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Point de presse de M. Jean-François Roberge, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'éducation, d'enseignement supérieur, de recherche et de science

Version finale

Thursday, February 11, 2016, 11 h 29

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures trente minutes)

M. Roberge : Bonjour. Merci d'être là. Ce matin, on a vu se concrétiser le cauchemar qu'on voyait depuis le printemps... pardon, pas le printemps, mais bien l'automne dernier. On avait vu venir la fin de l'entente avec la fondation Chagnon, on avait avisé le ministre : Attention, danger! Même au printemps dernier, au printemps 2015, lors de l'étude des crédits, j'avais interrogé le ministre parce que j'avais des informations à savoir que l'entente avec la fondation Chagnon était compromise, mais on voyait bien que... C'est quelque chose qui est porteur, l'entente avec la fondation Chagnon parce que ça a des impacts sur énormément d'organismes qui interviennent directement auprès des jeunes. Et là on l'a vu, les conséquences sont là, les organismes régionaux de soutien à la réussite crient famine, des programmes sont en danger.

Comme je l'ai mentionné tout à l'heure en Chambre, en Outaouais il y a 32 programmes, 32 mesures concrètes d'intervention sur le terrain qui sont précarisées. À Montréal, le réseau montréalais, de peine et de misère, cette année, va financer 50 % de ce qu'il faisait l'année passée. Est-ce qu'il y a moins de besoins? Non. Est-ce qu'il y a moins de pauvreté? Non. Est-ce qu'il y a plus d'élèves qui réussissent? Non. Est-ce qu'il y a moins de moyens? Ah! Oui, par exemple, il y a moins de moyens.

Donc, c'est vraiment un cas où on voit que le gouvernement n'est absolument pas en symbiose ou en contact avec les besoins. Il n'est pas là pour répondre aux besoins des jeunes, il est là pour atteindre des objectifs budgétaires. Puis, pour lui, l'éducation, c'est une colonne de chiffres, puis les jeunes, bien, c'est à sacrifier. Et, quand le premier ministre nous dit que c'est pour les jeunes qu'il coupe, il se trompe solidement; c'est dans les jeunes qu'il coupe. Il est en train de sacrifier des jeunes.

Et la réussite scolaire, là — moi, je le sais, j'en ai eu, des jeunes, là — quand tu arrêtes d'aider un élève pendant six mois, ce n'est pas comme si tu stationnais ta voiture pendant six mois. Quand tu reviens, là, tu pars ta voiture, ça repart comme si de rien n'était, mais, si tu arrêtes d'intervenir sur des jeunes pendant six mois, pendant un an, le retard que tu accumules, tu ne peux pas le rattraper. Il y a des jeunes qui se démobilisent, il y a des jeunes qui se démotivent, il y a des jeunes qui ne réussiront jamais à rattraper ce retard-là, et c'est pour ça que c'est vraiment dramatique.

Un autre exemple, les forums jeunesse. Les forums jeunesse, qui subventionnaient énormément d'initiatives locales, sont passés dans la tordeuse. Mais le gouvernement nous disait : Ce n'est pas grave, on va confier cette mission-là aux carrefours jeunesse-emploi. Peut-être que ça va arriver un jour, mais, pour l'instant, les forums jeunesses ne sont plus là. Les carrefours jeunesse-emploi n'ont pas leurs nouvelles fonctions, puis on est dans une année sacrifiée, on est dans une année de jeunesse sacrifiée, et c'est ça qui m'interpelle particulièrement.

La Modératrice : Des questions?

M. Vigneault (Nicolas) : Sur les coupes dans son ensemble, les effets, directement dans vos régions, qu'est-ce que vous constatez sur le terrain?

M. Roberge : Bien, ce qu'on constate, là, c'est que tous les organismes communautaires qui interviennent auprès des jeunes pour la réussite scolaire, là, sont précarisés. Il y en a qui ferment carrément, il y en a qui mettent à pied des intervenants. Puis, encore une fois, il y a une perte d'expertise, là.

Si on met à pied un psychoéducateur ou un travailleur social qui intervient auprès des jeunes, bien, on le perd. Si on reçoit l'argent en juin ou en septembre, on ne peut pas juste dire : Ah bon! Bien, finalement, on te rengage. Cette personne-là, on l'a perdue, son expertise, on l'a perdue. Le lien qu'il avait avec l'enfant, il est perdu, et ça, ça peut prendre des mois à établir un lien avec un jeune.

C'est ça que le gouvernement ne comprend pas. Intervenir auprès des jeunes, là, c'est miser sur une relation humaine. On ne peut pas juste mettre l'interrupteur à «off», mettre l'interruption à «on», on injecte des fonds quand on en a, on en enlève quand on n'en a pas. Ce n'est pas comme ça. C'est de bâtir quelque chose, puis on ne peut pas arrêter au milieu du chemin. Je vous remercie.

(Fin à 11 h 34)

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