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(Huit heures deux minutes)
Mme Gentilcore : Bonjour. Ça
fait 62 jours aujourd'hui que les citoyens de Chicoutimi sont sans
représentant à l'Assemblée nationale, sans député. On a déposé une motion hier,
en Chambre, demandant au gouvernement de déclencher ces élections-là le plus
rapidement possible, motion qui a été refusée, donc on ne l'a pas adoptée. Je l'ai
connu dans Terrebonne, les citoyens ont été sans député pendant six mois. J'ai
vu les dossiers s'accumuler sur le bureau de circonscription. J'ai vu l'impact
que ça avait sur les citoyens. Il n'y a aucune raison actuellement de ne pas
déclencher cette élection-là. Si vous en voyez une, dites-le-moi, moi, je n'en
vois pas, en tout cas, pour le gouvernement. Ça peut se régler avant Noël. Il y
a un conseil des ministres aujourd'hui, donc, on demande au gouvernement de
déclencher cette élection-là le plus rapidement possible.
M. St-Pierre Plamondon : Bonjour,
tout le monde. Évidemment, ce matin, je vais vous parler du budget fédéral
déposé hier. Il faut prendre la mesure... il faut comprendre l'ampleur de ce
qui se passe. Donc, on disait, avec raison, de Justin Trudeau qu'il était le
premier ministre du Canada le plus dépensier de l'histoire. Sous son règne, on
a doublé la dette du Canada, accumulé plus de dettes sous son règne que ce qu'on
avait accumulé avec tous les premiers ministres réunis avant lui. Et, à l'époque,
on nous disait que c'était absolument inacceptable. Les experts se prononçaient
sur des déficits de 40 milliards en 10 ans. On va payer la note
pendant longtemps. Arrive Mark Carney qui nous est présenté comme l'élite de la
finance mondiale, celui avec le CV étincelant qui va remettre de l'ordre dans
tout ça. Et coup de théâtre, Mark Carney réussit l'impensable, être
substantiellement plus dépensier que Justin Trudeau. Donc, ce n'est pas 40 milliards,
mais 78 milliards. Ça, c'est l'équivalent d'endetter le Québec, à chaque
année, de 16 milliards de dollars. Donc, juste vous donner
une idée, là, ça veut dire que l'endettement pour les prochaines générations
équivaut à 300 millions de dollars par semaine. C'est comme si on
avait un scandale SAAQclic à tous les mois en raison d'un gouvernement fédéral
qui essentiellement ne livre pas grand-chose. Donc, on ne peut même pas
comparer l'endettement du gouvernement du Québec et celui du fédéral, parce
qu'au moins le gouvernement du Québec a à charge toutes les responsabilités
financières onéreuses, dont la santé, l'éducation et les services sociaux. Il y
a un gouvernement qui dédouble, fait peu de choses et trouve le moyen de nous
endetter davantage que les gouvernements à l'échelle des provinces.
Et je veux juste vous réitérer, là, ce
qu'on avait dit dans le temps de Justin Trudeau, là, les experts et les
commentateurs, c'était le Wall Street Journal qui parlait de la décennie
perdue de Justin Trudeau, «Dans le trou pour longtemps», «Trudeau a liquidé le
Canada», «Au diable et dépenses avec Justin Trudeau», «Des déficits à perte de
vue». Retournez dans les analyses lorsqu'on était à 40 milliards et
essayez de jeter un regard sur tous ces analystes aujourd'hui qui nous disent
que, parce que c'est Mark Carney et qu'il est issu du milieu financier, ça a
bien du bon sens qu'on soit à 72... à 78 milliards.
Donc, à la question : Est-ce que le
Québec a les moyens d'être un pays? Quand on vous dit : Le Canada envoie
plus d'argent au Québec que ce qu'on en envoie à Ottawa, mettez dans l'équation
cette dette-là, parce qu'évidemment qu'un gouvernement du Québec, ce serait un
mauvais choix, pourrait s'endetter de 16 milliards de plus. Ce serait un
très mauvais choix, mais c'est une réalité biaisée de dire que le Québec ne
serait pas capable d'assumer ses responsabilités. La différence, c'est que tous
ces dédoublements puis ces gaspillages à Ottawa, et Dieu sait s'il y en est...
il y en a, moi, je pense qu'on ferait quelque chose de plus intelligent avec
ces sommes-là, notamment les rediriger en santé, en éducation, en services à la
population. Donc, rapatrier 90 milliards dans les circonstances, ça me
semble urgent. On a déjà dit dans le passé qu'on n'avait pas les moyens d'être
un pays. Moi, je vous dis ce matin : On n'a pas les moyens de rester dans
le Canada, parce que cette histoire-là est un mauvais... est un cauchemar sur
le plan financier et ça a un impact important sur notre avenir.
