(Quatorze heures vingt-cinq minutes)
Mme David
: Et je vous
explique rapidement, justement — contraintes d'horaire — que
mon collègue Amir Khadir est en Chambre, où il s'apprête à intervenir sur la
question de l'adoption de principe du projet de loi sur les mines, et, comme on
est deux, bien, lui, il est là-bas, et moi, je suis ici pour faire rapidement
le bilan de la session d'automne de Québec solidaire.
Alors, quant à nous, nous traçons un bilan
positif des contributions que nous avons pu apporter lors de la session qui
s'achève. Nous avons soumis des propositions constructives dans plusieurs
dossiers et nous avons défendu les intérêts des gens ordinaires en restant totalement
indépendants des lobbys d'affaires, qui, à notre avis, gangrènent trop souvent
la démocratie québécoise. À notre avis, c'est au gouvernement québécois
d'encadrer les milieux d'affaires et d'agir toujours dans le meilleur intérêt
des citoyens, et je vous donne des exemples.
Qui d'autre que Québec solidaire a pris la
défense des citoyens et de leur santé dans le dossier pétrolier, particulièrement
en ce qui concerne l'oléoduc d'Enbridge? Qui d'autre que Québec solidaire
défend et continuera de défendre les citoyens et la santé des citoyens dans
tout le dossier des compteurs intelligents? Qui d'autre a déposé des projets de
loi pour mieux protéger les travailleuses et travailleurs et mettre fin à la
préséance des droits miniers sur notre territoire? Enfin, qui d'autre a le
courage de proposer de nouvelles sources de financement pour renflouer les finances
publiques sans s'attaquer au portefeuille des gens ordinaires et des plus
pauvres, mais en allant chercher l'argent dans les institutions financières et
les industries les plus riches? En contraste, à notre avis, le gouvernement
péquiste a démontré lors de cette session son manque de courage pour affronter
certains lobbys.
J'y vais maintenant avec quelques dossiers. D'abord,
culture et identité. En plein débat très polarisé sur le projet de charte des
valeurs du Parti québécois, Québec solidaire a déposé un projet de charte de la
laïcité afin de proposer une voie de consensus. Nous avons fait le choix d'être
une voix positive et raisonnée dans ce débat qui brasse bien des émotions. Le gouvernement
du Parti québécois a mis au jeu certaines propositions dans le but de marquer
des points en misant sur les inquiétudes identitaires d'une partie de
l'électorat, un électorat qu'il veut conquérir, alors que les discussions sur
la laïcité devraient se faire, je l'ai dit à plusieurs reprises, dans une
logique non partisane.
Nous avons aussi suivi de très près les
travaux de la commission parlementaire sur le prix du livre. Je me réjouis là-dessus
que le gouvernement se soit rangé à notre avis en décidant de déposer une loi,
loi que nous n'avons pas encore vue, pour réglementer le livre neuf. Et je vous
rappelle que c'est une position que nous défendons à Québec solidaire depuis la
dernière campagne électorale, en 2012. À cet effet, d'ailleurs, nous dénonçons
l'attitude de la Coalition avenir Québec et du Parti libéral du Québec, qui,
dès maintenant, nous disent : Nous nous opposons à un projet de loi, mais
que personne n'a encore vu.
Nous avons aussi continué à talonner le gouvernement
sur des enjeux énergétiques qui sont intimement liés aux enjeux écologiques. Vraiment,
là, ce gouvernement-là est prêt à mettre le Québec sens dessus dessous pour
faire la chasse à quelques foulards dans la fonction publique, mais recule à
chaque fois qu'il faut déplaire à des lobbys, comme le lobby minier, et c'est particulièrement
vrai avec le lobby minier, mais avec le lobby pétrolier. Et mon collègue a pu
voir, jour après jour, et nous l'avons vu, nous aussi, dans les images
télévisées, les ministres du gouvernement actuel — sauf Sylvain
Gaudreault, qui s'est comporté de façon très indépendante — parader
en commission parlementaire, là, comme s'ils étaient les «cheerleaders» du
pipeline d'Enbridge. Il fallait vraiment le voir pour le croire, c'était assez
gênant, un abandon de leurs responsabilités économiques et écologiques envers
les citoyens.
Nous avons aussi rendu public un important
rapport de recherche révélant l'ampleur insoupçonnée du phénomène du lobbyisme
au Québec et expliquant en quoi c'est une menace pour la démocratie. Nous avons
fait une série de recommandations pour resserrer de façon très sérieuse les
règles qui entourent le lobby d'affaires.
