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(Onze heures cinq minutes)
Mme Ghazal : Alors, bonjour,
tout le monde. Heureuse de vous retrouver cette semaine. Comme vous le savez, à
Québec Solidaire, on est déterminés plus que jamais à bloquer la constitution
de la CAQ. C'est pour ça que tous mes collègues ici du caucus sont avec nous.
Pourquoi? Tout d'abord, on est un parti indépendantiste depuis notre fondation.
On n'a pas besoin d'une constitution, d'une province, mais ce qu'on a besoin, c'est
d'une constitution d'un Québec indépendant. Mais on a décidé d'aller encore
plus loin que juste de voter contre cette constitution de Simon Jolin-Barrette
et François Legault, on a décidé de la bloquer et de mettre tous nos efforts,
tous les moyens qu'on possède comme parti d'opposition pour que cette
constitution de la CAQ ne voie jamais le jour, pour qu'elle ne soit pas
adoptée.
Pourquoi est-ce qu'on a décidé d'aller
aussi loin? C'est parce qu'adopter une constitution, normalement, ça aurait dû
être un moment historique pour les Québécois et Québécoises, mais ce moment,
malheureusement, a été gâché par la CAQ pour des intérêts bassement
électoralistes. Moi, je suis convaincu que les Québécois méritent mieux, ils
méritent une constitution écrite par et pour le peuple, parce que la
constitution, ce n'est pas juste une loi banale, là, comme n'importe quel autre
projet de loi que le gouvernement dépose comme ça, un bon matin, la
constitution, ça doit être un acte fondateur, un moment rassembleur et surtout,
surtout, un geste foncièrement démocratique. N'importe qui, je vous le dis, là,
n'importe qui qui croit en la démocratie voudrait que cette constitution-là de
la CAQ ne voie jamais le jour. C'est pour ça d'ailleurs que j'ai interpelé les
chefs du Parti québécois et du Parti libéral pour leur demander de faire front
commun avec nous, pour bloquer cette constitution, pour qu'elle ne soit jamais
adoptée parce que c'est notre responsabilité, comme élus, de protéger notre
démocratie.
M. Cliche-Rivard : Par
ailleurs, juste en terminant, merci, on va prendre vos questions, mais aujourd'hui
on demande le strict minimum à Simon Jolin-Barrette et à la CAQ, on dépose une
motion aujourd'hui pour leur demander de s'engager au minimum à ce que le
bâillon ne soit pas utilisé pour imposer une constitution aux Québécois, aux
Québécoises. Ils vont nous répondre, donc, dans la journée, on va pouvoir en
avoir le cœur net. Est-ce qu'au moins Simon Jolin-Barrette a la décence d'exclure
le bâillon pour son projet de loi? C'est ce qu'on demande.
Journaliste : Les autres
partis politiques ont décidé d'accepter la main tendue du gouvernement. Donc,
est-ce que ça ne ralentit pas un peu votre mouvement, là, dans le sens que ça
aurait été mieux pour vous de faire un front commun pour que ce soit un message
plus fort?
Mme Ghazal : Moi, honnêtement,
je ne comprends pas la position des autres partis. Il est arrivé quelque... Moi,
je suis ici, je siège depuis 2018, puis il est arrivé quelque chose que je n'ai
jamais vu, puis je pense que c'est très, très rare. Quand il y a eu uniquement
le dépôt, le dépôt de la constitution par Simon Jolin-Barrette, les trois
leaders, du Parti libéral, du Parti québécois et notre leader, se sont levés en
même temps pour refuser, pas qu'elles soient adoptées, pour refuser ne serait-ce
qu'elle soit déposée. C'est quand même un geste fort. Ça fait que je ne
comprends pas pourquoi est-ce qu'ils revirent leurs chemises.
