(Onze heures vingt minutes)
M. Legault
: Oui,
bonjour, tout le monde. Bien, je veux revenir, dans un premier temps, sur le
dossier Bombardier. On apprend ce matin que l'entente avec Bombardier, qui a
été signée au mois d'octobre dernier, sept mois plus tard, n'est toujours pas
conclue, n'est pas, comme on dit en affaires, «closée», le montant n'a pas été
déboursé. Et M. Couillard semble s'obstiner à ne pas demander de plancher
d'emploi.
Donc, au moment où on n'arrive pas à créer
des emplois au Québec, je demande à nouveau à Philippe Couillard de faire
preuve de leadership et d'exiger, en retour de l'investissement important de
1,3 milliard, d'avoir un plancher d'emploi sur l'ensemble des emplois de
Bombardier au Québec, pas seulement sur les emplois qui concernent la série C.
Je demande aussi à Philippe Couillard de
montrer beaucoup plus de leadership face à Ottawa. Ce n'est pas normal que le
gouvernement fédéral n'ait toujours pas conclu d'entente avec Bombardier sept
mois après l'entente du gouvernement du Québec. L'aéronautique au Québec, c'est
aussi important que l'auto en Ontario. Donc, M. Couillard doit cesser d'être
nonchalant. Dans ce dossier-là comme dans les autres, il doit être exigeant, il
doit être combatif. Où est sa passion, pour aller voir Ottawa d'une façon
presque neutre? Moi, je demande à M. Couillard, là, de montrer un peu de
combativité, de montrer un peu de passion, d'exiger que le gouvernement fédéral
investisse sa part dans Bombardier. C'est important. C'est une industrie clé
pour le Québec. Ce sont des emplois très bien payés. C'est une industrie qui a
besoin de leadership.
Donc, c'est bien beau, les stratégies, les
discours, les comités, mais M. Couillard, là, a une chance de nous montrer s'il
a du leadership ou non dans le dossier de la négociation de Bombardier avec le gouvernement
fédéral. On est prêts à l'appuyer, on est prêts à aller avec lui à Ottawa, mais
qu'il commence à montrer un peu de combativité puis qu'il sorte de sa
nonchalance.
La Modératrice
: Merci.
Jean-Marc Salvet, Le Soleil.
M. Salvet (Jean-Marc) :
Bonjour, M. Legault. Vous nous avez rappelé, il y a quelque temps, que vous
avez des antennes dans le milieu des affaires, dans la communauté des affaires.
Qu'est-ce qui explique, selon vous, qu'il n'y ait toujours pas d'entente
formelle sept mois plus tard?
M. Legault
: Bon, moi,
je pense que le gouvernement fédéral exige des garanties d'emploi puis une
garantie de maintenir le siège social ici pour l'ensemble du groupe Bombardier.
Évidemment que c'est difficile de faire des demandes qui n'ont pas été faites
par le gouvernement du Québec.
Donc, d'une certaine façon, le
gouvernement du Québec nuit aux négociations avec Ottawa, et il faut mettre la
pression. C'est certain, là, qu'il va y avoir une réaction un peu négative dans
le reste du Canada, mais c'est au gouvernement du Québec puis aux députés
libéraux fédéraux québécois de mettre de la pression sur Justin Trudeau. C'est
inacceptable, là, que le gouvernement fédéral n'ait pas encore conclu
d'entente. Il faut se souvenir qu'avant l'injection de 1,3 milliard
Bombardier était en difficultés financières.
M. Salvet (Jean-Marc) : La
possibilité qu'aurait Bombardier de racheter la part du gouvernement du Québec
éventuellement, à quelle hauteur ça devrait se faire, selon vous, pour que ce
soit acceptable que Bombardier puisse racheter la part du gouvernement du
Québec en cas de décollage, en cas de succès du programme?
