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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française

Version finale

Wednesday, March 22, 2023, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures une minute)

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. C'est un plaisir de vous retrouver ce matin. J'ouvre pour Paul St-Pierre Plamondon cette conférence de presse... ce point de presse.

Parler de l'exercice du budget, qu'est-ce que ça veut dire pour les gens? Quand on parle de centaines de millions de dollars, ça ne veut rien dire pour les Québécois. Ces colonnes de chiffres, on peut les mettre à la fin du budget dans un document en annexe. Ce qu'il faut être capable d'identifier, c'est qu'est-ce que ça change pour les gens, combien de nouveaux enseignants, de psychologues, d'IPS, de travailleuses en CPE, d'écoles qui sont mieux adaptées pour les enfants, d'hôpitaux rénovés, de routes. Il faut que, concrètement, ça veuille dire quelque chose pour les gens. Il faut que ces gens-là soient capables de les identifier, puis que l'année d'après, avant le prochain budget, soient capables de nous dire : Oui, finalement, ça a donné de quoi. Le reste, ça donne peu de choses. On envoie des centaines de millions. Après, on tient un cocktail avec des invités, qui, souvent, les invités, font le cocktail, mais sont quand même fâchés. Il faut que ça ait un sens, un budget.

Alors, moi, je suis parti du titre choisi par le gouvernement du Québec, qui est : Un Québec engagé, alors, on propose une annotation, libre à vous de la reprendre si vous le souhaitez : Un Québec qui engage des éducatrices en CPE, des professeurs, des psychologues, des infirmières, des IPS. Un Québec qui engage, c'est de ça qu'on a besoin. Moi, je l'ai vécu, à Amqui la semaine dernière. On a appris, par exemple : dans notre communauté — Paul, tu étais là — à 100 kilomètres, il n'y a aucun service de psychologue, de psychiatre. Il y a un poste qui est affiché depuis sept ans comme... de psychologue à Matane. Pourquoi? Parce que ce n'est pas compétitif de venir dans le réseau public. C'est un exemple. Il y en a combien d'autres? Alors, c'est ça qui est important.

Mais on retient que le ministre des Finances a appliqué dans son budget tout ce que le premier ministre lui a demandé. Il a tout mis, notamment des baisses d'impôt, qui, essentiellement, vont rapporter aux plus riches. Puis, quand on calcule sur une année, pour les gens qui reçoivent moins, ce n'est pas énorme. Alors, Paul, hier, a indiqué les choses à améliorer, a parlé de nos propositions, des choses qui sont intéressantes aussi, et il saura l'exprimer mieux que moi.

En terminant, peut-être rappeler, parce que c'est moi qui l'ai déposé, une motion concernant l'hébergement touristique de courte durée, motion adoptée par l'ensemble de l'Assemblée nationale, qui demande qu'on mette fin, dans les plus brefs délais, à l'offre d'hébergement illégale. J'ai eu l'occasion d'échanger un peu avec la ministre du Tourisme. Vous savez que j'ai occupé ce ministère. Je connais par cœur ce dossier. Je vais le résumer en une phrase : Si les clients sont capables de trouver l'offre illégale rapidement, je pense que les enquêteurs aussi. Ça fait que moi, j'irais là, je les identifierais, je donnerais des amendes, puis je les fermerais. C'est ça, notre plan de match, et je l'ai librement donné à la ministre. Alors, si elle peut l'appliquer, ça va être bon pour le Québec. Je vous remercie. Je reviendrai au besoin.

M. St-Pierre Plamondon :Bonjour, tout le monde. Donc, en complément de ce que Pascal vient de dire, évidemment qu'un budget c'est l'occasion de se poser la question ça correspond à quel objectif, à quelle vision de société. C'est un budget qui stimule beaucoup l'économie — vous vous rappellerez qu'en sortie de pandémie on a décidé de stimuler beaucoup, beaucoup l'économie en investissant énormément en infrastructures — vraiment plusieurs initiatives pour améliorer la productivité, l'innovation, aider les entreprises dans leurs grands projets.

