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Point de presse de Mme Ruba Ghazal, cheffe du deuxième groupe d’opposition, et M. Guillaume Cliche-Rivard, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le mardi 21 octobre 2025, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinq minutes)

Mme Ghazal : Alors, bonjour, tout le monde. Heureuse de vous retrouver cette semaine. Comme vous le savez, à Québec Solidaire, on est déterminés plus que jamais à bloquer la constitution de la CAQ. C'est pour ça que tous mes collègues ici du caucus sont avec nous. Pourquoi? Tout d'abord, on est un parti indépendantiste depuis notre fondation. On n'a pas besoin d'une constitution, d'une province, mais ce qu'on a besoin, c'est d'une constitution d'un Québec indépendant. Mais on a décidé d'aller encore plus loin que juste de voter contre cette constitution de Simon Jolin-Barrette et François Legault, on a décidé de la bloquer et de mettre tous nos efforts, tous les moyens qu'on possède comme parti d'opposition pour que cette constitution de la CAQ ne voie jamais le jour, pour qu'elle ne soit pas adoptée.

Pourquoi est-ce qu'on a décidé d'aller aussi loin? C'est parce qu'adopter une constitution, normalement, ça aurait dû être un moment historique pour les Québécois et Québécoises, mais ce moment, malheureusement, a été gâché par la CAQ pour des intérêts bassement électoralistes. Moi, je suis convaincu que les Québécois méritent mieux, ils méritent une constitution écrite par et pour le peuple, parce que la constitution, ce n'est pas juste une loi banale, là, comme n'importe quel autre projet de loi que le gouvernement dépose comme ça, un bon matin, la constitution, ça doit être un acte fondateur, un moment rassembleur et surtout, surtout, un geste foncièrement démocratique. N'importe qui, je vous le dis, là, n'importe qui qui croit en la démocratie voudrait que cette constitution-là de la CAQ ne voie jamais le jour. C'est pour ça d'ailleurs que j'ai interpelé les chefs du Parti québécois et du Parti libéral pour leur demander de faire front commun avec nous, pour bloquer cette constitution, pour qu'elle ne soit jamais adoptée parce que c'est notre responsabilité, comme élus, de protéger notre démocratie.

M. Cliche-Rivard : Par ailleurs, juste en terminant, merci, on va prendre vos questions, mais aujourd'hui on demande le strict minimum à Simon Jolin-Barrette et à la CAQ, on dépose une motion aujourd'hui pour leur demander de s'engager au minimum à ce que le bâillon ne soit pas utilisé pour imposer une constitution aux Québécois, aux Québécoises. Ils vont nous répondre, donc, dans la journée, on va pouvoir en avoir le cœur net. Est-ce qu'au moins Simon Jolin-Barrette a la décence d'exclure le bâillon pour son projet de loi? C'est ce qu'on demande.

Journaliste : Les autres partis politiques ont décidé d'accepter la main tendue du gouvernement. Donc, est-ce que ça ne ralentit pas un peu votre mouvement, là, dans le sens que ça aurait été mieux pour vous de faire un front commun pour que ce soit un message plus fort?

Mme Ghazal : Moi, honnêtement, je ne comprends pas la position des autres partis. Il est arrivé quelque... Moi, je suis ici, je siège depuis 2018, puis il est arrivé quelque chose que je n'ai jamais vu, puis je pense que c'est très, très rare. Quand il y a eu uniquement le dépôt, le dépôt de la constitution par Simon Jolin-Barrette, les trois leaders, du Parti libéral, du Parti québécois et notre leader, se sont levés en même temps pour refuser, pas qu'elles soient adoptées, pour refuser ne serait-ce qu'elle soit déposée. C'est quand même un geste fort. Ça fait que je ne comprends pas pourquoi est-ce qu'ils revirent leurs chemises.

