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Point de presse de M. Yves Bolduc, porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé

Version finale

Wednesday, August 21, 2013, 13 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures trente-quatre minutes)

M. Bolduc (Jean-Talon) : Bon, merci de tous être présents aujourd’hui. Je veux faire le point sur quelques dossiers dont, entre autres, en santé, puis je tiens à vous le dire immédiatement, on a de grandes inquiétudes, à débuter par le dossier de l’Hôtel-Dieu de Québec. Je prenais connaissance du dossier ce matin. Le ministre doit se décider très rapidement, pour plusieurs raisons.

Dans un premier temps, c’est les coûts qui augmentent. Deuxièmement, c’est un projet qui va être retardé. Déjà, on sait que ça va être un projet retardé d’au moins une année. Troisièmement, ça a été une décision qui a été prise très rapidement, sans consultation, sans évaluation, et, quelques semaines après, le ministre veut revenir en arrière et il ne savait même pas que le coût serait peut-être de plus de 1 milliard de dollars supplémentaires. Donc, vous comprendrez qu’on a de grandes inquiétudes dans ce dossier, et, pour la population de la ville de Québec, c’est important de prendre une décision rapidement dans ce dossier.

Deuxième dossier sur lequel je voudrais faire une mise au point, c’est celui de la pharmacie. Premièrement, on se rend compte qu’on s’en va vers un dossier à trois vitesses. Il va y avoir ceux qui ont une assurance couverte par le gouvernement, qui, eux autres, ça va être gratuit; ceux qui ont une assurance qui est privée, mais que les assurances vont accepter de payer, donc il n’y aura pas de déboursés; et le troisième, c’est ceux qui… l’assurance n’acceptera pas de couvrir. Parce que le ministre n’a pas été clair, ce serait une négociation entre les compagnies d’assurances et également les assurés. J’ai de l’inquiétude parce qu’on s’en va vers un système à trois vitesses, et, pour quelqu’un qui, avant d’entrer en politique, défendait le système public, je pense que les gens sont en train de voir qu’il est en train de reculer sur plusieurs de ces grandes orientations.

Également, il va y avoir une taxe pharmacie, car les gens vont devoir payer plus cher pour leurs services parce que ce ne sera pas couvert par le public. Et le ministre devrait regarder, dans son enveloppe globale, comment il pourrait récupérer le montant nécessaire pour qu’on puisse plus donner de services au niveau de l’accessibilité puis au niveau des patients.

Je vous rappelle que la première raison qu’on a mis ce dossier en place, c’est offrir une meilleure accessibilité puis utiliser la compétence des pharmaciens à leur juste valeur, et ça peut se faire. Ça va diminuer l’engorgement dans les urgences, diminuer les consultations chez les médecins. Il y a des économies, au niveau du réseau de la santé, qu’on doit récupérer pour payer des pharmaciens. Dans ma tête, c’était certain qu’on allait avoir une rémunération à donner aux pharmaciens, et cette rémunération doit être ajustée en fonction des services qu’ils vont nous offrir.

Le troisième dossier sur lequel je voudrais faire une mise au point — et on va demander au ministre de clarifier sa pensée — c’est toute la question de l’assurance autonomie et de la taxe qui va venir. Au début, l’assurance autonomie est un dossier vraiment pour améliorer les services aux personnes aînées. On a toujours cru qu’il fallait plus de services à domicile, garder nos soins intégrés et faire en sorte que nos gens aillent le moins possible dans les CHSLD ou les résidences intermédiaires. Lorsqu’on consulte le livre blanc et lorsqu’on lit et on entend le ministre, entre autres en Chambre, lorsqu’il répondait à des questions, il dit que les gens vont devoir payer. Il a toujours été d’accord pour une augmentation du paiement au niveau des CHSLD, mais également, il a laissé savoir, lors de certaines remarques, qu’il y aurait également une cotisation de la part des patients pour les soins à domicile pour que ce soit égalitaire par rapport en CHSLD. Je demande au ministre de clarifier sa pensée parce qu’on sait maintenant qu’on s’en va vers une taxe. Mme Marois a dit clairement que, pour les deux, trois prochaines années, il n’y aurait pas de nouvel argent demandé, mais, par la suite, il y aurait des cotisations supplémentaires, et ce serait une nouvelle taxe qui serait rajoutée dans le fardeau des impôts du contribuable.

