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(Huit heures quarante-huit minutes)
M. Paradis : Bonjour, tout le
monde. Alors, hier, on a eu la confirmation que le gouvernement de la CAQ n'a
pas juste laissé tomber son projet de loi n°97, elle a abandonné
toute idée de réformer le régime forestier d'ici aux élections de 2026. Ça veut
dire qu'elle a décidé d'abandonner les régions, les Premières Nations, les
communautés forestières, l'industrie forestière. C'est vraiment un cas de jeter
le bébé avec l'eau du bain alors qu'il y a eu des consultations qui démontrent
qu'il y a des consensus sur les orientations générales d'où est-ce qu'il faut
aller avec le régime forestier au Québec. On aurait pu dire : OK, on ne va
nulle part avec ce projet de loi de la CAQ encore une fois, mais on va
présenter quelque chose à faire avant la fin de la législature. C'est
d'ailleurs ce que le premier ministre a annoncé officiellement à tout le monde,
il a dit : J'ai donné mandat au nouveau ministre de réformer. Mais ce
qu'on a appris hier, c'est que ce n'est pas le cas, que le gouvernement trouve
que ça va être trop difficile, puis qu'il n'aura pas assez de temps d'ici aux
élections.
Alors, en rappel, qu'est-ce qu'on a
entendu pendant les consultations particulières? Les régions veulent une décentralisation,
veulent la place... une place dans le processus. Les Premières Nations
demandent aussi leur place dans ce processus-là, veulent qu'on les considère.
Les plus petits joueurs veulent avoir une chance de réussir, au même titre que
les grands de l'industrie. Et, tout le monde est d'accord, ça prend de la
prévisibilité, donc ça prend une réforme du régime forestier.
Alors, aujourd'hui, je vais proposer une
motion sur la base de ces constats-là pour demander au gouvernement de faire le
travail et de procéder avec une nouvelle proposition de réforme du régime
forestier avant les prochaines, si ce n'est pas fait, je peux vous dire quelque
chose, un gouvernement du Parti québécois va s'en occuper.
Journaliste
: Est-ce
que vous pensez vraiment que c'est réaliste de refaire tout le processus qui a
pris des années en si peu de temps avant les élections? Entre vous et moi, là, est-ce
que vous y croyez vraiment avant même la sortie de Maïté Blanchette Vézina?
M. Paradis : Mais il y a un processus
qui a eu cours. Il y a des gens qui ont essayé de dire au gouvernement : Voici
ce qu'on veut, voici là où on veut aller. Ce n'est pas comme si on repartait à
zéro, il y a des consultations, il y a du matériel, on peut procéder. Maintenant,
il faut qu'il y ait une volonté. Et là c'est encore une fois un gouvernement
qui dit quelque chose, qui fait des belles communications : J'ai donné au...
j'ai donné mandat au ministre de procéder. Mais en réalité, on a une lanceuse
d'alerte, on a l'ancienne ministre Maïté Blanchette Vézina qui dit : Moi,
il me l'a dit, là, il m'a parlé, il dit c'est trop difficile, puis on n'aura
pas de temps. Donc là, on a un problème des communications de la CAQ qui, comme
d'habitude, c'est une chose, mais le gouvernement décide de faire son
contraire. C'est un cas patent.
Journaliste
: S'il n'y
a pas de réforme, alors, il n'y aura pas de blocus non plus. C'est-tu une si
mauvaise chose pour la prochaine année?
M. Paradis : Vous voulez dire
des blocus de routes?
Journaliste
: S'il n'y
a pas de réforme, on ne sera pas poignés avec ça. Donc, est-ce que les régions,
c'est un moindre mal pour la prochaine année, et on repart en 2026?
M. Paradis : Je ne pense pas
qu'on puisse commencer en se disant : S'il arrive le pire, c'est une
raison pour essayer d'éviter de faire la bonne chose. La bonne chose ici, c'est
de dire : Il y a du travail qui a été fait. On a besoin d'une réforme du
régime forestier, il faut aller de l'avant et surtout...
Journaliste
: ...
M. Paradis : Bien...
Journaliste
: ...gouvernement
en attente, là.
M. Paradis : Bien, on ne
tient rien pour acquis...
Journaliste
: ...
M. Paradis : ...et on va
travailler fort... on va travailler fort pour que les Québécois nous accordent
leur confiance. Mais si la réforme n'est pas...
Journaliste
: ...
