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(Onze heures trente minutes)
M. Morin : Alors, bonjour!
Heureux de vous retrouver avec mon chef, M. Rodriguez, pour vous dire que
la semaine dernière on a eu le privilège d'aller en région à la Baie-James
visiter les Jamésiens. Être à l'écoute des régions, c'est une priorité pour
nous. Et on s'est rendu compte effectivement que chaque région a ses particularités
et que le mur-à-mur de la CAQ n'est pas souhaitable. Il est toujours préférable
de faire du sur mesure. On a visité des entreprises, on a parlé avec des élus.
Alors, ça a été une rencontre riche. Et, sans plus tarder, je cède maintenant
la parole à mon chef, M. Rodriguez.
M. Rodriguez (Pablo) : Merci
beaucoup, André. Bon matin, tout le monde. Content de vous voir. André y fait
référence à la tournée. Moi, comme engagement, j'avais pris un engagement, envers
les membres du parti, mais surtout envers les Québécois, d'aller à leur
rencontre, d'aller les voir partout à travers le Québec. Et la semaine
dernière, André, y a fait mention, on était à Chibougamau, on a rencontré des
décideurs politiques, économiques, des travailleurs, des entreprises. On était
à Chantiers Chibougamau, on était à Lebel-sur-Quévillon. Hier soir... hier,
pardon, toute la journée, en fait, j'étais dans le coin de Brome-Missisquoi
rencontrer des agriculteurs, rencontrer l'UPA, de la même manière qu'on a
rencontré des entreprises qui travaillent dans la haute technologie. Donc, on a...
on a tout ça chez nous, au Québec, dans nos régions. Mais ce qu'il y avait en
commun, que ce soit à Chibougamau, à Lebel-sur-Quévillon, à Brome, à
Cowansville, où que ce soit, c'est que les gens en ont assez, assez du manque
de respect de la CAQ envers les régions, assez de cette politique de mur à mur
qui ne correspond pas aux besoins spécifiques de chacune de ces régions, et qu'il
est temps de passer à autre chose.
Alors, les gens nous ont parlé d'entreprises,
de PME, de développement économique, de tarifs. Ils nous ont parlé de santé, d'éducation.
Mais il y a une chose qu'ils ne nous ont pas parlé, c'est de référendum. Il n'y
a personne, personne, personne qui nous a parlé de référendum. Et j'aurais un
message pour M. St-Pierre Plamondon. Puis j'ai lu ses commentaires ce
matin et je vais le citer, là, il dit ici : «Il y en a qui préfèrent se
laisser mourir — en parlant de Québécois qui ne veulent pas de
référendums». Ce n'est pas parce qu'on ne veut pas de référendums qu'on peut se
laisser mourir comme Québécois. Les Québécois, on est un peuple fier, on est un
peuple déterminé, on est un peuple qui se tient debout. Et ce n'est pas parce
qu'on n'est pas d'accord sur la tenue d'un référendum qu'on est moins Québécois
que vous. En aucun cas. Et il rajoute : «Quand est-ce qu'on va prendre nos
responsabilités?» On les prend tous les jours comme Québécois, nos
responsabilités. Les parents, lorsqu'ils vont reconduire les enfants à l'école
pour se rendre au travail, ils prennent leurs responsabilités. Les professeurs
qui enseignent prennent leurs responsabilités. Nos entrepreneurs qui
investissent pour faire croître l'économie prennent leurs responsabilités. Les
travailleurs qui vont à l'usine prennent leurs responsabilités. Les politiciens
qui se battent pour une meilleure société avec une économie plus forte, avec un
système de santé résilient et un système d'éducation digne de ce nom prennent
leurs responsabilités. Alors, encore une fois, ce n'est pas parce qu'on n'est
pas d'accord sur la tenue d'un référendum qu'on n'est pas... qu'on n'est pas
aussi Québécois que vous. Ce n'est pas à M. Plamondon, au Parti québécois,
de définir qui est un Québécois qui se tient debout ou non, qui prend ses
responsabilités ou non. Il nous dit aussi d'agir en adulte. On agit en adulte tous
les jours. Vous agissez en adulte. On agit en adulte. On peut être très bien
être Québécois, fier d'être Québécois, et dire non à un référendum. On l'a fait
dans le passé et on a continué de croître comme société. On a continué à se
tenir debout comme Québécois. On a continué à développer notre économie, nos
programmes sociaux. Alors, un non, c'est aussi profondément Québécois. Merci.
