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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’éducation et d’enseignement supérieur, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de transports et de mobilité durable

Version finale

Thursday, May 4, 2023, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures)

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. Aujourd'hui, je veux noter le travail exceptionnel que le Parti québécois fait dans le cadre de l'étude des crédits. Avec trois députés, avec des ressources limitées, avec seulement une question en Chambre cette semaine, on réussit à faire un travail utile pour les citoyens à travers l'étude des crédits. Puis je vous donne des exemples de ce qu'on a appris cette semaine et des gains qu'on a obtenus suite à des interventions du Parti québécois.

Par exemple, on a obtenu une réponse très claire du ministre de l'Éducation sur les écoles religieuses : il n'y touchera pas. Sur le financement des écoles privées, on a démontré que c'est maintenant trois quarts de milliard de dollars qui est consacré aux écoles privées, c'est un record. On a appris également que 1 400 roulottes servent de classes présentement au Québec, une information qu'on a révélée.

On a obtenu des gains avec l'indexation... Politique de déplacement des usagers, une intervention de mon collègue porte-parole en matière de santé. On a obtenu, par exemple, un autre gain sur les machines CPAP, pour l'apnée du sommeil, une intervention qu'on avait faite, à l'époque, avec Sylvain Gaudreault et l'humoriste Anthony Kavanagh, on a eu gain de cause. On a fait une motion également sur le cancer colorectal, sur sa prévention, sur les tests qui n'étaient pas utiles au Québec... qui n'étaient pas utilisés au Québec, et maintenant le ministre va de l'avant, c'est un gain également. On a mis de l'avant le dossier de l'horaire de faction des paramédics, qui est souvent un enjeu très régional, mais qui a un impact considérable.

Mon collègue, Joël, a parlé du transport aérien, du prix des billets, comment ça a un impact négatif sur notre vie collective dans plusieurs régions du Québec.

J'ai obtenu du ministre de l'Agriculture qu'il dévoile, pour la première fois de l'histoire, une carte des propriétaires, qui sont non-agriculteurs, de terres agricoles, des spéculateurs. On saura, j'imagine très prochainement, qui sont propriétaires des terres du Québec. Après les claims, maintenant les terres agricoles. Et, sur l'ensemble du Québec, j'ai demandé cette carte, qu'il s'est engagé à nous présenter.

On a réussi à faire avancer la ministre de l'Enseignement supérieur, hier, sur un minimum de nationalisme en lui indiquant qu'il serait souhaitable que les fonds de recherche fédéraux soient gérés par Québec.

Et on a aussi appris hier, de façon définitive, que le gouvernement du Québec ne bougera pas pour les microdistilleries. La réponse du ministre des Finances était très claire : non, il n'y aura aucun changement dans la relation avec la SAQ pour les microdistilleries, malgré l'engagement de son collègue de l'Économie dans une microdistillerie bien connue de la région de la Capitale-Nationale, qui s'appelle Stadaconé.

Donc, en résumé, le travail des députés du Parti québécois se fait de façon sérieuse, se fait de façon appliquée. On obtient des gains, on obtient des réponses. On a beaucoup moins de temps que les autres, mais on l'utilise à bon escient. C'est sérieux, le travail de parlementaire. C'est sérieux, le travail dans le cadre de l'étude des crédits. Ce n'est pas le temps de jouer, c'est le temps de poser des questions pour les citoyens.

Et je cède la parole à mon collègue, Joël, qui veut commenter certains enjeux.

M. Arseneau : Oui, bien, très brièvement. En fait, encore aujourd'hui, Radio-Canada révèle un nouvel élément sur le troisième lien, à savoir que, dès le mois de juin dernier, le ministère des Transports avait commandé une étude pour un troisième lien strictement dédié au transport collectif. Évidemment, on se demande qui, au gouvernement, était au courant de cette alternative, alors que le gouvernement était déjà dans le plan d'affaires pour construire un lien autoroutier. On n'était plus à l'étude d'opportunité. De toute façon, on s'était servi de l'article 32 pour éviter ce processus-là, pour aller directement dans le projet qui était proposé par le gouvernement, qui était retenu et qui a été défendu main sur le cœur par l'ensemble de la députation, et des candidats, et, bien évidemment, du premier ministre.