Nous, ce qu'on pense, c'est que c'est une bonne chose de stimuler l'économie, mais que l'économie inclut les questions sociales. Et c'est là qu'il y a un angle mort dans ce budget, à savoir : Si on stimule l'économie, mais les parents n'ont pas de place en CPE pour leurs enfants, ils vont aller travailler comment? S'il y a des problèmes de santé mentale importants dans la population, de plus en plus de détresse, ça aura également un impact sur la participation au travail, de la même manière que des familles qui ne trouvent pas de logement ne pourront pas participer à l'économie de la même manière que des familles qui, n'ayant pas de soins longue durée, sont mal pris sur le plan de la santé ou ne trouvant pas, là, de soins de santé. Des gens qui ne sont pas en santé, qui ne peuvent pas se loger, ne peuvent pas participer à l'économie.

Donc, on peut la stimuler, cette économie-là, tant qu'on veut, la question sociale fait partie de l'économie, et c'est là que, des fois, on a l'impression qu'il y a un engagement fort pour les questions économiques, mais un désengagement pour les questions sociales, comme si elles n'étaient pas reliées.

Donc, on a fait nos propositions par rapport à ce qui pourrait être amélioré. Je fais un point très spécifique que je n'ai pas nommé hier parce que c'est dans l'actualité ce matin. On apprend que l'inflation ralentit, sauf dans le panier d'épicerie; 10 %, toujours, d'augmentation dans le panier d'épicerie. Placez cette donnée-là à côté de la baisse d'impôt qui profite aux plus riches. Si vous êtes dans le groupe qui gagne 40 000 $ ou moins, est-ce que les 210 $ que vous avez obtenus suffiront pour compenser la hausse sans arrêt, là, et très, très importante du panier d'épicerie, et de l'énergie, et du loyer? La réponse, c'est non. C'est ceux qui ont obtenu 800 quelques dollars et plus qui, eux, auront de la facilité à s'adapter à l'inflation.

Mais c'est ça, la problématique des mesures qui favorisent les plus riches, c'est que, quand on regarde ce qu'on offre à ceux qui ont le plus de difficultés à rejoindre les deux bouts, dans le contexte où l'inflation continue... Et je réitère notre proposition là-dessus, parce que le gouvernement est très timide, il y a un problème de concurrence en alimentation et on ne fait rien en ce moment, on laisse ce problème de concurrence là faire les frais du portefeuille des consommateurs, donc un bureau de concurrence québécois avec des dents. Mais la baisse d'impôt n'aidera pas beaucoup ceux qui ont le plus de difficultés à faire leur épicerie, à la lumière de ces données-là. Donc, on réitère nos propositions : bureau de la concurrence québécois avec des dents puis des mesures qui visent davantage ceux qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts et non pas les plus riches. Malheureusement, la CAQ ne nous aura pas écoutés sur ce point-là.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que vous ne percevez pas, dans ce budget, l'intention du gouvernement d'essayer de rendre le Québec plus attractif sur le plan de l'emploi en regard des autres provinces? Parce que, dans le budget, un peu partout... M. Legault en parle souvent, là, la compétitivité, pardon, avec l'Ontario est marquée, en ce sens que le Québec est plus... les Québécois sont plus imposés que les Ontariens. Et donc on n'essaie pas, avec cette diminution du fardeau fiscal, d'essayer d'équilibrer les choses pour que le Québec demeure attractif sur le plan de l'emploi?