Moi, ce que je leur ai demandé : Vous
vous êtes levés, vos leaders se sont levés, vous ne vouliez même pas qu'elle soit
déposée, donc raison de plus de faire front commun ensemble. Écoutez, j'ai
entendu la réponse de Paul St-Pierre Plamondon puis je ne m'explique pas du
tout, du tout son changement d'attitude. Je me rappelle, quand elle a été
déposée, il n'était pas présent à l'Assemblée nationale. Il a écrit une longue
publication, il a reviré ciel et terre en disant : Bien, voyons donc! C'est
un jour important, la constitution, comment ça se fait qu'on ne m'a pas
consulté? Son leader s'est levé aussi pour refuser qu'elle soit déposée.
Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui, tout d'un coup, on dit : Ah! c'est une loi
comme une autre, on fait comme d'habitude, il n'y a rien là.
Il n'y a pas beaucoup de choix, hein?
Cette constitution-là et antidémocratique, pas uniquement dans sa forme mais
aussi dans son contenu. On n'a pas entendu les gens parler. Il va y avoir... On
a entendu un peu de levées de boucliers sur le droit à l'avortement, mais on va
entendre de plus en plus des gens dans la société civile dire pourquoi elle est
antidémocratique et dangereuse dans sa forme, dans la façon qu'elle a été
amenée, mais aussi dans son contenu. Il n'y a pas... il n'y a pas beaucoup de
choix. C'est soit on fait tout en notre pouvoir pour qu'elle ne soit pas
adoptée soit on joue dans la mascarade constitutionnelle de la CAQ.
Journaliste : Le PQ dit, de
toute façon, c'est une constitution décorative, alors pourquoi ne pas
simplement l'adopter si elle est décorative?
Mme Ghazal : Moi, en tout cas,
j'ai un juriste ici, à côté de moi... elle n'est pas si décorative, là, il faut
faire attention. Je sais que... je sais que la constitution du fédéral, elle a
toujours préséance, même Simon Jolin-Barrette l'a dit, mais il y a des choses
extrêmement graves. Quand on croit à la valeur québécoise qui s'appelle la
démocratie, on ne peut pas ne pas être choqué par ça puis dire que c'est juste
décoratif. De museler des groupes de la société civile, parce qu'ils ont des
fonds publics, de contester la loi, je veux dire, c'est quoi, ça, au Québec? On
n'est pas aux États-Unis de Trump, là, on est au Québec.
Journaliste : C'est quoi,
votre interprétation, d'ailleurs, de ça. Est-ce que ça pourrait concerner des
universités, des... tu sais, c'est qui, les organisations qui reçoivent des
fonds publics?
Mme Ghazal : Moi, ce que je
vois, c'est une constitution revancharde. Simon Jolin-Barrette a des crottes
sur le cœur sur beaucoup de gens et il a décidé de mettre des articles dans sa
constitution pour prendre sa revanche, c'est... par exemple, ce qu'on a entendu...
peut-être, après ça, on va voir s'il y a d'autres personnes, la commission
scolaire anglophone, qui conteste, évidemment, avec de l'argent public parce
que c'est public, la loi no 21. Je veux dire, on a le droit, on peut ne pas
être d'accord avec la commission scolaire anglophone, c'est tout à fait sain de
ne pas être d'accord, mais de museler des organisations de la société civile et
des organismes publics de cette façon-là aussi autoritaire, c'est grave, c'est
très, très grave. Je ne comprends pas pourquoi les autres partis d'opposition
ne sont pas avec nous en ce moment.
Journaliste : ...ce soient
des fonds publics qui soient utilisés, qui ne pourraient pas faire, je ne sais
pas, moi, des appels de levée de fonds pour aller... pour aller contester des
lois devant les tribunaux. C'est vos impôts qui paient cette contestation-là.
Mme Ghazal : Bien, c'est le
principe de l'État de droit, le droit démocratique. À la limite, j'aime mieux
que ce soient des gens par des fonds publics que des gens par des fonds privés,
des riches millionnaires qui contestent nos lois. C'est un droit démocratique
qui doit être protégé. C'est très, très grave, ce qu'on est en train...
Journaliste : ...fonds
publics, là.