M. Legault
: Bien, on a
encore la preuve que M. Couillard n'est pas un bon négociateur. Vous savez,
quand on prend des risques importants comme d'investir seulement dans la
division non rentable, pour l'instant, de la série C, il faut être
capable, si ça va bien, de faire des profits. Or, ce qu'on semble dire, c'est
que Bombardier pourra racheter, avec un intérêt de seulement 3 %,
4 %, la participation du gouvernement du Québec. Donc, ça veut dire que,
si la série C va mal, le gouvernement du Québec perd; si la série C va bien,
c'est Bombardier qui gagne, ce n'est pas le gouvernement, ce ne sont pas les
contribuables.
Habituellement dans ce genre d'entente, il
y a un minimum, là. Est-ce que c'est 10 % de rendement? 15 % de
rendement? C'est normal qu'il y ait une possibilité de racheter mais pas avec
un intérêt de seulement 3 %, 4 %.
M. Salvet (Jean-Marc) : À 10 %,
15 %, ce serait...
M. Legault
: Plus
raisonnable.
M. Salvet (Jean-Marc) :
Merci.
La Modératrice
: Merci.
Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui. Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Sur un autre sujet, comment accueillez-vous la proposition des trois députés
péquistes, notamment l'ex-ministre des Finances Nicolas Marceau, de proposer
aux Québécois, par le biais d'un référendum, deux projets, un Canada renouvelé
ou un Québec indépendant, dans un premier mandat péquiste?
M. Legault
: Vous
demandez ça sans rire, là? Oui? Écoutez, moi, je ne comprends pas la
proposition. Je ne vois pas comment un gouvernement péquiste pourrait avoir une
once de crédibilité d'aller négocier une nouvelle entente avec Ottawa tout en
disant : Dans le fond, nous, ce qu'on veut, c'est la souveraineté du
Québec. Donc, il n'aurait aucune crédibilité pour le faire. Puis c'est
certain — moi, je répète ce qu'on a dit : Jamais la CAQ ne fera
un référendum sur la souveraineté. Donc, ce n'est pas compatible avec ce que la
CAQ propose.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Justement, hier, les péquistes disaient que vous ne pouvez pas mettre de
couteau sous la gorge d'Ottawa pour les forcer à proposer un Canada renouvelé.
Comment comptez-vous faire des gains sur ce front-là?
M. Legault
: Bien, moi,
je pense que ce qu'il faut au Québec, c'est de rassembler les nationalistes de
bonne foi et convaincre, par un appui important des Québécois, le gouvernement
fédéral de faire des concessions dans le domaine de la langue, dans le domaine
de l'immigration. Moi, je ne crois pas que c'est en mettant un couteau sous la
gorge qu'on va arriver à obtenir des résultats avec Ottawa; c'est en ayant un
appui important des Québécois derrière une proposition de bonne foi, une
nouvelle entente avec le Canada mais sans objectif puis sans agenda caché.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Estimez-vous qu'il y a, à l'heure actuelle, un appétit important pour une
nouvelle entente avec le Canada?
M. Legault
: Bien,
comme vous le savez, dans la proposition qui est faite par la CAQ, on propose
de le faire par étapes. Moi, je crois que, dans le domaine de la langue puis
dans le domaine de l'immigration, il y a un certain appétit de la part des
Québécois. On voit qu'il y a 50 000 nouveaux arrivants à chaque année. Le
30 % qui est choisi par Ottawa, la majorité ne parle pas français. Donc,
il y a un appétit de ce côté-là pour faire des ententes bilatérales.
Maintenant, quand on va arriver aux
ententes qui exigent sept provinces représentant 50 % ou l'unanimité, moi,
je pense que ça, ça va se faire dans un deuxième temps. Puis effectivement ça devrait
se faire plus tard, là. Je ne sens pas beaucoup d'appétit, pour l'instant, pour
cette deuxième partie.
La Modératrice
: Merci.
Marie-Laurence Delainey, TVA.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
La semaine dernière, vous avez dit que vous vous attendiez à un caucus de la
discorde du côté du Parti libéral du Québec. Est-ce que vous êtes déçu de voir
que la ligne était que tout va bien et que tous les sourires étaient sur toutes
les lèvres?