Journaliste : Donc, quand Paul
St-Pierre Plamondon tient ces propos-là, donc vous avez l'impression qu'il
traite tous les fédéralistes d'irresponsables?
M. Rodriguez (Pablo) : Je
pense qu'il manque de respect envers les Québécois.
Journaliste : Mais il dit
qu'il n'a a pas de paix sociale possible sans un Québec indépendant, que le
modèle canadien menace la paix sociale.
M. Rodriguez (Pablo) : Il a
dit exactement, mais moi, je dirais qu'à l'inverse, un référendum est quelque
chose qui amène de l'instabilité. On l'a vécu dans le passé. Un référendum,
indépendamment du résultat, par définition, amène de l'instabilité. Qu'est-ce
que le secteur économique a besoin? Qu'est-ce que nos entreprises ont besoin?
Stabilité, prédictibilité, être capables de prévoir, être capables de savoir où
on s'en va. Un référendum, c'est tout sauf de la stabilité.
Journaliste : Il dit aussi,
M. St-Pierre Plamondon : Le régime fédéral est un régime illégitime, il
est né d'une loi britannique purement coloniale en 1867, sans le consentement
démocratique des Québécois. Êtes-vous d'accord avec ça?
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
on... on vit dans le système. Ils font appel au système. Par exemple, la CAQ et
le PQ l'a fait dans le... dans le passé, de faire appel à l'article 33.
Ils font appel à la Constitution canadienne, qu'on n'a pas signée,
malheureusement pas signée. Parce qu'il... je veux... je veux qu'on la signe un
jour aussi.
Journaliste : ...c'est donc
illégitime comme système?
M. Rodriguez (Pablo) : On
est... On fonctionne dans un système qui est légitime. On y prend part, on y
participe, dans ce système-là. On fait appel très souvent aux outils fournis
par ce système-là. On bénéficie, sur le plan économique, de faire partie de ce
système, de faire partie des traités de libre-échange. Dites-vous que, peu
importe l'accord de libre-échange qui fut signé par le Canada, il n'y a aucune
clause qui permet l'accession automatique à une entité qui se sépare au traité
de libre-échange. Donc, quiconque se sépare, qui fait partie de ce traité-là,
devra renégocier, aller négocier avec Trump demain matin.
Des voix : ...
Journaliste : Vous venez de
dire que vous seriez prêt à signer la Constitution canadienne. Tous les
premiers ministres au Québec n'ont jamais voulu la signer. Vous, pourquoi vous
voulez la signer?
M. Rodriguez (Pablo) : Non,
non. On veut la signer, un jour, à certaines conditions. Ça, c'est
évidemment...
Journaliste : ...c'est parce
que là, vous avez juste lancé ça comme ça, là. Expliquez-vous, là.
M. Rodriguez (Pablo) : Parce
qu'à l'époque le Québec a voulu la signer, à l'époque de Meech. Et, moi, un
jour, je voudrais qu'on la signe, également, qu'on...
Des voix : ...
M. Rodriguez (Pablo) : Lorsque...
Lorsque...
Journaliste : ...entamerait des
démarches pour que le Québec signe la Constitution?
M. Rodriguez (Pablo) : Lorsque
les conditions seront réunies, puis lorsque... Puis on va avoir éventuellement
aussi des propositions. Mais je ne pense pas que... je ne pense pas que ce soit
la priorité aujourd'hui, au moment où on se parle...
Journaliste : ...
M. Rodriguez (Pablo) : Oui.
Mais la réponse aussi. La réponse aussi. Puis je vais vous écouter par la
suite.
Journaliste : ...constitution
dans un premier mandat?
M. Rodriguez (Pablo) : Lorsqu'un
jour... je ne vous dis pas dans le premier mandat, je vous dis un jour, lorsque
les demandes du Québec sont acceptées, oui. Mais est-ce qu'aujourd'hui on doit
passer notre temps à négocier une constitution ou s'occuper de nos aînés qui
ont de la misère à arriver, un système de santé qui tient avec de la broche et
un déficit de 14 milliards? La priorité...
Journaliste : ...je veux
dire, on la signera... à ce compte-là, on ne la signera jamais, la
constitution. Ce ne sera jamais une priorité.
