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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, et Mme Michelle Setlakwe, porte-parole de l’opposition officielle en matière de cybersécurité et du numérique

Version finale

Monday, August 21, 2023, 13 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures dix-sept minutes)

M. Tanguay : Alors, bon matin à tous et à toutes, heureux de vous retrouver. Ce matin, on va parler... cet après-midi, on va parler de santé. L'article par article du projet de loi n° 15 va reprendre cet après-midi. Évidemment, ce que l'on constate, après 5 ans, là, cinq ans révolus, là, ça fait cinq ans que le gouvernement Legault est aux commandes, bien, on peut voir que le gouvernement Legault, bien, c'est le résultat de promesses brisées. François Legault et la CAQ ont abandonné les patients, ils ont abandonné leurs promesses, ont abandonné également les Québécoises et Québécois qui sont sur des listes d'attente, notamment en santé.

Alors, quand on regarde le projet de loi n° 15, qu'est-ce que c'est? En somme, le projet de loi n° 15, c'est de créer, en parallèle du ministère de la Santé, une mégastructure, qui va tout centraliser les pouvoirs opérationnels et qui n'aura pas de compte à rendre à la population et si peu de comptes à rendre au ministre de la Santé, qui, lui, n'en aura pas plus à répondre aux Québécoises et Québécois.

Quand on parle de cinq ans de promesses brisées, rappelez-vous, il y a cinq ans, le 90 minutes de François Legault pour voir, le délai, un médecin aux urgences, c'est maintenant près de trois heures. Rappelez-vous également la promesse de François Legault, les belles promesses de réduire les délais aux urgences. Bien, aujourd'hui, en moyenne, partout au Québec, avant d'avoir un lit, d'être hospitalisé, vous allez attendre en moyenne 26 heures. Encore une fois, les délais en chirurgie, on peut le voir, c'est 155 000 Québécoises et Québécois qui sont en attente d'une chirurgie. Et, lorsque vous considérez celles et ceux qui attendent depuis plus d'un an, bien, c'est plus de 15 000 Québécoises et Québécois. Et là je vous passe les délais, mais qui sont névralgiques, qui sont majeurs, quant aux soins à domicile pour nos aînés, quant aux délais d'attente pour avoir une place dans un CHSLD. Et aussi il y a plus de Québécois aujourd'hui qui n'ont pas de médecin de famille qu'il y a cinq ans.

Alors, face à ça, le projet de loi n° 15, qui vise à créer, parallèlement au ministère de la Santé déjà existant, une mégastructure, on y voit là l'occasion, pour le ministre, pour François Legault, de se déresponsabiliser et de dire : Bien, vous savez, s'il y a un problème, allez voir Santé Québec, allez voir la mégastructure, c'est eux qui doivent vous rendre des comptes, alors que non, le gouvernement a été élu sur ses promesses. On peut voir aujourd'hui que vaut la parole de François Legault après avoir brisé autant de promesses.

Mais, ceci étant dit, le projet de loi reprend, l'étude article par article, on est ici, nous, les libéraux, pour travailler dans le seul intérêt des patients qui sont, partout dans le réseau, en attente de soins de santé. Alors, c'est ce qui nous anime. On est ici pour travailler, pour améliorer le projet de loi n° 15 et, en ce sens-là, on va tout faire pour améliorer la situation puis défendre notre monde qui attendent des soins de santé. Alors, sans plus tarder, je vais vous céder la parole à mon collègue porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé, André Fortin.

M. Fortin :Merci. Bien, on a, devant nous aujourd'hui, un projet de loi qu'on s'apprête à étudier, un projet de loi qui sert très bien les intérêts du gouvernement de François Legault, mais qui sert très peu les Québécois qui attendent des soins, les Québécois qui, comme le disait mon collègue, font face à des listes d'attente de plus en plus longues dans plusieurs secteurs.     Quand on dit que ça sert bien le gouvernement, c'est qu'on ne parle pas du principal problème. Pendant qu'on parle d'une structure, d'une réforme de structure, qu'on parle de gouvernance, on ne s'attarde pas au réel problème, dans le réseau de la santé, qui est le manque de main-d'oeuvre. C'est le problème que le gouvernement devrait tenter, à chaque jour, de régler, à chaque jour, d'améliorer, trouver des solutions, comme le font plusieurs autres provinces, mais, pendant ce temps-là au Québec, on choisit de faire une réforme de structure.