Journaliste
: Est-ce
que vous croyez que le Bloc peut voter en faveur d'un budget comme celui-là?
Parce que M. Carney a besoin de trouver des appuis, là.
M. St-Pierre Plamondon : Bon
point. Je ne m'immiscerai pas dans la stratégie parlementaire du Bloc, mais mon
rôle, je pense, ce matin, de la perspective du Québec, c'est de nommer que le
fédéral n'offre presque pas de services, est en train de nous endetter de
manière irréversible et que l'arrivée de Mark Carney aura marqué la catastrophe
par-dessus la catastrophe, qui était un consensus à la sortie de Justin
Trudeau, à savoir que c'est la pire gestion financière qu'on aura vue depuis très
longtemps. Je veux dire, on a presque doublé ce déficit annuel là. Et, quand on
nous présente des graphiques, là, qui disent que ça va se résorber, là, je vous
invite à voir le budget de Justin Trudeau en 2024. Ça, c'est la courbe qu'on
nous présentait. Donc, 42 milliards, puis là on faisait des scénarios où
est-ce que ça descend tout le temps, puis le scénario pessimiste de
l'administration Trudeau, c'était que ça allait monter peut-être à
43 milliards pour ensuite se stabiliser. 78 milliards. Je ne vois pas
comment des commentateurs ou des experts entre guillemets peuvent venir nous
dire que tout ça a du sens, là. Ça n'a aucun sens.
Journaliste
: ...c'est
le Bloc ne peut pas, en toute conscience, appuyer un budget comme ça.
M. St-Pierre Plamondon :
Bien, c'est-à-dire que c'est une arène avec des dynamiques politiques qui ne
sont pas les miennes, là. Donc, la stratégie parlementaire d'un parti fédéral,
ce n'est pas moi qui vais la faire devant vous ce matin. Moi, je parle au nom
du Québec et de l'Assemblée nationale...
Journaliste
: ...c'est
un mauvais budget que vous ne seriez pas prêts à appuyer?
M. St-Pierre Plamondon : Au
nom du Québec, je dis : On n'a plus les moyens de rester dans le Canada.
Journaliste
: ...ne
doit pas appuyer le budget-là, c'est ça que vous dites?
M. St-Pierre Plamondon : Je
ne ferai pas de stratégie parlementaire fédérale.
Journaliste
: Le
gouvernement du Québec demande plus d'argent, par exemple, pour les
infrastructures. Est-ce que vous appuyez cette demande-là?
M. St-Pierre Plamondon :
Bien, c'est ça, mais je vous... ce que je vous dis, c'est plutôt que de
quémander de l'argent dans un système qui gaspille, dédouble et nous endette
pour toujours, là, on ferait mieux de juste être en pleine maîtrise de la
totalité du budget et de faire des choix cohérents. On sous-estime en ce moment
à quel point l'argent qu'on envoie à Ottawa, soit qu'elle travaille contre
nous, soit qu'elle est gaspillée ou soit que c'est carrément de l'endettement
qui nous revient. Et ça va nous suivre, donc.
Journaliste
: ...péter
votre balloune, là, mais on est dans le régime canadien actuellement, là. Vous
avez vous dire ça que... Est-ce qu'on doit... le fédéral doit donner plus
d'argent pour les infrastructures, pour les hôpitaux, là? Même si vous dites
qu'il dépense, qu'on n'a pas notre argent, c'est dans le régime dans lequel
vous vivez actuellement, là.
M. St-Pierre Plamondon :
C'est de... Oui, donc, qu'il nous transfère les 6 milliards de transferts en
santé qui sont dus puis on va décider si on les met dans des hôpitaux ou des
services, mais leur... leur histoire de dire : Aïe! Moi, je vais vous
donner 5 milliards à l'échelle canadienne pour des hôpitaux, là,
ramenez-le sur la part du Québec, puis posez-vous la question : Quelle
différence ça va faire à la lumière du PQI où est-ce qu'il y a des hôpitaux à
3, 4 milliards par projet, qui s'accumulent19289 les uns après les autres.
