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Point de presse de M. Pierre Paradis, porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances, M. Sam Hamad, porte-parole de l'opposition officielle en matière de développement économique et de commerce extérieur, et de Mme Nicole Ménard, porte-parole de l'opposition officielle pour le Conseil du trésor

Version finale

Le jeudi 28 novembre 2013, 15 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quinze heures trente et une minutes)

M. Couillard (Philippe) : Bonjour, messieurs dames, je voudrais d'abord m'excuser des quelques minutes de retard, je sais que votre temps était étiré un peu.

Écoutez, après plus d'un an, un peu plus d'un an, c'est un bulletin dévastateur pour le gouvernement du Parti québécois qui est déposé aujourd'hui. On peut dire, malheureusement, qu'en 15 mois le Parti québécois a brisé l'économie du Québec. Il a également sciemment induit les Québécois en erreur lors de la campagne électorale, avec un cadre financier qui, on le voit maintenant, ne tient pas la route; avec un budget de novembre 2012 qui n'est même plus une référence dans les chiffres du gouvernement — on peut dire qu'aujourd'hui, en pratique, au Québec, il n'y a plus de budget; en refusant également de donner l'heure juste sur la situation financière et économique au printemps dernier; en reniant leurs engagements, celui d'abord, bien sûr, de l'équilibre budgétaire en 2013‑2014 et celui de tenir un examen indépendant des finances publiques rapidement en nommant une personne responsable pour ce faire. C'est donc un échec sur beaucoup de plans, le plan économique, d'abord et avant tout, mais également celui des finances publiques.

Dans le domaine de l'économie, le Québec est en panne, alors que la relance s'accélère ailleurs. On prévoit, dans les chiffres mêmes du gouvernement, une croissance de 0,9 % au Québec, alors qu'elle sera de 1,6 % — c'est près du double — au Canada, dans le reste du Canada, et aux États-Unis. Il y a un dérapage considérable des finances publiques par rapport au budget de novembre 2012 et par rapport à la mise à jour de mars dernier — 9,4 milliards de revenus de moins sur trois ans — et ça, c'est un indice direct de la perte de confiance des milieux économiques, de la perte de confiance des investisseurs dans l'économie du Québec et, je dirais, dans la gouverne économique du Parti québécois.

Il y a une perte de contrôle, au niveau des dépenses, qui est manifeste : 4 milliards de dépassements de dépenses, par rapport au budget, sur trois ans, autant de nouvelles coupures de services à identifier.

Alors, les conséquences sur les équilibres financiers sont claires : en 2013‑2014, on nous annonce maintenant un déficit de 2,5 milliards; en 2014‑2015, 1 750 000 000 $; et en 2015‑2016, on nous annonce l'équilibre budgétaire, tout en identifiant, la même année, un écart de dépenses d'au moins 1 milliard de dollars à résorber.

Je ne les crois pas. Nous ne pouvons pas les croire. Les Québécois ne peuvent plus avoir confiance en ce gouvernement, ils ne peuvent plus croire ce gouvernement, un gouvernement qui amené le Québec en panne, des milliers d'emplois non créés, notamment par le secteur privé, des investisseurs qui craignent d'investir au Québec et des finances publiques qui dérapent.

C'est assez ironique de noter que les seuls chiffres de revenus qui se tiennent et qui restent stables, ce sont les transferts fédéraux. Cette situation, les Québécois la paieront cher et longtemps. Plusieurs années de coupes de services en éducation, en santé, de hausses de taxes et de tarifs.

Voilà ce que doit faire le gouvernement dès aujourd'hui : d'abord, il doit complètement revoir sa gouverne économique, compte tenu de sa capacité douteuse à générer des revenus. Deuxièmement, il doit revoir sa cascade d'annonces électoralistes des derniers mois, qui, bien sûr, sont peu compatibles avec les finances publiques qu'on nous présente aujourd'hui. Et enfin il doit dès maintenant imposer un cran d'arrêt aux dépenses publiques, que chaque nouvelle dépense dans le secteur public soit compensée par une économie équivalente.

Il faut agir dès maintenant. La confiance est dangereusement fragilisée partout au Québec et ailleurs. Nous sommes très déçus de ces résultats et nous craignons des conséquences directes pour nos concitoyens, les Québécois et les Québécoises, sous forme de coupes de services, de ralentissement de l'activité économique, de pertes d'emploi, et on ne peut pas continuer dans cette direction. Le Québec et les Québécois méritent mieux. Merci.

