(Huit heures)
M. Bérubé : Bonjour,
tout le monde. Aujourd'hui, je veux noter le travail exceptionnel que le Parti
québécois fait dans le cadre de l'étude des crédits. Avec trois députés, avec
des ressources limitées, avec seulement une question en Chambre cette semaine,
on réussit à faire un travail utile pour les citoyens à travers l'étude des
crédits. Puis je vous donne des exemples de ce qu'on a appris cette semaine et
des gains qu'on a obtenus suite à des interventions du Parti québécois.
Par exemple, on a obtenu une réponse très
claire du ministre de l'Éducation sur les écoles religieuses : il n'y
touchera pas. Sur le financement des écoles privées, on a démontré que c'est
maintenant trois quarts de milliard de dollars qui est consacré aux écoles
privées, c'est un record. On a appris également que 1 400 roulottes
servent de classes présentement au Québec, une information qu'on a révélée.
On a obtenu des gains avec l'indexation...
Politique de déplacement des usagers, une intervention de mon collègue
porte-parole en matière de santé. On a obtenu, par exemple, un autre gain sur
les machines CPAP, pour l'apnée du sommeil, une intervention qu'on avait faite,
à l'époque, avec Sylvain Gaudreault et l'humoriste Anthony Kavanagh, on a eu
gain de cause. On a fait une motion également sur le cancer colorectal, sur sa
prévention, sur les tests qui n'étaient pas utiles au Québec... qui n'étaient
pas utilisés au Québec, et maintenant le ministre va de l'avant, c'est un gain
également. On a mis de l'avant le dossier de l'horaire de faction des
paramédics, qui est souvent un enjeu très régional, mais qui a un impact
considérable.
Mon collègue, Joël, a parlé du transport
aérien, du prix des billets, comment ça a un impact négatif sur notre vie
collective dans plusieurs régions du Québec.
J'ai obtenu du ministre de l'Agriculture
qu'il dévoile, pour la première fois de l'histoire, une carte des
propriétaires, qui sont non-agriculteurs, de terres agricoles, des
spéculateurs. On saura, j'imagine très prochainement, qui sont propriétaires
des terres du Québec. Après les claims, maintenant les terres agricoles. Et,
sur l'ensemble du Québec, j'ai demandé cette carte, qu'il s'est engagé à nous
présenter.
On a réussi à faire avancer la ministre de
l'Enseignement supérieur, hier, sur un minimum de nationalisme en lui indiquant
qu'il serait souhaitable que les fonds de recherche fédéraux soient gérés par
Québec.
Et on a aussi appris hier, de façon
définitive, que le gouvernement du Québec ne bougera pas pour les
microdistilleries. La réponse du ministre des Finances était très claire :
non, il n'y aura aucun changement dans la relation avec la SAQ pour les
microdistilleries, malgré l'engagement de son collègue de l'Économie dans une
microdistillerie bien connue de la région de la Capitale-Nationale, qui
s'appelle Stadaconé.
Donc, en résumé, le travail des députés du
Parti québécois se fait de façon sérieuse, se fait de façon appliquée. On
obtient des gains, on obtient des réponses. On a beaucoup moins de temps que
les autres, mais on l'utilise à bon escient. C'est sérieux, le travail de
parlementaire. C'est sérieux, le travail dans le cadre de l'étude des crédits. Ce
n'est pas le temps de jouer, c'est le temps de poser des questions pour les citoyens.
Et je cède la parole à mon collègue, Joël,
qui veut commenter certains enjeux.
M. Arseneau : Oui, bien, très
brièvement. En fait, encore aujourd'hui, Radio-Canada révèle un nouvel élément
sur le troisième lien, à savoir que, dès le mois de juin dernier, le ministère
des Transports avait commandé une étude pour un troisième lien strictement
dédié au transport collectif. Évidemment, on se demande qui, au gouvernement,
était au courant de cette alternative, alors que le gouvernement était déjà dans
le plan d'affaires pour construire un lien autoroutier. On n'était plus à
l'étude d'opportunité. De toute façon, on s'était servi de l'article 32
pour éviter ce processus-là, pour aller directement dans le projet qui était
proposé par le gouvernement, qui était retenu et qui a été défendu main sur le
cœur par l'ensemble de la députation, et des candidats, et, bien évidemment, du
premier ministre.
