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Point de presse de M. Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de justice, et M. Alex Boissonneault, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’immigration, d’intégration et de francisation

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le jeudi 9 octobre 2025, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures quarante-huit minutes)

M. Paradis : Bonjour, tout le monde. Alors, hier, on a eu la confirmation que le gouvernement de la CAQ n'a pas juste laissé tomber son projet de loi n°97, elle a abandonné toute idée de réformer le régime forestier d'ici aux élections de 2026. Ça veut dire qu'elle a décidé d'abandonner les régions, les Premières Nations, les communautés forestières, l'industrie forestière. C'est vraiment un cas de jeter le bébé avec l'eau du bain alors qu'il y a eu des consultations qui démontrent qu'il y a des consensus sur les orientations générales d'où est-ce qu'il faut aller avec le régime forestier au Québec. On aurait pu dire : OK, on ne va nulle part avec ce projet de loi de la CAQ encore une fois, mais on va présenter quelque chose à faire avant la fin de la législature. C'est d'ailleurs ce que le premier ministre a annoncé officiellement à tout le monde, il a dit : J'ai donné mandat au nouveau ministre de réformer. Mais ce qu'on a appris hier, c'est que ce n'est pas le cas, que le gouvernement trouve que ça va être trop difficile, puis qu'il n'aura pas assez de temps d'ici aux élections.

Alors, en rappel, qu'est-ce qu'on a entendu pendant les consultations particulières? Les régions veulent une décentralisation, veulent la place... une place dans le processus. Les Premières Nations demandent aussi leur place dans ce processus-là, veulent qu'on les considère. Les plus petits joueurs veulent avoir une chance de réussir, au même titre que les grands de l'industrie. Et, tout le monde est d'accord, ça prend de la prévisibilité, donc ça prend une réforme du régime forestier.

Alors, aujourd'hui, je vais proposer une motion sur la base de ces constats-là pour demander au gouvernement de faire le travail et de procéder avec une nouvelle proposition de réforme du régime forestier avant les prochaines, si ce n'est pas fait, je peux vous dire quelque chose, un gouvernement du Parti québécois va s'en occuper.

Journaliste : Est-ce que vous pensez vraiment que c'est réaliste de refaire tout le processus qui a pris des années en si peu de temps avant les élections? Entre vous et moi, là, est-ce que vous y croyez vraiment avant même la sortie de Maïté Blanchette Vézina?

M. Paradis : Mais il y a un processus qui a eu cours. Il y a des gens qui ont essayé de dire au gouvernement : Voici ce qu'on veut, voici là où on veut aller. Ce n'est pas comme si on repartait à zéro, il y a des consultations, il y a du matériel, on peut procéder. Maintenant, il faut qu'il y ait une volonté. Et là c'est encore une fois un gouvernement qui dit quelque chose, qui fait des belles communications : J'ai donné au... j'ai donné mandat au ministre de procéder. Mais en réalité, on a une lanceuse d'alerte, on a l'ancienne ministre Maïté Blanchette Vézina qui dit : Moi, il me l'a dit, là, il m'a parlé, il dit c'est trop difficile, puis on n'aura pas de temps. Donc là, on a un problème des communications de la CAQ qui, comme d'habitude, c'est une chose, mais le gouvernement décide de faire son contraire. C'est un cas patent.

Journaliste : S'il n'y a pas de réforme, alors, il n'y aura pas de blocus non plus. C'est-tu une si mauvaise chose pour la prochaine année?

M. Paradis : Vous voulez dire des blocus de routes?

Journaliste : S'il n'y a pas de réforme, on ne sera pas poignés avec ça. Donc, est-ce que les régions, c'est un moindre mal pour la prochaine année, et on repart en 2026?

M. Paradis : Je ne pense pas qu'on puisse commencer en se disant : S'il arrive le pire, c'est une raison pour essayer d'éviter de faire la bonne chose. La bonne chose ici, c'est de dire : Il y a du travail qui a été fait. On a besoin d'une réforme du régime forestier, il faut aller de l'avant et surtout...

Journaliste : ...

M. Paradis : Bien...

Journaliste : ...gouvernement en attente, là.

M. Paradis : Bien, on ne tient rien pour acquis...

Journaliste : ...

M. Paradis : ...et on va travailler fort... on va travailler fort pour que les Québécois nous accordent leur confiance. Mais si la réforme n'est pas...