Le Modérateur : ...procéder à la période de questions. On va débuter par le micro de gauche. On va peut-être limiter à deux questions par journaliste. S'il vous plaît, vous identifier ainsi que le média que vous représentez.

Mme Prince (Véronique) : Véronique Prince, à TVA. Si vous n'avez plus confiance, est-ce que ça peut se traduire par une motion de non-confiance?

M. Couillard (Philippe) : Basé sur ce que nous voyons aujourd'hui, il serait très difficile, je crois, pour nous, de maintenir notre confiance lors du dépôt du budget. Je crois que c'est l'échéance qui est devant nous. Si les chiffres ressemblent à cela — il n'y a pas de raison de croire, malheureusement, qu'ils seront très différents — c'est très difficile pour nous d'envisage de maintenir notre confiance, à l'Assemblée nationale, envers le gouvernement, lors du dépôt du budget.

Mme Prince (Véronique) : Alors vous annoncez que vous allez voter contre, comme la CAQ va le faire?

M. Couillard (Philippe) : Sur la base de ce que nous voyons aujourd'hui. Bien sûr, on pourrait nous annoncer une surprise spectaculaire lors du dépôt du budget, mais, compte tenu toutes les erreurs de prévisions qu'on a derrière nous, ça m'apparaît extrêmement douteux que ça se produise.

Le Modérateur : ...micro de droite.

Journaliste : Vous parlez d'un cran d'arrêt pour les dépenses publiques, j'aimerais que vous me disiez un petit peu comment ça pourrait fonctionner. Est-ce que ça veut dire zéro d'augmentation de dépenses? Est-ce que ça veut dire que… Je ne le sais pas, ce que ça veut dire au juste, là, parce que…

M. Couillard (Philippe) : Alors, en pratique, ce que ça veut dire, de façon concrète, c'est qu'on dit que chaque nouvelle dépense du secteur public doit être compensée par une économie d'équivalence ailleurs dans le secteur public, dans le même ministère, ou dans le même organisme, ou ailleurs. Il y a,bien sûr, des coûts de système…

Journaliste : Oui, c'est ça, il y a des coûts de système en santé, il y a des nouvelles dépenses, par exemple en soins à domicile.

M. Couillard (Philippe) : Il y a des coûts de système à assurer en éducation et en santé… Voilà.

Journaliste : Donc, il faut que le 100 millions en soins à domicile de plus… doit être coupé ailleurs…

M. Couillard (Philippe) : Si on annonce 100 millions de plus que le coût de système, on doit compenser par une économieailleurs.

Journaliste :O.K.Maintenant, vous avez demandé un plan de retour à l'équilibre budgétaire. Ce qui est présenté aujourd'hui, c'est un plan de retour à l'équilibre budgétaire…

M. Couillard (Philippe) : Je n'appellerais pas ça comme ça.

Journaliste : …sur deux ans, sur deux ans. Vous avez parlé de trois à quatre, à un moment donné, la position du parti, si je comprends bien, c'est un an. Est-ce qu'ici il n'y aurait pas lieu de considérer ce compromis-là?

M. Couillard (Philippe) : La première chose à dire, c'est d'expliquer, encore une fois, et de rappeler la raison des difficultés financières du Québec : c'est l'incapacité à faire croître l'économie, à générer des revenus. La première façon de corriger cet état de choses, c'est d'avoir un gouvernement qui se préoccupe de croissance économique, de création d'emplois.

Maintenant, je suis un peu triste de voir qu'on avait raison lorsque, il y a quelques jours, on disait qu'on craignait fort que la situation se projette plus loin que l'année suivante et l'année qui suit. Parce que je rappelle qu'en 2016‑2017 on nous prédit et nous promet l'équilibre budgétaire avec, sur la même page, un écart de dépenses à résorber de 1 milliard de dollars. Ça me paraît excessivement douteux. Moi, je ne les crois pas. Je ne crois pas que, dans leur cadre actuel, compte tenu de leur incapacité à générer des revenus, je ne crois pas qu'ils vont atteindre l'équilibre.

Le Modérateur : On passe au micro de gauche.

