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(Huit heures quarante-quatre minutes)
Mme Ghazal : Alors, bonjour,
tout le monde! Ça y est, hein? François Legault l'attendait depuis un bout de
temps, sa loi spéciale, elle était déjà écrite. Moi, je soupçonne que même sa
vidéo était déjà tournée à l'avance puis il attendait juste le bon moment pour
lui, pour la publier. C'est ça, François Legault, il est incapable de gérer
aucun problème au Québec sans créer le chaos, sans créer de la chicane, sans
attaquer des boucs émissaires. C'est ça qu'il fait, hein? Les sondages sont
bas, les Québécois lui disent, on n'a pas confiance en lui. Quand... Ses projets
aussi, hein? Pour un gouvernement qui se dit un gouvernement de l'économie, Northvolt,
Lyon électrique, d'autres projets économiques échouent les uns après les autres.
Quand il y a des fiascos dans la transformation numérique où est-ce qu'il y a
un gaspillage de centaines, même de milliards de dollars de l'argent des
Québécois, bien, qu'est-ce qu'il fait, François Legault, pour faire diversion
sur les mauvaises nouvelles? Bien, il nous sort la loi de la matraque contre
les médecins, une loi spéciale. C'est ça, la méthode de François Legault à
laquelle il nous a habitués. Ça fait sept ans qu'il est au pouvoir.
Huit bâillons en sept ans. C'est ça, sa moyenne au bâton, c'est ça, sa moyenne
de la matraque, comme le disait Vincent. C'est ça, le legs de François Legault.
Et, malheureusement, ce qu'il fait en ce moment, là, ce bras de fer qu'il joue
avec les médecins depuis le début, depuis le jour un, bien, ça ne donne pas
plus de soins, ça ne donne pas plus d'accès aux soins aux patients. C'est
extrêmement malheureux.
M. Marissal : Merci. Merci,
Ruba. Oui, pour rester dans le même ton, puisqu'on va passer les prochaines 48 heures
là-dessus, j'ai bien l'impression, de jour et de nuit, un autre bâillon, comme Ruba
l'a dit, ça commence à être assez désagréable comme façon de gouverner. Le
gouvernement de la CAQ utilise l'Assemblée nationale comme son bâton armé. Quand
ça ne fait pas son affaire, il proroge, il amène des projets de loi, ne ramène
pas les projets de loi. Après ça, bâillon sur bâillon quand ça ne fait pas son
affaire. Bien, ce n'est pas comme ça qu'on devrait fonctionner. Puis c'est
cousu de fil blanc, là, c'était écrit depuis le jour un que ça ne marcherait
pas avec les médecins, notamment parce qu'il y avait le projet de loi n° 106 qui pendait au-dessus de la tête des médecins, comme
l'épée de Damoclès, et tout le monde savait que ça ne fonctionnerait pas. D'ailleurs,
je ne pense pas que le ministre voulait que ça fonctionne.
Je vous rappelle que la dernière fois qu'on
a parlé du projet de loi n° 106 en commission
parlementaire ici, c'était le 6 juin dernier. On a fait les consultations et on
n'est jamais revenu. Le gouvernement avait tout loisir de ramener le projet de
loi n° 106, qui est apparemment prioritaire, ils ne l'ont
jamais ramené. On n'a jamais revu le projet de loi n° 106.
Et la surprise des surprises, hier, ce n'est pas le bâillon, ça, malheureusement,
on le voyait venir gros comme un train, mais que, tout d'un coup, le ministre
de la Santé nous dit : J'ai trouvé plein d'argent. Regardez comme je suis
généreux, regardez comme je suis magnanime envers les médecins, j'ai trouvé
plein d'argent pour engager 500 professionnels de la santé dans des GMF au
cours des deux prochaines années. Donc, ça fait 1 000 nouvelles
ressources dans les GMF, puis j'ai trouvé 100 millions par année fois quatre,
400 millions, pour faire plus d'opérations dans nos salles d'opération.
Mais, bon sang, il était où, cet argent-là?
