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Point de presse de M. André Albert Morin, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’immigration, de francisation et d’intégration

Version préliminaire

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Thursday, November 27, 2025, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement


 

11 h 31 (version non révisée)

(Onze heures trente-cinq minutes)

La Modératrice : Alors, bonjour et bienvenue à cette conférence de presse de l'opposition officielle pour dénoncer la disparition du Programme d'expérience québécoise. Donc, on va commencer avec le député de l'Acadie, André Albert Morin, qui est également porte-parole de l'opposition officielle en matière d'immigration, de francisation et d'intégration, on aura ensuite Christopher Zéphyr, le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, ensuite, Flora Dommanget, présidente de l'Union étudiante du Québec, et sera suivie d'Alain Ibou Diédhiou, un étudiant qui est affecté par l'arrêt du PEQ.

M. Morin : Bonjour. Merci. Alors, on est ici à nouveau avec des étudiants pour dénoncer l'abolition du PEQ, du Programme de l'expérience québécoise.

C'est une véritable injustice que d'abolir ce programme et, comme je le soulignais, dans le milieu d'un match et de changer les règles avant la fin de la partie. Ça ne se fait pas.

Il faut rappeler que le gouvernement de la CAQ, dans ses programmes, a invité un très grand nombre d'étudiants étrangers à venir étudier dans nos universités. Quand ces gens-là sont partis, le programme PEQ existait, il était ouvert, ils avaient donc un plan de vie, un avenir. Certains ont découvert évidemment, bien sûr, comment le Québec est une terre d'accueil, est une terre magnifique, et donc ils ont voulu rester. Mais voilà, dans le milieu de la partie, le gouvernement change des règles, abolit le programme, l'a suspendu d'abord. On...


 
 

11 h 36 (version non révisée)

M. Morin : ...espérait qu'il revienne, mais il a été aboli par la suite. Imaginez le désarroi de ces étudiants. Leur programme est brisé, leur vie est évidemment affectée. C'est un impact majeur pour tous ces étudiants qui avaient un projet d'études. Et, en plus, cette décision nuit à la réputation du Québec à l'étranger, particulièrement en France. Et ça, il faut le dénoncer.        Alors, moi, ce que je demande au ministre de l'Immigration, M. Roberge, c'est une clause de droit acquis pour les gens qui sont déjà sur le territoire québécois afin qu'ils puissent se prévaloir de ce programme.

Je cède maintenant la parole aux collègues qui sont avec moi.

M. Zéphyr (Christopher) : Bonjour. Je m'appelle Christopher Zéphyr et je suis président de la Fédération étudiante collégiale du Québec. La FECQ représente plus de 70 000 personnes étudiantes au sein de 30 associations étudiantes réparties à travers 13 régions administratives, de l'Abitibi-Témiscamingue jusqu'en Gaspésie.

Je prends aujourd'hui la parole aux côtés de l'Union étudiante du Québec, du Parti libéral du Québec, de l'association étudiante du cégep Gérald-Godin et de d'autres associations afin de dénoncer une décision injuste, précipitée et profondément déconnectée de la réalité que vivent les personnes étudiantes au Québec.

L'annulation du Programme de l'expérience québécoise, particulièrement le volet Diplômés, c'est plus qu'un changement administratif, c'est une fermeture de portes, c'est un recul et c'est un message extrêmement inquiétant envoyé à des milliers de jeunes déjà intégrés, déjà enracinés, déjà engagés dans notre société.

Le PEQ offrait une voie claire et simple pour obtenir la résidence permanente. Ce n'était pas un passe-droit, c'était une reconnaissance, une reconnaissance que ces personnes étudiantes parlent français, vivent ici, étudient ici, travaillent ici et participent activement à la vitalité culturelle, sociale et économique du Québec.

En abolissant le Programme de l'expérience québécoise, ce que le gouvernement fait, encore une fois, c'est abandonner les personnes étudiantes internationales. On leur dit : Venez étudier chez nous, payez vos frais, comblez nos besoins de main-d'œuvre, mais, une fois diplômés, bonne chance, débrouillez-vous! Cette incohérence a un coût, un coût humain : l'insécurité, le stress, la peur de devoir quitter une vie qu'on s'est construite ici.

Le PEQ n'était pas seulement efficace, il permettait au Québec de retenir des talents déjà formés, déjà intégrés chez eux. L'abolir, c'est se tirer une balle dans le pied, c'est envoyer le message que le Québec n'est plus un lieu que l'on peut envisager son avenir sereinement.

