, puis il y a un
«case load», là. J'ai travaillé dans le système de la justice, je sais comment
ça marche, si tu t'occupes d'un dossier, là, ce n'est pas compliqué, tu ne t'occupes
pas de l'autre. Donc, quand il manque des procureurs, bien, il y a des
priorisations qui sont obligées d'être faites. Les exemples sont assez
frappants, là, de ce qui est révélé dans les médias aujourd'hui.
Puis ce n'est pas nouveau, hein, ça fait
des années, là, que moi, je rencontre les associations de procureurs qui
sonnent l'alarme. Ils sont aussi dans des situations proches du burn-out, pour
une grande majorité d'entre eux, ils sont... ils vivent beaucoup d'anxiété,
beaucoup de détresse, puis ils doivent répondre ça et être le contact direct du
système de justice envers les victimes. C'est eux qui passent les coups de
téléphone, c'est eux qui disent : Bien, malheureusement, tu ne pourras pas
être entendu aujourd'hui.
Puis, pendant ce temps-là, bien, les
dossiers n'avancent pas, en matière de justice, puis, pendant ce temps-là, il y
a moins de gens sur le terrain. Moi, j'ai beaucoup de misère à comprendre. Ça,
c'est la démonstration claire de l'erreur que fait François Legault. Il prétend
qu'il y a bien du monde, là, qui travaille, il y a une bureaucratie, que les
gens ne rendent pas les services, etc., mais ce qu'on voit dans le concret, c'est
que le monde sont là pour donner des services, le monde travaille, puis, quand
on coupe dans les ministères, quand on coupe dans les services publics, quand
on coupe dans le système de justice puis quand on coupe dans les procureurs,
bien oui, il y en a une, différence pour les Québécois et les Québécoises, puis
là, bien, il y a du monde qui n'auront pas de justice. C'est ça qui arrive.
Journaliste : Comment vous
conciliez ça avec le discours de la loi et l'ordre, puis là l'intention, par
exemple, d'interdire aux Hell's Angels de porter des couleurs... discours
contre le crime organisé?
M. Cliche-Rivard : Bien, c'est
ça, la plus grande incohérence. François Legault n'est pas cohérent. Si
François Legault puis Simon Jolin-Barrette sont cohérents, là, aujourd'hui, ils
nous annonceraient qu'en réaction à l'article, ils réinstituent le nombre de
procureurs puis qu'au contraire ils les augmentent. C'est la seule, le seul
geste de cohérence possible.
Journaliste : Est-ce qu'on
peut faire la lutte au crime organisé s'il manque de procureurs?
M. Cliche-Rivard : Impossible.
Impossible. La police pourra faire toutes les enquêtes qu'elle veut, la police
pourra arrêter le nombre de monde qu'elle veut. Si les procureurs ne sont pas disponibles
pour traiter la preuve, pour analyser les chefs d'accusation, puis ensuite pour
monter les dossiers de preuves, puis les gagner en justice, ça ne sert
absolument à rien, ce que M. Legault a mis de l'avant hier.
Journaliste : ...combien de procureurs...
est-ce qu'on devrait simplement réembaucher? Comment vous voyez, là... comment
vous solutionneriez le dossier si vous étiez ministre de la Justice?
M. Cliche-Rivard : Je n'ai
pas un chiffre miracle pour vous aujourd'hui. L'association nous parle quand
même de réduction substantielle, là. Je n'ai pas le pourcentage exact en tête.
Vous l'avez dans l'article. Au minimum, au moins, stopper l'hémorragie. Il y a
des dizaines et des dizaines de procureurs en moins depuis que moi, je suis arrivé,
là, comme député. Puis ces gens-là font de la représentation à chaque année, à
chaque mois pour dire qu'ils sont au bord du gouffre. Donc, au minimum, stopper
l'hémorragie puis réinstituer le monde qui devrait être réinstitué. Après ça,
on réévaluera les besoins. Je ne suis pas fermé, mais pouvons-nous au moins
stopper l'hémorragie?
Journaliste : Vous avez parlé
des pots cassés en éducation, donc je comprends que vous êtes d'avis que Mme
LeBel fait bien aujourd'hui de lever les gels d'embauche qui avaient été
institués par M. Drainville?
