Conférence de presse de M. Simon Jolin-Barrette, ministre de la Justice, M. Mathieu Lacombe, ministre de la Culture et des Communications, et Mme Kariane Bourassa, députée de Charlevoix–Côte-de-Beaupré
Version préliminaire
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Tuesday, December 2, 2025, 15 h 15
Salle Evelyn-Dumas (1.30),
édifice Pamphile-Le May
15 h 26 (version non révisée)
(Quinze heures trente minutes)
La Modératrice : Bonjour et
bienvenue à cette conférence de presse du ministre de la Justice, Simon
Jolin-Barrette. Il est accompagné du ministre de la Culture et des
Communications, Mathieu Lacombe, et de la députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré,
Kariane Bourassa.
M. Jolin-Barrette : Alors,
merci, bonjour à tous. Mathieu, Kariane, merci d'être présents. Très heureux de
vous retrouver. Avec eux, le Québec et poésie, symphonie, rêverie. Ils nous
émeuvent, ils nous font rire aux larmes. Ils nous donnent des frissons avec
leurs voix puissantes et douces à la fois. Ils nous ramènent en enfance et nous
font sourire vers l'avenir. Vous l'aurez compris, je parle de nos artistes
québécois qui nous initient, petits et grands, à la... une prestation à la fois
à la culture d'ici. Et à l'aube du temps des fêtes, en pleine période de
magasinage pour Noël, nombreux sont ceux qui voudront offrir la culture en
cadeau. Le projet de loi que nous vous présentons aujourd'hui vise, notamment,
à s'assurer que lorsque les familles dépensent pour aller voir un spectacle,
elles en aient pour leur argent. Le projet de loi n°10, protégeant les
consommateurs contre les pratiques abusives de revente de billets et de
renouvellements d'abonnements en ligne, se décline en trois mesures phares...
15 h 31 (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...ça fait
déjà un moment que nous avons à l'oeil les sites de revente de billets de
spectacles. Au cours des derniers mois, avec l'aide de ma collègue et députée
de Charlevoix—Côte-de-Beaupré, Mme Kariane Bourassa, nous avons procédé à de
vastes consultations, auprès notamment d'experts universitaires, d'acteurs du
milieu artistique ainsi qu'auprès de propriétaires de salles de spectacles. Cet
exercice nous a permis d'avoir un portrait clair et juste des enjeux de l'industrie
et d'identifier des pistes de solutions, car malgré les protections déjà
prévues à la Loi sur la protection du consommateur, en matière de revente de
billets, il n'est pas rare de voir des billets pour des spectacles ou des
événements sportifs d'envergure s'envoler en quelques minutes pour ensuite être
réaffichés sur des plateformes de revente à des prix faramineux. L'enjeu qui
nous est rapporté par plusieurs experts est que certaines plateformes de
revente camouflent leur statut de revendeurs et agissent clandestinement sans
avoir convenu d'entente avec le vendeur officiel. Ce n'est pas rare de voir des
clients débourser à leur insu des sommes plus importantes pour leurs billets
que d'autres spectateurs, même s'ils se retrouvent, au final, assis dans la
même rangée.
À cela s'ajoutent des situations fâchantes,
comme lorsque les consommateurs se retrouvent devant des portes closes alors
que le spectacle auquel ils devaient assister a été annulé sans qu'ils en aient
été informés par le revendeur.
Il importe donc d'agir, non seulement pour
les consommateurs qui se sentent floués, mais également pour protéger le
portefeuille culturel du Québec. En effet, ni l'industrie québécoise du
spectacle ni les artistes québécois ne voient la couleur des profits réalisés
par les revendeurs qui agissent illégalement. On parle d'argent fait sur leur
dos en utilisant leurs noms et leurs talents. Les entreprises derrière ces
pratiques déloyales ne sont ni plus ni moins que des parasites pour la culture
québécoise.
Les familles font déjà tellement d'efforts
pour gérer leur budget, entre le loyer ou l'hypothèque, l'épicerie, les frais
pour l'auto et les autres dépenses essentielles, chaque dollar compte. Si nous
pouvons empêcher ce genre d'abus, nous nous devons de le faire. Nous nous
inspirons des meilleures pratiques dans le monde. En effet, plusieurs États du
monde ont encadré la revente de billets de spectacles pour éviter les pratiques
abusives. Aux États-Unis, certains États prévoient des mesures de transparence
en matière de revente de billets, alors que l'Australie impose des règles aux
plateformes électroniques de revente. L'Irlande régit, quant à elle, la
publicité entourant ce type de commerce. Et pas plus tard qu'au mois d'octobre
dernier, le gouvernement ontarien laissait entendre qu'une intervention
législative pourrait aussi voir le jour à la suite de la flambée des prix de
revente de billets pour les matchs de la ligue majeure de baseball en 2025, les
billets pour la série mondiale avec les Blue Jays.
