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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. Haroun Bouazzi, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de finances

Version finale

Wednesday, March 22, 2023, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour. Bien sûr, on veut revenir sur le budget qui a été déposé hier. En un mot, le budget de François Legault est injuste, injuste parce que François Legault a fait des choix injustes. François Legault a décidé, a choisi d'aider le plus les gens qui ont le moins besoin d'aide et il a choisi de ne pas aider les gens qui ont le plus besoin d'aide. Il va donner de l'argent aux gens qui sont les mieux outillés pour faire face à l'inflation, puis il va en donner à peine au monde qui ont vraiment de la misère à joindre les deux bouts.

On va faire ça simple. Si vous faites 30 000 $ par année, la CAQ va vous donner 108 $ de baisses d'impôt. Si vous faites plus de 100 000 $ par année, 150 000 $, 200 000 $, 350 000 $, bien là, la CAQ va vous donner plus de 800 $ de baisses d'impôt. Donc, on va prendre un exemple. Si vous êtes une caissière dans une épicerie, vous allez recevoir 108 $ de plus dans vos poches. Si vous êtes le P.D.G. de la chaîne d'épicerie, ah! bien là, vous avez le jackpot, plus de 800 $ de baisse d'impôt. En donner plus à ceux qui en ont déjà le plus, en donner moins aux gens qui en ont déjà le moins, c'est ça, le choix qu'a fait François Legault. Pouvez-vous bien me dire dans quel univers c'est juste, ça, comme budget?

Tout le monde n'est pas égal face à l'inflation. Il y a du monde qui ont plus de misère, puis c'est ce monde-là qu'on devrait aider le plus. Il y a des gens qui ont le moins besoin d'aide, puis ces gens-là, on pourrait les aider un peu moins, ce serait juste normal. C'est le monde en bas de l'échelle puis le monde au milieu de l'échelle qui en arrachent le plus en ce moment, puis le budget d'hier abandonne ces gens-là. Ceux qui vont être le plus aidés par François Legault, c'est le monde en haut de l'échelle. Puis ça, suffit d'être doté du gros bon sens pour comprendre que c'est tout simplement inéquitable.

La bonne nouvelle, c'est que Québec solidaire est là, on va d'ailleurs avoir un député de plus dès la semaine prochaine, puis on va continuer à défendre les gens que François Legault abandonne systématiquement.

M. Bouazzi : Merci, Gabriel. Il faut comprendre que ce budget-là nous appauvrit tous, avec les 2 milliards, justement, de baisses d'impôt, dont on va nous priver tous ensemble. Moi, je vais parler de deux problèmes particulièrement : la question du logement et la question de la santé mentale.

Le gouvernement fait comme s'il n'y avait pas de crise de logement, une crise que tous les gens vivent à tous les jours. Et les maires et mairesses sont les premiers, en première ligne, à voir les conséquences de cette crise. Et je cite particulièrement le président de l'UMQ, Daniel Côté, qui est sorti, la mairesse de Montréal aussi, pour dire que ce budget ne répond pas aux attentes. Ce qu'on a vu dans le budget, c'est des arrérages qui ont été promis par le Parti libéral, des promesses qui ont été faites en 2018, qui n'ont pas été livrées et qui, en fin de compte, pour beaucoup d'entre elles, seront livrées en 2030. Il n'y a pas de nouveaux logements sociaux qui ont été annoncés, il y a juste des arrérages qu'on finit, et c'est très, très triste étant donné tous les besoins qu'on a.

Il y a aussi toute la question des rénovations des HLM. On a vu 100 millions dans le budget. C'est tout à fait irréaliste. Rappelons-nous des titres il y a seulement quelques mois, du 2,2 milliards de dollars qui traîne dans des accords qu'on a avec le fédéral. Et malheureusement on n'a pas vu le début d'une politique sérieuse de rénovation de ces HLM, qui sont insalubres actuellement, voire inoccupés.

Et qu'est-ce que propose la CAQ pour augmenter... On a vu une augmentation du crédit d'impôt pour solidarité. Si on enlève ce qui était déjà prévu, là, ce n'est pas 10 $, 20 $ ou 50 $ par mois qui va régler, justement, les augmentations que les locataires reçoivent. C'est 37 $ par an, par an. C'est 0,10 $ par jour, ça, 10,9 sous exactement. Ce n'est vraiment pas à la hauteur des attentes des Québécoises et des Québécois et des maires et mairesses des régions et des grandes villes.