Moi, ce que je leur ai demandé : Vous vous êtes levés, vos leaders se sont levés, vous ne vouliez même pas qu'elle soit déposée, donc raison de plus de faire front commun ensemble. Écoutez, j'ai entendu la réponse de Paul St-Pierre Plamondon puis je ne m'explique pas du tout, du tout son changement d'attitude. Je me rappelle, quand elle a été déposée, il n'était pas présent à l'Assemblée nationale. Il a écrit une longue publication, il a reviré ciel et terre en disant : Bien, voyons donc! C'est un jour important, la constitution, comment ça se fait qu'on ne m'a pas consulté? Son leader s'est levé aussi pour refuser qu'elle soit déposée. Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui, tout d'un coup, on dit : Ah! c'est une loi comme une autre, on fait comme d'habitude, il n'y a rien là.

Il n'y a pas beaucoup de choix, hein? Cette constitution-là et antidémocratique, pas uniquement dans sa forme mais aussi dans son contenu. On n'a pas entendu les gens parler. Il va y avoir... On a entendu un peu de levées de boucliers sur le droit à l'avortement, mais on va entendre de plus en plus des gens dans la société civile dire pourquoi elle est antidémocratique et dangereuse dans sa forme, dans la façon qu'elle a été amenée, mais aussi dans son contenu. Il n'y a pas... il n'y a pas beaucoup de choix. C'est soit on fait tout en notre pouvoir pour qu'elle ne soit pas adoptée soit on joue dans la mascarade constitutionnelle de la CAQ.

Journaliste : Le PQ dit, de toute façon, c'est une constitution décorative, alors pourquoi ne pas simplement l'adopter si elle est décorative?

Mme Ghazal : Moi, en tout cas, j'ai un juriste ici, à côté de moi... elle n'est pas si décorative, là, il faut faire attention. Je sais que... je sais que la constitution du fédéral, elle a toujours préséance, même Simon Jolin-Barrette l'a dit, mais il y a des choses extrêmement graves. Quand on croit à la valeur québécoise qui s'appelle la démocratie, on ne peut pas ne pas être choqué par ça puis dire que c'est juste décoratif. De museler des groupes de la société civile, parce qu'ils ont des fonds publics, de contester la loi, je veux dire, c'est quoi, ça, au Québec? On n'est pas aux États-Unis de Trump, là, on est au Québec.

Journaliste : C'est quoi, votre interprétation, d'ailleurs, de ça. Est-ce que ça pourrait concerner des universités, des... tu sais, c'est qui, les organisations qui reçoivent des fonds publics?

Mme Ghazal : Moi, ce que je vois, c'est une constitution revancharde. Simon Jolin-Barrette a des crottes sur le cœur sur beaucoup de gens et il a décidé de mettre des articles dans sa constitution pour prendre sa revanche, c'est... par exemple, ce qu'on a entendu... peut-être, après ça, on va voir s'il y a d'autres personnes, la commission scolaire anglophone, qui conteste, évidemment, avec de l'argent public parce que c'est public, la loi no 21. Je veux dire, on a le droit, on peut ne pas être d'accord avec la commission scolaire anglophone, c'est tout à fait sain de ne pas être d'accord, mais de museler des organisations de la société civile et des organismes publics de cette façon-là aussi autoritaire, c'est grave, c'est très, très grave. Je ne comprends pas pourquoi les autres partis d'opposition ne sont pas avec nous en ce moment.

Journaliste : ...ce soient des fonds publics qui soient utilisés, qui ne pourraient pas faire, je ne sais pas, moi, des appels de levée de fonds pour aller... pour aller contester des lois devant les tribunaux. C'est vos impôts qui paient cette contestation-là.

Mme Ghazal : Bien, c'est le principe de l'État de droit, le droit démocratique. À la limite, j'aime mieux que ce soient des gens par des fonds publics que des gens par des fonds privés, des riches millionnaires qui contestent nos lois. C'est un droit démocratique qui doit être protégé. C'est très, très grave, ce qu'on est en train...