Avec le projet de loi n° 10, nous
envoyons un message clair aux revendeurs que s'ils veulent faire affaire au
Québec, ils devront le faire de manière honnête et transparente. Fini les
cachotteries. Avant de faire leurs achats, les clients devront notamment être
informés, premièrement, qu'ils sont sur une plateforme de revente et que les
biens qu'ils convoitent peuvent être en vente à un prix inférieur ailleurs, deuxièmement,
du siège que le billet permet d'occuper, troisièmement, du prix d'origine du
billet mis en vente, quatrièmement, du nom du dernier propriétaire du billet, et,
cinquièmement, en cas d'annulation du spectacle ou d'un changement d'horaire ou
du lieu. De plus, pour pouvoir revendre un billet à un prix supérieur à celui d'origine,
le revendeur doit avoir conclu une entente au préalable avec le producteur du
spectacle. On permet ainsi aux clients de faire leurs achats en toute
connaissance de cause et de faire les meilleurs choix en fonction de leurs
besoins et de leur portefeuille.
Une autre mesure importante du projet de
loi concerne les abonnements en ligne qui se renouvellent automatiquement, vous
savez, ces services de télédiffusion, de livraison de repas ou encore de
câblodistribution auxquels on souscrit parce qu'il y a un rabais de deux ou
trois mois et avec lequel on se retrouve finalement coincé parce que ça devient
plus compliqué de se désabonner que de laisser l'abonnement suivre son cours?
Nous avons tous des exemples en tête à ce sujet. Nous pouvons tous convenir que
ce n'est pas normal de devoir traverser un véritable labyrinthe numérique pour
parvenir à se désabonner d'un service qu'on ne désire plus ou encore de
réaliser que notre mensualité a augmenté sans préavis et qu'elle continue d'être
prélevée automatiquement.
Le projet de loi s'attaque spécifiquement
à ces irritants et prévoit de nouvelles obligations pour protéger les
consommateurs contre les pratiques abusives observées. Un bouton «se désabonner»
facilement accessible sera mis à la disposition des clients afin qu'ils
puissent mettre fin à un abonnement en quelques clics. Ils devront également
être informés de deux à 10 jours avant la fin d'une période de gratuité ou de
prix réduit, et le nouveau prix exigé ainsi que la date à partir de laquelle il
sera en vigueur devront être indiqués clairement. Et, par ailleurs, les frais
périodiques qui ne sont pas inclus dans la mensualité devront être annoncés
clairement à côté des frais mensuels exigés pour un abonnement qui se
renouvelle automatiquement. Alors, terminé, les frais cachés.
La troisième mesure du projet de loi n° 10
est liée à la liberté d'expression des consommateurs...
15 h 36 (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...nous le
savons, les consommateurs s'informent souvent sur le Web avant de faire un
achat. Et que faisons-nous pour s'assurer de faire un choix éclairé? Nous
lisons les avis laissés par d'autres consommateurs à propos des produits et des
services que nous convoitons. Ces avoirs... ces avis sont parfois positifs,
mais d'autres plus négatifs peuvent aussi nous aiguiller comme consommateurs, rien
de plus normal. Mais imaginons un instant qu'un commerçant vous dise, au moment
de payer votre facture, qu'il vous est interdit d'émettre votre avis, sans quoi
il vous... il vous poursuivra. Cela paraît insensé, mais pourtant certains
observateurs aux États-Unis ont constaté l'émergence d'une tendance voulant que
des commerçants incluent dans leurs contrats une clause afin d'interdire à un
client mécontent d'émettre un avis en ligne. C'est complètement aberrant. Nous
ne pouvons tolérer que des entreprises tentent ainsi de museler leurs clients.
Il en va de la liberté d'expression des citoyens et des citoyennes. Le projet
de loi envoie un message clair à quiconque sera tenté d'inclure une telle
clause dans un contrat. Nous ne laisserons pas cette dérive se produit ici au
Québec. Le projet de loi interdit donc l'inclusion, dans les contrats de
consommation, de clauses visant à empêcher un consommateur de publier ou de
communiquer un avis. Autrement dit, une telle clause dans un contrat sera tout
simplement illégale. Les citoyens du Québec ne doivent pas craindre de s'exprimer
publiquement s'ils le souhaitent à propos de leur expérience comme
consommateur.
Alors, certains acteurs malintentionnés
utilisent de faux négatifs pour nuire au travail des commerçants locaux. Et
bien sûr, dans ces cas précis, nous n'interdisent pas aux commerçants d'agir
contre ces internautes fallacieux. Vous l'aurez constaté, avec ce projet de
loi, nous venons encore une fois corriger des irritants du quotidien. Nous
poursuivons nos efforts pour mieux protéger le portefeuille et le pouvoir d'achat
des familles. Dans un marché en constante évolution, le Québec s'assure de
demeurer un leader en matière de protection des consommateurs. Je vous remercie
et je cède la parole au ministre La Culture et des Communications, M. Mathieu
Lacombe.