Journaliste : ...

M. Paradis : Mais bien sûr, c'est exactement ce que je viens de dire, le Parti québécois va procéder.

Journaliste : ...à ce moment-là, vous allez prendre des consultations qui ont déjà été faites.

M. Paradis : Il y aura des consultations qui vont se continuer, mais on ne repartira pas à zéro. On va considérer ce qui a été dit, ce qui a été communiqué, parce qu'il ne faut pas que ce soit comme si le gouvernement... Puis c'est ça que les gens nous disent, c'est comme si le gouvernement n'avait pas écouté ou n'avait pas tenu compte de là où beaucoup de gens étaient d'accord : la décentralisation, la place des plus petits joueurs dans l'industrie, l'importance pour les Premières Nations de participer au processus. Tout ça, là, il y en a, là, il y en a des orientations et on peut bâtir... on peut bâtir là-dessus.

Journaliste : Avez-vous été rencontré par Simon Jolin-Barrette parce que vous dites : Il n'y a pas eu de consultation. Vous personnellement, avez-vous été rencontré?

M. Paradis : Oui. J'ai été rencontré par Simon Jolin-Barrette, mais ça, ce n'est pas une consultation. D'avoir une réunion où est ce qu'on échange, puis le gouvernement dit : Il va y avoir une constitution, c'est une discussion très générale, et je pense que la plupart des gens... je pense que la plupart des gens qui ont participé à ce processus-là ont le même sentiment. Il y a eu des discussions, mais ce ne sont pas des consultations.

Journaliste : Il vous a parlé de son projet ou il vous a demandé votre avis en général?

Journaliste : Monsieur... votre chef est allé à Masbourian dire que finalement on pourrait l'adopter, la constitution caquiste alors qu'il avait dit complètement l'inverse quelques jours avant.

M. Paradis : Non? Le projet de constitution, d'abord, on va le voir, il va être présenté aujourd'hui, on l'a appris et ce matin, on a eu la confirmation ce matin, les médias nous l'ont dit hier, mais le message demeure le même. Cette constitution, c'est une constitution caquiste fédéraliste qui ne changera rien aux problèmes fondamentaux que ce même gouvernement de la CAQ, lui-même, a constatés. Il a présenté un programme pour une réforme il y a très longtemps avant son élection en 2018, avec toute une série d'objectifs pour plus d'autonomie du Québec. C'est un échec monumental. Il y en a zéro qui a accompli, rien en sept ans, et aujourd'hui on continue sur cette voie-là, la voie de l'échec, la voie du trois... de la troisième voie, ça ne changera rien, c'est la Constitution canadienne qui va continuer à s'appliquer.

Journaliste : Donc, d'emblée, vous rejetez d'emblée le projet de constitution, vous n'appuierez jamais la constitution caquiste.

M. Paradis : Pour que le Québec se dote d'une constitution, il va falloir qu'il fasse le choix d'avoir un pays. La constitution, on va la lire, mais la constitution ne changera rien au régime fédéral. C'est... Ma réponse... ma réponse... ma réponse, c'est ça : Est-ce que les choses...

Journaliste : ...on va prendre des choses, hier, dedans. Ce matin, vous dites : On ne prendra rien. C'est ce que j'entends.

M. Paradis : On va la lire. Ce n'est pas qu'une constitution...

Journaliste : ...prendre des choses. Vous dites, ce matin, c'est la Constitution canadienne qui va s'appliquer. Donc, vous rejetez la constitution de la CAQ.

M. Paradis : Bien sûr. Soyons pragmatiques, là, on va parler des choses concrètes. La CAQ, qui n'a pas consulté puis qui ne fait pas le constat qu'une constitution ne changera rien aux problèmes fondamentaux, ça ne changera rien au fait qu'on envoie 90 milliards de nos impôts, puis que c'est le fédéral qui décide.

Journaliste : ...

M. Paradis : Laissez-moi terminer. Ça ne changera rien 19999 au fait que c'est maintenant... le poids démographique du Québec diminue, que l'immigration, c'est géré au fédéral, que l'économie est gérée au fédéral, ça ne changera rien à ça. Une Constitution va quand même être adoptée, à moins que ce soit encore de la frime du gouvernement. Donc, il va procéder, là. Il va procéder par projet de loi. C'est lui qui contrôle l'agenda. Il va y avoir une constitution. Alors, est-ce que tout... est-ce que tout ce qu'il y a dedans va être nuisible? Est-ce que ce ne sera pas bon? C'est ce que Paul St-Pierre Plamondon a dit. On va la regarder comme elle va être présentée aujourd'hui puis comme elle va probablement être adoptée, parce que le gouvernement de la CAQ va forcer son adoption. Ou alors c'est encore un exercice électoraliste qui vise uniquement à faire des communications.