M. Cliche-Rivard : Elle fait
bien, partiellement, puis on joue dans un mélodrame pas nécessaire. On a
plusieurs choses à régler, là. La crise du logement me semble être un grand
oublié du discours du premier ministre d'hier. La crise de l'itinérance, quasi
aucunement mentionnée. Il y a d'énormes défis qui visent le Québec,
actuellement., puis, à la place de ça, on a des ministres... le ministre
Drainville qui vient un feu non nécessaire pour, finalement, réaliser quelques
semaines après que c'était hautement préjudiciable pour les services publics
puis les services aux élèves. Puis là Mme LeBel, il va falloir la célébrer, là,
parce qu'elle a fait le bon geste après une erreur catastrophique du ministre
Drainville, parce qu'elle revient partiellement en arrière? Il y a quand même
encore beaucoup de conditions, là, qui faut qu'elle lève pour que cet argent-là
revienne aux élèves.
Moi, je l'ai fait, le tour de mes écoles
primaires, en début d'année, là. Et évidemment que les centres de services
scolaires ont réagi le plus vite possible, mais il y a un impact sur les
services aux élèves partout au Québec. Vous avez été tous à découvrir le nombre
d'enfants qui n'ont pas de services, le nombre d'orthopédagogues qui n'ont pas
pu être réembauchés, le nombre de services spécialisés que les enfants n'ont
pas pu avoir. Moi, je trouve ça particulièrement dramatique. Puis quel
manque... quelle mauvaise gestion de la part de la CAQ sur le dossier de
l'éducation.
Journaliste : Plus d'argent
pour l'itinérance, plus d'argent pour les logements, plus d'argent pour les
profs, plus d'argent pour les procureurs, on prend ça où?
M. Cliche-Rivard : Mais,
écoutez, d'abord, on va arrêter de faire des scandales financiers dans lesquels
on va gaspiller des centaines de milliards d'argents publics : SAAQ,
SAAQclic, Northvolt. Nommez-les, là, la liste est très longue, des scandales
financiers. À Québec solidaire, on a fait des propositions aussi pour aller
chercher de l'argent. Il y a possibilité de regarder la colonne des revenus.
Moi, je ne pense pas qu'au Québec on est
condamné à avoir une hausse de l'itinérance qui ne cesse et ne cesse d'augmenter.
Ça coûte encore plus cher aux services publics que de laisser du monde dans la
rue, de financer par la suite du soutien communautaire, des refuges, du
logement de transition. Si on agissait en prévention, si on mettait fin, qu'on
ralentissait la crise du logement, si on avait du logement social accessible,
ça coûterait pas mal moins cher à la fin, des services sociaux.
Journaliste : Est-ce que
c'est juste d'imputer à l'immigration le manque de ressources dans le réseau
scolaire?
M. Cliche-Rivard : Mais vous
réagissez directement à un papier de ce matin, Mme Porter du Devoir, un
excellent papier, qui met la lumière sur le fait que l'immigration a le dos
large de la part du gouvernement. On a même vu le gouvernement dire que la
hausse des signalements en DPJ était liée à l'immigration sans aucune donnée
statistique. Donc, encore une fois, ça, c'est M. Legault qui décide de
faire de l'immigration un bouc émissaire.
Je le rappelle, là, on commence la
consultation puis la planification sur l'immigration aujourd'hui, c'est la
première fois de l'histoire qu'on va avoir des discussions sur l'immigration
temporaire puis des cibles sur l'immigration temporaire, sans jamais encore
avoir défini ce que ça voulait dire la capacité d'accueil. Moi, j'ai questionné
le ministre Roberge des dizaines de fois, même récemment, aux études de
crédits : Qu'est ce que ça veut dire, la capacité d'accueil. Quels sont
les facteurs sociaux? Puis elle se situe où? Il est où le plancher? Il est
incapable de nous répondre. À un moment donné, il va falloir que ce
gouvernement-là se branche.
Journaliste : Vous dites que
l'immigration a le dos large. Il y a le chef du Parti québécois, là, récemment,
qui disait que c'est de plus en plus difficile au Québec de parler d'immigration,
êtes-vous d'accord avec lui?