M. Lacombe : Merci beaucoup, M.
le ministre. Bonjour, tout le monde, Mme la députée, très heureux d'être avec
vous aujourd'hui avec le dépôt de ce projet de loi, le gouvernement, je pense
qu'on peut le constater, pose encore une fois un geste important en faveur de l'industrie
culturelle au Québec, de nos industries culturelles. Nos salles de spectacles, ce
sont de véritables moteurs de création artistique et d'accès aussi à la culture
pour de nombreuses villes et de nombreux villages partout sur le territoire.
Même chose pour les festivals qui animent et qui dynamisent nos régions. Je
pense notamment au très populaire Festival d'été de Québec, aux Francofolies de
Montréal, au FestiVoix de Trois-Rivières ou encore au prestigieux Festival
international de la chanson de Granby. Ce sont tous des événements qui mettent
en valeur notre culture et qui nous font découvrir, à chaque année des talents
de partout au Québec. Malheureusement, des gens mal intentionnés réussissent à
s'immiscer dans le processus de vente de billets pour profiter sans effort, M.
le ministre l'a dit, du travail de nos artistes. C'est un phénomène, le
phénomène de la revente, qui a beaucoup évolué depuis l'adoption de nos
premières lois, c'est en 2011, et des stratagèmes pour la contourner se sont
développés au fil des ans. La revente non autorisée affectait surtout les
grands marchés auparavant. Ce n'est plus le cas, elle se répand désormais en
région et elle affecte aussi, par exemple, les plus petites salles. Les sites
de revente sont plus difficiles à distinguer des plateformes des producteurs d'ici.
Donc, on constate que ça a bien changé, que tout ça s'est raffiné, les
stratagèmes en question et, pour cette raison-là, on devait poser un geste avec
la mise en œuvre de nouvelles protections contre les pratiques abusives de
certains revendeurs de billets. Les artistes et leurs partenaires vont pouvoir
réellement profiter davantage de leurs efforts et mieux planifier aussi leurs
stratégies de mise en marché. Elles vont permettre aux consommateurs de
culture, par ailleurs, d'avoir accès à plus de transparence quant à l'achat de
leurs billets de spectacle. C'est un geste qui s'inscrit en droite ligne avec
les efforts qu'on déploie pour favoriser un meilleur accès plus généralement à
notre culture. Je pense entre autres, au projet de loi n° 109, par
exemple, qu'on a présenté, que j'ai présenté au printemps dernier, grâce auquel
on est venu créer un droit à la découvre habiletés de nos contenus et à l'accès
à des contenus culturels francophones dans la Charte des droits et libertés de
la personne, en plus de créer de nouvelles obligations de disponibilité, de
visibilité et de promotion pour la culture québécoise, pour la culture
francophone. Donc ça, c'est un exemple parmi tant d'autres.
Mais même si les lois, notamment le projet
de loi n° 109 qui, je l'espère, sera adapté, s'adaptent, et même si les lois
maximisent l'accès à la culture québécoise, encore faut-il que les gens soient
en mesure de se procurer des billets et d'aller dans les salles pour aller à la
rencontre de nos artistes, aller à la rencontre du milieu culturel. Et si on
veut que notre culture préserve sa richesse, sa diversité et si on veut éviter
son... son américanisation, bien, on doit continuer le Québec tout entier,
notamment le gouvernement, nos efforts pour s'assurer que la culture
québécoise, elle occupe toute la place qui lui revient. Donc, ça veut dire
concrètement qu'il faut continuer d'agir par tous les moyens à notre
disposition...
15 h 41 (version non révisée)
M. Lacombe : ...sur tous les
fronts. Je pense qu'aujourd'hui, c'est un... c'est un geste significatif qui le
démontre bien, qu'on est en action. C'est ce qu'on fait, donc, en protégeant
nos artistes, mais aussi tout le milieu culturel contre la pratique abusive,
les pratiques abusives en matière de revente de billets. Donc, je veux
remercier, évidemment, mes collègues pour leur travail sur ce dossier-là.
Évidemment, je suis ministre de la Culture, la protection du consommateur, c'est
leur responsabilité, donc, merci beaucoup, Simon, puis je cède la parole à Kariane,
que je remercie aussi parce que je sais qu'elle y a travaillé de façon très
assidue.
Mme Bourassa : Bien, merci,
messieurs les ministres, bonjour à tous. C'est vrai, quand on commence, on dit
toujours : ah, merci beaucoup, je suis contente d'être ici, mais je suis
vraiment contente parce que j'ai été l'adjointe parlementaire de Simon
Jolin-Barrette, votre ministre de la Justice, et là, j'ai changé de rôle, mais
qui me donne l'opportunité de venir ici, en conférence de presse, pour
expliquer le travail qui a été fait, parce qu'il y a un gros travail derrière
le projet de loi qu'on présente aujourd'hui. Donc, le ministre m'avait donné le
mandat et la responsabilité de documenter les enjeux entourant la revente de
billets. On avait très peu d'information concernant ce phénomène et les
informations qu'on avait, c'était souvent des plaintes qui étaient relayées
dans vos différents médias. Donc, l'exemple le plus marquant, ça a été celui du
décès de Karl Tremblay, cette cérémonie qui devait être gratuite, où les gens
ont revendu des billets à près de 500 $. Donc ça a été, un peu, la goutte
qui a fait déborder le vase, ce qui a dit : il faut vraiment se pencher
sur cette question-là. Mais les situations irrégulières, j'en ai vraiment
entendu beaucoup quand j'ai rencontré les différents groupes. Un billet qui se
vend 100 $ pour un spectacle qui est le lendemain matin, donc quelques
heures, à peine, plus tard, se revend 1000 $. Que s'est-il passé dans la
nuit pour expliquer cette hausse de coûts? Ou des billets qui sont vendus sur
des sites de revente mais qui n'ont pas encore été vendus sur le site primaire?