Journaliste : ...fonds publics, là.

Mme Ghazal : Oui, mais c'est des gens qui représentent la société civile. Je veux dire, les gens, ils peuvent utiliser les tribunaux, et là on leur dit : Non, on vous muselle, vous n'avez pas le droit. Le droit à l'avortement, je m'excuse, là, mais Martine Biron, elle voulait faire ça, il y a deux ans, elle est sortie en disant : Moi, je veux légiférer sur le droit à l'avortement parce qu'il y a un consensus au Québec sur la protection du droit à l'avortement. Elle a été convaincue, à force de parler avec des groupes de défense des droits des femmes, aussi des législateurs comme le Barreau du Québec, des médecins... elle a écouté et elle a été convaincue que ce n'est pas une bonne idée parce qu'on donne une perche aux groupes antiavortement.

C'est tellement paternaliste que Simon Jolin-Barrette, après ça, défasse la décision de sa collègue, c'est tellement paternaliste. Pour qui il se prend pour faire ça? Bien, ça, c'est des exemples. Ça, c'est des exemples. Non, c'est... ce qu'on veut aujourd'hui puis ce qu'on vous annonce, c'est qu'on est très déterminés puis on va travailler tout le monde ensemble pour que cette constitution-là, dangereuse pour notre démocratie, ne voie pas le jour.

Journaliste : Mais vos moyens sont quand même limités. Ça va être quoi? Qu'est-ce que vous allez faire sans les autres partis pour ralentir tout ça? C'est quoi, votre plan?

Mme Ghazal : On a... Vous nous connaissez, vous nous avez vus à l'œuvre. On a ici... à côté de moi, j'ai le meilleur parlementaire de l'Assemblée nationale. Je le dis sans honte, il n'aime pas ça quand je dis ça, mais moi, j'en suis convaincue, et on va utiliser tous les moyens qui sont à notre disposition pour faire un travail sérieux, un travail rigoureux, pour amener des arguments, pour montrer puis démontrer à quel point les articles de cette constitution-là sont antidémocratiques, et dangereux, et autoritaires.

Et il y a le travail qu'on fait à l'Assemblée nationale, mais, attendez, comme Simon Jolin-Barrette a écrit ça tout seul dans son bureau puis il n'a pas consulté personne, une vraie consultation publique... là, les gens, ils vont venir parler. Il va y avoir des gens de la société civile qui vont vouloir aussi se mobiliser, il y a la pression populaire aussi qui est importante. François Legault aime ça, gouverner avec des sondages, bien, il va entendre aussi la population puis la pression populaire qui va dire : Attention! C'est dangereux. Pour réveiller aussi la population face à cette constitution.

Journaliste : Parlant de sondage, parlant de sondage, dans La Presse, ce matin, il y en avait un qui montrait, il y a plusieurs politiques proposées par François Legault et aussi le Parti québécois, là, sur les signes religieux ou la prière en public, qui vont chercher... qui sont très populaires. La majorité des répondants y sont favorables. Donc, c'est quoi votre lecture par rapport à ça? Ce n'est pas difficile de s'opposer à des mesures populaires?

Mme Ghazal : Ce que le sondage nous démontre, c'est que les Québécois vivent assez de crises qu'ils n'ont pas besoin des crises imaginaires du PQ et de la CAQ. Les prières de rue, là, dans les priorités des Québécois, si vous regardez bien le sondage, c'est en bas de la liste. Eux autres, leur priorité, les Québécois, 17933 les Québécoises. Puis je ne suis pas surprise du sondage, parce que c'est ce qu'on vit dans nos bureaux, c'est ce qu'on voit partout. C'est ce que les gens nous disent : c'est d'avoir une bonne éducation pour leurs enfants, qu'il n'y ait pas de coupures d'austérité, d'avoir accès à des soins et la crise du logement et la crise du coût de la vie. L'insécurité alimentaire, partout, partout où je vais, elle monte en flèche. Les chiffres aussi sont là pour le démontrer. C'est ça, les vraies crises que vivent actuellement les Québécois. Ce n'est pas les gens qui prient dans la rue. Et, s'il y a des gens qui décident d'obstruer la rue pour prier, ce qui n'arrive pas à toutes les fins de semaine, ça, je peux vous le jurer, là, vous le savez, moi, je n'en ai jamais vu, de visu, si, ça, ça arrive, bien, on a les lois actuellement pour empêcher ça.

