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Point de presse de Mme Ruba Ghazal, cheffe du deuxième groupe d’opposition, et M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Thursday, October 23, 2025, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures quarante-quatre minutes)

Mme Ghazal : Alors, bonjour, tout le monde! Ça y est, hein? François Legault l'attendait depuis un bout de temps, sa loi spéciale, elle était déjà écrite. Moi, je soupçonne que même sa vidéo était déjà tournée à l'avance puis il attendait juste le bon moment pour lui, pour la publier. C'est ça, François Legault, il est incapable de gérer aucun problème au Québec sans créer le chaos, sans créer de la chicane, sans attaquer des boucs émissaires. C'est ça qu'il fait, hein? Les sondages sont bas, les Québécois lui disent, on n'a pas confiance en lui. Quand... Ses projets aussi, hein? Pour un gouvernement qui se dit un gouvernement de l'économie, Northvolt, Lyon électrique, d'autres projets économiques échouent les uns après les autres. Quand il y a des fiascos dans la transformation numérique où est-ce qu'il y a un gaspillage de centaines, même de milliards de dollars de l'argent des Québécois, bien, qu'est-ce qu'il fait, François Legault, pour faire diversion sur les mauvaises nouvelles? Bien, il nous sort la loi de la matraque contre les médecins, une loi spéciale. C'est ça, la méthode de François Legault à laquelle il nous a habitués. Ça fait sept ans qu'il est au pouvoir. Huit bâillons en sept ans. C'est ça, sa moyenne au bâton, c'est ça, sa moyenne de la matraque, comme le disait Vincent. C'est ça, le legs de François Legault. Et, malheureusement, ce qu'il fait en ce moment, là, ce bras de fer qu'il joue avec les médecins depuis le début, depuis le jour un, bien, ça ne donne pas plus de soins, ça ne donne pas plus d'accès aux soins aux patients. C'est extrêmement malheureux.

M. Marissal : Merci. Merci, Ruba. Oui, pour rester dans le même ton, puisqu'on va passer les prochaines 48 heures là-dessus, j'ai bien l'impression, de jour et de nuit, un autre bâillon, comme Ruba l'a dit, ça commence à être assez désagréable comme façon de gouverner. Le gouvernement de la CAQ utilise l'Assemblée nationale comme son bâton armé. Quand ça ne fait pas son affaire, il proroge, il amène des projets de loi, ne ramène pas les projets de loi. Après ça, bâillon sur bâillon quand ça ne fait pas son affaire. Bien, ce n'est pas comme ça qu'on devrait fonctionner. Puis c'est cousu de fil blanc, là, c'était écrit depuis le jour un que ça ne marcherait pas avec les médecins, notamment parce qu'il y avait le projet de loi n° 106 qui pendait au-dessus de la tête des médecins, comme l'épée de Damoclès, et tout le monde savait que ça ne fonctionnerait pas. D'ailleurs, je ne pense pas que le ministre voulait que ça fonctionne.

Je vous rappelle que la dernière fois qu'on a parlé du projet de loi n° 106 en commission parlementaire ici, c'était le 6 juin dernier. On a fait les consultations et on n'est jamais revenu. Le gouvernement avait tout loisir de ramener le projet de loi n° 106, qui est apparemment prioritaire, ils ne l'ont jamais ramené. On n'a jamais revu le projet de loi n° 106. Et la surprise des surprises, hier, ce n'est pas le bâillon, ça, malheureusement, on le voyait venir gros comme un train, mais que, tout d'un coup, le ministre de la Santé nous dit : J'ai trouvé plein d'argent. Regardez comme je suis généreux, regardez comme je suis magnanime envers les médecins, j'ai trouvé plein d'argent pour engager 500 professionnels de la santé dans des GMF au cours des deux prochaines années. Donc, ça fait 1 000 nouvelles ressources dans les GMF, puis j'ai trouvé 100 millions par année fois quatre, 400 millions, pour faire plus d'opérations dans nos salles d'opération.