Le ministre avait cet argent-là en dessus de son matelas puis il ne nous l'avait
pas dit. Le milieu crie famine, le réseau crie famine depuis des années. C'est
ça que les médecins et que la population demandent notamment, de faire rouler
davantage nos salles d'op. Et là, tout d'un coup, le ministre : Eurêka! Ah
bien, excusez-moi, finalement, j'avais une petite caisse, là, j'avais comme 500,
600 millions là-dedans. Est-ce qu'il y en a d'autre argent? Est-ce qu'on
peut le savoir? Puis pourquoi ne l'a-t-il pas dit? Surtout pourquoi ne l'a-t-il
pas investi avant? Il gardait ça dans sa petite poche, dans sa petite caisse
comme argument de négociation. C'est complètement irresponsable. C'est
complètement irresponsable. Et là, en plus, ils vont nous foutre un autre
bâillon qui va faire seulement qu'envenimer encore les relations déjà pourries
avec les médecins. Je ne vois rien de bon pour les patients là-dedans, puis c'est
pour ça qu'on est ici, c'est pour les patients.
Journaliste : ...collaboration,
vous allez faire, que vous allez offrir au gouvernement dans les prochains
jours?
M. Marissal : Bien, vous
savez, dans un bâillon, il n'y a pas beaucoup de collaboration, là.
Journaliste
: ...renoncer
à l'étude détaillée ou de ne pas... faire certains aménagements pour que ça aille
plus vite, par exemple.
M. Marissal : Oui, honnêtement,
Mme Lévesque, là, ça, je vais vraiment laisser ça au leader parce que vous
savez comment ça fonctionne ici puis c'est vraiment la prérogative de notre
leader puis des autres leaders. La CAQ ne nous a pas habitués à beaucoup de
flexibilité. Cela dit, là, les dernières fois, il nous proposait de nous donner
une motion de plus. Je vais laisser les leaders gérer ça. Mais, sur le fond, ça
ne change rien. Qu'on ait encore une fois un autre bâillon, qu'on va matraquer
une association professionnelle que sont les médecins, ça ne donne rien pour
les patients.
Journaliste : Demandez-vous
quand même aux médecins de lever leurs moyens de pression?
M. Marissal : Oui, je l'ai
demandé, je l'ai demandé depuis plusieurs jours et je pense même que les
médecins, spécialistes en particulier, se seraient rendu service s'ils l'avaient
fait avant hier. Ils auraient pu être l'adulte dans la pièce puis dire :
Regardez, nous autres, on va prendre nos responsabilités parce que c'est vrai
qu'il y a des diplomations à risque. Puis les résidents, là, les futurs
médecins, là, ils sont pris entre l'arbre et l'écorce parce qu'ils sont en
soutien de leurs futurs collègues, ça va de soi, puis c'est eux qui vont
souffrir des mauvais projets de loi de la CAQ. Mais, d'un autre côté, ils n'ont
pas fait toutes ces études-là pour se retrouver à se tourner les pouces, aller
flipper des burgers cet été alors qu'ils pourraient être médecins. Je l'avais
demandé aux médecins de le faire.
Maintenant, il y a de la négo là-dedans,
mais c'est parce que la négo, ça se passe où d'habitude? Ça se passe à la table
de négo. Le gouvernement est arrivé à table à négo avec sa matraque, qui est la
loi n° 106, et puis ça fait dérailler le train avant
même qu'il sorte de la gare.
Journaliste : On comprend que
vous êtes déçus que l'argent n'ait pas été investi avant, mais dans l'offre qui
a été déposée hier, qu'est-ce qui n'est pas bon?
M. Marissal : Ah! bien non,
mais c'est très bon qu'on mette plus d'argent, mais pourquoi ne l'a-t-il pas
dit avant?
Journaliste : Oui, mais
l'offre a été déposée et elle a été refusée sur le champ. Qu'est-ce qui n'est
pas bon dans l'offre qui a été déposée hier?
M. Marissal : Bien là, si
vous me parlez que l'argent que le ministre veut mettre de plus, notamment dans
les salles d'opération, et je pense qu'il parle des salles d'opération
publiques, là, j'espère, là, ça, je m'en réjouis, mais pourquoi 17867est-ce que ça... pourquoi...
Journaliste
: ...
M. Marissal : Oui, mais les
médecins ont refusé l'offre en général. Je ne pense pas que les médecins...
puis je ne parle pas pour eux, là, mais je ne pense pas que les médecins vont
refuser de faire plus d'opérations dans les salles d'opération qui tournent au
ralenti.