M. Pépin (Michel) : Michel Pépin, Radio-Canada. Bonjour. Nous vous avons entendu parler du fait qu'il y aurait peut-être un déficit, en 2014‑2015, sans pour autant vous en émoir… ou en être trop ému, finalement. Est-ce que… Quoi? Là, vous changez de position à cet égard-là ou…

M. Couillard (Philippe) : Non. Je ne comprends pas, M. Pépin, avec respect, pourquoi vous dites ça. On est très attachés à l'équilibre budgétaire. Ce n'est pas un détail, l'équilibre budgétaire, pour nous. On réclame l'équilibre budgétaire. On réclamait l'équilibre budgétaire puis on le réclame encore pour 2014‑2015. Ce que je vous dis, c'est que ce que je vois aujourd'hui confirme mes appréhensions. C'est comme… Ils sont incapables, de toute évidence, de générer des revenus puis de l'investissement au Québec. Ils n'ont que les dépenses, comme outils, pour équilibrer le budget, et je ne crois pas… je ne les crois pas, lorsqu'ils annoncent l'équilibre budgétaire en 2016‑2017.

Mais nous, nous voulons avoir l'équilibre budgétaire. Si nous étions au gouvernement, nous ferions en sorte d'avoir l'équilibre budgétaire en 2014‑2015 en générant dès maintenant la croissance économique. Comment? En annonçant aux Québécois et ailleurs que le Plan Nord, il est reparti, on recommence le Plan Nord; en ajoutant la stratégie maritime; en donnant des crédits d'impôt pour la rénovation domiciliaire; en favorisant dès maintenant la création d'entreprises, ce genre de mesures là.

M. Pépin (Michel) :Donc, vous vous engagez dès maintenant à un équilibre budgétaire 2014‑2015 s'il y a élection, comme vous semblez le souhaiter.

M. Couillard (Philippe) : Lorsqu'on aura une élection, on aura eu un budget et on aura, à ce moment-là, choisi ou non de faire confiance au gouvernement. Et on présentera aux Québécois, pendant la campagne électorale, un cadre électoral… un cadre financier crédible, contraire à ce que je vous ai dit tantôt sur le cadre financier, qui, on le voit maintenant, était complètement inadapté.

M. Lessard (Denis) : Mais votre cadre financier, il va être à la fois crédible et équilibré? Une fois élus, vous allez atteindre le déficit zéro dans la première année? C'est ça, la question.

M. Couillard (Philippe) : Le cadre financier indiquera un plan sérieux et crédible de retour à l'équilibre budgétaire qui comprendra également des relances de l'économie et de la création d'emplois et de richesse.

M. Lessard (Denis) :Mais pas nécessairement la première année, c'est ce qu'on comprend.

M. Couillard (Philippe) : Le plus rapidement possible. Le plus rapidement possible, c'est le début... c'est le retour à l'équilibre budgétaire.

Je veux insister sur le fait, M. Lessard, que les chiffres qui nous sont présentés handicapent le Québecnon seulement à court terme, mais à moyen terme également. Alors, cette histoire de 2016‑2017, c'est quand même assez incroyable, là, d'avoir un peu le front, si vous me permettez l'expression, de dire qu'on va être en équilibre budgétaire et d'avoir 1 milliard de dépenses à résorber. Ça ne tient pas la route. Ça ne tient pas la route, particulièrement pour un parti politique, un gouvernement qui est incapable de générer de l'activité économique.

Le Modérateur :Est-ce qu'il y a une dernière...

M. Couillard (Philippe) : Oui.

Le Modérateur : Juste un instant. Est-ce qu'il y a une dernière question en français? M. Corbeil.

M. Corbeil (Michel) : Oui. Juste une précision.

M. Couillard (Philippe) : Oui, bonjour.

M. Corbeil (Michel) : Bonjour. Vous parlez de relancer dans le fond, la croissance économique et vous semblez, entre autres, par ça, viser des grands investissements industriels. Est-ce que vous préconisez, dans le fond, de donner raison à Alcoa et le secteur des alumineries, qui veulent une baisse des tarifs pour, justement, investir? Et est-ce qu'en même temps vous préconisez le report de la politique d'électrification des transports?

