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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition pour les aînés

Version finale

Thursday, May 11, 2023, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures deux minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour. Bon jeudi. C'est la dernière journée où les députés siègent ici, à l'Assemblée nationale, avant la relâche parlementaire de la semaine prochaine.

Une voix : L'autre relâche.

M. Nadeau-Dubois : L'autre relâche.

Une voix : Il y a plein de relâches.

M. Nadeau-Dubois : Il y a plein de relâches. Mais les députés ne siégeront pas la semaine prochaine. On ne sera pas ici, à l'Assemblée nationale, donc je veux profiter de l'occasion pour lancer une invitation, une invitation aux députés caquistes, je pourrais dire, profiter de l'occasion pour leur lancer un défi amical.

Je les invite à aller parler au monde quand ils vont aller faire leur épicerie. Hein?, les députés vont être dans leur circonscription, ils vont aller faire leur épicerie. Je les invite à jaser avec les gens qu'ils vont croiser, le monde qui sont en train de faire leurs commissions, mais aussi, il y a les caissières avec... qu'ils vont croiser en faisant leur épicerie dans leur comté, puis j'aimerais que les députés caquistes leur parlent puis leur posent une question : Comment vous trouvez ça, vous, des députés qui se votent à eux-mêmes une augmentation de 30 000 $, une augmentation immédiate et rétroactive? Je pense que ça ferait des conversations intéressantes.

Je pense que les députés de la CAQ ont besoin d'entendre les gens qu'ils représentent sur cette question-là, parce que, moi, ce que j'entends sur le terrain, là, c'est que ça n'a pas de bon sens. C'est que ça n'a pas de bon sens, des députés qui se votent à eux-mêmes une augmentation de 30 000 $ par année, alors qu'il y a bien des caissières, justement, qui font à peine ça, 30 000 $ par année.

Se voter à soi-même une augmentation de salaire, comme député, comme représentant du peuple québécois, ça envoie un mauvais message. En fait, procéder comme ça, ce que ça fait, c'est que ça alimente le cynisme. C'est mauvais pour tous les partis politiques, c'est mauvais pour la classe politique, c'est mauvais pour la confiance des Québécois et des Québécoises envers les élus, envers les institutions politiques.

Donc, c'est l'invitation, c'est le défi amical que je lance ce matin aux députés de la CAQ : Allez jaser avec le monde que vous représentez puis demandez-leur ce qu'ils pensent de cette manière-là de procéder, je pense que ça va être intéressant.

Je veux glisser un mot aussi sur ce qu'on apprend ce matin dans La Presse au sujet de la confidentialité des données médicales. Les données médicales, ça devrait être sacré, c'est les données les plus confidentielles de toutes les données confidentielles, ou à peu près. C'est très inquiétant de voir ça. Je ne pense pas avoir été le seul ce matin, en lisant l'article, à se dire : Oh! Qu'en est-il de mon dossier médical, qu'en est-il de mes informations personnelles? Je pense qu'il y a bien des Québécois, bien des Québécoises qui vont se poser cette question-là.

Il faut faire la lumière là-dessus. Il faut que le ministre de la Santé, il faut que le ministère de la Santé fasse la lumière là-dessus pour savoir est-ce que c'est un phénomène répandu, si oui, à quel point, et évaluer s'il y a des mesures à mettre en place pour que les données personnelles, les données médicales des Québécois et des Québécoises soient réellement confidentielles. Franchement, c'est très inquiétant, tout ça, dans une société de droit.

Christine.

Mme Labrie : Merci, Gabriel. Moi, je veux vous parler du dossier des aînés. Ce matin, on apprenait que le propriétaire de la résidence du Mont-Carmel, à Montréal, est disposé à vendre. L'énorme problème que l'on a en ce moment, c'est que n'importe quel autre spéculateur pourrait faire l'acquisition de ce bâtiment, et les droits des locataires ne seraient toujours pas respectés. C'est un problème majeur.