Mme Ghazal : Oui, mais c'est
des gens qui représentent la société civile. Je veux dire, les gens, ils
peuvent utiliser les tribunaux, et là on leur dit : Non, on vous muselle,
vous n'avez pas le droit. Le droit à l'avortement, je m'excuse, là, mais
Martine Biron, elle voulait faire ça, il y a deux ans, elle est sortie en
disant : Moi, je veux légiférer sur le droit à l'avortement parce qu'il y
a un consensus au Québec sur la protection du droit à l'avortement. Elle a été
convaincue, à force de parler avec des groupes de défense des droits des
femmes, aussi des législateurs comme le Barreau du Québec, des médecins... elle
a écouté et elle a été convaincue que ce n'est pas une bonne idée parce qu'on
donne une perche aux groupes antiavortement.
C'est tellement paternaliste que Simon
Jolin-Barrette, après ça, défasse la décision de sa collègue, c'est tellement
paternaliste. Pour qui il se prend pour faire ça? Bien, ça, c'est des exemples.
Ça, c'est des exemples. Non, c'est... ce qu'on veut aujourd'hui puis ce qu'on
vous annonce, c'est qu'on est très déterminés puis on va travailler tout le
monde ensemble pour que cette constitution-là, dangereuse pour notre
démocratie, ne voie pas le jour.
Journaliste : Mais vos moyens
sont quand même limités. Ça va être quoi? Qu'est-ce que vous allez faire sans
les autres partis pour ralentir tout ça? C'est quoi, votre plan?
Mme Ghazal : On a... Vous
nous connaissez, vous nous avez vus à l'œuvre. On a ici... à côté de moi, j'ai
le meilleur parlementaire de l'Assemblée nationale. Je le dis sans honte, il n'aime
pas ça quand je dis ça, mais moi, j'en suis convaincue, et on va utiliser tous
les moyens qui sont à notre disposition pour faire un travail sérieux, un
travail rigoureux, pour amener des arguments, pour montrer puis démontrer à
quel point les articles de cette constitution-là sont antidémocratiques, et
dangereux, et autoritaires.
Et il y a le travail qu'on fait à l'Assemblée
nationale, mais, attendez, comme Simon Jolin-Barrette a écrit ça tout seul dans
son bureau puis il n'a pas consulté personne, une vraie consultation publique...
là, les gens, ils vont venir parler. Il va y avoir des gens de la société
civile qui vont vouloir aussi se mobiliser, il y a la pression populaire aussi
qui est importante. François Legault aime ça, gouverner avec des sondages,
bien, il va entendre aussi la population puis la pression populaire qui va dire :
Attention! C'est dangereux. Pour réveiller aussi la population face à cette constitution.
Journaliste : Parlant de sondage,
parlant de sondage, dans La Presse, ce matin, il y en avait un qui montrait, il
y a plusieurs politiques proposées par François Legault et aussi le Parti
québécois, là, sur les signes religieux ou la prière en public, qui vont
chercher... qui sont très populaires. La majorité des répondants y sont
favorables. Donc, c'est quoi votre lecture par rapport à ça? Ce n'est pas
difficile de s'opposer à des mesures populaires?
Mme Ghazal : Ce que le
sondage nous démontre, c'est que les Québécois vivent assez de crises qu'ils n'ont
pas besoin des crises imaginaires du PQ et de la CAQ. Les prières de rue, là,
dans les priorités des Québécois, si vous regardez bien le sondage, c'est en
bas de la liste. Eux autres, leur priorité, les Québécois, 17933 les Québécoises. Puis je ne suis pas
surprise du sondage, parce que c'est ce qu'on vit dans nos bureaux, c'est ce
qu'on voit partout. C'est ce que les gens nous disent : c'est d'avoir une
bonne éducation pour leurs enfants, qu'il n'y ait pas de coupures d'austérité,
d'avoir accès à des soins et la crise du logement et la crise du coût de la
vie. L'insécurité alimentaire, partout, partout où je vais, elle monte en
flèche. Les chiffres aussi sont là pour le démontrer. C'est ça, les vraies
crises que vivent actuellement les Québécois. Ce n'est pas les gens qui prient
dans la rue. Et, s'il y a des gens qui décident d'obstruer la rue pour prier,
ce qui n'arrive pas à toutes les fins de semaine, ça, je peux vous le jurer,
là, vous le savez, moi, je n'en ai jamais vu, de visu, si, ça, ça arrive, bien,
on a les lois actuellement pour empêcher ça.
