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Point de presse de M. Alexandre Leduc, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Tuesday, March 28, 2023, 15 h 48

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures quarante-neuf minutes)

M. Leduc : Bonjour, tout le monde. Merci d'être là. Deux réactions. La première sur le nouveau projet de loi du ministre du Travail sur l'encadrement du travail des enfants. On a fait une première lecture rapide. Somme toute intéressant.

On avait des craintes par rapport aux exemptions que le ministre pourrait donner sur la question des secteurs du commerce de détail et de la restauration, qui étaient les deux secteurs où sont majoritairement présents les adolescents de 12, 13 ans et autres. On avait différentes craintes. On pensait qu'il ferait cette exemption-là dans un deuxième temps à travers un règlement qui serait adopté plus tard. Or, le règlement est à même le projet de loi, un processus qu'il avait déjà fait, là, dans le cadre du projet de loi n° 59, là, sur la réforme de la santé-sécurité. Et, dans les exemptions du règlement, on ne retrouve pas lesdits secteurs, là, de commerce de détail et de restauration. Donc ça, c'est une très bonne nouvelle.

On avait aussi la crainte qu'il passe à travers le chemin des tâches légères en disant : Bien, les tâches légères, c'est moins grave, ils pourront le faire à 12, 13 ans. Notre première lecture du projet loi ne nous laisse pas penser qu'il a utilisé ce chemin-là. On va le relire attentivement.

Finalement, il y a un autre chemin qui est peut-être moins grave en matière de nombre de personnes, c'est les entreprises familiales. Il y a une exemption pour les enfants qui travaillaient dans des entreprises familiales, toutes sortes de détails qui sont donnés, qui pourraient permettre d'avoir des employés de 12, 13 ans et moins. Donc, ça, c'est à creuser un peu de notre côté parce que ça ne faisait pas partie du consensus de la CCTM, de faire des exemptions pour les entreprises familiales. Donc, il y a quand même une crainte ici, un peu, que ça soit utilisé comme manière pour rentrer par la porte d'en arrière avec le travail des 12, 13 ans, mais ça ne sera certainement pas de la même ampleur que s'il avait fait l'exemption pour l'entièreté d'un secteur, comme on le craignait et comme le réclamait l'Association des restaurateurs.

Donc, de manière globale, pour l'instant, on est satisfaits du projet de loi. Comme je vous dis, on a encore des choses à creuser, des angles à travailler, des gens à consulter, mais somme toute, j'ose crier un peu victoire sur le fait qu'il n'est pas allé dans l'exemption complète pour les deux secteurs, comme on le craignait, comme le voulait la rumeur qui était très forte il y a quelques semaines d'ailleurs. Alors, on est contents d'avoir contribué, peut-être avec nos questions puis nos points de presse sur le sujet, à ce qu'il n'aille pas dans ce sens-là pour l'instant. Voilà pour le projet de loi du ministre. Je répondrai à vos questions, bien sûr, dans quelques instants.

Mais d'abord, une réaction sur ce qu'on vient de vivre après... à partir de notre motion qu'on a déposée, la motion, je le rappelle, qui visait à dénoncer les propos difficiles qui ont été tenus, là, dans les derniers mois à propos, là, de deux caucus, le nôtre en particulier et celui des libéraux. On avait là l'occasion de faire, je pense, un geste d'unité, un geste fort de la classe politique. On avait déjà reçu beaucoup de messages de sympathie dans les derniers jours, notamment directement du premier ministre, de différents ministres, de différents députés de plein de formations politiques distinctes et avec ce message-là qu'on voulait, dans le fond, cimenter, cette ligne qu'on veut tracer. On vit dans un moment où les menaces concrètes envers les élus se multiplient. Nous avons des familles, des amis, on a des vies puis on considère que, quand il y a des propos aussi haineux qui sont dits dans un espace public, des propos aussi violents, bien, ce n'est pas facile à vivre, et qu'il faut les dénoncer, il faut tracer la ligne. Malheureusement, le PQ n'a pas accepté d'être consentant sur la motion aujourd'hui. Donc, moi, je trouve ça extrêmement décevant. Je ne comprends pas leur motivation. Je ne comprends pas ce qui les a empêchés de nous appuyer dans cette démarche-là. C'est triste. C'est vraiment triste. On manque une occasion très claire de faire un message unitaire de la classe politique, de faire un message que les partis politiques, peu importe leur tendance... On se chamaille souvent ici, là, hein? On s'envoie des critiques assez salées sur tous sujets possibles. Mais il y a des propos qu'on ne doit pas tenir dans l'espace public, des insultes dures, et ça, malheureusement, bien, ça n'a pas été possible d'avoir un message unitaire. Je remercie les collègues de la CAQ, les collègues des libéraux de nous avoir appuyés dans cette motion, et, encore une fois, très déçu de la réaction du Parti québécois.

