(Douze heures trente-deux minutes)
La Modératrice : Alors,
bonjour. Bienvenue à ce point de presse de la députée de Saint-Laurent, Marwah
Rizqy, qui dépose aujourd'hui un projet de loi sur la qualité de l'air dans les
écoles. Donc, elle sera accompagnée de Nancy Delagrave, du groupe COVID-STOP,
et de Louis Grenier. Donc, voilà, donc, sera suivie une période de questions.
Mme Rizqy : Bonjour. Alors,
je suis avec Nancy Delagrave, physicienne, et Louis Grenier, ingénieur. Et on
dit qu'en éducation la répétition est gage d'apprentissage, alors nous déposons
à nouveau le projet de loi qui vise à assurer la santé et la sécurité des
élèves en classe en encadrant la qualité de l'air ambiant dans les écoles. Je
tiens aussi à remercier Victoria Thân, qui a été aussi l'artisane de ce projet
de loi.
La dernière législature, on a tenté de le
faire adopter. On a maintenant un nouveau ministre de l'Éducation en la
personne de M. Bernard Drainville. J'ai comme senti un vent de fraîcheur
et j'aimerais particulièrement que, cette fois-ci, ça se traduise avec des
actions.
Et la première action est : je mets au
défi le ministre de l'Éducation qu'il accepte que la norme pour mesurer la
qualité de l'air dans les écoles, ce n'est pas 1 500 ppm, c'est 1 000 ppm.
Et cette norme, elle est établie pas par Marwah Rizqy, députée de
Saint-Laurent, c'est établi par Santé Canada, l'INSPQ, la Santé publique du
Québec mais aussi, et ça ne s'invente pas, par son propre gouvernement.
Ici, j'ai le document des nouvelles
générations d'écoles déposé par la CAQ juste avant la pandémie, en février
2020. Qu'est-ce qu'on retrouve à la page 19? «Les auteurs concluent qu'une
concentration de CO2 de 1 000 ppm ou plus augmente le taux
d'absentéisme.» Des études démontrent qu'en haut de 1 000 ppm ça peut
affecter la réussite éducative des élèves.
Alors, premier défi lancé à M. Drainville :
accepter la norme de 1 000 ppm tel que prévu dans le projet de loi
que nous déposons à nouveau aujourd'hui. Et, vu que de toute façon mes nuits
sont très courtes ces temps-ci, je suis disponible pour siéger même le soir,
même les nuits pour faire adopter ce projet de loi.
Je vais maintenant céder la parole à ma
collègue, Nancy Delagrave, qui a travaillé très fort pour ce projet de loi et
aujourd'hui peut en voir les fruits. Merci.
Mme Delagrave (Nancy) : Bonjour.
Alors, je suis physicienne et je suis coordonnatrice scientifique du groupe
COVID-STOP. On oeuvre avec des médecins, des ingénieurs, des patients
partenaires depuis avril 2020. Et il y a à peu près une vingtaine de médecins
qui font partie du groupe, qui travaillent dans les urgences présentement, et
ce qu'ils nous racontent, c'est une situation extrêmement, extrêmement
préoccupante où les gens ont peur qu'il y a des enfants qui vont mourir au
Québec, que ce soit de la COVID, du virus respiratoire syncytial ou de l'influenza.
Pour diminuer la contagion des virus
respiratoires, pour diminuer aussi leur sévérité, c'est important de traiter l'air
parce que 100 % pour la COVID, à peu près, jusqu'à de façon très
prioritaire pour l'influenza ou le virus respiratoire syncytial, les
particules, elles sont dans l'air et elles restent dans l'air de 12 à 48 heures
parce qu'on émet des particules de 0,5 à 1 micron. Conséquemment, qu'est-ce
qu'il faut faire? C'est qu'il faut amener de l'air extérieur. Idéalement, en
période de pandémie, d'épidémie de virus respiratoires, c'est en deçà de 800 ppm.
Ça a été le cas aussi à Taïwan, tuberculose, ils allaient en bas de 600 ppm.
Maintenant, il est important aussi,
surtout dans les climats froids comme le nôtre, de traiter l'air, de le
purifier. Louis peut sûrement vous en parler, les membranes dans les
purificateurs d'air, c'est les mêmes membranes que dans les masques médicaux.