Alors, ce n'est pas surprenant de voir
qu'hier, dans un sondage qui a été réalisé par Léger... qu'on découvre que les
Québécois ne croient pas, à l'heure actuelle, là, à l'argumentaire du
gouvernement qui veut que c'est suite à la divulgation d'études, en avril,
qu'on a pris la décision d'aller mettre de côté le lien autoroutier pour
choisir plutôt un lien strictement dédié au transport collectif. Et c'est à
40 % des répondants, là, maintenant, donc une majorité de gens, qui disent
que... croire que M. Legault et son gouvernement n'avaient aucune intention
d'aller de l'avant avec un troisième lien autoroutier, et cela, avant la
dernière période électorale. Le bris de confiance est majeur. Et, nous, ce
qu'on veut savoir, c'est jusqu'à quel point la décision était prise au
printemps dernier.
M. Bérubé : Je vais ajouter
le sujet de notre motion juste avant qu'on commence nos échanges. La motion du
Parti québécois aujourd'hui porte sur le domaine du transport. Donc, nous
allons demander au gouvernement du Québec s'il s'engage à construire un pont
sur la rivière Saguenay, entre Baie-Sainte-Catherine et Tadoussac, malgré
l'achat qu'il a fait d'un traversier il y a quelque temps, qui est là pour des
décennies. C'est un enjeu extrêmement important pour la Coalition Union route
138, pour la population de la Côte-Nord, de Charlevoix-Est, de... des gens qui
doivent se rendre sur la Côte-Nord. Donc se posent des questions maintenant que
le troisième lien n'est plus ce qu'il était. Qu'en est-il de cette
revendication-phare de la Côte-Nord, peut-être la plus importante
collectivement présentement? Donc, on va demander au gouvernement du Québec de
s'engager pour la construction d'un pont. Et, dans la motion, vous allez voir
qu'il y a plusieurs enjeux, notamment les mammifères marins, la fluidité de la
circulation, la sécurité, etc. Donc, c'est l'objet de notre motion
d'aujourd'hui.
M. Denis (Maxime) : Justement,
là-dessus, parenthèse, là, restons dans les traversiers deux secondes. L'Isle-aux-Coudres
n'arrête pas de se plaindre, là, ça fait trois jours qu'ils n'ont plus de
bateau. Hier, c'était L'Isle-aux-Grues... un problème au quai de l'autre bord.
Qu'est-ce qui se passe avec nos traversiers et qu'est-ce qu'on fait?
M. Bérubé : Si vous saviez
comment je les comprends. Dois-je vous rappeler que je suis le député de Matane?
Alors, j'ai moi-même un traversier qui ne traverse pas assez. La Société des
traversiers du Québec... D'ailleurs, je vous révèle un élément, j'ai fait une
demande d'accès à l'information récemment, relativement simple, qui a été
refusée et j'ai été obligé d'aller au tribunal administratif, en audience, pour
plaider ma cause pour l'accès à l'information. C'est arrivé lundi, la semaine
dernière. J'ai trouvé ça scandaleux que la Société des traversiers engage un
avocat, qui a fait énormément de temps, pour s'opposer à une demande d'un
parlementaire de l'Assemblée nationale. Je vous fournirai les détails.
M. Laforest (Alain) : Vous
vouliez savoir quoi?
M. Bérubé : Notamment,
qu'est-ce qui est arrivé avec le lanceur d'alerte, M. Lebrun, ce qui avait
été révélé à l'émission Enquête avec Marie-Maude Denis. Et je voulais
savoir s'il existait un certain nombre de consignes, notamment si on avait
demandé aux employés de la Société des traversiers du Québec de ne pas
s'adresser à moi, et j'ai des raisons suffisantes de croire qu'il y a une
certaine obsession, à la Société des traversiers, quant à mes actions, et je
sais que cette note existe, et d'autres enjeux également.
