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(Onze heures trente-deux minutes)
Mme Setlakwe : Bonjour à vous
tous! Revenons sur la nuit de vendredi à samedi, sur l'étude accélérée, en
moins de 24 h, du projet de loi n° 2. 19285Rappelons-nous qu'on a affaire à une pièce
législative extrêmement importante, 214 articles, 113 pages, qui n'a pas
fait l'objet d'une étude détaillée digne de l'importance du sujet. En cinq
heures de séance plénière, on a seulement effleuré certains des enjeux. Mon
collègue Marc a tenté de... de tourner certaines pierres, mais évidemment qu'on
n'a pas pu aller au fond des choses. C'est un travail bâclé. Le gouvernement
n'a pas voulu entendre, n'a pas voulu écouter, n'a pas voulu bonifier ce projet
de loi là. Ce n'est pas la question... En fait, la question la plus importante
qu'on doit se poser, c'est à quel point le... La réaction du ministre dans les
72 heures, elle détonne avec le chaos qui a été semé. Nous, on l'avait
prédit, ce chaos-là. Le calme avec lequel il répond, on dirait qu'il ne prend
pas la pleine mesure du chaos qu'il a semé. Et de dire : Maintenant que
j'ai déposé le projet de loi, je vais pouvoir discuter, je vais pouvoir
l'expliquer, je vais pouvoir négocier, est-il vraiment dans une posture qui va
lui permettre d'en arriver où il veut en arriver? Franchement, moi, j'en doute
énormément. Et c'est qui qui va souffrir? C'est la population. Alors
extrêmement décevant, un travail parlementaire bâclé de la sorte.
M. Tanguay
: On
l'a vu, maintenant, avec ce mauvais projet de loi là, présenté par un mauvais
gouvernement, pouvions-nous nous attendre à quelque chose d'autre, hein? Un
mauvais gouvernement, ça donne des mauvais projets de loi adoptés sous bâillon.
On se rend compte, là, à l'usage, à la lecture, à l'analyse, qu'il y a plein
d'autres enjeux qui ressortent. Pensez au congé de maternité, pensez à la
lourdeur administrative, pensez à l'impact que ça aura. Moi, j'ai parlé à des
médecins de mon comté hier matin. Ils se disent, et je les cite, frustrés,
épuisés. Et ça ajoute... Ça, c'est un élément que j'aimerais ajouter, là, ça
ajoute une distraction dans leur profession, une distraction, alors que ce sont
des professionnels qui doivent avoir toute la tête concentrée à aider, et à
soulager, puis à guérir notre monde. Alors, mauvaise approche d'un mauvais
gouvernement, on va continuer à le dénoncer. Et là, c'est très, très paradoxal
de dire : Bien, écoutez, là, Christian Dubé se rend compte, là, que ça ne
marchera pas, son affaire, là, qu'il veut négocier. Voir si vous négociez après
avoir enfoncé ça dans la gorge à titre de loi, cette mauvaise projet de loi là,
voilà... ce mauvais projet de loi là.
Journaliste
: Vous
dites quoi, à la population? Parce qu'il y en a des gens qui trouvent que c'est
assez, les enfants gâtés, puis qu'on n'a pas de services, puis qu'on attend aux
urgences, puis qu'on est obligés d'attendre plus d'un an pour se faire opérer.
M. Tanguay
: Ça,
c'est le discours de François Legault qui est en guerre ouverte envers les
médecins. Puis il dit que les médecins, ça va jouer au golf à l'été long. Voir
si c'était la réalité sur le terrain! Ce que l'on voit, ce que l'on voit sur le
terrain, c'est une démobilisation. Il y avait un rapport d'expert que Christian
Dubé n'a même pas lu. Christian Dubé, là, il a mandaté puis il a payé avec
l'argent public un rapport d'expert qui lui disait la feuille de route. Oui, la
captation, il y en a déjà dans le réseau. Il aurait pu faire en sorte, avec la
coopération non seulement des médecins, mais tout le monde, d'aller plus loin.
Journaliste
: Ça fait
que toutes vos questions au salon rouge qui disent que les gens ne sont pas
pris en charge, ce n'est pas vrai, là.