Alors, ce n'est pas surprenant de voir qu'hier, dans un sondage qui a été réalisé par Léger... qu'on découvre que les Québécois ne croient pas, à l'heure actuelle, là, à l'argumentaire du gouvernement qui veut que c'est suite à la divulgation d'études, en avril, qu'on a pris la décision d'aller mettre de côté le lien autoroutier pour choisir plutôt un lien strictement dédié au transport collectif. Et c'est à 40 % des répondants, là, maintenant, donc une majorité de gens, qui disent que... croire que M. Legault et son gouvernement n'avaient aucune intention d'aller de l'avant avec un troisième lien autoroutier, et cela, avant la dernière période électorale. Le bris de confiance est majeur. Et, nous, ce qu'on veut savoir, c'est jusqu'à quel point la décision était prise au printemps dernier.

M. Bérubé : Je vais ajouter le sujet de notre motion juste avant qu'on commence nos échanges. La motion du Parti québécois aujourd'hui porte sur le domaine du transport. Donc, nous allons demander au gouvernement du Québec s'il s'engage à construire un pont sur la rivière Saguenay, entre Baie-Sainte-Catherine et Tadoussac, malgré l'achat qu'il a fait d'un traversier il y a quelque temps, qui est là pour des décennies. C'est un enjeu extrêmement important pour la Coalition Union route 138, pour la population de la Côte-Nord, de Charlevoix-Est, de... des gens qui doivent se rendre sur la Côte-Nord. Donc se posent des questions maintenant que le troisième lien n'est plus ce qu'il était. Qu'en est-il de cette revendication-phare de la Côte-Nord, peut-être la plus importante collectivement présentement? Donc, on va demander au gouvernement du Québec de s'engager pour la construction d'un pont. Et, dans la motion, vous allez voir qu'il y a plusieurs enjeux, notamment les mammifères marins, la fluidité de la circulation, la sécurité, etc. Donc, c'est l'objet de notre motion d'aujourd'hui.

M. Denis (Maxime) : Justement, là-dessus, parenthèse, là, restons dans les traversiers deux secondes. L'Isle-aux-Coudres n'arrête pas de se plaindre, là, ça fait trois jours qu'ils n'ont plus de bateau. Hier, c'était L'Isle-aux-Grues... un problème au quai de l'autre bord. Qu'est-ce qui se passe avec nos traversiers et qu'est-ce qu'on fait?

M. Bérubé : Si vous saviez comment je les comprends. Dois-je vous rappeler que je suis le député de Matane? Alors, j'ai moi-même un traversier qui ne traverse pas assez. La Société des traversiers du Québec... D'ailleurs, je vous révèle un élément, j'ai fait une demande d'accès à l'information récemment, relativement simple, qui a été refusée et j'ai été obligé d'aller au tribunal administratif, en audience, pour plaider ma cause pour l'accès à l'information. C'est arrivé lundi, la semaine dernière. J'ai trouvé ça scandaleux que la Société des traversiers engage un avocat, qui a fait énormément de temps, pour s'opposer à une demande d'un parlementaire de l'Assemblée nationale. Je vous fournirai les détails.

M. Laforest (Alain) : Vous vouliez savoir quoi?

M. Bérubé : Notamment, qu'est-ce qui est arrivé avec le lanceur d'alerte, M. Lebrun, ce qui avait été révélé à l'émission Enquête avec Marie-Maude Denis. Et je voulais savoir s'il existait un certain nombre de consignes, notamment si on avait demandé aux employés de la Société des traversiers du Québec de ne pas s'adresser à moi, et j'ai des raisons suffisantes de croire qu'il y a une certaine obsession, à la Société des traversiers, quant à mes actions, et je sais que cette note existe, et d'autres enjeux également.