M. St-Pierre Plamondon : Non. Moi, je pense qu'il y a une philosophie de la CAQ de baisser les impôts puis de réduire notre assiette fiscale. C'était dans le programme ou dans la mentalité de la CAQ depuis longtemps. Quand j'ai posé la question au ministre : Est-ce que vous anticipez une hausse des revenus de l'État dans la participation du travail en lien avec la baisse d'impôt?, la réponse, c'est : Non, on n'anticipe pas ça. Il faut rappeler aussi que le Québec est très attractif en raison de ses CPE, en raison de services ou de façons de faire au Québec qui sont différentes du reste du Canada. Non, moi, je pense qu'on est devant une baisse d'impôt qui, un peu comme les chèques de 500 $, à court terme, peut être intéressante, mais qui, à moyen et long terme, pose des problèmes de financement de nos services publics. Mais ça faisait partie de la philosophie de la CAQ.

M. Bérubé : ...ajouter un élément en lien avec l'éducation. Il semble que notre nouveau projet de société, là, sous la CAQ, c'est de ressembler à l'Ontario. C'est ça, notre modèle maintenant. Je veux bien, mais, si on pousse la logique plus loin, est-ce qu'on va payer les enseignants et enseignantes du Québec au même salaire que les enseignants ontariens? Je soumets ça bien humblement, là. On est en négociation présentement. C'est drôle, le gouvernement choisit à la carte ses comparatifs. Mais, sur la façon dont il traite les enseignants, vous savez qu'autour de l'Outaouais, de l'Abitibi, il y a de nombreux enseignants québécois, je le sais, je suis issu de cette filière, diplômé en enseignement, qui décident d'aller en Ontario. J'ai plusieurs collègues qui ont choisi, après le bac, de rester en Ontario toute leur vie, pour leur carrière, pour installer leur famille. Donc, si c'est le nouveau projet de société, d'être l'Ontario, bien, qu'on regarde tous les éléments et les contextes qui s'y rattachent. Alors, je voulais l'indiquer, parce qu'hier c'était frappant. Notre projet de société, c'est : comme l'Ontario. Regardez, là, Ford, là, c'est à ça qu'il faut ressembler. Nous, on veut se comparer avec le monde, pas avec l'Ontario.

M. St-Pierre Plamondon : Puis, si je peux ajouter, juste sur la participation travail, nous, on a proposé des baisses d'impôt pour les retraités, ciblées pour des retraités qui pourraient revenir sur le marché du travail. Ça, c'est une mesure qui pourrait vraiment augmenter la participation au travail. Le gouvernement a décidé de ne pas aller là. Mais de penser que de réduire d'un point de pourcentage l'imposition, ça va changer la pénurie de main-d'œuvre ou la participation au travail, c'est une hypothèse assez fragile, je pense.

M. Laforest (Alain) : ...en Amérique du Nord, ce n'est pas un problème pour vous?

M. St-Pierre Plamondon : Non. Moi, je pense que, si on regarde avec les pays de l'OCDE, les pays de l'Union européenne, il faut regarder quel panier de services pour quel montant. Et je continue à penser que ce qui distingue le Québec du reste de l'Amérique du Nord et ce qui doit continuer de nous définir, c'est qu'on a à cœur d'avoir moins d'inégalités sociales puis plus de services à tout le monde.

M. Laforest (Alain) : Il n'y a personne qui a diminué le panier de services hier, là.

M. St-Pierre Plamondon : Oui, oui, mais on entame notre capacité à financer des services publics. Je veux dire, on peut aller piger dans le Fonds des générations, mais, au final, quand on réduit nos revenus, on réduit notre capacité à livrer des services à travers l'État. Ça, c'est officiel.

M. Desrosiers (Sébastien) : Je comprends que vous dites que le gouvernement aurait pu mettre l'argent qu'il a mis dans les baisses d'impôt dans les services publics, hein? C'est un peu ce que vous dites?

M. St-Pierre Plamondon : Voilà. Exact.

M. Desrosiers (Sébastien) : Mais cet argent-là, comme le fait remarquer mon collègue, il le prenne dans le Fonds des générations. Est-ce que vous auriez pris... Est-ce que vous auriez réduit les versements au Fonds des générations pour financer des services publics?