M. Couillard (Philippe) : O.K. Il y a deux... il y a plusieurs sujets dans votre question, là. Je rappelle que, lorsqu'on veut relancer l'économie, d'abord on relance les infrastructures. On ne coupe pas dans les programmes d'infrastructure, on relance la construction, notamment la rénovation domiciliaire très rapidement, puis on annonce, au Québec et ailleurs, qu'on repart le Plan Nord, puis qu'on ajoute même la stratégie maritime pour déployer encore plus d'activité économique au cours des prochaines années.

Sur la question des tarifs d'électricité, j'en ai parlé sur... pour les alumineries, je vous dirais également que j'en ai parlé pour les pâtes et papiers, lors du Rendez-vous de la forêt. Il faut avoir des discussions ouvertes avec les industries sur cette question-là, montrer une ouverture à discuter de la question des tarifs, mais en retour d'engagements des entreprises quant à leur présence au Québec, leurs investissements et leurs activités créatrices d'emplois. Ça ne peut pas être une discussion à un seul sens.

Maintenant, pour ce qui est de l'électrification des transports, tout le monde souhaite qu'on électrifie nos transports, notamment les transports en commun. Puis je rappelle, en passant, que le gouvernement libéral, les dernières années, a posé des gestes très importants, notamment — bien, Sam, tu t'en souviens, les collègues également — pour les autobus. D'ailleurs, on voyait que l'annonce de l'autobus, bien, c'est une annonce qui était planifiée et qui a été créée littéralement depuis plusieurs années. Mais il y a d'autres choses également à faire dans le domaine de l'énergie. Il faut changer notre portefeuille énergétique progressivement. Mais ce n'est pas ça qui va rétablir l'équilibre budgétaire des deux prochaines années au Québec.

Le Modérateur : On va passer en anglais, à gauche.

Journaliste : Pardonnez-moi, j'aurais une précision, M. Couillard, je suis désolé. Pour que ça soit bien clair dans mon esprit, 2014‑2015, pour les libéraux, c'est l'équilibre budgétaire?

M. Couillard (Philippe) : C'est l'équilibre budgétaire.

Journaliste : Garanti? C'est clair pour vous, là, 2014‑2015.

M. Couillard (Philippe) : Il y aura un cadre financier, lors de la campagne électorale, qui présentera un plan de retour à l'équilibre budgétaire basé sur le budget du gouvernement, hein? Si c'était aujourd'hui que nous étions au gouvernement, nous préparerions nos… nous présenterions un plan de retour pour 2014‑2015, mais nous ne sommes pas au gouvernementaujourd'hui. Quelle sera la situation dans quelques mois? On la verra d'après le budget et l'état des finances publiques de l'époque. Et notre cadre financier comportera un volet important — et d'ailleurs c'est le premier volet — avant de penser à augmenter les dépenses dans l'avenir, le premier volet sera le retour à l'équilibre budgétaire.

Journaliste : Qui pourrait aller, donc, plus tard, en 2015‑2016.

M. Couillard (Philippe) : On jugera sur l'état des finances publiques et du budget. Aujourd'hui, la cible de 2014‑2015 que le gouvernement nous donne est celle qu'on partage, mais je répète que je ne les crois pas, parce qu'ils disent qu'en 2016‑2017 ils vont atteindre l'équilibre.

Le Modérateur : On va passer en anglais, au micro de gauche.

M. Couillard (Philippe) : Yes.

M. Dougherty (Kevin) : Yes. You said in French that it was… the PQ's economic record is devastating. What happened? What happened? What did the PQ do wrong to the economy? Why is it we're in this situation?

M. Couillard (Philippe) : Well, they did wrong things and they did not do the right things, essentially. They started by literally creating panic in the financial circles with their first fiscal announcements, then they literally killed the Plan Nord, then they literally sent the mining industry away and then they created a whole climate where the private investment and entrepreneurs don't have trust anymore in their Government. This is why the revenues are down. They should not be surprised by that, they have created the situation. So this is something that they have done.

What they have not done is to create a climate, send a clear message that Québec is open for business, for investment, that we want people to invest in Québec with us and create jobs. It's not a message that we hear of very often. You will notice also that, in the document presented by the Government, the Government is basically centered on controlling the expenses, the public expenses, public spending. Where's the plan to get revenues? Where is it? I don't see anything about that.