Journaliste : ...un processus d'amendement dans une consultation et dans l'étude de projet de loi. Il y a un processus d'amendement. On peut faire des suggestions, améliorer, changer des choses, etc.

M. Paradis : On... Oui. On verra. On verra. Parce que là, actuellement, on ne l'a pas lu encore, ce projet de Constitution. Personne ne l'a vu. C'est un de ses problèmes. Mais il faut se poser... il faut que les Québécois se posent la véritable question : Est-ce que ça va changer par exemple quelque chose au fait que la Cour suprême du Canada a la possibilité de charcuter les lois du Québec? Actuellement, il y a un recours devant la Cour... la Cour suprême du Canada sur la loi 21. Est-ce que le projet de Constitution va changer quelque chose là-dessus? Non. Est-ce que le projet de constitution de la CAQ va changer quelque chose sur le fait qu'on n'a pas les pleins pouvoirs en immigration, alors qu'on discute de ça actuellement à l'Assemblée nationale? Non. Le gouvernement en a fait une question essentielle à la survie. Est-ce que ça va changer quelque chose à qui nomme les juges de la Cour suprême du Canada? Non. Est-ce que ça va changer quelque chose au fait que le gouvernement fédéral a maintenant le pouvoir, avec nos taxes, nos impôts, de faire des normes, de dépenser, de décider ce qui se passe dans les champs de compétence du Québec? Non. Ça ne changera absolument rien à la posture du Québec. On reste soumis au carcan fédéral. C'est ça, la réalité, et c'est... Il faut avoir l'honnêteté de le dire aux Québécois.

Journaliste : ...rejeter d'emblée une Constitution qui pourrait amener quand même l'affirmation nationale, qui pourrait amener, je ne sais pas, moi, la reconnaissance, dans un document, des chartes, de la laïcité, de... Il y a plein d'éléments, là, là-dedans, dans un document comme celui-là, qui peut être positif pour le Québec, là. Mais, parce qu'on reste à l'intérieur du Canada, il faut tout rejeter ça du revers de la main et dire : On n'en a pas besoin? Alors que, vous-mêmes, dans votre livre bleu, vous comptez adopter une Constitution provisoire. Alors...

M. Paradis : Alors oui, oui...

M. Boissonneault : ...important. L'aspect provisoire est primordial.

Journaliste : ...

M. Boissonneault : Bien, c'est parce que... si je peux juste ajouter...

Journaliste : ...quand même adopter une constitution si vous êtes... si vous êtes élus à la prochaine élection.

M. Boissonneault : Mais l'aspect transitoire est fondamental, parce que, le test, il est là. Vous avez entendu, hier, le ministre Sean Fraser sortir. Moi, je trouve ça... en fait, ça m'a interpelé, mais ça ne m'a pas surpris. On a encore là une représentation du gouvernement fédéral prédateur qui vient empiéter sur nos compétences, qui nous dit qu'un gouvernement comme le gouvernement du Québec utilise le dispositif de dérogation pour protéger sa spécificité et ses lois, le dernier mécanisme qui nous reste dans ce cadre constitutionnel là, canadien, puisqu'on parle de Constitution qui nous a été forcée en travers de la gorge en 82, bien, c'est déjà trop pour les provinces. Il est là le test. Moi, je... Moi, j'ai été... Puis, en même temps, je trouve, les masques tombent. Puis, quand on arrive avec un projet de constitution comme ça, qui a été lancé comme un cheveu sur la soupe, sans démarche, sans consultation... On parle d'un geste solennel. Vous, avez-vous vu une solennité, vous, dans ce qui s'est... dans ce qui a été annoncé par la CAQ? C'est une Constitution.

On parlait du régime forestier. Ça fait des années qu'ils travaillent là-dessus puis là ils disent : Ah non, on ne peut plus le faire, un an, ce n'est pas assez long. Ils veulent nous faire une Constitution en un an, puis, le régime forestier, ils n'ont pas été capables de faire depuis le début de... depuis le début de leur deuxième mandat. Alors, à un moment donné, il va falloir dire les choses telles qu'elles sont aussi, là. L'exercice est vicié.

