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(Huit heures deux minutes)
M. Tanguay : Bon matin à tous
et à toutes. Ce matin, écoutez, on est pris pour vous reparler du troisième
lien autoroutier, imaginez-vous donc. Depuis 2016, c'était, jusqu'aux élections
générales de 2022, une promesse-phare, main sur le cœur, ils allaient le faire,
coûte que coûte, sans étude. Rappelez-vous d'Éric Caire, qui en rajoutait
plusieurs couches en disant : Ça va se faire, ça va se faire. Finalement,
ils se font élire pour un deuxième mandat majoritaire, après 2018, en 2022, il
y a un an, ils se font réélire dans la région de Québec, la grande région de
Québec, Rive-Nord, Rive-Sud, sur cette promesse-là. Et la promesse, écoutez,
elle a été mise de côté très rapidement après l'élection, quelques mois après.
Alors, on peut voir, encore une fois, hier,
François Legault, avec... On dit, au Québec : Jamais deux sans trois, mais
nous resservir une troisième promesse par rapport à un lien autoroutier... bien,
vous allez dire qu'il n'en fait pas une promesse formelle, mais de revenir avec
ça, le troisième lien autoroutier, alors que ça avait été garroché en dessous
des roues de l'autobus il y a quelques mois, c'est aucune crédibilité, aucune
vision, aucun plan de mobilité.
Il y a un enjeu de mobilité dans la région
de Québec, mais on voit que François Legault, plutôt que d'agir... François
Legault est un récidiviste de la promesse vide, de la promesse bidon, et ça, on
le déplore. Alors, plutôt que de promettre n'importe quoi, plutôt que de nous
relancer dans ce projet-là, il devrait déposer un plan pour la mobilité,
améliorer la mobilité dans la grande région de Québec. Et on a fait des
propositions, au Parti libéral du Québec, il devrait s'en inspirer plutôt que
de nous relancer dans ce mauvais feuilleton là. Encore une fois, un
gouvernement brouillon qui n'a pas de gouvernail.
Sans plus tarder, je cède la parole à mon
collègue André Morin, porte-parole de l'opposition officielle en matière de
transports. André.
M.
Morin :Merci, Marc. Bonjour, tout le monde. Alors,
effectivement, ce matin, le troisième lien autoroutier est de retour, et ça
nous démontre, encore une fois, que le premier ministre gère comme il gère...
en fait, comme le vent circule dans le Québec. Donc, au fur et à mesure que le
vent change de bord, il change de bord. On revient soudainement avec un
troisième lien autoroutier.
Moi, je vous dirais que ça illustre
comment ce gouvernement, finalement, est brouillon. On apprenait récemment... Des
ministres nous ont dit que les ponts n'étaient pas éternels. D'autres, pendant
les crédits, nous ont dit qu'il n'y avait pas d'enjeu pour les ponts.
Finalement, on ne sait plus, mais je pense que la région de Québec mérite
beaucoup mieux que ça, mérite, évidemment, qu'il y ait une véritable analyse
qui soit faite pour la fluidité de la circulation.
Moi, je vais vous dire honnêtement, quand
j'ai entendu ça hier, je pensais, cette idée-là du premier ministre, sortie
comme ça, là, qui a pris à peu près tout le monde par surprise, que c'était une
mauvaise blague, mais ça a l'air qu'il est sérieux. Merci.
M. Tanguay : Merci, André.
M. Bellerose (Patrick) : ...de
consulter... une fois qu'on a dit : Bon, il ramène une promesse brisée, le
fait de consulter la population, est-ce que ce n'est pas en soi une bonne idée?
M. Tanguay : Bien, on pensait...
quand il a mis fin à cette promesse-là, on pensait qu'il avait consulté les
études, on pensait qu'il avait consulté les études. On parlait de... quoi, de 8 000 pages
d'études. Vous rappelez-vous Geneviève Guilbault, qui arrive avec ses
cartables, là, puis qui dépose ça, c'était ça d'épais, elle avait tout lu ça,
puis elle avait même annoté, puis elle dit : Écoutez, la science nous dit
que ça ne tient pas la route, c'est pour ça qu'on ne le fait pas?
