(Onze heures vingt-trois minutes)
M. Tanguay : Alors, bon
matin, tout le monde. Ce matin, je suis accompagné de Linda Caron, qui est
porte-parole pour les aînés et les proches aidants, et les soins à domicile. On
va vous parler des maisons des aînés.
Avec les obsessions caquistes, on perd
cinq ans dans plusieurs dossiers et on a perdu cinq ans, au Québec, à améliorer
les conditions d'hébergement, les soins de nos personnes aînées qui sont,
notamment, dans les CHSLD. Les maisons des aînés, on en a vu, hier, par les
reportages, les résultats des maisons des aînés. Ce sont des dizaines et des
dizaines, pour ne pas dire des centaines de millions de dollars qui sont
investis dans des maisons qui ne profitent qu'à quelques dizaines d'aînés.
Grand bien leur fasse, mais, pendant ce temps-là, il y a des milliers d'aînés
dans les CHSLD qui... Si le gouvernement avait décidé d'investir ces millions
de dollars là pour améliorer les soins dans nos CHSLD, pour le maintien et l'amélioration
des bâtiments de nos CHSLD, il aurait été bien avisé.
Alors, une fortune qui ne vient pas
profiter aux milliers d'aînés qui sont dans les CHSLD et qui auraient mérité
pleinement d'avoir de meilleurs soins. En ce sens-là, c'est l'obsession
caquiste avec des promesses qu'ils ne livrent pas. Je ne vous parlerai pas du
troisième lien : promesse brisée. On a perdu cinq ans, dans la grande
région de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches, pour travailler sur
l'enjeu de mobilité. On a perdu cinq ans également de diminuer... afin de diminuer
la liste d'attente pour les places en service de garde avec les maternelles
quatre ans. Là aussi, des sommes faramineuses qui n'ont pas aidé les parents à
avoir un meilleur accès à un service de garde pour leurs tout-petits.
Alors, sans plus tarder, je vais
maintenant céder la parole à ma collègue, Linda Caron.
Mme Caron : Merci. Alors, en
fait, c'est ça, pour les maisons des aînés, malheureusement, c'est des places
flambant neuves, des maisons des aînés flambant neuves avec des lits inoccupés
par manque de personnel. Et, comme ça fait déjà depuis novembre 2019 que le
gouvernement avait présenté son projet de maisons des aînés, alors, en près de
quatre ou cinq ans, là, il n'a pas été capable d'attacher les fils pour avoir
le personnel dans ses maisons des aînés.
Et, comme le disait mon chef tout à
l'heure, les sommes qui ont été englouties dans les maisons des aînés, et on
sait que, vraiment, les coûts ont été... ont augmenté de manière faramineuse,
ces sommes-là auraient pu être utilisées pour réparer, entretenir des CHSLD qui
sont vétustes ou d'autres établissements aussi pour les personnes aînées, ce
qui aurait permis aux personnes de rester dans leurs établissements sans devoir
déménager et, surtout, qui n'aurait pas cannibalisé des places dans les maisons
des aînés.
Parce que là on voit qu'il y a certains
CHSLD qui sont fermés ou certaines résidences qui sont fermées et on envoie les
personnes dans les places qu'on peut ouvrir dans les maisons des aînés. Alors,
la liste d'attente de près de 4 200 personnes qui n'ont pas de place
nulle part, cette liste-là, elle ne bouge pas. Quand est-ce qu'il va y avoir
des actions pour permettre aux personnes d'avoir une place? Parce que les
personnes aînées qui sont rendues, dans leur vie, au moment d'avoir besoin
d'une place en CHSLD, elles n'ont pas le luxe d'attendre, là, un an, deux ans,
trois ans, quatre ans, cinq ans, c'est trop pour elles.
Alors, vraiment, j'ai l'impression que le
gouvernement a vendu... le gouvernement caquiste a vendu un beau rêve aux
Québécois, mais, entre le rêve et la réalité, il y a vraiment une marche qui
est très haute. Et le projet ne semble pas s'accompagner de mesures pour
permettre de le déployer, de le réaliser, comme dans le cas du troisième lien.
Ça devient une caractéristique de ce gouvernement-là. Alors, malheureusement,
c'est très dommage pour les aînés, parce que les besoins sont là, les besoins
sont criants. Alors, à quand une action du gouvernement pour rectifier la
situation? Bien, on est en attente. Voilà.
M. Desrosiers (Sébastien) : Sur
le troisième lien, M. Legault a rencontré son caucus, ce matin, pour
s'expliquer. Est-ce qu'il doit des excuses aux Québécois, vous croyez?