M. Tanguay
:
Qu'est-ce que je ne comprends pas dans la ligne de votre question?
Journaliste
: Bien,
c'est parce que vous venez de dire que c'était le Kool-Aid de François Legault
qui dit que les médecins jouent au golf? Mais je vous entends tous les jours
dénoncer le fait que les gens ne sont pas pris en charge puis qu'on entend trop
longtemps aux urgences.
M. Tanguay
: Oui,
sauf qu'on n'a pas le même diagnostic. François Legault, lui, il dit : Je
veux casser les médecins, je vais leur imposer une loi matraque, puis je vais
les empêcher de diverger de ma direction. Alors, il impose. Ce n'est pas de la
coopération, de la collaboration. Même le Collège des médecins, le Collège des
médecins a dit que ça allait avoir un impact négatif sur les patients, je veux
dire.
Journaliste
: Est-ce
que vous... Est-ce que vous appuyez les médecins dans leur démarche de
contestation?
M. Tanguay
: Nous,
on est législateurs. On ne va pas s'immiscer. C'est le droit le plus
fondamental pour les médecins de s'adresser aux tribunaux. C'était écrit dans
le ciel. Ils l'avaient déjà annoncé même avant le projet de loi, que si
d'aventure le gouvernement s'entêtait, ça allait être ça. Alors, on ne va pas
commenter plus d'avant. C'est un débat judiciaire.
Journaliste
: Est-ce
que vous n'avez pas l'impression... Vous n'avez pas la crainte d'avoir l'air de
donner l'impression que vous représentez les médecins dans cette...
M. Tanguay
: Non,
on représente les patients. On représente les patients. Y a-tu du monde...
Journaliste
: Vous nous
dites depuis le début du point de presse que le gouvernement s'attaque aux
médecins.
M. Tanguay
: Oui.
Journaliste
: Vous ne
pensez pas que vous n'êtes pas en train un peu de vous porter à la défense des
médecins?
M. Tanguay
: Non,
je me porte à la défense des patients. Parce que s'attaquer aux médecins,
s'attaquer, le cas échéant, aux infirmières, s'attaquer aux psychiatres,
s'attaquer... c'est s'attaquer à des gens qui sont dans le réseau puis qui sont
là pour servir les citoyens. Pourquoi ne s'attaque-t-il pas aux 150 salles
d'opération qui ne sont pas ouvertes? Pourquoi ne s'attaque pas aux 30 %
de postes ouverts non comblés pour aller travailler dans les urgences? Pourquoi
ne s'attaque-t-il pas à cela? Alors, en s'attaquant aux médecins, il le fait au
détriment des patients. Puis ça, tout le monde le dit. Tout le monde le dit. Il
y a juste Paul St-Pierre Plamondon du Parti québécois. Mais ça, ce n'est pas
surprenant, ils ont le même ADN. François Legault puis PSPP, ils ont le même ADN,
c'est des péquistes. Alors, lui, PSPP, tout ce qu'il a trouvé d'intelligent à
dire, hier, c'est dire : Ah! la loi, moi, je vais la garder puis je vais
peut-être la modifier un petit peu. Voir si ça a de l'allure! Bien, on le voit
bien, là, c'est blanc bonnet, bonnet blanc. Paul St-Pierre Plamondon et
François Legault, c'est deux péquistes qui, si d'aventure il était élu, là,
PSPP, premier ministre, ce serait un autre quatre ans d'un gouvernement CAQ-PQ.
Journaliste : Il a dit que vous
étiez corrompus aussi hier.
M. Tanguay : Ah! bien,
regardez, ça démontre le fait qu'il n'est pas prêt à être premier ministre.
C'est... C'est factuellement faux et c'est extrêmement divisif. En cela, il est
l'émule, il est l'étudiant de François Legault. Alors, quand il fait ça, il met
en pratique ce que son maître à penser lui a montré pendant huit ans. C'est
diviser et d'attaquer. C'est indigne de quelqu'un qui veut être premier
ministre.
Journaliste : Mais il entache
la... il entache la marque libérale. Est-ce que vous allez le poursuivre?
Est-ce que vous allez...