M. Paradis : Mais bien sûr, c'est
exactement ce que je viens de dire, le Parti québécois va procéder.
Journaliste
: ...à ce
moment-là, vous allez prendre des consultations qui ont déjà été faites.
M. Paradis : Il y aura des
consultations qui vont se continuer, mais on ne repartira pas à zéro. On va
considérer ce qui a été dit, ce qui a été communiqué, parce qu'il ne faut pas
que ce soit comme si le gouvernement... Puis c'est ça que les gens nous disent,
c'est comme si le gouvernement n'avait pas écouté ou n'avait pas tenu compte de
là où beaucoup de gens étaient d'accord : la décentralisation, la place
des plus petits joueurs dans l'industrie, l'importance pour les Premières
Nations de participer au processus. Tout ça, là, il y en a, là, il y en a des
orientations et on peut bâtir... on peut bâtir là-dessus.
Journaliste : Avez-vous été
rencontré par Simon Jolin-Barrette parce que vous dites : Il n'y a pas eu
de consultation. Vous personnellement, avez-vous été rencontré?
M. Paradis : Oui. J'ai été
rencontré par Simon Jolin-Barrette, mais ça, ce n'est pas une consultation. D'avoir
une réunion où est ce qu'on échange, puis le gouvernement dit : Il va y
avoir une constitution, c'est une discussion très générale, et je pense que la
plupart des gens... je pense que la plupart des gens qui ont participé à ce
processus-là ont le même sentiment. Il y a eu des discussions, mais ce ne sont
pas des consultations.
Journaliste : Il vous a parlé
de son projet ou il vous a demandé votre avis en général?
Journaliste
: Monsieur...
votre chef est allé à Masbourian dire que finalement on pourrait l'adopter, la constitution
caquiste alors qu'il avait dit complètement l'inverse quelques jours avant.
M. Paradis : Non? Le projet
de constitution, d'abord, on va le voir, il va être présenté aujourd'hui, on
l'a appris et ce matin, on a eu la confirmation ce matin, les médias nous l'ont
dit hier, mais le message demeure le même. Cette constitution, c'est une constitution
caquiste fédéraliste qui ne changera rien aux problèmes fondamentaux que ce
même gouvernement de la CAQ, lui-même, a constatés. Il a présenté un programme
pour une réforme il y a très longtemps avant son élection en 2018, avec toute
une série d'objectifs pour plus d'autonomie du Québec. C'est un échec
monumental. Il y en a zéro qui a accompli, rien en sept ans, et aujourd'hui on
continue sur cette voie-là, la voie de l'échec, la voie du trois... de la
troisième voie, ça ne changera rien, c'est la Constitution canadienne qui va
continuer à s'appliquer.
Journaliste : Donc, d'emblée,
vous rejetez d'emblée le projet de constitution, vous n'appuierez jamais la constitution
caquiste.
M. Paradis : Pour que le
Québec se dote d'une constitution, il va falloir qu'il fasse le choix d'avoir
un pays. La constitution, on va la lire, mais la constitution ne changera rien
au régime fédéral. C'est... Ma réponse... ma réponse... ma réponse, c'est ça :
Est-ce que les choses...
Journaliste : ...on va
prendre des choses, hier, dedans. Ce matin, vous dites : On ne prendra
rien. C'est ce que j'entends.
M. Paradis : On va la lire.
Ce n'est pas qu'une constitution...
Journaliste
:
...prendre des choses. Vous dites, ce matin, c'est la Constitution canadienne
qui va s'appliquer. Donc, vous rejetez la constitution de la CAQ.
M. Paradis : Bien sûr. Soyons
pragmatiques, là, on va parler des choses concrètes. La CAQ, qui n'a pas consulté
puis qui ne fait pas le constat qu'une constitution ne changera rien aux
problèmes fondamentaux, ça ne changera rien au fait qu'on envoie 90 milliards
de nos impôts, puis que c'est le fédéral qui décide.
Journaliste
: ...
M. Paradis : Laissez-moi
terminer. Ça ne changera rien 19999 au
fait que c'est maintenant... le poids démographique du Québec diminue, que
l'immigration, c'est géré au fédéral, que l'économie est gérée au fédéral, ça
ne changera rien à ça. Une Constitution va quand même être adoptée, à moins que
ce soit encore de la frime du gouvernement. Donc, il va procéder, là. Il va
procéder par projet de loi. C'est lui qui contrôle l'agenda. Il va y avoir une
constitution. Alors, est-ce que tout... est-ce que tout ce qu'il y a dedans va
être nuisible? Est-ce que ce ne sera pas bon? C'est ce que Paul St-Pierre
Plamondon a dit. On va la regarder comme elle va être présentée aujourd'hui
puis comme elle va probablement être adoptée, parce que le gouvernement de la
CAQ va forcer son adoption. Ou alors c'est encore un exercice électoraliste qui
vise uniquement à faire des communications.