Journaliste : ...la souveraineté non plus n'est pas une priorité. C'est ce qu'on voit.

Mme Ghazal : Oui. Bien, je suis... je suis très, très lucide par rapport au défi qu'on a devant nous de faire monter l'appui à l'indépendance du Québec. Évidemment, moi, comme indépendantiste, nous, comme parti et formation politique indépendantiste, on aimerait ça qu'on soit beaucoup plus haut. C'est pour ça qu'il y a deux ans on a lancé une campagne, Nouveau Québec, pour faire une tournée dans les écoles, les cégeps, dans la population, pour parler de notre vision de l'indépendance, pourquoi c'est important. Puis, les Québécois, c'est normal qu'ils s'inquiètent puis qu'ils aient des questions, ça va être quoi, le pays du Québec. Et c'est des questions légitimes. Il faut y répondre. Et la meilleure façon d'y répondre, la meilleure façon d'y répondre, c'est en additionnant, c'est en rassemblant les Québécois. C'est exactement ce que M. Labeame a dit. Il faut rassembler. Et nous, notre responsabilité comme élus, c'est de... ce n'est pas de faire comme Paul St-Pierre Plamondon et François Legault, de diviser les Québécois sur des crises imaginaires qui n'existent pas.

Journaliste : Parlant de Paul St-Pierre Plamondon, vous disiez tout à l'heure que vous l'avez écouté juste avant vous. Il a répété, comme il nous l'a dit hier dans une entrevue qu'il nous a accordée, là, à l'occasion du 30e anniversaire du référendum de 95 qui s'en vient, que, selon lui, le modèle canadien actuel représente une menace pour la paix sociale. Est-ce que... Est-ce que vous trouvez ça lourd de sens comme déclaration? Est-ce que vous partagez ce point de vue là?

Mme Ghazal : Le Québec n'est... ne sera jamais mieux servi que par lui-même. Le Québec, si on veut... on a besoin de tous nos pouvoirs pour prendre nos propres décisions. Puis, quand il y a des mauvaises décisions, bien, c'est à nous de nous blâmer nous-mêmes et non pas tout le temps trouver... de parler avec le fédéral, qui vient nous empêcher d'avancer. C'est... Le Québec ne sera jamais mieux servi qu'en ayant tous ses pouvoirs, tout son... l'argent des impôts des Québécois ici, au Québec, pour qu'on fasse nos propres choix. Pour moi, c'est une... c'est sûr et certain. Et le fédéral... Et de rester tout le temps comme ça, attaché à Ottawa, ça nous nuit, ne serait-ce que par exemple pour la défense de notre langue, de notre culture à l'international, face aux GAFAM. On est toujours à la remorque du fédéral. Il n'y a personne d'autre que les Québécois qui pourront défendre...

Journaliste : Oui. Mais ma question porte spécifiquement sur... sur...

Le Modérateur : ...

Journaliste : Ma question porte spécifiquement sur l'enjeu de la paix sociale. Paul St-Pierre Plamondon dit que le modèle canadien actuel est une menace... une menace pour la paix sociale.

