(Huit heures cinquante-six minutes)
Mme Maccarone : Bonjour.
Je suis ici aujourd'hui, accompagnée de ma collègue Liz Prass, pour parler du projet
de loi n° 11, et les soins de fin de vie, et la proposition que j'ai faite
hier, en commission parlementaire, d'avoir un comité d'experts ou un forum pour
se pencher sur la question de la notion de handicap.
Nous savons tous que l'aide médicale à
mourir, soins de fin de vie, c'est un sujet très sensible, c'est un sujet très
humain. Nous n'avons jamais fait un débat, à l'Assemblée nationale, en ce qui
concerne l'application de l'aide médicale à mourir et l'impact sur les
personnes en situation de handicap. Présentement, dans la loi, la ministre... Puis
on doit se souvenir que, dans la dernière législature, M. Dubé avait
déposé sa loi n° 38, qui est morte au feuilleton,
puis, entre autres, ça a coulé beaucoup d'encre parce qu'à force de vouloir
arrimer avec la loi fédérale il avait introduit la notion de handicap. Cette
fois-ci, c'est réintroduit, la notion de handicap neuromoteur.
Nous avons une responsabilité envers tous
les citoyens et citoyennes du Québec de prendre le pouls de la population, d'entendre
les experts. Ce n'est pas une question de vouloir retarder l'adoption de cette
loi ou le travail de ce projet de loi. Ça va être important de continuer le
débat, de continuer à entendre les groupes, les citoyens en commission
parlementaire, mais il faut avoir plus d'informations, il faut entendre des
experts.
On a déjà fait des forums dans le passé,
M. Dubé l'a fait, Mme McCann l'a fait, en ce qui concerne les
demandes anticipées, en ce qui concerne santé mentale, nous l'avons déjà fait
en ce qui concerne cannabis. Je ne comprends pas pourquoi, cette fois-ci, on n'irait
pas vers l'avant avec un autre forum pour vraiment entendre les gens en ce qui
concerne cet enjeu, encore une fois, je répète, qui est très sensible.
Alors, je tends la main au gouvernement.
Le but, c'est de travailler en collaboration, mais ça va être vraiment
important d'entendre la voix de la population en ce qui concerne l'application
de la notion de handicap pour éviter de brimer les droits des citoyens et de s'assurer
qu'on protège les personnes en situation de vulnérabilité aussi.
M. Carabin (François) : ...ça
peut apporter de plus, Mme Maccarone? Parce que, bon, je comprends, là, l'idée
du forum. Ceci étant dit, il y a eu une commission spéciale sur l'aide médicale
à mourir, qui a duré, je pense, plus d'un an. Donc, c'est quoi, l'avantage de
tenir un forum versus l'idée d'adopter le projet de loi plus rapidement que...
Mme Maccarone : J'ai
fait partie de la commission spéciale, et c'était un honneur, en passant, d'entendre
toutes ces histoires, puis on avait déposé plusieurs recommandations, mais on n'avait
pas fait le débat en ce qui concerne l'application de «handicap». On avait
parlé beaucoup de troubles mentaux. Ça aussi, c'est un autre enjeu. Il va
falloir qu'on en fait le débat parce que, malgré que le gouvernement a
retardé... le gouvernement fédéral a retardé l'application de leur loi en ce
qui concerne troubles mentaux d'ici un an, en mars 2024, ça s'en vient. Que
devons-nous faire avec ceci? Mais on n'a pas fait le débat pour «handicap».
M. Lacroix (Louis) : Mais
la notion de handicap, dans votre optique à vous, on devrait l'élargir à quoi?
Parce que, là, on a ciblé les handicaps neuromoteurs. Ça, c'est facilement...
bon, c'est plus facilement identifiable, mais la notion de handicap va beaucoup
plus loin que ça. Il peut y avoir des handicaps, par exemple, mentaux, des handicaps...
d'autres types de handicaps physiques, etc. Vous voudriez qu'on étudie quels
types de handicaps? Tous les types de handicaps?