Notre reconnaissance de programmes similaires représente un pas dans la bonne direction, mais il demeure largement insuffisant. Nous demandons au gouvernement de reconnaître la contribution immense des étudiants internationaux et surtout de respecter celles et ceux qui ont choisi le Québec non seulement pour étudier, mais pour y vivre, travailler et y contribuer pleinement. Le Québec a besoin d'eux et, aujourd'hui plus que jamais, il doit leur démontrer qu'il... qu'il veut réellement les garder.

Je passe maintenant la parole à l'Union étudiante du Québec.

Mme Dommanget (Flora) : Bonjour à vous. Je m'appelle Flora Dommanget et je suis présidente de l'Union étudiante du Québec. L'UEQ regroupe 13 associations universitaires et représente près de 117 000 personnes étudiantes à travers le Québec, de Rouyn-Noranda à Chicoutimi en passant par Gatineau, Montréal, Sherbrooke, Drummondville et Lévis.      Aujourd'hui, nous sommes aux côtés du Parti libéral du Québec et de la Fédération étudiante collégiale du Québec et de nos associations étudiantes pour dénoncer les politiques anti-immigration du gouvernement de la CAQ. Nous dénonçons particulièrement l'abolition du Programme de l'expérience québécoise, donc le PEQ. Cette décision injuste, incompréhensible et lourde de conséquences fragilise la vie de nombreuses familles et personnes étudiantes internationales qui veulent s'établir au Québec.

Il faut rappeler que les personnes étudiantes internationales contribuent directement à notre société et à notre économie. Elles étudient, travaillent, consomment localement, participent à la création de savoirs et jouent un rôle indispensable dans la recherche et l'innovation. Elles sont présentes dans nos laboratoires, dans nos entreprises, dans nos communautés. Elles enrichissent notre culture et participent à la vitalité de nos régions.

Le gouvernement les a invitées à venir ici, leur promettant un avenir au Québec grâce au PEQ. Aujourd'hui, il revient sur sa parole, créant un climat d'incertitude et d'angoisse et envoyant un message à l'international, le message que le Québec n'est plus un endroit fiable pour venir étudier et s'établir. Cette volte-face ne nuit pas seulement aux personnes étudiantes internationales, elle nuit à la réputation du Québec, à sa capacité d'attirer les talents et à son avenir économique.

Nous recevons chaque semaine des témoignages bouleversants de personnes étudiantes internationales qui ne savent plus si elles pourront suivre... poursuivre leur vie ici. Certaines sont au Québec depuis deux, trois, parfois huit ans. Elles ont construit leur avenir, elles sont intégrées, elles ont appris le français, elles contribuent à nos communautés et maintenant elles doivent tout mettre en pause à cause des politiques anti-immigration du gouvernement de la CAQ.

Dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre, alors que le Québec a besoin de soutien dans ses hôpitaux, ses écoles, ses entreprises et ses laboratoires, le gouvernement ferme la porte à celles et ceux qui contribuent déjà activement à notre société. C'est une contradiction flagrante. D'un côté, on dit que le Québec manque de bras et de talents et, de l'autre, on refuse de reconnaître celles et ceux qui sont déjà ici et qui veulent s'établir...


 
 

11 h 41 (version non révisée)

Mme Dommanget (Flora) : ...durablement. Rappelons que même la ministre de l'Immigration a reconnu que les personnes étudiantes internationales représentent la meilleure immigration possible, formées ici, intégrées dans nos milieux, prêts à contribuer pleinement au Québec. Alors, pourquoi leur tourner le dos? Pourquoi briser une promesse qui leur avait été faite?

Nous demandons donc au gouvernement de revenir sur sa décision et de permettre aux personnes... internationales déjà établies au Québec d'avoir accès à une voie d'accès rapide à la résidence permanente comme cela leur avait été promis. Il en va de la crédibilité du Québec, de l'équité envers celles et ceux qui ont choisi de venir dans notre société et à notre capacité à bâtir un avenir prospère et inclusif.

Le Québec doit envoyer un... un message clair : Ici, nous valorisons les personnes étudiantes internationales, ici, nous reconnaissons leur apport, ici, nous respectons notre parole.

Merci. Et je laisserai maintenant la parole à Alain Ibou, étudiant au cégep Gérald-Godin.

M. Diédhiou (Alain Ibou) : Mesdames et Messieurs, je me nomme Alain Diédhiou, étudiant international en technique de l'informatique, fier membre de la communauté étudiante québécoise. Aujourd'hui, si je prends parole, ce n'est pas seulement en mon nom, mais aussi au nom de ceux et celles qui, comme moi, ont choisi le Québec avec le cœur et qui aujourd'hui voient leur avenir menacé.

