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Point de presse de M. Andrés Fontecilla, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de solidarité sociale et d’action communautaire, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de relations internationales et de francophonie

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Tuesday, September 12, 2023, 15 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Seize heures)

La Modératrice : Alors, bonjour à tous. Bienvenue à ce point de presse du député de Laurier-Dorion, Andrés Fontecilla, concernant sa motion visant à commémorer le 50e anniversaire du coup d'État militaire au Chili. Prendront la parole M. Andrés Fontecilla, suivi de Mme Louise Harel, M. André Boulerice et M. Joël Arseneau. Nous prendrons les questions par la suite.

M. Fontecilla : Oui. Bonjour, tout le monde. Bien, voilà, on a eu un moment important ici tantôt, au salon bleu, pendant la période des affaires courantes. On a adopté une motion, conjointement, entre autres, avec mon collègue député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, une motion qui se remémore les 50 ans du coup d'État au Chili qui a renversé le président Salvador Allende le 11 septembre 1973. Et on s'est rappelé des victimes, des milliers de victimes, soient portées disparues, torturées, exilées, etc., là, aux mains de cette dictature du tristement célèbre général Augusto Pinochet. Et on s'est beaucoup, beaucoup rappelé de l'élan de solidarité déployé par le peuple du Québec, en particulier provenant des mouvements syndicaux, des mouvements chrétiens de solidarité internationale, et on s'est rappelé aussi que ce coup d'État a quand même permis l'installation de la communauté chilienne ici, forte d'autour de 15 000 personnes, une communauté qui a épousé les destinées du Québec en français, et on a eu... on a fait une minute de silence.

Et je suis accompagné, heureusement, de deux anciens députés de l'Assemblée nationale, Mme Louise Harel, députée d'Hochelaga-Maisonneuve, et de M. André Boulerice, député de Sainte-Marie-Saint-Jacques, qui ont beaucoup, beaucoup travaillé pour la cause de la solidarité avec le Chili. Et je pense que vous, vous êtes allé, même, au Chili, donc je donnerai la parole à Joël, ensuite, je vous invite à prendre la parole. Peut-être, si tu veux dire quelques éléments, Joël, vas-y.

M. Arseneau : Merci beaucoup, Andrés. Comme on vient de le mentionner, je pense que... c'était évidemment un vote unanime pour commémorer le 50e anniversaire de ce coup d'État brutal. Évidemment, un gouvernement démocratiquement élu trois ans plus tôt a été renversé, ce n'était pas banal, mais ce qui s'en est suivi l'a été encore davantage : pendant 17 ans, une dictature qui a, justement, provoqué toutes sortes d'exactions, des assassinats, des disparitions, de la torture. Et une grande solidarité aussi s'est exprimée, Andrés le mentionnait, un peu partout à travers le monde, mais particulièrement au Québec, où on a accueilli à bras ouverts des réfugiés politiques chiliens qui ont continué la lutte à distance et qui nous ont engagés, là, dans cette quête vers le retour de l'État de droit au Chili, mais aussi la défense des droits humains chez nous et à travers la planète.

Alors, je suis très heureux, parce que, pendant les années où j'étais enfant et adolescent, cette espèce de mystère, là, d'un gouvernement qui est renversé, puis une junte militaire qui s'installe au pouvoir et qui abuse, essentiellement, des droits humains pendant si longtemps, moi, ça m'a toujours ébranlé, ça m'a toujours fasciné. Et de pouvoir, aujourd'hui, dire que cette page d'histoire là, elle est importante, on l'a tournée, mais peut-être pas entièrement non plus, parce qu'on sait qu'ailleurs dans le monde il y a encore beaucoup de chemin à faire pour le respect des droits humains et de la démocratie... Donc, je pense que c'est un peu ça qu'il faut retenir, aujourd'hui, c'est non seulement que les peuples québécois et chilien sont unis à jamais à travers cette lutte commune et l'accueil des Chiliens qui se sont intégrés de façon extraordinaire à la société québécoise, mais que cette lutte-là, elle doit continuer aussi, au Chili comme ailleurs, où on a encore du chemin à faire pour le respect des droits de la justice et de la démocratie. Merci beaucoup.

Mme Harel (Louise) : Alors, j'ai eu l'occasion également d'appuyer le mouvement des femmes chiliennes, à l'occasion d'un 8 mars, à l'époque où Augusto Pinochet sévissait encore, et j'ai senti toute la brutalité que ces années d'après coup d'État ont été.