Donc, pour les traversiers, de façon générale, cette société-là, qui vient de nommer une nouvelle P.D.G., si elle ne peut pas garantir les traversiers, si elle a le monopole, bien, elle doit accorder une assurance traversée, qui inclut les coûts qui sont reliés. Dans le cas de Matane, par exemple, bien, c'est de contourner par Québec. Alors, le kilométrage, les nuitées, les repas... Moi, je suis en train de travailler là-dessus pour la traverse chez nous. Mais la Société des traversiers du Québec est sous-performante, et je comprends la frustration qu'on vit à Lévis — tu voulais ajouter quelque chose? — et qu'on vit à L'Isle-aux-Coudres, et ailleurs.

Journaliste : ...vous avez perdu votre cas? Ils ne vous ont pas donné l'information...

M. Bérubé : Bien, il y a une juge... Pour vrai, il y a une juge administrative, là, j'étais en audience, qui va trancher là-dessus, mais j'ai indiqué à plusieurs reprises comment je trouvais ridicule et j'ai intervenu au minimum en indiquant que je ne voulais pas allonger les honoraires de l'avocat de la firme Langlois qui avait été engagé pour m'empêcher d'avoir accès à l'information. Je vous révélerai tout ça tout à l'heure, là, j'ai le document en question.

M. Arseneau : Moi, je voudrais quand même commenter de façon plus spécifique sur L'Isle-aux-Coudres. Moi, je suis insulaire, puis il faut réaliser qu'un traversier, là, ce n'est pas un luxe, puis ce n'est pas accessoire, puis ce n'est pas de temps en temps qu'on livre ce service-là, c'est au quotidien qu'on a besoin de cette traverse-là, ce traversier. À L'Isle-aux-Coudres, c'est les soins de santé qui sont en jeu, c'est la sécurité des gens, et ce n'est pas le premier épisode. On a eu un premier épisode, c'est au mois de février, j'ai eu des appels de L'Isle-aux-Coudres, on m'a dit : Intervenez, faites quelque chose. Parce que, là, la Société des traversiers du Québec joue à la chaise musicale avec ses traversiers, il y en a un de Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine qui s'en va à Québec, un de Québec qui s'en va à L'Isle-aux-Coudres. À L'Isle-aux-Coudres, on fait appel à des privés, le bateau n'est pas tout à fait adapté, ce qui fait qu'il ne peut pas négocier, là, l'accostage avec des vents qui sont supérieurs, l'équipage n'est pas encore complètement rodé. C'est une comédie d'erreurs de la Société des traversiers du Québec, qui manque absolument de planification dans ses... évidemment, dans ses traversiers, mais dans la livraison d'un service pour lequel on doit toujours, de façon, là, incontournable, avoir un plan B. Puis le transport en hélicoptère pour une île comme L'Isle-aux-Coudres, ou pour la traverse dont on parlait tout à l'heure, Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine, ou même Québec-Lévis, là, ça ne peut pas être négligé de cette façon-là. Il y a un coup de barre, c'est le cas de le dire, à donner à la Société des traversiers du Québec, parce que, depuis trop longtemps, on navigue à vue.

M. Laforest (Alain) : M. Arseneau...

M. Bérubé : On navigue à vue, c'est bien vu.

M. Laforest (Alain) : ...pendant que vous parlez actuellement, le premier ministre est à Gatineau devant l'UMQ. Il ne va pas ajouter de sommes, là, pour l'adaptation climatique des municipalités, puis ça a été réclamé. Il y a eu de l'enrochement, entre autres, aux Îles-de-la-Madeleine, mais il semble qu'il laisse entendre... il maintient qu'il y a suffisamment d'argent avec son 1,2 milliard puis les quelques centaines de millions qu'ils vont ajouter au cours des prochaines semaines.

M. Arseneau : C'est lamentable. On voit que le gouvernement parle beaucoup mais n'agit pas, et il met quelques centaines de millions de dollars dans un dossier où on aurait besoin d'investir 2 milliards de dollars pour économiser, sur chaque dollar investi, 13 $ à 15 $ dans l'avenir. Donc, c'est, encore une fois, une vision à courte vue. Ce sont des demi-mesures qui sont annoncées.