Donc, ce qu’on constate, c’est un ministre qui, après une année, a pris des décisions qu’on peut dire injustifiées. Également, c’est un ministre qui ne sait pas trop où il s’en va. Et, entre autres, il met beaucoup, beaucoup d’énergies sur les personnes aînées, mais on sent déjà, dans le réseau de la santé, qu’il y a des coupures importantes. Moi, on m’appelle régulièrement pour me dire que les hôpitaux vont être coupés au niveau des services, des infirmières qui sont mises à pied, des services qui vont être revus ou remis en question. Également, c’est un ministre, comme on peut voir, qui, souvent, prend des décisions très rapides, par la suite se rend compte qu’il n’y a pas eu d’évaluation et change la décision. Et le plus bel exemple que nous avons, c’est l’Hôtel-Dieu de Québec.

M. Salvet (Jean-Marc) : Dans ce dossier-là, quel scénario privilégiez-vous?

M. Bolduc (Jean-Talon) : Les deux scénarios sont deux bons scénarios, sauf qu’il faut accepter que, si on va du côté de l’Enfant-Jésus, à ce moment-là, il va y avoir une facture de près de 1 milliard de dollars supplémentaires. Ce matin, dans les médias, on parlait d’autour de 200 à 300 millions, mais il y a plusieurs éléments qui n’avaient pas été calculés. Et il faut également calculer qu’il va y avoir, de toute façon, une rénovation de l’Hôtel-Dieu de Québec, ne serait-ce que si on en fait des bureaux et rénover un bloc opératoire pour en faire des bureaux, ça va être très dispendieux parce que c’est du patrimonial. Donc, il y a une autre facture de 500 à 600 millions seulement que pour l’Hôtel-Dieu de Québec, alors que si on laisse le projet à l’Hôtel-Dieu de Québec, on n’aura pas besoin d’assumer cette facture.

Mais la décision appartient au ministre, et on va supporter l’une ou l’autre des décisions. Mais le plus important, c’est qu’il n’y a pas de décision, et l’indécision coûte cher. Et je vous rappellerai que, dans ce dossier, il y a eu 200 mises à pied du jour au lendemain, des gens qui travaillaient sur le projet, et seulement que reformer l’équipe va certainement prendre plusieurs mois.

Mme Richer (Jocelyne): M. Bolduc, c’est vous le père de la loi sur les nouveaux pouvoirs octroyés aux pharmaciens. Est-ce que vous n’auriez pas dû, l’an passé ou il y a deux ans, déjà prévoir un verrou financier pour faire en sorte que ce soit couvert par l’assurance maladie puis on ne se retrouverait pas dans la situation dans laquelle on est aujourd’hui?

M. Bolduc (Jean-Talon) : Non, ce n’était pas possible parce qu’il fallait d’abord passer la loi puis il y avait des discussions au niveau de la réglementation entre l’Ordre des pharmaciens et le Collège des médecins. Et tant qu'on ne savait pas les conclusions de ces discussions, on ne pouvait pas savoir comment on appliquerait la loi. Mais, à l’époque, j’avais eu des rencontres avec l’Ordre des pharmaciens, et ils m’avaient fait savoir que ça prendrait un paiement. Ça, c’était tout à fait adéquat. Et je leur avais dit, entre autres au niveau de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires, que, oui, on s’entendrait. Et d’ailleurs, dans une lettre que nous avons signée, il devait y avoir une entente pour décembre 2012.

Mme Richer (Jocelyne): Et est-ce que vous dites aujourd’hui que ça devrait être entièrement gratuit, entièrement couvert par l’assurance maladie et non pas par l’assurance médicaments qui permet, là, le privé-public?

M. Bolduc (Jean-Talon) : Oui, absolument. Ce qu'il faut voir, c'est qu'il va y avoir des économies dans le réseau de la santé. Et ce que ça fait, cette nouvelle loi, ça empêche également… ça diminue la consultation au niveau des médecins de famille et il va y avoir une meilleure accessibilité au niveau des services.

Donc, il faut voir que c'est un service qui devrait être publiquement assuré comme d’ailleurs est la consultation chez le médecin. En rendant ça optionnel, à ce moment-là, on n'est pas certains que certaines compagnies d'assurance vont le couvrir. Également, la mise en place va prendre plusieurs mois, parce qu’ils vont devoir charger, à leurs cotisants, un certain montant pour être capables de garantir les actes couverts.