Alors, à quelque part, qu'est-ce qui
gouverne François Legault? Il y a un mot que je ne peux pas dire à l'Assemblée
nationale, qui est «girouette nationale». Mais c'est quoi qui le gouverne si ce
n'est pas la science?
Mme Prince (Véronique) : Mais
est-ce qu'il peut être motivé par quelque chose en lien avec le tramway ou...
M. Tanguay : Bien, je pense
qu'il peut être motivé avec quelque chose en lien avec l'électoralisme. Je
pense que François Legault, il a pris acte de la défaite de la CAQ dans
Jean-Talon puis je pense qu'il essaie de regagner le cœur des Québécoises et
Québécois de la Capitale-Nationale puis il s'est dit : Aïe! Ça a marché
deux fois, pourquoi pas une troisième fois? 2018, promesse du troisième lien
autoroutier, même chose en 2022. Là, il essaie de retrouver son sex-appeal
électoraliste dans la grande région de Québec. Bien, je veux dire, jamais deux
sans trois. De repromettre... De nous refaire le mauvais film d'une promesse,
troisième lien autoroutier, ce n'est pas sérieux.
M. Laforest (Alain) : Vous
vous positionnez comment là-dessus, M. Tanguay, là? Sur deux sujets...
M. Tanguay : Parfait.
M. Laforest (Alain) : ...troisième
lien, tramway, c'est quoi, la position du Parti libéral?
M. Tanguay : Troisième lien,
transport collectif, tramway, c'est notre position de la dernière élection,
c'est toujours notre position. Donc, après le tracé est-ouest, le tracé
nord-sud. Également... Votre deuxième question, c'était le tramway? Même
chose...
M. Laforest (Alain) : Il
passe où?
M. Tanguay : Bien, écoutez,
c'est la science qui va nous le dire, c'est la science qui va nous le dire.
M. Laforest (Alain) : ...d'accord
pour le troisième lien, là?
M. Tanguay : Transport
collectif, pas autoroutier. Ça a toujours été notre position puis c'est la
position de la science. Ce que l'on a proposé, vous vous en rappelez, avec mon
collègue André Morin, c'est qu'il y ait, pour la suite des choses, un comité
d'experts qui va venir nous dire où, quand, comment, quoi, donc des gens... des
ingénieurs, des urbanistes, des démographes, parce que la population augmente
dans la Capitale-Nationale. Mais, pour nous puis pour la science, c'est
troisième lien transport collectif.
Des voix : ...
M. Laforest (Alain) : ...juste
finir ma question. Le tramway, c'est quoi, votre position là-dessus?
M. Tanguay : Bien, le
tramway, évidemment, on est en faveur du tramway, il est important. Puis on
sait, là, ça va coûter plus que 4 milliards, il y aura une hausse des
coûts. C'est important puis... d'avoir toute transparence, justification des
coûts, et, pour ça, la ville de Québec a toute notre confiance, et on a hâte
que soient rendues publiques les soumissions. Il y a une capacité de payer
qu'on doit respecter, mais, pour nous, le tramway, c'est important que ça se
fasse. On est pour.
M. Carabin (François) : Vous
êtes non seulement pour le tramway, vous êtes aussi pour le tracé nord-sud. La
position de M. Legault hier sur le troisième lien, est-ce que ça ne vous
inquiète pas pour l'avenir du projet de tramway?
M. Tanguay : Écoutez, on ne
sait même plus par quel bord le prendre, François Legault. Honnêtement, là, ce
qui m'inquiète, c'est qu'ils sont entrés cette semaine dans leur sixième année.
Qu'est-ce qui a été réalisé pour améliorer la mobilité dans la région de
Québec? À toutes fins pratiques, rien. Dans la sixième... Au début de la
sixième année de la CAQ, qu'est-ce qui a été fait dans la grande région de
Québec? Puis là je ne vous parle pas, là, de son REM de l'Est à Montréal. C'est
du gros n'importe quoi là aussi, là. Alors, c'est à la va-comme-je-te-pousse.