Journaliste : ...la
souveraineté non plus n'est pas une priorité. C'est ce qu'on voit.
Mme Ghazal : Oui. Bien, je
suis... je suis très, très lucide par rapport au défi qu'on a devant nous de
faire monter l'appui à l'indépendance du Québec. Évidemment, moi, comme
indépendantiste, nous, comme parti et formation politique indépendantiste, on
aimerait ça qu'on soit beaucoup plus haut. C'est pour ça qu'il y a deux ans on
a lancé une campagne, Nouveau Québec, pour faire une tournée dans les écoles,
les cégeps, dans la population, pour parler de notre vision de l'indépendance,
pourquoi c'est important. Puis, les Québécois, c'est normal qu'ils s'inquiètent
puis qu'ils aient des questions, ça va être quoi, le pays du Québec. Et c'est
des questions légitimes. Il faut y répondre. Et la meilleure façon d'y
répondre, la meilleure façon d'y répondre, c'est en additionnant, c'est en
rassemblant les Québécois. C'est exactement ce que M. Labeame a dit. Il faut
rassembler. Et nous, notre responsabilité comme élus, c'est de... ce n'est pas
de faire comme Paul St-Pierre Plamondon et François Legault, de diviser les
Québécois sur des crises imaginaires qui n'existent pas.
Journaliste : Parlant de Paul
St-Pierre Plamondon, vous disiez tout à l'heure que vous l'avez écouté juste
avant vous. Il a répété, comme il nous l'a dit hier dans une entrevue qu'il
nous a accordée, là, à l'occasion du 30e anniversaire du référendum de 95
qui s'en vient, que, selon lui, le modèle canadien actuel représente une menace
pour la paix sociale. Est-ce que... Est-ce que vous trouvez ça lourd de sens
comme déclaration? Est-ce que vous partagez ce point de vue là?
Mme Ghazal : Le Québec
n'est... ne sera jamais mieux servi que par lui-même. Le Québec, si on veut...
on a besoin de tous nos pouvoirs pour prendre nos propres décisions. Puis,
quand il y a des mauvaises décisions, bien, c'est à nous de nous blâmer
nous-mêmes et non pas tout le temps trouver... de parler avec le fédéral, qui
vient nous empêcher d'avancer. C'est... Le Québec ne sera jamais mieux servi
qu'en ayant tous ses pouvoirs, tout son... l'argent des impôts des Québécois
ici, au Québec, pour qu'on fasse nos propres choix. Pour moi, c'est une...
c'est sûr et certain. Et le fédéral... Et de rester tout le temps comme ça,
attaché à Ottawa, ça nous nuit, ne serait-ce que par exemple pour la défense de
notre langue, de notre culture à l'international, face aux GAFAM. On est
toujours à la remorque du fédéral. Il n'y a personne d'autre que les Québécois
qui pourront défendre...
Journaliste : Oui. Mais ma
question porte spécifiquement sur... sur...
Le Modérateur : ...
Journaliste : Ma question
porte spécifiquement sur l'enjeu de la paix sociale. Paul St-Pierre Plamondon
dit que le modèle canadien actuel est une menace... une menace pour la paix
sociale.