Je suis arrivée ici à l'automne 2024 animé par un... par une grande estime par le Québec, pour sa culture, sa langue, pour ses valeurs. Et très vite, je m'y suis plongé les deux bras en avant. Pour moi, m'intégrer, ce n'était pas seulement m'adapter, c'était participer, c'était pouvoir dire que je contribuer à faire quelque chose de plus grand qu'il ne l'était déjà. J'ai rejoint des comités étudiants, organisé des activités, soutenu des services d'entraide, participé à des initiatives contre l'insécurité alimentaire et collaboré avec la FECQ pour améliorer la vie étudiante. J'ai voulu rendre au Québec ce qu'il m'a donné, une chance. Et ce Québec m'a répondu. Il m'a donné une voix, une confiance, mais surtout une communauté.

En à peine un an, j'ai été élu président de mon association étudiante au cégep Gérald-Godin. Pour moi, c'est une preuve que j'étais ici un étudiant comme les autres, qu'il n'y avait aucune différence entre un Québécois et moi. J'étais enfin devenu un vrai Québécois. Et je l'ai cru, naïvement peut-être, mais sincèrement. De tout mon cœur, j'ai cru qu'un jour je serai réellement Québécois, reconnu pour mon engagement, mon travail, pour mes efforts de devenir comme les autres.

Mais aujourd'hui, force est de constater que le gouvernement de la CAQ ne tient pas compte de ces rêves-là, ni des miens, ni de ceux des milliers d'autres personnes qui, comme moi, ont tout investi avec l'espoir de bâtir une vie ici. On nous avait promis une place et maintenant on nous dit que cette place n'est peut-être qu'une illusion.

Le Programme de l'expérience québécoise, le PEQ, n'est pas un simple programme administratif qu'on retire du jour au lendemain. Pour nous, le PEQ, c'est un avenir, c'est une promesse. C'est la reconnaissance officielle d'une intégration déjà accomplie. Pour certains, ce ne sont que des chiffres, mais pour nous, ce sont des familles qui ont fait confiance au Québec, ce sont des parcours de vie qu'on a encouragés à s'enraciner et qui maintenant sont forcés de se voir déracinés, encore une fois.

On m'a souvent dit : Alain, tu es ici chez toi, si tu donnes à ta communauté, personne ne fera de différence, tu seras un vrai Québécois. Ce qui veut dire : tu étudies ici, tu travailles ici, tu vis ici et tu es chez toi ici. Et aujourd'hui, on nous dit que tout cela, eh bien, c'est terminé, qu'aujourd'hui, malgré les promesses, malgré les espoirs donnés, eh bien, c'est fini.

L'abolition du PEQ ne couperait pas seulement dans un processus administratif, elle coupe dans la confiance, dans la stabilité, dans la réputation du Québec comme terre d'accueil. Elle coupe dans l'avenir de milliers de jeunes qui, chaque jour, travaillent, étudient, paient leurs impôts et participent activement à la vitalité de la société. Ces personnes ne sont pas des variables d'ajustement. Elles sont déjà une force vive. Elles sont déjà des membres à part entière de nos campus, de nos milieux de travail, de nos communautés.

Au nom des étudiants internationaux que je représente aujourd'hui, je vous le dis avec respect mais fermeté : Il n'est pas trop tard pour reconsidérer votre... pour corriger votre erreur, il n'est pas trop tard pour protéger ce qui fait la force du Québec, l'équité, l'intégrité et la diversité.

Nous ne demandons pas un privilège. Nous demandons que la... que la promesse faite soit tenue. Nous demandons que l'intégration sincère soit reconnue. Nous demandons un parcours clair, juste et humain vers l'avenir que nous construisons déjà ici.

Je veux m'établir au Québec, je veux travailler au Québec, je...


 
 

11 h 46 (version non révisée)

M. Diédhiou (Alain Ibou) : ...je veux servir ici, je veux donner à cette société ce qu'elle m'a permis de recevoir. Et je sais que je ne suis pas seul. Des milliers de jeunes comme moi ont choisi le Québec, parfois au prix de tout quitter parce qu'ils croyaient en sa parole. Être Québécois est une chance, et nous en sommes conscients. Donnez-nous donc l'opportunité de la mériter avec notre travail acharné et nos efforts inconditionnels. Laissez-nous devenir Québécois. Merci.

La Modératrice : Alors, c'est ce qui complète cette conférence de presse. Merci.

(Fin à 11 h 47)


 
 

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