M. Rodriguez (Pablo) : Mais
elle s'applique, la Constitution. Encore une fois, les différents partis
politiques, ils y ont fait appel, ils y ont fait référence. Ça... Ça, c'est un
fait. Et, ce qui amène cette instabilité-là, ce n'est pas l'appartenance au
Canada, on connaît le Canada, on sait dans quoi on est, là, c'est le fait de
vouloir se séparer du Canada. Et d'avoir un gouvernement... Moi, je vais tout
faire pour que ça n'arrive pas. Et je suis optimiste de gagner la prochaine
élection et de travailler sur l'économie.
Des voix : ...
M. Rodriguez (Pablo) : Mais
si jamais, si jamais vous aviez un gouvernement autre qui... un gouvernement du
Parti québécois, qu'est-ce qu'ils vont faire, la première, deuxième année,
jusqu'à tant qu'ils tiennent un référendum? Préparer le référendum au lieu de
s'occuper de nos enfants, au lieu de s'occuper du déficit, au lieu de s'occuper
de nos problèmes de santé, de nos CPE et de nos ressources naturelles. Ça va
être ça, l'objectif.
Journaliste : Pourquoi c'est
important de signer la constitution?
M. Rodriguez (Pablo) : C'est
parce que c'est... c'est important parce qu'on fait partie du Canada. Et je
pense que c'est un souhait des Québécois un jour de le faire. Mais, encore une
fois, ce n'est pas une priorité au moment... au moment où on se parle.
Des voix : ...
Journaliste : Est-ce que la
constitution actuelle est désavantageuse pour le Québec?
M. Rodriguez (Pablo) : Non.
La... Ce que l'on fait, nous, dépend très souvent de ce que l'on fait comme
gouvernement, de notre capacité de négocier et également aussi...
Journaliste : ...
M. Rodriguez (Pablo) : Non.
Le gouvernement du Québec a le pouvoir, la capacité de signer des ententes. Par
exemple, on a signé des ententes sur la main-d'oeuvre, on a signé une entente
sur l'immigration. Cette entente-là favorise largement le Québec. Demandez à
quelques... et je l'ai déjà fait par... en passant, là, à toute autre province
du Canada si elle voudrait avoir la même entente que le Québec sur
l'immigration, tout le monde voudrait l'avoir. On a la meilleure entente
possible.
Journaliste : ...votre
prédécesseur, Philippe Couillard, je me rappelle nous avait dit qu'il voulait
entamer des démarches pour, un jour, signer la Constitution, il avait dit
exactement ça, puis il avait renoncé, finalement, parce qu'il s'était rendu
compte que d'ouvrir les discussions constitutionnelles avec le fédéral ne
pouvait qu'affaiblir le Québec. C'est ça qu'il avait dit. Vous n'êtes pas d'accord
avec lui?
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
je pense que c'est un référendum qui affaiblit le Québec, c'est un
référendum... l'instabilité, l'insécurité... Le fait qu'on ne se concentre pas
sur l'économie vient affaiblir le Québec. Mais...
Journaliste : Oui, mais juste
de rouvrir la discussion sur la Constitution, juste ça...
M. Rodriguez (Pablo) : Vous
ouvrez la Constitution si vous arrivez là avec une chance raisonnable d'arriver
à une entente. Mais ce n'est pas... on ne doit pas être obnubilé par ça, ce
n'est pas... ce n'est pas une priorité. Un jour...
Journaliste : ...que le
Québec signe la Constitution, mais là, tout de suite après, vous nous
dites : Mais la Constitution canadienne, que le Québec n'a pas signé en ce
moment, elle sert bien au Québec. Alors, pourquoi vous voulez qu'on la signe un
jour?
M. Rodriguez (Pablo) : Parce
qu'il y a une symbolique qui est importante à l'intérieur de ça. Mais...
Journaliste
: ...
M. Rodriguez (Pablo) : Attendez
une seconde. Il y a une symbolique qui est importante, mais on fonctionne dans
le cadre canadien. Encore une fois, les différents partis, que ce soient
souverainistes ou fédéralistes, font appel à cette Constitution-là.
Journaliste : Dans le sondage
Léger...
Journaliste
:
...attends, je veux juste... Si elle est avantageuse, cette Constitution-là,
pour le Québec, actuellement, pourquoi ne pas tout simplement la signer sans la
modifier?