Mme Ghazal : Bien, moi, je
suis très heureuse... moi, je suis très heureuse d'entendre Paul St-Pierre
Plamondon s'inquiéter de la paix sociale. Et, la paix sociale, ça veut dire de
rassembler les Québécois, de ne pas les diviser, de ne pas commencer à trouver
que c'est une priorité, de s'attaquer à des enfants, parce qu'ils portent des
signes de religion puis ils font du prosélytisme à l'âge de sept, huit ans dans
les écoles publiques. Ce discours-là, ce n'est pas ce que je pense. C'est ce
que je vois puis c'est ça qu'on me parle. Quand... Quand moi, je dis que je
suis indépendantiste puis que je veux que le Québec soit indépendant, il y a
des jeunes, notamment issus de l'immigration, mais aussi les jeunes qui aiment
le projet d'indépendance, mais inclusif. Ce discours-là, de M. Paul St-Pierre
Plamondon, divise et rebute les Québécois pour qu'on puisse additionner et
avoir un appui fort, 50 % plus un, à l'indépendance.
Des voix : ...
Journaliste : ...discours est
une menace à la paix sociale?
Mme Ghazal : Moi, je ne lance
pas comme ça des choses à la tête des gens puis avec des accusations, là. Je ne
m'embarque pas là-dedans. Moi, ce que je dis, moi, ce que je veux, c'est
défendre un projet d'indépendance qui soit inclusif. Moi, j'aime le Québec
énormément, mes collègues aussi. On est ici pour le Québec, pour les Québécois.
Et il n'y a rien de plus inquiétant que cette polarisation dans notre société,
n'en rajoutons pas, s'il vous plaît. Nous, comme élus, on a une responsabilité.
J'appelle...
Des voix : ...
Mme Ghazal : J'appelle...
J'appelle M. Paul St-Pierre Plamondon aussi de répondre à cette responsabilité
de rassembler au lieu de diviser.
Journaliste : Est-ce que...
Est-ce que le Canada est un régime illégitime, comme l'a laissé entendre M.
St-Pierre Plamondon?
Mme Ghazal : Bien, je veux
dire, la Constitution, je vous parle de la Constitution qu'on veut bloquer,
c'est sûr qu'en 1867, si on était présents, on l'aurait bloquée. Mais c'était
écrit dans le bureau de quelques messieurs riches, misogynes et patriarcaux, et
très riches. Donc, c'est sûr que c'est une constitution totalement illégitime.
Ne serait-ce que les Premières Nations, je veux dire, elles ont été tassées
bassement.
Et d'ailleurs, la constitution de la CAQ,
moi, j'aimerais ça que Simon Jolin-Barrette et François Legault nous expliquent
comment ça se fait qu'ils ont écrit un document aussi important 17933 sans avoir consulté chacune des
11 nations. Juste ça, c'est assez pour la bloquer.
Journaliste
: ...il y a
eu un autre sondage aussi effectué par un syndicat sur la violence à l'école, la
violence spécifiquement envers le personnel de soutien scolaire. Qu'est-ce que
vous avez pensé de ça puis qu'est-ce qu'on peut faire de plus pour protéger le
personnel scolaire?
Mme Ghazal : C'est vraiment
une horreur, ça n'a pas de bon sens que des gens viennent travailler dans nos
écoles publiques puis se fassent violenter, et c'est une raison de plus aussi
que de ne pas couper, comme Bernard Drainville l'a fait et Mme LeBel n'a
pas l'intention de reculer. En ce moment, les gens qui travaillent, qui
tiennent à bout de bras nos écoles, n'ont pas besoin de se faire violenter
comme ça et ils ont besoin de renforts et d'investissements en éducation, mais
ça fait longtemps qu'on a compris que, pour François Legault, l'éducation n'est
plus une priorité. Bernard Drainville, moi, j'ai assisté une fois à une
assemblée pour parler de la question des violences dans les écoles, là, on voit
qu'elle monte, et il avait exclu d'ailleurs les journalistes de cette
assemblée-là. Normalement, il était supposé avoir un plan pour contrer la
violence. Il est où, le plan? Est-ce que Mme Sonia LeBel peut prendre la
balle au bond puis avoir un plan pour ne plus jamais que nos gens qui
travaillent dans nos services, dans nos dans nos écoles, soient violentés comme
ça?