Et ils retiennent de 96 % à 99,97 % des particules infectieuses, tellement
que, lorsqu'on le fait tourner six minutes, on enlève 92 % des particules
infectieuses dans une classe. Donc, ce que ça ferait, c'est que ça diminuerait
beaucoup les cas de contagion.
Dans le groupe, il y a deux parents dont
les enfants ont été infectés cinq fois depuis janvier 2022. Les parents sont
découragés. Il y a des grandes conséquences sur la santé de ces enfants-là, de
sur leur apprentissage. Donc, il est temps qu'on fasse quelque chose et qu'on
préserve la santé des enfants puis en pensant aussi à leur système immunitaire
qui est affaibli par des COVID répétées ou de l'influenza.
La Modératrice
: Alors,
on va passer à la période de questions.
Mme Vermette (Kim) : Bonjour,
Kim Vermette, de Radio-Canada. J'aurais une question, surtout aujourd'hui, sur
le rapport de la Vérificatrice générale. On apprend que, vraiment, là, pour ce
qui est de l'enseignement à distance, bien, en fait, il y a eu des constats
assez accablants, là, je pense, vous en avez pris connaissance. Comment vous
avez réagi à ce rapport-là?
Mme Rizqy : Bien, moi, je
suis présidente de la CAP, donc, à 7 heures le matin, j'avais le rapport.
Pour moi, c'est vraiment désolant parce que les constats qui sont dressés
aujourd'hui dans le rapport, c'est des questions que nous avons posées au
gouvernement.
Là, ce qu'on leur disait : Avec la
pandémie, on voit qu'il y a des retards d'apprentissage. Le gouvernement était
dans un jovialisme déconcertant, à chaque fois il nous disait : Non, non,
vous faites peur aux parents. Alors que nous, on essayait de mesurer aussi
combien d'enfants qu'on a échappés à cause de la pandémie. Est-ce que le taux
de décrochage scolaire a augmenté? Et nous, on ne trouvait pas ça normal que,
quand on posait ces questions-là, on n'avait pas de réponse de la part du
gouvernement.
Alors, quand qu'ils disent que
l'éducation, c'est leur priorité, bien, c'est faux parce que, quand c'est ta
priorité, l'éducation, tu veux savoir combien d'enfants ne sont pas revenus en
septembre à l'école, combien d'enfants n'ont pas eu l'aide au tutorat
correctement. Parce que la Vérificatrice générale aussi le mentionne : Distribuer
de l'argent tout le monde égal au Québec, ça ne marche pas, il faut avoir des
mesures ciblées. Et elle dit clairement qu'on aurait dû cibler notamment dans
les milieux économiques défavorisés puis mettre plus d'argent dans ces
endroits-là pour aller vraiment aider ceux qui en ont le plus besoin.
Malheureusement, je ne suis pas surprise
de ce rapport et j'ose espérer que, cette fois-ci, quand on va poser des
questions, le gouvernement va dire qu'effectivement ce n'est pas normal de ne
pas avoir la réponse. Et, mon souhait, là, on commence une nouvelle
législature, j'aimerais ça, avoir un tableau de bord en éducation comme qu'on l'a
en santé. Pourquoi qu'on attend toujours un an plus tard pour savoir combien de
jeunes ont décroché? Ça ne sert à rien d'essayer de raccrocher un jeune en
juin, il est trop tard, il est 10 mois trop tard. Alors, moi, je nous
souhaite collectivement un tableau de bord. Deuxième devoir pour M. Drainville.
Mme Vermette (Kim) : Ça a été
long, là, quand même, la pandémie. Ouverture, fermeture, ouverture, fermeture
des écoles. Est-ce que vous avez l'impression qu'on a sacrifié, en quelque
sorte, une génération d'élèves ou qu'ils vont en payer le prix longtemps?
Mme Rizqy : Bien, nous, on a
dit au gouvernement de la CAQ, à M. Legault : Vous devez mettre des
mesures colossales pour éviter d'avoir une génération COVID-19. On a eu droit à
des mesurettes, on a eu droit à un programme de tutorat qui est arrivé
plusieurs mois en retard. Finalement, ça a été un point de presse avec pas
vraiment de mesures. Finalement, on est avec des mesures qui n'étaient pas
ciblées.