Moi, je souhaite que le message soit très clair de la part des élus municipaux aujourd'hui pour ébranler le gouvernement sur ses certitudes... et d'obtenir un engagement formel de la part du gouvernement qu'on va prendre au sérieux les changements climatiques, l'adaptation aux changements climatiques, qui, actuellement, pèsent sur les épaules des municipalités et, évidemment, de leurs contribuables.

M. Duval (Alexandre) : Le PQ a déjà été au pouvoir. Est-ce que vous croyez à ça, vous, un ministre avec un ministère qui demande une analyse en juin 2022 puis que le ministre dit : J'étais au courant que différentes analyses se faisaient, mais est-ce que celle-là spécifiquement se faisait, là, je ne suis pas capable de vous le dire?

M. Arseneau : Je vais laisser Pascal compléter la réponse, parce qu'il a été au gouvernement, mais, moi, ce que je vais vous dire, c'est qu'il y a des invraisemblances nombreuses dans le narratif du gouvernement actuellement sur la question du troisième lien. La question que vous posez est tout à fait pertinente. Le ministre de l'époque, M. Bonnardel, a toujours donné l'image de celui qui était en contrôle, qui était très au courant de ce qui se passait et il réaffirmait, à chaque fois qu'on lui posait la question, qu'il suivait le dossier pas à pas. Alors, d'essayer de faire croire, maintenant, aujourd'hui... Et d'ailleurs la réponse était évasive de la part du ministère, à savoir est-ce que le ministre savait véritablement ce que le ministère était en train de faire. Moi, je trouve que de dire que le ministre n'était pas au courant, c'est invraisemblable, tout comme lorsque la vice-première ministre, Mme Guilbault, dit qu'elle ne se souvient pas exactement s'ils ont abordé la question des chiffres et des coûts du troisième lien dédié au transport collectif avec le premier ministre.

M. Laforest (Alain) : Crédits Hydro-Québec aujourd'hui, là. Il y a un sondage...

Journaliste : Terminez, M. Bérubé...

M. Bérubé : Juste pour compléter. Lorsqu'on est ministre... je l'ai été, quand même, 18 mois, mais assez pour me souvenir qu'un ou une sous-ministre ne prend jamais de chance. Tout se rend sur le bureau du ministre et... pour ne pas se faire dire que... Vous ne m'avez pas prévenu. C'est le réflexe naturel. La première chose qu'on apprend, c'est la responsabilité ministérielle. La deuxième, c'est que le sous-ministre ou la sous-ministre va faire en sorte que toute information majeure, et on peut penser que c'est un dossier majeur, sera portée à l'attention du ministre.

Alors, à moins de faire de l'aveuglement volontaire, de la rétention d'information ou des affirmations sélectives, la ministre savait. D'ailleurs, la ministre Guilbault connaît le chiffre. Elle, elle le connaît, le chiffre, là, qui est caviardé... les chiffres qui sont caviardés. Et...

M. Arseneau : Mais en juin également...

M. Bérubé : Bien, en juin aussi. Bien là, à ce moment-là, c'était M. Bonnardel qui était ministre. Alors, ils connaissent les chiffres. De choisir de ne pas les donner quand ils donnent plein d'autres choses dans l'espace public, c'est volontaire. Et on a parlé de l'accès à l'information, on a parlé de la liberté de presse, ça ne va certainement pas dans le bon sens, en ce qui nous concerne.

M. Lacroix (Louis) : Il y a 700... autour de 700 services d'incendie au Québec. La plupart sont des services d'incendie qui comprennent des pompiers volontaires, ils sont près de 10 000 au Québec. Est-ce que c'est trop?