Donc, pour les traversiers, de façon
générale, cette société-là, qui vient de nommer une nouvelle P.D.G., si elle ne
peut pas garantir les traversiers, si elle a le monopole, bien, elle doit
accorder une assurance traversée, qui inclut les coûts qui sont reliés. Dans le
cas de Matane, par exemple, bien, c'est de contourner par Québec. Alors, le
kilométrage, les nuitées, les repas... Moi, je suis en train de travailler
là-dessus pour la traverse chez nous. Mais la Société des traversiers du Québec
est sous-performante, et je comprends la frustration qu'on vit à Lévis — tu
voulais ajouter quelque chose? — et qu'on vit à L'Isle-aux-Coudres,
et ailleurs.
Journaliste : ...vous avez
perdu votre cas? Ils ne vous ont pas donné l'information...
M. Bérubé : Bien, il y a une
juge... Pour vrai, il y a une juge administrative, là, j'étais en audience, qui
va trancher là-dessus, mais j'ai indiqué à plusieurs reprises comment je
trouvais ridicule et j'ai intervenu au minimum en indiquant que je ne voulais
pas allonger les honoraires de l'avocat de la firme Langlois qui avait été
engagé pour m'empêcher d'avoir accès à l'information. Je vous révélerai tout ça
tout à l'heure, là, j'ai le document en question.
M. Arseneau : Moi, je
voudrais quand même commenter de façon plus spécifique sur L'Isle-aux-Coudres.
Moi, je suis insulaire, puis il faut réaliser qu'un traversier, là, ce n'est
pas un luxe, puis ce n'est pas accessoire, puis ce n'est pas de temps en temps
qu'on livre ce service-là, c'est au quotidien qu'on a besoin de cette
traverse-là, ce traversier. À L'Isle-aux-Coudres, c'est les soins de santé qui
sont en jeu, c'est la sécurité des gens, et ce n'est pas le premier épisode. On
a eu un premier épisode, c'est au mois de février, j'ai eu des appels de L'Isle-aux-Coudres,
on m'a dit : Intervenez, faites quelque chose. Parce que, là, la Société
des traversiers du Québec joue à la chaise musicale avec ses traversiers, il y
en a un de Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine qui s'en va à Québec, un de Québec
qui s'en va à L'Isle-aux-Coudres. À L'Isle-aux-Coudres, on fait appel à des
privés, le bateau n'est pas tout à fait adapté, ce qui fait qu'il ne peut pas
négocier, là, l'accostage avec des vents qui sont supérieurs, l'équipage n'est
pas encore complètement rodé. C'est une comédie d'erreurs de la Société des
traversiers du Québec, qui manque absolument de planification dans ses...
évidemment, dans ses traversiers, mais dans la livraison d'un service pour
lequel on doit toujours, de façon, là, incontournable, avoir un plan B. Puis le
transport en hélicoptère pour une île comme L'Isle-aux-Coudres, ou pour la
traverse dont on parlait tout à l'heure, Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine, ou
même Québec-Lévis, là, ça ne peut pas être négligé de cette façon-là. Il y a un
coup de barre, c'est le cas de le dire, à donner à la Société des traversiers
du Québec, parce que, depuis trop longtemps, on navigue à vue.
M. Laforest (Alain) : M. Arseneau...
M. Bérubé : On navigue à vue,
c'est bien vu.
M. Laforest (Alain) : ...pendant
que vous parlez actuellement, le premier ministre est à Gatineau devant l'UMQ.
Il ne va pas ajouter de sommes, là, pour l'adaptation climatique des
municipalités, puis ça a été réclamé. Il y a eu de l'enrochement, entre autres,
aux Îles-de-la-Madeleine, mais il semble qu'il laisse entendre... il maintient
qu'il y a suffisamment d'argent avec son 1,2 milliard puis les quelques
centaines de millions qu'ils vont ajouter au cours des prochaines semaines.
M. Arseneau : C'est
lamentable. On voit que le gouvernement parle beaucoup mais n'agit pas, et il
met quelques centaines de millions de dollars dans un dossier où on aurait
besoin d'investir 2 milliards de dollars pour économiser, sur chaque
dollar investi, 13 $ à 15 $ dans l'avenir. Donc, c'est, encore une
fois, une vision à courte vue. Ce sont des demi-mesures qui sont annoncées.