Journaliste
: Alors,
qu'est-ce qui ne marchait pas avec cette offre-là?
M. Marissal : Bien, le gros
noeud d'achoppement, en ce moment, là, c'est la loi n° 106 qui veut dicter
certaines règles aux médecins qui ne sont pas d'accord. Puis moi, je ne suis
pas arbitre.
Journaliste
: ...qui
excluait la loi, tu sais... on n'était pas sur la loi n° 106, là.
M. Marissal : Je ne suis pas
arbitre, là. Je ne suis pas bien dans le dossier. Ce que je dis, c'est qu'une
négociation, ça se passe à la table de négociations. Le gouvernement avait tout
le loisir de ramener le projet de loi n° 106. Imaginez, là, aujourd'hui,
là, on est à la cinquième journée de la nouvelle session. C'est seulement la
cinquième. Peut-être, vous avez l'impression que ça fait deux mois qu'on est
ici, puis moi aussi, là. Mais c'est la cinquième journée de la nouvelle session.
On ne peut pas dire qu'on a beaucoup, beaucoup travaillé, là. On ne peut pas
dire qu'on a passé trop d'heures sur le projet de loi n° 106, ils ne l'ont
jamais ramené. Ah, c'était cousu de fil blanc. Ils avaient décidé ça. De toute
façon, François Legault se lève la nuit pour haïr les médecins. Ça fait
25 ans qu'il dit qu'il veut casser du médecin. Il va peut-être finir par y
arriver. Mais ce qu'il va casser encore plus, c'est le réseau de la santé.
Journaliste : Mais, en même
temps, les Québécois trouvent que ça leur coûte bien cher pour pas tant de
services que ça. Donc, l'idée d'imposer des conditions puis des obligations aux
médecins, on oublie ça?
M. Marissal : Non, ça se
passe à la table de négo, ça.
Journaliste : En même temps,
on a l'impression que ça a été essayé dans le passé puis que ça n'a pas donné
de résultats.
M. Marissal : Les lois
spéciales aussi, ça a été essayé dans le passé, puis généralement ça donne de
très, très, très mauvais résultats. On est toujours mieux avec une mauvaise
entente négociée qu'une loi spéciale imposée, ça, c'est une règle assez
basique, là, dans le domaine des négociations de travail.
Ensuite, moi, je me pose une question.
François Legault, là, ça fait 10 ans qu'il dit qu'il veut revoir le mode
de rémunération des médecins, c'était sa deuxième ou sa... son premier ou son
deuxième engagement électoral en 2018, mais pourquoi diable ne l'a-t-il pas
fait avant? Pourquoi attendre à 11 mois avant les prochaines élections
alors qu'il est vraiment dans le trouble pour, là, se chercher des coupables
puis dire : Bien là, je vais taper sur les médecins? Mais s'il voulait le
faire avant, aïe, moi, j'aurais été... moi, je suis tout à fait disponible, je
peux jaser de la rémunération des médecins, là, jour et nuit, s'ils veulent.
Mme Ghazal : Mais je veux
juste ajouter un point là-dessus. C'est ça. Elle est où, l'urgence? Je veux
dire, on a été convoqués, on vient d'avoir le courriel de convocation pour
demain. Il n'attend même pas la réponse de tout le monde, là, parce qu'une
autre fédération qui n'a pas répondu, il était déjà décidé. Tout était déjà
décidé. Il attendait juste le moment où est-ce qu'il dit : Je vais faire
mon Rocky, je vais montrer les gros bras pour montrer que c'est moi qui mène puis
moi, je vais régler la situation. Mais pourquoi c'est si urgent? Tu dis «ça
fait 10 ans qu'il la promet», ça fait sept ans qu'il est au pouvoir, c'est
lui qui a les rênes du pouvoir. Il aurait pu décider ça dès la première année,
dès la deuxième année, puis on aurait pu en discuter. Pourquoi? Elle est où
l'urgence de le faire là, là? Pourquoi est ce que demain, finalement, nous
allons rester, vous allez rester ici demain pour... avec une loi spéciale? Elle
est où, l'urgence? Pourquoi on n'aurait pas attendu quelques... quelques
semaines pour siéger?
Journaliste : Vous dites que
ça nourrit son image de Rocky.
