To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de Mme Marwah Rizqy, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation et d’enseignement supérieur

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de Mme Marwah Rizqy, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation et d’enseignement supérieur

Version finale

Friday, March 24, 2023, 9 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures)

Mme Rizqy : Alors, bonjour. Aujourd'hui, c'est une interpellation avec le ministre de l'Éducation, M. Drainville, pour parler des angles morts en éducation. Parce qu'on se rappelle que, le 26 janvier dernier, il a présenté ses sept priorités, qui sont très importantes, puis j'adhère aux priorités, mais je crois qu'il y a d'autres angles morts qui sont tout aussi importants, sinon très urgents.

Chaque semaine qui passe au Québec, on l'a vu notamment sur les réseaux sociaux mais aussi rapportés par les médias, des cas de violence avec une intensité assez extrême. J'ai envoyé plusieurs demandes et j'ai sollicité un mandat pour que, nous, les élus, puissions rencontrer des experts sur le terrain. J'ai fait une demande d'accès à l'information pour venir valider est-ce que, oui ou non, c'est une tendance qui se retrouve dans les chiffres : dans les données, malheureusement, il y a une tendance, et elle est partout au Québec.

J'ai fait une deuxième demande d'accès à l'information auprès des corps de police et j'ai posé les questions suivantes : Quelles sont vos interventions dans les écoles? Avez-vous saisi des armes, si oui, lesquelles? Et malheureusement il y a encore une tendance où est-ce que les armes qui ont été saisies... Je vais vous donner des exemples : Laval, armes saisies dans un établissement scolaire, en 2019, il y en avait six, en 2021, on passe à 14, on regarde à Mirabel, pardon, Repentigny, 2018-2019, zéro arme saisie, là, on passe à 14. Je n'ai volontairement pas amené de photos des armes saisies mais on parle de carabines et on parle d'armes de poing, il y a aussi eu une matraque-machette saisie.

Il me semble que l'heure est maintenant à une vraie discussion avec tous nos collaborateurs du réseau de l'éducation, incluant les parents, les élèves, des experts, des psychologues, les différents corps de police. Parce qu'on ne peut pas attendre, parce que la tendance... ce n'est pas le nombre, nécessairement, c'est la tendance un peu partout au Québec.

Je suis prête à répondre à vos questions.

M. Denis (Maxime) : Quand vous en parlez avec Bernard Drainville, sentez-vous qu'il a une écoute, un intérêt ou il semble déconnecté de la réalité là-dessus?

Mme Rizqy : Je pense qu'il ne comprend pas l'ampleur de la situation puis je vais vous donner un exemple très concret. L'autre jour, il me taquinait un peu, à savoir si j'avais encore des bonnes sources dans le réseau de l'éducation puis si je faisais encore mon terrain. Bien, dernièrement, ce n'est pas dans son agenda, vous ne le trouverez pas dans son agenda, mais il est allé à l'école secondaire Roger-Comtois ici, à Québec, 2 000 élèves. La journée de sa visite, une grosse bataille a éclaté. Il a été informé, mes sources me le confirment. Ils ont dû dire au ministre et à son garde du corps : On va devoir refaire votre itinéraire, il y a une grosse bataille à l'endroit où est-ce qu'on se dirigeait. Ils l'ont redirigé sur le toit. Et sa réponse, il a dit la chose suivante : Ah oui? Ça se passe encore? Le Service de police de Québec a dû intervenir la journée même à cette école-là. Donc, je ne pense pas qu'il prend la pleine mesure.

Et il faut savoir aussi une chose. Vous avez non seulement les élèves qui se battent entre eux, vous avez des enseignants, vous avez aussi du personnel scolaire qui reçoivent des coups, le nombre d'indemnités à la CNESST a vraiment augmenté, mais aussi, pensez aux autres enfants dans la classe et dans l'école, qui observent cette violence, eux deviennent, là, tous des témoins de cette violence-là. Il y a un impact aussi sur eux.

