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Point de presse de M. Alexandre Leduc, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Wednesday, April 19, 2023, 12 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures vingt-deux minutes)

M. Leduc : Bonjour, tout le monde. Je suis ici pour réagir, aujourd'hui, au rapport qui a été présenté il y a quelques instants sur la rémunération des élus. Je veux vous dire que le caucus de Québec solidaire s'oppose à l'augmentation de l'indemnité de base de 30 % qui est proposée par le fameux comité de révision qui a été formé à la demande de la CAQ et du Parti libéral du Québec. Nous, on va tout faire, dans les prochains jours, dans les prochaines semaines, pour faire reculer la CAQ et le PLQ sur le sujet. On pense que, par respect pour la population, il faut recommencer dès le début... depuis le début ce processus-là qui n'a pas été fait de manière indépendante et exécutoire.

On a donc, finalement, trois demandes pour la suite des choses. La première, c'est qu'il n'y ait pas d'augmentation salariale à la pièce mais bien une révision de l'ensemble des conditions. On ne veut aucune rétroactivité tel qu'il est proposé par le rapport. S'il y a des augmentations qui sont proposées, dans le futur, par un comité indépendant exécutoire, ça doit être évidemment pour la prochaine législature, donc aucune rétroactivité pour la présente législature. Et, finalement, j'insiste là-dessus, il faut un comité véritablement indépendant et exécutoire qui aura le mandat de revoir l'ensemble de la rémunération et pas seulement un élément à la pièce comme ça a été fait dans le comité qui nous a été présenté. Merci.

Mme Prince (Véronique) : Bien, moi, je me demandais si... Parce que là vous avez l'air d'être le seul parti, en fait, qui est en désaccord avec ce qui est proposé, là. Les autres nous disent : On va regarder le rapport, mais, en même temps, on sent entre les lignes, là, qu'ils sont en faveur d'une augmentation de l'indemnité annuelle. Alors, si vraisemblablement c'est voté pour que ça se fasse, qu'est-ce que vous allez faire, à Québec solidaire, dans le fond? Vous n'allez pas l'empêcher?

M. Leduc : Bien là, c'est l'étape un, aujourd'hui, la présentation du rapport. Nous, ce qu'on veut faire, puis on est convaincus qu'on va être capables de le faire, c'est de convaincre les députés des autres partis de recommencer le processus. Il y avait déjà eu des discussions dans le passé, notamment juste avant la pandémie. On y était presque arrivés, à un comité indépendant exécutoire, c'était presque attaché. Finalement, la pandémie est arrivée, les travaux ont été suspendus, et là on a ce processus-là qui arrive un peu avec des... avec un cheminement qui ne nous a pas plu. Et on pense qu'on est capables d'aller convaincre nos parties des autres... des autres partis de recommencer à zéro le processus vraiment de manière exécutoire et indépendante.

Mme Prince (Véronique) : Mais, si vous n'arrivez pas à les convaincre, est-ce que, par philosophie, vous allez dire : Nous, on n'est pas d'accord, on ne le prend pas?

M. Leduc : Bien, cette étape-là arrivera peut-être plus tard, mais je pense qu'aujourd'hui c'est... ce qu'il faut se concentrer, c'est le fait de convaincre nos adversaires, nos partis politiques vis-à-vis, de travailler à recommencer le processus. Parce qu'il y a moyen de travailler ensemble pour recommencer ce travail-là avec vraiment un caractère exécutoire, puis ça, il y a d'autres places dans le monde qui le font, où on voterait une loi qui permettrait de créer un comité, puis il y a toutes sortes d'aménagements qu'on peut faire, et on n'est pas des gens dogmatiques, on peut discuter, mais un comité qui serait vraiment en train de réfléchir, faire des démarches, des comparatifs mais qui serait exécutoire.