M. Tanguay : Les... Les...
Les analyses se font. Moi, je ne fais pas partie des analyses. Les analyses se
font. Mais la demande qui a été faite de se rétracter... Pour un gars, un gars
qui veut être premier ministre du Québec, puis qui lance des accusations
fausses et dérogatoires de la réputation qu'on doit se respecter, je pense que
ça en dit long sur le personnage Paul St-Pierre Plamondon.
Puis, s'il nous attaque, nous, comme ça,
là, imaginez comment il va se sentir libéré d'attaquer qui que ce soit qui ne
pense pas comme lui. C'est un petit François Legault, Paul St-Pierre Plamondon.
Journaliste : ...vous
réfléchissez actuellement à le poursuivre?
M. Tanguay : Il y a des
analyses en cours. Puis ce n'est pas moi qui va vous annoncer quoi que ce soit.
Il y a des analyses en cours. Puis je ne fais pas... On verra la suite des
choses. Mais, chose certaine, la chose à faire, pour Paul St-Pierre Plamondon,
c'est de reconnaître qu'il a exagéré et se rétracter tout simplement.
Journaliste : Me Tanguay, vos
avocats sont là-dessus. C'est ce qu'on comprend.
M. Tanguay : Moi, je... Moi,
je ne fais pas partie des discussions, là. Ce n'est pas à mon niveau. Mais il y
a une réflexion sérieuse qui se fait là-dessus. En politique, là, on va-tu...
on va-tu faire comme aux États-Unis puis se traiter de corrompus puis se
traiter de tous les noms? C'est-tu ça que Paul St-Pierre Plamondon veut mettre
dans notre belle démocratie québécoise? Il est l'émule de François Legault dans
la chicane puis les attaques.
Journaliste : Là, ce matin,
en parlant de ça justement, M. St-Pierre Plamondon a nommé des exemples. Il
a... Il est même allé jusqu'à nommer des exemples du gouvernement libéral
fédéral duquel M. Rodriguez a fait partie, là. C'est de valeur, M. Rodriguez
n'est pas là pour répondre.
M. Tanguay : Il est sur le
terrain.
Journaliste : Mais comment...
comment vous accueillez ça?
M. Tanguay : Ah! bien, il
doit se rétracter. C'est de la boue. Il joue dans la boue. Il lance la boue.
Vous savez, hein, qui qui joue dans la boue? Bien, moi, je ne le traiterai pas
de cela. Mais qu'il sorte de la boue...
Des voix : ...
M. Tanguay : ...qu'il sorte
de la boue et qu'il s'élève un peu. Aïe! Il veut être premier ministre du
Québec. Vous savez, on a eu huit ans, puis on en a soupé d'un François Legault
qui disait : Si vous ne pensez pas comme moi, vous êtes des ci, des ça,
puis qui vous attaquait. Bien, Paul St-Pierre Plamondon, c'est l'élève du
maître François Legault. C'est deux péquistes.
Journaliste : Mais, en même
temps, il l'avait écrit dans son livre. Amir Khadir a répété ça ad nauseam.
Vous les a jamais... Vous n'avez jamais poursuivi QS. Pourquoi là vous
songeriez à poursuivre?
M. Tanguay : Bien, on s'est
toujours insurgés. On s'est toujours insurgés. Encore une fois, poursuite...
Journaliste : Je comprends
que vous insurgés tout le temps. Mais vous n'avez jamais poursuivi. Pourquoi?
M. Tanguay : Poursuite, pas
poursuite, ce n'est pas moi qui fais l'analyse. Ce n'est pas moi qui va
annoncer quoi que ce soit ce matin. Ce qui lui est demandé, c'est de se
rétracter. Pourquoi? Parce que c'est inacceptable. C'est inacceptable.
Journaliste : ...qu'est-ce
que ça veut dire, c'est deux péquistes? Comme vous, le qualificatif péquiste,
qu'est-ce que ça veut dire?
M. Tanguay : C'est deux
péquistes? Ah! j'adore la question. Je vais mettre 25 cents dans la machine.
Journaliste : Comme vous, le
qualificatif péquiste, qu'est-ce que ça veut dire?