M. Desrosiers (Sébastien) : Mais qu'est-ce qui vous fait dire qu'il y a une tendance? Parce que, oui, il y a des événements qui se sont produits dans certaines écoles, on pourrait dire que c'est anecdotique. Qu'est-ce que les experts vous disent, au fond, pour dire qu'il y a une tendance à l'échelle du Québec, vraiment?

Mme Rizqy : C'est factuel. Si je prends les demandes d'accès à l'information et que je regarde dans différents centres de services scolaires, où je passe du simple au double, et, dans le cas du comté du premier ministre, du simple au triple, je pense que, ça, en matière de cas de violence, c'est important.

Par la suite, le deuxième volet de ma recherche portait sur les armes saisies puis les interventions policières. Et là, encore une fois, la tendance, c'est qu'il y a beaucoup plus d'interventions dans les écoles un peu partout au Québec, et des armes qui sont saisies. Et, ça, c'est Memphrémagog, Repentigny. Sûreté du Québec, là, il faut savoir que la Sûreté du Québec, là... C'est plein de régions au Québec, là. Je veux dire, je n'ai même pas encore reçu la réponse du Service de police de Montréal et Capitale-Nationale — je vous ai renvoyé une demande, s'il vous plaît, répondez, on attend encore après vous, puis vous êtes quand même, là, les deux plus grosses agglomérations du Québec. Mais, tu sais, je passe mon message pour ma demande d'accès, mais, sincèrement, c'est que la Sûreté du Québec couvre, pensez à Baie-Comeau, et tout ça, là, c'est aussi en région, là.

M. Desrosiers (Sébastien) : Et qu'est-ce que vous demandez au juste au ministre? C'est que ça soit ajouté à ses sept priorités? Ou, comme vous l'avez déjà dit, c'est d'entendre des experts ici, à l'Assemblée nationale?

Mme Rizqy : Il faudrait que ça soit la priorité. Parce qu'il n'y a aucun enfant qui va apprendre la peur au ventre puis il n'y a aucun membre du personnel de l'école qui va avoir le goût de rester, si, nous, on n'envoie pas un message clair qu'on prend la situation au sérieux.

Alors, je réitère notre demande d'un mandat d'initiative, n'attendons pas. Je ne dirai pas qu'il y a péril en la demeure, je vous dis qu'il y a urgence dans la demeure.

M. Denis (Maxime) : Quand vous lisez l'article de mon collègue ici, à ma gauche, ce matin, sur le fait qu'on voit, justement, Drummondville, Alma. Les saisies d'armes, on a toujours l'image que c'est à Montréal, que c'est dans les grandes villes que ça se passe. Cette lecture-là, sur les régions, j'aimerais vous entendre encore là-dessus, sur... C'est dans notre cour, c'est partout au Québec, là, ce n'est pas seulement à Montréal que ça se passe.

Mme Rizqy : Ah non. Montréal, évidemment, on voit dans les médias, évidemment, ce qui est rapporté, puis aussi les réseaux sociaux. Mais, quand qu'on creuse, avec les données en région, on voit que ce n'est pas du tout juste une question de Montréal. Si vous vous promenez, là, que ça soit à Trois-Rivières, à Sherbrooke, à Alma, Saguenay... Saguenay aussi, nous a répondu, là, puis, attendez, je vais vous donner les chiffres pour le Saguenay, je suis sûre que ça peut vous intéresser aussi. Ah! désolée, je ne l'ai pas devant moi. Je vais le trouver plus tard, hein, j'ai une interpellation de deux heures, ça va me donner le temps de le retrouver. Mais ça veut dire qu'il ne faut pas juste croire le mythe de Montréal, il faut penser à l'ensemble du Québec, de l'Outaouais jusqu'aux Îles. Puis, pour ceux qui parlent des Îles, j'ai encore le chiffre en tête, les Îles, là, de mémoire, c'était passé de 17 interventions de violence à 45, donc c'est quand même majeur. Puis, les Îles, on se comprend, là, ce n'est pas des millions d'habitants, mais, quand même, c'est une tendance.