Ceci étant, comme mon collègue le disait, on va travailler sur le projet de loi qui est devant nous pour le bonifier. On a deux attentes du gouvernement, qui arrive aujourd'hui avec une liasse d'amendements, ou, en fait, on a quatre attentes bien précises, je vais vous en nommer deux, ma collègue va vous en nommer deux également.

Au niveau de la gouvernance, François Legault enlève des contre-pouvoirs en éliminant les pouvoirs des conseils de médecins, dentistes, pharmaciens de chaque établissement et en mettant tout ça dans les mains d'un seul médecin fonctionnaire, c'est-à-dire son directeur médical nommé, contrôlé par le ministre, et les P.D.G. d'établissements. Pour nous, là, ça ne tient pas la route d'enlever ces contre-pouvoirs-là. On a pu voir, au fil du temps, toute leur importance, notamment dans la saga de l'Hôpital de Lachine, c'est un exemple parfait du CMDP qui joue son rôle et qui rappelle à l'ordre le gouvernement dans une telle situation.

L'autre chose, c'est les comités d'usagers. On ne comprend pas pourquoi le gouvernement voudrait s'entêter à éliminer des comités d'usagers locaux vers lesquels les gens sont habitués de se tourner. Ce n'est pas tout qui a besoin de passer par un comité national, ce n'est pas tout qui a besoin de se rendre à Québec, ce n'est pas tout qui a besoin d'aller vers le gouvernement central. Les comités d'usagers locaux fonctionnent bien, il n'y a aucune raison de diminuer leur influence, leur pouvoir et leur relation avec la communauté.

Mme Setlakwe : Bonjour, j'ajouterais que... Bien, je réitérerais, en fait, qu'on est ici pour travailler fort, ça me fait plaisir d'épauler mon collègue André, porte-parole en santé. Le projet de loi n° 15, c'est un énorme projet de loi, il y a beaucoup de travail à faire, les Québécois s'attendent à des résultats en santé, et ça se comprend. Quand on a laissé en juin, on avait identifié de nombreuses zones d'ombre. Il y a beaucoup de travail à faire. Nous, on attend avec impatience les amendements.

Pour compléter ce qu'André disait, moi, je parlerais aujourd'hui des fondations, de la philanthropie, c'est un enjeu pour lequel on a été approché. Il y a des inquiétudes que l'argent que les donateurs s'engagent à donner à des fondations d'hôpital puisse ne pas servir aux fins pour lesquelles il y a eu une entente. Avec l'arrivée de Santé Québec, il faut venir préciser que ça n'affectera pas les fondations, les donations, sachant très bien à quel point la philanthropie joue un rôle important en santé et que, quand une fondation se lance dans une grande campagne, les grands donateurs sont les premiers à s'investir avant qu'on ouvre la campagne au grand public. Alors, on s'attend à des amendements pour venir répondre à ces préoccupations-là.

Deuxième chapitre et dernier, les centres hospitaliers universitaires et les instituts, comme l'Institut de cardiologie, par exemple. On nous a dit que le projet de loi ne tient pas compte de leur réalité. On sait à quel point c'est... la formation est importante, il faut qu'il y ait un lien fort avec les facultés de médecine, il faut qu'on puisse préparer nos médecins et s'occuper des patients de demain.

Donc, encore une fois, moi, je suis ici avec mon collègue pour travailler fort, travailler de bonne foi, de façon constructive pour le bien-être des Québécois.

Journaliste : Est-ce que le gouvernement est en train de se magasiner, tant en santé qu'en éducation, un automne de grèves?

