(Quinze heures trente
et une minutes)
M. Couillard
(Philippe)
: Bonjour, messieurs dames, je voudrais d'abord m'excuser des quelques minutes de
retard, je sais que votre temps était étiré un peu.
Écoutez, après plus d'un
an, un peu plus d'un an, c'est un bulletin dévastateur pour le gouvernement du Parti québécois qui est
déposé aujourd'hui. On peut dire, malheureusement, qu'en 15 mois le Parti
québécois a brisé l'économie du Québec. Il a également sciemment induit
les Québécois
en erreur lors de la campagne électorale, avec un cadre financier qui, on le voit maintenant, ne tient pas
la route; avec un budget de novembre 2012 qui n'est même plus une
référence dans les chiffres du gouvernement — on peut dire qu'aujourd'hui, en pratique, au Québec, il n'y a plus de budget; en refusant également de donner l'heure juste sur
la situation
financière et économique au printemps dernier;
en reniant leurs engagements, celui d'abord, bien sûr, de l'équilibre
budgétaire en 2013‑2014 et celui de tenir un examen indépendant des finances
publiques rapidement en nommant une personne responsable pour ce faire. C'est
donc un échec sur beaucoup de plans, le plan économique, d'abord et avant tout,
mais également celui des finances publiques.
Dans le domaine
de l'économie, le Québec est en panne, alors que la relance s'accélère
ailleurs. On prévoit, dans les chiffres mêmes du gouvernement, une croissance de
0,9 % au Québec, alors qu'elle sera de 1,6 % — c'est près
du double — au Canada, dans le reste du Canada, et aux États-Unis. Il
y a un dérapage considérable des finances publiques par rapport au budget de
novembre 2012 et par rapport à la mise à jour de mars
dernier — 9,4 milliards de revenus de moins sur trois
ans — et ça, c'est un indice direct de la perte de confiance des
milieux économiques, de la perte de confiance des investisseurs dans l'économie
du Québec et, je dirais, dans la gouverne économique du Parti québécois.
Il y a une perte
de contrôle, au niveau des dépenses, qui est manifeste : 4 milliards
de dépassements de dépenses, par rapport au budget, sur trois ans, autant de
nouvelles coupures de services à identifier.
Alors, les
conséquences sur les équilibres financiers sont claires : en 2013‑2014, on
nous annonce maintenant un déficit de 2,5 milliards; en 2014‑2015, 1 750 000 000 $;
et en 2015‑2016, on nous annonce l'équilibre budgétaire, tout en identifiant,
la même année, un écart de dépenses d'au moins 1 milliard de dollars à
résorber.
Je ne les crois
pas. Nous ne pouvons pas les croire. Les Québécois ne peuvent plus avoir
confiance en ce gouvernement, ils ne peuvent plus croire ce gouvernement, un
gouvernement qui amené le Québec en panne, des milliers d'emplois non créés,
notamment par le secteur privé, des investisseurs qui craignent d'investir au
Québec et des finances publiques qui dérapent.
C'est assez
ironique de noter que les seuls chiffres de revenus qui se tiennent et qui
restent stables, ce sont les transferts fédéraux. Cette situation, les
Québécois la paieront cher et longtemps. Plusieurs années de coupes de services
en éducation, en santé, de hausses de taxes et de tarifs.
Voilà ce que
doit faire le gouvernement dès aujourd'hui : d'abord, il doit complètement
revoir sa gouverne économique, compte tenu de sa capacité douteuse à générer
des revenus. Deuxièmement, il doit revoir sa cascade d'annonces électoralistes
des derniers mois, qui, bien sûr, sont peu compatibles avec les finances
publiques qu'on nous présente aujourd'hui. Et enfin il doit dès maintenant
imposer un cran d'arrêt aux dépenses publiques, que chaque nouvelle dépense
dans le secteur public soit compensée par une économie équivalente.
Il faut agir dès
maintenant. La confiance est dangereusement fragilisée partout au Québec et
ailleurs. Nous sommes très déçus de ces résultats et nous craignons des
conséquences directes pour nos concitoyens, les Québécois et les Québécoises,
sous forme de coupes de services, de ralentissement de l'activité économique,
de pertes d'emploi, et on ne peut pas continuer dans cette direction. Le Québec
et les Québécois méritent mieux. Merci.
