(Dix heures six minutes)
M. Tanguay : Alors, bon matin.
Bon matin à tous. Nous sommes à la rentrée parlementaire d'une session qui
durera 15 semaines. L'opposition officielle libérale va talonner François
Legault, qui en est à la cinquième année de son mandat.
Il dit : Jugez-moi sur les résultats.
Eh bien, le gouvernement Legault, dans sa cinquième année, n'est pas le
gouvernement des résultats, mais bien le gouvernement des échecs. Lorsqu'on
regarde les missions essentielles de l'État, en santé, en justice, en services
de garde, par exemple, les Québécoises et les Québécois attendent. Pendant ce
temps-là, le gouvernement Legault, dans sa cinquième année, n'arrête pas de
multiplier les tableaux de bord. Bien, plutôt que de se concentrer sur des
tableaux de bord, il devrait se concentrer sur le fait que les Québécois, eux,
prennent le bord parce qu'ils n'ont pas accès aux services essentiels.Et ça, c'est
la mission première du premier ministre, de s'assurer qu'en santé, par exemple,
on ne va pas attendre 20 heures à l'urgence, qu'on ne va pas attendre sur
une liste d'attente pour une place en services de garde. Et les principales
touchées dans ce dossier-là, évidemment, sont les mères, les femmes qui ne
retournent pas au travail.
Alors, nous allons le talonner, le
gouvernement. Dans sa cinquième année, ce n'est pas un gouvernement de résultat,
c'est malheureusement le gouvernement d'échec, et ce sont les Québécoises et
Québécois de partout au Québec qui en font les frais. Voilà. Merci beaucoup. Et
vous aurez constaté que je suis accompagné de mon collègue Monsef Derraji,
notre leader, entre autres, de l'opposition officielle.
M. Laforest (Alain) : M. Tanguay,
avez-vous eu un problème de boussole, hier? Avez-vous perdu le nord? Est-ce que
votre parti a perdu le nord?
M. Tanguay : Pouvez-vous
préciser votre question?
M. Laforest (Alain) : Bien,
vous savez de quoi je parle, là. Concernant la position de Mme Maccarone,
vous avez changé... elle s'est excusée 10 heures plus tard, avez-vous eu
un problème de message, là? Le GPS n'est pas à jour?
M. Tanguay : Écoutez, ça a
été... le tweet de Jennifer est le résultat d'un travail d'équipe qui était
incomplet. C'est pour ça qu'elle l'a retiré. Et la position du Parti libéral du
Québec est celle que j'ai exprimée, moi, quelques heures après, dans un tweet.
Et vous avez vu, effectivement, que Jennifer s'est excusée. Mais, encore une
fois, ça a été un travail d'équipe qui a été incomplet, et moi, j'en suis le
répondant ce matin. Et ce n'était pas uniquement le cas de Jennifer, qui s'est
excusée, là, c'est un travail d'équipe incomplet.
M. Laforest (Alain) : On
demande souvent aux politiciens d'exprimer leur pensée. Est-ce que, là, vous
avez une position de parti, et vous avez dit à Mme Maccarone : La
position de parti, c'est celle-là, ce que vous pensez, ce n'est pas la bonne
chose? Donc, vous avez imposé une position de parti?
M. Tanguay : Non, non, non.
Mme Maccarone, Jennifer, est tout à fait en lien et en ligne avec la
position que j'ai exprimée. C'est un dossier qui est excessivement délicat, les
mots sont importants. La position que j'ai exprimée est celle de Mme Maccarone
et celle du caucus. Elle est en ligne avec les valeurs libérales.
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais
est-ce qu'elle avait eu votre autorisation avant de publier son tweet?
M. Tanguay : Le travail d'équipe
à l'interne n'avait pas été complété.
Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce
que vous... Comment vous allez pouvoir vous assurer maintenant d'une cohésion à
l'interne?
M. Tanguay : Bien, mieux
travailler. Effectivement, les processus internes sont perfectibles. Alors, on
va améliorer les processus pour s'assurer que tout le monde qui ont à voir une
communication les voit d'avant, et puissent les commenter et autoriser
également.