Journaliste : ...c'est-tu un message envoyé en même temps?

M. Paradis : On a annoncé dès le début de la rentrée parlementaire que Paul St-Pierre Plamondon serait à la rencontre des Québécoises et des Québécois. Il est aujourd'hui à l'UQAC. Il donne une conférence à 200 étudiantes et étudiants qui l'attendent. C'est une information qui est connue depuis longtemps du gouvernement. Alors, posons-nous la question pourquoi c'est présenté aujourd'hui, alors que le gouvernement sait que...

Journaliste : ...fait exprès?

M. Paradis : C'est difficile de penser qu'il n'y a pas de lien entre l'un et l'autre. Parce que, si c'est un moment solennel, si c'est un moment historique... c'est ça que le premier ministre a dit, hier, «moment historique». Ah oui? Moment historique? On a été avisés de ça officiellement ce matin, ce matin. Imaginez, là, imaginez, on a...

Journaliste : ...

M. Paradis : Bien oui. C'était dans le feuilleton que ça s'en venait hier. Puis c'est les médias qui nous l'ont dit en premier. Si c'est solennel, comment ça se fait que ça n'a pas été annoncé avant? Comment ça se fait que les gens de la société civile, les partis d'opposition...

Journaliste : ...ça siège aujourd'hui...

M. Paradis : ...Si c'était un moment historique, si c'était un moment solennel, ça aurait été annoncé, on se serait entendus, minimalement, sur une date où ça devrait arriver. Ce n'est pas ça qui s'est passé. Ça en dit beaucoup sur ce que c'est, ce qui nous est présenté aujourd'hui. Ce n'est pas un moment historique, ce n'est pas un moment solennel. C'est encore la CAQ qui utilise des symboles à des fins électoralistes. C'est ça qui est en train de se passer aujourd'hui.

Journaliste : Qu'est-ce que vous avez dit à Simon Jolin-Barette quand vous l'avez rencontré?

M. Paradis : Je l'ai surtout beaucoup écouté parce que je voulais savoir qu'est-ce qu'il... bien, qu'est-ce qu'il prétendait faire, où est-ce qu'il allait aller avec son projet de constitution. On a eu des échanges très généraux sur l'impact d'une constitution, sur ce que c'est, le projet, mais on n'en a su à peu près rien. On n'en a su à peu près rien. Et on s'est dit, et on s'est dit qu'il y aurait un suivi à ces discussions-là, et la première chose qu'on sait, c'est qu'on présente le projet de constitution.

Journaliste : C'était quand, la rencontre?

M. Paradis : C'était au mois d'août.

Journaliste : Puis qu'est-ce que pensez de ce que M. Roberge envisage pour les demandeurs d'asile?

M. Boissonneault : Au Parti québécois, c'est très clair qu'on trouve que notre capacité d'accueil est dépassée. On trouve qu'il y a un nombre de résidents non permanents au Québec qui dépasse largement ce qu'on est capable d'offrir, qu'il y a une mauvaise répartition aussi au Canada des demandeurs d'asile. Il y a un système qui est brisé par le laxisme fédéral puis les mauvais choix de la CAQ. Cela dit, on ne laissera pas du monde mourir de faim au Québec. On ne laissera pas des enfants sans écoles, sans soins, sans ressources. Peu importe c'est quoi, le projet, peu importe le projet, quand les gens sont ici, on va s'en occuper. Mais là le système, par exemple... Cela dit, le système, c'est vrai que ça ne fonctionne pas. C'est vrai que le Québec fait plus que sa part pour accueillir les gens. Il y a des questions qu'on doit se poser.

Donc, pour nous, au Parti québécois, si on devait former le gouvernement l'année prochaine, ce serait d'utiliser toutes les ressources qu'on a, les ressources administratives, tout ce qu'on peut imposer au fédéral, tout ce qu'on peut faire pour s'assurer qu'il y ait un meilleur partage de ces ressources-là puis du fardeau que ça peut représenter pour une société d'accueil. Ça, on va tout faire, puis on est prêts à aller loin. Mais c'est sûr qu'on ne laissera pas des gens sans ressources sur le terrain.