Moi, je souhaite que le message soit très
clair de la part des élus municipaux aujourd'hui pour ébranler le gouvernement
sur ses certitudes... et d'obtenir un engagement formel de la part du
gouvernement qu'on va prendre au sérieux les changements climatiques,
l'adaptation aux changements climatiques, qui, actuellement, pèsent sur les
épaules des municipalités et, évidemment, de leurs contribuables.
M. Duval (Alexandre) : Le PQ a
déjà été au pouvoir. Est-ce que vous croyez à ça, vous, un ministre avec un
ministère qui demande une analyse en juin 2022 puis que le ministre dit :
J'étais au courant que différentes analyses se faisaient, mais est-ce que
celle-là spécifiquement se faisait, là, je ne suis pas capable de vous le dire?
M. Arseneau : Je vais laisser
Pascal compléter la réponse, parce qu'il a été au gouvernement, mais, moi, ce
que je vais vous dire, c'est qu'il y a des invraisemblances nombreuses dans le
narratif du gouvernement actuellement sur la question du troisième lien. La
question que vous posez est tout à fait pertinente. Le ministre de l'époque, M.
Bonnardel, a toujours donné l'image de celui qui était en contrôle, qui était
très au courant de ce qui se passait et il réaffirmait, à chaque fois qu'on lui
posait la question, qu'il suivait le dossier pas à pas. Alors, d'essayer de
faire croire, maintenant, aujourd'hui... Et d'ailleurs la réponse était évasive
de la part du ministère, à savoir est-ce que le ministre savait véritablement
ce que le ministère était en train de faire. Moi, je trouve que de dire que le
ministre n'était pas au courant, c'est invraisemblable, tout comme lorsque la
vice-première ministre, Mme Guilbault, dit qu'elle ne se souvient pas
exactement s'ils ont abordé la question des chiffres et des coûts du troisième
lien dédié au transport collectif avec le premier ministre.
M. Laforest (Alain) : Crédits
Hydro-Québec aujourd'hui, là. Il y a un sondage...
Journaliste
: Terminez,
M. Bérubé...
M. Bérubé : Juste pour
compléter. Lorsqu'on est ministre... je l'ai été, quand même, 18 mois,
mais assez pour me souvenir qu'un ou une sous-ministre ne prend jamais de
chance. Tout se rend sur le bureau du ministre et... pour ne pas se faire dire
que... Vous ne m'avez pas prévenu. C'est le réflexe naturel. La première chose
qu'on apprend, c'est la responsabilité ministérielle. La deuxième, c'est que le
sous-ministre ou la sous-ministre va faire en sorte que toute information
majeure, et on peut penser que c'est un dossier majeur, sera portée à
l'attention du ministre.
Alors, à moins de faire de l'aveuglement
volontaire, de la rétention d'information ou des affirmations sélectives, la
ministre savait. D'ailleurs, la ministre Guilbault connaît le chiffre. Elle,
elle le connaît, le chiffre, là, qui est caviardé... les chiffres qui sont
caviardés. Et...
M. Arseneau : Mais en juin
également...
M. Bérubé : Bien, en juin
aussi. Bien là, à ce moment-là, c'était M. Bonnardel qui était ministre.
Alors, ils connaissent les chiffres. De choisir de ne pas les donner quand ils
donnent plein d'autres choses dans l'espace public, c'est volontaire. Et on a
parlé de l'accès à l'information, on a parlé de la liberté de presse, ça ne va
certainement pas dans le bon sens, en ce qui nous concerne.
M. Lacroix (Louis) : Il y a
700... autour de 700 services d'incendie au Québec. La plupart sont des
services d'incendie qui comprennent des pompiers volontaires, ils sont près de
10 000 au Québec. Est-ce que c'est trop?