D'autre part, quand qu'on disait au
ministre de l'Éducation : Ils sont où, les tablettes? Ils sont où, les
ordinateurs pour les jeunes?, il disait : Ils sont là, on en a acheté pour
200 000 $. Je disais : O.K., mais est-ce qu'ils sont livrés ou
ils dorment encore dans les tablettes à l'édifice G? Ils ne savaient pas
du tout où est-ce qu'elles étaient, les tablettes. Encore une fois, c'était un
manque de sérieux. Ça ne sert à rien de faire des annonces si, après ça, on
n'est pas capable d'aller le mesurer concrètement, si, oui ou non, j'ai un
jeune avec une tablette.
Moi, j'avais des enseignants qui m'écrivaient,
notamment Lucien-Pagé, une école secondaire avec une cote de défavorisation de
10 sur 10. C'est un enseignant qui demandait aux gens dans la population :
Ramenez-nous vos vieux ordinateurs, on va, nous autres, les récupérer puis on
va les mettre à niveau pour nos jeunes. On est au Québec en 2022, on est trop
riches pour être pauvres en éducation.
Journaliste
: Hello.
Mme Rizqy : Hi.
Journaliste
: Before I get to this, I'll
ask about your bill. I know that you would have liked this to be implemented
two years ago before the pandemic started, really. But how quickly can you get
this rolled out and done? Because I know, I think it was... there are 700 classrooms,
based on what Bernard Drainville said last week, that need better ventilation.
Winter's here, there's going to be windows opened, it seems, again this winter
in some classrooms. So, how quickly can you kind of get this implemented and
done, hopefully?
Mme Rizqy : Well, first and foremost, the first time I asked the question about
ventilation was back in August 2020. Two years and a half now, we're back at
the same, same place. We're talking about 700 classrooms based on what?
Based on a false value. The 1,500 ppm doesn't work, it's not the standard.
The standard should be 1,000 ppm, and 800 ppm when we are in a
pandemic.
So, like I said, because
I'm not sleeping right now, you know, we can work on this bill right now, I'm
available. And when we want to do something... Right now, I know, the PQ makes
a lot... a great deal about the King Charles III, and now we're going to
be able to table a bill within few days. I'm alright with that, but why, when
it's time to do something for our kids, for the teachers, for the schools, for
all the people working inside of our schools, why we cannot sit down within
three or four days and working all together? I mean, this is not rocket science,
what we ask, we ask to have all the data in a... we want to have the data... Let
me rephrase, please, sorry about that. My brain, sometimes. We want to have the
data at the same time as the Minister has it, it has to be public.
And let's make it clear, air
purifiers are not dangerous. This is a false statement, and the Government will have to stop saying that. So, we know what we can
do, we have the money. I will have to remind you that the Federal Government
sent 432 million dollars. I would love to see at least few dollars on the
air purifiers. And I'm sure Nancy wants to say something.
Journaliste :
I can tell you're very excited.
Mme Delagrave (Nancy) :
Yes, no, I just wanted to add... Because
I've made the calculation. At 1,500 ppm, and I know that he was using the
daily average including when people are outside, which doesn't count, but let's
say it's peak CO2
level, the chances of getting COVID are 2.8 times higher than what we
propose at 800 ppm. So, it means three times more absenteeism, it means
also that people inhale more virus, and so they're sicker. If you drink a drop
of E. coli water, you probably won't get sick, but if you eat a liter, you are
going to get sick. So, it has tremendous outcomes, and even for a long COVID,
some doctors are saying it makes a difference. When the disease is less severe,
than the symptoms are less severe, and you can get back to normal faster.
Journaliste :
I do want to ask about this report as
well, Mme Rizqy. When I asked the Auditor General today about why this is
all happening, she said : Ultimately, the Education Ministry doesn't know,
doesn't know how many students are behind, doesn't know how to catch them back
up. So, when you read this, what was your respond to that? And what can we do
now? I mean, we're two years into this, really.
Mme Rizqy :
When I read it, I was disappointed but
not surprised because how many times I asked a question at the Government :
Do we have the data of how many kids did drop this year? No answer. I came back
with that question multiple times, and I told them : Because of the
pandemic, a lot of kids miss class for several weeks. But no surprise, of
course there's a setback, we have to do something. What was the response? Ah!
no, no, no, maybe there's a lot of exaggeration, don't worry, we're going to
make sure they're going to pass. Yes, now we have the report, and they say :
We don't have the data.