M. St-Pierre Plamondon : Non. Donc, il y a une prémisse dans l'action de la CAQ qu'il faut absolument baisser les impôts. Donc, cette prémisse-là, elle n'est pas confirmée par un paquet d'économistes qui regardaient l'évolution de notre modèle, regardaient l'évolution de la dette en fonction du PIB. Il n'y avait pas de nécessité de faire ça. Est-ce que c'est... À court terme, est-ce que c'est attrayant électoralement, un peu comme les chèques de 500 $? Sans doute. Est-ce qu'à moyen, long terme, ça entame notre capacité à soutenir un réseau déjà mal en point sur le plan de l'éducation, de la santé, de la santé mentale, du logement? Est-ce que ça limite notre capacité à soutenir ces missions-là? Évidemment, on vient de se retirer 2 milliards, ou presque, là, de revenus.

M. Laforest (Alain) : Donc, vous reprocher à la CAQ d'avoir respecté son engagement électoral, sa promesse électorale, son ADN, qui est la base de l'ADQ, là? Parce que c'est ça qu'ils ont fait hier, là, ils ont juste fait ce qu'ils ont dit qu'ils feraient.

M. Bérubé : Bien, le contexte a changé. Si le seuil minimum pour accorder des services aux Québécois, c'est 6 milliards de dollars qui proviennent d'Ottawa puis qu'on en obtient un, selon mon calcul, le manque à gagner est de 5 milliards. Ça ne paraît pas puis ça vient en plus accréditer l'idée que... Et, c'est écrit dans le budget, on va s'acquitter de toutes nos responsabilités. Donc, vous venez de dire au fédéral que vous n'en aviez pas besoin, finalement, pour vous acquitter de vos responsabilités en santé. Deux problèmes avec ça : on n'a pas l'argent puis on vient de leur dire que, finalement, ce n'est pas grave, on va s'organiser avec un. Ça envoie un message épouvantable, baisse d'impôt au moment où on demande de l'argent avec le fédéral. Je ne sais pas qui est le stratège qui a pensé à ça dans l'entourage du premier ministre, mais ça ne nous servira pas à long terme, c'est très clair. Puis là ils décident qu'ils vont quand même de l'avant.

Je vais vous dire une autre réalité qui n'est pas souvent dite. La dernière campagne électorale, pour beaucoup, elle a été remportée à cause des chèques. Vous demanderez à plusieurs candidats qui ont été battus qu'est-ce que les gens leur disaient : Qui c'est qui nous envoie le chèque? Bien, c'est Québec. Là, j'ai l'impression qu'on est encore dans la même dynamique d'entretenir ça, que c'est le gouvernement qui donne de l'argent. Tout le monde est pour payer moins d'impôt, mais la responsabilité, c'est de dire ce que nous disons aujourd'hui. La politique, ça ne peut pas juste envoyer des chèques pour faire plaisir aux gens, ça doit être aussi de considérer les services qu'on offre aux plus vulnérables, et à nous, à tout le monde.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que vous trouvez que la mairesse de Montréal exagère lorsqu'elle dit que la CAQ ignore la crise du logement, n'en fait pas assez? Est-ce que ce n'est pas un peu facile de la part des maires de toujours en demander plus?

M. Bérubé : Bien, la mairesse de Montréal, sur l'enjeu du logement social, évoque que ça ne suffira pas. Je pense, c'est 5 200 le chiffre, je ne suis pas sûr à 100 %, mais je...

Une voix : ...

M. Bérubé : Si j'étais au Price is Right, j'étais près de monter sur la scène. Oui, alors on est loin du compte. Puis c'est la demande qu'on a partout. Je veux dire, le gouvernement a un ministère maintenant qui ne fait que ça, a des leviers, ça stimule... Stimuler l'économie, stimuler la construction, c'est bien accueilli partout. Puis loger des gens, bien, c'est non seulement de la dignité, mais une fois que tu es logé, tu peux commencer à t'organiser pour travailler, socialiser davantage, c'est bon. Puis qui accuserait le gouvernement d'en faire trop, je vais poser la question comme ça, en matière d'habitation? Personne. Alors, manifestement, il y a un blocage. Ils se disent : Il ne faut pas trop en donner. Mais ça profite à qui, ça? Alors, logement social, pénurie partout au Québec, la mairesse de Montréal a bien raison de l'indiquer. Puis elle a tellement raison que je l'ai même retweetée moi-même.