Mais, bon sang, il était où, cet argent-là? Le ministre avait cet argent-là en dessus de son matelas puis il ne nous l'avait pas dit. Le milieu crie famine, le réseau crie famine depuis des années. C'est ça que les médecins et que la population demandent notamment, de faire rouler davantage nos salles d'op. Et là, tout d'un coup, le ministre : Eurêka! Ah bien, excusez-moi, finalement, j'avais une petite caisse, là, j'avais comme 500, 600 millions là-dedans. Est-ce qu'il y en a d'autre argent? Est-ce qu'on peut le savoir? Puis pourquoi ne l'a-t-il pas dit? Surtout pourquoi ne l'a-t-il pas investi avant? Il gardait ça dans sa petite poche, dans sa petite caisse comme argument de négociation. C'est complètement irresponsable. C'est complètement irresponsable. Et là, en plus, ils vont nous foutre un autre bâillon qui va faire seulement qu'envenimer encore les relations déjà pourries avec les médecins. Je ne vois rien de bon pour les patients là-dedans, puis c'est pour ça qu'on est ici, c'est pour les patients.

Journaliste : ...collaboration, vous allez faire, que vous allez offrir au gouvernement dans les prochains jours?

M. Marissal : Bien, vous savez, dans un bâillon, il n'y a pas beaucoup de collaboration, là.

Journaliste : ...renoncer à l'étude détaillée ou de ne pas... faire certains aménagements pour que ça aille plus vite, par exemple.

M. Marissal : Oui, honnêtement, Mme Lévesque, là, ça, je vais vraiment laisser ça au leader parce que vous savez comment ça fonctionne ici puis c'est vraiment la prérogative de notre leader puis des autres leaders. La CAQ ne nous a pas habitués à beaucoup de flexibilité. Cela dit, là, les dernières fois, il nous proposait de nous donner une motion de plus. Je vais laisser les leaders gérer ça. Mais, sur le fond, ça ne change rien. Qu'on ait encore une fois un autre bâillon, qu'on va matraquer une association professionnelle que sont les médecins, ça ne donne rien pour les patients.

Journaliste : Demandez-vous quand même aux médecins de lever leurs moyens de pression?

M. Marissal : Oui, je l'ai demandé, je l'ai demandé depuis plusieurs jours et je pense même que les médecins, spécialistes en particulier, se seraient rendu service s'ils l'avaient fait avant hier. Ils auraient pu être l'adulte dans la pièce puis dire : Regardez, nous autres, on va prendre nos responsabilités parce que c'est vrai qu'il y a des diplomations à risque. Puis les résidents, là, les futurs médecins, là, ils sont pris entre l'arbre et l'écorce parce qu'ils sont en soutien de leurs futurs collègues, ça va de soi, puis c'est eux qui vont souffrir des mauvais projets de loi de la CAQ. Mais, d'un autre côté, ils n'ont pas fait toutes ces études-là pour se retrouver à se tourner les pouces, aller flipper des burgers cet été alors qu'ils pourraient être médecins. Je l'avais demandé aux médecins de le faire.

Maintenant, il y a de la négo là-dedans, mais c'est parce que la négo, ça se passe où d'habitude? Ça se passe à la table de négo. Le gouvernement est arrivé à table à négo avec sa matraque, qui est la loi n° 106, et puis ça fait dérailler le train avant même qu'il sorte de la gare.

Journaliste : On comprend que vous êtes déçus que l'argent n'ait pas été investi avant, mais dans l'offre qui a été déposée hier, qu'est-ce qui n'est pas bon?

M. Marissal : Ah! bien non, mais c'est très bon qu'on mette plus d'argent, mais pourquoi ne l'a-t-il pas dit avant?

Journaliste : Oui, mais l'offre a été déposée et elle a été refusée sur le champ. Qu'est-ce qui n'est pas bon dans l'offre qui a été déposée hier?

M. Marissal : Bien là, si vous me parlez que l'argent que le ministre veut mettre de plus, notamment dans les salles d'opération, et je pense qu'il parle des salles d'opération publiques, là, j'espère, là, ça, je m'en réjouis, mais pourquoi 17867est-ce que ça... pourquoi...

Journaliste : ...

M. Marissal : Oui, mais les médecins ont refusé l'offre en général. Je ne pense pas que les médecins... puis je ne parle pas pour eux, là, mais je ne pense pas que les médecins vont refuser de faire plus d'opérations dans les salles d'opération qui tournent au ralenti.