Journaliste : Sur le chemin Roxham, j'aimerais vous...

M. Chouinard (Tommy) : ...juste sur le sujet. Concrètement, on ferait quoi, le ministre devrait faire quoi, concrètement, dans les écoles?

Mme Rizqy : Concrètement, je pense que c'est le temps qu'on ait une vraie consultation, un petit peu comme qu'ils ont fait avec la Ligue de hockey junior majeur. Ils se sont dit : O.K., on va se parler pour vrai. Moi, je veux entendre des experts.

Je vous donne un exemple. J'avais écouté le reportage de J.E., puis on entend un expert de l'UQTR et qui... non, pardon, de la TELUQ, qui est allé à l'école, au centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys. Puis, lui, il avait dit : Bien, nous, on peut travailler en amont pour désamorcer et donner plein d'exemples pour comment on peut, en amont, s'assurer qu'on n'arrive pas là, à la grosse bataille générale, avoir les meilleures pratiques. Mais aussi : est-ce qu'on a assez d'outils dans nos écoles, est-ce que, les parents, quand ils lèvent la main pour avoir de l'aide avec leurs jeunes, est-ce qu'on répond présents, pour reprendre l'expression. C'est de savoir où est-ce que ça ne fonctionne pas pour qu'un jeune pense qu'à l'école c'est correct d'arriver, puis on l'a eu dans un cas concret, avec une arme, puis que, finalement, heureusement, le service de police a été capable de l'arrêter avant qu'il se rende à l'école. Il avait aussi une liste de noms à éliminer à son école. Il me semble que, ça, c'est... Ça ne marche pas, là, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas.

M. Chouinard (Tommy) :  ...détecteurs de métaux, mettons?

Mme Rizqy : Non. Là, moi, je ne veux pas qu'on arrive là.

M. Chouinard (Tommy) : Ou bien... avec la police? S'il y a déjà un policier, je pense, tu sais, affecté, là, dans les écoles, associé aux écoles ou...

Mme Rizqy : Écoutez, moi, là, je ne veux pas qu'on arrive là. Je ne veux pas qu'on commence à ressembler, là, à ce que, moi, j'ai déjà vu quand j'étais en Floride, justement, des écoles avec des détecteurs.

L'école, là, c'est supposé être le plus bel endroit. C'est un lieu d'apprentissage qui doit être sain, un climat sain, on a le goût d'aller à l'école. C'est ça qu'on veut. On ne veut pas ressembler à ce qu'on voit déjà dans les États-Unis, là. Nous, là, c'est à nous de travailler ça dès maintenant pour dire : On trace la ligne, on prend ça au sérieux, on va mettre les bouchées doubles, s'il le faut, mais on va travailler en amont, là, pour que les gens comprennent qu'à l'école, là, c'est véritablement tolérance zéro avec la violence.

Puis, la violence, là, il faut savoir, c'est aussi une escalade. Donc, si on tolère, là, des gens qui commencent à bousculer, à cracher sur le visage d'un enseignant — parce que, ça aussi, on a eu des témoignages là-dessus — après ça, c'est quoi, la prochaine étape qu'on va encore tolérer, l'arme?

M. Chouinard (Tommy) : Mais, le gouvernement, en ce moment, il envoie le message aux enfants que c'est bien, de se présenter à l'école avec une arme?

Mme Rizqy : Non. En ce moment, le gouvernement a fait une publicité sur Instagram pour dire aux parents puis aux jeunes qu'eux il faut qu'ils se parlent. J'ai la photo, là, de la... je vais vous le montrer. C'est bien, que les parents se parlent, c'est bien, que les élèves se parlent, mais, nous, les élus, là, il faut aussi que, nous, on se parle pour voir est-ce qu'il y d'autres affaires qu'on peut faire pour s'assurer de mieux protéger les jeunes, de les outiller aussi pour leur comportement puis aussi de s'assurer que le fléau des armes à feu, bien, ne se transpose pas dans les écoles.