M. Tanguay : Ah! bien, écoutez, moi, ce matin, j'écoutais le ministre de la Santé, puis, quand on regarde les commentaires, c'est comme si le gouvernement de François Legault prenait pour acquis qu'il allait y avoir des grèves qui allaient déstabiliser l'État québécois et que ça participait d'une négociation normale, c'est un pouvoir que les syndicats... Qu'il n'attende pas que les grèves viennent paralyser les réseaux, qu'il s'assoie sérieusement et qu'il donne satisfaction à des femmes et des hommes qui ont la passion des différents réseaux, puis j'étire et j'inclus là-dedans… dans le domaine de l'éducation. Et, face à la pénurie de main-d'oeuvre, on voit qu'il y en a beaucoup qui quittent. Alors, qu'il n'attende pas après les grèves puis qu'il ne commence pas à nous dire : Bien, ça, c'est normal, il va y en avoir, des grèves puis de l'instabilité. On n'a pas besoin de ça au Québec.

Journaliste : Sur la philanthropie, pourriez-vous élaborer, s'il vous plaît, puis nous donner un exemple d'argent qui serait détourné de l'usage prévu au départ?

Mme Setlakwe : Bien, par exemple, on a entendu parler de dons historiques dans la dernière année, que ce soit au niveau... Là, évidemment, on parle de santé ici, mais il y a des dons importants, il y a beaucoup de richesse qui s'est créée au Québec, et puis les fondations, la philanthropie a le vent dans les voiles. On peut penser à Sainte-Justine, mais on peut penser au Jewish, on peut penser... je veux dire, les fondations d'hôpitaux, il y en a partout. Et, quand une... en santé, souvent, les gens vont donner parce qu'ils ont une histoire personnelle, il y a un cas personnel, et là ils veulent donner à des fins précises, à un département en particulier, à une chaire de recherche. La recherche, l'innovation, il ne faut pas perdre ça.

Et là, avec le projet de loi, je ne suis pas en train de dire que le gouvernement veut changer le régime, mais il y a une inquiétude que le projet de loi est silencieux à cet égard-là. Et il faut le dire clairement, il faut que ce soit explicite dans le projet de loi, pas seulement dans une directive, que, donc, les fondations vont pouvoir garder leur indépendance et que les dons vont aller ce vers quoi ils ont été prévus.

Journaliste : Est-ce que vous pensez que c'est réaliste d'adopter cette réforme-là d'ici la fin de l'automne?

M. Tanguay : Écoutez, mon collègue André Fortin me rappelait que, dans l'histoire du Parlement québécois, il y a un seul autre exemple qui se rapproche de 1 200 articles, c'était la réforme du Code civil du Québec en 1994. Ça prend le temps... juste de les lire, les articles, y incluant les explications du ministre, ça vous prend des semaines. Alors, quand le ministre... Puis, encore une fois, on est ici pour travailler. Quand le ministre dit : Ah! bien là, il faudrait que ce soit adopté d'ici aux fêtes, parce que ça prend six mois, puis, au printemps 2024, l'agence, la superstructure va être en... je pense que ça ne tient pas la route, ce n'est pas réaliste.

Encore une fois, nous, sur les articles qui font consensus puis qu'il n'y a pas de problème, on va les adopter. Je ne sais pas comment le PQ et QS vont se gouverner, mais nous, l'opposition officielle, on est responsables, on est là pour le patient. Le gouvernement a été élu, puis on va travailler. Puis, exemple, l'exemple que ma collègue Michelle Setlakwe vient de soulever, bien, probablement qu'il y aura un amendement à un moment donné pour le dire clairement.

Journaliste : Mais donc, même si vous priorisez, par exemple, vos batailles, là, est-ce que ça se peut, octobre ou novembre, décembre, ou, juste à sa face même, c'est irréaliste?

M. Tanguay : Je pense qu'à sa face même... Encore une fois, il faudra que le projet de loi soit appelé à tous les jours qu'il pourra le faire, mais je ne pense pas que ça tienne la route.

Journaliste : Puis est-ce que vous avez peur? Est-ce que vous avez l'impression, donc, de travailler un peu avec cette menace-là de bâillon? Parce que M. Dubé n'a pas fermé la porte aujourd'hui, il a dit... Lui, il le veut vraiment fin de l'année, là.