M. Rodriguez (Pablo) : Non,
mais la Constitution sera signée lorsqu'on arrivera à une entente sur les
conditions du Québec, puis c'est ce qui sera sur la table... sur la table...
Journaliste
:
...quelles sont les conditions que vous mettriez là-dedans?
M. Rodriguez (Pablo) : Évidemment,
vous avez Meech, vous avez Meech Plus, puis on verra à ce moment-là. Mais on ne
peut pas... on n'a pas le loisir, aujourd'hui, de passer notre temps à
redéfinir la Constitution puis à retravailler sur ça alors que vous avez un
système de santé — vous le savez, là, vous le savez très bien, vous
vivez dans la même société que nous autres — qui tient avec de la
broche. Vous avez un déficit de 14 milliards. Vous avez un manque de
productivité au niveau de nos... au niveau...
Journaliste
: ...
M. Rodriguez (Pablo) : Non...
Journaliste : ...là. Bien,
Meech, c'est Meech ou c'est Meech Plus? C'est quoi, vos cinq conditions, ou vos
six conditions, ou vos 10 conditions?
M. Rodriguez (Pablo) : Non,
non, bien, ça, c'est des... ça, ce sera une position du Parti libéral du
Québec, avec le temps.
Journaliste : La position
traditionnelle du Parti libéral, c'est quoi?
M. Rodriguez (Pablo) : Ce
sera une position qui sera définie par le Parti libéral.
Journaliste : À l'occasion du
30e anniversaire du référendum, Léger a questionné les Québécois et leur a
demandé : Si vous aviez à choisir entre les deux options suivantes,
laquelle choisiriez-vous? Il y a 55 % des répondants qui ont dit qu'ils
aimeraient que le Québec signe la Constitution canadienne de 1982, et... une
des 10 provinces canadiennes, versus 27 % qui veulent que le Québec
devienne un pays. Est-ce que ça, ça vous conforte dans votre position de dire
aujourd'hui : J'aimerais ça qu'un jour on signe la Constitution?
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
je pense qu'on voit qu'il y a un attachement des Québécois au Canada, puis je
pense que c'est tout à fait normal. Moi, je suis Québécois, Québécois avant
tout. Si on me demande ce que je suis, je suis Québécois plus que tout, mais
également Canadien, et il y a des avantages certains à faire partie du Canada.
Je pense que les Québécois le réalisent également.
Journaliste : Et 55 %
des gens qui disent : On aimerait ça signer la Constitution, est-ce que ça
vous conforte dans la position que vous venez de nous présenter, qui est de
dire : Il faudrait signer ça...
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
ce n'est pas une question de... Je ne cherche pas le réconfort et
l'approbation. Ce que je dis, c'est qu'éventuellement un jour, il faudra y
arriver. Mais, pour l'instant, ce n'est vraiment pas une priorité.
Journaliste : Les Québécois
sont d'accord pour... le Collège des médecins...
Journaliste
: ...
M. Rodriguez (Pablo) :
Attendez...
Journaliste
: ...une
grosse contestation.Le vote de blâme à l'endroit du docteur... du Dr
Gaudreault, là, le président du Collège des médecins, de la moitié de la
diplomation l'année prochaine, ça n'aura pas lieu pour les médecins. Vous
pensez quoi, de ce mouvement-là? Est-ce que ça va loin, là, M. Rodriguez?
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
le problème, c'est que... C'est que tout ça a été créé par... par la CAQ, par
le gouvernement de la CAQ. Moi, j'ai participé souvent à des négociations
collectives à certains moments de ma carrière et les ententes doivent se
prendre autour de la table de négociation, de bonne foi. Vous ne pitchez pas un
projet de loi en plein milieu qui vient déstabiliser tout ça. Donc, la CAQ,
depuis le début de son mandat, pointe du doigt à peu près tout le monde sans
jamais prendre de responsabilités. Là, ils ont... Là, il est temps que ce soit
puis qu'ils négocient.
Journaliste : ...Dubé dit que
les médecins ont à cœur leurs propres intérêts au détriment de celui de la
population à l'heure actuelle. Est-ce que les médecins ont à cœur l'intérêt de
la population, selon vous, dans ce conflit-là?