M. Chouinard (Tommy) : Bien, justement, est-ce que l'action... Quand vous dites : En amont, avant de se présenter à l'école, mais est-ce que, le phénomène, c'est plus : comment ça se fait que les armes se retrouvent si facilement entre les mains de jeunes?

Mme Rizqy : Il y a ça aussi, puis il y a aussi d'autres personnes qui peuvent nous outiller, notamment, des policiers qui travaillent, là. Moi, j'ai rencontré, là, des policiers qui m'expliquaient, eux autres, comment aussi ils travaillaient avec des jeunes, qui vont dans les écoles, puis leur dire : Si vous allez, si vous faites telle, telle affaire, voici la conséquence pour le restant de votre vie. Tu sais, ça, c'est en amont, là, qu'il y a de la sensibilisation qui est faite, notamment, par des policiers mais aussi par les gens du communautaire.

Mais, tu sais, ça, cette publicité, si vous pensez sincèrement, là... Regardons la violence en face, là, c'est la publicité, là, du gouvernement, Parlons-en, ce n'est pas suffisant.

M. Chouinard (Tommy) : Mais comment se fait-il que les armes se retrouvent entre les mains de jeunes?

Mme Rizqy : Ça, je me la pose, la question. Je vais vous dire, très franchement, je me la... Puis c'est pour ça que je veux un mandat d'initiative. Puis, ça, c'est les policiers, qui vont nous en parler, les gens du communautaire, qui vont nous en parler, pour qu'on comprenne ce phénomène. Moi, je vais vous dire, très franchement, là, je n'ai jamais connu ça. J'allais à l'école avec mon ballon de basket, pas avec une arme à feu, là.

M. Chouinard (Tommy) : Mais est-ce qu'on est prêts à aborder tous les sujets entourant l'accès aux armes à feu, au Québec, y compris les sujets plus délicats?

Mme Rizqy : Pour protéger nos jeunes, il n'y a aucun sujet qui va être trop délicat.

M. Chouinard (Tommy) : Est-ce que c'est délicat d'aborder la question de la présence d'armes à feu au Québec et d'où ça vient?

Mme Rizqy : S'il faut tourner toutes les pierres pour protéger nos jeunes, on va le faire.

M. Chouinard (Tommy) : Y compris quoi, par exemple, qu'est-ce qu'on devrait aborder, si on veut aborder la circulation des armes à feu au Québec?

Mme Rizqy : Bien, ça, moi, je ne le sais pas. Vous me demandez : Est-ce qu'il y a des sujets qui sont hors limites? Là, je ne peux pas commencer à spéculer qu'est-ce qui est hors limites. Mais, moi, je veux vraiment m'assurer que les écoles restent sécuritaires, puis que les gens n'aient pas peur d'aller à l'école, autant pour le personnel scolaire que pour les élèves.

M. Bourassa (Simon) : Est-ce qu'il n'y a pas une question de sécurité publique aussi là-dedans? Est-ce que vous allez interpeler le ministre là-dessus? Puis, quand vous parlez aux policiers, qu'est-ce que... à quel point ça inquiète les milieux policiers, ça? Parce que, quand on parle de saisie d'armes, de voie de fait, d'intimidation, c'est du domaine pénal.

Mme Rizqy : Deux volets. Nous, notre mandat d'initiative, je l'ai signé d'abord avec ma collègue Jennifer Maccarone, qui est porte-parole en matière de sécurité publique, donc, oui, il y a un volet Sécurité publique.

Deuxièmement, pour mes discussions avec les différents policiers, j'ai promis de garder ça confidentiel, bien entendu, puis aussi leurs méthodes d'enquête aussi. J'ai gardé ça tout confidentiel. C'était vraiment plus pour me donner de l'information pour que, moi, je puisse comprendre ce qu'eux font déjà.