Ça fait plus d'un an et demi maintenant que ma collègue Manon Massé lutte aux côtés des résidents et des résidentes de Mont-Carmel pour que leurs droits soient mieux protégés, malheureusement, il n'y a toujours rien qui s'est passé pour soutenir ces locataires-là.

Et, le dossier de Mont-Carmel, c'est l'emblème de tout ce qui est vécu à travers le Québec avec les fermetures de RPA et les conversions de RPA en logements réguliers. Ce dont on a besoin, actuellement, c'est d'actions du gouvernement pour faire en sorte que, lorsqu'une RPA est à vendre, elle puisse être acquise par un organisme à but non lucratif pour protéger les droits des locataires, pour protéger l'abordabilité de leurs logements, les services qu'ils y reçoivent.

Et je ne comprends pas qu'à ce jour on se retrouve dans une situation où une RPA, qui est encore à vendre, puisse être achetée par n'importe quel spéculateur après autant de mois de lutte, après avoir vu l'impact que ça a sur le quotidien de ces gens-là. C'est inadmissible pour moi que la CAQ n'ait pas encore levé le petit doigt pour mettre fin à cette spéculation sur les RPA.

Autre dossier. Je veux faire quand même un petit retour sur ce qui a circulé autour des maisons des aînés hier. Moi, je n'ai pas été convaincue du tout par les réponses de la ministre concernant les... l'apparence de partisanerie dans l'attribution des maisons des aînés. Ses réponses ne sont pas satisfaisantes.

C'est encore inexplicable, à mes yeux, que, dans la région de Montréal, par exemple, il manque aux environs de 700 places. On connaît l'impact sur l'engorgement de nos hôpitaux, du manque de places, ce n'est pas normal qu'on construise, à certains endroits, des centaines de places supplémentaires pour lesquelles il n'y a pas de demande, et qu'à Montréal on n'ait pas de projet en développement pour répondre aux listes d'attente actuelles.

Donc, moi, je demande à la ministre de faire la démonstration qu'il n'y a pas de partisanerie là-dedans, puis je lui demande aussi de respecter l'engagement qu'elle a pris pendant l'étude des crédits, la semaine dernière, de dévoiler la liste des CHSLD qui seront reconstruits sous forme de maisons des aînés. Et j'espère qu'on ne trouvera pas de partisanerie dans cette liste-là.

Mme Lajoie (Geneviève) : M. Nadeau-Dubois, sur le salaire des élus, là, c'est déposé, donc, aujourd'hui, ça veut dire que ça peut être adopté avant la fin de la session. Je comprends que vous êtes opposé à ce projet de loi, à cette hausse de salaire. Est-ce que vous allez utiliser tous les outils parlementaires à votre disponibilité pour retarder l'adoption de ce projet de loi?

M. Nadeau-Dubois : D'abord, le projet de loi, on ne l'a pas lu encore. Moi, je ne connais de ce projet de loi là que ce qu'il a... ce qui a filtré dans les médias, donc vous comprendrez que je vais me garder une réserve à savoir ce qu'on va faire avec le projet de loi, je ne l'ai pas vu.

Sur le fond des choses, nous, on n'a absolument pas lancé la serviette, on n'a absolument pas abandonné. Je crois que c'est toujours possible de convaincre les autres formations politiques de mettre tout ça sur pause et de recommencer le processus au début.

Jusqu'à il y a quelques jours, à Québec solidaire, on était à peu près les seuls, là, à s'opposer publiquement à cette intention de la CAQ. Moi, je constate, dans les derniers jours, que le Parti québécois s'est rallié à notre position, je m'en réjouis.

Et donc moi, je tends la main à nouveau au Parti libéral, notamment. Et je fais peut-être la même invitation aux députés libéraux que celle que j'ai faite aux députés caquistes : Allez parler à votre monde, allez parler à votre monde.

M. Bossé (Olivier) : Vous, vous êtes contre la hausse décidée ou votée par les députés, leur propre... C'est plus cet élément-là...