And how come the
Government never asked that data? That's the first question we should all
raise. We have... The Premier of Québec said multiple times : «Ma première
priorité», my first priority is education. So, how come you never ask your own
ministry about the data concerning the education?
Journaliste :
And what can we do now? I mean, we're
two years in.
Mme Rizqy :
I don't know how to say it in English,
but I think we should have a «tableau de bord»...
Une voix : ...
Mme Rizqy : A
dashboard, as we have it in Health. Like, Christian
Dubé now has, like, this... so we have all the indicators, we know in real time
what's going on in the education system. When you have the data, you can have
the appropriate measure. We should stop just saying that we're going to add
money, we need to add money but at the correct places, and we have to target
the kids who need it the most.
Journaliste :
On air quality, with the CAQ in such a
dominant majority, I mean, how do see this playing out, your bill?
Mme Rizqy : Well, we have a new minister, M. Drainville, who used to be a
journalist. Correct me if I'm wrong, but I always understood that a journalist
is looking for truth and for data. And I hope that, when M. Drainville
became again an MNA, he doesn't put back his value as a journalist. And, as a
journalist, he should remind himself that data does matter and the truth does
matter. And, when we're talking about the 1,000 ppm target, it's because
there's real data with real science that backs that number. No one is backing
the 1,500 ppm measurement, no one.
Journaliste :
Have you noticed... I mean, it's early,
obviously, but what do you think is different about Drainville from Roberge?
Because, obviously, you've butted heads with both.
Mme Rizqy :
Well, like, I would actually say word
for word what M. Drainville said when he was at the radio. He said :
Je ne comprends pas pourquoi que M. Roberge est bucké sur la question de
la ventilation. But me too, I don't understand why we had
someone so stubborn back then. Now, today, M. Drainville comes and... like
a new minister, and I've truly believed when he told me, because we spoke
together : I want to work with you.
So, this is his first
assignment, the air quality. This is his test of credibility, not only
leadership, of credibility. So, he has to step up his game and make sure that
this time we're not going to be back at square one in January and having, like,
Hydro-Québec saying to all the Quebeckers : Please, reduce your heat at home, and at the same time :
Oh! yes, open the windows in school. It doesn't make any sense. We have the
money, let's put the correction measure inside. And it can be very simple :
air purifier or the box of... I don't know if I have one, it's like 100$. This
is so simple to do it. Thank you.
Rebonjour.
Journaliste : Oui, j'ai
changé de micro, mais, vu que je suis toute seule de français, je me permets
une autre question. Là, on a parlé beaucoup de la pandémie, là, avec le rapport
de la vérificatrice. Au jour d'aujourd'hui, c'est quoi, les échos que vous avez
des écoles? Comment ça se passe en matière de retard d'apprentissage?
Mme Rizqy : Nous, on a fait
une demande d'accès de l'information pour avoir davantage de données sur le
décrochage scolaire. Ce qui, moi, me perturbe le plus, c'est qu'à chaque fois
que nous, on a fait des demandes d'accès au ministre de l'Éducation, et ce
n'est pas des farces, là, même aux crédits, la réponse est toujours la suivante :
Nous ne détenons pas cette information. Il me semble qu'on devrait l'avoir,
cette information.
Mais les échos que j'ai du monde sur le
terrain, c'est que, oui, il y a une hausse au niveau des retards
d'apprentissage. Et non seulement on le voit au primaire, au secondaire, mais
on l'entend même au niveau collégial maintenant. Alors, ça, c'est très, très
important.
Et l'autre écho que j'ai, c'est le
suivant. Quand qu'on a de plus en plus d'élèves dans notre classe qui sont en
situation d'échec ou en difficulté mais que l'enseignant n'a pas d'aide dans sa
classe... Là, maintenant, on parle de la composition de la classe, donc on a
des enfants avec soit un handicap ou un retard d'apprentissage, mais on a aussi
ceux qui, maintenant, passaient peut-être à 80 %, ils sont rendus à
61 %, 62 %, eux autres aussi ont besoin d'aide, mais l'enseignant,
là, elle a deux bras, deux oreilles, deux paires d'yeux puis une bouche, elle
ne peut pas tout faire.