M. Legault
: Bien,
écoutez, moi, si tout le monde est d'accord pour mettre à la porte Uber du Québec,
de refuser qu'on explore et exploite éventuellement le pétrole à Anticosti,
qu'on mette de côté, finalement, l'économie, que l'économie ne soit plus la
priorité au Parti libéral, puis que tous les députés soient d'abord avec ça,
bien, ça laisse beaucoup de place à la CAQ. Mais j'ai des petits doutes qu'il y
a réelle unanimité.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Vous pensez qu'il y a encore une insatisfaction par rapport à quoi, par exemple?
M. Legault
: Bien, par
rapport, entre autres, aux dossiers économiques. Actuellement, le gouvernement
du Québec, là, n'arrive pas à créer des emplois. Depuis un an, on a perdu
9 500 emplois au Québec, alors qu'il s'en est créé 95 000 au Québec.
Donc, le modèle ne fonctionne pas. Je ne pense pas, là, que ce sont les documents
puis les discours de Mme Anglade puis de M. Couillard qui vont changer la situation.
Donc, moi, je pense qu'il y a une grogne parce que les résultats ne sont pas là,
et puis il y a une certaine nonchalance de la part de M. Couillard concernant
les dossiers économiques.
Je pense aussi qu'il y a une certaine
nonchalance concernant la bonne gestion, entre autres, au ministère des
Transports. Je pense qu'il y a une certaine grogne aussi attribuable au fait
qu'en éducation on a un gouvernement qui, depuis deux ans, ne sait pas où il
s'en va. Une journée, il est pour les élections scolaires, l'autre journée, il
est contre. Une journée, il est pour les maternelles quatre ans, l'autre
journée, il est contre. Moi, je pense que les gens souhaiteraient avoir un
premier ministre qui a de la vision puis qui a un petit peu plus de passion. On
dirait qu'on a un premier ministre qui ne semble pas intéressé par la job de
premier ministre, qui est complètement nonchalant, passif, sans leadership.
Puis moi, je pense que je ne suis pas le seul à le voir. Il y a des députés
libéraux qui le voient.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Les sourires, ça venait d'où, alors, vous pensez, hier?
M. Legault
: Ah! bien,
écoutez, je pense que ça fait partie de l'étiquette du Parti libéral de montrer
toujours un beau sourire quand on sort des réunions, mais je ne crois pas ce
faux sourire.
La Modératrice
: Merci.
Hugo Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui,
bonjour, M. Legault. Toujours à propos de ce caucus extraordinaire, est-ce que
vous trouvez normal d'entendre M. Couillard, hier, nous dire qu'il est
déjà en mode préélectoral?
M. Legault
: Bien, s'il
est en mode préélectoral, est-ce que ça veut dire que c'est le Parti libéral
qui a payé pour la réunion de caucus? Je veux dire, s'il est en train, là, de
faire des réunions préélectorales, j'espère que c'est le Parti libéral qui paie
les dépenses au Manoir Montmorency. Puis je trouve ça un peu triste qu'un
premier ministre à qui il reste plus de deux ans de mandat il se dise
déjà : Qu'est-ce que je dois faire pour gagner la prochaine élection
plutôt que de gouverner le Québec? Je pense que ça vient confirmer que M.
Couillard ne sait pas pourquoi il est premier ministre. Donc, s'il ne sait pas
pourquoi il est premier ministre dans le présent mandat, je ne vois pas
pourquoi on lui en donnerait un autre.
M. Lavallée (Hugo) : Est-ce
que ce n'est pas là un effet pervers de la loi sur les élections à date fixe?
M. Legault
: Non,
écoutez, je pense qu'il y a plein de pays, plein d'endroits dans le monde où il
y a des élections à date fixe. Habituellement, on a un gouvernement, quand il a
quatre ans, qui est intéressé à changer les choses. M. Couillard, il ne le sait
pas depuis deux ans, puis je pense que, là, il ne le sait pas pour les deux
prochaines années. Puis, déjà, bien, il essaie de voir quelles promesses il va
faire en 2018. Moi, je pense que les Québécois ne seront pas dupes.
M. Lavallée (Hugo) : Concernant
la proposition de M. Marceau, vous disiez tout à l'heure que vous voyez mal en
quoi le Parti québécois pourrait être crédible dans cette démarche-là, mais M.