Mme Ghazal : Bien, moi, je suis très heureuse... moi, je suis très heureuse d'entendre Paul St-Pierre Plamondon s'inquiéter de la paix sociale. Et, la paix sociale, ça veut dire de rassembler les Québécois, de ne pas les diviser, de ne pas commencer à trouver que c'est une priorité, de s'attaquer à des enfants, parce qu'ils portent des signes de religion puis ils font du prosélytisme à l'âge de sept, huit ans dans les écoles publiques. Ce discours-là, ce n'est pas ce que je pense. C'est ce que je vois puis c'est ça qu'on me parle. Quand... Quand moi, je dis que je suis indépendantiste puis que je veux que le Québec soit indépendant, il y a des jeunes, notamment issus de l'immigration, mais aussi les jeunes qui aiment le projet d'indépendance, mais inclusif. Ce discours-là, de M. Paul St-Pierre Plamondon, divise et rebute les Québécois pour qu'on puisse additionner et avoir un appui fort, 50 % plus un, à l'indépendance.

Des voix : ...

Journaliste : ...discours est une menace à la paix sociale?

Mme Ghazal : Moi, je ne lance pas comme ça des choses à la tête des gens puis avec des accusations, là. Je ne m'embarque pas là-dedans. Moi, ce que je dis, moi, ce que je veux, c'est défendre un projet d'indépendance qui soit inclusif. Moi, j'aime le Québec énormément, mes collègues aussi. On est ici pour le Québec, pour les Québécois. Et il n'y a rien de plus inquiétant que cette polarisation dans notre société, n'en rajoutons pas, s'il vous plaît. Nous, comme élus, on a une responsabilité. J'appelle...

Des voix : ...

Mme Ghazal : J'appelle... J'appelle M. Paul St-Pierre Plamondon aussi de répondre à cette responsabilité de rassembler au lieu de diviser.

Journaliste : Est-ce que... Est-ce que le Canada est un régime illégitime, comme l'a laissé entendre M. St-Pierre Plamondon?

Mme Ghazal : Bien, je veux dire, la Constitution, je vous parle de la Constitution qu'on veut bloquer, c'est sûr qu'en 1867, si on était présents, on l'aurait bloquée. Mais c'était écrit dans le bureau de quelques messieurs riches, misogynes et patriarcaux, et très riches. Donc, c'est sûr que c'est une constitution totalement illégitime. Ne serait-ce que les Premières Nations, je veux dire, elles ont été tassées bassement.

Et d'ailleurs, la constitution de la CAQ, moi, j'aimerais ça que Simon Jolin-Barrette et François Legault nous expliquent comment ça se fait qu'ils ont écrit un document aussi important 17933 sans avoir consulté chacune des 11 nations. Juste ça, c'est assez pour la bloquer.

Journaliste : ...il y a eu un autre sondage aussi effectué par un syndicat sur la violence à l'école, la violence spécifiquement envers le personnel de soutien scolaire. Qu'est-ce que vous avez pensé de ça puis qu'est-ce qu'on peut faire de plus pour protéger le personnel scolaire?

Mme Ghazal : C'est vraiment une horreur, ça n'a pas de bon sens que des gens viennent travailler dans nos écoles publiques puis se fassent violenter, et c'est une raison de plus aussi que de ne pas couper, comme Bernard Drainville l'a fait et Mme LeBel n'a pas l'intention de reculer. En ce moment, les gens qui travaillent, qui tiennent à bout de bras nos écoles, n'ont pas besoin de se faire violenter comme ça et ils ont besoin de renforts et d'investissements en éducation, mais ça fait longtemps qu'on a compris que, pour François Legault, l'éducation n'est plus une priorité. Bernard Drainville, moi, j'ai assisté une fois à une assemblée pour parler de la question des violences dans les écoles, là, on voit qu'elle monte, et il avait exclu d'ailleurs les journalistes de cette assemblée-là. Normalement, il était supposé avoir un plan pour contrer la violence. Il est où, le plan? Est-ce que Mme Sonia LeBel peut prendre la balle au bond puis avoir un plan pour ne plus jamais que nos gens qui travaillent dans nos services, dans nos dans nos écoles, soient violentés comme ça?