M. Nadeau-Dubois : Ah bien, depuis le début, nous, on maintient qu'il y a à la fois un problème sur le processus et un problème sur le fond. Le processus, il est vicié, notamment parce que le mandat qui a été confié à ce comité-là était incomplet. On a dit à ce député-là... à ce comité-là : Occupez-vous du salaire de base, mais ne regardez pas le régime de retraite. Franchement, franchement. Et, sur le fond aussi, c'est une augmentation qui est importante, qui est immédiate, qui est rétroactive. C'est fort de café.

M. Laberge (Thomas) : Est-ce que le PQ sait qu'il s'est rallié à votre position? Parce qu'hier M. Bérubé n'avait pas l'air d'être si proche...

M. Nadeau-Dubois : Bien, moi, j'ai écouté les entrevues de M. Bérubé, notamment hier, où il exprimait un malaise assez profond avec comment ça se passe jusqu'à maintenant. Donc, moi, ce que je perçois, c'est un malaise important, au Parti québécois, puis je suis content de savoir qu'on n'est pas les seuls à être inconfortables.

M. Laberge (Thomas) : ...s'il était prêt à discuter avec vous, il avait l'air de dire : On va se faire notre position, indépendamment de QS, là.

M. Nadeau-Dubois : Ah bien, moi, j'ai eu une conversation avec M. Plamondon il y a quelques semaines sur le sujet, donc ce n'est pas vrai qu'il n'y a aucune conversation entre les partis politiques là-dessus.

Moi, tout ce que je fais... tout ce que je dis, là, c'est que, moi, je me rappelle d'une époque où, à Québec solidaire, on était ici, au parlement, les seuls à se battre contre cette manière-là de procéder. Ce que je constate aujourd'hui, c'est que le consensus s'élargit. Moi, j'ai... Moi, je perçois un malaise certain du côté du Parti québécois sur la manière dont ça se déroule, et je salue ça. Ça... Je me réjouis de ça.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que vous pourriez proposer, en amendement, lors de l'étude article par article, une clause d'autoexclusion? Est-ce que c'est dans vos cartons, ça?

M. Nadeau-Dubois : On verra, on verra. Là, vous comprenez que vous me demandez : Est-ce qu'hypothétiquement on pourrait amender un projet de loi, mais on ne l'a pas encore vu, le projet de loi, ça fait qu'on va... ça fait qu'on va...

M. Lacroix (Louis) : ...aussi.

M. Nadeau-Dubois : ...ça fait qu'on va regarder le projet de loi. Mais, ce que je vous dis, c'est qu'on verra, et que, lorsqu'on connaîtra la nature du projet de loi...

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que c'est quelque chose que vous envisagez, M. Nadeau-Dubois? Est-ce que vous discutez de ça?

M. Nadeau-Dubois : On n'envisage pas... M. Lacroix, en tout respect, on n'envisage pas d'amendements sur des projets de loi qu'on n'a pas lus encore. Mais, ce que je vous ai dit hier, c'est qu'en caucus, lorsqu'on connaîtra réellement les intentions du gouvernement, on va en discuter.

Puis la question de qu'est-ce qu'on fait avec cette augmentation potentielle de salaire, qui n'est pas encore advenue, bien, elle va se poser, puis on répondra à vos questions avec plaisir.

Journaliste : Mais est-ce que, selon vous, on ne doit pas augmenter du tout?

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous envisagez de ne pas toucher à l'argent? Parce que vous avez des discussions de caucus, là. Là, vous arrivez, vous dites à la... C'est un peu confus, votre histoire, ce matin... m'expliquer. Vous dites à la caissière de votre... dites aux députés de la CAQ de demander à la caissière, le 30 000, mais vous dites : Nous, c'est le processus. Alors, qu'est-ce qui vous dérange, c'est le processus ou c'est le 30 000?

M. Nadeau-Dubois : On a toujours été très clairs, à Québec solidaire, on a à la fois un problème avec la manière dont on procède — et ça fait 10 ans qu'on le répète, ce n'est pas nouveau, ça fait 10 ans — et avec les recommandations, qui pourraient prendre la forme d'un projet de loi aujourd'hui.