Journaliste : Est-ce que
M. Labeaume est allé trop fort en qualifiant de délire paranoïde les
positions du Parti québécois puis de la Coalition avenir Québec, puis en
prédisant une campagne sale qui pue déjà?
Mme Ghazal : On est en
démocratie puis les gens ont le droit de s'exprimer. La chose la plus
importante, c'est de ne pas attaquer les personnes, de ne pas dire que c'est un
vieux mononcle, comme j'ai déjà vu dans une chronique, de ne pas attaquer les
gens, de faire un débat d'idées, et c'est ce qu'il a fait avec sa façon très
affirmée et appuyée qu'on lui connaît. C'est ce qu'il a fait son charme. Après
ça, on peut ne pas être d'accord. Moi, je ne suis pas toujours d'accord avec
M. Labeaume, mais il a le droit de le dire.
Journaliste : Mais qu'est-ce
que vous pensez de la réaction du PQ? Qu'est-ce que vous pensez de la réaction
de M. St-Pierre Plamondon, sa façon de recevoir ce point de vue là?
Mme Ghazal : Écoutez, je
pourrais vous apporter une filière pleine comme ça de toutes sortes de
chroniques extrêmement virulentes à notre endroit, à mon endroit, à l'endroit
de Québec solidaire. Si je me battais puis que je passais mon temps à répondre
et à payer des publicités sur ça, bien, je passerais... en fait, je ne serais
pas ici avec vous, là, on ne sera pas ici, on n'aura pas le temps. On ne ferait
que ça, que nous défendre, qu'accuser les gens, que leur dire qu'ils sont...
ils tiennent des propos diffamatoires. On est en démocratie, on fait de la
politique. La critique, il faut l'accepter et, après ça, on a juste à répondre,
tout simplement.
Journaliste : Vous l'invitez
à respirer. Est-ce qu'il est soupe au lait?
Mme Ghazal : Moi, je ne lance
pas des épithètes. Moi, soupe au lait, gauche radicale, je n'embarque pas
là-dedans.
Journaliste : Non, non, mais
est-ce que vous vous l'invitez à respirer?
Mme Ghazal : Je lui souhaite,
comme humain, qu'il continue à respirer.
Des voix : ...
Mme Ghazal : Très bon.
J'allais dire : Je ne suis pas sa conjointe, là.
Journaliste :
What's the message you want to send
today, being surrounded by many MNAs of Québec
solidaire?
Mme Ghazal :
So, today, we are... Québec solidaire, we determined, all our
caucus is determined to block the constitution of the CAQ because its an
antidemocratic constitution and because also Québec solidaire, what we want, is
not a constitution of a province, but a constitution of a country for Québec. But
also, why we decided not only to vote against this law, but also to lock it,
it's because, normally, a constitution should be a historical moment for the
people, which it is not at all, and Quebeckers, they deserve a real constitution written by the people and not
only by Simon Jolin-Barrette, that's why I invited M. Pablo Rodriguez and Paul
St-Pierre Plamondon to join us to block this antidemocratic constitution.
Journaliste :
They said that they both would
participate in the consultations, so you're basically left alone. Is it
strategic to be left alone for Québec solidaire?
Mme Ghazal :
I really don't understand why they
changed their mind. When Simon Jolin-Barrette submitted the constitution,
they... the leader of... le Parti libéral and the leader of the Parti québécois
and all leaders, they said that they are against to depose the constitution.
So, I don't understand why M. Paul St-Pierre Plamondon and Pablo Rodriguez
changed their mind and for them they want to continue to play in the bad movie
of this constitution of the CAQ. It's very dangerous and, you know, we didn't
hear enough, the population talking about this Constitution and what's inside.
How much? It's not democratic, but it's not only us that will be against the
Constitution in the Parliament, but also people outside the Parliament that
will add pressure on the Government to... to abandon this Constitution. We will
do our work as elected and members of the National Assembly of Québec to block
this Constitution.
Journaliste :
What do you think of the STM
announcing... maintenance workers announcing a strike for the month of
November?