M. Tanguay : Parfait. Pas être
capables de gérer. Pauline Marois nous a laissé un déficit de
5 milliards de dollars. Nicolas Marceau a dit, a eu l'honnêteté
intellectuelle, contrairement à Éric Girard, de dire : On s'est beaucoup
trompé, on s'est trompé. Éric Girard, il aurait dû le dire, parce que ça fait
sept ans qu'il se trompe. Alors, gèrent mal les finances publiques, créent une
dette, incapables de donner les services. Puis là, la population, dans ce
temps-là, se tourne vers le Parti libéral.
Journaliste : ... les
libéraux parlaient des péquistes.
M. Tanguay : Pardonnez-moi?
Journaliste : À vous écouter,
les libéraux parlaient des péquistes, de par cette nomenclature. Les péquistes
parlent la même chose de vous. Là, vous comparez ça à François Legault.
Pensez-vous que les gens à la maison, ils se disent peut-être que vous êtes
toute une gang de pas bons?
M. Tanguay : Moi, là, ce que
je vois, là, c'est qu'on n'est pas dans les insultes.
Journaliste : Pardon?
M. Tanguay : On n'est pas
dans les insultes. Traiter les gens de corrompus, voyons donc! Moi, sur le plan
politique et intellectuel, je fais des rapprochements entre Paul St-Pierre
Plamondon, entre sa capacité historique à livrer ou à ne pas livrer, et je fais
des rapprochements avec ce que François Legault nous a livré. Ça, c'est dans le
débat politique. C'est dans le débat politique. Alors, face à cela, les gens
jugeront est-ce qu'ils veulent Paul St-Pierre Plamondon comme premier ministre
pour retomber dans les chicanes à la François Legault. On laissera les gens
juger. On laissera les gens juger.
Journaliste : ...ça augure
pour la prochaine année? Il me semble que le ton est élevé, là, à date, nous
sommes, là, fin octobre 2025.
M. Tanguay : Bien, nous, on est
là pour travailler pour les patients. Moi, mon point de presse, là, notre point
de presse, avec Michelle, qui sort d'une interpellation de 2 h avec Gilles
Bélanger sur la transformation numérique, qui prend le... qui prend le bord,
nous, on est là pour parler du projet de loi deux, parler du fond des dossiers.
Vous me parlez sur les accusations de Paul St-Pierre Plamondon. Je suis obligé
de répondre. On ne se laissera pas faire.
Journaliste
: Est-ce
que le boulet du gouvernement Trudeau pèse lourd actuellement dans le caucus
libéral ici, au Québec?
M. Tanguay
: Le boulet?
Journaliste
: Bien, le
boulet... il y a eu plusieurs scandales qui ont éclaboussé l'ère Trudeau.
Est-ce que vous avez l'impression que vous ne serez pas capables de vous en
détacher?
M. Tanguay
: Ah! bien,
je vais... Honnêtement, c'est un concept que vous m'apprenez. Il n'y a aucun...
aucun boulet, aucune sensation de boulet. Ça ne fait pas partie des...
Journaliste
: ... là,
disait... reliait les vacances à la... à la... dans toute l'accusation de
corruption. Il amène la notion de... les scandales de l'ère Trudeau.
M. Tanguay
: Comme dit
Michelle, il est totalement en manque d'arguments. Vas-y, Michelle.
Mme Setlakwe : Moi, je pense
que les propos de Paul St-Pierre Plamondon démontrent beaucoup plus ce qui se
passe avec sa propre personne, son caractère, à quel point il peut se fâcher
facilement, à quel point il était peut-être à court d'arguments. En tout cas,
ça n'augure certainement pas bien pour les débats à venir dans la... dans la
prochaine année à la lumière de sa réaction et des propos. Comment les
qualifier, ses propos? Je n'ose... je n'ose même pas y aller, ils sont
inacceptables. C'est indigne. Il pense être premier ministre, et c'est comme ça
qu'il commence à débattre d'une question fondamentale. Je pense qu'on a le
droit, nous, au Parti libéral de mettre de l'avant... Premièrement, il n'a pas
le monopole de la fierté d'être Québécois, du nationalisme. Et moi, je peux
vous dire que je suis une fière Québécoise. Et ce n'est pas... ce n'est pas...
ce n'est pas parce que nous, on ne veut pas un référendum qu'on est moins fiers
Québécois, Québécoises que lui et que les membres du Parti québécois. On fait
juste commencer à débattre, si son seul argument, c'est de venir parler...
d'accuser le Parti libéral de la façon dont il le fait, ce n'est pas... ce
n'est pas digne de sa fonction.