M. Laberge (Thomas) : Ça
prend une équipe de combien pour tweeter au Parti libéral?
M. Tanguay : Ah! bien,
écoutez, c'est un travail d'équipe. Je ne vais pas vous donner un nombre, mais
ce n'est pas un travail qui se fait seul. C'est pour ça que Marie-Claude n'a
pas... pas Marie-Claude, mais Jennifer n'a pas à prendre le blâme uniquement
sur ses épaules. Je sais qu'elle s'est excusée par tweet hier, mais c'est un
travail d'équipe qui... C'est une erreur, ce tweet-là.
M. Bergeron (Patrice) : Mais
comment est-ce que quelqu'un peut avoir une opinion, dire : Pourquoi on ne
salue pas cette nomination-là?, et, tout à coup, quelqu'un dit : Bien non,
il ne fallait pas la saluer? Comment on peut changer autant d'opinions, là,
dans...
M. Tanguay : Écoutez, les
propos tenus par Mme Elghawaby nous ont choqués, sont inacceptables. Il
est nécessaire, c'est une condition sine qua non, qu'elle s'excuse. Elle doit s'excuser,
elle doit faire amende honorable de façon claire, pas dire comme elle a dit
jusqu'à maintenant : Écoutez, j'ai été mal comprise. Ce n'est pas la
situation. Et c'est pour nous une condition sine qua non, si elle ne le fait
pas, elle ne peut pas rester en poste, très clairement. Et là le temps file, ça
fait maintenant plusieurs jours, on n'a toujours pas d'excuses. Ça devient de
plus en plus difficile pour Mme Elghawaby.
Mme Lajoie (Geneviève) : Comment
trouvez-vous la réponse de M. Trudeau dans ce cas-là?
M. Tanguay : Excusez-moi?
Mme Lajoie (Geneviève) : Comment
trouvez-vous, donc, la décision de M. Trudeau de la garder en poste?
M. Tanguay : Écoutez, nous,
notre position, c'est qu'il est inacceptable qu'elle demeure en poste si elle
ne s'excuse pas. Encore une fois, comme les Québécoises et Québécois qui ont vu
ces propos, j'ai été choqué. C'est inacceptable. Elle doit s'excuser de façon
très claire et franche, et là le temps qui coure, le temps qui file ne plaide
pas en sa faveur.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Et à
quel moment, M. Tanguay, allez-vous demander sa démission? Pourquoi est-ce
que vous ne le faites pas ce matin, puisqu'elle ne s'excuse pas comme vous lui
demandez?
M. Tanguay : Écoutez, elle a
encore l'occasion, je pense, de faire amende honorable, de s'excuser.
M. Pilon-Larose (Hugo) : D'ici
combien de temps?
M. Tanguay : Écoutez, je ne veux
pas mettre de temps, là. Ce n'est pas comme une mise en demeure, de dire :
Dans les 10 jours.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais
pourquoi vous ne mettez pas de temps pour que les gens comprennent votre
position? Parce que, là, en ce moment, on a l'impression que vous ne voulez pas
trancher.
M. Tanguay : Écoutez, le
temps commence à être très tard pour elle pour s'excuser. Elle devrait le faire
dans les prochaines heures très certainement, parce que, la position est très
claire, si elle ne le fait pas, on aura compris, là, je veux dire, on aura
compris. Puis, encore une fois, ça fait plusieurs jours que ça fait rage, cette
histoire-là, des propos choquants et inacceptables, ça fait trois jours qu'elle
ne s'est pas excusée. Nous, on a exprimé notre position très clairement hier
après-midi, et elle devra le faire. Et, si elle ne le fait pas, bien, écoutez,
elle ne peut pas rester en poste.
M. Laforest (Alain) : C'est
des excuses verbales que vous réclamez? Parce qu'elle l'a fait sur les réseaux
sociaux, elle l'a fait sur Twitter, là.