Sur le fond, c'est le 30 000, mais c'est le fait que le 30 000 se fait de manière complètement isolée du reste des conditions de travail. On nous dit : Augmentons de manière importante le salaire, mais on ne touche pas au régime de retraite, qui est pourtant qualifié par certains experts de Ferrari, ce n'est pas mes mots, ce sont les leurs, et on ne touche pas au régime d'allocation, qui est plutôt bordélique et qui permet à 115 députés sur 125 de ne pas toucher seulement le salaire de base.

Donc, c'est les deux, c'est à la fois la manière de procéder et le fond de la question. Parce que, tout l'avantage, tout l'avantage du rapport L'Heureux-Dubé d'il y a 10 ans, c'était de faire un examen global. Et qu'est-ce que faisait la juge L'Heureux-Dubé?, bien, elle disait : Oui, on va bonifier un peu le salaire des députés, mais, en contrepartie, on va réformer le régime de retraite, on va faire le ménage dans les allocations. Et le résultat de cette opération-là était à coût nul. Ça, c'est une démarche beaucoup plus intéressante.

Mme Lajoie (Geneviève) : Donc, vous n'êtes pas contre une hausse de salaire? Vous n'êtes pas contre une hausse de salaire?

M. Nadeau-Dubois : Nous, on a toujours dit...

Mme Lajoie (Geneviève) : Si vous parlez de L'Heureux-Dubé, vous n'êtes pas contre une hausse de salaire?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je vous donne l'exemple du rapport L'Heureux-Dubé comme d'un exercice qui avait été bien fait, qui avait été sérieux. Et, à l'époque, et, à l'époque, à Québec solidaire, on était prêts à aller de l'avant avec le rapport L'Heureux-Dubé.

Donc, nous, on n'est pas buckés dans une position de principe. Mais, des députés qui se votent à eux-mêmes une augmentation de salaire, ça alimente le cynisme. Ce n'est pas bon.

M. Robillard (Alexandre) : M. Fitzgibbon, hier, a dit qu'il se rallierait à la position, à la ligne de son parti concernant la hausse de salaire. Donc, est-ce qu'on peut savoir qu'est-ce c'est, la ligne de parti de Québec solidaire, là, face à la hausse que vous... de 30 000 $ que vous commentez abondamment avant la... le dépôt du projet de loi, là?

M. Nadeau-Dubois : C'est quoi, la ligne de parti? C'est quoi?

M. Robillard (Alexandre) : Oui, c'est ça. M. Fitzgibbon, lui, il dit qu'il va se rallier à la ligne de parti de la CAQ concernant la proposition de hausser le salaire de 30 000 $. La question que je vous pose, c'est : Qu'est-ce que c'est, la ligne de parti de Québec solidaire, à propos du 30 000 $ que vous commentez abondamment avant le dépôt du projet de loi?

M. Nadeau-Dubois : Bien, nous, on a eu une discussion en caucus, puis l'ensemble des députés de Québec solidaire, on a convenu ensemble qu'on s'opposerait à la hausse proposée par la CAQ, qu'on tenterait de convaincre les autres partis de se rallier à notre position et qu'on s'opposait à la fois à la manière dont c'est fait, mais aussi au fond de la question. Je veux dire, 30 000 $, là, il y a du monde qui font ça dans la vie. Faire ça de manière immédiate et rétroactive...

M. Robillard (Alexandre) : Je comprends. Mais M. Fitzgibbon accepterait la hausse. M. Fitzgibbon, il a dit... même s'il a laissé entendre qu'il n'avait pas besoin de 30 000 $, il a dit qu'il était prêt à accepter cette hausse-là pour se rallier à la ligne de parti. Donc, moi, je veux savoir : Est-ce que Québec solidaire, à la lumière des faits que vous commentez abondamment, est en mesure de dire si vous accepteriez cette hausse de 30 000 $ là?

M. Nadeau-Dubois : C'est que je ne comprends pas le lien avec la ligne de parti. Dans le fond, vous me demandez...

M. Robillard (Alexandre) : C'est sa façon de dire qu'il se rallierait au consensus du caucus de la CAQ en faveur de la hausse de 30 000.