Donnez-nous nos transferts en santé dans l'intervalle, ils ne le feront jamais,
en passant, là, et, si ce n'est pas le cas, faisons l'indépendance, reprenons
ces sommes-là. Cessons le gaspillage et cessons cette dérive qui est absolument
inacceptable. C'était inacceptable sous Trudeau, je vous annonce ce matin que
c'est deux fois pire sous Carney. Il n'y en a pas de...
Journaliste
: Êtes-vous
capable, ce matin, de chiffrer l'impact sur le budget de l'année que vous aviez
présenté il y a deux ans, qui comptait sur un déficit de justement 40
milliards, c'était deux fois plus...
M. St-Pierre Plamondon : Bien
non, vous comprenez qu'on n'a pas refait ces calculs-là, mais qu'ils seront bel
et bien refaits. Ceci étant, l'impact...
Journaliste
: ...
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
bien, pas d'ici l'élection. Je pense qu'on va refaire avec des moyens plus
larges, parce que, dans le processus préélectoral, on ne fera pas ce
document-là, on va faire notre cadre financier puis nos... Mais soyez bien
conscients que le ratio dette-PIB ne changera pas pour une année. Le problème,
c'est cette trajectoire-là ou celle-ci, si je peux me permettre, là, c'est...
Le problème qu'on a, c'est qu'il y a un État qui nous endette pendant qu'il
n'offre presque rien. Et si on maintient ça pendant 10, 20, 30 ans, les
conséquences sont graves sur notre capacité à court terme à financer nos
services, parce qu'il y a beaucoup de gaspillages là-bas, mais sur la santé
financière. D'ailleurs, quand je lis que le ratio dette-PIB du Canada, tout va
bien parce qu'on est à 43 %, s'il vous plaît, là, est-ce qu'on peut se
forcer un peu? Le Canada a comme particularité, par rapport aux États unitaires
européens, par exemple, qu'il y a deux paliers de gouvernement qui forment
l'ensemble du gouvernement, donc, faisons le calcul des provinces, plus du
fédéral. Et j'en appelle à la prudence, parce que cet endettement-là fédéral
correspond à pas grand-chose d'utile, mais il nous amène dans des... On n'est
pas obligé de faire partie des pires, donc, ce n'est pas acceptable.
Journaliste
: Là, vous
avez un argument, vous aviez un document qui devait vous servir d'argument
pendant les élections, puis même, éventuellement, pendant une campagne
référendaire. Or, aujourd'hui, on n'est pas du tout dans la même situation
financière au Canada. Donc, est-ce que ça lui enlève de la valeur?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
parce que, comme je vous dis, un exercice d'un an où la dette est de
30 milliards de plus ne changera pas l'État d'un Québec indépendant, au
jour 1, en termes de ratio de la taille de l'économie avec de la dette
qu'on on est obligé de prendre du Canada. Ce que je vous dis par contre, c'est
que c'est un argument supplémentaire pour comprendre qu'il faut sortir de là,
parce que, si c'est ça la tendance lourde, et ce n'est pas parce qu'ils vous
disent qu'ils vont résorber, que ça va se faire, ça ne se fait jamais, cette
tendance lourde là, elle est structurellement insoutenable.
Journaliste
: Qu'est-ce
que vous avez pensé du message d'Isabelle Poulet qui dit regretter d'avoir voté
pour la loi n° 2 ?
M. St-Pierre Plamondon :
Quelle histoire hier, hein? Je ne sais pas trop quoi vous dire, parce que le
rebondissement c'est que non seulement elle ne n'est pas adressée à vous, mais
on a appris qu'elle avait parlé aux libéraux, finalement, elle se fait
expulser, on ne l'aura jamais entendue. Je ne suis pas très surpris. Il y a des
députés caquistes qui ont approché le Parti québécois dans les derniers mois
puis...
Journaliste
: Combien?
M. St-Pierre Plamondon : Un
certain nombre, une pluralité.
Journaliste
: Vous
allez les voir se faire expulser un après l'autre...