Puis là j'ai peut-être manqué le dernier bout de votre question. Désolée.

M. Bourassa (Simon) : Je vais continuer. Tu sais, vous dites que vous ne voulez pas qu'on en arrive à des exemples américains avec détecteurs de métaux et, bon, des dispositifs qui sont intimidants, là. Par contre, la présence policière, la répression, est-ce que ça pourrait être une solution, d'avoir, comme on dit en bon français, des bons vieux chars de police plus nombreux autour des écoles?

Mme Rizqy : Est-ce qu'on veut vraiment ça ou est-ce qu'on veut, en amont, s'assurer qu'on est capables de désescalader une situation pour s'assurer que, justement, on n'en arrive pas là?

M. Côté (Gabriel) : Est-ce que les jeunes sont trop exposés à la violence dans les médias, dans les jeux vidéo?

Mme Rizqy : C'est une des questions qu'on pose parce que je ne veux pas spéculer sur la raison de cette augmentation puis de cette tendance qui se dessine. Puis j'ai posé les questions suivantes : Est-ce que c'est la pandémie? Est-ce que ce sont le temps d'écran, les jeux vidéo puis aussi ce que les gens voient dans différents sites Web? Ils ont accès à plusieurs affaires, plusieurs vidéos, puis on n'a pas le contrôle de tout ce qu'ils voient en ligne. Alors, effectivement, c'est des bonnes questions. Puis il y a des gens qui sont spécialisés, justement, sur le temps d'écran, puis qu'est-ce que ça peut causer comme effets sur les plus jeunes.

M. Côté (Gabriel) : La présence d'armes, ça peut aussi être un symptôme, là, de la détresse chez les jeunes. Est-ce qu'il y a plus de détresse chez les jeunes qu'avant? Puis comment est-ce qu'on arrête ça? Est-ce que ce serait une façon, possiblement, de régler le problème?

Mme Rizqy : Écoutez, bien, l'étude de l'Université de Sherbrooke... Dre Mélissa Généreux, qui a parlé, qui a fait une étude, là, dernièrement, puis qui disait qu'effectivement il y avait une anxiété qui avait augmenté. Mais là est-ce qu'on peut associer anxiété avec armes à feu? Je ne suis pas rendue là, mais, clairement, dans l'étude, il est question que les jeunes sont beaucoup plus anxieux.

M. Denis (Maxime) : Sur le chemin Roxham, on voit qu'il y a entente. Ça mettait une pression énorme sur le réseau scolaire, ça met une pression énorme sur le réseau scolaire, au-delà des classes, tout ça. Est-ce qu'on s'en va vers une bonne direction avec cette entente-là? Ou, quand même, en accueillant encore 15 000 au moins avec les États-Unis — selon les chiffres qui circulent, là, l'entente — ça va continuer de mettre une pression sur le réseau?

Mme Rizqy : Je n'ai pas encore vu l'entente. Si les détails qui circulent semblent avérés, je pense que la demande que, les Québécois, nous, on a faite, à l'Assemblée nationale, à quelque part, aura été entendue à Ottawa. Puis évidemment c'est sûr que, moi, les directions d'école à qui j'ai parlé, il faut savoir que, oui, les classes étaient débordées, puis on avait de la misère à recruter même des enseignants pour la francisation, là. Donc, on avait des besoins importants en éducation.

Et c'est sûr que, si jamais on a le détail de l'entente, là, il va falloir aussi qu'Ottawa s'assure que, là-dedans, au niveau, là, du nombre des élèves, là... parce qu'il va y avoir des adultes, mais aussi des enfants, puis, nous, il faut qu'on ait les sommes nécessaires pour les franciser au plus vite.

M. Desrosiers (Sébastien) : J'aimerais revenir rapidement sur les propos d'un chroniqueur que dénonce Québec solidaire. Est-ce que vous faites un lien entre ça et les menaces dont vous avez été victime durant la dernière campagne électorale?