M. Tanguay : Elle a fait une
sorte de demi-mea culpa en disant qu'elle avait été mal comprise. Il est
inconcevable, dans une responsabilité... dans un poste très important qu'elle
occuperait à titre de conseillère spéciale de la lutte contre l'islamophobie,
de pouvoir laisser entendre que les Québécois auraient un sentiment
antimusulman. Il ne peut y avoir aucun doute. Et, malgré ce qu'elle a dit sur
les réseaux sociaux, un doute demeure. Elle doit les dissiper dans les
meilleurs délais, puis c'est une condition sine qua non.
Mme Lajoie (Geneviève) : Donc,
selon vous, c'est complètement faux, ce qu'elle a dit?
M. Tanguay : Ah! tout à fait,
tout à fait, tout à fait. C'est choquant, c'est faux, et, évidemment, ça ne
vient pas plaider en faveur de sa candidature, loin de là, à un poste aussi
important.
M. Laberge (Thomas) : Mais,
M. Tanguay, elle a dit plusieurs propos controversés par le passé. Est-ce
que le simple fait de s'excuser est suffisant pour qu'elle puisse occuper ce
poste-là?
M. Tanguay : Bien, écoutez,
elle doit très clairement nous dire ce qu'il en est sur l'aspect de laisser
entendre ou de dire que les Québécois sont animés par un sentiment
antimusulman. C'est tout à fait inacceptable. Là, ça fait plusieurs jours
qu'elle n'a pas publié de façon très claire que ce n'est pas sa pensée. Si
c'est sa pensée, on aura compris ça, puis elle ne peut pas occuper cette
fonction-là.
M. Laforest (Alain) : Sauf
que M. Trudeau a été assez clair, là, pour lui, c'est satisfaisant, ce qui
a été fait. Ça fait que je ne pense pas qu'elle s'excuse, là. Qu'est-ce que
vous pensez de la position de M. Trudeau?
M. Tanguay : Il a le droit à
son opinion. Nous, on a la nôtre, très clairement exprimée, c'est choquant et
inacceptable. Elle doit s'excuser dans les meilleurs délais, le plus rapidement
possible, à défaut, pour nous, nous considérons qu'elle n'est pas qualifiée,
qu'elle ne peut pas remplir ces importantes fonctions-là.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Pensez-vous
que ça serait intéressant, M. Tanguay, s'il y avait l'équivalent au
Québec, un représentant ou une représentante contre... dans la lutte sur
islamophobie?
M. Tanguay : Je pense que
c'est... on peut toujours mieux faire, on peut toujours mieux faire. Ce qui est
réclamé du gouvernement caquiste, évidemment, c'est de reconnaître le racisme
systémique qui existe, qui est reconnu, ce qui est réclamé du gouvernement
Legault également, c'est la reconnaissance du Principe de Joyce, alors, autant
d'éléments qui pourraient être mis en place. Mais malheureusement on le voit,
le gouvernement de François Legault n'est pas assez proactif dans le dossier de
lutte au racisme, entre autres, et à l'islamophobie, et ça, c'est excessivement
important, que des gestes soient posés. On ne voit pas de tels gestes,
malheureusement.
Journaliste : Jusqu'où Mme Elghawaby
doit aller dans ses excuses pour que ça soit acceptable? Qu'est-ce qu'elle doit
reconnaître, qu'elle a tort sur toute la ligne? Qu'est ce que vous vous
attendez, là?
M. Tanguay : Bien, écoutez,
je pense, le fait pour elle d'affirmer qu'il est faux de laisser entendre que
les Québécoises et Québécois sont animés d'un sentiment antimusulman, il faut
qu'elle l'affirme de façon claire. L'article qu'elle a cosigné disait le
contraire. Si, depuis les derniers jours, elle ne l'a pas confirmé, elle n'a
pas repris ses propos, corrigé sa position, bien, c'est intenable, elle ne peut
pas rester en fonction, clairement pas.
M. Bergeron (Patrice) : ...qu'actuellement
on donne la parole aux victimes, aux gens qui sont ciblés, qui sont visés. M. Derraji,
vous êtes d'une communauté... issu d'une communauté. Donc, qu'est ce que vous
ressentez, vous, chez les Québécois? Est-ce que vous avez ressenti ce
courant-là?
M. Derraji : C'est ma
première fois dans ma vie que je reçois cette question parce que je suis issue
d'une communauté. Je vais répondre en tant que Québécois. Moi, c'est des propos
qui m'ont choqué. Et, de l'autre côté, il y a des gens qui veulent des actions.