M. St-Pierre Plamondon : Vous
voulez que je les nomme. Mais la différence, c'est que moi, si quelqu'un me
dit : C'est un échange confidentiel, j'ai l'intégrité de garder ça
confidentiel, tu sais, il y a des choses qui se font puis il y a des choses qui
ne se font pas. J'avais dit d'avance, puis j'ai le mérite d'avoir été clair
qu'il n'y aurait pas de transfert caquiste. Donc, malgré ces approches-là,
notre réponse est toujours la même. On sait aussi, mais vous savez, je pense,
si vous faites votre travail de terrain, que Mme Poulet n'est pas la seule
parmi les caquistes à avoir des discussions avec les libéraux. Et donc moi, je
laisse ça aux libéraux puis aux caquistes, ces histoires-là. Mais pauvre Mme
Poulet qui veut s'adresser à vous, je pense, de bonne foi, elle a voulu parler au
premier ministre. Elle s'attendait également à ce que sa discussion avec Pablo
Rodriguez soit confidentielle puis, à la fin de la journée, on ne l'a jamais
entendue, on n'a aucune idée, puis elle est complètement écartée. Donc, à part
constater que c'est que c'est très, très dommage et que c'est symptomatique
d'un gouvernement en très, très fin du régime qui... où est-ce que les gens
sautent du navire, là, moi, je peux juste dire que, pour le Parti québécois,
notre ligne a été très claire depuis maintenant plus d'un an, il n'y aura pas
de transfuge caquiste, ça ne nous intéresse pas.
Journaliste
:
...qu'elle dise regretter d'avoir voté pour la loi une semaine à peine après
l'avoir fait, qu'elle l'a défendue...
M. St-Pierre Plamondon : Elle
l'a défendue en... C'est ça. J'ai revu les extraits vidéo, puis elle l'a
défendue pas à peu près. Donc, ça, je la laisse à elle, peut-être ce serait un
bon exercice pour elle de venir devant vous puis de vous expliquer son point de
vue là-dessus. Elle était censée faire ça hier.
Journaliste
: Ça
semble-tu crédible, ce qu'elle dit, compte tenu qu'on apprend qu'elle a
magasiné avec les libéraux...
M. St-Pierre Plamondon : Comme
disait... comme disait Bernard Landry, audi alteram partem. Qu'elle vienne
s'expliquer puis qu'elle parle devant nous puis on comprendra peut-être plus
ses motifs. Mais, à sa décharge, hier, elle voulait s'exprimer. Je pense
qu'elle a été peut-être un peu trop de bonne foi en acceptant une rencontre en
après-midi puis en assumant que, lorsqu'on dit que c'est confidentiel, les gens
ont tous les principes pour... de... que certaines choses demeurent
confidentielles. Elle se retrouve dans la position...
Journaliste : ...si, après
coup, après bâillon, il y a des caquistes qui se rendaient compte de l'impact
de leur projet de loi, ce n'est pas peu particulier? Il n'y n'aurait pas été
mieux d'y penser avant?
M. St-Pierre Plamondon : Je
pense que c'est plus qu'on est devant une perte de confiance dans la manière
dont Christian Dubé a mis en place les étapes précipitées et des explications
qui ne convainquent pas. Donc, ils étaient... Les députés étaient prêts à aller
au bâton pour ce projet de loi là. Sur le fond, je suis obligé de dire que je
suis d'accord avec l'analyse des caquistes, qu'en fait tous les partis à
l'Assemblée nationale sont pour une réforme du mode de scrutin, mais tous les
partis, sauf la CAQ, sont contre...
Mme Gentilcore : ...
M. St-Pierre Plamondon : J'ai
dit : scrutin?
Mme Gentilcore : Oui.
M. St-Pierre Plamondon : Ça,
c'est un lapsus excellent.
Journaliste : ...
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
oui, c'est ça. Mais c'est... mais c'est la définition d'un lapsus, parce qu'en
effet on est engagés à ce que change le mode de scrutin également, donc...
Mais, sur le mode de...
Journaliste : Ce sera dans le
livre bleu qu'on...
M. St-Pierre Plamondon : Ce
sera dans le Livre bleu.
Journaliste : ...
M. St-Pierre Plamondon : Exactement.
C'est gentil de votre part. Donc, sur le mode de rémunération des médecins,
tous les partis, sauf la CAQ, étaient contre de précipiter et de prendre une
approche autoritaire et vindicative, là. Parce que, vraiment, ça a été annoncé
à l'avance. La CAQ a dit : On va mettre le feu, préparez-vous, les
colonnes du temple vont brûler, et tout ça. Regardez les conséquences. Donc,
sur le fond des choses, il y a un mode de rémunération des médecins qui va
changer d'une manière ou d'une autre. Il y a des incongruités, il y a des...
plusieurs irrégularités qu'on a nommées, on en trouve plein d'autres. Et, dans
ce contexte-là, le fardeau de la preuve est sur le gouvernement parce que le
gouvernement doit démontrer aux médecins que les bouts où, clairement, ça n'a
pas de bon sens, les endroits où, clairement, on s'est trompé puis les
objectifs collectifs ne collent pas, un paquet de... par exemple, là, toute la
question des ressources promises en GMF, s'ils ne sont pas là, le lien avec les
objectifs... il y a un certain nombre de points que les médecins ont démontré.