Et finalement nous sommes très contents
d'avoir réuni tous les partis politiques pour rendre hommage à trois lanceurs
d'alerte, à qui nous avons décerné des médailles de l'Assemblée nationale. Ces
gens ont payé parfois très cher leur courage d'oser dénoncer la corruption et
la collusion.
Alors, je pense que nous avons démontré,
tout cet automne, à Québec solidaire, notre capacité de défendre l'intérêt des
citoyens, l'intérêt de la population en général, et non pas ceux de certains
lobbys très bien nantis. Merci beaucoup.
Le Modérateur
:
Questions? Mme Biron.
Mme Biron (Martine)
:
Bien, je vais vous poser un peu la même question que j'ai posée à M.
Couillard : Où en êtes-vous concernant le dossier sur les mines? Est-ce
que vous pensez que c'est réaliste d'adopter le projet de loi avant Noël? Et,
si oui, comment?
Mme David
: O.K. Premièrement,
nous en sommes où? Nous allons, cet après-midi, un peu plus tard, voter pour le
principe, nous l'avions déjà dit hier d'ailleurs, nous allons voter pour le
principe de la loi, permettant ainsi qu'un débat se fasse. Il y a eu pas mal de
discussions entre les bureaux des leaders. Jusqu'à présent, à moins qu'il y ait
des changements, de toute évidence, nous revenons ici la semaine prochaine — nous
aurons le plaisir de vous revoir — et nous allons donc continuer les
discussions sur le projet de loi.
Peut-il être adopté avant Noël? Oui, si
chacun des partis d'opposition y met du sien. C'est la condition. Mais ce qu'on
entend depuis hier sur le terrain, de la part des comités de citoyens, des
groupes écologistes et des municipalités, c'est que les gens demandent à toute
la classe politique d'adopter ce projet de loi avant les fêtes. Alors, quant à
nous, nous allons collaborer, nous allons faire le maximum pour que cela soit
possible.
Est-ce que nous faisons cela parce que
nous pensons que nous avons entre les mains un projet de loi idéal? Je vais
être très claire : pas du tout. Ce n'est pas le projet de loi dont nous
rêvions. C'est en deçà des attentes des citoyens, mais c'est un projet de loi
tout de même qui fait avancer de quelques pas une réforme essentielle du
secteur minier. C'est pour cette raison que nous allons l'appuyer.
Le Modérateur
:
Véronique Prince.
Mme Prince (Véronique)
:
Bonjour.
Mme David
: Bonjour.
Mme Prince (Véronique)
:
Je voudrais savoir qu'est-ce qui explique le fait que vous étiez un petit peu
moins sur le radar, cette session-ci, chez Québec solidaire. On vous voyait...
Vous étiez moins visibles un petit peu. Qu'est-ce qui peut expliquer ça?
Mme David
: Alors, tout
est une question de perception. Moi, ce que les gens me disent sur le terrain,
c'est : On vous voit partout. Ça dépend des semaines. Il y a des semaines
un peu plus creuses, et puis il y a des semaines où, quand on est deux ou trois
soirs de suite dans un téléjournal, dans un bulletin de nouvelles, on est
plutôt contents. Donc, moi, je ne serais pas portée à dire que, cet automne,
nous avons été moins visibles. Dépendant des moments, nous l'avons été
beaucoup.
Sur la charte, par exemple, je ne me
plains absolument pas, bien au contraire, du traitement médiatique qui a été
réservé à l'ensemble de mes interventions. Et, quant aux semaines que nous
venons de passer autour du projet Enbridge et du projet de loi sur les mines,
mon collègue Amir Khadir a pu abondamment se faire entendre. Donc, franchement,
ça va plutôt bien.
Maintenant, si vous trouvez, en tant que
personne qui travaille dans le monde des médias, que nous manquons un petit peu
de visibilité, je vous invite à nous en donner davantage.
Le Modérateur
: Une
autre question, Véronique?
Mme Prince (Véronique)
:
Oui, j'avais une autre question. Comment se portent les finances du parti? Est-ce
que ça va bien, ou les nouvelles règles sont plus difficiles pour vous?
Mme David
: Écoutez, on
a eu un conseil national la semaine dernière, donc, on a pu en discuter. Ça va
à la fois très bien et un peu fragilement. Ce qui va très bien, c'est qu'on a
fini de rembourser les dettes qu'on devait, donc, aux gens qui nous avaient
très généreusement prêté de l'argent pour les premières campagnes électorales
qu'on avait faites. Alors, ça, c'est vraiment tout à fait extraordinaire. Ce
qui est plus difficile, effectivement, c'est de faire comprendre aux gens qui
nous faisaient des dons les années précédentes qu'ils doivent continuer d'en
faire. Ils ne savent pas trop quand, comment. Les nouvelles règles, on dirait
que les gens, ça ne rentre pas tout à fait dans leur imaginaire. Donc, à ce
niveau-là, oui, on a quelques difficultés. On y travaille très fort. On va
relancer nos membres et nos sympathisants. Et, si la sous-question,
c'est : Serez-vous prêts à affronter une prochaine campagne électorale si
elle devait avoir lieu au printemps?, la réponse, c'est oui. Et vous aurez même
un autobus.