Journaliste : Est-ce que c'est la bonne manière de mettre de la pression sur le fédéral? Est-ce qu'on comprend que c'est ça que le gouvernement veut faire? Est-ce que c'est la bonne manière pour réduire l'immigration temporaire au Québec?

M. Boissonneault : De priver les gens de ressources, des gens qui, souvent, passent à travers des tragédies, hein, si on parle en particulier des demandeurs d'asile, des gens qui ne l'ont pas eu facile, ce n'est certainement pas la bonne solution, de laisser ces gens-là sans ressources pour obtenir quelque chose du gouvernement fédéral, qui doit faire sa part. Puis là je veux le rappeler, là. Nous, on va faire ce qu'on doit faire, c'est notre intention, pour s'assurer qu'il y ait un meilleur partage de ces ressources-là, s'assurer qu'on a ce qu'on doit avoir d'Ottawa, parce qu'en ce moment ça ne fonctionne pas.

Journaliste : ...sur le discours majoritairement en anglais de M. Legault au Château Frontenac dimanche.

M. Paradis : Quelle occasion ratée! Quand on se dit nationaliste québécois, quand on dit qu'on a un combat à faire pour le rayonnement international de notre langue et de notre culture, ça commence par parler français quand on reçoit des dignitaires, des diplomates, des élus. D'ailleurs, dans le monde, on était ici, à Québec, dans notre capitale nationale, berceau de la langue française. Ici, c'est... Ce n'est absolument pas acceptable. Les services d'interprétation, je pense que tout le monde connaît ça ici, ça existe. Quand on participe à des conférences similaires, Dieu sait que ça m'est arrivé souvent, ailleurs dans le monde, les gens parlent leur langue, on fait appel aux services d'interprétation. Ce n'est pas acceptable.

Journaliste : C'est juste une petite question technique parce que... peut-être que vous êtes connaisseur en la matière, là. Mais, tu sais, s'il y a un gouvernement du Parti québécois... Parce que, là, ce que je comprends, vous n'êtes pas d'accord avec la façon de faire, vous allez voter contre, là, à cette... le dépôt de cette constitution québécoise. Est-ce que vous pourriez déchirer la constitution québécoise si vous êtes porté au pouvoir l'année prochaine? Pourriez-vous l'amender? Comment ça fonctionne?

M. Paradis : Ça, ça va dépendre beaucoup du contenu de ce qu'on va avoir devant nous aujourd'hui. On ne le sait pas, qu'est-ce que ça va dire, cette constitution, qu'est-ce que ça va contenir. Quelqu'un parlait, tout à l'heure, d'est ce qu'il va avoir une procédure d'amendement. On ne le sait pas, donc on ne peut pas se prononcer là-dessus, sur votre question, aujourd'hui. Mais c'est sûr que les faits demeurent, c'est une constitution caquiste qui nous est proposée, c'est une constitution fédéraliste. C'est drôle que Simon Jolin-Barrette, il ait insisté hier pour dire : Ce n'est pas une constitution fédéraliste. Mais, oui, c'est une constitution fédéraliste parce qu'elle s'inscrit dans la volonté de la CAQ de ne pas admettre la réalité, qu'il n'y en aura aucun, changements dans la Constitution canadienne, dans le fédéralisme canadien, qu'on est pris dans ce carcan-là. Puis, au lieu de dire la vérité aux Québécois, de conclure ce qui doit être conclu après sept ans de caquiste, d'échec monumental de la troisième voie, au lieu de conclure la vraie conclusion de dire : Bien, c'est l'indépendance du Québec que ça nous prend, on va continuer à essayer de faire croire aux Québécois avec une constitution que c'est bon pour le Québec. C'est ça, le problème fondamental.

Des voix : ...

Journaliste : ... là j'ai compris... il a dit qu'il allait s'absenter pour rencontrer les Québécois et... Est-ce que c'est une pratique qu'il veut poursuivre s'il devient premier ministre, d'être moins souvent à l'Assemblée nationale pour continuer de rencontrer les gens?

M. Paradis : Non. Bien, ça, on verra, là. On est... On n'est pas rendus là. On va continuer à travailler fort pour avoir la confiance des Québécois à la prochaine élection. Mais je peux...

Journaliste : ...