Journaliste : Alors, qu'est-ce qui ne marchait pas avec cette offre-là?

M. Marissal : Bien, le gros noeud d'achoppement, en ce moment, là, c'est la loi n° 106 qui veut dicter certaines règles aux médecins qui ne sont pas d'accord. Puis moi, je ne suis pas arbitre.

Journaliste : ...qui excluait la loi, tu sais... on n'était pas sur la loi n° 106, là.

M. Marissal : Je ne suis pas arbitre, là. Je ne suis pas bien dans le dossier. Ce que je dis, c'est qu'une négociation, ça se passe à la table de négociations. Le gouvernement avait tout le loisir de ramener le projet de loi n° 106. Imaginez, là, aujourd'hui, là, on est à la cinquième journée de la nouvelle session. C'est seulement la cinquième. Peut-être, vous avez l'impression que ça fait deux mois qu'on est ici, puis moi aussi, là. Mais c'est la cinquième journée de la nouvelle session. On ne peut pas dire qu'on a beaucoup, beaucoup travaillé, là. On ne peut pas dire qu'on a passé trop d'heures sur le projet de loi n° 106, ils ne l'ont jamais ramené. Ah, c'était cousu de fil blanc. Ils avaient décidé ça. De toute façon, François Legault se lève la nuit pour haïr les médecins. Ça fait 25 ans qu'il dit qu'il veut casser du médecin. Il va peut-être finir par y arriver. Mais ce qu'il va casser encore plus, c'est le réseau de la santé.

Journaliste : Mais, en même temps, les Québécois trouvent que ça leur coûte bien cher pour pas tant de services que ça. Donc, l'idée d'imposer des conditions puis des obligations aux médecins, on oublie ça?

M. Marissal : Non, ça se passe à la table de négo, ça.

Journaliste : En même temps, on a l'impression que ça a été essayé dans le passé puis que ça n'a pas donné de résultats.

M. Marissal : Les lois spéciales aussi, ça a été essayé dans le passé, puis généralement ça donne de très, très, très mauvais résultats. On est toujours mieux avec une mauvaise entente négociée qu'une loi spéciale imposée, ça, c'est une règle assez basique, là, dans le domaine des négociations de travail.

Ensuite, moi, je me pose une question. François Legault, là, ça fait 10 ans qu'il dit qu'il veut revoir le mode de rémunération des médecins, c'était sa deuxième ou sa... son premier ou son deuxième engagement électoral en 2018, mais pourquoi diable ne l'a-t-il pas fait avant? Pourquoi attendre à 11 mois avant les prochaines élections alors qu'il est vraiment dans le trouble pour, là, se chercher des coupables puis dire : Bien là, je vais taper sur les médecins? Mais s'il voulait le faire avant, aïe, moi, j'aurais été... moi, je suis tout à fait disponible, je peux jaser de la rémunération des médecins, là, jour et nuit, s'ils veulent.

Mme Ghazal : Mais je veux juste ajouter un point là-dessus. C'est ça. Elle est où, l'urgence? Je veux dire, on a été convoqués, on vient d'avoir le courriel de convocation pour demain. Il n'attend même pas la réponse de tout le monde, là, parce qu'une autre fédération qui n'a pas répondu, il était déjà décidé. Tout était déjà décidé. Il attendait juste le moment où est-ce qu'il dit : Je vais faire mon Rocky, je vais montrer les gros bras pour montrer que c'est moi qui mène puis moi, je vais régler la situation. Mais pourquoi c'est si urgent? Tu dis «ça fait 10 ans qu'il la promet», ça fait sept ans qu'il est au pouvoir, c'est lui qui a les rênes du pouvoir. Il aurait pu décider ça dès la première année, dès la deuxième année, puis on aurait pu en discuter. Pourquoi? Elle est où l'urgence de le faire là, là? Pourquoi est ce que demain, finalement, nous allons rester, vous allez rester ici demain pour... avec une loi spéciale? Elle est où, l'urgence? Pourquoi on n'aurait pas attendu quelques... quelques semaines pour siéger?