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
moi, je ne suis pas là... je ne suis pas là pour défendre les médecins. Moi, je
vous dirais que moi, j'ai à cœur les patients, mais aussi les étudiants qui
sont pris dans un... dans un piège. Et là vous avez les patients qui risquent
de payer le prix, et les étudiants, dont on voit un grand nombre, ne pourront
pas terminer dans le délai raisonnable, ce qui veut dire qu'il y aura un manque
à un moment donné de médecins supplémentaires. Donc, à terme, encore une fois,
le patient qui paie le prix. Et ça... et ça...
Journaliste
: ...
M. Rodriguez (Pablo) : Et ça,
ça, c'est un projet.
Journaliste : ...moyens de
pression? Ça prend-tu une loi spéciale?
M. Rodriguez (Pablo) : Moi, je
pense que... Bien, moi, je pense qu'ils doivent s'asseoir, tout le monde doit
s'asseoir.
Journaliste : ...un sondage
de La Presse ce matin qui montre qu'il y a plusieurs enjeux mis de l'avant par
le gouvernement Legault, aussi le Parti québécois, là, sur la prière de rue et
le port des signes religieux, qui sont populaires ou très populaires. Donc,
qu'est-ce que ça vous dit, ça? Est-ce que vous vous retrouvez du mauvais côté
ou?
M. Rodriguez (Pablo) : Mais
le même sondage nous dit que ce n'est absolument pas une priorité aussi. Je
veux dire, les prières de rue, à moins que je me trompe, là, je ne m'enfarge
pas souvent là-dedans, là. Et les municipalités ont tous les pouvoirs pour le
faire. S'il y a quelqu'un qui veut tenir, faire une prière dans la rue, il faut
qu'il demande de permis. Si tu n'as pas de permis, bien, tu n'en fais pas, de
prière dans la rue. Puis, si t'as un permis puis que tu ne respectes pas ton
permis, bien, tu mets fin à ta prière dans la rue. Les municipalités ont le
pouvoir de régler ça, alors qu'ils aient le courage politique de le faire.
Journaliste : ...qu'est-ce
que vous avez pensé du sondage ce matin sur la violence à l'école, la violence
subie par le personnel de soutien scolaire? Est-ce que... Qu'est-ce qu'on peut
faire...
M. Rodriguez (Pablo) : C'est
dramatique. C'est dramatique.
Journaliste : Qu'est-ce qu'on
peut faire de plus pour protéger ce personnel scolaire là?
M. Rodriguez (Pablo) : C'est
dramatique. Je pense qu'il y a un travail à faire à tout point de vue,
notamment au niveau des parents à la maison. Il ne faut jamais
déresponsabiliser les parents. Les réseaux sociaux qui... qui véhiculent
énormément, aussi, de violence de tout type à l'égard de tout type... des
institutions et tout. Donc, on doit être là pour appuyer le personnel, on doit
être là pour pouvoir leur offrir les services de soutien, mais il faut que les
parents puissent avoir un dialogue avec les enfants, parce que ça ne peut pas
continuer.
Journaliste : Est-ce que ça
prend plus de moyens, plus de sensibilisation? C'est... La solution est...
M. Rodriguez (Pablo) : Je
dirais, là, un mélange... un mélange de tout. La sensibilisation est
importante. Mais on dit souvent : Bien, qu'est-ce qu'on doit faire de plus
à l'école? Et il y a très certainement des choses qu'on peut faire de plus à
l'école, mais moi, je pense, étant moi-même parent, qu'on peut faire plus à la
maison.
Journaliste : ...du Québec,
là, est-ce que vous avez constaté qu'il y a... que les soins de santé qui sont
offerts en anglais, par exemple à Montréal et à Québec, font défaut? Parce
qu'on voit que le gouvernement fédéral, là, a injecté une somme de
52 millions de dollars. Il y en a qui accusent le fédéral
d'ingérence. Je ne sais pas comment vous, vous voyez ça.
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
le fédéral agit en fonction de la Loi sur les langues officielles. C'est sa
responsabilité de le faire, comme il le fait au niveau des francophones hors
Québec il l'a fait dans les différents hôpitaux à travers les différentes
provinces. Moi, j'ai eu l'occasion de voir ce qui se fait au niveau... ce qui
se fait au niveau du français ailleurs, ce qui se fait bien et ce qui fait
moins bien aussi, les carences, et le fédéral joue son rôle à travers la Loi
sur les langues officielles.