Marceau dit que ce serait aux fédéralistes de proposer un négociateur, qu'ils
auraient des ressources, qu'il y aurait un secrétariat pour le renouvellement
du Canada.
M. Legault
: Qui ça? M.
Couillard? Qui va aller négocier pour les fédéralistes?
M. Lavallée (Hugo) : Il dit
qu'il y a un porte-parole, naturellement, qui va s'autodésigner, là.
M. Legault
: Ça ne
tient pas debout, là. Ça ne tient pas debout de dire : On a, demain matin,
un gouvernement péquiste qui nomme un négociateur pour réformer le fédéralisme
dans lequel le gouvernement du Québec ne croit pas. Je veux dire, c'est quoi,
le rapport de force pour aller négocier? Pourquoi Ottawa ferait des compromis?
M. Lavallée (Hugo) : Mais
dans la mesure où le gouvernement péquiste aurait obtenu un mandat dans ce
sens-là de la population parce qu'il aurait présenté cette proposition-là à la
population?
M. Legault
: Oui, mais,
si on a un gouvernement qui est séparatiste, je ne vois en quoi il peut être
crédible d'aller négocier avec Ottawa, là.
M. Lavallée (Hugo) : Dernière
question. Concernant, vous, votre proposition, en fait, la deuxième partie de
votre plan, qui est d'obtenir des amendements constitutionnels, est-ce que vous
les soumettriez à l'approbation des Québécois par le biais d'une consultation?
M. Legault
: Ce n'est
pas exclu. Ce n'est pas exclu, mais les premières ententes sont des ententes
bilatérales. Ce sont les plus importantes. Et moi, je pense qu'on doit se
concentrer à rapatrier des pouvoirs en matière de langue puis en matière
d'immigration. C'est ça qui intéresse les Québécois actuellement, là, pas les
grands-messes qui n'ont pas donné de résultat jusqu'à présent.
M. Lavallée (Hugo) : Et donc,
sur les amendements, vous tiendriez un référendum, là, si je comprends bien,
avant de les…
M. Legault
: Pour
l'instant, ce n'est pas exclu, mais ce n'est pas absolument prévu non plus.
M. Lavallée (Hugo) : Merci.
La Modératrice
:
Alexandre Robillard, LaPresse canadienne.
M. Robillard (Alexandre) :
Sur le référendum, donc, on a compris que, si c'était un référendum sur la
souveraineté, ça, ce n'est pas quelque chose qui vous intéresserait, mais un
référendum sur un fédéralisme renouvelé, est-ce que vous pensez que ça, c'est
un mandat qui pourrait aider un gouvernement caquiste à obtenir des concessions
d'Ottawa?
M. Legault
: Mais,
comme je le disais, je ne vois pas la crédibilité qu'aurait un gouvernement
péquiste pour faire une entente.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais je vous parle d'un gouvernement caquiste. Est-ce que vous écartez la
possibilité d'un référendum sur le fédéralisme renouvelé?
M. Legault
: Ah! non,
je ne l'écarte pas. Mais ce que je vous dis, c'est que les premières étapes,
probablement dans un premier mandat, entre autres de récupérer des pouvoirs en
matière d'immigration puis en matière de langue, ça se fait par des ententes
bilatérales. Et je ne suis pas certain que ce serait nécessaire d'avoir un
référendum puisque ça serait gagnant-gagnant pour le Québec, là.
M. Robillard (Alexandre) :
Vous avez dit : C'est un caucus préélectoral qui n'est pas payé par le
Parti libéral du Québec. Est-ce que, selon vous, c'est un caucus qui était
illégal?
M. Legault
: Bien, il
faut poser la question à M. Couillard, là. Je ne sais pas qui a payé pour ce
caucus-là, mais on est dans une situation où on a un premier ministre qui
dit : J'ai fait une grande rencontre au château Montmorency pour discuter
de nos stratégies préélectorales. Moi, j'ai été surpris d'entendre ça de la
part d'un premier ministre à qui il reste encore plus de deux ans de mandat à
faire.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
ça pourrait être illégal?
M. Legault
: Bien, je
pense qu'il faut voir, il faut voir, là.
M. Robillard (Alexandre) : Autobus
Yamaska.
