(Quinze heures dix-huit minutes)
M.
Dubé
: Alors, bonjour. Je voulais juste faire le point, si vous
voulez, sur la demande d’une commission parlementaire, d’audiences publiques
sur le Fonds de solidarité. Ce matin, nous avions ce qu’on appelle une séance
de travail pour convoquer le Fonds de solidarité et de finaliser le mandat.
Nous avons eu cette discussion-là pour se rendre compte, en plein milieu de
discussion, que, dans le fond, le Parti québécois ne voulait pas finaliser le
mandat, trouvait toutes sortes d’excuses pour, en fait, retarder ce
processus-là le plus possible.
J’ai
dit : O.K. Si jamais on n’est pas capables de s’entendre sur le mandat,
que vous ne trouvez pas à votre goût, au moins on peut-u convenir qu’il va y
avoir une date? Parce que les gens du Fonds de solidarité nous avaient bien
dit, il y a deux semaines, qu’il y avait urgence. Vous vous souvenez, j’ai fait
une sortie, j’ai dit : On demande une commission parlementaire. Dans les
heures qui ont suivi, le Fonds de solidarité a émis un communiqué disant :
Nous souscrivons à la demande de la coalition, et on en veut une commission
parlementaire, c’est urgent. J’ai même eu une discussion avec les gens du Fonds
de solidarité dans le même après-midi.
À ma
grande surprise, ce matin, qu’on discute sur le mandat, ça peut aller, mais, à
la fin, qu’on dise : Écoutez, on veut une date. Ils ont dit : Non, on
ne veut pas voter sur un mandat très clair. Puis je peux vous le relire, parce
que vous verrez demain ce qu’ils veulent proposer, c’est exactement la même
chose. J’ai dit : «Que la Commission des finances publiques tienne des
consultations particulières et auditions publiques sur la gestion et la
gouvernance du Fonds de solidarité FTQ.» Ce n’est pas dangereux comme mandat,
ça, là, là.
Et ce
que j’apprends en sortant de ce vote-là… parce que, nous et les libéraux, on a
voté pour la commission, pour ce mandat-là, le PQ a voté contre. Je m’en viens
préparer ma question et, au moment où je suis pour déposer ma question, je
reçois un communiqué de presse du PQ qui disent qu’ils sont pour. Écoutez,
là, je dois vous avouer que je suis un peu perplexe. Et c’est très malheureux
parce qu’imaginez-vous les gens du fonds, premièrement, qui ne comprennent pas.
Deuxièmement, les gens, là, les salariés, les 615 000 personnes à qui on a
promis de clairer l’air le plus rapidement possible, aujourd’hui je ne peux pas
dire qu’ils comprennent qu’est-ce qui se passe, là. Alors, je voulais juste que
vous l’entendiez de moi, parce que ce n’est pas nous autres qui ont bloqué une
définition de mandat ce matin, là.
M.
Lavallée (Jean-Luc)
: Donc, vous soupçonnez le PQ de vouloir
bloquer cette commission-là. Vous pensez que vous vous… qu’ils n’en veulent pas,
tout simplement, de commission?
M. Dubé
: Bien, ils
vont tout faire pour la retarder. Ils vont tout faire pour la retarder.
M. Journet (Paul)
:
Est-ce que c’est possible, par exemple, de faire un lien entre votre prétention
qu’ils sont en train de s’acheter du temps puis l’hypothèse d’une campagne
électorale en novembre?
M. Dubé
: Bien, écoutez,
moi, je souscrirais fortement à votre hypothèse.
M. Journet (Paul)
: Ce
n’est pas mon hypothèse.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Dubé
: Bien, écoutez…
Non, mais, c’est un petit peu malheureux, parce que vous avez des gestes comme
celui-là qui font que, pour des élections possibles, on est en train de mettre
la sécurité financière des citoyens à risque. C’est carrément ça qui est en
train d’arriver, là.
Il y a un fonds de solidarité qui a
10 milliards d’actifs, qui a 600 000 participants, qui dit : Je
veux une commission parlementaire, ça presse. On s’entend, les partis
d’opposition, qu’on en veut un mandat. Je leur demande une date, puis ils
disent : On va vous revenir, on va vous revenir. Vous avez entendu ça
souvent, là. Moi, j’ai entendu ça pour des directeurs de budget, j’ai entendu
ça pour toutes sortes de raisons. Alors, ce que je vous dis aujourd’hui, je
trouve ça malheureux pour tout le monde, là.