Donc, beaucoup de gens ont soulevé, comme ça, des problématiques. Il fallait
dresser un portrait de la situation et dans les mois qui ont suivi, j'ai
rencontré beaucoup de groupes, jusqu'à sept mois de grossesse avec ma grosse
bédaine à faire des rencontres pour essayer de comprendre la problématique. J'ai
rencontré des experts... universitaires, des représentants du milieu
artistique, des producteurs de spectacles, des salles de spectacles, des
groupes de protection du... des consommateurs, des promoteurs d'événements, donc
vous comprendrez que c'est des gens dans l'industrie, mais qui ont différents
intérêts, qui ont différentes visions, mais tout le monde s'entendait pour dire
qu'il fallait agir et que la... le statu quo n'était pas acceptable.
Donc, effectivement, il faut comprendre
que l'argent de la revente va rarement aux artistes et à l'industrie, et M. le
ministre l'a dit tout à l'heure, mais moi, c'est un mot sur lequel j'ai
vraiment arrêté lorsque, lors des consultations, les gens ont mentionné ça, ils
ont utilisé le terme «parasites» de l'industrie culturelle, et ça m'a marqué.
Parce qu'en effet, ni l'industrie québécoise du spectacle ni les artistes
québécois ne voient la couleur des profits réalisés avec les revendeurs. Donc,
on parle d'un argent qui est fait sur leur dos en utilisant leur nom, en
utilisant leur talent et ça ne va pas du tout, ça ne bonifie en rien notre
culture québécoise. Donc, j'ai remis un rapport qui explique les enjeux, qui
mettaient aussi de l'avant des solutions proposées par l'industrie, parce que l'industrie
avait, aussi, des solutions. On a compris le modus operundi... operandi de
différentes plateformes non autorisées, on le précise, et là, ça nous a permis
d'analyser la loi sur la protection du consommateur avec un nouvel oeil et
repérer des brèches, des brèches qu'aujourd'hui, on va tenter de colmater avec
ce projet de loi. Alors, je vous remercie, M. le ministre, pour votre
confiance, de m'avoir laissé là, tu sais, ça a été un premier mandat, là, dans
lequel je me suis donné vraiment à fond et de comprendre, de voir les
problématiques, ça a été un très, très beau mandat, mais on l'a fait pour nos
familles d'une part, parce que oui, avec l'inflation, à l'approche des fêtes, les
budgets sont plus serrés, on veut que les gens puissent s'offrir des billets de
spectacle. On veut qu'ils puissent avoir accès à de la culture à des prix
abordables et surtout, on veut que l'argent revienne dans les poches de nos
artistes. C'est eux qui ont travaillé fort pour faire rayonner la culture, donc
on veut rétablir les faits comme ça. Alors, merci à tous.
M. Jolin-Barrette : Merci,
Kariane.
Mme Bourassa : Et j'imagine
que c'est la période des questions.
La Modératrice
: Oui,
merci à vous trois, donc on va tenir une période de questions. Marc-André
Gagnon, Journal de Montréal, Journal de Québec.
Journaliste : Bonjour à vous
trois. D'abord, concernant les billets, ce que vous proposez...bien, la revente
de billets. Est ce que vous proposez, dans votre projet de loi, en quoi ça va
donner plus de mordant aux lois actuelles que ce qui existe déjà, là, à l'Office
de la protection du consommateur?
M. Jolin-Barrette : Mais dans
un premier temps, c'est d'amener plus d'honnêteté et de transparence pour le
consommateur. Parce le consommateur, bien souvent, lorsqu'il va sur Internet,
il tape Marc-André Gagnon en spectacle, puis le premier...
Journaliste
: Pas de
danger que...
M. Jolin-Barrette : Ce...
c'est un cas fictif... Bien, écoutez, j'ai... je... On va aller voir si le
produit est bon.
15 h 46 (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...la...
la façon que ça fonctionne, le référencement, c'est : souvent, le premier
site qui est référencé, les gens cliquent, mais ce n'est pas le site de la
billetterie officielle. Ça fait qu'à ce moment-là, ce qu'on dit, c'est que dès
qu'on va cliquer sur un site de revente, il va falloir qu'il y ait une... une
fenêtre qui s'affiche pour dire clairement, en gros : Bien, vous êtes sur
un site de revente, il peut y avoir des billets disponibles à un prix inférieur
à celui affiché. Et il va y avoir le prix du billet d'origine à côté du montant
du prix du billet demandé. Ça fait que l'idée, c'est de diriger l'ensemble des
consommateurs vers le site original, le site de la billetterie. Puis on invite
les consommateurs québécois, à l'approche des fêtes, à encourager nos artistes
locaux justement et à faire attention, lorsqu'ils se retrouvent sur un site
web, à se questionner, est-ce qu'ils sont sur le site Web officiel de revente.