M. Legault
: Oui. Bien,
je suis content.
M. Robillard (Alexandre) : Pourquoi?
M. Legault
: Bien, ils
se sont réveillés puis ils ont réussi à avoir une entente pour les enfants
après plus d'une semaine; donc, bonne nouvelle pour les enfants. Je pense que
ça aurait dû être réglé plus rapidement. Ce n'est pas normal de laisser 900
enfants sans autobus scolaire pendant plus d'une semaine. Ce n'est pas normal.
M. Robillard (Alexandre) : Mais,
en termes de délai, là, compte tenu que la loi empêche un lock-out dans le
transport scolaire de durer plus que... je pense que c'est cinq ou sept jours
ouvrables, je veux dire, est-ce que vous vous êtes emporté un peu trop rapidement?
M. Legault
: Je pense
que le gouvernement aurait dû travailler sur un plan B pour transporter tous
les enfants. Là, M. Couillard nous dit : Il y en a juste 15 qui n'ont pas
pu aller passer leur examen du ministère. Bien, c'est 15 de trop. Puis il y a beaucoup
de parents qui ont dû s'absenter de leur travail pour pouvoir reconduire leurs
enfants et les ramener à la maison. Moi, je pense qu'on a manqué de leadership.
M. Couillard, encore une fois, a été nonchalant dans ce dossier-là.
La Modératrice
:
Charles Lecavalier, Journal de Québec.
M. Lecavalier (Charles) :
Bonjour, M. Legault. Sur le caucus spécial, c'est l'Assemblée nationale qui a
payé, je crois, le fonds mutuel de... je ne connais pas exactement le règlement.
Est-ce que vous croyez que les libéraux devraient rembourser puisque c'est un
caucus préélectoral?
M. Legault
: Bien,
est-ce que M. Couillard s'est trompé quand il a dit qu'il y avait eu des
discussions préélectorales? Est-ce qu'il a parlé des projets de loi, des
dossiers du gouvernement ou s'il a parlé de la campagne électorale? Moi, je
pense que c'est à lui à répondre à la question.
M. Lecavalier (Charles) :
Mais, dans la mesure où il a parlé de la campagne électorale, est-ce qu'il
devrait rembourser?
M. Legault
: Bien, si
c'était le sujet, la précampagne électorale, je pense que, là, à ce moment-là,
ça devient une activité du Parti libéral puis ça aurait dû être le Parti
libéral qui paie.
M. Lecavalier (Charles) :
Parfait. Sur Autobus Yamaska, est-ce que vous croyez que votre colère a fait
avancer les choses?
M. Legault
: Bien,
j'espère. J'espère que j'ai réveillé Dominique Vien et Philippe Couillard
parce que ce n'est pas normal qu'on prive de transport 900 enfants pendant plus
d'une semaine. Donc, j'espère que ça a aidé à faire avancer le dossier.
M. Lecavalier (Charles) : Et,
sur Uber, il y a eu une rencontre hier entre l'entreprise et le ministère des
Transports. L'entreprise s'est dite déçue parce que Jacques Daoust n'était pas
là. Est-ce que le ministre des Transports aurait dû être présent à cette
rencontre, à votre avis?
M. Legault
: Bien,
j'espère qu'il avait une bonne raison d'être absent, là. Ce n'est pas normal,
dans un dossier aussi important qu'Uber, que le ministre des Transports ne soit
pas là. Et j'ai juste hâte de voir quelle est la réelle ouverture de Jacques
Daoust dans le dossier Uber. La clé, là, c'est de dire : Est-ce qu'une
personne qui veut travailler comme chauffeur à temps partiel va être obligée,
oui ou non, de s'acheter un permis à 200 000 $? Si la réponse, c'est
oui, bien, ce n'est pas une ouverture de la part du gouvernement. L'économie de
partage, là, d'ici une dizaine d'années, va représenter la moitié de l'économie
dans le monde. Il faut partager les services, partager les biens. C'est bon
pour l'efficacité, c'est bon pour l'environnement, c'est bon pour
l'entrepreneurship, c'est l'innovation. Moi, je ne comprends pas, là, que M.