M. Bérubé : Bon, il y a plusieurs négociations partout au Québec. Je poursuis, parce que j'ai 45 municipalités dans mon comté, j'ai le record, là, je connais assez bien ce dossier-là. Il y a plusieurs regroupements qui se font par nécessité, parce qu'il manque de pompiers volontaires, parce que les conditions ne sont pas suffisantes, parce qu'il y a du danger, mais aussi parce que les pompiers volontaires ont une pagette, puis ça peut sonner n'importe quand, dans un souper, un samedi soir, etc. Gros problème de recrutement. Après la tragédie de L'Isle-Verte, je me souviens que Stéphane Bergeron avait annoncé une mesure sur la formation qui rendait ça plus attractif, mais c'est sûr qu'on a une pénurie, à peu près partout, de pompiers volontaires et qu'une des façons d'aborder cet enjeu-là, c'est de regrouper les services pour avoir plus d'efficacité. Donc, ce n'est pas qu'il y en a trop, c'est qu'il n'y a pas assez de pompiers volontaires.

M. Arseneau : Moi, j'ajouterai une chose aussi. On a des pompiers volontaires chez nous, dans ma circonscription, j'ai visité aussi certaines municipalités de la Gaspésie, et, à chaque fois, j'ai vu des gens qui étaient volontaires mais dans le sens d'enthousiastes, pleins d'énergie pour servir de façon bénévole, et qui souvent n'étaient pas reconnus à la hauteur de leur contribution lorsqu'ils demandaient, par exemple, de la formation, lorsqu'ils demandaient, justement, de l'équipement pour pouvoir intervenir au-delà des incendies, mais de pouvoir intervenir lorsqu'il y a des accidents de la route ou encore lorsqu'il y a des gens qui sont en danger sur le flanc des falaises ou en bord de mer, et ils faisaient des soupers spaghetti pour aller chercher de l'équipement nécessaire pour faire leur travail de façon bénévole pour le compte des citoyens et des municipalités. Moi, je pense qu'il y a une reconnaissance qui n'est pas suffisante, à l'heure actuelle, de l'État du Québec en soutien aux municipalités et aux travailleurs bénévoles, qui sont peu nombreux, c'est vrai, mais qui ne manquent certainement pas de courage, et de volonté, et d'enthousiasme, et d'énergie mais qui manquent souvent de reconnaissance et de moyens.

M. Bérubé : Je vais... Quelqu'un avait parlé d'Hydro-Québec, mais, juste avant, dans la culture... voici un exemple où on aurait intérêt à s'inspirer de la culture américaine, où l'engagement comme pompier est un des engagements les plus reconnus. Lorsque vous êtes pompier dans une communauté américaine, là, vous êtes quelqu'un d'important, de brave, d'engagé, puis tout le monde salue votre engagement. Puis, chaque fois que je vais dans des cérémonies pour reconnaître les années de service de pompiers, ils me disent toujours la même chose : M. Bérubé, il me semble qu'on prend pour acquis qu'on est là pour éteindre des feux, mais c'est plus que ça, notre engagement. Donc, voici un exemple où la société américaine pourrait nous inspirer. Oui.

M. Laforest (Alain) : Hydro-Québec, c'est les crédits aujourd'hui. Il y a un autre sondage Québecor qui...

M. Bérubé : J'ai vu ça.

M. Laforest (Alain) : Vous avez vu ça. Majoritairement, les gens sont pour l'enfouissement des fils, mais ils ne veulent pas payer plus cher.

M. Bérubé : Bon, tout le monde veut aller au ciel, mais personne ne veut mourir, comme dit la chanson. Il y a une solution, en tout cas, moins coûteuse. Chaque fois qu'on ouvre des tronçons, qu'on ouvre des routes, on peut procéder à l'enfouissement. Donc, on peut déjà prendre la consigne qu'à partir de maintenant tout nouveau développement se fait de façon différente, c'est-à-dire qu'on va enfouir les fils, surtout lorsqu'on ouvre des artères pour faire de la construction. Donc, ça prend une coordination entre des travaux, souvent d'aqueduc, et Hydro-Québec, mais ce n'est pas acquis. C'est difficile, ça, les mettre en commun. Donc, c'est... je ne veux pas être trop long là-dessus, ça serait une des solutions pour réduire les coûts, puis tout nouvel ouvrage devrait être, idéalement, quand c'est possible, enfoui.