M. Bérubé : Bon, il y a
plusieurs négociations partout au Québec. Je poursuis, parce que j'ai
45 municipalités dans mon comté, j'ai le record, là, je connais assez bien
ce dossier-là. Il y a plusieurs regroupements qui se font par nécessité, parce
qu'il manque de pompiers volontaires, parce que les conditions ne sont pas
suffisantes, parce qu'il y a du danger, mais aussi parce que les pompiers
volontaires ont une pagette, puis ça peut sonner n'importe quand, dans un
souper, un samedi soir, etc. Gros problème de recrutement. Après la tragédie de
L'Isle-Verte, je me souviens que Stéphane Bergeron avait annoncé une mesure sur
la formation qui rendait ça plus attractif, mais c'est sûr qu'on a une pénurie,
à peu près partout, de pompiers volontaires et qu'une des façons d'aborder cet
enjeu-là, c'est de regrouper les services pour avoir plus d'efficacité. Donc,
ce n'est pas qu'il y en a trop, c'est qu'il n'y a pas assez de pompiers
volontaires.
M. Arseneau : Moi,
j'ajouterai une chose aussi. On a des pompiers volontaires chez nous, dans ma
circonscription, j'ai visité aussi certaines municipalités de la Gaspésie, et,
à chaque fois, j'ai vu des gens qui étaient volontaires mais dans le sens
d'enthousiastes, pleins d'énergie pour servir de façon bénévole, et qui souvent
n'étaient pas reconnus à la hauteur de leur contribution lorsqu'ils demandaient,
par exemple, de la formation, lorsqu'ils demandaient, justement, de
l'équipement pour pouvoir intervenir au-delà des incendies, mais de pouvoir
intervenir lorsqu'il y a des accidents de la route ou encore lorsqu'il y a des
gens qui sont en danger sur le flanc des falaises ou en bord de mer, et ils
faisaient des soupers spaghetti pour aller chercher de l'équipement nécessaire
pour faire leur travail de façon bénévole pour le compte des citoyens et des
municipalités. Moi, je pense qu'il y a une reconnaissance qui n'est pas
suffisante, à l'heure actuelle, de l'État du Québec en soutien aux
municipalités et aux travailleurs bénévoles, qui sont peu nombreux, c'est vrai,
mais qui ne manquent certainement pas de courage, et de volonté, et
d'enthousiasme, et d'énergie mais qui manquent souvent de reconnaissance et de
moyens.
M. Bérubé : Je vais...
Quelqu'un avait parlé d'Hydro-Québec, mais, juste avant, dans la culture... voici
un exemple où on aurait intérêt à s'inspirer de la culture américaine, où
l'engagement comme pompier est un des engagements les plus reconnus. Lorsque
vous êtes pompier dans une communauté américaine, là, vous êtes quelqu'un
d'important, de brave, d'engagé, puis tout le monde salue votre engagement.
Puis, chaque fois que je vais dans des cérémonies pour reconnaître les années
de service de pompiers, ils me disent toujours la même chose :
M. Bérubé, il me semble qu'on prend pour acquis qu'on est là pour éteindre
des feux, mais c'est plus que ça, notre engagement. Donc, voici un exemple où
la société américaine pourrait nous inspirer. Oui.
M. Laforest (Alain) : Hydro-Québec,
c'est les crédits aujourd'hui. Il y a un autre sondage Québecor qui...
M. Bérubé : J'ai vu ça.
M. Laforest (Alain) : Vous
avez vu ça. Majoritairement, les gens sont pour l'enfouissement des fils, mais
ils ne veulent pas payer plus cher.
M. Bérubé : Bon, tout le
monde veut aller au ciel, mais personne ne veut mourir, comme dit la chanson.
Il y a une solution, en tout cas, moins coûteuse. Chaque fois qu'on ouvre des
tronçons, qu'on ouvre des routes, on peut procéder à l'enfouissement. Donc, on
peut déjà prendre la consigne qu'à partir de maintenant tout nouveau
développement se fait de façon différente, c'est-à-dire qu'on va enfouir les
fils, surtout lorsqu'on ouvre des artères pour faire de la construction. Donc,
ça prend une coordination entre des travaux, souvent d'aqueduc, et
Hydro-Québec, mais ce n'est pas acquis. C'est difficile, ça, les mettre en
commun. Donc, c'est... je ne veux pas être trop long là-dessus, ça serait une
des solutions pour réduire les coûts, puis tout nouvel ouvrage devrait être,
idéalement, quand c'est possible, enfoui.