Journaliste : Vous dites que ça nourrit son image de Rocky.

Mme Ghazal : Bien, c'est ça que lui, il veut faire. Lui, son objectif en ce moment, la façon qu'il fonctionne, ce n'est pas de régler les problèmes complexes de notre système de santé. Lui, son objectif c'est de montrer qu'il est tough puis c'est lui qui tient tête encore plus que les autres ministres ou les autres premiers ministres devant le lobby des médecins. C'est ça qu'il veut montrer. Est-ce que ça va donner plus de soins? La réponse c'est non. Maintenant, pourquoi est-ce qu'on ne s'assoit pas autour de la table puis qu'on en discute?

Journaliste : Est-ce qu'après la loi spéciale vous pensez qu'au niveau des soins à la population ça va être pire?

Mme Ghazal : Bien, on est inquiets.

M. Marissal : Vous avez remarqué qu'hier, autre nouveauté, là, il suspend pendant deux ans la principale application de censée, c'est-à-dire les pénalités. Alors, à quoi bon, là, l'hyper urgence de 106 puisqu'il le vide pendant deux ans de son essence? S'il voulait juste demander aux médecins de cesser les moyens de pression, nous aurions été d'accord et nous l'avions dit. Mais là ils déposent un projet de loi dont la principale clause est mise sur la glace pendant deux ans. Alors, vous n'en aurez pas de changement. Le seul changement, c'est que la guerre avec les médecins va encore s'envenimer, les relations vont être encore pires qu'avant, si la chose est possible.

Journaliste : ...les libéraux parlent d'une... démobilisation, pardon, est-ce que vous... vous pensez que...

M. Marissal : Chez les médecins?

Journaliste : Oui, chez les médecins.

M. Marissal : Mais malheureusement oui. Puis je fais attention quand je parle de ça, je ne veux pas faire peur au monde puis je ne veux pas avoir l'air de souhaiter ça. Je ne le souhaite pas du tout. Je ne souhaite pas que ça aille plus mal, ça va déjà assez mal, mais je suis obligé de constater échec sur échec de ce gouvernement-là. Puis là, Ruba l'a dit, ça fait diversion, ça fait un bel écran de fumée parce que, pendant ce temps-là, on ne parle pas d'autres choses. Nécessairement, on ne parle pas d'autre chose. C'est les priorités ici à l'Assemblée nationale. Une loi spéciale, un bâillon, c'est quand même un événement dans un Parlement. Puis, pendant ce temps-là, mais ça cache les ratés, notamment de Santé Québec.

Allez voir le nouveau tableau des indicateurs de Santé Québec, il y a 80 % de rouge là-dedans. Alors, les améliorations attendues, là, on les attend, justement. Puis le ministre Dubé... le ministre Dubé est le spécialiste pour pelleter par en avant pis ça fait plus de cinq ans qu'il est ministre de la Santé puis ça fait cinq ans qu'il nous dit : Attendez, attendez, ça s'en vient, ça s'en vient, là, mais ça ne s'en vient pas, ça ne s'en vient jamais.

Mme Ghazal : La loi n° 15, là, la loi n° 15...

Journaliste : ...

Mme Ghazal : La loi n° 15, elle a été adoptée sous le bâillon.

M. Marissal : Bien sûr.

Mme Ghazal : Ça fait combien de temps, là?

M. Marissal : Ça fait deux ans.

Mme Ghazal : Est-ce qu'on a vu une amélioration? Est-ce que les gens ont plus d'opérations rapidement? Est-ce que les urgences sont vides? C'est ça qu'on nous promettait. C'est pour ça que c'était urgent, là, de nous l'imposer sous le bâillon.

Journaliste : ...ont des progressions, là, pour ce qui est des opérations, puis...