Journaliste : ...là?
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
il joue son rôle, à travers les langues officielles. Est-ce que... Est-ce qu'on
dirait : Non, le fédéral ne devrait pas intervenir pour aider les
francophones hors Québec? Je ne suis pas d'accord.
Journaliste : ...quand même
le secteur de la... des soins de... la question des soins de santé.
M. Rodriguez (Pablo) : Oui,
oui, mais... Bien oui. Mais, à travers sa langue, sur les langues officielles.
Un moment donné, là, je veux dire, il faut... regarde, on parle de Québécois,
là. On parle de Québécois anglophones, là, comme on parle de Canadiens
francophones. Donc, un moment donné...
Journaliste : ...l'aval du
Parti libéral du Québec?
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
moi, ce que je vous dis, c'est que, si le fédéral est dans son champ de
compétence d'agir au niveau de la langue, des lois officielles, il a le droit
de le faire.
Journaliste : ...vous pensez,
là? Il y a eu... Radio-Canada a fait un décompte des discours de Mark Carney,
il parle en français juste 14 % du temps. Ça vous choque-tu, ça?
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
il pourrait... il pourrait parler un peu plus. Je sais qu'il parle bien, M.
Carney, le français. Je ne le connais pas bien moi, personnellement, mais je
l'ai entendu parler français. Il parle bien. Moi, je...
Journaliste : ...pour lui
passer le mot qu'il parle plus en français?
M. Rodriguez (Pablo) : J'ai
déjà parlé... J'ai déjà passé un message, à un moment donné, oui.
Journaliste : Mais, là-dessus
précisément, ou...
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
sur l'importance du français. Mais, ça, moi, je me... j'ai toujours utilisé le
français, toujours, toujours, toujours. Sans... Sans révéler aucun...
Journaliste : ...
M. Rodriguez (Pablo) : Je
vais vous donner un exemple. Sans révéler aucun message secret du cabinet, là,
je ne vous parlerai pas de contenu, mais au cabinet, je parlais tout le temps
en français, tout le temps, tout le temps, tout le temps en français. Et...
Journaliste : ...vous lui
avez passé le message de... qu'il devrait plus parler français?
M. Rodriguez (Pablo) : Ah!
non, non. Mais, quand je parle à des collègues, des fois, je dis : «Guys»,
le français, c'est important.
Journaliste : ...allez-vous
faire de l'obstruction?
M. Rodriguez (Pablo) : Non.
Journaliste : ...contre son
dépôt?
M. Rodriguez (Pablo) : C'est...
Le projet de loi, c'est un manifeste politique, ce n'est pas une constitution.
C'est un manifeste politique. C'est un projet de loi qui n'a pas eu de
consultation large. On dit : C'est un projet pour le peuple, mais c'est
sans le peuple, hein? Un projet pour le peuple, sans consultation du peuple.
Journaliste : ...votre
chemise de bord?
M. Rodriguez (Pablo) : Clairement,
clairement... Attendez un peu. Clairement un manifeste politique qui n'a pas
tenu compte non plus des consultations auprès de nos premières... Premières
Nations et qui... et qui dépose un projet de loi... et qui dépose un projet de
loi, donc il devient partisan. Après avoir été élu, là, la première fois que
j'ai été élu, c'est en 2004, là. Quand vous déposez un projet de loi dans une
assemblée politique, ça devient partisan. Ce qu'il aurait dû faire... c'est
avant. C'était de consulter la population. Ils ne l'ont pas fait.
Nous, par respect pour des Québécois qui
vont se déplacer et qui vont venir ici, on va les écouter. Évidemment qu'André
va lire, il lit tout... il les lit tous de façon studieuse, et c'est une mine,
c'est... c'est sans fin, c'est-à-dire de... On est privilégiés d'avoir André.
Ses connaissances, non seulement dans ce dossier-là, mais dans tous les
dossiers qu'il pilote, il prend le temps de lire. Il va lire les mémoires.
Lorsque ces Québécois-là vont venir ici, on va les écouter, par respect pour
eux. C'est-à-dire qu'on va se comporter comme l'adulte dans la pièce. On ne
fera pas d'obstruction systématique comme Québec solidaire. On va agir comme un
adulte responsable et respectueux des... personnes qui viennent mais ça ne
donne pas plus de légitimité à un projet qui a été rédigé par un ministre puis
sa gang plutôt que par un comité d'experts, suivant une consultation large.