M. Arseneau : Moi,
j'ajouterais juste un mot là-dessus. C'est... Aussi... Pour avoir aussi plaidé pour
l'enfouissement de fils dans un secteur qui est sujet à l'érosion, là, aux Îles-de-la-Madeleine,
à chaque fois, la réponse d'Hydro-Québec, c'était : C'est la dernière des
solutions qu'on va regarder. De façon, je dirais, péremptoire, on disait :
C'est exclu, avec pour résultat que, 10, 15 ans plus tard, on y revient en
disant : Quels sont les coûts qui ont été investis pour déplacer les
lignes, pour les sécuriser, pour les remplacer?, et là on se rend compte, en
tout cas, dans le cas de la situation chez nous, que l'investissement aurait
été payant si on l'avait fait il y a 20 ans. Moi, je pense... Ça aurait
coûté moins cher. Ça fait que je pense que, minimalement, en plus de la
solution qui est apportée par Pascal... je pense qu'on devrait aussi considérer
les alternatives, y compris l'enfouissement, sur une base de 20, 25 ans,
c'est quoi, les coûts évités en matière de services et en matière de réparation
et de correction des services. Et là aujourd'hui on l'éliminait, jusqu'à preuve
du contraire.
M. Laforest (Alain) : Ce
n'est pas avec un P.D.G. par intérim...
M. Arseneau : Non, mais au
moins une ouverture comme quoi ce n'est pas... cette solution-là n'est pas
déconsidérée d'emblée sur les secteurs les plus névralgiques pour desservir la
population.
M. Lachance (Nicolas) : Il
faut faire des choix en matière d'adaptation aux changements climatiques.
Qu'est-ce que le Parti québécois prioriserait? Parce que, là, on parle du
2 milliards pour les municipalités, on parle d'enfouir les fils, de... Jusqu'où
on va? Jusqu'où on paie? Puis est-ce qu'on s'endette? Est-ce qu'on va jusqu'à
s'endetter, finalement, pour pouvoir prévenir?
M. Bérubé : Bien, il y a
l'annonce sur les... les annonces sur l'érosion côtière, par exemple, qui
est... Il y a un rapport dévastateur qui est sorti la semaine dernière sur la
façon dont Québec gère l'érosion côtière, sur les facteurs de risque. Le
lendemain, j'avais une annonce, dans ma circonscription, pour deux
municipalités. En voici un, rôle des municipalités. La ligne des eaux, les
zones d'inondation, les municipalités doivent respecter ça dans la construction
des bâtiments. Ça, c'est un exemple de ce qu'on peut faire pour s'adapter.
M. Lachance (Nicolas) : Mais
la priorité du Parti québécois, ça serait quoi? Parce que c'est des milliards,
là.
M. Bérubé : Bien, il y a
plusieurs fronts. Il y a plusieurs fronts en même temps, mais la prévention...
Quand on parle de prévention, on ne coupe pas souvent des rubans, mais c'est
souvent ce qui va nous éviter d'avoir des plus grands coûts. Mais c'est
embêtant de vous dire, il y a plusieurs fronts sur lesquels on intervient.
M. Arseneau : Mais, moi...
Mme Plante (Caroline) : La
formation sur les changements climatiques, là, est-ce que c'était...
M. Bérubé : On était là.
Mme Plante (Caroline) : Oui.
Est-ce que c'était envisageable pour vous de manquer cette formation-là?
M. Bérubé : Du tout. On a été
les premiers arrivés, d'ailleurs. Les trois premiers arrivés, c'était nous.
Puis c'était obligatoire, puis on est allés avec enthousiasme. Le chef était là
aussi.
M. Arseneau : On a annulé
d'autres rencontres aussi.
M. Bérubé : Les engagements
importants qu'on avait pris, on a averti les groupes que c'était là. Moi,
j'ai... Le premier ministre était là aussi. On est allés s'asseoir avec lui. Il
y avait beaucoup de monde, puis c'était intéressant. C'était quand même assez
long, c'était toute la soirée. On a appris des choses puis on a posé des
questions. Puis je pense qu'on est de meilleurs parlementaires depuis ce
temps-là.