Enfin, je voudrais aussi parler un peu de santé mentale. Dans les dernières semaines, on a vu le premier ministre Legault et tous les ministres nous parler de tous les problèmes de santé mentale et du fait qu'il va falloir investir dans le... qu'il va y avoir, donc, dans le budget, des grands investissements de santé mentale. On était sceptiques, étant donné que probablement que le budget était déjà imprimé quand ils ont découvert l'importance d'investir dans la santé mentale. Et malheureusement on avait raison, étant donné que, si on enlève à peu près tout le gras, là, ce qui va toucher directement aux services en santé mentale, on parle de 15 millions supplémentaires. 15 millions supplémentaires pour 8 millions de Québécois, ça n'a juste pas d'allure. Merci.

Mme Morin-Martel (Florence) : Combien il aurait fallu investir, selon vous, en santé mentale?

M. Bouazzi : Sur la santé mentale...

M. Nadeau-Dubois : Bien, écoutez, nous, on comprend, là, que le budget a été sans doute bouclé avant les événements des dernières semaines, sauf que, là, on est en train d'avoir une prise de conscience collective au Québec sur le caractère absolument urgent de la santé... de la crise de santé mentale. Nous, ce qu'on demande au gouvernement, c'est d'ouvrir la porte, dès aujourd'hui, à bonifier ce qui est prévu dans le budget d'hier en matière de santé mentale.

Tout le monde a appelé, dans les dernières semaines, à une grande réflexion collective sur la santé mentale. Moi, je ne vais pas me présenter ici ce matin puis prétendre avoir toutes les réponses, toutes les solutions. On est dus pour un grand chantier national sur la question de la santé mentale, qui doit venir avec un réinvestissement historique, historique pour améliorer la prévention, les soins de première ligne et aussi les soins plus critiques, en psychiatrie par exemple, exactement le genre de soins qui n'étaient pas disponibles, d'ailleurs, directement à Amqui, il fallait aller jusqu'à Rimouski pour les obtenir. Il n'y avait pas de psychiatre à Amqui. Donc, sans vouloir faire de parallèle abusif, il y a là... je pense qu'on est en ce moment dans une prise de conscience au Québec, là, et, dans le budget d'hier, il n'y a pas le réinvestissement historique auquel les Québécois s'attendaient en matière de santé mentale.

Ce n'est pas la fin des haricots, c'est possible pour le gouvernement d'annoncer, éventuellement, des investissements supplémentaires. Ce qu'on lui demande aujourd'hui, c'est au moins de ne pas fermer la porte à ça, de garder la porte ouverte à ce qu'on rajoute de l'argent, parce que, je veux dire, 15 millions l'an prochain de plus, là, en augmentations de services, je veux dire, ce n'est pas sérieux, là.

M. Denis (Maxime) : Sur la récession, est-ce qu'on joue sur deux tableaux puis on veut rassurer tout le monde, on veut être optimistes, mais, en réalité, le mur s'en vient, puis on s'en va dedans?

M. Bouazzi : C'est toujours étonnant, effectivement, quand j'ai entendu le ministre des Finances, M. Girard, dire qu'il était un peu plus optimiste qu'à peu près tous les économistes du Québec parce qu'il y avait l'effet de son budget qui allait améliorer les choses. Rappelons-nous de l'effet du budget libéral, hein, à l'époque. On voit bien que c'est la même lignée d'ailleurs, hein? Bon, il y avait effectivement des anciens conservateurs aussi au Parti libéral, dont le premier ministre Charest, à l'époque. Et puis on sent qu'il y a une continuité, d'abord des lunettes roses, hein, et puis, deuxièmement aussi, dans un moment d'incertitude — parce qu'elles sont peut-être bonnes, ces prévisions-là, mais ce qui est sûr, c'est qu'on est dans un moment d'incertitude — on décide de se priver de pratiquement 2 milliards annuellement de marge de manœuvre. D'un point de vue comptable, c'est juste irresponsable, c'est juste irresponsable. On ne sait pas comment va se passer la prochaine année, mais ce qui est sûr...

Puis il n'y a pas juste, évidemment, ça, il y a la crise climatique. Je veux dire, on le sait, qu'il va y avoir des catastrophes dans les prochaines années, on va avoir besoin d'argent, on va avoir besoin de fonds de côté. C'est vraiment... c'est ça, c'est des lunettes roses.