Mme Lajoie (Geneviève) : Sur le report de l'implantation du cours de culture et citoyenneté québécoise, je veux vous entendre là-dessus. Donc, c'était supposé de commencer en septembre, mur à mur, partout, et là, donc, ce ne sera pas ça, c'est reporté d'un an.

M. Bérubé : Bon, alors pourquoi le cours a été aboli? Bien, humblement, ça faisait partie des négociations dans le cadre du projet de loi n° 21. Souvenez-vous, j'étais venu ici et j'avais dit : J'ai demandé au gouvernement du Québec de l'abandonner. Ils ont accepté. Le premier ministre m'a dit ça en Chambre : Nous acceptons votre proposition, malgré Jean-François Roberge qui voulait le garder. Il avait dit, aux Francs-tireurs : Moi, j'ai enseigné ça, puis ça avait bien de l'allure. Bien, heureusement, ça a été changé.

Quant au report, très bien si on veut que ça soit fait correctement, mais qu'est-ce qu'il va y avoir dedans? Tout le monde a des propositions puis embarque ça là-dedans. À un moment donné, ça ne rentrera plus. Alors, j'aimerais ça, voir quels choix ont été faits. Moi, je n'ai pas de problème que ça soit retardé d'un an, mais j'aimerais connaître les contenus avant que ça fasse l'objet d'une annonce. Ça, ce serait intéressant. Et le but, c'était d'éliminer un ensemble de contenus qui étaient axés beaucoup sur les religions, qui étaient... qui n'allaient pas dans le sens de la laïcité, qui exacerbaient des préjugés. C'était ça, l'ancien programme.

Alors, comme nous, on est beaucoup responsables de l'avoir modifié, au grand dam de Québec solidaire... Je me souviens qu'une députée, elle avait fait un vidéo pour m'attaquer, en disant : Ça n'a aucun sens, qu'il ait dit ça. Bien, je l'ai fait pareil, puis je considère que c'est la bonne chose, au nom de notre formation politique. Donc, ce qui m'intéresse, pour répondre strictement à votre question, c'est il va y avoir quoi dedans. Le ministre, il le sait, lui. Moi, je ne le sais pas, puis vous non plus. Alors, on aimerait le savoir.

M. St-Pierre Plamondon :Puis j'ajouterais que c'est un peu aussi le reflet de notre système d'éducation en ce moment-là, c'est-à-dire que, si on a de la misère à trouver des enseignants puis à former les gens dans les matières de base, quand on ajoute de la nouvelle matière, bien, la capacité du système d'éducation de s'adapter est très mince, parce que même les missions de base fonctionnent difficilement en ce moment. Donc, c'est aussi, ce retard-là, le reflet de l'état de notre système d'éducation en général.

M. Lecavalier (Charles) : ...mais ce n'est pas un peu particulier de négocier le contenu des cours, comme ça, à l'Assemblée nationale? C'est ce que vous demandez. Bien, vous voulez avoir le contenu des cours pour décider si c'est correct ou pas. Ce n'est pas... Il y a-tu d'autres cours qu'on pourrait faire? L'histoire, est-ce qu'on devrait aussi négocier le contenu des cours d'histoire à l'Assemblée nationale?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, ce ce n'est pas de négocier le contenu, c'est que le contenu soit su puis... c'est-à-dire qu'il y a un débat démocratique sur certains, on ne fera pas le plan de cours de chaque... mais que le plan de cours soit su, soit connu, puis qu'on sache si de tels retards ont un lien avec le contenu du cours et/ou le manque de personnel puis l'incapacité à former les enseignants. Je pense que juste d'avoir l'information puis le diagnostic, c'est la base.