Nous étions à la cérémonie de l'attentat, ce dimanche, et avec des
représentants des trois paliers. Les gens qui ont pris la parole, c'est des
jeunes, c'est des Québécois, et ils veulent des actions. Et, quand on dit :
On veut des actions, ça veut dire qu'un consensus doit être, aussi, sur la
personne qui doit être en charge pour la lutte, peu importe cette lutte,
racisme, discrimination systémique, xénophobie, haine, messages haineux. C'est
ça que les Québécois veulent. Mais dire aujourd'hui que les Québécois... et les
mettre tous dans un bloc, je me sens choqué en tant que Québécois, au-delà... Parce
que les mots ont une valeur, et on doit faire attention, surtout quand on veut
promouvoir un message de ralliement, de consensus, parce qu'on est tous dans ce
bassin. Donc, c'est ça, le message, et ça a été très bien dit lors de la
cérémonie de ce dimanche.
Il y avait de très beaux discours. Il y
avait des gens qui disaient : Écoutez, malgré ce qui s'est passé, des gens
qui ont reçu des balles... Il y a quelqu'un qui a toujours une balle dans son
cou. Il disait : C'est une ville sécuritaire, Québec, qu'il aime Québec,
qu'il est fier de rester à Québec. Ses enfants sont à côté de lui. Moi, c'est
ça, le message que je retiens. Quelqu'un qui va venir nous donner des leçons
sur la façon avec laquelle on gère nos lois, on interprète... Je peux ne pas
être d'accord avec M. Legault par rapport à une loi, mais commencer à
étiqueter tous les Québécois, ça démarre mal une mission.
M. Laforest (Alain) : Donc,
il n'y a pas de racisme systémique au Québec, M. Derraji, là?
M. Derraji : Bon, bien, ça,
c'est autre chose. Ça, c'est autre chose.
M. Laforest (Alain) : Bien,
si on ne cible pas tous les Québécois, si on dit que tous les Québécois qui ne
sont pas islamophobes... C'est ce que vous venez de dire, là.
M. Derraji : Bien, ce que je
viens de dire, c'est que...
M. Laforest (Alain) : Donc,
est-ce qu'il y a du racisme systémique au Québec?
M. Derraji : Bien, je pense
que c'est documenté qu'il y a du racisme systémique. Ce que je dis, c'est
commencer... Au fait, il y a le débat sur le fond, sur l'islamophobie, sur la
haine, sur le racisme, et maintenant, le cas que nous avons devant nous, c'est
quelqu'un qui doit travailler à rallier, à créer des ponts. Bien, comment on
peut créer des ponts si on a une idée préconçue sur les Québécois? C'est ça, ce
qu'on a sur la table aujourd'hui. Tout le monde veut... Il n'y a aucun
Québécois, aujourd'hui, que vous allez lui poser la question : Vous voulez
combattre le racisme ou la haine, ou la xénophobie, ou l'islamophobie ensemble?,
ils vont vous dire non. Tous les Québécois, c'est ce que j'entends de la
plupart de mes concitoyens, que ce soit dans le comté ou ailleurs, tous les
Québécois veulent mener ce combat. Mais est-ce qu'on s'y prend de la bonne
façon, surtout avec la bonne personne?
Mme Lajoie (Geneviève) : Que
pensez-vous du fait que M. Legault n'était pas là à la cérémonie?
M. Derraji : Écoutez, il a
brillé par son absence. C'est ce qui a été dit. Il a été représenté par la
vice-première ministre. Mais les messages... des gens qui étaient là voulaient
des actions. Les gens, ils ont fait... les responsables, le comité citoyen a
fait un bilan des actions des trois paliers, que ça soit le fédéral, le
municipal et le provincial, et ils ont demandé des actions. Ils veulent
travailler sur un vivre ensemble, ils veulent améliorer. Mais, je vous dis
encore une fois, ce qui a été beau et c'est ce que j'ai aimé, c'est
l'attachement de ces gens à leur ville. C'est une ville sécuritaire, Québec. Ça
a été le message. Nous étions deux. Ça a été le message sur le fait : c'est
une ville accueillante. Donc, parfois, on parle d'une communauté, mais on
oublie ce que ces gens même... Mais ils nous ont donné une leçon, ce dimanche,
que, même les politiciens, on doit faire attention sur les messages qu'on envoie
et qu'on utilise. Donc, reviens à la même chose : Faisons attention aux
mots, parce que, parfois, ils peuvent causer plus de tort.