M. Cliche-Rivard : Moi, je
suis toujours partant à parler d'immigration. Ça fait des années qu'on se parle
d'immigration. On va toujours pouvoir parler de l'immigration. Puis moi, je
n'ai jamais accolé d'étiquette à personne.
Par contre, le chef du Parti québécois,
quand il fait des propositions d'idées, il va falloir qu'il soit prêt à ce
qu'on ait le droit de critiquer les propositions d'idées, sans accoler
d'étiquettes, ce n'est pas ça que je fais, mais, à un moment donné, si ces
positions-là sont mauvaises, si elles sont non réfléchies, si elles sont
amateurs, si elles ne fonctionnent pas puis ne résisteront pas le test de la
réalité, j'ai le droit de le dire comme parlementaire, puis le chef du Parti
québécois, il va falloir qu'il soit capable de gérer ça.
Journaliste : Mais est-ce que
pour le Parti québécois, juste pour préciser, est-ce que le chef du Parti
québécois, pour lui, de l'immigration, semble avoir le dos large aussi?
M. Cliche-Rivard : Oui. Je
n'ai aucun enjeu à dire ça. Au contraire, moi, je trouve que leur scénario
d'immigration est irresponsable. Il y a des familles, notamment dans la
réunification familiale, puis je vais en parler aujourd'hui en consultation,
qui attendent, là, trois ans, quatre ans, des Québécois, là, des Québécoises
qui attendent leurs époux à l'étranger, leurs enfants à l'étranger puis qui,
sous les chiffres de la CAQ, vont attendre... du PQ, vont peut-être attendre
six, sept, huit ans. Je trouve ça abominable.
Journaliste : Vous répondez
quoi aux députés des autres partis, dont M. Morin qui était ici juste
avant vous, qui vous reprochent d'avoir manqué de respect envers la lieutenante
gouverneure hier, en quittant le salon rouge.
M. Cliche-Rivard : Nous, on a
communiqué une lettre à la lieutenante- gouverneure pour lui dire qu'on visait
l'institution, non pas la personne. On a un grand respect envers la personne,
même vraiment son parcours est particulièrement admirable.
Maintenant, l'institution. On a voté à
l'unanimité à l'Assemblée nationale une motion pour dire qu'on devait se
séparer de ce symbole monarchique. C'est les autres partis qui n'ont pas
respecté leur position en restant là. Moi, je n'ai pas de leçon à recevoir de
M. Morin en termes de vérité réconciliation, de la part du PLQ non plus,
c'est Québec Solidaire hier qui a fait un point de presse, le seul parti à
faire un point de presse sur le dossier. Aujourd'hui, on a une motion sur le
sujet. Je pense que tout le monde ici au Québec sait très bien que s'il y a un
parti qui a la vérité, la réconciliation, le Principe de Joyce et le racisme
systémique au cœur de ses priorités, c'est Québec solidaire et personne
d'autre.
Journaliste : Votre lettre,
juste pour clarifier, vous l'avez envoyé avant de le faire ou après?
M. Cliche-Rivard : Ah, je
pourrais vous revenir sur le détail, là, à quelle heure un courriel est parti.
Je le... c'est un petit peu...
Journaliste
: Mais vous
ne regrettez rien?
M. Cliche-Rivard : Absolument
pas. Je referais la même démarche. L'institution, qui est le
lieutenant-gouverneur, c'est un symbole monarchique, là. Les liens entre les
Premières Nations puis le symbole monarchique, là, on pourra en parler
longtemps. Moi, je ne pense pas que les Premières Nations s'estiment très
respectées par ce symbole-là, au contraire. Puis je n'ai pas de leçon à
recevoir là-dessus. Nous, on a été très clairs, là, en termes de formation
indépendantiste, qu'on ne reconnaissait pas les symboles de royauté puis de
monarchie. Moi, je n'ai aucun problème à dormir avec ça. J'ai fait ce geste-là,
on a fait ce geste-là en pleine connaissance de cause. Puis la
lieutenante-gouverneure, pour nous, ne représente pas la légitimité de
l'Assemblée nationale. Le premier ministre, c'est lui le premier ministre,
c'est lui le chef d'État du Québec. J'étais là pour son discours. On était là
pour son discours. Moi, honnêtement, là, la lieutenante-gouverneure, je la
respecte comme femme, il n'y a aucun enjeu là-dessus, son parcours, mais
l'institution qui est son cabinet, qui est le symbole du lieutenant-gouverneur,
moi, je n'y adhère pas du tout.