M. Carabin (François) : Juste pour être certain, M. Leduc, vous avez décidé, comme parti, de ne pas porter plainte à la Sûreté du Québec, là. C'est ce que M. Nadeau-Dubois a dit ce matin. Pourquoi ne pas porter plainte si les propos étaient violents comme vous le dites?

M. Leduc : L'ambition, c'était vraiment d'envoyer un message. Ce n'était pas de mettre la police nécessairement aux trousses de M. Proulx. Le but, c'est de tracer une ligne collective sur le type de discours qu'on entend. Vous savez, tous les gens impliqués en politique, qui font notamment du recrutement pour avoir des nouvelles personnes candidates, vous diront tous la même chose, peu importe les couleurs partisanes. C'est rendu extrêmement difficile de recruter des personnes pour se présenter en politique, en particulier les femmes, et tout ce qu'elles vont... elles vont toutes dire ça. Le climat dans lequel on évolue y est pour beaucoup. Bien sûr, il y a toutes les formes de sacrifice que ça implique dans la vie personnelle, mais se faire invectiver, se faire envoyer promener, se faire traiter de toutes sortes de noms, c'est une chose, surtout sur les réseaux sociaux, on en reçoit un paquet de manière quotidienne, bien sûr, encore plus gros quand c'est le cas... quand c'est une femme. Mais là, quand c'est rendu qu'on a des chroniqueurs qui se permettent ce genre de langage là, en quelque sorte en toute impunité, là on traverse une zone sur laquelle, je pense, qu'il faut tracer une ligne. Et c'est ce qu'on recherchait aujourd'hui à travers la motion des... avec les autres partis. Encore une fois, je remercie la CAQ et les libéraux d'avoir appuyé la motion et très déçu que le PQ ait refusé.

M. Carabin (François) : Qu'est-ce qui... Bien, vous n'auriez pas visé quelqu'un? Est-ce qu'il n'y avait pas un inconfort chez Québec solidaire de... bon, vous ne le nommez pas dans la motion, là, mais de viser quelqu'un, de nommer, sans nommer une personne, puis de faire son tribunal populaire là, pour réutiliser l'expression de M. Bérubé, sur la place publique?

M. Leduc : Je n'ai pas compris. Qu'est-ce qu'il a dit, M. Bérubé, un tribunal populaire?

M. Carabin (François) : Il a parlé d'un tribunal, là. Il a dit...

M. Leduc : Ah! Tantôt, dans sa réplique.

M. Carabin (François) : ...qu'il ne voulait pas que l'Assemblée nationale devienne un tribunal. Est-ce que ce n'était pas exactement ce que vous faisiez en déposant une motion qui mentionne les propos d'un chroniqueur, qui n'est pas nommé, encore une fois, mais on sait de qui on parle?

M. Leduc : Les propos qui ont été tenus par M. Proulx sont publics. Ils ont été entendus en boucle dans les différents reportages qui ont été faits dans les derniers jours sur le sujet. On n'est pas dans une situation où on sort de notre chapeau quelque chose qui aurait été dit la veille, dont l'extrait est difficile à aller chercher, et qu'on met tout le monde devant le fait établi, et qu'on bouscule les gens, là. C'est des propos qui sont tenus depuis quand même certains jours, certaines semaines. Dans le cas des propos envers les libéraux, ça fait quelques mois, d'ailleurs, si je ne me trompe pas. Ce n'est pas un tribunal populaire, là. Tout le monde a entendu ça. Ça a été analysé en long et en large.

Je vais vous le dire, en espérant aller chercher l'appui du Parti québécois, on n'a même pas fait référence aux fameux propos, là, qui étaient contestés... achevés, là. Est-ce qu'ils visaient vraiment les solidaires ou pas? Bon, tout le monde peut se faire son opinion en écoutant l'extrait, mais on se disait : Bon, c'est sûr que si on met ça, le PQ ne voudra peut-être pas embarquer. Alors, on ne l'a pas fait. Et, même à ça, ils n'ont pas voulu embarquer avec à peu près aucune communication avec nous au préalable, à part de vouloir biffer des extraits presque complets de la motion et la vider de sa substance. Alors, c'est sûr que, là, on se place dans une drôle de situation où on n'a pas de dialogue et on est incapables d'envoyer un message clair de l'ensemble de la classe politique sur le fait que ces propos-là, des propos, je le rappelle, violents, des propos haineux, ne devraient pas être tolérés dans un média de l'information.

M. Carabin (François) : Vous l'expliquez comment, cette réaction du PQ? Est-ce que c'est parce que, par exemple, M. Proulx a donné son appui public au Parti québécois de Paul St-Pierre Plamondon?