Mme Ghazal : Bien, c'est ça
que lui, il veut faire. Lui, son objectif en ce moment, la façon qu'il
fonctionne, ce n'est pas de régler les problèmes complexes de notre système de
santé. Lui, son objectif c'est de montrer qu'il est tough puis c'est lui qui
tient tête encore plus que les autres ministres ou les autres premiers
ministres devant le lobby des médecins. C'est ça qu'il veut montrer. Est-ce que
ça va donner plus de soins? La réponse c'est non. Maintenant, pourquoi est-ce
qu'on ne s'assoit pas autour de la table puis qu'on en discute?
Journaliste : Est-ce qu'après
la loi spéciale vous pensez qu'au niveau des soins à la population ça va être
pire?
Mme Ghazal : Bien, on est
inquiets.
M. Marissal : Vous avez
remarqué qu'hier, autre nouveauté, là, il suspend pendant deux ans la
principale application de censée, c'est-à-dire les pénalités. Alors, à quoi
bon, là, l'hyper urgence de 106 puisqu'il le vide pendant deux ans de son
essence? S'il voulait juste demander aux médecins de cesser les moyens de
pression, nous aurions été d'accord et nous l'avions dit. Mais là ils déposent
un projet de loi dont la principale clause est mise sur la glace pendant deux
ans. Alors, vous n'en aurez pas de changement. Le seul changement, c'est que la
guerre avec les médecins va encore s'envenimer, les relations vont être encore
pires qu'avant, si la chose est possible.
Journaliste : ...les libéraux
parlent d'une... démobilisation, pardon, est-ce que vous... vous pensez que...
M. Marissal : Chez les
médecins?
Journaliste : Oui, chez les
médecins.
M. Marissal : Mais
malheureusement oui. Puis je fais attention quand je parle de ça, je ne veux
pas faire peur au monde puis je ne veux pas avoir l'air de souhaiter ça. Je ne
le souhaite pas du tout. Je ne souhaite pas que ça aille plus mal, ça va déjà
assez mal, mais je suis obligé de constater échec sur échec de ce
gouvernement-là. Puis là, Ruba l'a dit, ça fait diversion, ça fait un bel écran
de fumée parce que, pendant ce temps-là, on ne parle pas d'autres choses.
Nécessairement, on ne parle pas d'autre chose. C'est les priorités ici à
l'Assemblée nationale. Une loi spéciale, un bâillon, c'est quand même un
événement dans un Parlement. Puis, pendant ce temps-là, mais ça cache les
ratés, notamment de Santé Québec.
Allez voir le nouveau tableau des
indicateurs de Santé Québec, il y a 80 % de rouge là-dedans. Alors, les
améliorations attendues, là, on les attend, justement. Puis le ministre Dubé...
le ministre Dubé est le spécialiste pour pelleter par en avant pis ça fait plus
de cinq ans qu'il est ministre de la Santé puis ça fait cinq ans qu'il nous
dit : Attendez, attendez, ça s'en vient, ça s'en vient, là, mais ça ne
s'en vient pas, ça ne s'en vient jamais.
Mme Ghazal : La loi n° 15,
là, la loi n° 15...
Journaliste
: ...
Mme Ghazal : La loi n° 15,
elle a été adoptée sous le bâillon.
M. Marissal : Bien sûr.
Mme Ghazal : Ça fait combien
de temps, là?
M. Marissal : Ça fait deux
ans.
Mme Ghazal : Est-ce qu'on a
vu une amélioration? Est-ce que les gens ont plus d'opérations rapidement?
Est-ce que les urgences sont vides? C'est ça qu'on nous promettait. C'est pour
ça que c'était urgent, là, de nous l'imposer sous le bâillon.
Journaliste
: ...ont
des progressions, là, pour ce qui est des opérations, puis...