M. Desrosiers (Sébastien) : Le troisième lien n'est pas chiffré dans le budget. M. Julien répond que c'est pour ne pas nuire aux appels d'offres. Qu'est-ce que vous pensez de cet argument-là? Qu'est-ce que ça veut dire pour le projet...

M. Bouazzi : Bien, c'est sûr que c'est un projet qui traîne en longueur indéfiniment, mais ce qu'il faudrait, c'est surtout l'abandonner. Deuxièmement, à l'instant où on va sortir du projet, il y a de l'argent qui est budgété depuis toujours dans le PQI, là, pour pouvoir commencer à mettre les milliards sur la table. Nous, on pense qu'en 2023, il y a eu un rapport du GIEC il y a deux jours qui est sorti, il est vraiment temps que le gouvernement arrête de vivre dans un monde qui est resté bloqué dans les années 90. 2023, là, on n'investit pas plus de 6 milliards de dollars pour ajouter plus de voitures dans les routes, là, ça n'a pas d'allure.

M. Lecavalier (Charles) : M. Nadeau-Dubois, là-dessus, pensez-vous vraiment que ça va se faire, le troisième lien?

M. Nadeau-Dubois : C'est une maudine de bonne question, ça. Est-ce que ça va se faire un jour? Disons, mon côté optimiste me tend à penser qu'à un moment donné la réalité va rattraper la CAQ, la réalité environnementale, la réalité, aussi, technique, là, d'un énorme projet, d'un projet pharaonique comme celui-là. Moi, ma moitié optimiste me dit : Je pense qu'à un moment donné la réalité va nécessairement les rattraper, puis je ne suis pas sûr qu'on va voir ça de notre vivant, ce fameux troisième lien, qui, d'ailleurs, au départ, là, était un simple spin médiaticopolitique, là, puis qui est devenu une obsession électorale de la CAQ. Pas sûr qu'on va voir ça de notre vivant. Ma moitié pessimiste me dit qu'on est devant un gouvernement qui est tellement entêté, qui est tellement idéologique, qui est tellement déconnecté de la réalité de la crise climatique qu'il y a peut-être des risques qu'il s'entête jusqu'au bout puis qu'il nous fasse foncer dans le mur avec lui. Ça fait que j'espère que c'est ma moitié optimiste qui a raison.

M. Lecavalier (Charles) : Juste une question sur les lunettes roses. Est-ce que c'est vraiment des lunettes roses ou, en fait, ces baisses d'impôt là, il y a un sous-entendu dans le budget que ça va mener à des... disons, à des compressions dans les services? Puis je vous donne un exemple, là. M. Beauchemin faisait remarquer, il y a 400 millions qui est prévu cette année pour les agences de transport collectif, là, qui ont des difficultés financières. À partir de l'an prochain, il n'y a rien de prévu. Ça fait que, si on leur donne de l'argent l'an prochain, bien, je veux dire, ça va créer un déficit. La négociation dans la fonction publique, c'est comme si c'est une offre finale. Bon, si le gouvernement en met un peu plus, ça va encore creuser un déficit, etc. Est-ce vraiment des lunettes roses ou c'est une stratégie?

M. Bouazzi : Bien, il y a une partie tout à fait irréaliste, là. Vous avez parlé de transport en commun. Les 400 millions, c'est quand même 170 millions de moins que ce qu'ils demandaient. Donc, il va y avoir des coupures, en plus, dans le transport en commun, et effectivement, l'année suivante, on a un problème.

Il y a 9 % d'augmentation sur la table, sur cinq ans, pour la fonction publique, c'est ça qu'on comprend du gouvernement. Après, tous les postes qui sont à pourvoir, je ne sais pas est-ce que vous vous rendez compte à quel point un psychologue est payé dans le privé, à quel point, dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre, les informaticiens, les ingénieurs, et puis j'en passe, les enseignants, etc., on a besoin de bien traiter ces gens-là. Après une inflation assez terrible, on a prévu de les appauvrir. Et, dans les faits, on nous appauvrit, nous, en tant que société.

Et, en plus de ça, on nous parle de baisser la dette du Québec jusqu'à 30 %, là — elle est à 37 %, là, dans la dette nette, là, et à 40 % dans la dette brute, là — alors qu'on a déjà atteint les objectifs qu'on s'était donnés par la loi. Il y a un côté vraiment idéologique où on veut nous appauvrir. Nos services à nous sont moins importants qu'une idéologie comptable, franchement, là, qui date des années 90, là. On est ailleurs aujourd'hui.