Le Modérateur
: Paul
Journet.
M. Journet (Paul)
:
Juste une petite précision par rapport à la Loi sur les mines. Sur le fond,
est-ce que vous estimez que… Est-ce que vous avez des irritants ou des choses
qui vous mécontentent sérieusement sur le fond, même si ce n'est pas idéal, là?
Mme David
: C'est sûr
que, sur le fond… Par exemple, on aurait préféré…
M. Journet (Paul)
:
Excusez-moi, je reformule : inacceptables, qui seraient inacceptables pour
vous sur le fond?
Mme David
: Ah! Totalement
et irrémédiablement inacceptables, non, parce que, si c'était le cas, on ne
serait pas capables de voter en faveur du projet de loi. Mais est-ce qu'il y a
des irritants qui, tout en étant des irritants, ne nous empêcheront pas de
voter pour le projet de loi? Oui, il y en a. Le fait, par exemple, qu'on
contraigne les entreprises minières à procéder à une audition devant le BAPE
seulement à partir de 2 000 tonnes de minerai extrait, des projections, en
tout cas, de minerai extrait. Nous autres, on aurait préféré que ça commence
dès la première tonne. Ça, c'est un irritant. La composition des comités de
suivi, un peu trop proches de l'industrie minière, c'est aussi un irritant.
Donc, il y a comme ça quelques irritants.
Mais, en même temps, ce qu'on entend sur
le terrain, et en tant que parti politique qui veut travailler sérieusement,
là, avec les gens à la base dans les municipalités, dans les régions… On entend
ce qu'ils nous disent. Ils nous disent : Non, ce n'est pas parfait. Non, ce
n'est pas idéal. On aurait voulu aller beaucoup plus loin. C'est un premier
pas. Donnez-nous ce premier pas. Alors, à Québec solidaire, nous disons oui à
ce premier pas. Ce n'est pas la fin de notre combat pour une réforme minière en
profondeur.
Le Modérateur
: M.
Lavallée.
Journaliste
: Bonjour,
Mme David.
Mme David
: Bonjour.
Journaliste
:
J'aimerais avoir votre regard de femme sur la manière dont Mme Marois fait de
la politique depuis son entrée en fonction. Pas sur son gouvernement, les
projets de loi; ça, je pense, vous avez déjà dit ce que vous avez à dire. Mais
on parle souvent de la manière de faire de la politique, que les femmes
feraient différemment. J'aimerais vous entendre sur votre perception de ça.
Mme David
: Bonne
question. Est-ce que c'est si différent? Je n'en suis pas certaine. Moi, je
n'ai jamais fait partie, de toute façon, de cette frange ou de cette tendance
féministe qui dit : Quand ce sont les femmes, ça va forcément se passer
comme ci ou comme ça. Ça dépend, ça dépend. Une femme, si elle est féministe,
va peut-être agir d'une manière, si elle ne l'est pas – puis il y en
a qui ne le sont pas – elle va peut-être agir d'une autre manière. Je
sais que Mme Marois se dit aisément féministe. On sent qu'elle tente de
rassembler. On sent que c'est une femme, et ça, elle est connue comme ça depuis
longtemps, qui prend des décisions avec son caucus et son parti. C'est ce
qu'elle a fait au lac Taureau, par exemple, pour décider si, oui ou non, il y
aurait élection. Il y a d'autres premiers ministres qui font ça tout seuls. Ça,
c'est assez particulier à Mme Marois, je dirais.
Mais, pour le reste, c'est sûr que ce qui
est un peu décevant, mais là je ne l'attribue pas seulement à Mme Marois, c'est
tout le gouvernement du Parti québécois, c'est en regard des promesses qui
avaient été faites, des engagements qui avaient été pris en regard de cette
tendance un peu centre gauche que le PQ avait prise lors de la dernière
campagne électorale, mais on n'en est pas là du tout un an et demi plus tard.
Ça, c'est la vraie déception, et ça ne tient pas au fait que ce soit une femme
ou non qui soit à la tête du gouvernement. Et on l'a exprimée à maintes
reprises, cette déception.