Le Modérateur
:
...procéder à la période de questions. On va débuter par le micro de gauche. On
va peut-être limiter à deux questions par journaliste. S'il vous plaît, vous
identifier ainsi que le média que vous représentez.
Mme Prince
(Véronique)
: Véronique Prince, à TVA. Si vous n'avez plus
confiance, est-ce que ça peut se traduire par une motion de non-confiance?
M. Couillard
(Philippe)
: Basé sur ce que
nous voyons aujourd'hui, il serait très difficile, je crois, pour nous, de
maintenir notre confiance lors du dépôt du budget. Je crois que c'est
l'échéance qui est devant nous. Si les chiffres ressemblent à cela — il
n'y a pas de raison de croire, malheureusement, qu'ils seront très
différents — c'est très difficile pour nous d'envisage de maintenir
notre confiance, à l'Assemblée nationale, envers le gouvernement, lors du dépôt
du budget.
Mme Prince
(Véronique)
: Alors vous annoncez que vous allez voter contre,
comme la CAQ va le faire?
M. Couillard
(Philippe)
: Sur la base de ce
que nous voyons aujourd'hui. Bien sûr, on pourrait nous annoncer une surprise
spectaculaire lors du dépôt du budget, mais, compte tenu toutes les erreurs de
prévisions qu'on a derrière nous, ça m'apparaît extrêmement douteux que ça se
produise.
Le Modérateur
:
...micro de droite.
Journaliste
:
Vous parlez d'un cran d'arrêt pour les dépenses publiques, j'aimerais que vous
me disiez un petit peu comment ça pourrait
fonctionner. Est-ce que ça veut dire zéro d'augmentation de dépenses? Est-ce que ça veut dire que… Je ne le sais pas, ce que ça veut dire
au juste, là, parce que…
M. Couillard
(Philippe)
: Alors, en pratique, ce que ça veut dire, de façon concrète, c'est
qu'on dit que chaque nouvelle dépense du secteur public doit être compensée par
une économie
d'équivalence ailleurs dans le secteur public, dans le même ministère, ou dans le même
organisme, ou ailleurs. Il y a,bien sûr, des coûts de système…
Journaliste
:
Oui, c'est ça, il y a des coûts de système en santé, il y a des nouvelles
dépenses, par exemple en soins à domicile.
M. Couillard
(Philippe)
: Il y a des coûts
de système à assurer en éducation et en santé…
Voilà.
Journaliste
: Donc, il faut que le 100 millions en soins à domicile de plus… doit être coupé ailleurs…
M. Couillard
(Philippe)
: Si on annonce 100 millions de plus que le coût de système, on doit compenser par une économieailleurs.
Journaliste
:O.K.Maintenant, vous avez demandé un plan de retour à l'équilibre budgétaire. Ce
qui est présenté aujourd'hui, c'est un plan de retour à l'équilibre
budgétaire…
M. Couillard
(Philippe)
: Je n'appellerais pas ça comme ça.
Journaliste
: …sur deux ans, sur deux ans. Vous avez parlé de trois à
quatre, à un moment donné, la position du parti, si je comprends bien, c'est un an. Est-ce qu'ici il n'y aurait pas lieu de considérer ce
compromis-là?
M. Couillard
(Philippe)
: La première chose
à dire, c'est d'expliquer, encore une fois, et de rappeler la raison des difficultés
financières du Québec : c'est l'incapacité à faire croître l'économie, à
générer des revenus. La première façon de corriger cet état de choses, c'est
d'avoir un gouvernement qui se préoccupe de croissance économique, de création
d'emplois.
Maintenant, je
suis un peu triste de voir qu'on avait raison lorsque, il y a quelques jours,
on disait qu'on craignait fort que la situation se projette plus loin que
l'année suivante et l'année qui suit. Parce que je rappelle qu'en 2016‑2017 on
nous prédit et nous promet l'équilibre budgétaire avec, sur la même page, un écart
de dépenses à résorber de 1 milliard de dollars. Ça me paraît
excessivement douteux. Moi, je ne les crois pas. Je ne crois pas que, dans leur
cadre actuel, compte tenu de leur incapacité à générer des revenus, je ne crois
pas qu'ils vont atteindre l'équilibre.
Le Modérateur
:
On passe au micro de gauche.
M. Pépin
(Michel)
: Michel Pépin, Radio-Canada. Bonjour. Nous vous avons
entendu parler du fait qu'il y aurait peut-être un déficit, en 2014‑2015, sans
pour autant vous en émoir… ou en être trop ému, finalement. Est-ce que… Quoi?