M. Tanguay : Oui. Je vais laisser mon collègue porte-parole officiel de l'opposition officielle en matière de santé, André Fortin, compléter, mais que Christian Dubé laisse entendre ou présumer qu'il y aurait un bâillon, c'est de mauvais augure. Parce que bâillon conjugué avec la CAQ, bâillon égale brouillon : brouillon en immigration, bâillon; brouillon en éducation, bâillon; brouillon en tarif d'Hydro-Québec, bâillon. Alors, s'il travaille, puis on est prêts à le croire, puis que lui, il prétend que son projet de loi va venir améliorer les services, nous, on ne demande pas mieux, mais il faut prendre le temps de l'étudier, là, il faut prendre le temps de l'étudier. Mon collègue... André, veux-tu...

Journaliste : L'argument du gouvernement, c'est de dire : Oui, il y a beaucoup d'articles, mais la plupart des articles sont déjà contenus dans d'autres lois, ça fait que, normalement, ça ne devrait pas prendre de temps pour ces articles-là.

M. Fortin :Bien, effectivement, si c'est des articles de concordance avec d'autres lois, ça ne prendra pas de temps pour ces articles-là. Et on est les premiers à avoir un intérêt à ce qu'on puisse passer à d'autres choses en matière de santé rapidement aussi, le gouvernement s'est engagé à adopter... à étudier notre propre projet de loi sur la réforme du don d'organes suite à l'adoption de ce projet de loi là.

Alors, on n'a aucune raison de ralentir le processus là-dessus, au contraire, mais retournez écouter le verbatim de nos échanges d'il y a quelques mois, Christian Dubé répétait régulièrement qu'on était une opposition constructive, qu'on faisait des bonnes propositions, qu'on travaillait bien ensemble, puis on a étudié 25 articles. Alors, est-ce que c'est utile aujourd'hui de mettre une date butoir comme celle-là? C'est plutôt contre-productif à notre...

Journaliste : ...en combien de temps à peu près, M. Fortin, là?

M. Fortin :Pardon?

Journaliste : Par article, ça prend combien de temps quand il y en a 1 180?

M. Fortin :Vous le savez comme moi, chaque article est différent, il y en a qui sont bien écrits et sur lesquels on peut aller rapidement, il y en a qui sont...

Journaliste : ...sur les points, les quatre points, là, que vous avez mentionnés.

M. Fortin :Oui.

Journaliste : Ça, c'est des points que vous avez...

M. Fortin :Ça, c'est des points pour lesquels...

Journaliste : ...un petit pincement au cœur, où vous allez demander au ministre de s'expliquer?

M. Fortin :Effectivement, on...

Journaliste : Ça va prendre combien de temps juste sur ces points-là, selon vous?

M. Fortin :Ça va dépendre. Ça va dépendre de l'ouverture du ministre, ça va dépendre de sa volonté à faire des changements, mais, en même temps, souvent, ça...

Journaliste : ...l'avez-vous senti?

M. Fortin :Bien, on va voir aujourd'hui. Le ministre, on comprend, dépose une liasse énorme d'amendements. C'est là qu'on va voir aujourd'hui s'il a réellement entendu les préoccupations des groupes qui se sont prononcés ou s'il s'en tient à ses principes fondamentaux, pour lesquels, à notre avis, il n'y a toujours pas de démonstration. Il n'y a toujours pas de démonstration de la nécessité de Santé Québec. On peut être d'accord ou pas d'accord avec plusieurs des points du projet de loi, et, très certainement, il y a des points, de notre côté, avec lesquels on est en accord et d'autres avec lesquels on a plus de difficulté, mais est-ce qu'on a prouvé la... ou est-ce qu'on a fait la démonstration, du côté du gouvernement, de la nécessité de Santé Québec? Pas encore.

Journaliste : M. Fortin, juste sur les quatre axes, là, que vous avez... gouvernance, comités d'usagers, fondations et les instituts...

M. Fortin :Universitaires, oui.

Journaliste : ...cardiologie, etc. Si je comprends bien, ça, c'est des sine qua non, c'est là-dessus que vous allez intervenir, puis ça devra être formé ou ça devrait être amendé selon ce que l'opposition officielle désire voir dans le projet de loi, là.