M. Nadeau-Dubois : Peut-être juste ajouter là-dessus. Ce qui est... Et, j'ajouterais, le troisième élément d'indignation sur les baisses d'impôt, c'est que tout ça est fait au nom de quoi? Tout ça est fait au nom d'aider les Québécois à faire face à la hausse du coût de la vie. Mais c'est qui, les Québécois qui ont besoin d'aide pour affronter la hausse du coût de la vie? Ce n'est pas le monde qui font 150 000 $, 200 000 $, 300 000 $ par année, c'est le monde en bas de l'échelle puis un petit peu au milieu de l'échelle. C'est ce monde-là qu'il faudrait aider, et là François Legault fait le choix d'aider le plus les gens qui ont le moins besoin d'aide et d'aider le moins les gens... bien non, d'aider plus les gens qui ont le moins besoin d'aide. C'est complètement absurde, c'est injuste.

M. Desrosiers (Sébastien) : À ça, le ministre des Finances répond qu'il faut considérer l'ensemble des gestes...

M. Nadeau-Dubois : C'est quoi? C'est son 39 $ d'aide au logement, ça, l'ensemble des gestes? C'est complètement...

M. Desrosiers (Sébastien) : ...la bonification du crédit d'impôt solidarité, la hausse du soutien pour aînés, le plafonnement de l'indexation des tarifs gouvernementaux, les chèques envoyés l'an dernier. Est-ce que vous reconnaissez qu'il y a là une aide du gouvernement pour aider ces personnes-là?

M. Nadeau-Dubois : La pièce maîtresse, la pièce maîtresse de ce budget-là, la plus grosse... sans doute une des plus grosses dépenses, c'est... la plus grosse dépense, ce sont ces baisses d'impôt là, ces baisses d'impôt qui vont aider le plus les gens qui ont le moins besoin d'aide puis qui vont aider le moins les gens qui ont le plus besoin d'aide. C'est absurde, c'est injuste, il n'y a aucune manière de justifier ça. Si on veut aider les gens qui ont vraiment besoin d'arriver, là, à la fin du mois parce que la facture d'épicerie explose, bien, il faut aider ces gens-là. Comment on aide ces gens-là? Nous, on a fait une proposition, à Québec solidaire, de bonifier le crédit d'impôt à la solidarité. Nous, on aurait aidé beaucoup, beaucoup plus les gens au bas de l'échelle. Mais je suis désolé, les gens qui font 300 000 $ par année, en ce moment, là, ce n'est pas eux qui paniquent quand ils voient leur facture d'épicerie, ce n'est pas eux qui paniquent, puis nous, ce n'est pas ces gens-là qu'on aurait aidés en priorité.

M. Bouazzi : Juste rajouter deux points là-dessus, là. Le chèque, il n'est pas récurrent, il est fini. Les baisses d'impôt, elles sont pour toujours. Ce qu'on voit devant nous qui est injuste, c'est pour toujours, là. Ça fait qu'il y a un côté quand même... Et puis, par ailleurs, là, j'ai été dans tous les projets de loi dont vous parlez, là, les plafonnements, etc., je vous demanderais juste de suivre l'équation suivante, là. On a décidé d'augmenter l'électricité pour les Québécoises et les Québécois de 3 %, c'est ça qu'on a fait, là. Aujourd'hui, Hydro-Québec se fait de l'argent à chacune de nos factures d'électricité. C'est plus de 1 milliard par an pour les particuliers, là, pas dans les contrats internationaux, etc. C'est qui, qui paie le plus cher son électricité? C'est les personnes les plus démunies parce qu'elles vivent dans des maisons qui ne sont pas... qui sont mal calfeutrées, qui ont des problèmes. Ça fait qu'on se retrouve dans une situation où on a des décisions que le gouvernement nous passe comme positives qui sont en fait des coûts qu'on fait peser sur les moins nantis, sur des gens qui vont n'avoir rien comme retour d'impôt, et, de l'autre côté, cet argent-là, qui devait aller au Fonds des générations, se retrouve à être redistribué de la manière la plus injuste possible. Hydro-Québec est une taxe injuste qui a été instaurée par ce gouvernement... renforcée par ce gouvernement et les hausses de 3 %, et, de l'autre côté, la baisse d'impôt est injuste, où on redistribue. C'est assez incroyable qu'on vive avec... Je ne sais pas sur quelle logique cette situation-là participe à aider les personnes qui en ont le plus besoin.