C'est une girouette nationale. On ne sait pas où est-ce qu'il s'en va, puis il
y a des enjeux.
Puis vous allez me permettre un
commentaire. Cette marque-là d'un gouvernement brouillon qui n'a pas de vision,
qui n'a pas de plan, on le voit dans tous les dossiers : santé, éducation,
services de garde, PME, et ainsi de suite. Écoute, Northvolt, c'est une bonne
nouvelle, Northvolt, mais il n'y a pas de plan. Puis M. Legault disait hier en
Chambre : Les premières batteries vont sortir fin 2026. Ça, c'est dans
trois ans. Bien, dans trois ans, pour la santé, l'éducation, services de garde,
le logement, c'est demain matin, il n'y a pas de plan.
M. Bellerose (Patrick) : Sur
le troisième lien, vous avez dit récemment, de mémoire, que c'était inévitable,
et on comprenait que c'était un troisième lien autoroutier. Là, vous me dites
désormais : Pas question de troisième...
M. Tanguay : Non, non, ça a
toujours été transport collectif. Le troisième lien a toujours été transport
collectif.
Mme Prince (Véronique) : Sur
le réseau de la santé, on s'aperçoit... d'après des documents budgétaires qui
ont été déposés, basés, là, sur les 12 premières semaines, c'est des
documents budgétaires déposés par les C.A. des CISSS et des CIUSSS, puis on
s'aperçoit qu'ils se dirigent tous vers un déficit. Et le cabinet de M. Dubé
dit : On va faire des remboursements. Il y a des financements qui vont
être accordés. Est-ce que ce n'est quand même pas inquiétant...
M. Tanguay : C'est très
préoccupant, très préoccupant, effectivement, et on voit que cette
information-là remonte vers le ministre. Il y aura des dépassements de coûts,
entre autres justifiés... ou entre autres causés, devrais-je dire, par le
recours aux agences privées. Ça a fait exploser les coûts. Le ministre Dubé
doit non seulement rassurer la population, mais s'assurer que les services vont
être rendus. Mais, même là, quand je parle de santé, on voit l'explosion des
listes d'attente en chirurgie, on voit les délais d'attente dans les urgences.
C'est très préoccupant. Hausse des coûts pour différents facteurs. Et le
ministre Dubé doit nous dire c'est quoi, le plan de match, là, pour faire face
à cette hausse de coûts là.
Mme Prince (Véronique) : Bien,
son plan de match, d'après lui, c'est le projet de loi n° 15, mais est-ce
que le projet de loi n° 15 va éviter...
M. Tanguay : Mais est-ce que
le projet de loi n° 15, son plan de match... puis je l'invite à préciser,
est-ce que c'est l'objectif de couper dans la santé, le projet de loi n° 15?
Je ne pense pas. Le projet de loi n° 15, si lui, il dit... Il ne peut pas
dire, le ministre Dubé, à votre question : Le projet de loi n° 15 va
nous aider à venir diminuer le coût en matière de santé, parce que qu'est-ce
qu'il va faire avec son projet de loi n° 15? Il va mettre du monde à la
porte? Il va faire quoi? Alors, je l'invite à préciser sa pensée. Il y a des
coûts. Entre autres, il y a des négociations dans le secteur public au niveau
de la santé. Il y aura des hausses salariales. De quel ordre seront-elles? Mais
c'est très préoccupant.
Et je vous dis même, dans un contexte où
les coûts augmentent plus que ce qu'il avait envisagé, on se rend compte que
les services, même là, ne sont pas donnés à la hauteur de ce qu'ils devraient
l'être... les listes d'attente.
M. Carabin (François) : Toujours
en santé, M. Tanguay, comment vous expliquez que, deux ans après les
changements à la loi, il y ait toujours des enfants migrants qui ne puissent
pas avoir accès à des remboursements de la RAMQ?