Et l'autre élément qui est important
aussi, c'est que la place va devoir être indiquée désormais. Parce que bien
souvent, puis Kariane y faisait référence, ils vendent des billets sur les
sites de revente qu'ils n'ont même pas achetés, donc vous ne savez pas ce que
vous achetez. Vous achetez dans une section, mais vous n'avez pas le prix du
billet. Là, maintenant, on exige que... Pardon, la place du billet. On exige
que la place du billet soit indiquée puis aussi le nom du dernier revendeur...
bien, en fait, de la personne qui possède le... le billet pour être certain qu'il
y ait une personne physique qui possède le bien, puis que ce ne soit pas une...
un commerce, une... une plateforme, une industrie, dans le fond.
Journaliste : OK.
Maintenant... pour l'ensemble des mesures, je comprends qu'il y a l'autre volet
aussi, là, qui concerne, bon, les... les promotions en ligne qui... qui se
transforment en abonnements souvent coûteux, tout ça. Pour... Pour la mise en
application de l'ensemble de ces mesures là, est-ce que l'office suffisamment d'inspecteurs
pour s'assurer de... de la mise en application de... de tout ce qui est prévu
là? Et, et quelles seront les sanctions aussi?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, la réponse à cette question-là, c'est oui, l'office dispose déjà d'inspecteurs
qui sont embauchés, qui font un travail de... de surveillance. Puis déjà, la
Loi sur la protection... prévoyait certaines modalités relativement à la
revente de billets de spectacle. Mais là on vient, comme Kariane disait,
préciser le tout pour justement que ce soit applicable puis qu'on puisse venir
corriger les comportements délictuels.
Les sanctions. Vous vous souviendrez, avec
le projet de loi n° 29 qu'on a fait adopter il y a deux ans sur la
durabilité et la réparabilité des biens, on a introduit un régime de sanctions
administratives pécuniaires, donc 1 250 $ par jour, mais aussi les amendes
en matière pénale, ça peut aller jusqu'à 5 % du chiffre d'affaires mondial
de l'entreprise. Ça fait qu'il y a deux volets : dans le fond, il y a le
volet des SAP puis il y a le volet des poursuites pénales aussi. Puis, dans le
cadre d'une... d'une poursuite... bien, en fait, dans le cadre d'une sanction
administrative pécuniaire, vous n'avez pas besoin d'aller à la cour, là. C'est
l'office qui constate. Puis, de la façon que l'office constate, c'est qu'elle
appelle une première fois, elle dit : Bien, écoutez, on constate un... un
comportement qui est délictuel, veuillez corriger. Puis, après ça, bien, ils
vont y aller par une SAP. Puis, si les SAP, ça ne fonctionne pas, on s'en va
avec des amendes pénales qui peuvent être très élevées pour les personnes
morales.
La Modératrice : Marie-Josée
Paquette-Comeau, Radio-Canada.
Journaliste : Oui. Comment...
Comment vous voyez la possibilité d'aller chercher l'argent lorsque ce sont des
multinationales qui sont derrière ça? On sait qu'avec Netflix et autres de ce
monde, le GAFAM, c'est assez difficile. Comment vous allez réussir?
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous savez, les grands joueurs, généralement, collaborent assez bien sur des
régimes. Je vous donne un exemple. Quand on a fait le projet de loi sur les
images intimes, le partage d'images intimes sans consentement, je leur ai écrit
suite à l'adoption de la loi, et ils ont tous répondu. Puis on... ils
collaborent avec nous justement pour que les ordonnances sur les images
intimes... Ça fait que j'ai... je n'ai pas nécessairement d'inquiétude, même si
c'est des gros... des multinationales. D'ailleurs, l'an passé, il y a une
compagnie étrangère qui a été condamnée devant les tribunaux québécois puis
elle a été sanctionnée, donc, même si c'était une entreprise étrangère. Donc...
sur l'application, ils font des affaires au Québec ici, on est capables de les
poursuivre, puis on est capable de leur imposer des amendes, puis on est
capables de les collecter aussi. Puis... l'idée, c'est de faire en sorte d'amener
de la transparence pour le consommateur puis que ce genre de comportement là ne
se produise pas, là. C'est malhonnête, ce qui se passe présentement.
Journaliste : Puis avez-vous
le nombre de plaintes à l'Office de la protection du consommateur liées, par
exemple, aux abonnements? Tu sais, avez-vous des chiffres précis sur les gens
qui se plaignent de ne pas être capables de se désabonner, par exemple, ou...