Mme Maccarone : Bien, c'est
une bonne question, d'où l'importance d'avoir le forum, d'où l'importance d'avoir...
M. Lacroix (Louis) : Mais
votre vision à vous, ce serait quoi?
Mme Maccarone : Ma
vision à moi, c'est d'entendre les groupes pour être mieux équipée pour prendre
des décisions. Présentement, je ne suis pas prête à voter sur des articles en
ce qui concerne l'application de «neuromoteur» parce que je suis moi-même
perplexe et inquiète.
Puis ce qui fait consensus actuellement,
dans notre commission parlementaire, c'est qu'il n'y a pas de consensus en ce
qui concerne la notion de handicap neuromoteur. Qu'est-ce que ça veut dire
exactement «neuromoteur»? Parce qu'on sait que ce n'est pas tous les handicaps
qui dérivent des maladies, on sait que ce n'est pas toutes les souffrances qui
dérivent aussi des maladies. La notion peut être très large. Puis est-ce que
nous sommes en train de brimer les droits d'autres personnes qui souhaiteraient
aussi la notion d'autodétermination, la notion d'autonomie de choix? On doit
respecter ça.
Une personne qui, peut-être, souffre d'une
déficience intellectuelle, mais qui est apte à prendre une décision et donner
un consentement à un soin, mais qui souffre aussi d'un cancer, présentement,
dans la mouture actuelle de la loi, n'est pas éligible. Ça en dit long d'où
nous devrons peut-être avoir une réflexion en ce qui concerne cette
application. Et j'ai mal de penser qu'on va brimer les droits de quelques
personnes puis de quelques citoyens. On vient de changer complètement... une
réforme du Curateur public pour respecter les droits civils des citoyens en
situation de vulnérabilité, pour respecter leur droit de choisir.
L'autonomie, c'est important, puis ça
soulève aussi d'autres questions. Par exemple, un jeune athlète, 24 ans,
qui a un accident d'auto, qui est maintenant quadriplégique. Deux ans plus tard
de toute sa réhabilitation, il souffre. À ce moment-là, lui, il lève la main
puis il dit : Moi, je souhaite avoir accès à l'aide médicale à mourir.
Parce que, là, on comprend qu'on n'est plus dans la notion de l'état, on est
maintenant à maladie. C'est une transition fondamentale et très importante pour
notre société. Est-ce qu'on lui donne accès à l'aide médicale à mourir? C'est
quoi, le temps magique? C'est quoi, les balises? Ça va prendre beaucoup plus d'informations,
beaucoup plus de définitions, parce que, ça aussi, on n'a pas de consensus
actuellement.
On a entendu 14 groupes, c'est le
troisième jour de consultation, et je suis inquiète. Je veux faire mon travail
comme parlementaire comme il faut. Je veux être une bonne porte-parole. Je veux
assurer que je protège... L'exemple que je viens de vous donner en ce qui
concerne déficience intellectuelle ou peut-être le trouble du spectre de l'autisme...
je souhaite aussi protéger les droits, mais aussi protéger ces personnes
vulnérables... de s'assurer que, pendant qu'ils vont peut-être donner un
consentement... quel accompagnement est-ce qu'on aura pour ces personnes aussi
pour les protéger, parce qu'ils sont vulnérables.
M. Denis (Maxime) : ...bousculée,
là.
Mme Maccarone : Pardon?
M. Denis (Maxime) : Vous
vous sentez bousculée.
Mme Maccarone : Bousculée,
très émotionnelle. C'est très, très, très sensible. Je me mets vraiment dans la
place de ces personnes qui font cette demande. Quelqu'un qui est rendu à une
place où il demande l'aide médicale à mourir, c'est une souffrance inimaginable.
Puis la souffrance, c'est très subjectif.
M. Duval (Alexandre) : Mais
vous voudriez entendre qui de plus? Parce que, là, vous avez des consultations.