Journaliste : ...un processus
d'amendement dans une consultation et dans l'étude de projet de loi. Il y a un
processus d'amendement. On peut faire des suggestions, améliorer, changer des
choses, etc.
M. Paradis : On... Oui. On
verra. On verra. Parce que là, actuellement, on ne l'a pas lu encore, ce projet
de Constitution. Personne ne l'a vu. C'est un de ses problèmes. Mais il faut se
poser... il faut que les Québécois se posent la véritable question :
Est-ce que ça va changer par exemple quelque chose au fait que la Cour suprême
du Canada a la possibilité de charcuter les lois du Québec? Actuellement, il y
a un recours devant la Cour... la Cour suprême du Canada sur la loi 21.
Est-ce que le projet de Constitution va changer quelque chose là-dessus? Non.
Est-ce que le projet de constitution de la CAQ va changer quelque chose sur le
fait qu'on n'a pas les pleins pouvoirs en immigration, alors qu'on discute de
ça actuellement à l'Assemblée nationale? Non. Le gouvernement en a fait une
question essentielle à la survie. Est-ce que ça va changer quelque chose à qui
nomme les juges de la Cour suprême du Canada? Non. Est-ce que ça va changer
quelque chose au fait que le gouvernement fédéral a maintenant le pouvoir, avec
nos taxes, nos impôts, de faire des normes, de dépenser, de décider ce qui se
passe dans les champs de compétence du Québec? Non. Ça ne changera absolument
rien à la posture du Québec. On reste soumis au carcan fédéral. C'est ça, la
réalité, et c'est... Il faut avoir l'honnêteté de le dire aux Québécois.
Journaliste : ...rejeter
d'emblée une Constitution qui pourrait amener quand même l'affirmation
nationale, qui pourrait amener, je ne sais pas, moi, la reconnaissance, dans un
document, des chartes, de la laïcité, de... Il y a plein d'éléments, là,
là-dedans, dans un document comme celui-là, qui peut être positif pour le
Québec, là. Mais, parce qu'on reste à l'intérieur du Canada, il faut tout
rejeter ça du revers de la main et dire : On n'en a pas besoin? Alors que,
vous-mêmes, dans votre livre bleu, vous comptez adopter une Constitution
provisoire. Alors...
M. Paradis : Alors oui,
oui...
M. Boissonneault : ...important.
L'aspect provisoire est primordial.
Journaliste : ...
M. Boissonneault : Bien,
c'est parce que... si je peux juste ajouter...
Journaliste : ...quand même
adopter une constitution si vous êtes... si vous êtes élus à la prochaine
élection.
M. Boissonneault : Mais
l'aspect transitoire est fondamental, parce que, le test, il est là. Vous avez
entendu, hier, le ministre Sean Fraser sortir. Moi, je trouve ça... en fait, ça
m'a interpelé, mais ça ne m'a pas surpris. On a encore là une représentation du
gouvernement fédéral prédateur qui vient empiéter sur nos compétences, qui nous
dit qu'un gouvernement comme le gouvernement du Québec utilise le dispositif de
dérogation pour protéger sa spécificité et ses lois, le dernier mécanisme qui
nous reste dans ce cadre constitutionnel là, canadien, puisqu'on parle de
Constitution qui nous a été forcée en travers de la gorge en 82, bien, c'est
déjà trop pour les provinces. Il est là le test. Moi, je... Moi, j'ai été...
Puis, en même temps, je trouve, les masques tombent. Puis, quand on arrive avec
un projet de constitution comme ça, qui a été lancé comme un cheveu sur la
soupe, sans démarche, sans consultation... On parle d'un geste solennel. Vous,
avez-vous vu une solennité, vous, dans ce qui s'est... dans ce qui a été
annoncé par la CAQ? C'est une Constitution.
On parlait du régime forestier. Ça fait
des années qu'ils travaillent là-dessus puis là ils disent : Ah non, on ne
peut plus le faire, un an, ce n'est pas assez long. Ils veulent nous faire une
Constitution en un an, puis, le régime forestier, ils n'ont pas été capables de
faire depuis le début de... depuis le début de leur deuxième mandat. Alors, à
un moment donné, il va falloir dire les choses telles qu'elles sont aussi, là.