Là, vous changez de position à cet égard-là ou…
M. Couillard
(Philippe)
: Non. Je ne
comprends pas, M. Pépin, avec respect, pourquoi vous dites ça. On est très
attachés à l'équilibre budgétaire. Ce n'est pas un détail, l'équilibre
budgétaire, pour nous. On réclame l'équilibre budgétaire. On réclamait
l'équilibre budgétaire puis on le réclame encore pour 2014‑2015. Ce que je vous
dis, c'est que ce que je vois aujourd'hui confirme mes appréhensions. C'est
comme… Ils sont incapables, de toute évidence, de générer des revenus puis de
l'investissement au Québec. Ils n'ont que les dépenses, comme outils, pour
équilibrer le budget, et je ne crois pas… je ne les crois pas, lorsqu'ils
annoncent l'équilibre budgétaire en 2016‑2017.
Mais nous, nous
voulons avoir l'équilibre budgétaire. Si nous étions au gouvernement, nous
ferions en sorte d'avoir l'équilibre budgétaire en 2014‑2015 en générant dès
maintenant la croissance économique. Comment? En annonçant aux Québécois et
ailleurs que le Plan Nord, il est reparti, on recommence le Plan
Nord; en ajoutant la stratégie maritime; en donnant des crédits
d'impôt pour la rénovation domiciliaire; en favorisant dès maintenant la
création d'entreprises, ce genre de mesures
là.
M. Pépin
(Michel)
:Donc, vous vous
engagez dès maintenant à un équilibre budgétaire 2014‑2015 s'il y a élection, comme vous semblez le souhaiter.
M. Couillard
(Philippe)
: Lorsqu'on aura une élection, on aura eu un budget et on
aura, à ce moment-là, choisi ou non de faire confiance au gouvernement. Et on
présentera aux Québécois, pendant la campagne
électorale, un cadre électoral… un cadre
financier crédible, contraire à ce que je vous ai dit tantôt sur le cadre
financier, qui, on le voit maintenant, était complètement inadapté.
M. Lessard
(Denis) : Mais votre cadre financier,
il va être à la fois crédible et équilibré? Une fois élus, vous allez atteindre
le déficit zéro
dans la première année? C'est ça, la question.
M. Couillard
(Philippe)
: Le cadre financier indiquera un plan sérieux et crédible
de retour à l'équilibre budgétaire qui comprendra également des relances de l'économie et de la
création d'emplois et de richesse.
M. Lessard
(Denis)
:Mais pas nécessairement la première
année, c'est ce qu'on comprend.
M. Couillard
(Philippe)
: Le plus rapidement possible. Le plus rapidement possible, c'est le début... c'est le retour à l'équilibre
budgétaire.
Je veux insister
sur le fait, M. Lessard, que les chiffres qui nous sont présentés
handicapent le Québecnon seulement à court terme, mais à moyen terme également. Alors, cette
histoire de 2016‑2017, c'est quand même assez incroyable, là, d'avoir un peu le front, si vous me
permettez l'expression, de dire qu'on va être en équilibre budgétaire et
d'avoir 1 milliard de dépenses à résorber. Ça ne tient pas la route. Ça ne
tient pas la route, particulièrement pour un parti politique, un gouvernement qui est incapable de générer de l'activité économique.
Le Modérateur
:Est-ce qu'il y a une dernière...
M. Couillard
(Philippe)
: Oui.
Le Modérateur
: Juste un instant. Est-ce
qu'il y a une dernière question en français?
M. Corbeil.
M. Corbeil
(Michel)
: Oui. Juste une
précision.
M. Couillard
(Philippe)
: Oui, bonjour.
M. Corbeil
(Michel)
: Bonjour. Vous
parlez de relancer dans le fond, la croissance économique et vous semblez, entre autres,
par ça, viser des grands investissements industriels. Est-ce que vous préconisez, dans le
fond, de donner raison à Alcoa et le secteur
des alumineries, qui veulent une baisse des tarifs pour, justement, investir?
Et est-ce qu'en même temps vous préconisez le report de la politique
d'électrification des transports?