M. Marissal : Parce qu'ils s'en vont dans le privé. Parce qu'il les a envoyés au privé. Alors, imaginez le discours complètement... complètement schizophrénique de ce gouvernement-là, qui continue, cette semaine, à ouvrir vers le privé, puis là, tout d'un coup, qui nous dit : Ah bien, regardez donc ça, j'ai plus d'argent pour le public. En ce moment, on est en train de construire huit salles d'opération à Santa Cabrini, là, dans ma circonscription. Aux dernières nouvelles, on n'était même pas sûr qu'on allait pouvoir les ouvrir à la bonne date parce qu'on n'était pas sûr d'avoir le personnel. Là, si vous me dites que Christian Dubé, soudainement, miracle, eurêka!, a trouvé l'argent pour faire fonctionner les salles de Santa Cabrini, je vais être le député le plus heureux des 125 ici, mais ça sort d'où, cet argent-là? Et pourquoi il ne nous l'a pas dit avant? J'aimerais ça le savoir. Puis les huit salles d'opération de plus dont il parle, là, est-ce que c'est celles qu'on est en train de construire dans ma circonscription de Rosemont? J'espère que non. J'espère qu'il parle de plus de salles. Mais tout ça, c'est des lapins sortis du chapeau à la dernière minute, c'est de l'improvisation. S'il avait de l'argent, là, de lousse, là, pour faire fonctionner son réseau, c'est totalement irresponsable de l'avoir gardé.

Journaliste : Au bout du compte, M. Marissal, les médecins veulent aussi plus d'argent, ils veulent des augmentations salariales quand même considérables, là, c'est près de 30 %. Est-ce que c'est justifié?

M. Marissal : Non, non, non. Moi, je pense que la réorganisation du travail passe avant les augmentations de salaire, mais ça ne passe pas par une matraque sur la tête des médecins. Ça n'aidera pas ça, ça n'aidera personne, ça. Et je vous rappelle aussi, par ailleurs, que, dans le premier mandat de la CAQ, la CAQ s'était engagée à aller chercher 1 milliard de dollars dans la rémunération chez les médecins spécialistes. Ils sont allés chercher 450 millions puis ils se sont pété les bretelles. S'ils étaient vraiment allés chercher le milliard qu'ils voulaient aller chercher puis s'ils avaient vraiment dépensé l'argent, là, qu'ils sont allés récupérer dans la réorganisation des soins, bien, on n'en serait peut-être pas là. Mais non, je ne suis pas un partisan d'augmenter le salaire des médecins.

Journaliste : Ça va peut-être passer dans le beurre aujourd'hui, Mme Ghazal, mais...

Mme Ghazal : Gracieuseté de François Legault.

Journaliste : ...le gouvernement vient de repousser la date limite pour le dépôt du rapport de la commission d'enquête SAAQclic au 13 février. Ça devait être le 15 décembre. C'était-tu nécessaire? Parce que, quand même, le commissaire avait émis certaines réserves par rapport aux délais, là.

Mme Ghazal : Bien, en fait, si l'objectif, là, c'est d'avoir un rapport qui nous permette, après ça, d'apprendre des leçons puis de faire un vrai bilan, donc, si ça a été demandé par le commissaire, peut-être, de retarder puis s'assurer d'avoir un bon rapport, où est-ce... qu'on ne va pas juste le tabletter mais on va pouvoir arrêter d'avoir d'autres fiascos... puis de les prévenir, parce qu'il y en a qui sont en cours, on le voit en santé, mais on ne regarde pas aussi les autres ministères, bien, on va... on veut avoir ce rapport-là.

Nous, ce qu'on a demandé, c'est qu'on ne veut pas juste un rapport juste pour avoir un rapport puis que François Legault dise : Check! Mon travail est fait. On veut qu'il n'y ait plus aucune signature, d'aucun contrat, nouveau contrat, que ce soit dans le système de santé et aussi dans les autres ministères, avant d'avoir le rapport, avant aussi que l'AMF ait terminé son enquête puis qu'on puisse voir les recommandations et les mettre en application, parce que, sinon, on recommence, c'est fiasco après fiasco.

Puis on le voit, à quel point les ministres ne font pas leur travail, ils ne posent jamais aucune question. Christian Dubé n'est pas mieux que les autres, il n'est pas mieux que Bonnardel, il n'est pas mieux que Geneviève Guilbault ni le ministre Éric Caire, qui ne posent pas de questions.

Journaliste : ...