M. Lavallée (Jean-Luc)
:
Comment pouvez-vous dire qu’ils font tout pour retarder ça, alors qu’ils
annoncent aujourd’hui qu’ils vont déposer une motion demain pour qu’il y en ait
une commission parlementaire?
M. Dubé
: Ce que je
vous dis, c’est que demain, là, ce qui va arriver, là… puis là c’est là qu’ils
ont mis dans leur communiqué qu’ils veulent… ils vont définir le mandat. Est-ce
que dans la commission… dans le document qui va être déposé demain, la motion,
est-ce qu’il va y avoir une date? Moi, je peux vous dire, là, que j’aurais un
gros doute, parce que, qu’est-ce qu’il va faire, on va dire une motion, on va
donner ça, exemple, à la Commission des finances publiques qui va fixer une
réunion dans une semaine ou deux pour avoir une autre réunion de travail, et
cette autre réunion de travail là va avoir comme objectif de choisir une date.
On aurait pu tout faire ça ce matin.
C’était pour ça que, depuis deux semaines, qu’on disait : On veut une
session de travail pour finaliser le mandat. J’ai soumis un mandat à l’état
projet ce matin. On était prêts à en discuter, puis, la deuxième question, j’ai
dit la date. Alors, ce que vous me dites, puis je vous le redis, c’est pour ça
que je suis sûr que c’est qu’ils veulent retarder le processus, ils ne veulent
pas avoir d’audiences publiques sur le Fonds de solidarité avant des élections.
C’est clair, c’est très clair.
M. Lavallée (Jean-Luc)
:
M. St-Arnaud, en Chambre, a eu une réplique assez cinglante, en faisant
référence à un nouveau sondage dévastateur pour la CAQ. Que pensez-vous…
Qu’avez-vous à lui répondre?
M. Dubé
: Bien,
écoutez, j’ai été très poli, vous me connaissez, en Chambre. J’ai passé outre à
ce commentaire que je trouve tout à fait désobligeant et j’aimerais lui
rappeler, dans la cour d’école plus tard, que la dernière personne qui a eu
cette arrogance-là envers des parlementaires en commentant des sondages,
c’était M. Gilles Duceppe qui avait dit ça à M. Jack Layton, en lui disant
qu’il allait se faire balayer. Puis rappelez-vous qu’est-ce qui est arrivé à
Jack Layton puis au NPD.
Alors, moi, si c’est dans cette optique-là
que la question du ministre de la Justice m’est posée, j’ai très, très hâte
d’aller dans la cour d’école, parce que je peux vous dire que les Québécois…
puis écoutez-moi bien, ce ne sont pas des gens qui veulent se faire traiter
comme il m’a traité ce matin. Ce n’est pas ça qu’ils veulent. Ils veulent avoir
un débat d’idées, et, les gens, c’est les seuls Québécois qui vont décider du
sort des prochaines élections. Ce n’est pas le ministre de la Justice, ne lui
en déplaise.
M. Lavallée (Jean-Luc)
:
Juste pour finir sur demain, là, j’imagine que vous allez quand même voter en
faveur de la motion que le PQ va déposer.
M. Dubé
: On verra s’il
y a une date.
M. Lavallée (Jean-Luc)
:
S’il n’y a pas de date, pas de vote en faveur?
M. Dubé
: Bien, écoutez,
on va faire quoi, là? On va jouer dans le jeu du PQ de botter en touche, comme
ils ont fait sur les régimes de retraite, comme ils ont fait sur le directeur
du budget, comme ils ont fait sur les nominations partisanes, comme ils ont
fait sur les commissions scolaires. C’est tous des beaux principes, mais il n’y
a rien qui arrive jusqu’à temps que les élections… Ils sont en train de mentir
sur toutes les choses, incluant la situation économique. Puis, quand on
arrivera aux élections, bien, ils pourront dire : Ah! On n’était pas au
courant, un peu comme Gérald Tremblay a dit, et là on s’en ira en élection puis
on verra si les Québécois se souviennent de ce gouvernement-là dans les 15
derniers mois. Merci beaucoup.
(Fin à 15 h 25)