Parce qu'il y a un principe très clair qui nous anime, à Québec solidaire, d'Amir Khadir au caucus de 12 aujourd'hui, c'est que les députés ne devraient pas voter leurs propres conditions de travail. Que ça passe par le comité en cours, ou par un projet de loi, ou peu importe, ça ne devrait pas être nous. Très peu de gens dans la vie... la professeure, l'infirmière, et autres, ils ne votent pas leurs propres conditions de travail. Pourquoi nous, on le ferait? Alors, ce principe de base là nous anime, et c'est là-dessus qu'on veut travailler, dans les prochaines semaines, à convaincre nos vis-à-vis que c'est ça qu'ils devraient faire eux aussi.

M. Laberge (Thomas) : Je comprends que vous avez une opposition de principe avec la manière dont ça s'est fait, mais, bon, on a eu l'exposé tantôt, il y a quand même eu une méthode, il y a quand même eu une analyse qui a été faite. Il y a quand même le travail qui a été fait de voir comment les députés ont plus de tâches maintenant. Est-ce que, l'augmentation qui est proposée, vous la trouvez complètement démesurée?

M. Leduc : Nous, on n'a pas beaucoup d'opposition sur le contenu et la méthodologie qui a été empruntée par le comité. Le comité a fait un choix, a fait ce travail-là, mais il n'a pas fait ça de manière exécutoire. Il n'a pas fait ça de manière complètement indépendante. Alors, nous, c'est là-dessus qu'on veut travailler à convaincre nos vis-à-vis des autres partis sur le caractère exécutoire. Parce qu'au final le comité fait une chose, fait sa recommandation, on imagine que les partis vont procéder, pour la suite, avec un projet de loi. On verra en temps et lieu, mais nous, on veut tout de suite intervenir en disant aux autres partis : Ce n'est pas comme ça que ça devrait procéder, ce n'est pas comme ça que les députés devraient pouvoir voter leurs propres conditions de travail. Et on va essayer de les convaincre dans les prochains jours.

M. Laberge (Thomas) : Dans le rapport aussi, on parle, là, de... qu'il y ait un mécanisme, là, de révision périodique pour le salaire, comité indépendant notamment. Il ne pourrait pas y avoir : O.K, on va prendre l'augmentation qui est là, puis on mettra, par la suite, le comité en place?

M. Leduc : C'est un élément qui vaut la peine d'être discuté. Puis, encore une fois, je ne trouve pas que c'est à moi d'avoir une opinion là-dessus vu que c'est mes propres conditions de travail dont on négocie. Alors, est-ce qu'un comité indépendant exécutoire pourrait arriver à la même conclusion que celle-là? C'est tout à fait possible. Après ça, moi, je n'ai pas tellement d'opinion sur ce que devrait être mon salaire. Ce n'est pas normal que les députés se votent eux-mêmes leurs propres conditions de travail.

Et j'insiste encore une fois, le comité qui nous a présenté le rapport aujourd'hui, c'était son mandat qu'il avait reçu du BAN, un mandat qui n'était pas complet, à notre avis, c'était un mandat qui était juste sur l'indemnité annuelle de base, alors que la rémunération est beaucoup plus large que ça. Et j'insiste encore une fois là-dessus, le comité indépendant exécutoire devra faire un travail vraiment sur l'ensemble des conditions de travail. Ça inclut le fonds de retraite, ça inclut les assurances, ça inclut les allocations, ça inclut les déplacements. Ce n'est pas juste le 100 000 $, hein, les conditions de base d'un député. D'ailleurs, c'est très peu de députés qui ont le 100 000 $ de base, à peine 10 sur 125, si j'ai bien compris. Donc, vraiment, il faut regarder l'ensemble du portrait, parce que, sinon, c'est un peu vicié comme exercice.