M. Jolin-Barrette : Je
pourrais vous revenir avec ça. Je les... Je ne les ai pas en tête précisément,
mais si vous voulez, on va... on va vous revenir. Parce que je pense qu'il y a
comme 30 000 plaintes par année à l'Office.
Journaliste : C'est ça. Mais
ce sont toutes les plaintes, ce sont... oui.
M. Jolin-Barrette : Ce
sont... Ce sont toutes les plaintes. Puis, des fois, il y a des phénomènes
aussi. Tu sais, en ligne ou les billets de spectacle, bien, les gens, ils ne
vont pas nécessairement porter plainte parce qu'ils s'en rendent compte par
après, puis là ils ont déjà acheté puis... Puis, tu sais, il n'y a pas de honte
à porter plainte non plus, comme... contre une... une entreprise, contre un
site de revente ou contre un mécanisme de... de désabonnement qui ne fonctionne
pas, parce que si on veut agir, il faut que l'office soit outillé, puis qu'il y
ait des dénonciations.
La Modératrice : Avant...
15 h 51 (version non révisée)
Journaliste : ...en anglais,
j'en ai quelques-unes. Dans le fond, là, on comprend que vous n'agissez pas
sur, par exemple, là, interdire la revente à un prix plus cher que le billet
initial.
M. Jolin-Barrette : Bien, ça
prend le... ça...
Journaliste
: Mais
donc, le producteur doit consentir...
M. Jolin-Barrette :
Exactement.
Journaliste
: ...c'est
ça que vous venez introduire.
M. Jolin-Barrette :
Exactement.
Journaliste
: Ça, ça
veut dire que n'importe quel billet qui est mis en vente, exemple au Centre
Bell, ça se remplit en 20-25 minutes, ensuite de ça, on tourne sur les sites de
revente, ils sont là, souvent, presque en temps réel. Donc, pour afficher le
prix, ils vont devoir eu... vont devoir avoir eu...
M. Jolin-Barrette : Une
entente avec le producteur du spectacle.
Journaliste : Mais ça,
est-ce que ça ne sera pas compliqué à quelque part? Je ne sais pas, exemple,
là, Taylor Swift, là, ça se vend en trois minutes, c'est fini, on a tout de
suite sur les sites de revente, il y en a. Donc, là, le... Billets.ca va devoir
s'être entendu avec le producteur de Taylor Swift pour faire sa revente?
M. Jolin-Barrette : Effectivement,
oui. Parce que...
Journaliste : Puis c'est
réaliste de demander ça? Ma question, dans le fond, là.
M. Jolin-Barrette : Bien,
oui, parce que l'artiste ou le producteur du spectacle, quand il met son bien à
vendre 50 $ ou 100 $, c'est le prix que lui y vend son produit
culturel, là. À ce prix-là. Le producteur investit l'argent, l'artiste investit
l'argent. Son talent, c'est sa personne, son image. Ce n'est pas normal, comme
Kariane disait, qu'un parasite vienne dire : Bien, moi, je vais faire
100 % de profit là-dessus, ou je vais faire 200 piastres de profits là-dessus.
Ça fait que le produit, la mise en vente, appartient à l'artiste qui l'a créée puis
à son producteur. Ça fait que oui, c'est réaliste puis on donne cet outil-là à
l'Office pour dire : Bien, écoute, ça va être une infraction. Si tu n'as
pas d'entente avec le producteur, tu ne peux pas vendre à un prix plus élevé.
Journaliste
: Donc,
exemple... oui?
M. Jolin-Barrette : Puis l'autre
élément aussi, il y a des stratégies pour que les billets... les gens achètent
des billets, mais si ce genre de sites de revente-là achètent des billets pour,
justement, les capter puis les mettre en revente par la suite aussi. Donc, c'est
une stratégie commerciale illégitime de la part des sites de revente.
Journaliste : Mais vous allez
être capable de capter ça aussi rapidement? Je veux dire, on peut prendre l'exemple
du fait que par exemple, rapidement, on peut racheter de partout des prix qui
sont plus chers, là, donc, si ça n'a pas été autorisé. Mais moi, j'ai acheté le
billet entre temps, tu sais, qu'est-ce qui arrive, là? Est-ce que...
M. Jolin-Barrette : La
revente entre particuliers n'est pas visée par le projet de loi. Faut que ce
soit un...
Journaliste : Mais sur les
sites de revente, là? Donc, ça serait interdit d'emblée?
M. Jolin-Barrette : Là, vous
me parlez pour... pour qui?
Journaliste : Bien, par
exemple, pour le fait que là, sur les sites de revente...
M. Jolin-Barrette : Oui, ça
prend l'autorisation du producteur.
Journaliste : Puis ça,
comment vous vous assurez en amont que cette... que c'est arrivé cette entente-là?