Journaliste : Mais est-ce que
c'est un faux pas de la part du premier ministre de ne pas avoir été présent à
cette cérémonie importante?
M. Derraji : Moi, je pense
que le premier ministre est capable de répondre sur le pourquoi qu'il n'était
pas là. Moi, je pense que c'est la première fois qu'une cérémonie est organisée
à l'intérieur. D'ailleurs, on faisait une blague, mon collègue et moi, que
c'est toujours à l'extérieur, et c'est une journée où il faisait... à chaque
fois, à chaque année, c'est très froid à l'extérieur. Il y avait beaucoup de
demandes. Le premier ministre s'est déplacé avec plusieurs ministres, il y
avait le maire de Québec. Je pense que la présence du premier ministre était
nécessaire. Je comprends qu'il était représenté par la vice-première ministre,
mais, encore une fois, c'est le message qu'on envoie pour que tous ensemble, on
puisse agir.
M. Duval (Alexandre) : ...la
démission d'Éric Fillion, V.P. chez Hydro-Québec. Après le départ de Mme Brochu,
là, on apprend qu'Éric Fillion quitte. C'était un des prétendants au poste de
P.D.G. Ça vous indique quoi sur l'état des troupes à Hydro-Québec?
M. Tanguay : Bien, moi, je
trouve que ça brasse pas mal à Hydro-Québec, là. Je trouve que non seulement le
gouvernement n'a pas de vision sur le développement, l'avenir énergétique, qui
est aussi lié à l'avenir économique... Après le départ de Sophie Brochu, un
autre départ d'un haut dirigeant, qui était probablement, peut-être, pressenti
également pour être nommé P.D.G., qui quitte. Pendant ce temps-là, on voit que
ça n'empêche pas le premier ministre puis M. Fitzgibbon, là, d'y aller de
déclarations à l'emporte-pièce. La semaine passée, M. Fitzgibbon
disait : Bien, écoutez, on n'aura pas besoin de barrages si nous faisons
tellement bien dans le développement de deux choses : l'éolien puis
l'efficacité énergétique. Puis là, aujourd'hui, on apprend qu'il y aura un
mémoire qui sera déposé par Hydro-Québec, puis on va parler de construction de
plusieurs barrages. Ça prend une vision, ça presse. Puis, pendant ce temps-là,
ça brasse à Hydro-Québec. C'est très préoccupant.
M. Duval (Alexandre) : Est-ce
que vous avez l'impression que c'est une série d'événements qui vont mener à ce
que certains craignent, c'est-à-dire que le gouvernement nomme une marionnette à
la tête d'Hydro-Québec pour faire ce qu'il souhaite?
M. Tanguay : Bien, écoutez,
on va souhaiter que la personne qui sera nommée à la tête d'Hydro-Québec aura
toute l'indépendance, évidemment, la qualification, les qualités requises,
l'indépendance, les coudées franches, mais aussi revenir à notre proposition.
Vous pouvez nommer la meilleure personne à la tête d'Hydro-Québec, mais, si
vous n'avez pas de vision... Et la vision sur le développement de l'énergie, il
faut que ça vienne d'une conversation, d'une discussion nationale. Et ça, on a
besoin d'en faire une de façon complète, partout au Québec. C'est la
proposition que l'on faisait. Alors, encore une fois, vous pouvez avoir la
meilleure personne P.D.G. d'Hydro-Québec, si elle n'a pas de plan complet quant
au développement, si elle a un ministre, M. Fitzgibbon, qui est toujours
au-dessus de son épaule puis qui lui dit : Bien c'est ci, c'est ça, c'est
ci, c'est ça, puis qui gère ça comme un Dollarama, ça ne marchera pas.