Journaliste : Mais ça ne pose
pas un enjeu déontologique par contre avec votre... à titre d'avocat, non, sur
l'institution, le respect de l'institution?
M. Cliche-Rivard : Je... moi,
je ne vois pas de quoi vous parlez.
Des voix : ...
Journaliste : Sur les
syndicats, Mme Picard de la FTQ hier a dit que François Legault, avec son
intention, il veut museler les syndicats, puis là, elle fait un lien, là, tu
sais, avec Donald Trump aux États-Unis, il veut museler tout le monde puis elle
trouve ça inquiétant qu'au Québec, M. Legault tente de museler les
organisations qui critiquent son gouvernement. Est-ce que c'est l'interprétation
que vous faites aussi du désir de François Legault?
M. Leduc : C'est une vieille
marotte de la droite québécoise, canadienne puis d'ailleurs dans le monde
d'être fâché que des organisations de travailleurs aient une opinion sur des
enjeux de société, ça les dérange profondément. Tout ce qui est de... tout ce
qui... parce que les syndicats, ils vivent un paradoxe. Quand ils se
concentrent sur les droits du travail, on leur dit qu'ils sont corporatistes
puis qu'ils ne s'occupent pas des autres affaires. Puis quand ils prennent des
positions dans la cité, on leur dit qu'ils s'occupent d'affaires qui n'est pas
de leur ressort. Ça fait qu'à un moment donné, il faudrait savoir.
Par exemple, quand les syndicats
s'impliquent sur le salaire minimum puis ils prennent des positions pour dire
qu'il faut augmenter le salaire, bien, ça ne concerne pas leurs travailleurs,
ils sont tous syndiqués, leurs travailleurs, ils font tous plus que le salaire
minimum, mais ils ont une voix importante dans la société. Quand les syndicats
disent qu'il faut améliorer le RQAP, bien, il faut créer le RQAP, les syndicats
sont à l'origine, entre autres, de la création du RQAP, bien, ils ont une
position puis une influence dans la société, la même que les organisations de patrons
d'ailleurs. Personne ici n'est allé chialer que le Conseil du patronat ou la
FCEI prend des positions sur le RQAP ou sur d'autres affaires. C'est bien
normal puis c'est correct. C'est des patrons, ils ont des visions de la société
à mettre au jeu puis ça débat puis c'est bien normal. On devrait se réjouir que
des organisations prennent part à des débats dans la société puis... de leur
dire que ce n'est pas de leurs affaires puis de les museler. Ça fait que,
là-dessus, M. Legault est complètement dans le champ.
Journaliste : Une question
rapide. Appuyez-vous la volonté du premier ministre de barrer la route aux
islamistes radicaux à l'assaut, selon lui, du Québec.
M. Cliche-Rivard : Bon,
évidemment que moi, je n'ai aucune sympathie ou appui pour ce que M. le premier
ministre parle d'islamistes radicaux. Là encore faudrait-il savoir de quoi il
parle exactement. Ça fait que moi, tant qu'à faire des envolées lyriques sur un
rien ou, en tout cas, sur... je ne sais pas c'est finalement. Vous lui avez
demandé, vous aussi, c'était quoi ça, ces assauts-là? Moi, je vais lui poser la
question, mais évidemment, à Québec solidaire, il n'y a aucun appui, appétit ou
soutien pour d'islamistes radicaux, mais il n'y a aucun appui non plus pour la
montée de la droite masculiniste, hein, je vais le nommer, puis ça, ça ne
faisait pas partie du discours du premier ministre hier.
On entend de plus en plus des discours
misogynes, des discours rétrogrades sur les femmes. Moi, j'aurais aimé ça
entendre le premier ministre aussi dire qu'il va faire la lutte à ces gens-là,
là, d'extrême droite, qui sont de plus en plus vocaux dans la société publique.