M. Arseneau : Moi, j'ajouterais juste un mot là-dessus. C'est... Aussi... Pour avoir aussi plaidé pour l'enfouissement de fils dans un secteur qui est sujet à l'érosion, là, aux Îles-de-la-Madeleine, à chaque fois, la réponse d'Hydro-Québec, c'était : C'est la dernière des solutions qu'on va regarder. De façon, je dirais, péremptoire, on disait : C'est exclu, avec pour résultat que, 10, 15 ans plus tard, on y revient en disant : Quels sont les coûts qui ont été investis pour déplacer les lignes, pour les sécuriser, pour les remplacer?, et là on se rend compte, en tout cas, dans le cas de la situation chez nous, que l'investissement aurait été payant si on l'avait fait il y a 20 ans. Moi, je pense... Ça aurait coûté moins cher. Ça fait que je pense que, minimalement, en plus de la solution qui est apportée par Pascal... je pense qu'on devrait aussi considérer les alternatives, y compris l'enfouissement, sur une base de 20, 25 ans, c'est quoi, les coûts évités en matière de services et en matière de réparation et de correction des services. Et là aujourd'hui on l'éliminait, jusqu'à preuve du contraire.

M. Laforest (Alain) : Ce n'est pas avec un P.D.G. par intérim...

M. Arseneau : Non, mais au moins une ouverture comme quoi ce n'est pas... cette solution-là n'est pas déconsidérée d'emblée sur les secteurs les plus névralgiques pour desservir la population.

M. Lachance (Nicolas) : Il faut faire des choix en matière d'adaptation aux changements climatiques. Qu'est-ce que le Parti québécois prioriserait? Parce que, là, on parle du 2 milliards pour les municipalités, on parle d'enfouir les fils, de... Jusqu'où on va? Jusqu'où on paie? Puis est-ce qu'on s'endette? Est-ce qu'on va jusqu'à s'endetter, finalement, pour pouvoir prévenir?

M. Bérubé : Bien, il y a l'annonce sur les... les annonces sur l'érosion côtière, par exemple, qui est... Il y a un rapport dévastateur qui est sorti la semaine dernière sur la façon dont Québec gère l'érosion côtière, sur les facteurs de risque. Le lendemain, j'avais une annonce, dans ma circonscription, pour deux municipalités. En voici un, rôle des municipalités. La ligne des eaux, les zones d'inondation, les municipalités doivent respecter ça dans la construction des bâtiments. Ça, c'est un exemple de ce qu'on peut faire pour s'adapter.

M. Lachance (Nicolas) : Mais la priorité du Parti québécois, ça serait quoi? Parce que c'est des milliards, là.

M. Bérubé : Bien, il y a plusieurs fronts. Il y a plusieurs fronts en même temps, mais la prévention... Quand on parle de prévention, on ne coupe pas souvent des rubans, mais c'est souvent ce qui va nous éviter d'avoir des plus grands coûts. Mais c'est embêtant de vous dire, il y a plusieurs fronts sur lesquels on intervient.

M. Arseneau : Mais, moi...

Mme Plante (Caroline) : La formation sur les changements climatiques, là, est-ce que c'était...

M. Bérubé : On était là.

Mme Plante (Caroline) : Oui. Est-ce que c'était envisageable pour vous de manquer cette formation-là?

M. Bérubé : Du tout. On a été les premiers arrivés, d'ailleurs. Les trois premiers arrivés, c'était nous. Puis c'était obligatoire, puis on est allés avec enthousiasme. Le chef était là aussi.

M. Arseneau : On a annulé d'autres rencontres aussi.

M. Bérubé : Les engagements importants qu'on avait pris, on a averti les groupes que c'était là. Moi, j'ai... Le premier ministre était là aussi. On est allés s'asseoir avec lui. Il y avait beaucoup de monde, puis c'était intéressant. C'était quand même assez long, c'était toute la soirée. On a appris des choses puis on a posé des questions. Puis je pense qu'on est de meilleurs parlementaires depuis ce temps-là.