Mme Morin-Martel (Florence) : M. Tanguay,
vous critiquez ce matin le gouvernement qui multiplie les tableaux de bord. Mais
ce n'est pas une contradiction avec, la semaine dernière, Mme Marwah Rizqy
qui disait que la première priorité, c'était d'avoir un tableau de bord,
justement, en éducation?
M. Tanguay : Ce qu'on
aimerait savoir... Parce que c'est bien beau dire : On a un tableau de
bord, mais qu'est-ce que vous faites une fois que vous avez le tableau de bord?
C'est bien beau, dire : Voici les indicateurs du niveau de notre échec
comme gouvernement Legault dans sa cinquième année, mais qu'est-ce que vous
allez faire? Puis, par rapport à l'éducation, le ministre n'avait même pas, par
exemple, le nombre de professeurs qu'il manque dans le réseau de l'éducation.
Alors, il aurait été bien avisé de nous donner ce renseignement-là, et, s'il ne
l'a pas, de nous dire pourquoi.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que vous l'aviez quand vous étiez au gouvernement?
M. Laforest (Alain) : Bien,
écoutez, le gouvernement a justement dit, le gouvernement Legault : On va
abolir les commissions scolaires parce qu'on veut avoir accès à la donnée. Puis
visiblement il n'a pas plus accès à la donnée. Rappelez-vous, ils ont aboli les
commissions scolaires, puis on me corrigera si j'ai tort, je pense, ça s'est
fait sous le bâillon, l'abolition des commissions scolaires — on me
corrigera si j'ai tort, mais je pense que oui — et ont dit : Non,
ça n'a pas de bon sens. Ils l'ont fait rapidement dans le premier mandat, parce
qu'on veut avoir les données, on veut un lien de direction direct, une
imputabilité. Puis, aujourd'hui, la semaine passée, évidemment, il a dit, notre
ami Bernard Drainville, que ça faisait 101 jours, récemment, seulement
qu'il était ministre de l'Éducation, mais il est dans la cinquième année d'un
gouvernement caquiste, ils n'ont toujours pas le nombre de professeurs. Alors,
c'est un échec, ça aussi, l'abolition des commissions scolaires, puisqu'ils
n'ont pas de données qu'ils voulaient déjà au départ.
Mme Mignacca
(Franca G.) :
Mr. Tanguay,
on Éric Fillion stepping down, are you concerned right now about the future of Hydro-Québec? What does it say to you?
M. Tanguay :
I'm concerned about what's going on at Hydro-Québec. We saw Sophie Brochu leaving
after having said, back in October 2022, that she will stay in place as long as
she had enough information with
respect to the vision and the way of developing Hydro-Québec. And now she decided to leave, less than three months afterwards.
So, I'm deeply concerned to see that there is another person, highly ranked within
Hydro-Québec, who's leaving.
So, what's going on, as we speak, at Hydro-Québec? And again, we are putting forward our proposal to have a thorough,
complete national discussion on the development of our energy. It goes hand to
hand with the development of our economy. So, you need to have stability within
Hydro-Québec you need to have
the right person in place as «P.D.G.», but also you
need to have a game plan, you need to have a vision. As we speak, we don't have
anything of these.
Mme Mignacca (Franca
G.) :
When it
comes to that vision, what would your vision be, in terms of… You mentioned
before that we're supposed to be getting the report.
M. Tanguay :
Yes. What will be the scope and how we
need to develop, for instance, the «énergie éolienne», «énergie solaire», «l'efficacité énergétique», what's behind that
that… and we saw Mr. Fitzgibbon saying that he wants to go forward with
it, but we need to have a conversation, what it implies. And in terms of
investment also, Hydro-Québec
should be seen as the motor of implementing that vision. And if you don't have
that vision, if you're not asking yourself these important questions, you can go ahead and say :
Well, you need to have additional «barrages». But you don't have any vision, you
cannot go forward with such a huge investment, a long-term investment. It's not
serious, come on! You need to have a vision.
M. Authier
(Philip) :
It
doesn't seem that Québec's
calls for the resignation of Mme Amira Elghawaby are having any effect.