M. Nadeau-Dubois : O.K. Bien, nous, on va voir ce qu'il va advenir avec le... D'abord, on va voir ce qu'il y a dans le projet de loi, on va voir ce qu'il va advenir avec le projet de loi. On va voir s'il sera amendé. S'il y a...

M. Robillard (Alexandre) : ...Ce que je ne comprends pas... J'aimerais ça que vous expliquiez pourquoi vous êtes capable de dire que la hausse de 30 000, qui est hypothétique, est inacceptable et que, sur cette base-là, vous n'êtes pas capable de dire si vous l'accepteriez ou non.

M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord, je suis capable de dire que cette hausse-là est inacceptable, parce que, depuis le début, le processus est vicié, parce qu'ensuite cette augmentation-là est immédiate, elle est rétroactive, elle fait complètement abstraction du régime de retraite et des allocations, et parce que, 30 000 $ d'un coup, c'est beaucoup d'argent. C'est beaucoup d'argent. On est en pleine inflation. Le gouvernement propose 9 % d'augmentation pour ses propres salariés et se retourne et recommande qu'on s'augmente nous-mêmes de 30 000 $.

Tout ça, là, ça envoie un message de déconnexion envers la population, puis on n'est pas à l'aise avec ça du tout. Et, ça, là, c'est n'est pas une nouvelle position de Québec solidaire, ça fait 10 ans que vous nous entendez dire ça ici, à l'Assemblée nationale. On n'a pas bougé d'un iota sur notre position, parce que, pour nous, c'est une question de principe. Voter son propre salaire, en 2023, ça ne devrait pas arriver.

M. Robillard (Alexandre) : Vous êtes capable de dire que cette hausse-là est inacceptable puis qu'elle est vraisemblablement indécente, mais vous n'êtes pas capable de dire, à ce stade-ci, que vous la refuseriez?

M. Nadeau-Dubois : Ce que je vous dis, c'est qu'en temps et lieu, quand on connaîtra la nature exacte de la proposition du gouvernement puis qu'on connaîtra les modalités de son application, on prendra une décision.

M. Lacroix (Louis) : Eric Lefebvre, hier, le whip de la CAQ, hier, a dit, Eric Lefebvre, que ça... d'avoir un salaire plus élevé contribuerait à attirer des gens de qualité. Puis après ça il a dit : À la dernière élection, il y a même des gens qui ont refusé de venir parce que le salaire n'était pas assez élevé. Ça, ça veut dire, à la CAQ, il y a des plans B.

M. Nadeau-Dubois : C'est votre interprétation des choses. Toi, Christine, tu as-tu un plan B?

M. Lacroix (Louis) : Vous, en avez-vous, des plans B? Puis il y en a-tu eu, des plans B, que vous avez présentés dans les circonscriptions parce que le salaire n'était pas assez élevé?

M. Nadeau-Dubois : Bien, écoutez, moi, je n'ai pas parlé aux 125 personnes qui se sont présentées pour nous, mais j'ai quand même été impliqué beaucoup dans le recrutement des candidats, des candidates. Bien sûr, la question de la rémunération des députés, ça fait partie des échanges qu'on a. Mais je vais vous parler pour moi, là, moi, personnellement, il n'y a personne qui a refusé de se présenter pour Québec solidaire pour des questions financières.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que ça vous étonne d'entendre le whip de la CAQ dire qu'il y a des gens qu'ils ont approchés qui n'ont pas voulu se présenter pour la CAQ parce que le salaire n'était pas assez élevé?

M. Nadeau-Dubois : Est-ce que ça m'étonne? Écoutez, je... Tu sais, moi, dans ce débat-là, je veux présumer de la bonne foi de tout le monde. Puis, moi, les 124 personnes que j'ai autour de moi à l'Assemblée nationale, là, je suis convaincu qu'il n'y a personne qui est allé là pour faire de l'argent. Pour certaines de ces personnes là, aller en politique, ça a été un sacrifice financier, c'est vrai, pour d'autres, ça a été une amélioration de leur salaire. Des gens qui ont passé, par exemple, leur vie dans le milieu communautaire, devenir député, ça améliore significativement leurs conditions de vie. Donc, il y a autant de situations qu'il y a de députés.