Journaliste : Est-ce que M. Labeaume est allé trop fort en qualifiant de délire paranoïde les positions du Parti québécois puis de la Coalition avenir Québec, puis en prédisant une campagne sale qui pue déjà?

Mme Ghazal : On est en démocratie puis les gens ont le droit de s'exprimer. La chose la plus importante, c'est de ne pas attaquer les personnes, de ne pas dire que c'est un vieux mononcle, comme j'ai déjà vu dans une chronique, de ne pas attaquer les gens, de faire un débat d'idées, et c'est ce qu'il a fait avec sa façon très affirmée et appuyée qu'on lui connaît. C'est ce qu'il a fait son charme. Après ça, on peut ne pas être d'accord. Moi, je ne suis pas toujours d'accord avec M. Labeaume, mais il a le droit de le dire.

Journaliste : Mais qu'est-ce que vous pensez de la réaction du PQ? Qu'est-ce que vous pensez de la réaction de M. St-Pierre Plamondon, sa façon de recevoir ce point de vue là?

Mme Ghazal : Écoutez, je pourrais vous apporter une filière pleine comme ça de toutes sortes de chroniques extrêmement virulentes à notre endroit, à mon endroit, à l'endroit de Québec solidaire. Si je me battais puis que je passais mon temps à répondre et à payer des publicités sur ça, bien, je passerais... en fait, je ne serais pas ici avec vous, là, on ne sera pas ici, on n'aura pas le temps. On ne ferait que ça, que nous défendre, qu'accuser les gens, que leur dire qu'ils sont... ils tiennent des propos diffamatoires. On est en démocratie, on fait de la politique. La critique, il faut l'accepter et, après ça, on a juste à répondre, tout simplement.

Journaliste : Vous l'invitez à respirer. Est-ce qu'il est soupe au lait?

Mme Ghazal : Moi, je ne lance pas des épithètes. Moi, soupe au lait, gauche radicale, je n'embarque pas là-dedans.

Journaliste : Non, non, mais est-ce que vous vous l'invitez à respirer?

Mme Ghazal : Je lui souhaite, comme humain, qu'il continue à respirer.

Des voix : ...

Mme Ghazal : Très bon. J'allais dire : Je ne suis pas sa conjointe, là.

Journaliste : What's the message you want to send today, being surrounded by many MNAs of Québec solidaire?

Mme Ghazal : So, today, we are... Québec solidaire, we determined, all our caucus is determined to block the constitution of the CAQ because its an antidemocratic constitution and because also Québec solidaire, what we want, is not a constitution of a province, but a constitution of a country for Québec. But also, why we decided not only to vote against this law, but also to lock it, it's because, normally, a constitution should be a historical moment for the people, which it is not at all, and Quebeckers, they deserve a real constitution written by the people and not only by Simon Jolin-Barrette, that's why I invited M. Pablo Rodriguez and Paul St-Pierre Plamondon to join us to block this antidemocratic constitution.

Journaliste : They said that they both would participate in the consultations, so you're basically left alone. Is it strategic to be left alone for Québec solidaire?

Mme Ghazal : I really don't understand why they changed their mind. When Simon Jolin-Barrette submitted the constitution, they... the leader of... le Parti libéral and the leader of the Parti québécois and all leaders, they said that they are against to depose the constitution. So, I don't understand why M. Paul St-Pierre Plamondon and Pablo Rodriguez changed their mind and for them they want to continue to play in the bad movie of this constitution of the CAQ. It's very dangerous and, you know, we didn't hear enough, the population talking about this Constitution and what's inside. How much? It's not democratic, but it's not only us that will be against the Constitution in the Parliament, but also people outside the Parliament that will add pressure on the Government to... to abandon this Constitution. We will do our work as elected and members of the National Assembly of Québec to block this Constitution.

Journaliste : What do you think of the STM announcing... maintenance workers announcing a strike for the month of November?