M. Arseneau : Il y aura une deuxième étape aussi.

M. Bérubé : On nous a invités, oui, pour une autre formation aussi. Puis il y en a d'autres, hein, les affaires autochtones...

M. Lachance (Nicolas) : ...vous êtes rendus de meilleurs parlementaires que les parlementaires de Québec solidaire qui ont manqué l'événement? Vous dites que vous êtes rendus de meilleurs parlementaires grâce à ça.

M. Bérubé : Bien oui, parce qu'on a appris des choses. Je ne porterai pas de jugement sur les autres parlementaires, mais nous, on trouvait important d'y être.

Mme Morin-Martel (Florence) : On apprenait hier que le salaire du P.D.G., là, d'Investissement Québec...

M. Bérubé : Ah oui!

Mme Morin-Martel (Florence) : ...oui, avait connu une hausse de 19 % l'an dernier. Il explique ça par la mise en place d'un régime d'intéressement à long terme. Est-ce que ça manque de transparence comme explication?

M. Bérubé : M. LeBlanc, l'ami de M. Fitzgibbon, celui qui a fini deuxième dans le concours et qui a été choisi quand même, c'est de lui que vous parlez? Monsieur... d'Investissement Québec.

Écoutez, vous savez que le premier ministre a affirmé, il y a quelques mois, qu'il était ouvert à revoir les primes de rendement. Depuis que la CAQ est là, j'ai commencé à faire une compilation, là, tout le monde passe à la caisse, hein, c'est... Il y a des augmentations de primes à la Caisse de dépôt, à Investissement Québec, à Hydro-Québec, dans plusieurs sociétés d'État. Tout le monde gonfle son salaire. Je trouve qu'on devrait reconsidérer ça.

Dans le cas de la Caisse de dépôt, on a quand même déposé une motion, il y a quelques jours à peine, demandant de reconsidérer les primes qu'on donne quand il y a un rendement négatif. Non, ils le méritaient, puis ils sont même payés pour des années où ils n'étaient pas là. Je veux dire, l'argent durement gagné des Québécois sert à ce genre de chose. Je ne trouve pas ça correct, d'autant plus qu'il nous apparaît que, dans le cas de M. LeBlanc, c'est une nomination partisane, dans le sens... ce n'est pas lui qui a fini premier au concours, mais c'est lui qu'ils ont choisi.

Le Modérateur : On va passer en anglais. On va passer en anglais...

Mme Plante (Caroline) : ...quand même vous entendre sur Mme Guilbault. Sur Mme Guilbault, là...

M. Bérubé : Oui?

Mme Plante (Caroline) : Vous l'avez un peu moquée en début d'allocution.

M. Bérubé : Ah! c'est Joël qui a vécu ça plus que moi.

Mme Plante (Caroline) : Est-ce que Mme Guilbault a manqué de respect envers l'institution?

M. Arseneau : Oui. Bien, c'est ce qu'on a dit. C'est un manque de sérieux, c'est un manque de respect. C'est aussi un manque de rigueur parce que, dans certaines des questions que moi, j'ai eu l'occasion de lui poser, même chose pour mon chef, elle paraissait un peu brouillonne dans ses réponses ou ne pas nécessairement posséder son sujet, mais peut-être qu'elle était distraite aussi. Peut-être qu'elle cherchait à placer ses fameux mots savants dans la conversation pour épater la galerie derrière, relever son défi.

Moi, je pense que ça n'a pas sa place dans les travaux parlementaires, là où on doit rendre des comptes aux citoyens. Il y a des gens qui nous écoutent. C'est la seule occasion, sur une base annuelle, de pouvoir véritablement aller au-delà, là, des déclarations puis des réponses sur une minute, une minute et demie. On peut aller questionner en profondeur. Moi, je pense qu'il faut prendre ça au sérieux.

Le Modérateur : On va passer en anglais. On peut revenir tantôt...