M. Dougherty (Kevin) : Well, on that subject, Mr. Marceau said that the Liberals would raise taxes. Would you?

M. Couillard (Philippe) : No. We are the party that does not raise the fiscal burden, the tax burden of Quebeckers, we are the party that reduces it, we will reduce it in accordance with the state of our public finances and the economy. And again the best way to be able to reduce the tax burden on the shoulders of Quebeckers is to create the economy, and the incomes, and the revenue flow for the Government to be able to do something else than go in your pocket to find the money that is missing in our coffers.

Le Modérateur : On va passer au micro de droite.

Journaliste : So, it's not the timing that seems to be the problem, it's the factual… the substance of the plan, right?

M. Couillard (Philippe) : Yes.

Journaliste : So, what can you say… What is wrong with the plan? Do you not believe the rosy projections that consumers will start to spend more? I mean, do you not trust Quebeckers to…

M. Couillard (Philippe) : Well, I find extremely strange and surprizing that the Minister of Finance points to the absence of inflation and the fact that Quebeckers are not spending to explain why we are in this situation. The true reason is that he has not, and his Government has not been able to attract investments and develop the trust of the economic sector towards the Government. And when the middle class family hears that they are saving too much, I'm sorry, middle class families have a hard time making ends meet at the end of each month. So, to hear a minister blame Quebeckers because they don't spend enough, frankly, is going a little bit too far.

Journaliste : And can you promise when a Liberal government would achieve a balanced budget?

M. Couillard (Philippe) : If we had been in government now, budget balance would have been achieved 2014‑2015. I can tell you that. They say they will… They plan to balance the budget in 2016‑2017. I don't believe them because, if you look in the report, on the same year, the same year, there is $1 billion of expenses or spending to identify, a euphemism saying to cut somewhere. It's not going to be achieved. So therefore there is also a deficit in the books for 2016‑2017. We will see the budget and we will decide, with the budget, what to do. But I can tell you that, based on what we see today, it's very hard to imagine us trusting this Government following the tabling of their budget, and then we will go in an electoral campaign, we will table a financial framework that will include the calendar and the way that we're going to come back to the balanced budget.

Le Modérateur : On va passer au micro de gauche.

Journaliste :OK. So you will vote… You will most likely vote against the budget, but does that mean that you will defeat the Government?

M. Couillard (Philippe) : Well, we would have to be three to tango here, if I would say so. Of course we… Based on what we see here, there's no way I can see us… see ourselves supporting the budget unless there is a spectacular surprise or change of orientation in the budget, which I doubt very much.

This being said, we have to know what the CAQ would do. I think that Mr. Legault told you, a few minutes ago, that he would vote… Immediately, he would tell you that he would vote against the budget, so it's quite similar to what I told you. In that case, yes, the Government would be defeated and we would have a general election.

Journaliste : So we can expect an election campaign in the spring?

M. Couillard (Philippe) : Well, it's likely. And I think the Quebeckers are starting to maybe ask for change, because they see what the state of the economy is. They see it around them by jobs being not created, jobs being lost, services being cut in our hospitals, in our schools, school taxes going up, Hydro fees going up and, meanwhile, revenues not increasing in the coffers of the Government. So I think the desire for change is beginning to be heard across Québec.

Journaliste : The PQ has made announcements totalling something like $10 billion, do you think that they realize the extent of the problem?

M. Couillard (Philippe) : Well, it would be very cynical if they did realize it and still would have done those announcements. In what we recommend them to do, you will notice that, first, they have to review the way they govern the economy, including the team who's there, who does what, and the signal they're sending, or not sending, to the economic environment.

Second, coming to your question, they have to review all the announcements that have been done in the last two or three months, that were clearly designed to be in a pre-electoral mode. Of course parts of those spending announcements were long-term spending announcements, but some of them do apply and they are in the books that Mr. Marceau published today, so they have to be reviewed, and I'm not sure how they are credible. And I'm not even talking about «l'assurance autonomie», which, frankly, goes through the window now with what we see here.

Le Modérateur : Merci. Dernière question.

Journaliste : May I just ask you on taxes? I know you might have answered this in French.

M. Couillard (Philippe) : Yes. We will not raise the tax burden of Quebeckers.

Journaliste : Thank you.

(Fin à 15 h 49)

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