Alors, maintenant, on a aussi les élèves
qui décrochent, on a les enseignants qui décrochent et on voit même des
directions d'école qui décrochent, qui disent : Moi, là, finalement, tu
sais, la prime pour être directeur ou directrice, elle ne m'intéresse plus, je
retourne dans ma classe. Ça, c'est tellement préoccupant. On a besoin de tout
ce monde-là.
Puis il y a une suggestion que nous, on a
donnée au gouvernement, parce qu'il ne faut pas juste chialer, il faut aussi
arriver avec des solutions, puis vous nous connaissez, on en a. Vous savez que
le personnel de soutien, en haut de 80 %, ce sont des femmes. Environ
72 %, là, de mémoire... non, 52 %, c'est des emplois précaires. C'est
quoi, des emplois précaires? Donc, ce n'est pas des horaires à temps complet,
c'est des heures coupées. Pensez, par exemple, à l'éducatrice en service de
garde. Elle arrive le matin, tu viens de faire une heure, après ça tu as un
horaire coupé, tu reviendras sur l'heure du lunch.
Toutes ces personnes-là peuvent être ce
qu'on appelle une aide-enseignante, donc être la deuxième paire de bras dans
une classe pour aider l'enseignante. On est contents de voir qu'il y a un
projet pilote de 100 classes au Québec, mais 100 classes sur 68 000,
là, ce n'est même pas 1/10 de 1 %. On la connaît, cette solution. Les gens
dans le réseau lèvent la main et disent : Moi, j'en prendrais une,
aide-enseignante.
Il y a une mise à jour économique ce
jeudi. Moi, je m'attends d'avoir un ministre de l'Éducation qui a une vision
claire puis qui dit : Moi, le projet pilote, je suis capable, maintenant,
de l'étendre puis de dire : Pourquoi qu'on n'aurait pas, sur un plan, là,
disons, là, biennal ou sur deux ans, dire : On va passer de 0,1 % à
20 %, 40 %, 60 %? Cette vision-là, je m'attends de la voir
demain, lors de la mise à jour économique, et ça va être le test pour François
Legault à savoir si, oui ou non, l'éducation est une priorité.
Si on n'a pas de l'aide dans nos classes,
tout le monde est condamné à l'échec, non seulement les élèves, mais aussi les
enseignants. Et il n'y a rien de pire pour un enseignant que de retourner,
après sa journée de travail, avoir ce sentiment de culpabilité en pensant qu'il
n'a pas aidé tout le monde dans sa classe. Puis moi, j'ai été prof à
l'université puis je sais c'est quoi. Merci.
Journaliste : Peut-être juste
une question pour M. Grenier. J'ai cru comprendre que vous étiez ingénieur.
Peut-être juste m'éclairer un peu sur la situation actuelle, là, tu sais, on me
dit qu'il y a beaucoup, beaucoup de bâtiments qui sont vétustes. Actuellement,
là, tu sais, comment dire, la tâche est comme colossale, est-ce que c'est
réaliste de vouloir... Comment on peut s'y prendre?
M. Grenier (Louis) : Bien, c'est
un travail qui va être à long terme parce qu'il y a du rattrapage à faire, mais,
si on prend des mesures rapides comme installer des purificateurs d'air, parce
qu'installer des nouveaux systèmes de ventilation, ça peut prendre plusieurs
mois, des années, donc, si on prend des mesures immédiates, bien, on va avoir
diminué la charge virale dans les classes. Je ne dis pas qu'il n'y aura pas de
contagion, il va toujours y en avoir. Ce n'est pas la solution parfaite, les
purificateurs, comme les masques ne le sont pas non plus, mais, au moins, si on
rajoute ça, on se donne une chance, comme nos voisins en Ontario ont fait avec
une directive du ministère de l'Éducation, puis aussi avec les Français et les
Belges qui ont passé une loi similaire à celle que Marwah essaie de faire.
Journaliste : Donc, si je
comprends bien, peut-être, la stratégie actuellement n'est peut-être pas la
bonne, selon vous.
M. Grenier (Louis) : La
stratégie actuellement... Il n'y a pas vraiment d'action. Il faut vraiment
qu'on commence à prendre ça sérieusement à travers ce projet de loi là, puis
qu'on prenne les mesures, puis on étudie, là, comment on va le faire en détail
dans les écoles, le déploiement. Il y a moyen de le faire, je pense.
(Fin de la séance à 12 h 52)