Moi, je ne suis pas là pour mettre tout le monde dans un même panier puis je suis convaincu surtout que tous les députés de l'Assemblée nationale sont là pour des bonnes raisons puisqu'il n'y a personne qui fait de la politique pour se remplir les poches au Québec dans mes collègues parlementaires. Ça, pour moi, c'est très clair.

Maintenant, on devrait être capables de s'entendre, sans blague, là, sur le fait que se voter à soi-même une augmentation de 30 000 $, là, ça envoie un message qui est un mauvais message. Ça alimente la perception, la perception d'une classe politique qui se donne des privilèges. Puis, ça, cette perception-là, il ne faut pas l'alimenter, il faut la déconstruire parce qu'elle est fausse. Et c'est pour ça que, ce processus-là, il est vicié.

M. Duval (Alexandre) : Pascal Bérubé disait avoir subi de la pression de la part de plusieurs élus caquistes. Vous ou certains membres de votre caucus ont-ils vécu ce genre de situation?

M. Nadeau-Dubois : Je pourrais passer la parole à Christine pour qu'elle témoigne d'elle, si elle s'est fait interpeler. À Québec solidaire, ça fait 10 ans qu'on a la même position, hein?, donc les députés de la CAQ savent où on loge, on a la même position depuis l'époque d'Amir Khadir et de Françoise David. Donc, ils ne se sont pas essayés fort, fort sur nous.

Moi... Et, nous, on a eu des discussions au départ avec la CAQ lorsqu'est venu le temps de former ce comité-là. On s'est rendu compte très rapidement que tout était attaché d'avance, et que le mandat, notamment, était non négociable, puis que, ce mandat-là, c'était : On va regarder le salaire de base, mais on ne regardera pas le régime de retraite, mais on ne regardera pas les allocations. Tout de suite, on a dit : Bien, voyons donc, c'est cousu de fil blanc, cette histoire-là, on ne peut pas procéder comme ça. Et il n'y avait aucune ouverture à la CAQ pour revoir le mandat de ce comité-là.

Ça fait qu'à partir de... du moment où on a constaté, comme le PQ d'ailleurs, que tout ça était un processus expéditif et cavalier, bien, on a affiché nos couleurs. Puis la CAQ n'a pas essayé beaucoup de nous convaincre, ils connaissent notre position sur la question.

M. Laberge (Thomas) : Oui. Donc, pas aucun député... qui sont venus vous voir pour vous faire changer de position?

M. Nadeau-Dubois : Ah! j'ai eu quelques conversations avec des députés de la CAQ. Mais M. Bérubé parlait de, quoi, cinq, six députés, qui étaient venus faire de la pression. Moi, personnellement, ça ne m'est pas arrivé. Puis je pense que c'est parce que, notre position là-dessus, elle est claire, elle est connue, elle est la même, elle est cohérente depuis 10 ans.

M. Laberge (Thomas) : Est-ce que, votre l'objectif, c'est d'isoler la CAQ? Est-ce que vous voudriez que la CAQ soit les seuls à se voter une augmentation de salaire?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je pense, pas en vertu d'une règle du Parlement, là, mais vertu du gros bon sens, que la CAQ ne devrait pas procéder seule sur cette question-là. Je pense que la CAQ ne peut pas, avec sa majorité parlementaire, dire : On augmente le salaire des députés. C'est une question qui devrait être traitée de manière non partisane, qui devrait faire l'objet du plus grand consensus possible entre les partis politiques. Je ne pense pas que la CAQ peut avancer seul là-dessus.

C'est pour ça que je tends la main aux oppositions pour dire : Aidez-nous à convaincre le gouvernement, aidez-nous à convaincre la CAQ que ce n'est pas raisonnable, d'augmenter les salaires comme ça, de manière aussi brusque, aussi immédiate puis surtout de manière rétroactive.