Vous avez entendu le Collège des médecins, qui a dit : Il faut juste
enlever «neuromoteur», il faut s'arrimer avec la loi. Il y a des critères, en
plus, pour administrer l'aide médicale à mourir, il faut avoir des souffrances
constantes, ta, ta, ta. Vous voulez entendre qui de plus pour vous faire une
tête?
Mme Maccarone : Il y a
beaucoup de groupes qui n'ont pas été acceptés de présenter en commission
parlementaire actuellement, comme la Société québécoise de la déficience
intellectuelle, les groupes qui représentent les personnes autistes. Il y a d'autres
chercheurs qui n'ont pas été entendus. Jonathan Marchand, celui qui a fait la
manifestation devant l'Assemblée nationale, lui aussi, il a demandé d'être
entendu en commission parlementaire.
Puis, encore une fois, mon but, c'est de
ne pas viser le gouvernement. Je comprends qu'on souhaite qu'on fait notre
travail comme parlementaires puis qu'on procède à une étude détaillée, équipés
avec les paroles, puis les mémoires, puis les témoignages des groupes qui ont
été convoqués, mais il faut aller encore plus large. Puis je ne suis pas seule.
La majorité des groupes dont nous avons fait la demande ont dit, l'OPHQ ont
dit, le regroupement des comités des usagers ont dit : Ça prend un comité
d'experts. Il faut faire très attention.
M. Lacroix (Louis) : ...une
question personnelle, parce que je sais que vous avez deux enfants qui
souffrent d'autisme. Est-ce que vous sentez que, dans la mouture actuelle, vos
enfants pourraient éventuellement être privés de droits?
Mme Maccarone : Oui, j'ai...
Excusez-moi. Évidemment, c'est difficile, comme parlementaire — bien,
pour moi, en tout cas, je ne peux pas parler pour les autres — de ne
pas ramener ça à une place très personnelle. J'ai vraiment peur au moment où
moi, je ne serai plus là pour mes enfants, puis ils feront face à une telle
décision, puis il n'y aura pas un accompagnement comme il faut. Puis j'ai
l'horreur de penser de voir mes enfants qui sont en train de souffrir puis que
je n'aurai pas accès à tous les mêmes droits puis à tous les mêmes soins que
les autres citoyens auront un accès. Ça fait qu'à quelque part, oui, je pense
beaucoup à eux. Je souhaite évidemment être un proche aidant qui est sensible.
Évidemment, ce ne serait pas mon choix, mais il faut s'assurer que les droits
sont équitables pour tous les Québécois et Québécoises.
M. Carabin (François) : Vous
avez dit que vous vous sentiez bousculée par l'étude du projet de loi. Est-ce
que vous sentez que le gouvernement est pressé dans l'étude du projet de loi?
Mme Maccarone : Non, je ne
peux pas dire ça. Je pense que la ministre fait la démonstration d'être à
l'écoute. Elle pose des bonnes questions en commission. J'ai tendu la main à
maintes reprises, hier, en ce qui concerne le forum. Je demande à maintes
reprises de voir le formulaire, qui m'inquiète aussi. Ça va avoir l'air de quoi,
ce fameux formulaire? Puis, si les directives qui sont écrites dans le
formulaire ne sont pas une réflexion de la réalité de souffrance de la personne
au moment qu'on dit qu'on devrait déclencher l'aide médicale à mourir en lien
avec la demande anticipée... Je n'ai pas vu ça, mais ça reste que je pense que
les questions sont très pertinentes. Ils n'ont pas dit non.
Je tends la main puis je pense que, lors
des conversations que j'ai eues avec Mme Bélanger, on a tous les deux dit :
On comprend la nécessité puis le désir de vouloir aller de l'avant rapidement,
parce qu'on a des citoyens qui souffrent, on a des citoyens qui souhaitent
avoir accès à l'aide médicale à mourir, mais il faut faire les choses dans leur
temps, il faut faire les choses comme il faut. Encore une fois, moi, je dis que
je tends la main, mais je sens qu'il y a quand même, j'espère, une ouverture.