Mme Richer (Jocelyne): Est-ce que vous savez, la façon dont ça se mijote présentement, le dossier se présente, ça serait quoi, la facture globale pour les contribuables, de l’instauration de ces nouveaux pouvoirs là? Parce qu’on dirait que les pharmaciens, ils veulent faire la passe, là, ils veulent avoir les honoraires par rapport à ça.

M. Bolduc (Jean-Talon) : Bien, il y a des honoraires qui devraient être… qui sont justifiés et qui devraient être à la juste valeur du service. Mais l’estimé global, là, va probablement être autour d’une centaine de millions de dollars de coût. Mais il faut voir qu'à chaque fois qu'un pharmacien va voir un patient qui n’ira pas à l’urgence ou ne consultera pas un médecin, on augmente l’accessibilité des services et, à la fin, on va avoir une économie au niveau du réseau de la santé.

M. Lafille (Julien) : Concernant l’assurance autonomie, vous dites craindre une taxe. Comment est-ce qu’on devrait financer? Est-ce que c'est un peu comme, justement, le même principe que les services offerts par les pharmaciens, c’est-à-dire dégager des économies ailleurs? Qu’est-ce que vous proposez?

M. Bolduc (Jean-Talon) : La première chose, au niveau de l’assurance autonomie puis au niveau des services aux personnes aînées, il faut améliorer la performance du réseau. Puis, dans le réseau de la santé, il y a plusieurs projets d’optimisation des ressources qui ont été mis en place et qui donnent des bons résultats. D’abord, mieux utiliser les ressources.

Deuxièmement, il faut voir que, si on dégage de l’argent qui va aller dans les soins à domicile, on va économiser également au niveau des hôpitaux puis au niveau des CHSLD. Ce que je remets en question, c'est de tout revoir la structure administrative et de créer une nouvelle façon de faire complètement indépendante des soins intégrés, où, là, les gens vont devoir soit recevoir un montant ou soit recevoir des services.

Donc, ce que le ministre veut faire, c'est de tout changer le système, alors que tout ce qu'on a besoin de faire, actuellement, c'est de mettre plus d’argent dans les soins à domicile, consolider les soins à domicile avec une meilleure performance, et, par la suite, d’après moi, on est capables de réussir à donner tous les soins nécessaires pour les prochaines années. Entre autres, au niveau des places en CHSLD, on n'a pas besoin de plus de places en CHSLD, mais on a besoin qu’il y ait des gens qui sont en CHSLD, entre autres dans la région de Montréal, qui puissent être réorientés vers les soins à domicile de façon à ce qu'ils puissent être gardés un certain temps, plus longtemps à la maison. Et ça, ça ne se fait pas pour la clientèle actuelle, ça se fait progressivement au niveau des réadmissions.

M. Lafille (Julien) : Donc, vous parlez de pallier le manque à gagner non pas avec une taxe, mais avec des nouvelles…

M. Bolduc (Jean-Talon) : Oui, puis, vous savez, le ministre l’a dit qu’il était venu en politique pour ce dossier. Ce qu’on se rend compte, c’est que les dossiers chirurgicaux, dossiers des urgences, d’aller dire que le temps moyen d’attente est de deux heures au Québec et qu’on prenne juste le temps entre le moment où le patient est vu par l’infirmière puis le moment qu’il est vu par le docteur, alors qu’il y a tout un épisode de soins, je pense que c’est une méconnaissance du fonctionnement des urgences, et plusieurs, d’ailleurs, ont décrié cette façon de mesurer. Et juste pour vous dire, la clientèle ambulatoire, quand vous avez des bons services externes, ça diminue et il y en a moins. Et plus vous avez de la clientèle ambulatoire qui ont suite à l’urgence, plus votre temps d’attente va baisser, et ce n’est pas ça qu’on recherche.

Mme Richer (Jocelyne) : C’est de la méconnaissance ou de la désinformation, selon vous?

M. Bolduc (Jean-Talon) : Je vous laisse interpréter. Chose qui est certaine, la façon dont ça a été sorti, il faut se poser des questions sur la façon dont le ministre regarde les urgences. Si, pour lui, il y a juste deux heures d’attente, ce n’est pas la perception qu’on a au Québec. Et, souvenez-vous, je n’ai jamais nié qu’il y avait des problèmes dans les urgences, mais j’ai dit qu’il fallait y travailler. Et, au cours des deux dernières années, on a vu quelques améliorations, mais ma perception actuellement, c’est qu’on est en train de perdre les améliorations qui ont été gagnées au cours des dernières années.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 13 h 43 )

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