M. Jolin-Barrette : Bien, c'est
aux sites de revente à s'assurer qui a signé un contrat avec le producteur du
spectacle pour avoir l'autorisation de vendre le billet plus cher. Parce que le
FEQ appartient au FEQ, son produit. Donc, l'Office, si jamais le producteur du
spectacle voit qu'il y a de ses billets qui sont en vente sur un site de
revente, bien, va pouvoir appeler l'Office puis porter plainte pour dire :
Écoutez, moi mes billets sont en vente sur le site de revente. Je n'ai pas
autorisé ça, et là en vertu de la loi qu'on va avoir, bien, ça donne un levier
à l'Office pour intervenir, d'imposer des sanctions administratives pécuniaires
ou pour imposer des sanctions pénales. Mais je pense que c'est important de
spécifier qu'entre deux particuliers, supposons je ne sais pas, les enfants
sont malades, bien, là, vous pouvez revendre votre billet.
Journaliste : Mais juste pour
ajouter sur ce que... disait, en fait, ce n'est pas déjà dans la Loi sur la
protection des consommateurs, le fait qu'on doit avoir une entente avec le
producteur?
M. Jolin-Barrette : C'est...
c'est...
Journaliste : Donc, c'était
déjà dans la loi.
M. Jolin-Barrette : Ce volet-là,
il est déjà dans la loi. Cependant, ce qu'on amène, c'est plus de clarté, puis
plus de transparence sur ce volet-là, puis également pour les SAP, les
sanctions administratives pécuniaires, puis les amendes aussi, qui sont plus
élevées.
Journaliste : J'ai une
question également. Est-ce qu'il y a quelque chose dans le fond, dans ce projet
de loi-là, qui empêcherait dans le futur une entreprise comme Ticketmaster pour
ne pas la nommer, qui a été visée par des recours collectifs, de nombreuses
plaintes en raison du prix exorbitant des billets qu'on retrouvait sur ces
plateformes-là, est-ce qu'elles auront, maintenant, dorénavant, si votre projet
de loi est adopté, évidemment, davantage de bâtons dans les roues?
M. Jolin-Barrette : Bien, la
réponse à cette question-là, c'est oui. Parce que, pour revendre des billets à
un prix supérieur, ils vont devoir avoir l'entente avec le producteur. Donc, si
ce n'est pas... si ce n'est pas avéré, il y a des sanctions qui peuvent s'appliquer.
Deuxièmement, il y a le nom du dernier titulaire du billet qui doit être
affiché. Ensuite, il y a le prix original du billet à côté du prix demandé du
billet. Ils ont des obligations, maintenant, relativement, si le spectacle est
annulé, revendre tout ça. Donc, c'est une série de mesures qu'on met pour
amener plus de transparence, pour que le consommateur puisse savoir qu'il est
sur un site de revente, puis qu'il achète quelque chose qui est pas mal plus
cher. Puis aussi, l'élément qui est le plus important aussi, sur les gros
sites, c'est le siège. S'il y a...
15 h 56 (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...met en
disponibilité un billet où est-ce qu'il n'y a pas le siège, puis que le
consommateur n'est pas informé, c'est une infraction aussi.
Ça fait que qu'on ne l'interdit pas, mais
on vient l'encadrer, mettre plus de transparence pour, justement, faire en
sorte que le consommateur puisse savoir que : Heille! je suis en train
d'acheter un billet sur un site de revente. Parce que les sites Web, là,
actuellement, là, des sites de revente, là, c'est à s'y méprendre, là. Ils
prennent l'image corporative de l'artiste, ils prennent le plan de la salle
copié-collé, c'est... Probablement qu'il y a des gens ici, dans la salle, qui
se sont fait déjà avoir, là.
Journaliste : Et dernière
question, sur un autre volet, là, celui, bon, où vous souhaitez protéger la
liberté d'expression, dans le fond, des clients mécontents, là, bien, vous
l'avez abordé vous-même, là, d'emblée. Vous savez que c'est un fléau aussi, les
faux avis négatifs qui nuisent à de nombreux commerçants. Les commerçants n'ont
pratiquement pas d'outils pour se débarrasser de ces faux avis négatifs là,
même s'ils essaient de faire des appels à Google, et tout ça. Il n'y a rien
pour protéger les commerçants de l'autre côté. Il ne faudrait pas agir de ce
côté-là?
M. Jolin-Barrette : Bien, le
recours en diffamation, il est présent. Donc, quelqu'un qui fait un commentaire
négatif qui n'est pas vrai, qui n'est pas avéré, ça, c'est le droit commun qui
s'applique. Le phénomène qu'on voit, par contre, se développer, notamment aux
États-Unis, puis on ne veut pas qu'il arrive ici, c'est le fait que, supposons
que vous allez à l'hôtel puis que, dans votre contrat de location de chambre
d'hôtel, bien, il soit écrit : Vous ne pouvez pas émettre de commentaires
sur une plateforme quelconque, et donc ça vient limiter, même si vous avez vécu
une nuit horrible, là.
Journaliste : Et ça, il y
aura des sanctions aussi qui vont s'appliquer?