M. Lachance (Nicolas) : Concernant Rio Tinto, qui est la pire aluminerie au pays, qui voit... qui dépasse les normes, même si elle dit qu'elle les respecte, on est obligé de la poursuivre. Si une ne respecte pas...

M. Arseneau : Bien, écoutez, l'exemple, effectivement, là, n'est pas nouveau. On a souvent parlé de la Fonderie Horne. Maintenant, c'est Rio Tinto, qui nous dit avoir réduit ses émissions de 10 %, alors que les faits prouvent exactement l'inverse. Bon, le gouvernement devra se pencher sur la question, à savoir s'il va continuer de donner le droit de polluer à une usine comme celle-là au-delà de 2025. Moi, je pense qu'à un moment donné il faut serrer la vis. Les poursuites, c'est bien. Faire appliquer les normes et ne pas, justement, changer les normes pour plaire aux grandes entreprises, je pense qu'on est rendus là. Merci.

Mme François (Mélissa) : I would like to have your take on the volunteer firefighters… what happened yesterday in Saint-Urbain, their work, their recognition.

M. Arseneau : Yes. I think they're not recognized enough. The work they do is hard. They can be called any time of the day. They're ill-equipped more often than not throughout Québec. They have to have, you know, spaghetti dinners to try and raise money in order to buy a boat or some equipment to intervene. And I think they need to be supported and recognized. And they're certainly courageous, they're certainly enthusiastic, they want to give to the community, they want to save lives. I don't think their lives should be threatened. What happened this week is heart-wrenching. And they need to have training as well, but they want this training, they're asking for it. I know, you know, many of them, that's all they're asking for. So, I think this very tragic event this week, hopefully, will shed light to the needs of the people who save lives throughout Québec and on a volunteer basis.

Mme Henriquez (Gloria) : M. Drainville is presenting his education bill today. What are you expecting to see there?

M. Bérubé : Well, there's a lot of expectations about what they have to offer. So, I guess, the main topic should be : make sure that the student could succeed in school. All the rest is some… it's about what we're doing to achieve that.

So, I heard that it's about structure, he wants to make sure that the director of the «centre de services scolaire» is going to be more linked to him. I don't think that gives anything useful to the students in class. So, it's all about the power of a minister who wants to be as powerful as Christian Dubé is for Health.

So, what's in it for the students? This is my question. So, I'm going to look at the bill, but I don't have great expectations about this topic. And I do feel that Mr. Drainville is… «dépassé»…

M. Arseneau : «Dépassé»? OK. Is overwhelmed.

M. Bérubé : …overwhelmed by the daily job that he has to do. I don't feel that this is the job that he was expecting. He was expecting mostly doing reform, the great reputation of being Minister of Education, but, right now, it's all about daily crisis that he has to take care of, and sometimes it feels like he's not feeling it.

Mme François (Mélissa) : So, you're not confident?

M. Bérubé : He's not in the mood of what he used to… used to be. I know Bernard Drainville for years, he doesn't seem that happy about what he's doing right now.

Mme Henriquez (Gloria) : Do you like the direction this Government is taking in education?

M. Bérubé : Well, I need more time for that. I'm going to give him a year to make sure that he has a good priority, but I feel that the opposition has good points to bring to him. Marwah Rizqy, Ruba Ghazal and me, we are bringing some good projects that we have all around Québec, and I feel that, if he's… he can work with us, it could be good for the Government, but mostly good for the kids, and this is why we are in politics. It's not about having a gain on Bernard Drainville, but it's about making sure that a kid could succeed in school. And this is why we are engaged in politics.

Mme François (Mélissa) :Maybe one last question. What about… What's your take on the climate adaptation? Do we have enough resources?

M. Bérubé : There you go.

M. Arseneau : Very short, because we have to go. We had a plan, and it was, you know, acclaimed as a complete plan, for the Government to be exemplary and to do more. Right now, obviously, the measures are not sufficient. We have half the means to reach our goals to reduce greenhouse gas emissions, and, you know, we could talk very long about that, but I don't think the Government is really into it all the way. Thank you. Merci.

(Fin à 8 h 28)

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