Je dois vous dire que le 11 septembre 1973 a bouleversé le Québec, a bouleversé l'opinion publique québécoise. Cette expérience de socialisme démocratique était extrêmement suivie par l'opinion publique, et en particulier par la génération à laquelle j'appartenais il y a 50 ans. C'était une expérience de socialisme démocratique qui annonçait des lendemains très heureux, qui, en fait, présageait de la possibilité d'avoir un modèle de société différent de celui qui était offert à la fois à l'Est comme à l'Ouest. Et ça a été terriblement difficile de comprendre que c'était piétiné par le coup d'État, que c'était, finalement... et en sachant également que les militaires avaient agi avec l'appui du gouvernement des États-Unis, qui était celui de Nixon, à l'époque, et avec également l'appui d'une partie de l'oligarchie chilienne, je pense en particulier au propriétaire du El Mercurio, qui avait été chercher l'appui, d'ailleurs, du président Nixon et qui avait beaucoup utilisé ses journaux pour alimenter les grèves, et alimenter la peur, et financer, même, les grèves qui avaient bouleversé, d'une certaine façon, avait semé un genre de chaos à l'intérieur du pays.

Et pour toutes ces raisons, moi, personnellement, ma vie a été bouleversée aussi, parce que, moi, je me suis mariée une fois, dans ma vie, et c'était le 8 septembre, et on était partis en voyage de noces, ce qui a fait que... Apprenant le coup d'État du 11 septembre, en ayant des amis qui étaient présents, des Québécois d'origine mais qui étaient présents au Chili, alors on était scotchés sur la radio pour essayer de voir un peu ce qui se passait puis on est rentrés, on a interrompu, on n'a pas repris notre voyage de noces, il s'est terminé à ce moment-là. Mais c'est pour vous dire à quel point ça a eu des échos dans la vie de beaucoup de gens. Évidemment, plus profondément pour ceux et celles qui ont dû s'exiler, pour ceux et celles qui ont perdu la vie, qui ont été torturés, pour ceux et celles qui ont vécu toutes les années qui ont suivi, mais ça a bouleversé la vie ici aussi pour les Latins du Nord.

M. Boulerice (André) : Quand un politicien vous dit qu'il sera bref, il ne faut surtout pas le croire, mais je vais faire des efforts. Au début, je voudrais remercier Andrés d'avoir réussi à faire la convergence de toutes les options en fonction, de la solidarité envers le peuple chilien. Merci, Andrés. Merci. Merci 1 000 fois.

Oui, j'ai connu 1973, cet horrible coup d'État. J'étais beaucoup plus jeune, il va de soi. Je l'ai connu, comme Louise l'a dit tantôt, à travers la radio et après certains mouvements, comme tels, mais j'ai véritablement approfondi mes liens avec le Chili, au départ, par la rencontre des exilés chiliens au Québec, qui sont devenus d'éminents Québécois, on en a la preuve. Et après, en 1988, Pinochet a dû céder et faire un plébiscite sur son régime, et j'y ai participé en tant qu'observateur parlementaire international, de façon à s'assurer de la légitimité du scrutin comme tel. Cela m'a permis, durant le séjour où j'étais au Chili, de voir les ravages de cette horrible dictature, de voir des gens de plus en plus pauvres, des gens qui mangeaient de moins en moins bien, le chômage, comme tel, la répression politique, comme telle. Vous savez, même moi, je me suis fait photographier par la police secrète, la DINA, qu'on appelait. Peut-être que je les dérangeais, je ne le sais pas. Et, après, ce qui est le plus terrible, c'est de rencontrer une mère ou un père qui cherchait encore son fils ou sa fille, ou un enfant, garçon ou fille, qui aurait bien aimé savoir où était passé son père ou sa mère.

1988 a été définitif. Le non l'a emporté, non à Pinochet, comme tel. Progressivement, mais moins rapidement que je l'aurais souhaité, le retour à la démocratie s'est poursuivi, mais le combat pour une justice sociale, pour finalement se pardonner, peut-être, d'un passé, mais en acceptant la culpabilité qu'on doit avoir... Je pense qu'il reste encore un certain travail, et, dans la mesure de mes modestes moyens, si j'ai la possibilité d'aider, je le ferai avec énormément de plaisir, parce qu'on vous l'a dit, j'étais député de Saint-Jacques, et comment on dit Saint-Jacques en espagnol? Santiago. Voilà.

La Modératrice : Merci beaucoup à tous. C'est ce qui met fin à cette conférence de presse.

(Fin à 16 h 10)

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