M. Arseneau : Il y aura une
deuxième étape aussi.
M. Bérubé : On nous a
invités, oui, pour une autre formation aussi. Puis il y en a d'autres, hein,
les affaires autochtones...
M. Lachance (Nicolas) : ...vous
êtes rendus de meilleurs parlementaires que les parlementaires de Québec
solidaire qui ont manqué l'événement? Vous dites que vous êtes rendus de
meilleurs parlementaires grâce à ça.
M. Bérubé : Bien oui, parce
qu'on a appris des choses. Je ne porterai pas de jugement sur les autres
parlementaires, mais nous, on trouvait important d'y être.
Mme Morin-Martel (Florence) : On
apprenait hier que le salaire du P.D.G., là, d'Investissement Québec...
M. Bérubé : Ah oui!
Mme Morin-Martel (Florence) : ...oui,
avait connu une hausse de 19 % l'an dernier. Il explique ça par la mise en
place d'un régime d'intéressement à long terme. Est-ce que ça manque de
transparence comme explication?
M. Bérubé : M. LeBlanc, l'ami
de M. Fitzgibbon, celui qui a fini deuxième dans le concours et qui a été
choisi quand même, c'est de lui que vous parlez? Monsieur... d'Investissement
Québec.
Écoutez, vous savez que le premier
ministre a affirmé, il y a quelques mois, qu'il était ouvert à revoir les
primes de rendement. Depuis que la CAQ est là, j'ai commencé à faire une
compilation, là, tout le monde passe à la caisse, hein, c'est... Il y a des
augmentations de primes à la Caisse de dépôt, à Investissement Québec, à
Hydro-Québec, dans plusieurs sociétés d'État. Tout le monde gonfle son salaire.
Je trouve qu'on devrait reconsidérer ça.
Dans le cas de la Caisse de dépôt, on a
quand même déposé une motion, il y a quelques jours à peine, demandant de
reconsidérer les primes qu'on donne quand il y a un rendement négatif. Non, ils
le méritaient, puis ils sont même payés pour des années où ils n'étaient pas
là. Je veux dire, l'argent durement gagné des Québécois sert à ce genre de
chose. Je ne trouve pas ça correct, d'autant plus qu'il nous apparaît que, dans
le cas de M. LeBlanc, c'est une nomination partisane, dans le sens... ce n'est
pas lui qui a fini premier au concours, mais c'est lui qu'ils ont choisi.
Le Modérateur : On va passer
en anglais. On va passer en anglais...
Mme Plante (Caroline) : ...quand
même vous entendre sur Mme Guilbault. Sur Mme Guilbault, là...
M. Bérubé : Oui?
Mme Plante (Caroline) : Vous
l'avez un peu moquée en début d'allocution.
M. Bérubé : Ah! c'est Joël
qui a vécu ça plus que moi.
Mme Plante (Caroline) : Est-ce
que Mme Guilbault a manqué de respect envers l'institution?
M. Arseneau : Oui. Bien,
c'est ce qu'on a dit. C'est un manque de sérieux, c'est un manque de respect.
C'est aussi un manque de rigueur parce que, dans certaines des questions que
moi, j'ai eu l'occasion de lui poser, même chose pour mon chef, elle paraissait
un peu brouillonne dans ses réponses ou ne pas nécessairement posséder son
sujet, mais peut-être qu'elle était distraite aussi. Peut-être qu'elle
cherchait à placer ses fameux mots savants dans la conversation pour épater la
galerie derrière, relever son défi.
Moi, je pense que ça n'a pas sa place dans
les travaux parlementaires, là où on doit rendre des comptes aux citoyens. Il y
a des gens qui nous écoutent. C'est la seule occasion, sur une base annuelle,
de pouvoir véritablement aller au-delà, là, des déclarations puis des réponses
sur une minute, une minute et demie. On peut aller questionner en profondeur.
Moi, je pense qu'il faut prendre ça au sérieux.
Le Modérateur : On va passer
en anglais. On peut revenir tantôt...
M. Lachance (Nicolas) : Concernant
Rio Tinto, qui est la pire aluminerie au pays, qui voit... qui dépasse les
normes, même si elle dit qu'elle les respecte, on est obligé de la poursuivre.