Mme Plante (Caroline) : J'aimerais vous entendre sur l'éducation, mais, d'abord, je voulais savoir, il y a des ministères où il n'y a pas d'augmentation de budget, là, j'y vais un peu de mémoire, mais l'Emploi, Solidarité sociale, la Justice aussi...

M. Bouazzi : La Justice.

Mme Plante (Caroline) : Oui, c'est ça. Donc, j'aimerais vous entendre là-dessus...

M. Bouazzi : Bien, encore une fois, sur la question de la justice par exemple, on sait que ça prend 22 mois en moyenne aux petites créances pour juste avoir un rendez-vous pour voir un juge. 22 mois, là, pour commencer à avoir justice, là, je ne comprends pas. Il y a un côté idéologique, là, on nous appauvrit, on ne croit pas aux services de l'État. Concrètement, là, décider que c'est correct de nous priver de 2 milliards et d'avoir des ministères aussi importants, par exemple, que le ministère de la Justice sans plus de fonds, quand on sait qu'il y a une crise actuellement, il y a un aspect où on veut nous appauvrir, où on ne croit pas à la mission de l'État, et puis on pense effectivement que c'est du chacun pour soi et que c'est bien assez comme ça. Dans les faits, là, les Québécoises et les Québécois, ils ont besoin de services. Ils ont besoin de pouvoir parler à un juge quand ils veulent avoir justice, ils ont besoin d'une école où le toit ne coule pas, où il y a des enseignants, ils ont besoin d'une urgence qui est ouverte. Et c'est ça, notre richesse commune, et, aujourd'hui, ce gouvernement-là, il nous appauvrit.

Mme Plante (Caroline) : ...à deux volets. Vous l'avez abordé, là, la vétusté des écoles, on passe de 59 % à 61 % des écoles en mauvais état. Ce n'est pas un peu décourageant? Est-ce qu'on va inverser la tendance? Puis j'aimerais vous entendre aussi sur le cours d'éthique et culture religieuse, là, qui va être reporté d'un an.

M. Bouazzi : Bien, sur les écoles, vous prenez juste le chiffre de l'année dernière... si on revient à 2018, de mémoire, c'était autour de 46 % pour les écoles secondaires. Donc, à chaque année, la situation se détériore, là, pour la situation des écoles qui sont en très mauvais ou en mauvais état. Ça fait que, clairement, les investissements sont insuffisants. Et la situation ne s'améliore pas avec ce qu'on voit aujourd'hui. Clairement, la recette qui est mise sur la table ne fonctionne pas. Et là on parle juste de la vétusté des écoles, là, il y a aussi le fait qu'on manque d'enseignants.

Il y a aussi le système d'immigration, on n'en a pas parlé, là, qui est lent, lent, lent. Et puis aujourd'hui, je veux dire, je parle beaucoup à des gens qui sont les entrepreneurs de PME et qui sont en souffrance totale par rapport à la pénurie de main-d'œuvre. Ce n'est pas vrai qu'avec le budget qu'on a, on est en train d'accélérer. Il y a bien des choses qu'on fait de bien pour intégrer les nouveaux arrivants, et on salue, mais sur la question des délais qu'on va avoir sur ce ministère-là, on voit mal comment ça va s'améliorer. Et je rappelle que... et ça, c'est peut-être quelque chose qui me qui me tient personnellement à cœur, c'est que pour les petites PME, pour les entrepreneurs, il y a une difficulté énorme de dealer avec toute la paperasse des travailleurs temporaires que nous propose la nouvelle politique d'immigration, en fin de compte, de ce gouvernement. Ce que les gens veulent, c'est des immigrants qui sont ici, qui sont prêts à travailler. Et puis les petites entreprises ne peuvent pas dealer, là, avec des formulaires à n'en plus finir pour pouvoir amener des travailleurs étrangers temporaires.

Mme Plante (Caroline) : Le cours d'éthique et culture religieuse qui va être reporté...