M. Tanguay : Ça, écoutez...
ça, nous, on le déplore. Je pense qu'au Québec, au Québec, c'est important
d'offrir les services. Moi, je vais vous dire que j'ai, entre autres, un cas de
comté à cet effet-là, et c'est déchirant. Je pense qu'au Québec on doit, et je
le réitère, là, offrir les soins de santé. C'est des soins essentiels, santé et
sécurité, et je pense qu'on doit les offrir. Alors, ça, j'invite le
gouvernement à corriger le tir rapidement.
Une voix : En anglais.
Mme Senay (Cathy) : Good morning.
M. Tanguay
: Good morning.
Mme Senay (Cathy) : About the third link for cars, what Mr. Legault, basically, is
trying to do in reviving this idea... he wants to win back the people from Québec City. Do you have... People in Québec City should have a red flag regarding
the fact that the process to... for this consultation is not even clear in Legault's mind?
M. Tanguay
: Absolutely. In order to set aside that empty promise, he pleaded
that he had read thousands of pages of studies. Now, he's saying, after
Jean-Talon, that he's willing to revive that empty promise, which is
unreasonable, and he doesn't have any credibility. So, even for those who are
acting in good faith and those who are convinced that Québec needs to have a third link «autoroutier», even for them... I think
that nobody believes François Legault when he's trying to revive that promise.
Mme Senay (Cathy) : What was shocking for you when you heard that yesterday afternoon?
M. Tanguay
: Here he is again. I mean, François Legault strikes back with an
empty promise, without any rational behind that. Where's the rational? There's
an old saying : Where's the beef? Where are all the studies about
justifying that a new... or the renewal of that promise?
Again, there's a
challenge here, in the region of Québec. We need to enhance, to improve the mobility, but we don't have a
plan. Where's the beef? Where's the plan? We don't have any plan.
Mme Senay (Cathy) : And you're making a link with Northvolt.
M. Tanguay
:
Northvolt, the health care system, with all the responsibilities falling on the
François Legault's desk, we don't have a vision, we don't have a plan. And are
we better off today than five years ago? No. All these important challenges
that we are to face on a daily basis in Québec, health care system, education,
kindergarten and the economy, we are in a worse position today than five years
ago, and that's the end result of François Legault. And he mentioned once that
he wants to be judged based on the results. The results are very, very bad.
Mme Mignacca (Franca
G.) : Just back on the third link, the Premier hasn't said though that
it's for sure that he's going to bring back, you know, the car portion of it.
He said he's consulting with the population. Why, in your opinion, is it not
worth it to go back and consult them?
M. Tanguay
:
Because, again, I think that the science shows that it's important to enhance
the mobility in the region of Québec based on the «transport collectif». This
is our position, and we have many, many, also, suggestions and proposals to
enhance our capacity to... for transportation in the region of Québec.
That being said, I think
that it's based on nothing but François Legault's opinion of yesterday. But
what will be his opinion tomorrow? Stay tuned, we'll see. It's «n'importe
quoi». It's «gros n'importe quoi».
Mme Mignacca (Franca
G.) : And just quickly on Northvolt, I know
you mentioned it a bit yesterday, but if you can just describe, in English,
again what your current issue with the project is.
M. Tanguay
: It's a good news, Northvolt, but, in order to stay... in order to
maintain this announcement as a good news, we need to have a plan. Where he will
find the 3,000 plus workers that are required, and they are required within the
next three years. Where will be... How we will be facing the housing challenge,
the basic services also to that part of the population? We're talking about McMasterville and Saint-Basile-le-Grand. What
will be the plan in order to provide the population an addition... substantial addition of thousands and thousands of population in that specific area with
respect to the «garderies», health care system, education system,
transportation as well?
So, in order, for
Northvolt, to stay a good news, we need to have a plan, and quickly. You cannot
sign such a deal, which is, face value, a good deal, without any planification.
But we're lacking that for... with François Legault for the last five years.
Une voix : Merci beaucoup,
tout le monde.
M. Tanguay
: Merci
beaucoup.
M.
Morin :
Merci.
(Fin à 8 h 16)