M. Fortin :Oui, absolument. Ça, c'est des points qui, pour nous, sont cruciaux. Et c'est certain, en même temps, là, qu'on voit qu'il y en a qui sont... qu'on va étudier bientôt dans le projet de loi, il y en a qui sont plus loin dans le projet de loi. Alors, ça fera partie de nos demandes aussi, qu'on puisse s'assurer d'étudier ces articles-là, qu'on se trouve une façon de fonctionner pour que ces articles-là soient nécessairement étudiés, dans une situation où il pourrait y avoir une procédure parlementaire d'utilisée, mais...

Journaliste :

M. Fortin :Non, non, mais, pour nous, là, ces articles-là doivent nécessairement être amendés et être étudiés, c'est inévitable pour notre... pour le bon fonctionnement du système de santé.

Journaliste : Juste en terminant, M. Fortin, est-ce que vous doutez de la bonne volonté du ministre?

M. Fortin :Bien, je n'ai pas de raison de douter qu'on... à ce stade-ci. On va voir comment ça va avancer. Je pense, c'est aujourd'hui qu'on va avoir la preuve de l'ouverture ou non du ministre sur plusieurs enjeux cruciaux qui ont été amenés par toutes sortes de groupes.

Journaliste : Juste une dernière sur la santé. Est-ce que vous vous sentez... je ne sais pas comment le formuler, mais est-ce que votre passé vous… ne nuit pas un peu dans ces travaux-ci? Parce que M. Barrette a quand même adopté sa réforme sous bâillon, ça avait été beaucoup critiqué à l'époque. Est-ce que, là, de dire que c'est de mauvais augure aujourd'hui de parler de bâillon, ça ne vous place pas dans une situation particulière?

M. Tanguay : Bien, écoutez, deux choses. Quand on fait rimer bâillon avec la CAQ, ça vire toujours systématiquement en brouillon. Le ministre Dubé a déposé déjà un premier bloc, avant qu'on se quitte en juin, d'amendements. Puis là il nous en annonce d'autres, ça doit être parce qu'il a travaillé à améliorer son projet de loi. C'est ça qu'on veut faire, le projet de loi, là, il n'appartient pas juste à Christian Dubé, puis dire : Adoptez-le, puis, si ça ne fait pas, je ne veux pas vous entendre, puis, envoye, ça passe par là. Bien non. Il dépose lui-même des amendements. On est législateurs, nous autres aussi, on demande juste de faire notre job.

J'ai posé la question à François Legault, en juin, j'ai dit : Est-ce que vous allez faire le bâillon sur le projet de loi n° 15? Il a dit : Non, si je vois que les collègues travaillent bien, ça... il n'y aura pas de bâillon. Il me l'a affirmé au salon bleu. Alors, moi, ce qu'on confirme, puis ce que mes collègues ont réaffirmé puis ont démontré, c'est qu'on est là pour travailler efficacement et de faire cheminer, selon les délais normaux, le projet de loi.

Journaliste : Vous ne gardez pas une petite gêne, là, par rapport au débat passé?

M. Tanguay : Non. Écoutez, quand je vois le cinq ans de fiascos, de promesses brisées de François Legault, s'il y en a un qui devrait avoir une petite gêne, là, c'est bien lui. Quand je regarde aujourd'hui, après cinq ans : Ah! finalement, on l'a trouvée, la solution, c'est une mégastructure. Il a été élu pour mettre de l'avant ses idées, nous, on a été élus aussi pour travailler. Il n'est pas tout seul dans le Parlement. Tant qu'à ça, on va prendre les sièges de l'opposition officielle puis on va aller les mettre dans le grenier. On est là pour travailler. Le projet de loi doit être bonifié, lui-même dépose des amendements.

Alors, moi, quand je regarde le fiasco en santé, puis il y en a d'autres, fiascos, puis partez-moi pas là-dessus, parce que ça va être trop long, je vais me faire chicaner, mais je pense que François Legault n'a aucunement loisir de faire son cocorico, là. Les patients... il a abandonné les patients. Alors, son projet de loi, il dit : Ah! j'ai trouvé la solution, bien, on va travailler intelligemment.

Journaliste : Comment vous allez faire pour sauver les meubles dans Jean-Talon, là? Si on se fie aux sondages, vous n'êtes même pas dans la course.