Mme Ghazal :
Yes. Well, this is... You know, it's a
bad thing for people who... trying to... to take the public transportation. But
the reason is not... It's because that less... not enough investment in public
transportation. And, this is because of the lack of attention of this issue and
the public transportation of the CAQ. They should put more money to make sure
that workers can live and can have an affordable life with a good salary to
continue to do this work. It's a public service. So, it's important to protect
the public service. And, this is by the investment in public transportation
that we can do this.
Journaliste :
Merci.
Journaliste :
What's… just one more. What Manon
Massé's legacy is going to be as an MNA?
Mme Ghazal :
Manon Massé, she has a very important
legacy not only for Québec Solidaire, but for all Québec. And, you know, she is
very true. She speaks truth for the people in our society. And also, she's the
only member of the parliament that talked to the 11 First Nations in
Québec. They have confidence on her; she has confidence on them. And, this is a
very... I think, something very, very important that all other members of the
National Assembly of Québec, including Simon Jolin-Barrette, François Legault,
should take example on that. So, she has a very, very important legacy. And,
for us, for me, she's also my friend, she's our friend. And she will continue to
battle for the people in in Québec. Tu veux-tu ajouter quelque
chose?
M.
Cliche-Rivard :
I will just state that she's a huge role model for inclusion. I
think, which... what she did, what she represented and what she fought for and
keeps fighting for is absolutely remarkable. And I think many people in this
society see that the National Assembly can reflect the real individuals that
are... that we're representing. And I think Manon is the direct representation
on that, and this will be remembered for a long time.
Mme Ghazal :Thank you.
Journaliste
: ...
Le Modérateur
:
...en Français.
Mme Ghazal : Oui. Bien, vas-y,
vas-y, vas-y.
M. Cliche-Rivard : Vas-y.
Journaliste
: Bien,
moi, j'allais vous lancer une question en français justement : Est-ce
qu'elle va marquer l'histoire de l'Assemblée nationale, à votre avis, puis de
quelle façon?
Mme Ghazal : Totalement.
L'Assemblée nationale n'est plus la même depuis que... le passage de Manon
Massé, ça, c'est sûr et certain. Je me rappelle quand elle est arrivée, quand
elle est apparue dans l'espace public, je veux dire, les gens se moquaient, ils
disaient : Ça ne se peut pas qu'une femme comme elle... Ce n'est pas sérieux
qu'elle soit à l'Assemblée nationale. Et c'est vraiment par sa ténacité, par sa
persévérance. Parce qu'elle n'a jamais oublié pour qui elle se bat puis
pourquoi elle se bat. Elle a toujours eu à l'esprit les gens de M., Mme
Tout-le-monde, les... qui... pour les défendre, ça a toujours été ça qu'elle a
porté à l'Assemblée nationale et donc c'est comme ça qu'elle a gagné le
respect. Elle est... Oui, elle est irremplaçable. Manon, c'est Manon. C'est ce
que les gens disent dans la population. Et c'est extraordinaire, ce qu'elle a
fait pour le Québec. Puis on le voit, les gens la respectent, puis... parce
qu'elle a fait... elle a fait ses preuves, puis elle est authentique, puis elle
parle vrai. Et ça, c'est totalement admirable. C'est... c'est irremplaçable.
Journaliste
: ...pour
la campagne en 2026?
Mme Ghazal : Manon nous a
dit : Moi, je vais être partout où vous avez besoin de moi. Elle ne quitte
pas, elle est là. Je sais qu'elle va être toujours proche de nous à n'importe
quel moment. Elle y croit, elle... Moi, je la connais depuis 2004 puis je vous
le jure, elle est exactement la même Manon en 2025 qu'elle l'était en 2004.
C'est la même personne qui est là pour les causes justes, les vraies causes.
Puis, oui, elle va être là partout où la société, aussi, québécoise a besoin
d'elle et Québec solidaire a besoin d'elle. Ça, je n'en doute absolument pas.
Le Modérateur
: Merci.
(Fin à 11 h 29)