Mr. Trudeau seems to be continuing to back her up. What more can you do? I
mean, there will be a motion this afternoon. What more can you do on this issue
than just talk?
M. Tanguay
: I think that Mr. Trudeau… I think that Mrs. Elghawaby has
to take the full measure of how insulting and factually wrong was her saying
with respect to, and I'll say it in French, «les Québécois, sentiment
antimusulman». So, it was wrong, it was very insulting, and it's impossible for
us that she can continue in that... within that important responsibility
without a clear excuse and an «amende honorable très claire». And again, time
flies. This is something that is going on for the last couple of days. Time is
of the essence for her to recuse herself, excuse herself, or to go.
M. Authier (Philip)
:But even if Mr. Trudeau doesn't ask her to leave,
you're saying she should do the honorable thing and resign?
M. Tanguay
: I think so, yes. Yes, I think so, absolutely.
M. Spector
(Dan) : And what if she doesn't?
M. Tanguay
: This is going to... I think that if she's not doing it, the value
of her work, the added value that she can have will be tanked by this. And we
need to have someone who is sending the right message, working with everyone
without «a priori» and «préjugés», and this is very important requirement.
M. Spector
(Dan) : Do you think somebody with that job is
needed in Québec?
M. Tanguay
: I think that it's a good question to be asked. I think that more
can be done in Québec, and that
would be a good idea to look at.
M. Spector
(Dan) : Mr. Derraji, I noticed that, over
the weekend, you had remarked on how Mr. Legault closed comments on his
tweet about the anniversary of the shooting. What did you make of that?
M. Derraji : Again, it's a perfect example, what they said later, that we need to fight against all the symptoms, racism, or
islamophobia, or xenophobia. And again, it's time to build bridges between
people. It's not the time to divide people. So, it's really important; once you
start a new mandate, you should be very clear. Your job is to build bridges and
to have the right message across Canada, not only in Québec, across Canada. And
she has a very important mission. So, I'm asking the Government to be clear,
because now, it's not easy for her to build bridges, and this is the first
mission of an expert like her.
Mme Mignacca (Franca
G.) :But she did apologize, and she said she
was citing a study. What would you say to that?
M. Tanguay
: Yes. But I think it's not enough, clearly not enough. It's not
enough to say that people didn't understand correctly what I was trying to say.
And I think that she has to say clearly that there is no way that Quebeckers should be seen has having a «sentiment
antimusulman». And again, it has to be stated very clearly, not saying that I
was misquoted. It's very, very important. And, for us, if we don't have this, I
don't think that she can go forward with that important responsibility.
Mme Mignacca (Franca
G.) :But in terms of your own party's
reaction, it might seem to some people that you're starting another session
with some miscommunication within your party. What happened?
M. Tanguay
: It's sure that it was a mistake, the first week was a mistake, but
it was a team mistake. And the position of our party is the one that I
published yesterday afternoon. And we saw that Mrs. Maccarone
apologized for it. But again, it's not only... With respect to Mrs. Maccarone,
it's a team mistake, and I'm taking the responsibility of it. And that's the
reason why I'm answering it today. That being said, on that very important
file, there is only one position, and it's the one that I stated yesterday
afternoon.
M. Authier (Philip)
:But are your lines of communication very clear between
Mrs. Maccarone and you?
M. Tanguay
:
Sure. Sure.
M. Authier (Philip)
:She says something, she takes it down, she apologizes
and...
M. Tanguay
: I spoke with Mrs. Maccarone yesterday,
and it's perfectly clear.
M. Authier (Philip)
:And you got your ducks in a row in terms of
communication?
M. Tanguay
: Yes.
M. Laforest (Alain) : Ça ne
lui tentait pas de venir ce matin?
M. Tanguay
: Ah! bien
là, vous n'êtes pas content de nous voir?
M. Laforest (Alain) : Bien,
moi, je suis très content.
M. Derraji : Moi aussi. On
est deux, hein?
M. Laforest (Alain) : Mais
trois, c'est...
M. Derraji : On a répondu à
toutes les questions.
M. Tanguay : Merci beaucoup.
Merci à vous. Au plaisir.
(Fin à 10 h 30)