M. Couillard
(Philippe)
: O.K. Il y a deux... il y a plusieurs sujets dans votre question, là. Je rappelle que,
lorsqu'on veut relancer l'économie, d'abord on relance les infrastructures. On ne coupe pas dans les programmes d'infrastructure, on relance la construction, notamment la rénovation
domiciliaire très rapidement, puis on annonce, au Québec et ailleurs, qu'on repart le Plan Nord, puis
qu'on ajoute même la stratégie maritime pour déployer encore plus d'activité économique au
cours des prochaines années.
Sur la question des tarifs
d'électricité, j'en ai parlé sur... pour les alumineries, je vous dirais également que j'en ai
parlé pour les pâtes et papiers, lors du Rendez-vous de la forêt. Il faut avoir des discussions ouvertes avec
les industries
sur cette question-là, montrer une ouverture à discuter de la question des tarifs, mais
en retour d'engagements des entreprises quant à leur présence au Québec, leurs investissements et leurs activités créatrices d'emplois. Ça ne peut pas être une discussion
à un seul sens.
Maintenant, pour ce qui
est de l'électrification des transports, tout
le monde souhaite qu'on électrifie nos
transports, notamment les transports en commun. Puis je rappelle, en passant,
que le gouvernement libéral, les dernières années, a posé des gestes très importants, notamment — bien, Sam,
tu t'en souviens, les collègues également — pour les autobus. D'ailleurs, on voyait que l'annonce de l'autobus, bien, c'est une
annonce qui était planifiée et qui a été créée littéralement depuis plusieurs
années. Mais il y a d'autres choses également à faire dans le domaine de l'énergie. Il faut changer
notre portefeuille énergétique progressivement. Mais ce n'est pas ça qui va
rétablir l'équilibre budgétaire des deux prochaines années au Québec.
Le Modérateur
: On va passer en anglais, à gauche.
Journaliste
:
Pardonnez-moi, j'aurais une précision,
M. Couillard, je suis désolé. Pour que ça soit bien clair dans mon esprit,
2014‑2015,
pour les libéraux, c'est l'équilibre
budgétaire?
M. Couillard
(Philippe)
: C'est l'équilibre
budgétaire.
Journaliste
:
Garanti? C'est clair pour vous, là, 2014‑2015.
M. Couillard
(Philippe)
: Il y aura un cadre financier, lors de la campagne
électorale, qui présentera un plan de retour à l'équilibre
budgétaire basé sur le budget du gouvernement, hein? Si
c'était aujourd'hui que nous étions au gouvernement, nous préparerions nos… nous présenterions un plan de
retour pour 2014‑2015, mais nous ne sommes pas au gouvernementaujourd'hui. Quelle sera
la situation
dans quelques
mois? On la verra d'après le budget et l'état des finances publiques de
l'époque. Et notre cadre financier comportera un volet important — et
d'ailleurs c'est le premier volet — avant de penser à augmenter les
dépenses dans l'avenir, le premier volet sera le retour à l'équilibre
budgétaire.
Journaliste
:
Qui pourrait aller, donc, plus tard, en 2015‑2016.
M. Couillard
(Philippe)
: On jugera sur
l'état des finances publiques et du budget. Aujourd'hui, la cible de 2014‑2015
que le gouvernement nous donne est celle qu'on partage, mais je répète que je
ne les crois pas, parce qu'ils disent qu'en 2016‑2017 ils vont atteindre
l'équilibre.
Le Modérateur
:
On va passer en anglais, au micro de gauche.
M. Couillard (Philippe)
: Yes.
M.
Dougherty (Kevin)
: Yes. You said in French that it was… the
PQ's economic record is devastating. What happened? What happened? What did the
PQ do wrong to the economy? Why is it we're in this situation?
M.
Couillard (Philippe)
:
Well, they did wrong things and they did not do the right things, essentially.
They started by literally creating panic in the financial circles with their
first fiscal announcements, then they literally killed the Plan Nord,
then they literally sent the mining industry away and then they created a whole
climate where the private investment and entrepreneurs don't have trust anymore
in their Government. This is why the revenues are down. They should not be
surprised by that, they have created the situation. So this is something that
they have done.
What
they have not done is to create a climate, send a clear message that Québec is
open for business, for investment, that we want people to invest in Québec with
us and create jobs. It's not a message that we hear of very often. You will
notice also that, in the document presented by the Government, the Government
is basically centered on controlling the expenses, the public expenses, public
spending. Where's the plan to get revenues? Where is it? I don't see anything
about that.
M.
Dougherty (Kevin)
: Well, on that subject, Mr. Marceau
said that the Liberals would raise taxes. Would you?