Mme Ghazal : Yes. Well, this is... You know, it's a bad thing for people who... trying to... to take the public transportation. But the reason is not... It's because that less... not enough investment in public transportation. And, this is because of the lack of attention of this issue and the public transportation of the CAQ. They should put more money to make sure that workers can live and can have an affordable life with a good salary to continue to do this work. It's a public service. So, it's important to protect the public service. And, this is by the investment in public transportation that we can do this.

Journaliste : Merci.

Journaliste : What's… just one more. What Manon Massé's legacy is going to be as an MNA?

Mme Ghazal : Manon Massé, she has a very important legacy not only for Québec Solidaire, but for all Québec. And, you know, she is very true. She speaks truth for the people in our society. And also, she's the only member of the parliament that talked to the 11 First Nations in Québec. They have confidence on her; she has confidence on them. And, this is a very... I think, something very, very important that all other members of the National Assembly of Québec, including Simon Jolin-Barrette, François Legault, should take example on that. So, she has a very, very important legacy. And, for us, for me, she's also my friend, she's our friend. And she will continue to battle for the people in in Québec. Tu veux-tu ajouter quelque chose?

M. Cliche-Rivard : I will just state that she's a huge role model for inclusion. I think, which... what she did, what she represented and what she fought for and keeps fighting for is absolutely remarkable. And I think many people in this society see that the National Assembly can reflect the real individuals that are... that we're representing. And I think Manon is the direct representation on that, and this will be remembered for a long time.

Mme Ghazal :Thank you.

Journaliste : ...

Le Modérateur : ...en Français.

Mme Ghazal : Oui. Bien, vas-y, vas-y, vas-y.

M. Cliche-Rivard : Vas-y.

Journaliste : Bien, moi, j'allais vous lancer une question en français justement : Est-ce qu'elle va marquer l'histoire de l'Assemblée nationale, à votre avis, puis de quelle façon?

Mme Ghazal : Totalement. L'Assemblée nationale n'est plus la même depuis que... le passage de Manon Massé, ça, c'est sûr et certain. Je me rappelle quand elle est arrivée, quand elle est apparue dans l'espace public, je veux dire, les gens se moquaient, ils disaient : Ça ne se peut pas qu'une femme comme elle... Ce n'est pas sérieux qu'elle soit à l'Assemblée nationale. Et c'est vraiment par sa ténacité, par sa persévérance. Parce qu'elle n'a jamais oublié pour qui elle se bat puis pourquoi elle se bat. Elle a toujours eu à l'esprit les gens de M., Mme Tout-le-monde, les... qui... pour les défendre, ça a toujours été ça qu'elle a porté à l'Assemblée nationale et donc c'est comme ça qu'elle a gagné le respect. Elle est... Oui, elle est irremplaçable. Manon, c'est Manon. C'est ce que les gens disent dans la population. Et c'est extraordinaire, ce qu'elle a fait pour le Québec. Puis on le voit, les gens la respectent, puis... parce qu'elle a fait... elle a fait ses preuves, puis elle est authentique, puis elle parle vrai. Et ça, c'est totalement admirable. C'est... c'est irremplaçable.

Journaliste : ...pour la campagne en 2026?

Mme Ghazal : Manon nous a dit : Moi, je vais être partout où vous avez besoin de moi. Elle ne quitte pas, elle est là. Je sais qu'elle va être toujours proche de nous à n'importe quel moment. Elle y croit, elle... Moi, je la connais depuis 2004 puis je vous le jure, elle est exactement la même Manon en 2025 qu'elle l'était en 2004. C'est la même personne qui est là pour les causes justes, les vraies causes. Puis, oui, elle va être là partout où la société, aussi, québécoise a besoin d'elle et Québec solidaire a besoin d'elle. Ça, je n'en doute absolument pas.

Le Modérateur : Merci.

(Fin à 11 h 29)

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