M. Paradis : Pardon?

Journaliste : ...confiance. M. Boissonneault qui dit tout à l'heure : Si on devait former le... Et vous, vous dites qu'on n'est pas rendus là parce qu'on verra. Vous ne répondez pas par excès de confiance pour 2026?

M. Paradis : Bien non, mais c'est... c'est... Je pense que les Québécois aiment le fait que le Parti québécois ne tient rien pour acquis, qu'il continue à travailler fort. Vous nous posez souvent la question sur les sondages, tout ça. On dit : Nous, on ne gouverne pas par les sondages, on va continuer à travailler fort pour mériter la confiance des Québécois. Et ça tombe bien, dans Jean-Talon, dans Terrebonne, dans d'Arthabaska, c'est ça que les citoyens du Québec nous ont dit. On nous dit : On aime votre façon de travailler. Donc, c'est sûr qu'on ne dira pas : C'est sûr et certain et qu'on va gagner, mais c'est : Voyez à quel point, oui, on est confiants et oui, on va travailler fort pour que ça arrive.

Journaliste : La prochaine fois, là, que le gouvernement dépose une pièce législative importante puis qu'il veut s'assurer que M. St-Pierre Plamondon soit là, est-ce qu'il faut qu'il envoie une lettre à combien de semaines d'avance par exemple?

M. Paradis : Il faut prendre... Il faut prendre la question à l'envers. Excusez-moi, là, mais si c'est un moment historique, un moment solennel, ça ne vaut même pas un coup de téléphone? Ça ne vaut même pas un texto, un courriel, un avis préalable? J'ai hâte de voir, moi, d'ailleurs, qui va être là aujourd'hui, qui a été invité de l'ensemble de la société civile québécoise. J'ai hâte de voir ça. Ce n'est tellement pas solennel et ce n'est tellement pas historique que c'est traité avec les mêmes stratégies caquistes, là, d'opacité, de ne pas dire les choses, de contacter les gens un petit peu à l'avance pour dire : Aïe! Regardez, ça s'en vient. Puis les petites vidéos avec des belles photos, là, au coucher du soleil, ça n'a aucun sens. C'est une... C'est une stratégie de communication qui est dans les intérêts électoralistes de la CAQ plutôt que dans les intérêts supérieurs du Québec. C'est ça qui est en train de se passer aujourd'hui.

Le Modérateur : ...en anglais.

Journaliste : Est-ce que c'est vous qui allez donner les répliques?

Journaliste : ...M. Paradis? Que votre chef ait décidé de s'absenter aujourd'hui, là... spécial, qu'on l'appelle, lui, pour s'assurer qu'il est présent? Ce n'était pas à lui de se dire : OK, tu sais, c'est au feuilleton mercredi, ça va probablement être déposé jeudi, peut-être que je peux remettre ma visite à l'UQAC?

M. Paradis : Aucune communication, aucun avertissement préalable, aucune stratégie transpartisane. C'est ça... C'est ça qui se passe actuellement. C'est...

Journaliste : ...

M. Paradis : Poser la question... Poser la question... Poser la question à la CAQ. Pourquoi ils ont... Pourquoi ils ont procédé comme ça, si c'est un moment solennel et historique?

Le Modérateur : On va passer en anglais...

Journaliste : ...vous lever après?

M. Paradis : Vous allez voir ça tout à l'heure.

Journaliste : How would you qualify the Québec constitution project?

M. Paradis : It's a useless exercise by the CAQ Government that refuses to come to terms with the fact that its constitutional strategy, the third way, is a total failure. No gain for Québec in the past seven years, no gain. And, instead of reaching the right conclusion, that only independence will bring more power to Québec to take its own decision, to continue to sell this third way to Quebeckers, that a constitution will change, it will not change anything to the functioning of the federation, where money and decision and power lies, in Ottawa, not in Québec.

Journaliste : But is it a federalist constitution for you?

M. Paradis : It is a federalist constitution. It is a caquist and federalist constitution because it accepts the current state of affairs, that we are sending 90 billion of our money to Ottawa and then Ottawa decides, in a context where we have 20% of the votes declining. And this decline has been a reality for decades and it will continue. So, this constitution will bring no new power to fight for the French language, to fight for our own views in laicity and in immigration. It will not change anything for Quebeckers.

Journaliste : Is this a historical day…

M. Paradis : No. It is not. No. It is not.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

M. Boissonneault : Thank you very much.

(Fin à 9 h 09)

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