Couillard puis M. Daoust prennent autant de temps à comprendre que c'est
l'avenir, Uber.
M. Lecavalier (Charles) : Et
est-ce que... Comment est-ce possible de trouver une solution d'ici deux
semaines? Parce que, là, M. Daoust veut que son projet de loi soit adopté avant
vendredi prochain.
M. Legault
: Bien, si
M. Couillard ne veut pas copier la proposition de la CAQ, qu'il copie la
proposition de la Chambre de commerce de Montréal avec un permis a puis un
permis b. C'est une proposition qui ressemble à celle de la CAQ. Puis peut-être
que le Parti libéral, parce que ça vient de la Chambre de commerce de Montréal,
ils vont trouver ça plus intelligent. Donc, moi, je leur demande de copier soit
la CAQ soit la Chambre de commerce de Montréal.
La Modératrice
: Merci.
On va passer aux questions en anglais. Ryan Hicks, CBC.
M. Hicks
(Ryan) : So, then, on the Uber file, would you
buy back the permits?
M. Legault
:
No. It didn't happen in other major cities in North America. I think in giving
exclusivity for — hailing a taxi? — ...
M. Hicks
(Ryan) : Hailing, yes.
M. Legault
:
…hailing a taxi, I think it's enough to keep a certain value to those permits.
But I think it's important in the future to let people who would like to work
five, 10 hours a week to be able to deliver this service in order to be more
efficient, to protect environment and to develop entrepreneurship in Québec.
And I think we don't have to buy back those permits, but we have to open the
door to companies like Uber.
M. Hicks
(Ryan) : So, then — and I just want
to clarify — your model for accommodating Uber would be to give
exclusivity to the taxis over hailing in the street. And what else would be
your model over that?
M. Legault
:
We are talking about giving also exclusivity in contracts with government or
organisms and it's exactly what's happening in New York. If you go in New York,
you will see that you have still as many Yellow Cabs than you had before Uber,
but Uber is also available at a cheap price, and it's good for the consumer.
M. Hicks
(Ryan) : On the Liberal caucus meeting
yesterday, because they spoke about… or the Premier said they were going to
talk about things related to the next election campaign, do you think that
there were any rules broken in how this was handled?
M. Legault
:
I was surprised to hear Mr. Couillard saying that it was a pre-electoral
campaign. If it's true, it should have been paid by the Liberal party, but I
cannot understand why, having still more than two years
to go in the mandate, that Mr. Couillard is not thinking about what to do with
the mandate he already got but he is thinking about next mandate. So, I was
surprised to hear that from Mr. Couillard.
M.
Hicks (Ryan) : O.K. Merci.
La Modératrice
: Raquel
Fletcher, Global.
Mme Fletcher
(Raquel) : This afternoon, the Justice
Minister is holding a press conference about transgendereds rights, and I was
wondering if you could comment about that file and whether you think that she
waited too long to bring this to attention.
M. Legault
: I've met Manon Massé last week in private and I told her that CAQ
is open to this bill. So, we'll see what Mrs. Vallée is proposing, but we are
open to the principle of this bill.
Mme Fletcher
(Raquel) : OK, thank you.
M. Legault
: Thank you.
La Modératrice
: Merci. Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson
(Maya) : Hello, Mr. Legault. Why is it that
you say you don't believe the false smiles, as you described it in French
earlier, of the Liberal MNAs coming out of that special caucus last night?
M. Legault
: We know very well that the Liberal Party used to be the economy
party in Québec. And, listening
to Mr. Couillard talking against the development of Anticosti, talking against
adding innovation in the taxi business, I think it's against the DNA of the Liberal
Party. So, I cannot believe that all MNAs agree with Mr. Couillard's positions.
Mme Johnson
(Maya) : And turning to the PQ now, what do
you think of Mr. Marceau, his proposal?
M. Legault
: I think that a PQ government would have zero, no credibility
negotiating with the Ottawa
Government about new powers. If the real objective is the separation of Québec, how can you have any credibility in
these negotiations? So, it doesn't make sense.
Mme Johnson
(Maya) : Merci.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
M. Legault
: Thank you!
(Fin à 11 h 41)