L'exercice est vicié.
Journaliste : ...c'est-tu un
message envoyé en même temps?
M. Paradis : On a annoncé dès
le début de la rentrée parlementaire que Paul St-Pierre Plamondon serait à la
rencontre des Québécoises et des Québécois. Il est aujourd'hui à l'UQAC. Il
donne une conférence à 200 étudiantes et étudiants qui l'attendent. C'est
une information qui est connue depuis longtemps du gouvernement. Alors,
posons-nous la question pourquoi c'est présenté aujourd'hui, alors que le
gouvernement sait que...
Journaliste : ...fait exprès?
M. Paradis : C'est difficile
de penser qu'il n'y a pas de lien entre l'un et l'autre. Parce que, si c'est un
moment solennel, si c'est un moment historique... c'est ça que le premier
ministre a dit, hier, «moment historique». Ah oui? Moment historique? On a été
avisés de ça officiellement ce matin, ce matin. Imaginez, là, imaginez, on a...
Journaliste : ...
M. Paradis : Bien oui.
C'était dans le feuilleton que ça s'en venait hier. Puis c'est les médias qui
nous l'ont dit en premier. Si c'est solennel, comment ça se fait que ça n'a pas
été annoncé avant? Comment ça se fait que les gens de la société civile, les
partis d'opposition...
Journaliste : ...ça siège
aujourd'hui...
M. Paradis : ...Si
c'était un moment historique, si c'était un moment solennel, ça aurait été
annoncé, on se serait entendus, minimalement, sur une date où ça devrait
arriver. Ce n'est pas ça qui s'est passé. Ça en dit beaucoup sur ce que c'est,
ce qui nous est présenté aujourd'hui. Ce n'est pas un moment historique, ce
n'est pas un moment solennel. C'est encore la CAQ qui utilise des symboles à
des fins électoralistes. C'est ça qui est en train de se passer aujourd'hui.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous avez dit à Simon Jolin-Barette quand vous l'avez rencontré?
M. Paradis : Je l'ai surtout
beaucoup écouté parce que je voulais savoir qu'est-ce qu'il... bien, qu'est-ce
qu'il prétendait faire, où est-ce qu'il allait aller avec son projet de
constitution. On a eu des échanges très généraux sur l'impact d'une
constitution, sur ce que c'est, le projet, mais on n'en a su à peu près rien.
On n'en a su à peu près rien. Et on s'est dit, et on s'est dit qu'il y aurait
un suivi à ces discussions-là, et la première chose qu'on sait, c'est qu'on
présente le projet de constitution.
Journaliste : C'était quand,
la rencontre?
M. Paradis : C'était au mois
d'août.
Journaliste : Puis qu'est-ce
que pensez de ce que M. Roberge envisage pour les demandeurs d'asile?
M. Boissonneault : Au Parti
québécois, c'est très clair qu'on trouve que notre capacité d'accueil est
dépassée. On trouve qu'il y a un nombre de résidents non permanents au Québec
qui dépasse largement ce qu'on est capable d'offrir, qu'il y a une mauvaise
répartition aussi au Canada des demandeurs d'asile. Il y a un système qui est
brisé par le laxisme fédéral puis les mauvais choix de la CAQ. Cela dit, on ne
laissera pas du monde mourir de faim au Québec. On ne laissera pas des enfants
sans écoles, sans soins, sans ressources. Peu importe c'est quoi, le projet,
peu importe le projet, quand les gens sont ici, on va s'en occuper. Mais là le
système, par exemple... Cela dit, le système, c'est vrai que ça ne fonctionne pas.
C'est vrai que le Québec fait plus que sa part pour accueillir les gens. Il y a
des questions qu'on doit se poser.
Donc, pour nous, au Parti québécois, si on
devait former le gouvernement l'année prochaine, ce serait d'utiliser toutes
les ressources qu'on a, les ressources administratives, tout ce qu'on peut
imposer au fédéral, tout ce qu'on peut faire pour s'assurer qu'il y ait un
meilleur partage de ces ressources-là puis du fardeau que ça peut représenter
pour une société d'accueil. Ça, on va tout faire, puis on est prêts à aller
loin. Mais c'est sûr qu'on ne laissera pas des gens sans ressources sur le
terrain.