Journaliste
: Est-ce
que ses propos sont diffamatoires?
M. Tanguay
: Ils participent
à la diffamation. Oui, ils participent à la définition de diffamation, des
propos mensongers... qui travestit la vérité et qui est là pour insulter,
excuse-moi.
Mme Setlakwe : Oui, oui, qu'il
élève le débat, là. Honnêtement, Marc le mentionnait, là, je sors d'une
interpellation. Vous avez posé beaucoup de questions au niveau des médecins.
Demandons-nous... vous nous demandiez : Est-ce que vous êtes du côté des
médecins? On porte la voix de ce qu'on entend. On porte la voix du chaos. Clairement,
le gouvernement a bâclé sa démarche. Là, il souhaite négocier, écouter,
entendre. Moi, ce que j'entends à mon bureau de circonscription, on est noyé de
témoignages, clairement, la discussion, là, le dialogue n'était pas... Et tout
est à venir. Puis franchement, la crainte, la crainte de... qu'ils soient
démotivés, qu'ils quittent, c'est surtout ça qui nous préoccupe. Ils ont peur,
surtout des médecins femmes, moi, qui m'écrivent, qui me parlent du fait qu'ils
ont peur que leur tâche déjà lourde soit encore plus difficile à porter. Ils
ont peur des conséquences. Notamment, il y a des médecins pédiatres qui sont
venus dire : Bien, vraiment, on ne comprend pas ma pratique. Moi, ce que
je fais quand je traite avec des enfants puis leurs parents, il y a plein de
mes tâches qui ne rentrent pas, là, dans des codes. Ça ne... ça ne... ce n'est
tout simplement pas compatible avec des mesures quantitatives. Les parents qui
sont ici puis qui ont eu des enjeux avec des enfants le savent très bien à quel
point les consultations sont plus longues. Les patients, les parents posent
plus des questions à des femmes. En tout cas, en pédiatrie, c'est un seul
exemple d'un champ de compétence, là, qui est complètement bouleversé,
chamboulé par ce projet de loi là. Puis c'est qui qui va en souffrir? Les
parents, les enfants, les Québécois?
Journaliste
: ...loi
sexiste, finalement, que le gouvernement a déposée?
Mme Setlakwe : Je ne mettrai
pas une étiquette comme ça, là. Moi, ce que je suis en train de vous dire, c'est
que parmi le chaos, parmi les mauvaises réactions... écoutez, vous le voyez,
là, on... à quel point ce projet de loi là a semé le chaos, l'inquiétude, les
préoccupations. Pensez-vous que le terrain est propice pour qu'il y ait un
dialogue constructif, calme et serein? Quand Geneviève Biron est obligée de
demander au réseau : Restons calmes, le premier ministre... le ministre de
la Santé prend un ton très calme, mais qui détonne tellement avec l'atmosphère
sur le terrain. Moi, ce que je mets de l'avant, c'est que le fait que ce projet
de loi là a des enjeux importants qui n'ont pas été étudiés adéquatement. Il y
a même des erreurs dans le projet de loi. Alors, on va en découvrir d'autres.
Les enjeux n'ont pas été discutés et l'enjeu de l'impact sur les femmes, les
femmes médecins, c'est un enjeu sérieux.
Journaliste
: Votre
chef, ce week-end, a parlé d'un projet de loi qui allait être co-écrit avec les
médecins, donc, dans un futur projet de loi. On comprend qu'il n'y aura plus de
sanctions là-dedans, mais qu'est-ce qui pourrait, à ce moment-là, permettre aux
médecins... ou forcer les médecins à atteindre des objectifs de performance,
justement?