Mme Rizqy : Les propos?

M. Desrosiers (Sébastien) : Du chroniqueur, qui étaient qualifiés de violents, de blessants par Gabriel Nadeau-Dubois, que vous avez appuyé, d'ailleurs, sur les médias sociaux.

Mme Rizqy : Bien, c'est... Les propos du chroniqueur n'ont rien à voir avec ce qui est arrivé avec moi. Mais, le climat, en général, je pense que, nous, les élus, on en a beaucoup parlé. Ça a été un climat qu'on a trouvé délétère. Puis c'est sûr qu'on a fait un appel à tous, que, les élus, tu sais, de calmer le jeu. Il faut faire attention, les mots comptent puis les mots ont des conséquences. Puis, derrière chaque élu, bien, il y a d'abord un être humain avec une famille, puis il y a un impact.

M. Chouinard (Tommy) : Sur la vétusté des écoles, vous avez comme lancé un appel, un peu, à tous, là... pas «un peu», un appel à tous, là, concernant la vétusté des écoles. Donc, le portrait, selon vous, il est... là, il n'y a pas de centre de services scolaire qui tente de trafiquer et de tripoter les chiffres, et tout ça, là?

Mme Rizqy : Je vais répondre à votre question. Dans un premier temps, la bonne foi se présume, là. Alors, pour qu'un premier ministre affirme qu'il y a un doute et qu'il pense que les chiffres ont été gonflés pour avoir plus d'argent, laisser un sous-entendu de fraude, pour faire une telle affirmation, il faut avoir une preuve ou à tout le moins un début de commencement de preuve.

J'ai posé la question à plusieurs reprises, lors de mon interpellation, mercredi, au ministre Drainville : Est-ce que vous avez une preuve ou à tout le moins un début de commencement de preuve? Je n'ai pas eu de réponse, il n'y en avait pas, de commencement de preuve. Mais le ministre m'a indiqué qu'il était rendu entrepreneur général de la construction puis que, lui, quand il se promenait dans les écoles, il regardait ça à vue de nez, là, puis ça avait l'air bien beau, mais, que, peut-être qu'en arrière des murs il fallait peut-être regarder.

Oui, j'ai fait un appel à tous, puis les photos ont commencé à rentrer. Ça, c'est une magnifique cour d'école. Ça, c'est un tapis, qu'on voit, qui a été raccommodé. Ici, l'eau a été vérifiée pour le plomb, on peut se laver les mains, mais surtout ne pas boire cette eau, mais, le même robinet, on n'est pas certains, si on peut continuer à boire ou pas. Ça, évidemment, c'est juste un plancher. Un urinoir, évidemment, avec l'érosion, de la corrosion. Un plancher, encore, d'une école. Ça, ici, c'est une douche, pas certaine que qui que ce soit va vouloir prendre une douche. Un autre mur. Puis, attendez, là, parce que, si c'était juste, ça, c'est correct, hein, vous me direz peut-être, une trappe à souris. Pourquoi? Parce qu'il y en a tellement que voici ce que le préposé à l'entretien m'a envoyé à sa fin de la journée : les crottes de souris ramassées.

Donc, c'est sûr que, si on veut douter des rapports puis de la vétusté des écoles puis l'état de délabrement en certains endroits, on peut douter. Mais je me rappelle très bien qu'à une certaine époque, lorsque monsieur Drainville était animateur de radio, puis on peut lire dans les pages de Rima Elkouri, lui-même faisait un appel à tous puis il ne doutait pas, à l'époque, de l'état de vétusté des écoles.

M. Côté (Gabriel) : ...quelques semaines, il y a une professeure à l'Université de Montréal qui disait qu'il fallait tout simplement bannir les écrans des écoles. Je ne sais pas si vous êtes prête à aller jusque là mais est-ce qu'il faudrait au moins avoir une conversation, là, à ce sujet-là, repenser la place des écrans dans les écoles? Parce que les jeunes sont dépendants, là, à ces bidules-là puis ça nuit à leur apprentissage, à leurs fonctions neurocognitives, etc.