M. Marissal : Parce qu'ils
s'en vont dans le privé. Parce qu'il les a envoyés au privé. Alors, imaginez le
discours complètement... complètement schizophrénique de ce gouvernement-là,
qui continue, cette semaine, à ouvrir vers le privé, puis là, tout d'un coup,
qui nous dit : Ah bien, regardez donc ça, j'ai plus d'argent pour le
public. En ce moment, on est en train de construire huit salles d'opération à
Santa Cabrini, là, dans ma circonscription. Aux dernières nouvelles, on n'était
même pas sûr qu'on allait pouvoir les ouvrir à la bonne date parce qu'on
n'était pas sûr d'avoir le personnel. Là, si vous me dites que Christian Dubé,
soudainement, miracle, eurêka!, a trouvé l'argent pour faire fonctionner les
salles de Santa Cabrini, je vais être le député le plus heureux des 125 ici,
mais ça sort d'où, cet argent-là? Et pourquoi il ne nous l'a pas dit avant?
J'aimerais ça le savoir. Puis les huit salles d'opération de plus dont il
parle, là, est-ce que c'est celles qu'on est en train de construire dans ma
circonscription de Rosemont? J'espère que non. J'espère qu'il parle de plus de
salles. Mais tout ça, c'est des lapins sortis du chapeau à la dernière minute,
c'est de l'improvisation. S'il avait de l'argent, là, de lousse, là, pour faire
fonctionner son réseau, c'est totalement irresponsable de l'avoir gardé.
Journaliste : Au bout du
compte, M. Marissal, les médecins veulent aussi plus d'argent, ils veulent des
augmentations salariales quand même considérables, là, c'est près de 30 %.
Est-ce que c'est justifié?
M. Marissal : Non, non, non.
Moi, je pense que la réorganisation du travail passe avant les augmentations de
salaire, mais ça ne passe pas par une matraque sur la tête des médecins. Ça
n'aidera pas ça, ça n'aidera personne, ça. Et je vous rappelle aussi, par
ailleurs, que, dans le premier mandat de la CAQ, la CAQ s'était engagée à aller
chercher 1 milliard de dollars dans la rémunération chez les médecins
spécialistes. Ils sont allés chercher 450 millions puis ils se sont pété
les bretelles. S'ils étaient vraiment allés chercher le milliard qu'ils
voulaient aller chercher puis s'ils avaient vraiment dépensé l'argent, là,
qu'ils sont allés récupérer dans la réorganisation des soins, bien, on n'en serait
peut-être pas là. Mais non, je ne suis pas un partisan d'augmenter le salaire
des médecins.
Journaliste : Ça va peut-être
passer dans le beurre aujourd'hui, Mme Ghazal, mais...
Mme Ghazal : Gracieuseté de
François Legault.
Journaliste : ...le
gouvernement vient de repousser la date limite pour le dépôt du rapport de la
commission d'enquête SAAQclic au 13 février. Ça devait être le 15 décembre.
C'était-tu nécessaire? Parce que, quand même, le commissaire avait émis
certaines réserves par rapport aux délais, là.
Mme Ghazal : Bien, en fait,
si l'objectif, là, c'est d'avoir un rapport qui nous permette, après ça,
d'apprendre des leçons puis de faire un vrai bilan, donc, si ça a été demandé
par le commissaire, peut-être, de retarder puis s'assurer d'avoir un bon
rapport, où est-ce... qu'on ne va pas juste le tabletter mais on va pouvoir
arrêter d'avoir d'autres fiascos... puis de les prévenir, parce qu'il y en a
qui sont en cours, on le voit en santé, mais on ne regarde pas aussi les autres
ministères, bien, on va... on veut avoir ce rapport-là.
Nous, ce qu'on a demandé, c'est qu'on ne
veut pas juste un rapport juste pour avoir un rapport puis que François Legault
dise : Check! Mon travail est fait. On veut qu'il n'y ait plus aucune signature,
d'aucun contrat, nouveau contrat, que ce soit dans le système de santé et aussi
dans les autres ministères, avant d'avoir le rapport, avant aussi que l'AMF ait
terminé son enquête puis qu'on puisse voir les recommandations et les mettre en
application, parce que, sinon, on recommence, c'est fiasco après fiasco.
Puis on le voit, à quel point les
ministres ne font pas leur travail, ils ne posent jamais aucune question.
Christian Dubé n'est pas mieux que les autres, il n'est pas mieux que
Bonnardel, il n'est pas mieux que Geneviève Guilbault ni le ministre Éric
Caire, qui ne posent pas de questions.
Journaliste
: ...
Mme Ghazal : Bien,
c'est-à-dire que nous, on aurait voulu l'avoir beaucoup, beaucoup plus vite.