Journaliste : M. Rodriguez,
vous vous rappelez que la commission... avait proposé un projet de constitution
du Québec. Vous l'avez rejeté?
M. Rodriguez (Pablo) : Non,
pas du tout. On l'a accepté.
Journaliste : OK, donc vous
allez vers une constitution du Québec. Puis vous vous rappelez aussi qu'à ce
moment-là les libéraux avaient dit : Ce projet-là, ce n'est pas une
manière détournée d'amener les Québécois à signer un jour la Constitution
canadienne. Vous rappelez-vous de ça?
M. Rodriguez (Pablo) : Non,
ça n'a aucun rapport entre les deux, là. La position du Parti libéral du
Québec, c'est de se doter de notre constitution, mais ce ne sera pas une
constitution libérale comme c'est une concession caquiste, ça va être une
constitution qui émane du Parti libéral, qui va aller à la rencontre des
Québécois, des Premières Nations, de la minorité anglophone, des experts, qui
va amener... qui va amener ça...
Journaliste : ...comme une
manière de renoncer à l'idée de signer un jour la...
M. Rodriguez (Pablo) : Je veux
juste terminer, deux secondes. On va donner...
Journaliste
: ...
M. Rodriguez (Pablo) : Je vais
y répondre après, là. On va donner le résultat de ces réflexions-là à un groupe
d'experts qui, lui, va le rédiger de façon non partisane et le soumettre par la
suite à l'Assemblée nationale. Aujourd'hui, vous avez un projet partisan rédigé
par un ministre et ses amis qui va faire l'objet de débats partisans, puis le
prochain gouvernement va arriver, puis va le changer, puis l'autre d'après va
le changer. Ce n'est pas ça qu'on attendait d'un projet de constitution. Et un
projet de constitution québécoise n'a rien à voir, on ne remplace pas la Constitution
canadienne.
Journaliste : Mais ce n'est
pas ça, ma question, c'est que votre parti, là, avec son projet de constitution
du Québec, il renonçait à l'idée, comme a dit Véronique, qu'avait mis de
l'avant M. Couillard avec M. Fournier, de signer un jour la Constitution
canadienne. Donc là, nous, ce que... vous, ce que vous nous dites, c'est que
cette position-là a changé. Est-ce que, maintenant, le PLQ aspire à signer un
jour la Constitution canadienne?
M. Rodriguez (Pablo) : Un
jour, un jour, je l'espère. Encore une fois, un jour, je l'espère, qu'on va
signer la Constitution, mais pas à n'importe quelles conditions. Bien oui, mais
on va avoir des conditions...
Journaliste : ...conditions
historiques du Parti libéral... ça m'échappe, pouvez-vous me rappelez c'est
quoi, les positions historiques du Parti libéral pour signer une constitution?
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
ça dépend. Ça dépend des demandes. Au niveau de Meech, c'était au niveau des
juges, au niveau du droit de veto, il y avait les cinq conditions
traditionnelles du Parti libéral du Québec. On n'ira pas en deçà.
Journaliste
: ...
M. Rodriguez (Pablo) : Oui, il
y a des conditions qui restent, bien... oui, absolument, mais on va aller
par-dessus, mais ce qu'on doit faire, également, c'est d'avoir une consultation
large, puis on y arrivera, à terme, mais aujourd'hui, au moment où on se parle,
au moment où on se parle, là, là, l'économie ne va pas bien, là, nos PME ne
vont pas bien. On est pris dans des scandales du... du gouvernement. Le système
de santé tient avec de la broche. Vous le savez, là, ce n'est pas un spin, vous
le savez très bien. On a eu une rentrée chaotique. Il y a de l'insécurité au
niveau des profs. Vous avez un décrochage scolaire énorme, pas juste des
élèves, mais de nos enseignants, également, aussi. Alors, c'est à ça qu'un
gouvernement libéral va s'attaquer et puis, si un jour on a... les conditions
sont réunies, tant mieux, si on peut signer la Constitution.
Journaliste : ...pour signer
la Constitution, au Québec?