Mme Prince (Véronique) : Mais eux se basent beaucoup, beaucoup sur le rapport de Claire L'Heureux-Dubé, qui était un rapport indépendant. La raison, je me rappelle, à l'époque, pourquoi le gouvernement Couillard n'était pas allé de l'avant avec ça, c'est qu'on était dans la période d'austérité, puis il disait : Ça va être dévastateur au niveau politique. C'était ça, la principale raison. Parce qu'autrement ça aurait peut-être été adopté. Puis là je comprends que ce comité-là se base énormément sur ce rapport-là.

M. Leduc : De mémoire, le rapport L'Heureux-Dubé proposait justement que soit créé un comité indépendant et exécutoire pour sortir cette discussion-là des débats politiques et partisans et de la joute partisane. Et c'est pour ça que nous, on garde la ligne très ferme là-dessus, comme je le disais tantôt, depuis Amir Khadir jusqu'au caucus de 12 solidaires aujourd'hui, on ne devrait pas voter nos conditions de travail, ça devrait être d'autres personnes. Pour ce faire, il faudrait faire probablement un projet de loi créant ce comité-là exécutoire, lui donnant toutes sortes de pouvoirs. Je ne suis pas... je n'ai pas le crayon du législateur, en ce moment, quand... pendant que je vous parle, mais c'est une avenue qu'on pourrait explorer avec nos collègues et c'est une avenue qu'on va vouloir explorer avec nos collègues dans les prochains jours.

M. Laberge (Thomas) : Est-ce qu'il y a aussi ça, derrière votre sortie, le malaise lié à, bon, le contexte inflationniste aussi? Je ne veux pas porter de jugement, mais, tu sais, pour un citoyen ordinaire, de voir qu'un député fait 100 000 $, il y a bien des gens qui ne font pas ça. Est-ce que ce que vous avez comme peur de payer un prix politique à voter ce salaire-là?

M. Leduc : Bien, nous, on a tenu cette ligne-là depuis le début. Il y a différentes conjonctures économiques, hein, d'Amir Khadir à aujourd'hui. Il y a des conjonctures économiques qui étaient plus favorables, plus défavorables. Alors, ça n'a jamais été vraiment le truc central. C'est certain que les gens qui regardent ça aujourd'hui, alors qu'on propose, je ne sais pas, moi, 9 % sur cinq ans pour la fonction publique puis qu'on donne des grenailles de salaire minimum, ça peut être choquant pour certaines personnes, puis je le comprends.

Maintenant, qu'est-ce que devrait être la bonne et la juste rémunération des élus? Moi, je pense que ce n'est pas à moi de donner mon opinion là-dessus, c'est à des gens à l'extérieur de la joute politique de le faire. Ce n'est pas ce qui a été fait dans l'exercice qu'on a devant nous aujourd'hui. Alors, il faut recommencer du début, avoir la rémunération globale en tête, un comité exécutoire, et surtout pas de rétroactivité.

La Modératrice : Merci...

M. Laberge (Thomas) : Vous n'allez sûrement pas me répondre, mais je vais quand même tenter. Non, c'est parce que je repense au point de presse de ce matin où on a posé la question à votre chef parlementaire, Gabriel Nadeau-Dubois, où il ne voulait pas trop s'avancer, il voulait attendre de voir le rapport, sauf qu'en même temps, au fond, le problème, ce n'est pas le rapport, c'est comment le rapport a été fait, c'est le comité. Ça fait que ma question, c'est : Est ce que vous êtes... Est-ce qu'il y a un consensus au sein de Québec solidaire?

M. Leduc : Tout à fait, oui. Bien là...

M. Laberge (Thomas) : Est-ce que tous les députés sont d'accord ou M. Gabriel Nadeau-Dubois ne voulait pas...

M. Leduc : Je n'étais pas dans la tête de Gabriel ce matin. Je pense qu'il avait peut-être un peu de respect par rapport aux gens qui voulaient présenter, avec une conférence de presse en bonne et due forme, le rapport. On voulait leur laisser le temps de faire leur présentation sur leur propre base et attendre de peut-être avoir la réaction plus complète après que cette présentation-là soit faite.

(Fin de la séance à 12 h 31)

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