Est-ce que, par exemple, il y a des choses encore qu'il faut aller chercher un
peu plus loin, fouiller un peu plus? C'est très important pour nous, ce
rapport-là. Il est attendu, on ne veut pas qu'il soit tabletté, pour qu'on ne
recommence pas d'autres fiascos. Ça fait des années que ça dure, là, on n'est
pas capables d'avoir aucun contrat de transformation numérique. L'important...
On aurait aimé ça de l'avoir le plus vite possible, mais on veut aussi qu'il y
ait des recommandations qui nous permettent d'arrêter d'avoir d'autres fiascos.
Journaliste :
...le fait d'aller tellement vite, là, ça ne fait pas qu'on a tourné les
coins ronds?
Mme
Ghazal : Bien... Comment?
Journaliste
:
Bien, il y a eu des témoignages qui ont été scindés, on a senti le commissaire
Gallant souvent irrité parce qu'il devait mettre un terme à des témoignages,
parce qu'il devait déposer son rapport en décembre, donc il a accéléré
certaines affaires. On n'aurait pas dû... Là, il y a un report de deux mois.
Les témoignages sont terminés, est-ce qu'on n'aurait pas dû prendre le temps de
bien faire les choses dans l'ensemble?
Mme Ghazal : Nous... ce qui
est important pour nous, c'est que la commission...
Journaliste : ...couper les
coins ronds.
Mme Ghazal : Pour nous, ce
qui est important, c'est que la commission ait lieu rapidement et qu'on ait le
rapport bien longtemps avant la prochaine élection. On ne voulait surtout pas
que François Legault pellette ça pour après la prochaine élection, c'était ça,
le plus important, mais c'est important de donner toutes les... tous les moyens
nécessaires pour que le commissaire Gallant fasse son travail correctement et
prenne le temps pour qu'on ait un rapport qui soit valide, solide, avec des
recommandations qui soient mises en place. Et d'arrêter tout le reste, là,
d'arrêter de signer d'autres contrats puis de donner des chèques en blanc avec
une surfacturation de la part des entreprises privées qui pensent que le gouvernement,
il fait juste donner de l'argent comme ça. Ça coûte extrêmement cher au
gouvernement. Donc, c'est ça qu'on veut. Ça fait que oui, il faut qu'il puisse
avoir tout le temps et les moyens pour faire un rapport qui soit... qui soit le
plus solide possible avec les bonnes recommandations.
Journaliste :
What is the best path forward with the
doctors at this point? I mean we've been going… it seems like we've been going
in circles now for months. How does this get solved, in your opinion? How
should it be solved?
Mme Ghazal :
Well, just to begin, the most important
thing is not for François Legault to fight with doctors, because fighting with
doctors will not give services, health services for population. And what's he's
doing is only to make the tough guy in front of the doctors. And this is a bad
situation. What's important is to give health services to the population. So,
it was very important for us to continue to discuss about 106. If he wants to
continue with… with the this… this law. And Vincent was ready to do the job.
M. Marissal :
Well, negotiations should be held at
the negotiation table. That's the place that should be. Obviously, the
government as started this negotiation very badly with the draft bill, the Bill
106 and it's… it's probably… as you say in English, it's probably good
politics, bad policy. But somehow Francois Legault and Christian Dubé, they
have decided to fight against the doctors and it's not doing any… any good to
the population of Québec. That's only politics.
Journaliste
: You think it's a distraction?
M. Marissal : It's a distraction for the rest of the… the government wrap-up. I
mean, it's… it's a distraction on SAAQclic. It's a distraction on the other
contracts. It's a distraction on education, that is not going very well at this
time. Yes, sure, it's a… it's a… it's a smokescreen. It's the perfect
smokescreen because you're talking here about a fight with doctors, obviously,
it will take a lot of place in the news.
Journaliste :
The fact that this conflict has gotten
to this low point, what does it say to you about their strategy, I mean,
negotiating with, yes, the doctors, but unions in general?
M. Marissal :
Well, clearly, they… Peut-être
que tu peux le prendre. Clearly, they're using unions as a
scapegoat, that's… that's of François Legault's legacy, of course. I think you
wake up at night to hate unions, but it's not making any good for Québeckers.
Mme Ghazal : Thank you.
(Fin de la séance à 9 h 03)