Mme Plante (Caroline) : Sur la vétusté des écoles, on est passés de 59 % à 61 % des écoles qui sont en mauvais état. Est-ce que vous avez espoir... Là, on a lancé plusieurs millions, là. Est-ce que vous avez espoir qu'on va inverser la tendance?

M. Bérubé : Première suggestion au ministre de l'Éducation : j'aimerais ça qu'au-delà de la circonscription, au-delà des écoles préchoisies avec ses collègues de la CAQ, il visite des écoles cotées 10. 10, c'est l'indice de défavorisation le plus élevé. Il pourrait aller visiter des écoles dans la circonscription de Camille Laurin, Paul vous parlera de l'école Trichet, des écoles dans ma circonscription, ou ailleurs. Les écoles cotées 10, c'est les écoles qui ont faim, on en a parlé dans les derniers jours, les enfants qui ne mangent pas à leur faim, qui ne sont pas capables d'étudier. Le gouverneur du Minnesota vient d'annoncer un programme universel pour tous les enfants, à moins qu'il ne se retire du programme, pour déjeuner et dîner à l'école. C'est unique en Amérique. Et qu'est-ce qui empêche le Québec de regarder ça? Moi, à mon époque, il y avait des berlingots. C'est moi qui allais les chercher.

M. St-Pierre Plamondon :Je me souviens des berlingots.

M. Bérubé : Tu te souviens des berlingots? Vous?

M. St-Pierre Plamondon :Moi aussi, j'allais les chercher.

M. Bérubé : Ça trahit votre âge, dépendamment si vous êtes au courant ou pas. Donc, il y a la faim. Ensuite...

Une voix : ...

M. Bérubé : On la trayait. Alors, vétusté des écoles, autre élément : Est-ce qu'il y a des fonds dans le budget pour s'assurer de l'aération et de la qualité de l'air dans chacune des écoles du Québec? La réponse, c'est non. Ils espèrent que, plus le printemps va avancer puis plus ils vont monter les fenêtres, ça va disparaître. Ça n'arrivera pas comme ça. C'est le deuxième élément. Puis le dernier : des écoles attrayantes, des belles cours d'école, des gymnases. Je ne demande pas un lab-école, là, je demande des écoles qui sont attrayantes et belles, et qui rendent fiers les étudiants et le personnel.

M. St-Pierre Plamondon :Mais un exemple concret sur l'état des écoles, là, donc, dans le cas de... dans mon comté, je vous donne un exemple, là, Louise-Trichet, donc une école qui est vraiment surpeuplée, et il y a un projet d'agrandissement qui a été identifié comme étant nécessaire autour de 2016. Autour de 2018, on s'est dit : Il faut vraiment faire cet agrandissement-là, et là la demande est envoyée au ministère. Et que fait le ministère? Bien, il pellette par en avant constamment, de sorte qu'en date d'aujourd'hui il n'y a toujours pas d'appel d'offres pour l'agrandissement. Et moi, je suis allé visiter cette école-là, et vraisemblablement il n'y a pas de place, il y a beaucoup trop d'élèves pour l'espace. Et également il y a la qualité, là, des installations. J'ai interpellé personnellement Bernard Drainville là-dessus. Je dépose aujourd'hui une pétition. Donc, on va voir si... ce genre de dossiers, qui, sous la CAQ, en près de cinq ans, ont été souvent pelletés par en avant, on va voir si, concrètement, ils débloquent par des gestes concrets, comme un contrat qui est octroyé, puis un engagement dans le temps à livrer ces rénovations-là. Mais ça n'aura pas bougé beaucoup au cours des cinq dernières années. Donc, tant qu'on n'aura pas vu de résultats concrets, on va demeurer aux aguets.