Journaliste : Est-ce que
c'est la bonne manière de mettre de la pression sur le fédéral? Est-ce qu'on
comprend que c'est ça que le gouvernement veut faire? Est-ce que c'est la bonne
manière pour réduire l'immigration temporaire au Québec?
M. Boissonneault : De priver
les gens de ressources, des gens qui, souvent, passent à travers des tragédies,
hein, si on parle en particulier des demandeurs d'asile, des gens qui ne l'ont
pas eu facile, ce n'est certainement pas la bonne solution, de laisser ces
gens-là sans ressources pour obtenir quelque chose du gouvernement fédéral, qui
doit faire sa part. Puis là je veux le rappeler, là. Nous, on va faire ce qu'on
doit faire, c'est notre intention, pour s'assurer qu'il y ait un meilleur
partage de ces ressources-là, s'assurer qu'on a ce qu'on doit avoir d'Ottawa,
parce qu'en ce moment ça ne fonctionne pas.
Journaliste : ...sur le
discours majoritairement en anglais de M. Legault au Château Frontenac
dimanche.
M. Paradis : Quelle occasion
ratée! Quand on se dit nationaliste québécois, quand on dit qu'on a un combat à
faire pour le rayonnement international de notre langue et de notre culture, ça
commence par parler français quand on reçoit des dignitaires, des diplomates,
des élus. D'ailleurs, dans le monde, on était ici, à Québec, dans notre
capitale nationale, berceau de la langue française. Ici, c'est... Ce n'est
absolument pas acceptable. Les services d'interprétation, je pense que tout le
monde connaît ça ici, ça existe. Quand on participe à des conférences
similaires, Dieu sait que ça m'est arrivé souvent, ailleurs dans le monde, les
gens parlent leur langue, on fait appel aux services d'interprétation. Ce n'est
pas acceptable.
Journaliste : C'est juste une
petite question technique parce que... peut-être que vous êtes connaisseur en
la matière, là. Mais, tu sais, s'il y a un gouvernement du Parti québécois...
Parce que, là, ce que je comprends, vous n'êtes pas d'accord avec la façon de
faire, vous allez voter contre, là, à cette... le dépôt de cette constitution
québécoise. Est-ce que vous pourriez déchirer la constitution québécoise si
vous êtes porté au pouvoir l'année prochaine? Pourriez-vous l'amender? Comment
ça fonctionne?
M. Paradis : Ça, ça va
dépendre beaucoup du contenu de ce qu'on va avoir devant nous aujourd'hui. On
ne le sait pas, qu'est-ce que ça va dire, cette constitution, qu'est-ce que ça
va contenir. Quelqu'un parlait, tout à l'heure, d'est ce qu'il va avoir une
procédure d'amendement. On ne le sait pas, donc on ne peut pas se prononcer
là-dessus, sur votre question, aujourd'hui. Mais c'est sûr que les faits
demeurent, c'est une constitution caquiste qui nous est proposée, c'est une
constitution fédéraliste. C'est drôle que Simon Jolin-Barrette, il ait insisté
hier pour dire : Ce n'est pas une constitution fédéraliste. Mais, oui,
c'est une constitution fédéraliste parce qu'elle s'inscrit dans la volonté de
la CAQ de ne pas admettre la réalité, qu'il n'y en aura aucun, changements dans
la Constitution canadienne, dans le fédéralisme canadien, qu'on est pris dans
ce carcan-là. Puis, au lieu de dire la vérité aux Québécois, de conclure ce qui
doit être conclu après sept ans de caquiste, d'échec monumental de la troisième
voie, au lieu de conclure la vraie conclusion de dire : Bien, c'est
l'indépendance du Québec que ça nous prend, on va continuer à essayer de faire
croire aux Québécois avec une constitution que c'est bon pour le Québec. C'est
ça, le problème fondamental.
Des voix : ...
Journaliste : ... là j'ai
compris... il a dit qu'il allait s'absenter pour rencontrer les Québécois et...
Est-ce que c'est une pratique qu'il veut poursuivre s'il devient premier
ministre, d'être moins souvent à l'Assemblée nationale pour continuer de
rencontrer les gens?
M. Paradis : Non. Bien, ça,
on verra, là. On est... On n'est pas rendus là. On va continuer à travailler
fort pour avoir la confiance des Québécois à la prochaine élection. Mais je
peux...
Journaliste : ...
M. Paradis : Pardon?
Journaliste : ...confiance.