Mme Ghazal : Bien, c'est-à-dire que nous, on aurait voulu l'avoir beaucoup, beaucoup plus vite. Est-ce que, par exemple, il y a des choses encore qu'il faut aller chercher un peu plus loin, fouiller un peu plus? C'est très important pour nous, ce rapport-là. Il est attendu, on ne veut pas qu'il soit tabletté, pour qu'on ne recommence pas d'autres fiascos. Ça fait des années que ça dure, là, on n'est pas capables d'avoir aucun contrat de transformation numérique. L'important... On aurait aimé ça de l'avoir le plus vite possible, mais on veut aussi qu'il y ait des recommandations qui nous permettent d'arrêter d'avoir d'autres fiascos.

Journaliste : ...le fait d'aller tellement vite, là, ça ne fait pas qu'on a tourné les coins ronds?

Mme Ghazal : Bien... Comment?

Journaliste : Bien, il y a eu des témoignages qui ont été scindés, on a senti le commissaire Gallant souvent irrité parce qu'il devait mettre un terme à des témoignages, parce qu'il devait déposer son rapport en décembre, donc il a accéléré certaines affaires. On n'aurait pas dû... Là, il y a un report de deux mois. Les témoignages sont terminés, est-ce qu'on n'aurait pas dû prendre le temps de bien faire les choses dans l'ensemble?

Mme Ghazal : Nous... ce qui est important pour nous, c'est que la commission...

Journaliste : ...couper les coins ronds.

Mme Ghazal : Pour nous, ce qui est important, c'est que la commission ait lieu rapidement et qu'on ait le rapport bien longtemps avant la prochaine élection. On ne voulait surtout pas que François Legault pellette ça pour après la prochaine élection, c'était ça, le plus important, mais c'est important de donner toutes les... tous les moyens nécessaires pour que le commissaire Gallant fasse son travail correctement et prenne le temps pour qu'on ait un rapport qui soit valide, solide, avec des recommandations qui soient mises en place. Et d'arrêter tout le reste, là, d'arrêter de signer d'autres contrats puis de donner des chèques en blanc avec une surfacturation de la part des entreprises privées qui pensent que le gouvernement, il fait juste donner de l'argent comme ça. Ça coûte extrêmement cher au gouvernement. Donc, c'est ça qu'on veut. Ça fait que oui, il faut qu'il puisse avoir tout le temps et les moyens pour faire un rapport qui soit... qui soit le plus solide possible avec les bonnes recommandations.

Journaliste : What is the best path forward with the doctors at this point? I mean we've been going… it seems like we've been going in circles now for months. How does this get solved, in your opinion? How should it be solved?

Mme Ghazal : Well, just to begin, the most important thing is not for François Legault to fight with doctors, because fighting with doctors will not give services, health services for population. And what's he's doing is only to make the tough guy in front of the doctors. And this is a bad situation. What's important is to give health services to the population. So, it was very important for us to continue to discuss about 106. If he wants to continue with… with the this… this law. And Vincent was ready to do the job.

M. Marissal : Well, negotiations should be held at the negotiation table. That's the place that should be. Obviously, the government as started this negotiation very badly with the draft bill, the Bill 106 and it's… it's probably… as you say in English, it's probably good politics, bad policy. But somehow Francois Legault and Christian Dubé, they have decided to fight against the doctors and it's not doing any… any good to the population of Québec. That's only politics.

Journaliste : You think it's a distraction?

M. Marissal : It's a distraction for the rest of the… the government wrap-up. I mean, it's… it's a distraction on SAAQclic. It's a distraction on the other contracts. It's a distraction on education, that is not going very well at this time. Yes, sure, it's a… it's a… it's a smokescreen. It's the perfect smokescreen because you're talking here about a fight with doctors, obviously, it will take a lot of place in the news.

Journaliste : The fact that this conflict has gotten to this low point, what does it say to you about their strategy, I mean, negotiating with, yes, the doctors, but unions in general?

M. Marissal : Well, clearly, they… Peut-être que tu peux le prendre. Clearly, they're using unions as a scapegoat, that's… that's of François Legault's legacy, of course. I think you wake up at night to hate unions, but it's not making any good for Québeckers.

Mme Ghazal : Thank you.

(Fin de la séance à 9 h 03)

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