M. Bossé (Olivier) : ...des pressions. Les gens du PLQ reçoivent des pressions de Québec solidaire dans les jours actuels pour...

M. Nadeau-Dubois : Des pressions?

M. Bossé (Olivier) : Bien, M. Bérubé disait qu'il y avait eu des pressions de la CAQ pour appuyer leur position. Donc, est-ce que, là, QS fait des pressions sur le PLQ pour...

M. Nadeau-Dubois : Bien, ça dépend ce que vous voulez dire par... C'est-à-dire, moi, j'interpelle le Parti libéral. Je ne sais pas si mes collègues ont des discussions en marge des commissions parlementaires, échangent sur la question. On a des jasettes de corridor, mais, je veux dire... Je ne sais pas si vous... si, votre question, c'est : Est-ce qu'il y a une opération planifiée où on va parler aux députés libéraux, non, on n'est pas là-dedans du tout. Mais, oui, on en discute entre nous parce que ça nous touche, tous et toutes.

Puis, moi, ce que je dis aux députés que je rencontre, de la CAQ et du Parti libéral, c'est... Tu sais, je ne les traite pas de plein de noms, là, je leur dis : Chers collègues, chers collègues, pensez à l'image que vous envoyez de nous, comme parlementaires, pensez aux gens qui vont voir l'image de députés qui se lèvent un à la suite de l'autre pour se voter une augmentation de 30 000 $, est-ce que c'est ça, la perception que vous voulez alimenter du travail que l'on fait ici, comme parlementaires? Puis je leur pose cette question-là en toute sincérité, parce que j'y crois, que c'est mauvais pour la confiance envers les institutions politiques, que d'envoyer ce genre d'image-là. Moi, c'est ça que je dis aux députés libéraux et caquistes que je rencontre.

M. Denis (Maxime) : Quelle lecture faites-vous d'Éric Duhaime, qui revient à la charge avec les drag-queens, sa pétition, un sondage aujourd'hui? On verra à 14 heures les détails, mais pourquoi ramener ça dans l'actualité? Est-ce que c'est vraiment un enjeu au Québec?

M. Nadeau-Dubois : Bien, M. Duhaime avait fait de la pandémie son cheval de bataille, ce cheval-là, il n'est plus fort, fort, ça fait qu'il se cherche des nouveaux combats : c'est la fête des Mères, c'est les drag-queens. Je veux dire, M. Duhaime a le droit de choisir ses combats, mais je pense que tout le monde voit qu'est-ce qu'il fait, là. Il se cherche des moyens d'avoir de l'attention en montant en épingle des situations qui sont, dans le cas de la fête des Mères, par exemple, complètement anecdotiques.

M. Laforest (Alain) : Manon Brouillette, à la tête d'Hydro-Québec, c'est-tu un bon choix?

M. Nadeau-Dubois : Bien, écoutez, je... on lui souhaite le meilleur des succès, j'ai envie de dire. On remarque qu'elle n'a pas d'expérience en... spécifique dans le domaine de l'énergie. Mais, vous savez, le nœud de l'affaire, avec Hydro-Québec, c'est la prochaine personne P.D.G. et c'est le mandat que cette personne va avoir et c'est la vision qu'on devrait avoir au Québec sur l'avenir énergétique du Québec.

Qu'on ait trouvé une nouvelle présidence au C.A., tant mieux, mais, le vrai débat de société, il reste à faire. Le vrai plan du Québec, de la nation québécoise, pour son avenir énergétique, il n'existe toujours pas, et c'est la responsabilité du gouvernement de lancer ce processus-là.

M. Laforest (Alain) : M. Fitzgibbon nous a dit hier qu'il était vraiment sur une courte liste, on a l'impression que le choix est fait, là.