M. Tanguay : Je pense que oui,
je pense que oui, et... parce qu'il en va du respect de la parole donnée. M. Legault
l'avait déjà dit, c'était un engagement-phare. Ce matin, Martine Biron a même
précisé et reconnu, elle, que c'était une promesse brisée. J'aimerais que
François Legault reconnaisse que c'est une promesse qui est brisée et s'excuse
aux Québécois. Maintenant, une fois que j'ai dit ça, une fois que les excuses,
qui est le strict minimum, soient prononcées par François Legault, ça ne change
pas qu'on a perdu cinq ans pour lutter face à l'enjeu de la mobilité dans la grande
région de Québec.
M. Desrosiers (Sébastien) : Puis
est-ce que la région de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches est
due, vous croyez, pour une compensation, comme l'a évoqué Mme Biron ce
matin, après l'abandon de ce projet-là?
M. Tanguay : J'applaudirai
toujours à l'amélioration des services pour la population. Que ce soit la
Capitale-Nationale, les gens de Chaudière-Appalaches et de Lévis, je serai
toujours en faveur d'améliorer le sort de notre monde partout au Québec. Maintenant,
il ne faut pas marchandiser une promesse rompue, il ne faut pas marchandiser
une promesse rompue.
Mme Lajoie (Geneviève) : M. Tanguay,
vous êtes avocat. Je voulais savoir... Pouvez-vous m'expliquer ce qui s'est
passé, la semaine dernière, quand, en commission parlementaire, le député, M. Morin,
a voulu retirer le mot «femme» d'une loi? Est-ce que vous ne trouvez pas que ça
peut entraver l'égalité entre les hommes et les femmes?
M. Tanguay : L'intention,
notre intention... Puis André Morin était... mettait de l'avant, là, une
position commune. Notre intention, bien évidemment, n'était pas d'atteindre à
l'égalité hommes-femmes, aux droits qui sont conférés à toutes les femmes, au
Québec, en vertu de nos lois. Ce n'était clairement pas l'intention.
L'intention était une intention d'uniformiser et d'inclure davantage. Vous
savez, la loi parle de mère, de femme et de personne. En ce sens-là, l'objectif
était uniquement d'uniformiser. Et, à la vue de ce que ça a créé comme tollé,
si c'était à refaire, on ne le déposerait pas, l'amendement, mais c'était une
position commune qu'a déposée M. Morin.
Mme Lajoie (Geneviève) : Donc,
tout le caucus était d'accord avec ça, cette position-là?
M. Tanguay : C'était une...
Ça avait fait partie d'une discussion, effectivement, et c'était la position
commune. Et, encore une fois, le Parti libéral du Québec, là, on a toujours été
à l'avant-plan de la défense des droits et libertés et de l'égalité
hommes-femmes. L'intention, dans cette pièce législative là très précise,
c'était d'uniformiser, de mettre un terme pour référer à mère, femme et
personne. On voit comment ça a été... ça a rebondi, comment ça a été
interprété. Bien évidemment, on est le Parti libéral, là, on n'est pas... on ne
fera jamais rien pour venir diminuer de quelque façon que ce soit les droits
qui sont reconnus à toutes les femmes. Et ça, c'est derrière nous maintenant.
M. Bergeron (Patrice) : Est-ce
que vous aviez bien évalué les conséquences de l'amendement que vous aviez
apporté à... ou de la réaction de l'opinion publique?
M. Tanguay : C'était un
objectif d'uniformisation dans un texte législatif. Vous le savez, il y a des
amendements qui sont déposés à tous les jours en article par article. Il y en a,
des fois, qui portent à interprétation. Celui-là portait à interprétation, on
l'a vu. Et, si c'était à refaire, on ne le déposerait pas, parce que ce n'était
clairement pas l'intention, clairement pas.
Mme Lajoie (Geneviève) : ...d'uniformisation,
là, mais M. Morin, lui, ce qu'il a plaidé, c'était pour être plus
inclusif. Et il y avait déjà le terme «personne» et «femme». Donc, enlever «femme»,
je veux dire, est-ce que c'est vraiment une question d'uniformité ou c'était...
M. Tanguay : C'était une
question d'uniformisation et d'inclusion également. Vous savez, le terme le
plus large, «personne», inclut évidemment «mère» et «femme». C'était uniquement
un argument de texte qui a été battu en commission parlementaire, puis c'est
derrière nous.
Mme Lajoie (Geneviève) : Parce
que l'ancienne députée et ancienne présidente du Conseil du statut de la femme,
Christiane Pelchat, trouve que vous avez erré, là.
M. Tanguay : Bien, si c'était
à refaire, on ne le ferait pas, clairement pas. Chose certaine, c'est une pièce
législative qui est importante. J'ai vu que Mme Pelchat, elle, était, sur
le fond, plus en désaccord. Nous, on est en accord avec cette pièce législative
là, mais le travail très important se fait présentement en article par article.