M. Lachance (Nicolas) : Justement,
il y a plusieurs sensibilités, vous le dites, il y a des gens qui attendent.
Qu'est-ce que vous avez à leur dire, à ces gens-là qui attendent depuis... Il y
en a qui attendent depuis très longtemps, là, qui sont... qui ne pourront peut-être
plus, justement, la demander un jour, là, donc...
Mme Maccarone : Que mon cœur,
il est avec eux. Puis ce n'est pas par manque de compassion ou empathie, c'est
parce que je souhaite faire un travail rigoureux, c'est parce que je souhaite
protéger les citoyens. Chaque fois qu'on vient en commission parlementaire pour
débattre d'une loi, c'est une responsabilité lourde, c'est très important, on
prend ça au sérieux. Ça fait que ce n'est pas une question de souhaiter de leur
faire attendre, mais c'est une question de souhaiter de faire les travaux comme
il faut, parce que, malgré qu'eux, ils sont en attente, on a quand même une
responsabilité aussi de protéger les citoyens.
M. Duval (Alexandre) : Par
rapport à votre situation personnelle et celle de vos enfants, est-ce qu'on
comprend que, selon vous, dans son état actuel, le projet de loi est peut-être
trop restrictif? Est-ce que c'est ça, votre plus grosse crainte,
qu'actuellement on restreigne les droits pour certaines catégories de
personnes?
Mme Maccarone : Ce que nous
avons entendu à date en commission, c'est qu'il y a des gens qui sont d'avis
que, oui, c'est de la discrimination, parce que l'accessibilité à l'aide
médicale à mourir... surtout une demande anticipée, par exemple, ce n'est pas
tout le monde qui sera... à qui ils seront éligibles pour faire cette demande.
Ça fait qu'est-ce que je partage la
préoccupation? Je partage la crainte que nous devons entendre, évidemment, plus
de groupes avant de faire une tête là-dessus. Je suis préoccupée de protéger
les droits de tous les citoyens et, oui, je crois fondamentalement dans
l'autonomie puis le droit de choisir.
M. Carabin (François) : Dans
la pub gouvernementale concernant l'avenir du français, est-ce qu'on vise un
groupe en particulier? Si oui, lequel?
Mme Maccarone : Bien, moi, je
pense qu'on va laisser les experts en communication juger en ce qui concerne la
qualité de la publication.
Moi, ce que je peux vous dire, c'est que
le gouvernement, il reste assis sur un rapport. Notre collègue Marwah a demandé
qu'il dépose le rapport pour être mieux outillé pour travailler sur la
protection de la langue française et la qualité du français de nos cégeps.
Alors, moi, j'attendrais plutôt que le gouvernement dépose ce rapport.
M. Carabin (François) : Si je
vous proposais, par exemple, que le gouvernement ciblait particulièrement les
jeunes avec cette publicité-là, est-ce que vous diriez que c'est le cas?
Mme Maccarone : Moi, je pense
que le gouvernement souhaite avoir de l'attention à une cause qui devrait tous
nous interpeller. Encore une fois, est-ce que c'est quelque chose qui a été
décrit dans le rapport, qui dit que ça devrait être un moyen qu'on utilise pour
rejoindre les jeunes? Peut-être. Je ne peux pas vous dire, je n'ai pas lu le
rapport. Ça va être important que ça soit déposé. On va laisser le temps faire
son effet pour voir si ça fonctionne ou non. Mais évidemment je pense qu'on est
tous préoccupés par la protection de la langue française, c'est un enjeu très
important. Le français est en déclin, alors on a une responsabilité de
travailler en concertation pour ceci.
M. Lecavalier (Charles) : Qu'est-ce
que vous pensez de l'idée de Christian Dubé, là, que l'on puisse noter notre
passage, là, dans un établissement de santé, là, de donner notre satisfaction...