Puis aujourd'hui, malheureusement, on a encore un dossier de féminicide. C'est
aussi ça, l'égalité, c'est d'assurer la protection suffisante, puis qu'on lutte
contre les violences conjugales, puis qu'on ait vraiment des lieux
d'hébergement suffisants pour les femmes qui crient à l'aide puis qui demandent
à quitter des milieux violents. Moi, je suis très inquiet par l'ensemble de
tout ça. J'aurais aimé ça entendre le premier ministre là-dessus aussi, je
trouve qu'il a vraiment raté une belle occasion.
Journaliste : M. Lafrenière asked for QS and the PQ an apology for what happened
yesterday when you left during at the speech of the lieutenant-governor, Mrs.
Jeanotte.
M.
Cliche-Rivard : Minister Lafrenière has no
lesson to make with regards to systemic racism, with regards to Joyce's
Principle. I mean, Minister Lafrenière has nothing to teach Québec solidaire with regards to
reconciliation. Yesterday was a move against this monarchic symbol that is the lieutenant-gouverneur as an «independist»
formation, and the whole parliament per say voted a motion last year stating
that we needed to withdraw that symbol that doesn't respect Quebeckers' values and visions. If they were
consequent with themselves, they would have done the same thing as we did. So,
there's no apology and no lesson to be taken from the CAQ.
Journaliste
: But the image that we got from what you've done is that you were
against her speech, and she was talking about reconciliation. So, it was kind
of a contrary to what QS has done over the years to defend indigenous rights.
So, the image that you sent yesterday was against what you've done in the past.
M.
Cliche-Rivard : No, I full disagree with that
interpretation. I mean, Québec solidaire did a point de presse yesterday with First Nations. We're the only
party that did this and mentioned this. Haroun Bouazzi and Manon Massé
organized this yesterday. Our representative, I think,
Sol Zanetti, was also in Wendake for the celebration of the 30th of
September. Today, we're filing a motion asking the Government to respect their
engagements with regards… or, I mean, to push their engagements with regards to
First Nation reconciliation.
So, there's nothing
against First Nations here, it's really against the symbol that is the
lieutenant-gouverneur, and I think what the Government is doing is they're
trying to hide themselves from the true debate that is : Are they
supporting or not Québec's monarchy... not Québec's
monarchy, but the monarchy within Québec? And I think I saw... I saw Minister
Roberge, I saw Minister Jolin-Barrette pretty ambivalent with how they were
applauding, clapping this symbol. And I would ask them that question. How happy
were they to see this person within the Assembly representing the king, and how
happy they are that this represents Québec's values? I think this is the
question you should be asking.
Journaliste :
Do we have a radical Islam problem in
Québec? And what did you think of that part of the Premier's speech?
M. Cliche-Rivard :
I mean, Québec City that has no
affiliation, or love, or whatever support with regards to Islamic radicals? I
mean, it's something that is fought against everywhere in the world. But the
Premier was incapable of stating what would that means and what those supposed
assaults to our values are supposed to mean. So, I mean, before any comment
with regards to what should be done or not, I mean, can the Premier identify
what the issue is? I mean, Premier Legault should have talked yesterday about
the... the masculinism ideas, the far right's ideas that are being brought by some
groups that are not Islamist, that are speaking about the women having to take
back their places within kitchens and ridiculous stuff like they're mentioning.
We're seeing more and more of that in the social media and everywhere. The
Premier didn't speak about that. Why did he only speak about those radicals? I
don't know. I mean, it's a very big mistake for himself.
And also, unfortunately
and quite dramatically, we just faced another feminicide. There's another woman
who lost her life after what we know was being someone who didn't respect his
conditions for 16 times, and he was left alone and capable of going there and
doing that dramatic gesture. I mean, this is the real thing that should be...
the Premier should be focusing on just.
Journaliste :
Just a question about something that
your colleague, Mr. Bouazzi, said. He invited apparently some members of the
First Nations community yesterday, and they weren't allowed into the room
during the speech because they were wearing orange shirts.
M. Cliche-Rivard :
So, this was discussed with the team
yesterday. There are follow ups that are being done with the security, the
security officers and the Secretary General of the National Assembly. Before
those discussions are taking place, I'm going to limit my comments. However, I
find it troubling that those persons were not allowed within the Assembly,
especially on September 30th. And we're going to hope that the answers that
we're going to get are going to be capable of repairing this injustice.
(Fin à 8 h 46)