M. Tanguay
: Pas juste
avec les médecins. La co-construction, en vertu du rapport du 31 mars des
experts, c'est avec tous les professionnels de la santé. Et là-dedans, au bas
de la page 41, je vous invite à aller le voir, au bas de la page 41,
dernière ligne, il est marqué que nous devons revoir le mode de rémunération
des médecins à la lumière de ce rapport-là. Il ne l'a pas lu, Christian Dubé,
le rapport, puis j'en ai la preuve qui ne l'a pas lu, parce qu'il s'est levé
pour dire en Chambre que le rapport ne touchait pas du tout la rémunération des
médecins, alors que c'est au cœur de l'exercice. Donc, oui, réécrire, donc
scrapper cette loi-là, et bâtir, co-construire avec, oui, les médecins, mais
tous les professionnels de la santé, une nouvelle façon plus efficace de faire.
Et il y aura une révision du mode de rémunération des médecins qui inclut la capitation,
qui inclut une...
Journaliste : ...des
objectifs puis des sanctions, est-ce que... Si on n'atteint pas les objectifs,
s'il n'y a pas de sanction, qu'est-ce qui va inciter les médecins à atteindre
ces objectifs-là?
M. Tanguay : Ce qui va
inciter à atteindre les objectifs? Ouvrez les salles d'opération. Donnez les
ressources. Dernier chiffre connu, je pense, c'est au 20 septembre
dernier, il y a 482 Québécoises et Québécois qui sont en attente d'une
chirurgie pour un cancer qui sont hors délais. Pensez-vous que les médecins, si
on leur disait : Aïe! tu as une salle d'opération cet après-midi,
pensez-vous qu'ils diraient non? Ouvrez, là. La façon de faire, c'est de
coopérer, puis de collaborer, puis de revoir la rémunération en ce sens-là. Et
il y a déjà une part. Pour les omnipraticiens, c'est 20 %, grosso modo, de
leur pratique qui est déjà basée sur la capitation, autrement dit qui vous
voyez, et ainsi de suite. Mais il faut parler de la qualité. Il n'y a aucun
indicateur de qualité dans ce mauvais projet de loi.
Journaliste : Réduction des
seuils d'immigration permanente. Est-ce que vous êtes en phase avec votre chef
sur une... le fait que le PQ va... est maintenant en... se positionne pour une
réduction des seuils d'immigration?
M. Tanguay : Il est clair...
Et je pense, là, on me corrigera si j'ai tort, que l'exercice, justement,
triennal est... tire à sa fin, là, les consultations se terminent cette
semaine. Alors, on verra le résultat. On a un excellent porte-parole, André Morin,
là-dessus. Mais il est clair que, nous, la capacité d'accueil, ça a toujours
été un élément central. C'est écrit dans la loi, mais également il faut pouvoir
bien accueillir, il faut les construire, les logements, il faut donner les
services, parce que rappelez-vous que les nouveaux arrivants, pour beaucoup,
participent de l'effort dans notre système public et auprès de nos PME. Ça
prend une prise en contrôle. Vous m'avez vu ici avec notre collègue André
Morin. Déjà, vous parlez d'une planification qui tient compte des immigrants
temporaires. Alors, ça prend tout ça, puis il faut respecter la capacité
d'accueil.
Journaliste : ...immigration
permanente, là.
M. Tanguay : Oui.
Journaliste : Est-ce que vous
êtes à l'aise avec ça? Le PLQ n'a jamais défendu cette position-là.
M. Tanguay : Bien, écoutez,
je laisserai mon collègue vous revenir là-dessus. Mais, chose certaine, nous,
ça prend un contrôle, un contrôle basé sur la capacité d'accueil.
Journaliste : Mais est-ce
que... est-ce que votre proposition, si on revient à 2022, pendant la campagne
électorale, qui était une augmentation, là, du...
M. Tanguay : Elle était à
70 000.
Journaliste : ...à 70 000,
est-ce que ça prenait en compte la capacité d'accueil du Québec?
M. Tanguay : On n'est... on
n'est plus là. Ça fait longtemps. Depuis que François Legault a ouvert les
vannes avec des centaines de milliers, parce qu'il y a accepté des immigrants
temporaires, il y a une perte de contrôle...
Journaliste : ...en 2022, là.
Journaliste : Non. Non, non,
elle a explosé à partir de 2021, 2022, 2023. Elle a explosé à partir de ces
années-là.
La Modératrice : En anglais.
Je pense qu'il n'y a pas de question en anglais. Non. Merci.
M. Tanguay : Merci beaucoup.
(Fin à 11 h 50)