Puis, si le gouvernement est de bonne foi, il va dire : On maintient la
réforme, on maintient le cap, mais, vos points valides, on les reconnaît puis
on travaille maintenant avec vous.
Des voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : On
ne l'a pas attendu, on ne l'a pas entendu, ça, encore.
Des voix : ...
Journaliste : ...sur la loi
n° 2, là, sur Santé Québec qui a un malaise, j'aimerais vous entendre, là.
Qu'est-ce que ça dit si même Santé Québec a un malaise avec le projet de loi...
avec la loi, en fait?
M. St-Pierre Plamondon : Je
dis qu'on ne comprend jamais si Santé Québec fait de la politique, dédouble le
ministère ou dédouble le ministre. Ça, c'est très symptomatique, là. Quand
Santé Québec sort pour donner son opinion, moi, des fois, je suis comme :
Le but, ce n'était pas de dépolitiser? Puis pourquoi on se retrouve avec un dragon
à trois têtes, là? C'est- à-dire, il y a le ministre, il y a le ministère et il
y a Santé Québec. Tout le monde a son opinion puis personne n'est responsable.
Donc, de... Moi, plus ça avance, plus je suis à convaincre de ce que fait Santé
Québec dans cette histoire-là.
Journaliste : ...Mme
Duranceau, maintenant, qui soit la porteuse de ballon, là, parce que c'est elle
qui a reçu le mandat de rapprocher les fédérations. Quel message ça renvoie à
l'égard du travail de M. Dubé?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
le message le plus important sur le travail de M. Dubé vient des caquistes
eux-mêmes qui disent : On s'attend à ce que ce soit François Legault qui
reprenne la négociation maintenant. Ça, c'est un message. Et je pense que, dans
les circonstances, en effet, le premier ministre doit se porter garant de la
situation, avouer que les indicateurs de volume, là, les objectifs mal ficelés
peuvent être changés, garantir des ressources en GMF, toute l'histoire de la
pastille des vulnérabilités. C'est parce qu'on en apprend au fur et à mesure
qu'on étudie puis qu'on comprend le projet de loi. On voit des failles. C'est
au Premier ministre, à ce stade-ci, de dire : Oui, on a procédé trop vite
à des fins partisanes — il ne le dira pas comme ça, là — mais on avoue que
ça... on a bâclé le travail à certains égards, puis, parce qu'on est de bonne
foi, là où vous avez raison, on est prêts à retravailler les objectifs, puis,
pour autant, on maintient le cap, la réforme aura lieu, la loi aura lieu. Et,
si on a ça, je pense que, d'ici Noël, on peut s'entendre.
Journaliste : Parlant de Mme
Duranceau, elle va présenter un projet de loi, là, pour fusionner une
quarantaine de fonds ou d'organismes gouvernementaux. Est-ce que... est-ce
que... est-ce qu'il y a moyen de faire ça sans toucher les services à la
population? Est-ce que c'est la bonne direction...
M. St-Pierre Plamondon : Dans
cette idée de couper dans les contrôles bureaucratiques, la première étape,
c'est d'identifier les contrôles bureaucratiques superflus. Donc, si on coupe
avant d'avoir fait cette analyse-là, on s'en va probablement dans des coupes
qui sont plus aléatoires pour réduire la taille. Et il y a quelques
déclarations... Évidemment, on va attendre d'étudier là ce qui va être déposé,
mais il y quelques déclarations un peu contradictoires. Si on fait des
économies d'échelle en fusionnant puis si on enlève des contrôles
bureaucratiques, en principe ça veut dire moins d'emplois dédiés à... au
contrôle de la bureaucratie, donc certaines économies. Mais ce que la ministre
dit en ce moment, c'est qu'il n'y aura pas de changement, pas d'économies qui
découlent de ces... Donc, ça ressemble à du brassage de structures, là. Puis,
la CAQ a déjà fait ça, c'est pour ça que je mets en garde ou, en fait, je
demande au gouvernement de ne pas rejouer dans le brassage de structures qui,
au final, nous ramène à peu près à la case départ. S'il y a des contrôles
bureaucratiques superflus, ce qu'on pense qui est le cas, qu'on les identifie,
qu'on les abolisse, et ça va découler en des économies parce qu'il n'y aura
plus... on n'aura plus besoin de faire des contrôles qui ne servent à rien.