M. Nadeau-Dubois : Bien, c'était la seule décision possible. Une autre illustration d'à quel point la CAQ essayait de s'entêter dans un projet qui était complètement déconnecté de la réalité du terrain. Tout le monde sur le terrain disait qu'on ne serait pas prêts. Ils se sont entêtés jusqu'à la dernière seconde, et là la lumière fut, ils ont réalisé que ça ne fonctionnerait pas. Ils ont pris la seule décision possible dans ce contexte-là.

Mme Lajoie (Geneviève) : Sur le fond, vous êtes pour ou contre ce nouveau cours?

M. Nadeau-Dubois : Bien, on en sait encore assez peu, là, sur... On n'a pas toutes les informations sur le contenu du cours. Je vais vous référer à ma collègue Ruba sur ces enjeux-là, en détail, je ne sais pas où on est rendus dans le processus exact de définition de ce cours-là.

Mme Lajoie (Geneviève) : Vous étiez confortable avec l'ancien cours?

M. Nadeau-Dubois : Nous, on a toujours dit que le cours d'éthique et culture religieuse, à l'époque, aurait pu et devait être amélioré et bonifié pour ajouter des composantes de citoyenneté par exemple. Ça fait qu'on n'était pas défenseurs du statu quo. Est-ce que le nouveau cours, où on en est rendu dans son élaboration... Ça, je vais vous référer à ma collègue Ruba là-dessus, là.

Mme Mignacca (Franca G.) : On the budget, what would you like to have seen differently in terms of public transit and mental health specifically?

M. Nadeau-Dubois : That budget is completely unfair. It will give more money to the people that don't need that much help, and it will give less money to the people that really need some help right now, for example to get by with their grocery bill. It is completely unfair. If that Government wanted to help people, they would have helped the people at the bottom in priority. They decided to do exactly the opposite and to help the people at the top. On the other issues, I would give my friend Haroun…

M. Bouazzi : Yes. So, you said about the…

Mme Mignacca (Franca G.) : In terms of mental health and public transit as well.

M. Bouazzi : Yes. So, for the public transit, obviously, the minimum would have been to actually answer the request of the different cities. They needed 560 million, from what I remember — there is only 400 million on the table — to just keep the service as it is. And we know, as an example, in Montréal, all the buses that are supposed to come every 10 minutes don't exist anymore as a service. It's a terrible situation. Just three days after the report of the GIEC, it's terrible. Now, if we were actually on power, obviously, we'd invest more, but this is just less than the minimum of the minimum.

For the mental health, let's just remember that people wait between six months and two years to just talk to a «psychologue». Today, the income in the public sector for the «psychologues» is just impossible to match what's actually in the private. And putting 15 million on the table for the entire 8 million of Quebeckers is just not enough. It's time to have a real conversation in Québec and to invest more, obviously, for our mental health.

Mme Mignacca (Franca G.) : And if I could quickly just hear from you, Mr. Nadeau-Dubois, on Airbnbs. We heard the Premier say yesterday he was ready to work on the issue, following the fire in Old Montréal. Are you willing to work with him on it?

M. Nadeau-Dubois : We will work with them because we've been fighting for this for years. But what troubles me is that question: Why do we need a tragedy to act? Why do we need such a terrible event to stand up in front of that corporation? We should have done this years ago. Amir Khadir, my esteemed former colleague, tabled a bill in 2017 to ask for exactly what the Government finally accepted yesterday, which is make Airbnb responsible for the announcements that is on their own website. California did it. We can do it in Québec. We should have done it years ago. At least, the Government saw the light on that issue. We will work with them to make that amendment to the law as soon as possible. We want it to be done before the end of the parliamentary session.

Mme Henriquez (Gloria) : Just on housing and the housing units that were promised, clearly, municipalities are very upset, saying it's not enough. What are your thoughts on that?

M. Nadeau-Dubois : This budget is the end of social housing in Québec. There is actually no new real social housing units in that budget. They are going toward the total privatisation of the building of housing in Québec. This will have… It's not an issue of technocratic things, this will break the life of thousands of people in the next years, which won't have a roof over their heads at an affordable price. That's a huge opportunity missed by the Government. It's unacceptable.

M. Bouazzi : C'est bon?

Mme Henriquez (Gloria) : Do you want to say something?

M. Bouazzi : No. We're good, yes.

Mme Henriquez (Gloria) : OK. Thank you so much.

M. Nadeau-Dubois : Merci beaucoup. Thank you.

(Fin à 9 h 14)

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