Mme Rizqy : Moi, je pense que la discussion s'impose, là, mais pas prête à les bannir, complètement. Je pense qu'il faut surtout éduquer, parce que, vous savez comment c'est, sûrement, si vous interdisez quelque chose, là, bonne chance, ils ont tous des téléphones intelligents puis iPads, donc ça va être assez difficile. Mais c'est surtout de les... Puis, même nous, les adultes, là, on peut se regarder aussi, là, on est très souvent accrochés à notre téléphone intelligent, et c'est un écran, et puis à nos outils numériques.

Alors, ça fait partie maintenant de notre quotidien, les outils numériques, c'est comment maintenant on peut l'aborder d'une façon, là, plus saine, là, de notre comportement vis-à-vis... notre attitude face à... par rapport aux appareils numériques.

M. Côté (Gabriel) : Au lieu d'utiliser les appareils numériques comme d'une façon mur-à-mur, là, dans l'ensemble des cours, est-ce que ce serait peut-être approprié de consacrer des périodes à ça, où on fait des... où on enseigne comment ça fonctionne, les bidules, avec de l'intelligence artificielle, et tout, comment bien utiliser les réseaux sociaux, puis, dans les autres cours, laisser ça complètement à l'extérieur puis faire du français et des mathématiques comme... bien, sans les écrans?

Mme Rizqy : Bien, bonne question. Puis sincèrement on pourrait avoir la discussion, puis je peux poser la question, mais je n'ai pas encore réfléchi à la question dans son ensemble, là, alors je ne veux pas me hasarder à répondre puis dire : voici, si on devrait ouvrir un nouveau cours là-dessus ou pas. Mais je vais peut-être la prendre en délibéré, si vous le permettez, cette question.

Pas d'autre question?

M. Pouliot (Samuel) : ...in English?

Mme Rizqy : Sure.

M. Pouliot (Samuel) : What the Government should do to stop the problem of violence in the schools?

Mme Rizqy : We asked multiple times to have a large discussion with the parents, with the students, but also with the teachers and also the specialists and experts to understand what is going on. Because it's not normal to see the violence, year after year, more and more cases of violence.

And, when I did receive the data from the police across Québec, the Sûreté du Québec but also Gatineau, Repentigny, not only they have to come more often in schools, but they also seized firearms. Like Repentigny, back in 2019, they never seized any firearms, and now, today, they seized 14, that's a lot.

And I'm very concerned because no student should go at school with fear and no teacher or any staff from schools should be feared to be at school. And we have to make sure that we address the situation right now, before it gets worst.

M. Pouliot (Samuel) : What do you think has led us to this point?

Mme Rizqy : What? Excuse me?

M. Pouliot (Samuel) : What has led us to this point, what are the causes?

Mme Rizqy : Ah, the cause. Ah, the cause. I'm asking the same question, I would love to understand. And that's why I want to hear the experts. Is it the pandemic, is it the time that people spend on social media, on the games? This is a very good question. and I'm not an expert, and this is why we need to understand what is going on, and how we, the elected officials, we can help, how we can help the parents that say : I raised my hand for help, I didn't receive the help, or how we can help the student who say : I am a victim but I don't feel like anyone is hearing me when I raise my hand, how we can help the principal who said : I'm overloaded here but I don't have any help.

This is all the questions that we need to address, and make sure that people on the ground, parents, students, teachers, principals, they have all the resources, and even the police forces have enough resources to address the situation, and, people working in the community, they feel like we are doing something to make sure that this generation is not the last generation going to school in safety.

M. Pouliot (Samuel) : Merci.

Mme Rizqy : Thank you.

(Fin à 9 h 22)

Participants


Document(s) Related