Sur le principe, on est d'accord. Il faut encadrer de telles pratiques au
Québec, et on est d'accord sur le principe.
M. Desrosiers (Sébastien) :
Sur le principe de la révocation des élus, le Parti québécois veut déposer un
projet de loi inspiré de celui qu'avait déposé M. Caire en 2011. Qu'est-ce
que vous pensez de cette idée-là?
M. Tanguay
: Je n'irai
pas sur le fond du projet de loi. On aura l'occasion d'avoir une discussion, au
Parti libéral, si on est pour ça, là, la révocation. Mais, par contre, très
clairement, quand un... on est très clairement en faveur que, quand vous faites
une promesse et quand vous liez l'obtention de votre siège à la réalisation de
cette promesse-là puis que ça ne se fait pas, vous devez démissionner. Éric
Caire doit démissionner, clairement.
Alors, au-delà du processus de révocation,
on verra le projet de loi, on aura l'occasion de faire un débat si
techniquement on veut aller là, mais, dans la pratique, aujourd'hui, la règle
élémentaire de confiance en nos institutions puis de nos élus... Puis ce n'est
pas bon pour Éric Caire puis ce n'est pas bon pour aucun politicien, là, c'est
le cynisme à son plafond, à son comble quand il dit : Si ça ne se fait
pas, je démissionne, et qu'aujourd'hui il s'accroche à son poste. Ça ne tient
pas la route, il doit démissionner.
M. Desrosiers (Sébastien) :
Est-ce que vous allez encourager vos militants dans La Peltrie à signer la
pétition lancée par Éric Duhaime?
M. Tanguay : Ah! je verrai,
mais chose certaine, je pense que toute personne, libérale, peu importe, qui
signerait cette pétition-là serait bien avisée, je pense.
M. Bergeron (Patrice) : Vous
avez vu que M. Poilievre, lui, a lancé l'idée que si lui était au
gouvernement, il financerait le projet du troisième lien uniquement s'il y
avait des voies autoroutières. Où est-ce qu'on s'en va avec cette affaire-là?
Qu'est-ce que vous pensez, là, de la position du Parti conservateur du Canada?
M. Tanguay : Bien, je pense
qu'il essaie de faire aussi de la politique au niveau fédéral. Je laisserai les
électeurs juger. Chose certaine, il y a un problème de mobilité. Alors, je ne
vais pas commenter la position de M. Poilievre au fédéral qui fait de la
politique au niveau fédéral. Puis, quand je dis ça, bien, ça lui appartient.
Mais chose certaine, on a perdu cinq ans pour un projet qui ne tenait pas la
route. Et, maintenant, on a proposé, en dernière campagne électorale, un lien
additionnel transport collectif, tramway. Maintenant, on entendait, ce matin,
Bernard Drainville dire qu'il espère que ça va débuter, les travaux, d'ici
2026, là. Nous, on a de sérieux doutes sur la capacité de la CAQ, de toute
manière, à livrer quelque grand projet que ce soit.
Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce
que vous accepteriez de rencontrer M. Poilievre s'il venait au Québec?
M. Tanguay : Ah! écoutez,
nous, on est toujours ouverts à rencontrer, là, les élus. Et je pense que... La
demande n'a pas été faite, mais moi, a priori, a priori, je ne fermerais pas la
porte.
M. Spector (Dan) : Mr. Legault having a meeting with his Québec caucus, this
morning, to sort of calm things down, I mean, what does it say to you that he
even has to do that, you know?
M. Tanguay
: I think that it's an operation of damage control. And the
population... not only the population of Québec and Chaudière-Appalaches,
but all Quebeckers saw what worth... the words of François Legault, what worth were
the words of Éric Caire, and I think that it's an operation of damage control
within his own caucus. And I think that unfortunately it tells a lot with
respect to the kind of leadership that François Legault is putting forward, is
proposing to the Quebeckers. When you are an MNA, a minister, a prime minister,
you must be a man of your words, but unfortunately we saw that it's not the
case for Mr. Legault.
M. Spector (Dan) :
What are you going to be watching forward in him as he navigates this crisis?
M. Tanguay
:
We saw a lot within the last... the past five years, you know, promising a lot
of things but delivering very, very little, if not nothing. So, we say that
he's, in French there's an expression, «beau parleur, petit faiseur», and
unfortunately that's the Prime Minister that we have to deal with until 2026. Again, this is a promise made during the elections, the 2018,
2022 elections, and, based on that promise, people voted in favor of the CAQ.
Now, he's not a man of his words, and it's unfortunate, but that's the kind of
leadership that François Legault is proposing
M. Spector (Dan) : And you want to see Mr. Caire resigns.
M. Tanguay
:Absolutely. We want to see Mr. Caire
resign. If he can... That's the only honorable thing to do for him, he must
resign. Merci.
(Fin à 11 h 36)