M. Tanguay : Ah! bien, écoutez, une élection partielle sera annoncée par le gouvernement, on verra quand, nous, on sera prêts. Moi, j'ai déjà participé à des rencontres d'organisation, on est déjà sur le terrain. Mercredi passé, vous pourrez aller voir mes médias sociaux, on était 25 autour de la table, dont, entre autres, des personnes en virtuel, une réunion dans Jean-Talon. L'organisation est sur le terrain, puis on aura l'occasion d'annoncer notre candidature, là, en temps et lieu, mais on est là, nous, Jean-Talon, on est là pour mener la plus grande lutte et...

Journaliste : Pensez-vous que vous allez gagner?

M. Tanguay : Ah! écoutez, nous, là, on est confiants que les gens vont donner la confiance au Parti libéral. Quand on regarde les promesses brisées, notamment dans la grande région de Québec, on est confiants qu'on pourra aller regagner la confiance des gens, mais ça, une fois qu'on a dit ça, personne autour de la table ne peut prendre les Québécoises et Québécois pour acquis. On va travailler fort pour ça.

Journaliste : On Bill 15, as far as amendments go, what are some of the main changes you're hoping to see?

M. Tanguay : I'll let my colleague to answer to your questions.

M. Fortin : Yes. So, there... at this point, the Government hasn't, to us, made the demonstration that the creation of an agency is necessary, that it will be a major improvement in the lives of patients. And that's really what we're looking for, it's ways to improve the experience, the lives, the speed at which patients get the proper services from the Government.

So, in that sense, we've got four major access that we absolutely want and need to work on in committee. They are the internal governance. The Government is taking away a number of powers from the doctors, the pharmacists, the dentists who compose the local committees in every hospital and that decide, amongst other things, patient's trajectories, and putting all that in the hands of one medical director who is named, controlled by the Government, by the Minister and the «P.D.G.». So, to us, that is something that is counterproductive and that needs to be addressed in this bill.

The other thing, before I pass the mic to my colleague, is users' committees. Right now, there are local users' committees right across the province, in every establishment. The Government is talking about creating a national users' committee. We don't see why, if it's not broken, it needs to change. People turn to their users' committees, they're used to doing that, they work well, they can solve, on a local level, a lot of the problems that are faced by users. Not everybody needs... not everything needs to come to Québec city, not everything needs to be looked at by the central Government. This is something that is working on a local level and that should be continued on a local level.

Mme Setlakwe : So, the other two points, that I raised earlier in French, is the autonomy of foundations. So, hospital foundations, we know how important it is to the health care system in terms of, for example, research and innovation. So, when doners make their donations to a foundation, they want to make sure that the money stays there and is spent in the way that it was intended. So, we have heard some preoccupations both from the doners side, which are sometimes created... they use foundations, and also from the foundations themselves within the hospitals. What they are asking us is to make sure... they are asking the Government to make sure that the law is very clear, that nothing will change and that the arrival of... or the implementation of Santé Québec will not change anything to the current status, the money that is given cannot be reattributed to other means.

And then the other... the fourth one, and there are many more, but we are just focussing on four today, is university hospitals. So, the way that the act is currently worded, it's not clear enough and it doesn't take into account the realities of our... les CHUM, les CUSM, and the institutes, like Institut de cardiologie, Montréal, Québec, etc. We need to make sure that the act is amended to take into account those realities.

Journaliste : Do you think it's realistic to adopt this by the fall and are you considering that Mr. Dubé could invoke closure on this?

M. Tanguay : We hope not. You know what? Because Mr. Dubé already tabled a lot of amendments. This bill needs to be enhanced. We are there to work on a constructive basis. I asked the question specifically to François Legault, back in... last June, and he mentioned, at the «salon bleu», that, if the official opposition or any of the oppositions are working on a constructive mode, there will not have «bâillon». So, we are counting on this, because we are elected, we are members of the National Assembly, it's not only the CAQ Government, and we see that... in the recent past, that the CAQ «bâillons» were catastrophes in terms of immigration, education. So, the law needs to be debated, and we are there to work on a constructive basis. Merci beaucoup.

(Fin à 13 h 38)