M. Rodriguez (Pablo) : Non,
ça va prendre des négociations comme vous les connaissez, les conditions de
négociation. On l'a vu dans le passé, à ce moment-là, mais il faut arrêter...
il faut arrêter cette obnubilation-là de référendum. Il y a un parti qui veut
un référendum, puis qui n'est pas content qu'on s'oppose à son référendum, puis
qui vous dit : Vous êtes... soit vous n'êtes pas un adulte soit vous
n'avez rien compris, alors qu'on peut être Québécois, fier Québécois, fier de
l'être et s'opposer à un référendum parce qu'on n'en a pas besoin.
Le Modérateur
: En anglais.
Journaliste :
There's a pole this morning that show
61% of Quebeckers are in favor
of banning prayers in the streets and 56 % favor banning religious symbols
in the CPE. So, the Government's secularism positions seems to have support. What do you think of
that?
M. Rodriguez (Pablo) : Well, I mean, we spoke before about prayers in the street. The
cities and municipalities, they have all the regulation required to deal with
this. You need a permit to be able to do it. If you don't have your permit, you
can't. Or if you have your permit and you don't respect it, then you can't. So,
there's no need, I don't think that it's such an issue.
And even the author of
the report said that it's not something that... it's a big problem, it's more
something that the CAQ thinks they can score points on. But if you look, in
terms of priorities, I don't know, I think it's around 3%, 4%, something like
that, for Quebeckers. Quebeckers want
to talk about jobs, they want to talk about our businesses, they want to talk
about exportations to the United States, getting rid of
the tariffs, they want to speak about health, they want to speak about education.
Journaliste :
And there was a... there have been so
many polls in the last few days, but there's another poll talking about... Quebeckers are not interested in another
referendum. But this morning PSPP was saying that the Canadian model actually
represents a threat to social peace. What do you think of that?
M. Rodriguez
(Pablo) :
Well,
I think that a referendum is more of a threat to social peace, a referendum
brings a lot of instability. And what I say to M. St-Pierre Plamondon is that
it is not because we don't want a referendum that we're less of a Quebecker than you are. We're as much a Quebecker than you, we simply don't think
that we need to separate.
Journaliste :
What do you think of the STM going back
on strike in the month of November?
M. Rodriguez
(Pablo) :
I
mean, it's the users that pay the price. I'll have to sit down at the table and
negotiate something. I've had the opportunity in the past many times to be
around the table and negotiate on behalf of a government, and I think that's
the only place where you can get a deal.
Journaliste :
With that poll, do you worry about
being on... that your party's on the wrong side of the religious symbols
debate?
M.
Rodriguez (Pablo) :
We're on the right side of the priorities. If you look at the same
poll and if you look in terms of priorities, where are those priorities for Quebeckers? And maybe one of you has the
numbers, but it's probably around 3%, 4%, 5%. No more than that. Priorities
are, you know, the economy, the education system and health, and that's what we
want to discuss. There's one party that wants to discuss the referendum, that
want to separate this, that's the Parti québécois. Do I want to speak about a referendum? No. Why do I have to do
this? Because that's what they're pushing, that's what they're talking about,
but I want to talk about jobs, I want to talk about economic growth, I want to
talk about health, I want to talk about education.
Journaliste
: ...en 1992, il y a
eu un référendum.
M.
Rodriguez (Pablo) : ...
Journaliste
:
Oui. Pourquoi ce n'est plus nécessaire s'il y a des modifications à la
constitution, qu'elle soit réalisée par un référendum?
M.
Rodriguez (Pablo) : Bien, écoutez, c'est une technicalité, ça pourrait
l'être, ça pourrait ne pas l'être, mais je ne sais pas pourquoi... Je veux
dire, moi, je vous dis, là, que, si, à un moment donné, on a les conditions qui
sont réunies, bien, à ce moment-là, on va explorer la possibilité de le faire
puis tant mieux si on est capable de signer la constitution, mais on est
capable de fonctionner sans ça. Le Québec l'a fait, le Québec s'est développé
sur le plan économique, sur le plan social. On s'est développé, on a développé
notre système de santé, on a eu des réussites. Actuellement, il y a des choses
qui vont mal, des choses qui sont difficiles à cause la CAQ. Mais moi, ce que
je dis aux Québécois : Quand les choses vont mal, on change de
gouvernement, pas de pays.
Journaliste
:
Qu'est-ce que seraient les conditions gagnantes, selon vous, pour en arriver à
ça?
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
on verra à ce moment-là.
(Fin à 11 h 57)