M. Desrosiers (Sébastien) : Rapidement, sur le projet de troisième lien. Il n'est pas chiffré dans le budget. De ce qu'on comprend des propos du ministre Julien, c'est pour ne pas nuire aux appels d'offres à venir. Qu'est-ce que vous pensez de ça?

M. Bérubé : On salue Éric Caire.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Une voix : C'est votre réponse?

M. St-Pierre Plamondon : Non, non, mais c'est... Moi, je me suis permis, hier, de féliciter le gouvernement de ne pas avoir chiffré à nouveau le troisième lien. C'est une boutade, mais ça n'en est pas une, parce que c'est un geste politique. De toute évidence, il n'y a pas d'intention, là. Quand on n'est même pas capable de projeter dans le temps, dans le PQI, un projet aussi... qui a fait autant... qui a pris autant d'espace médiatique que celui-là, c'est qu'on n'a pas l'intention de procéder, ce qu'on a prédit à plusieurs reprises, hein? Donc, je les encourage à continuer à ne pas le budgéter.

M. Bérubé : Je vais annoncer notre motion du jour, le menu du jour.

M. St-Pierre Plamondon : Oui, la motion.

M. Bérubé : Alors, ce qu'on a comme motion du jour aujourd'hui, c'est une position unanime de l'Assemblée nationale sur un rapport d'impôt unique et prérempli pour certaines catégories de personnes. Ottawa vient de faire le débat et on le réitère avec le nouveau mandat du gouvernement de la CAQ. On nous dit qu'ils ont des discussions à l'intérieur. J'espère que la position tient encore. Il semblerait qu'il y a de la résistance à Jonquière, c'est ça qu'on nous a dit. Donc, on va tester ça ce matin. C'est une position importante parce que ça fait partie de comment on réduit l'administration, on réduit la paperasse. D'ailleurs, vous savez que le gouvernement a une politique de si tu rajoutes une règle, tu en enlèves une ailleurs. Un jour, je vous invite à questionner là-dessus. Je ne suis pas sûr qu'il y en ait tant que ça. Donc, notre motion sur un rapport d'impôt unique ferait sauver énormément, énormément d'argent aux Québécois, et de temps, et qui serait prérempli pour, notamment, des gens qui ont des prestations fixes. Je trouve, c'est une bonne proposition. Donc, on l'amène ce matin puis on a bon espoir que ça fasse l'unanimité. Ça sera notre motion.

Le Modérateur : En anglais.

Mme Greig (Kelly) : ...some of the reaction that are seen from the budget about the tax cut. A lot of people are happy there's tax cut. They've been waiting a long time for it. Do you think this was the right time for it?

M. St-Pierre Plamondon : Well, we don't think that we needed to do such a tax cut, especially in the context where it helps people who don't have any financial problems in the context of inflation. We learn this morning that the inflation at the grocery store is still at 10%. So, how our low-income persons or families are going to cope with such an important inflation with a tax cut that is worth $200? So, I don't think it's a good public policy in the context where we still have many problems with our health system, education, we can't provide housing for everyone. And we're talking about the economy all the time, but we're underestimating the fact that, if people are not in good health, cannot send their kids to CPE and don't have housing, well, their participation to our economy will be inexistant. And it's, on top of that, most importantly, very unfair. So, that's not the orientation we think we should have.

Mme Greig (Kelly) : I know there's a lot of criticism, but what were you happy to see in the budget?

M. St-Pierre Plamondon : Well, there were a few things like the IPS clinics. So, I think, there's a good initiative there to provide us with a better first line of health services. We're happy to see Télé-Québec have their own made in Québec education TV show for kids. I was criticized because it seemed that I wanted to stop and forbid the «Pat'Patrouille»… the PAW Patrol to be on Télé-Québec, which was not the case, but I think that's a good initiative to really provide our kids with high education and quality products made in Québec. I think that's going to be good.So, there are many things. One of the great things is that the «troisième lien», the third link in Québec is still not budgeted. And that's a political decision. And we encourage the Government not to make any budget for that project in the future, keep going like this, because it's not a good project.