M.
Couillard (Philippe)
:
No. We are the party that does not raise the fiscal burden, the tax burden of
Quebeckers, we are the party that reduces it, we will reduce it in accordance
with the state of our public finances and the economy. And again the best way
to be able to reduce the tax burden on the shoulders of Quebeckers is to create
the economy, and the incomes, and the revenue flow for the Government to be
able to do something else than go in your pocket to find the money that is
missing in our coffers.
Le
Modérateur
: On va passer au micro de droite.
Journaliste
:
So, it's not the timing that seems to be the problem, it's the factual… the
substance of the plan, right?
M.
Couillard (Philippe)
:
Yes.
Journaliste
:
So, what can you say… What is wrong with the plan? Do you not believe the
rosy projections that consumers will start to spend more? I mean, do you not trust Quebeckers to…
M.
Couillard (Philippe)
: Well, I find extremely strange and surprizing
that the Minister of Finance points to the absence of inflation
and the fact that Quebeckers are not spending to explain why we are in this
situation. The true reason is that he has not, and his Government has not been able to attract investments and
develop the trust of the economic sector towards the Government. And
when the middle class family hears that they are saving too much, I'm sorry,
middle class families have a hard time making ends meet at the end of each
month. So, to hear a minister blame Quebeckers because they
don't spend enough, frankly, is going a little bit too far.
Journaliste
: And can you promise when a Liberal government would achieve a balanced budget?
M.
Couillard (Philippe)
: If we had been in government now,
budget balance would have been achieved 2014‑2015. I
can tell you that. They say they will… They plan to balance the budget in 2016‑2017. I don't believe them because, if you look in the report,
on the same year, the same year, there is $1 billion of expenses or
spending to identify, a euphemism saying to cut somewhere. It's not going to be
achieved. So therefore there is also a deficit in the books for 2016‑2017. We will see the budget and we will decide, with the
budget, what to do. But I can tell you that, based on what we see today, it's
very hard to imagine us trusting this Government following the
tabling of their budget, and then we will go in an electoral campaign, we will
table a financial framework that will include the calendar and the way that
we're going to come back to the balanced budget.
Le
Modérateur
: On va
passer au micro de gauche.
Journaliste
:OK. So you will vote… You will most likely vote
against the budget, but does that mean that you will defeat the Government?
M.
Couillard (Philippe)
: Well, we would have to be three to tango here,
if I would say so. Of course we… Based on what we see here, there's no way I
can see us… see ourselves supporting the budget unless there is a spectacular
surprise or change of orientation in the budget, which I doubt very much.
This
being said, we have to know what the CAQ would do. I think that Mr. Legault
told you, a few minutes ago, that he would vote… Immediately, he would tell you
that he would vote against the budget, so it's quite similar to what I told
you. In that case, yes, the Government would be defeated and we would have a general
election.
Journaliste
: So we can expect an election campaign in the
spring?
M.
Couillard (Philippe)
: Well, it's likely. And I think the Quebeckers are starting to maybe ask for change, because they see what
the state of the economy is. They see it around them by jobs being not created,
jobs being lost, services being cut in our hospitals, in our schools, school
taxes going up, Hydro fees going up and, meanwhile, revenues not increasing in
the coffers of the Government. So I think the desire for change is beginning
to be heard across Québec.
Journaliste
: The PQ has made announcements totalling something
like $10 billion, do you think that they realize the extent of the
problem?
M.
Couillard (Philippe)
: Well, it would be very cynical if they did
realize it and still would have done those announcements. In what we recommend
them to do, you will notice that, first, they have to review the way they
govern the economy, including the team who's there, who does what, and the
signal they're sending, or not sending, to the economic environment.
Second,
coming to your question, they have
to review all the announcements that have been done in the last two or three
months, that were clearly designed to be in a pre-electoral mode. Of course
parts of those spending announcements were long-term spending announcements,
but some of them do apply and they are in the books that Mr. Marceau
published today, so they have to be reviewed, and I'm not sure how they are
credible. And I'm not even talking about «l'assurance autonomie», which,
frankly, goes through the window now with what we see here.
Le
Modérateur
: Merci. Dernière question.
Journaliste
:
May I just ask you on taxes? I know you might have answered this in French.
M.
Couillard (Philippe)
:
Yes. We will not raise the tax burden of Quebeckers.
Journaliste
:
Thank you.
(Fin à
15 h 49)