Journaliste
: Mais vous
avez dit : Elle se dit féministe.
Mme David
: Oui.
Journaliste
: En
doutez-vous?
Mme David
: Non, pas du
tout.
Journaliste
: Une autre
question, alors. Est-ce que vous êtes certaine d'avoir pris la bonne position
concernant le débat sur la charte des valeurs? On a vu plusieurs syndicats qui
sont proches de vous… Bien, en fait, vous êtes proches des syndicats de manière
générale, là, je ne sais pas si ceux-là, là, sont particulièrement proches de
vous, mais, par exemple, entre… encore la FIQ, hier, appuyait le projet, il y
avait eu le Syndicat de la fonction publique, d'autres syndicats précédemment.
Est-ce que vous avez vraiment pris la bonne décision dans ce dossier-là? Parce
que certains, déjà, doutent que la souveraineté soit vraiment une priorité pour
Québec solidaire, on entend ça quelquefois. Est-ce qu'il n'y a pas un risque
que des gens se mettent à peut-être même se poser la question : Est-ce
qu'ils sont même nationalistes?
Mme David
: Mais c'est
quoi le rapport entre la laïcité et le nationalisme?
Journaliste
: Bien,
c'est parce que le Parti québécois…
Mme David
: Non, mais…
Journaliste
: …présente
ça comme un débat de préserver les valeurs québécoises.
Mme David
: Mais chaque
nation veut préserver ses valeurs, c'est une chose tout à fait normale. Puis en
plus je vous souligne, on n'est pas très loin de la Journée internationale des
droits de l'homme, qui sont sensés inclure les femmes aussi, je vous rappelle
qu'il y a des valeurs universelles auxquelles, évidemment, Québec solidaire
souscrit.
Alors, je veux être très claire, là, très,
très claire. Oui, la société québécoise est divisée sur cette charte des
valeurs. En fait, elle n'est divisée que sur une question : le port des
signes religieux par les employés des services publics et de la fonction
publique, parce que sur tout le reste, on est à peu près tous d'accord. Sur
cette question, il y a une immense division, même à la FIQ : 60 % des
gens sont pour, 60 % contre. Mais pour avoir, oui, quelques amis
syndicalistes, c'est le cas dans plusieurs syndicats. Mais les syndicats ne
sont rien d'autre que des associations de travailleuses et de travailleurs. Ils
reflètent donc la société dans laquelle nous vivons tous. Alors, que la société
soit divisée, c'est une évidence.
Mais moi, je vais vous dire, puis ça me
fait plaisir de vous le dire, qu'aujourd'hui, 6 décembre, je demeure plus
fermement convaincue que jamais de la validité des positions de Québec
solidaire quant à une charte de la laïcité, ce qu'elle devrait contenir et ce
qu'elle ne devrait pas contenir. Je pourrai développer plus longuement si nous
en avons le temps, mais on m'avait indiqué que le temps pressait un tout petit
peu.
Le Modérateur
: Jessica
Nadeau, Le Devoir.
Mme Nadeau (Jessica)
: Bonjour.
J'aimerais… Je ne suis pas certaine de comprendre. Les petits partis… Avec le
changement de la loi sur le financement des partis politiques, les petits
partis obtiennent plus d'argent qu'ils n'en avaient, et là on comprend que vous
êtes un peu dans le rouge. J'ai de la difficulté à comprendre comment vous
arrivez avec un budget déficitaire, alors que vous avez plus de revenus.
Mme David
: En fait,
notre budget — je me souviens un peu des chiffres de la fin de
semaine dernière — est très, très peu déficitaire. Il l'est de
4 000 $. On s'entend que c'est quasiment l'équilibre budgétaire; je
pense qu'un gouvernement serait bien content s'il arrivait avec quelques
milliers de dollars de déficit.
Donc, ce n'est pas tellement ça, le
problème. Un problème, par exemple, c'est que les gens, et il y en avait
beaucoup chez nous qui faisaient des paiements préautorisés mensuels, ont de la
difficulté à comprendre que ça ne fonctionne plus comme ça, là. Il y a même des
gens… On leur a tous écrit, on leur a dit : C'est fini, vous ne pouvez
plus, parce que les gens donnaient plus que l'équivalent, là, de 100 $ par
année puisque c'était un montant mensuel. Donc, on les a tous avertis, c'est
clair. Donc, il y a à peu près un an, ils ont tous arrêté de donner, mais
plusieurs ont comme, par la suite, oublié que oui, mais vous pouvez donner
100 $, là. C'est juste une question d'ajustement.