M. Nadeau-Dubois : Bien, on a hâte de le connaître, dans ce cas-là. Je ne sais pas trop quoi vous dire d'autre.

M. Robillard (Alexandre) : En immigration, qu'est-ce que vous pensez du fait que le gouvernement, là, veut, mur à mur, une immigration francophone, qu'il y ait une connaissance du français pour l'immigration économique, puis que, là, les fonctionnaires du ministère mettent des bâtons dans les roues, injustifiés, qui ne sont même pas dans les critères du PEQ, pour une famille belge francophone qui vit au Québec depuis trois ans?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je trouve que ça a l'air d'une absurdité bureaucratique, là. Je ne comprends pas qu'on mette des bâtons dans les roues comme ça, pour des raisons difficiles à comprendre, à des familles intégrées au Québec, francophones, qui veulent contribuer à l'essor de la nation, de la société québécoise. Je ne comprends pas ça.

On veut, à Québec solidaire, rapatrier l'ensemble des pouvoirs en immigration, là. Bien, ça, ça commence par bien faire le travail puis traiter le monde avec humanité puis avec respect puis éviter des imbroglios comme ceux-là.

M. Spector (Dan) : Can you explain your grocery store salary challenge?

M. Nadeau-Dubois : Well, it's… I don't know, it's a very friendly challenge. It's a very friendly challenge and it's an invitation, frankly, to the MNAs of the Coalition avenir Québec. You know, we're all leaving for our ridings, we're going to be, next week, inside our ridings, and my friendly invitation for the MNAs of the Coalition avenir Québec is just : Go and talk with people, when you're going to go do your groceries, with the people that are doing their groceries too, but also to the cashier that you will meet at the end of your trip, and ask them what do they think of the fact that their representative will vote for himself, for herself, an increase of $30,000 in their salary.

When I have those conversations, what I hear is that people saying me : It doesn't make sense, it doesn't make sense that MNAs vote themselves an increase of their salaries, it should not be working like that, and it's a big amount of money with immediate effect, with a retroactive effect, and you guys are going to vote yourselves for that.

We should not be doing things that way. I think it's really just common sense, so, let's call that the «common sense friendly challenge» : Just talk to people around you, ask them what do they think of that. When I go out of the parliament bubble, what I hear is people saying that it's absurd that it works like that.

And there are solutions. A lot of provinces and territories inside Canada have found a solution, a lot of other countries have found solution outside Canada, and that solution is to have an independent and decisional process that takes care of that instead of asking the MNAs, once each five or six years, to vote themselves an increase of their salary. It doesn't make sense.

M. Spector (Dan) : So, you're going to try to get as many people to vote against this as possible?

M. Nadeau-Dubois : Well, honestly, we haven't thrown the towel yet. I think it's possible to convince the other political parties to just put things on hold, start the process all over again and do a real exercise. Because you cannot just look at the base salary and forget the pension plan that has been qualified by experts as the Ferrari of pension plans in Québec — those are not my words, it's the words of the experts — you cannot talk about the base salary and forget this whole regime of bonusses that is a little bit chaotic and that makes that 115 MNAs out of 125 have… do more money than their actual base salary, that is used as an example sometimes in the media.

So, let's do things the right way. Let's put all these things together, do a real exercise. We did it 10 years ago. We were on the verge of a consensus, we missed it 10 years ago, let's do it right now.

M. Spector (Dan) : Just one more on another subject. Québec English School Boards Association says it will challenge Bill 23 in court in its current form. What do you think of it?

M. Nadeau-Dubois : Who said that?

M. Spector (Dan) :Québec English School Boards Association. They say it goes against their constitutional rights, they'll challenge it in court in its current form.

M. Nadeau-Dubois : Well, honestly, you are learning me that fact. And I don't know the motives that will be invoked by those groups. So, I will refer the question to my colleague Ruba, who will be able to answer you shortly.

Mme François (Mélissa) : I'm just curious to know what would you do with $30,000?

M. Nadeau-Dubois : Well, full transparency, as a «chef parlementaire», I would receive more than $30,000 because I have a supplementary allocation. So, it's going to be a lot of money, potentially. And that's the question we're going to ask ourselves, together, in the Québec solidaire caucus, if they go forward, it's not done yet, but, if they go forward : What are we going to do? And it's a pertinent question, and we will answer it in due time. Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 29)

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