M. Leduc : Je ne veux pas entrer dans des hypothèses. Il faudrait leur demander à eux. Tout ce que je sais, c'est qu'aujourd'hui ils ont manqué une belle occasion de faire un message unifié, un message unitaire de l'ensemble de la classe politique, qui aurait pu participer... qui, j'espère, va quand même avoir un effet bénéfique de baisser les tensions, parce qu'il y en a beaucoup. Et on parle de la sécurité des élus ici, là. Ils le savent, tout le monde le sait qu'il y a de la pression, les services de sécurité nous en parlent des fois. Avec la pandémie dont on a traversé, c'est quelque chose qu'on a vécu. J'en ai vécu, moi, lorsqu'il y a eu la manifestation au Stade olympique à propos de la vaccination. J'ai eu des menaces de mort à ma famille directement chez nous. Alors, c'est un moment où, je pense, on doit se serrer les coudes et on doit comprendre... puis on doit avoir un rôle à jouer dans l'apaisement du débat public. J'aurais souhaité que cette motion-là unanime fasse ce rôle-là... d'une autre manière.

M. Robitaille (Antoine) : Mais j'ai une question au leader que vous êtes. Dans le passé, il y a quand même eu une motion contre un livre d'André Pratte, il y a très longtemps, là, dans les années 90, où il traitait tous les politiciens de menteurs sans exception, puis ensuite, il y a donc motion de l'Assemblée nationale. Après, évidemment, il y a eu l'affaire Michaud, où l'Assemblée nationale... et le Parti québécois, notamment, s'est dépêché à appuyer une motion du Parti libéral pour dénoncer des propos qui étaient incertains, là. Ce n'était pas... ils n'étaient pas établis clairement, puis ça a... écoutez, là, ça a été, là, une saga devant les tribunaux, tout ça. Puis la question des parlementaires, à ce moment-là, ça a été de se dire : Est-ce qu'on est là pour condamner des propos comme ça? Est-ce que la motion doit servir à ça? Est-ce que ça, ça ne peut pas être aussi... Il n'y a pas une raison parlementaire derrière le refus du Parti québécois? Je me pose la question.

M. Leduc : C'est une bonne question que vous posez, mais moi, je ne vois pas de parallèle du tout avec l'affaire Michaud. L'affaire Michaud, on a rapporté des propos que personne ou à peu près dans la salle avaient lus ou entendus ou analysés. On leur avait dit à l'époque : Il a dit ça, donc il fallait tout de suite se prononcer. On n'est pas du tout, du tout dans un scénario similaire aujourd'hui, là. Ça fait plusieurs mois que ces extraits-là sont en ligne, ça fait plusieurs jours, une fin de semaine complète, d'ailleurs, que cette situation-là est connue. Comme je le disais tantôt, les extraits ont roulé en boucle dans les médias. M. Proulx a eu l'occasion de se positionner lui-même par rapport à ça. Donc, on n'est pas dans un scénario où est-ce qu'on dit qu'il n'a pas eu à faire sa défense, en quelque sorte. Donc, loin de nous l'idée de vouloir faire de l'Assemblée nationale un tribunal. L'idée ici, c'était de dire : Il y a un contexte de rehaussement dangereux de menace envers les élus, tous paliers confondus, hein, municipal, provincial, fédéral. Là, c'est un moment où ça concernait en particulier deux caucus sur quatre, j'oserais dire, de l'Assemblée nationale. On avait l'occasion de se serrer les coudes. Le PQ a manqué le bateau.

M. Carabin (François) : Si je vous ramène à l'affaire... appelons-la l'affaire Amira Elghawaby, est-ce que vous pensez qu'il y a un double discours de la part du Parti québécois qui avait appuyé une motion ou peut-être même déposé une motion condamnant les propos de Mme Elghawaby, et qui, aujourd'hui, décide de ne pas appuyer votre motion?

M. Leduc : De mémoire, c'était la CAQ qui avait déposé la motion, si je me rappelle bien, ça fait quelques semaines déjà, mais il me semble que c'était le gouvernement. Est-ce que c'est un double discours? C'est une bonne question. C'est sûr qu'à ce moment-là on n'a pas eu d'effet de toge de la part du PQ par rapport à ça. Moi, ce que je sais, c'est qu'aujourd'hui ils avaient l'occasion de nous en parler. Ils avaient l'occasion de discuter, ils avaient l'occasion, à la limite, de négocier. Ils ne l'ont pas fait. Ils ont attendu à dernière seconde pour annoncer leurs couleurs. C'est regrettable. On a manqué une belle occasion d'avoir une unité politique qui aurait pu baisser les tensions dans l'espace public.

Des voix : Merci.

M. Leduc : Merci à vous. Bonne journée.

(Fin à 16 heures)

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