M. Boissonneault qui dit tout à l'heure : Si on devait former le... Et
vous, vous dites qu'on n'est pas rendus là parce qu'on verra. Vous ne répondez
pas par excès de confiance pour 2026?
M. Paradis : Bien non, mais
c'est... c'est... Je pense que les Québécois aiment le fait que le Parti
québécois ne tient rien pour acquis, qu'il continue à travailler fort. Vous
nous posez souvent la question sur les sondages, tout ça. On dit : Nous,
on ne gouverne pas par les sondages, on va continuer à travailler fort pour
mériter la confiance des Québécois. Et ça tombe bien, dans Jean-Talon, dans
Terrebonne, dans d'Arthabaska, c'est ça que les citoyens du Québec nous ont
dit. On nous dit : On aime votre façon de travailler. Donc, c'est sûr
qu'on ne dira pas : C'est sûr et certain et qu'on va gagner, mais
c'est : Voyez à quel point, oui, on est confiants et oui, on va travailler
fort pour que ça arrive.
Journaliste : La prochaine
fois, là, que le gouvernement dépose une pièce législative importante puis
qu'il veut s'assurer que M. St-Pierre Plamondon soit là, est-ce qu'il faut
qu'il envoie une lettre à combien de semaines d'avance par exemple?
M. Paradis : Il faut
prendre... Il faut prendre la question à l'envers. Excusez-moi, là, mais si
c'est un moment historique, un moment solennel, ça ne vaut même pas un coup de
téléphone? Ça ne vaut même pas un texto, un courriel, un avis préalable? J'ai
hâte de voir, moi, d'ailleurs, qui va être là aujourd'hui, qui a été invité de
l'ensemble de la société civile québécoise. J'ai hâte de voir ça. Ce n'est
tellement pas solennel et ce n'est tellement pas historique que c'est traité
avec les mêmes stratégies caquistes, là, d'opacité, de ne pas dire les choses,
de contacter les gens un petit peu à l'avance pour dire : Aïe! Regardez,
ça s'en vient. Puis les petites vidéos avec des belles photos, là, au coucher
du soleil, ça n'a aucun sens. C'est une... C'est une stratégie de communication
qui est dans les intérêts électoralistes de la CAQ plutôt que dans les intérêts
supérieurs du Québec. C'est ça qui est en train de se passer aujourd'hui.
Le Modérateur : ...en
anglais.
Journaliste : Est-ce que
c'est vous qui allez donner les répliques?
Journaliste : ...M. Paradis?
Que votre chef ait décidé de s'absenter aujourd'hui, là... spécial, qu'on
l'appelle, lui, pour s'assurer qu'il est présent? Ce n'était pas à lui de se
dire : OK, tu sais, c'est au feuilleton mercredi, ça va probablement être
déposé jeudi, peut-être que je peux remettre ma visite à l'UQAC?
M. Paradis : Aucune
communication, aucun avertissement préalable, aucune stratégie transpartisane.
C'est ça... C'est ça qui se passe actuellement. C'est...
Journaliste : ...
M. Paradis : Poser la
question... Poser la question... Poser la question à la CAQ. Pourquoi ils
ont... Pourquoi ils ont procédé comme ça, si c'est un moment solennel et
historique?
Le Modérateur : On va passer
en anglais...
Journaliste : ...vous lever
après?
M. Paradis : Vous allez voir
ça tout à l'heure.
Journaliste :
How would you qualify the Québec
constitution project?
M. Paradis : It's a useless exercise by the CAQ Government that refuses to come
to terms with the fact that its constitutional strategy, the third way, is a
total failure. No gain for Québec in the past seven years, no gain. And,
instead of reaching the right conclusion, that only independence will bring
more power to Québec to take its own decision, to continue to sell this third
way to Quebeckers, that a
constitution will change, it will not change anything to the functioning of the
federation, where money and decision and power lies, in Ottawa, not in Québec.
Journaliste
: But is it a federalist constitution for you?
M. Paradis : It is a federalist constitution. It is a caquist and federalist
constitution because it accepts the current state of affairs, that we are
sending 90 billion of our money to Ottawa and then Ottawa decides, in a context
where we have 20% of the votes declining. And this decline has been a reality
for decades and it will continue. So, this constitution will bring no new power
to fight for the French language, to fight for our own views in laicity and in
immigration. It will not change anything for Quebeckers.
Journaliste
: Is this a historical day…
M. Paradis : No. It is not. No. It is not.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
M. Boissonneault : Thank you
very much.
(Fin à 9 h 09)