Mme Maccarone : Bien, je
pense qu'en premier lieu la première chose à faire, c'est de s'assurer qu'on a
assez de professionnels et médecins qui travaillent. C'est un show de boucane.
Ça va être important de s'assurer qu'on a des professionnels pour offrir des
soins parce qu'on a des listes d'attente qui sont très importantes puis des
citoyens qui sont en train de souffrir parce qu'ils n'ont pas accès à des
soins.
M. Duval (Alexandre) : Ce
matin, mon collègue d'Enquête révèle qu'il manque d'équipes de suivi
intensif dans la communauté pour les gens qui souffrent de graves problèmes de
santé mentale qui ne sont pas institutionnalisés, que c'est une priorité
gouvernementale qui a été abandonnée, puis là il manque beaucoup de gens pour
soutenir ceux qui souffrent de problèmes de santé mentale sérieux. Donc, on
n'est pas dans les listes d'attente de psychologues, et compagnie. Est-ce qu'on
a abandonné quelque chose qui devrait être vraiment prioritaire pour les personnes
les plus vulnérables?
Mme Prass : Tout à fait. Puis
on l'a vu à l'automne dernier, l'exemple avec l'institut Pinel, où il y avait
des criminels qui ne pouvaient pas se faire évaluer parce que... manque de
psychologues et psychiatres. Donc, c'est vraiment un enjeu de société. Puis, si
on est rendus là pour les problèmes graves, imaginez-vous les gens qui ont des
problèmes moins graves, qui sont sur les listes d'attente entre six mois et
deux ans. Donc, il faut que ça soit une priorité du gouvernement. On voit que
le plus longtemps que ces gens-là ne reçoivent pas de traitement, le plus que
leurs situations peuvent s'empirer et peuvent avoir un effet sur leurs
entourages, disons. Donc, ça doit être une priorité du gouvernement. La santé
mentale devrait être à la même hauteur que la santé physique.
M. Duval (Alexandre) : Mais
là on parle vraiment de psychiatrie, là, de soins vraiment sérieux. Est-ce
qu'on met à risque les personnes les plus vulnérables et la population en ne
consacrant pas des ressources de manière prioritaire à ces gens-là?
Mme Prass : Bien, c'est
justement au gouvernement de trouver une façon de ramener... que ça soit les
psychiatres, les psychologues, dans le système public, il n'y en a pas assez.
Même dans le privé, les listes d'attente sont très longues. Donc, on ne devrait
pas être dans une position de société où, justement, on doit faire ce choix-là
entre les plus vulnérables et les moins vulnérables en santé mentale. Donc,
c'est au gouvernement, vraiment, de trouver les ressources, de s'assurer qu'ils
peuvent attirer ces psychologues et psychiatres futurs pour que, justement, il
n'y ait pas de pénurie.
La Modératrice : Questions en
anglais?
M. Lachance (Nicolas) : J'ai
peut-être... Je ne sais pas si c'est un des dossiers qui peuvent vous
concerner, là, mais, sur la question de l'énergie, hier, M. Fitzgibbon a
annoncé qu'il n'y avait pas assez d'électricité pour accueillir Volkswagen.
Quel message ça envoie?
Mme Maccarone : Bien, ce
serait une bonne question pour notre collègue Fred Beauchemin, mais je pense
que ce qu'on peut dire, c'est qu'on a quand même vu M. Fitzgibbon, depuis des
années... Notre superministre, qui est supposé d'être le «dealmaker», a quand
même manqué une opportunité d'avoir un deal, alors... Mais ce serait une bonne
question... de poursuivre avec M. Beauchemin.
M. Lachance (Nicolas) : Est-ce
qu'on a bien fait de continuer l'exportation d'hydroélectricité maintenant
qu'on commence à, justement, manquer d'électricité pour accueillir des
entreprises ou pour le développement de la transition énergétique?