Si une ne respecte pas...
M. Arseneau : Bien, écoutez,
l'exemple, effectivement, là, n'est pas nouveau. On a souvent parlé de la
Fonderie Horne. Maintenant, c'est Rio Tinto, qui nous dit avoir réduit ses
émissions de 10 %, alors que les faits prouvent exactement l'inverse. Bon,
le gouvernement devra se pencher sur la question, à savoir s'il va continuer de
donner le droit de polluer à une usine comme celle-là au-delà de 2025. Moi, je
pense qu'à un moment donné il faut serrer la vis. Les poursuites, c'est bien.
Faire appliquer les normes et ne pas, justement, changer les normes pour plaire
aux grandes entreprises, je pense qu'on est rendus là. Merci.
Mme François
(Mélissa) : I would like to have your take on
the volunteer firefighters… what happened yesterday in Saint-Urbain, their
work, their recognition.
M. Arseneau : Yes. I think they're not recognized enough. The work they do is
hard. They can be called any time of the day. They're ill-equipped more often
than not throughout Québec.
They have to have, you know, spaghetti dinners to try and raise money in order
to buy a boat or some equipment to intervene. And I think they need to be
supported and recognized. And they're certainly courageous, they're certainly
enthusiastic, they want to give to the community, they want to save lives. I
don't think their lives should be threatened. What happened this week is
heart-wrenching. And they need to have training as well, but they want this
training, they're asking for it. I know, you know, many of them, that's all
they're asking for. So, I think this very tragic event this week, hopefully,
will shed light to the needs of the people who save lives throughout Québec and
on a volunteer basis.
Mme Henriquez
(Gloria) : M. Drainville is presenting his
education bill today. What are you expecting to see there?
M. Bérubé :
Well, there's a lot of expectations
about what they have to offer. So, I guess, the main topic should be :
make sure that the student could succeed in school. All the rest is some… it's
about what we're doing to achieve that.
So, I heard that it's
about structure, he wants to make sure that the director of the «centre de
services scolaire» is going to be more linked to him. I don't think that gives
anything useful to the students in class. So, it's all about the power of a
minister who wants to be as powerful as Christian Dubé is for Health.
So, what's in it for the
students? This is my question.
So, I'm going to look at the bill, but I don't have great expectations about
this topic. And I do feel that Mr. Drainville is… «dépassé»…
M. Arseneau : «Dépassé»? OK. Is overwhelmed.
M.
Bérubé
: …overwhelmed by the daily job that he has to do. I don't feel that
this is the job that he was expecting. He was expecting mostly doing reform,
the great reputation of being Minister of Education, but, right now, it's all
about daily crisis that he has to take care of, and sometimes it feels like
he's not feeling it.
Mme François
(Mélissa) : So, you're not confident?
M.
Bérubé
: He's not in the mood of what he used to… used to be. I know Bernard
Drainville for years, he doesn't seem that happy about what he's doing right
now.
Mme Henriquez
(Gloria) : Do you like the direction this Government is taking in education?
M.
Bérubé
: Well, I need more time for that. I'm going to give him a year to
make sure that he has a good priority, but I feel that the opposition has good
points to bring to him. Marwah Rizqy, Ruba Ghazal and
me, we are bringing some good projects that we have all around Québec, and I feel that, if he's… he can
work with us, it could be good for the Government, but mostly good for the kids, and this is why we are in politics.
It's not about having a gain on Bernard Drainville, but it's about making sure
that a kid could succeed in school. And this is why we are engaged in politics.
Mme François
(Mélissa) :Maybe one last question. What about… What's your take on
the climate adaptation? Do we have enough resources?
M.
Bérubé
: There you go.
M. Arseneau : Very short, because we have to go. We had a plan, and it was, you know, acclaimed as a complete plan, for
the Government to be exemplary
and to do more. Right now, obviously, the measures are not sufficient. We have
half the means to reach our goals to reduce greenhouse gas emissions, and, you know, we could talk very long about
that, but I don't think the Government is really into it all the way. Thank you. Merci.
(Fin à 8 h 28)