Donc, évidemment qu'il y a des économies liées à ça.
Journaliste
: Mais vous
êtes favorables.
M. St-Pierre Plamondon : On
va être favorables quand on va lire quelque chose qu'il y a...
Journaliste
: Mais dans
l'idée...
M. St-Pierre Plamondon : Ça
fait plusieurs fois qu'on dit que les contrôles bureaucratiques doivent être
coupés, mais, à nouveau, avec la CAQ, ce n'est pas tant la communication qui
est le problème, c'est la manière de travailler. Un peu comme avec les médecins
c'est-à-dire que l'intention de réformer le mode de rémunération peut... peut
être très louable. Puis, au final, on se retrouve que ce n'est pas ça du tout
qui se passe ou que le projet est escamoté.
Journaliste
: Le
gouvernement a investi plus d'un demi-million, là, dès l'adoption de... dès la
présentation du projet de loi pour, justement, mousser cet... ce point de vue
auprès de la population, visiblement, concernant la loi. Donc, est-ce qu'on
devrait procéder ainsi? Est-ce que c'était...
M. St-Pierre Plamondon :
C'est... ce sont des publicités qui sont davantage partisanes pour la CAQ que
d'intérêt public. Et là, donc, la réponse, c'est non, on ne devrait pas.
Journaliste :
Just your reaction to Isabelle Poulet
getting expelled from the CAQ.
M. St-Pierre
Plamondon :
What
a story yesterday. I mean, a press conference that was canceled. And then we
learned that she was already in discussion with the Liberal Party of Québec.
And at the end of the day, she meets with the… with Francois Legault and she's
expelled. So, I think it would be useful to hear her on a few questions. All I
can say at this point is obviously we're before a government that is falling
apart. Obviously, the ethical standards of other leaders of other parties are
not the same and are not impressive in the sense that she had conversations
with the Liberal Party thinking it was confidential.
I can tell you that
elected members of the CAQ contacted us on more than one case to join the PQ,
and two things, we had already said that there was no «caquistes» joining the
PQ and if it's confidential, I will not tell you who because it's about ethics,
it's about just doing your job with integrity.
So, the end of the day,
for Mme Poulet, it was maybe a difficult day at the job for her. I think at
least should… she should be heard once in terms of why she did that, what was
her intent, and where it leads her after all of this has happened.
Journaliste
: What does it says about the situation at the CAQ? I mean, you see
them leaving the ship.
M. St-Pierre
Plamondon : It's really… it's more than you
think, it's more people wanting to leave the ship than it… that than meets the
eye. It's… the Transformers used to say that.
Journaliste :
Just about the…
M. St-Pierre
Plamondon : On s'amuse un peu.
Des voix :
…
M. St-Pierre
Plamondon :
We're
back. We're back.
Journaliste :
Okay, good. Bill 5, do you… are you… do
you agree with the principle of cutting bureaucracy, what Premier Legault has
promised in September when he announced his new cabinet?
M. St-Pierre
Plamondon :
So,
we've been talking about doing something for less controls more than a year
ago. The CAQ took it under its priorities. The problem with the CAQ is always
the difference between their communication and what they actually do, and they
have very heavy tendency in making poor work with poor preparation. So, if you
start cutting job… jobs randomly in the public service, you'll have problems.
And they're in a rush because they want to show that they're doing something.
So, I haven't seen any process through which we identify what are those
bureaucratic controls we want to get rid of. So, we're at risk of just making
random moves. And they are doing many random moves since September. That's the
least we can say. So, let's hope that they bring a genuine diagnosis of where
we can make it
more lighter in terms of bureaucratic control, and let's
hope that it will lead to economies because if you just move people around the
structure and, at the end of the day, it's the same amount of money spent on
bureaucratic control, I mean, you're not better of are you? So, another risk
here is to have just a shift in the structures, they've done that on several
occasions, and at the end of the day, we're not further, we haven't move
forward.
Des voix :
...
(Fin à 8 h 24)