Mme Maccarone : C'est une
très bonne question, puis nous devons se préoccuper de ça parce qu'il faut
s'occuper de nous-mêmes avant qu'on s'occupe des autres. Mais, encore une fois,
c'est une très bonne question pour un de nos collègues, que ça soit... leurs
dossiers où ils maîtrisent.
Mme MacKenzie (Angela) : Just going back to… You're calling for a forum on medical aid in
dying around disabilities. What sorts of questions do you still have? Why is this important? What questions do
you have that weren't brought up in the commission?
Mme Maccarone : Well, I think, one of the things that's important when we're talking about medical assistance in dying is the notion
of accessibility and ensuring that we're respecting the rights of all Quebeckers.
Currently, in the law,
the accessibility is for individuals who are in situation of handicap, neuromotor handicaps. The reality is that... I can
give you an example of somebody who suffers from an intellectual deficiency or
autism, for example, and what if... and who are apt to consent to services.
What happens if this person happens to be affected with cancer, a serious
illness, and they are suffering? Currently, the way that the law is written, if
it's only applicable for neuromotor disabilities, that person does not have
access to ask for medical assistance in dying. And is that a question of not respecting their civil right
to choose? Is this discrimination? Where do we draw the line? What is the definition
of «handicap»?
The one thing that is certainly
common throughout our three days of commission and the 14 groups that we've heard is that there is no consensus in
terms of the definition that we need to use. Do we limit ourselves to
neuro handicap? Do we go beyond? Do we ensure that it's not applicable for
people that suffer from an intellectual deficiency, which was also proposed? But then, what is the definition of that? How far do we go? Because
it's a question of aptitude, but it's also a question of autodetermination and
ensuring that your right to choose is respected.
Mme MacKenzie (Angela) :There's a lot of groups, you were saying,
that are still…
Mme Maccarone :
It's very divided. There's clearly a
division in what we've heard today… It is not a large consultation. We will be
hearing more groups and we're going to continue to be asking questions, but what's
very important is : we have to have a forum. It's been done in the past. M. Dubé
did a forum, and Mme McCann did a forum. We've talked about the
anticipated requests, we've talked about mental health, we've talked about
cannabis in these forums. The goal is not to slow down the commission, the goal
is to be better equipped in order to make decisions. Whatever law we adopt
needs to be based on feedback that we get from the population and the people
concerned especially, because currently there aren't enough groups that
represent individuals that are in situation of handicap that we've heard from
yet today.
M. Authier (Philip)
: There's a petition that will be tabled this morning by Manon Massé
on behalf of the Québec Native Women and the Assembly of First Nations Québec-Labrador
calling on the Government to recognize the existence of systemic racism. Do you
think such a petition… I don't know how many names there are, we'll find out
shortly, but do you think this will make the Government move on this issue? Do
you think such a petition will have any effect?
Mme Maccarone :
The short answer is no. In my short
time as an MNA, I have deposited petitions, and we do a 30-minute work session,
and the Government says no. And so, my expectation is that the CAQ will
certainly choose to not study this petition and move forward with it, which is,
of course, a disappointment. And, who knows, maybe this will be the one time
that they say yes.
M. Authier (Philip)
: Do you think… You know, their position seems… They seem to be dug
in on that position and they don't… there's no way out of there for the
Government.
Mme Maccarone : The CAQ does not recognize systemic racism. They have not adopted
Joyce's Principle. So, it would be a real surprise that they move forward with
the study of this petition, because it would not be in line with their previous
positions.
M. Authier (Philip)
: The Liberals recognize systemic racism? I'm just…
Mme Maccarone : We do, and we're not alone. Fady Dagher, who's the new chief of
police at the SPVM, also recognizes this. Many groups recognize this. It's not
to say that everybody is a racist, but the reality is that there is an issue,
we need to address it and, in order to address it, we need to name it.
M. Authier (Philip)
:Thank you.
Des voix :
Merci.
Mme Maccarone : Merci.
(Fin à 9 h 18)