Mme Mignacca (Franca G.) : You also mentioned subsidized day-cares. What would you like to have seen done differently in the budget on that front? And why is that such an issue on to you?

M. St-Pierre Plamondon : So, if you care about the economy, you want each parent to be able to go to work. What are we doing right here? We're switching 5,000 places that already exist as a private day-care to subsidized day-care. So, it's not going to change the offer, the number of places, whereas we had budgeted one place in CPE guaranteed for each parent for social reasons. But it has an economic impact, obviously, if your parents cannot go to work right now. So, you can throw hundreds of millions in stimulus and packages to help your economy going, if people can't work because you didn't care about the social issues that are real problems in people's lives, well, the result from an economic standpoint will be disappointing. We think we should do it for human reasons, because we care about our people, but it's also an economic topic, and I think it's the blindside of that budget.

Mme Mignacca (Franca G.) : And can we hear from you, Mr. Bérubé, on Airbnb, what you're…

M. Bérubé : Well, I used to be Minister of Tourism in the Marois Government. And I talked yesterday with Minister Caroline Proulx. Basically, what we have to do is make sure that we get rid of those illegal offers in small-term hospitality. If the costumers can easily find a lot of illegal offers in Old Montréal, I guess that the people in charge about investigation can find those offers pretty easily. So, this is a proposition: you look on the Web, you see the illegal offer, you go there, you give... you ask them to stop doing it, that's all, easy to do. They can hire a lot of people to do investigation.

And it's about equity, we are in a housing crisis right now — we can say the word with the Parti québécois — it's about security, it's about fiscal equality. Hotels paying big tax, not those illegal Airbnb, or other platforms as well because there's other than Airbnb, so. We can start with Old Montréal and get rid, easily, in a few weeks, of all the illegal offer. If you want to make sure that you're legal, you put the number of your registration, a picture of it, and that's all, but not in Old Montréal.

M. St-Pierre Plamondon : If I may, on that topic, I mean, we know we have a housing crisis for many years now. And I was listening yesterday, in the salon bleu, and the Government was talking as if it was never suggested or never said publicly that we should really act upon the way Airbnb operates. I find it so unacceptable that we pretend right now that, oh, we just had the idea that we should investigate and forbid illegal Airbnb offers. I mean, it's been said, it's been disregarded by the Government. And, on top of that, we've disregarded rules about safety and fire hazard, and it cost lives of people. So, I mean, somebody needs to be responsible here. It can't be that a government is only about commenting what's happening as if they were not in charge and not responsible for situations like that. They are responsible because it's been proposed on many occasions, by many parties, and they really disregarded that issue about Airbnb. And then, there's also the issue: How can we have... how can we disregard safety rules and fire hazards regulations to the point where people die? I don't get it. I don't accept that.

Mme Henriquez (Gloria) : Just on housing, the minister... the mayor of Montreal came out saying that it was a huge missed opportunity to, you know, tackle the housing crisis in Montreal. She's holding a press conference today. What do you think about the provisions in the budget on that topic?

M. St-Pierre Plamondon : Well, it's really the blind side, the weak point of the budget. It's a budget that is really oriented towards stimulating the economy, but if people cannot find housing, they will not participate in the economy. It's that simple. So, we're talking about 5,000 units. We thought, during the campaign, that 35,000 units was a strict minimum. And it's not enough. As of today, because of Roxham road, because of demographic factors and what we can measure, even 35,000 wouldn't be sufficient. And you look at the budget, there's something next year in AccèsLogis, and then there's nothing. So, there's an intention not to take care of that issue. And it's a fundamental issue in the Maslow's pyramid. You can't find anything more fundamental than housing. So, it's a moral problem and it's an economic problem. Even if you care only about the economy, how can you participate in the economy if you don't have housing, if you don't have health care and if your kids cannot go to a day-care? How can you work? How can you participate? So, those issues are weak, I think, in the budget.

(Fin de la séance à 8 h 32)