Normalement, beaucoup de gens donnaient
des montants d'argent juste avant Noël, quand c'était, mettons, 400 $ avec
le crédit d'impôt, parce que, dès le printemps suivant, au moment de leur
déclaration d'impôt, là, ils recevaient 300 $. Dans le fond, ils étaient
remboursés de 300 $, mais ça, c'est fini aussi. Donc, là, les gens se
disent : O.K., pourquoi je devrais donner avant Noël? Pourquoi pas après
Noël? Mais pour nous, c'est important, parce que, si on donne à la fin d'une année
financière, le DGE, effectivement, fait un appariement et on peut redonner
après ça en février, ce qui ferait bien notre affaire s'il y a une élection en
mars. C'est juste une question, comme je vous le dis, là, d'ajustement. C'est
une première année un peu difficile. Il faut placer les choses. On est
convaincus que, dans l'année qui vient, tout va se mettre à mieux aller et on
n'est pas inquiets.
Mme Nadeau (Jessica)
: Deuxième
question. Est-ce que… Avez-vous commis des erreurs cette session-ci? Est-ce
qu'il y a des choses que vous regrettez ou des trucs que vous auriez pu faire
différemment?
Mme David
: Écoutez,
comme un autre de vos collègues m'a posé la même question récemment, ça m'a
obligée à réfléchir. Et, honnêtement, je n'arrive pas vraiment à trouver
d'erreur, de difficulté majeure qu'on n'aurait pas su rencontrer. En fait, je
suis assez contente de tout ce qu'on a réussi à faire avec deux députés et
forcément une petite équipe de travailleuses et de travailleurs, petite et
formidable.
Je suis vraiment contente,
particulièrement contente de ce qu'on vous a dit cet après-midi. Le projet de
loi sur la laïcité, l'intervention très forte de mon collègue à la commission
parlementaire sur Enbridge, notre travail sur tout le terrain des minières et
puis, par exemple, les livres. On était le seul, et on est… Non. On était le
seul parti politique à défendre le prix réglementé du livre jusqu'à ce que Maka
Kotto, le ministre de la Culture, nous apprenne la semaine dernière qu'il
allait enfin, un jour, déposer un projet de loi. On a travaillé très fort. On a
soutenu le milieu du livre, auteurs, éditeurs, libraires. On a bien fait ça. On
commence à être connus dans les milieux culturels, ce qui n'était pas le cas il
y a quelques années. Donc, franchement, je pense qu'on a fait du bon travail.
Une voix
: Bonjour, Mme
David.
Le Modérateur
: On va
passer à l'anglais.
Journaliste
:. Actually… Is it my turn?
Mme David
:
Yes.
Journaliste
:
So, I kind of actually heard what you were saying and I want to ask you… You're
a small party, two MNAs. How did you make a difference this session? What's
your proudest achievement?
Mme David
:
I think it is the bill on secularism, the bill we proposed on secularism. I am
particularly proud of that work. I worked hard with help. And I am proud to
have succeeded in the demonstration that we can enforce – en tout
cas, sécularisation, laïcité, it's difficult to say – secularism in
Québec with a large consensus. It's not necessary to divide all the population.
I am particularly proud of that even if the population maintained her division. It's not easy, but, at the end, I think many people will
recognize that we were right.
Journaliste
: OK. And on the mining, shall I have… Yes? What is your party's
position on the Mining Bill? Why would you support a law that Mr. Couillard
just told us is pretty much going to be like a liberal version of the bill, a
couple of years ago?
Mme David
: It is better than the Liberal Bill, and it is what we can do now.
So, it's not the bill we would like to have, and it's the same for citizens,
but they told us: Please, we want to see this Bill adopted before Christmas
because, after that, it will be more difficult. So we take that like a step, a
step in the good direction, but it's not the end of the struggle.
Journaliste
: Just… Finally, another major event that happened this session was
the economic update. How important do you think that actually was as an issue?
Mme David
: I don't understand exactly the question.
Journaliste
:
Le bilan économique qui a été présenté par M. Marceau, à quel point est-ce que
vous pensez que c'était une nouvelle importante ou qui aurait un impact sur les
Québécois?
Mme David
: Le déficit,
c'est «deficit» en anglais?
Une voix
: Deficit.
Mme David
: O.K. Thank
you. For me, for us, the important thing is not the deficit. The important thing is how the government cut on last year in health, education, social services, social
welfare and daycare; that was terribly important and will be important because the government announced they will cut again. And that, for us, it is
unacceptable. And why do they do that? Because they refuse our proposals to
search money, revenues on banks, on very rich and big companies and rich
people. So, they refuse that, they will cut, it's sure, and it's unacceptable
for people in general. Merci.
(Fin à 14
h 48)