M. Jolin-Barrette : Bien, dans
le fond, on l'interdit. Ça fait que, oui, si ça l'est, il y a des dispositions
qui sont applicables. Ça fait que l'idée, c'est d'avoir la liberté de le faire puis
de ne pas limiter la liberté du consommateur, mais, d'un autre côté, ça n'autorise
pas le consommateur à dire n'importe quoi sur des motifs pas vrais. Donc, le
recours en diffamation est toujours là.
La Modératrice
: Jack
Wilson, The Gazette.
Journaliste :
...is that before, you couldn't sell without
authorization from the vendors, if you were a merchant, and now it applies to
individuals as well, is that correct?
M.
Jolin-Barrette :
No, no. We don't make that bill apply to individuals. Individuals
will always… will be authorized to sell their tickets if the kids are sick and
you can't go to…
Journaliste
:
But at a higher price, rather than the initial value?
M.
Jolin-Barrette : They will… No. You need to
have the authorization.
Journaliste
:
Yes. And before, that only applied to merchants, correct?
M.
Jolin-Barrette : Yes.
Journaliste
:OK. And, of course,
you can enter into an agreement before the tickets go on sale, right? If you're
a second-hand party vendor who wants to sell above the original price, you can
sign that agreement before the time… the tickets went on sale, for example?
M.
Jolin-Barrette : You can sign the agreement
with the producer?
Journaliste
: Yes, before the time… just to revisit the example we were talking
about earlier about how quickly you'd have to position yourself. You can sign
an agreement before, right?
M.
Jolin-Barrette : Yes, but at the beginning,
you go see the producer before he launches his tickets and say: Hey, I want to
be the one who will sell your tickets, but also on the site of the «revente», also
if you have an agreement, and there are some parts of the industry that do that,
but the artist and the producer needs to be… agree with that formula because
they need to have profits based on the selling of the tickets.
Journaliste
: So, we know that Manitoba tried something similar and they… the
rules saying that people outside of the jurisdiction of the province were
coming in reselling. How is this bill different from that measure?
M.
Jolin-Barrette : Well, in North America and
also in Europe, you have a jurisdiction that goes in that way. Just in Ontario,
with the «série mondiale», the Ontario Government says: We want to get back the rules about the selling of tickets.
So, we use the best practices that are going on all over the world to be sure
that the wallet of the people is protected and that the families can make a
choice with clear information. That's the purpose of the bill.
Journaliste
: I assume you have the ability to pursue, say, a multinational in
the States that comes in and resells the ticket without authorization.
M. Jolin-Barrette : Yes.
Journaliste
: And Manitoba did not have that or…
M.
Jolin-Barrette : Well, I don't know the case
in Manitoba, what happened clearly, but I can check and I can call you back on
that.
Journaliste
:OK, cool. Why allow
tickets to be marked up at all…
16 h 01 (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...Why?
Journaliste
: Why allow to get to be marked up beyond the face value at all?
M. Jolin-Barrette : Marked up, you mean higher?
Journaliste
: Because you can sign... you can sign an agreement to sell a ticket above
the original price. Why is that allowed at all?
M. Jolin-Barrette : Well, if there's an agreement with the producer, it's part of
commercial strategy. So, I heard that some producers do that. So, they still
have the ability to do that, but the thing, for sure, is... the important thing is, the consumer knows what
is the original price, and that can be some tickets at lower prices on the
official place that they sell tickets. And I want to be clear: we encourage
people to go on the real website of the... of the place where the show is going
on.
Journaliste
: I just finally... What will be the measure of success for this
bill? How much do you want to see prices going down? How would you know that
this bill has had its intended effect?
M. Jolin-Barrette : I hope that will help people not to be tricked on these kinds of
websites. If people can go buy their tickets on the place that they should do,
we'll be happy of that, and the industry will be happy, because, as we said
before, they didn't have... worked for that produce, they just are parasites.
So, it's not OK for the artist, it's not OK for the producer, it's not OK for
the show room. Why should we tolerate these kinds of people that make money on
the... on the back of the... of the real one work, on the real artist? So, for
Christmas, I hope everybody will buy some tickets for... for our Québec artists.
La Modératrice
: Mais
là ce ne sera pas adopté avant Noël, ça?
M. Jolin-Barrette : Non, mais
on peut acheter des...
M. Lacombe : On peut acheter quand
même.
M. Jolin-Barrette : On
peut... C'est ça, c'est ça, sur les sites des...
M. Lacombe : Sur les sites
officiels.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
La Modératrice
: Mais
vous visez une adoption quand? L'année prochaine?
M. Jolin-Barrette : Bien non,
mais moi, si les oppositions sont d'accord, on peut régler ça cette semaine.
La Modératrice
: Parfait,
merci beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres questions? C'est bon? C'est...
M. Jolin-Barrette : D'ailleurs,
je crois que pas mal tout le monde dans l'industrie culturelle, vous me direz, M.
le ministre, sont d'accord avec le fait qu'on arrête de... d'avoir des
pratiques malhonnêtes.
M. Lacombe : Oui. Tout le
monde est content, oui.
La Modératrice : Merci. C'est
ce qui met fin à la conférence de presse.
(Fin à 16 h 04)