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Conférence de presse de M. Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux

Annonce concernant le dépôt d’un projet de loi sur le recouvrement du coût des soins de santé et des dommages-intérêts liés aux opioïdes

Version finale

Thursday, October 5, 2023, 12 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Douze heures trente et une minutes)

Le Modérateur : Bonjour. Bienvenue à cette conférence de presse du ministre Lionel Carmant sur le projet de loi n° 36 sur le recouvrement du coût des soins de santé et des dommages-intérêts liés aux opioïdes. Je vous laisse la parole, M. Carmant.

M. Carmant : Merci, M. Carabin. Alors, bonjour, tout le monde. J'ai la chance d'être accompagné de Me Maheux, du ministère de la Justice, M. Fillion, de la Santé publique. Je suis ici pour vous présenter le projet de loi sur le recouvrement du coût des soins de santé et des dommages-intérêts liés aux opioïdes, que je viens de déposer à l'Assemblée nationale ce matin. C'est un projet de loi qui vient s'ajouter à l'ensemble des efforts que nous déployons pour lutter efficacement contre la crise des surdoses aux opioïdes au Québec.    Vous savez à quel point on en a parlé beaucoup, ces derniers temps, la crise des opioïdes frappe fort au Québec et ailleurs en Amérique. C'est un phénomène qui a d'abord commencé à l'Ouest, mais qui, insidieusement, s'est rendu chez nous. Aujourd'hui, on voit de plus en plus de gens affectés, particulièrement à Montréal. C'est très préoccupant. C'est une situation qui requiert du gouvernement un ensemble de mesures en amont, mais aussi des mesures urgentes et rapides pour sauver ceux qui sont présentement victimes de cette situation.

On a investi et on continue d'investir à la fois en prévention et en réduction des méfaits, mais aussi dans le réseau pour traiter celles et ceux qui ont besoin d'aide et d'une intervention spécialisée. Au printemps dernier, j'annonçais 36,9 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir des mesures de prévention et de réponse aux surdoses. Ces sommes s'ajoutaient aux 15 millions de dollars par année récurrents prévus dans la Stratégie nationale de prévention des surdoses de substances psychoactives 2022-2025. Plusieurs mesures de ce plan visent à prévenir les surdoses, notamment auprès des personnes vulnérables qui peuvent souffrir de problèmes de santé mentale ou être en situation d'itinérance.

Pour revenir au contexte derrière ce projet de loi que nous déposons aujourd'hui, il faut rappeler que cette situation, comme je le disais, n'est pas unique au Québec. Ainsi, en août 2018, la Colombie-Britannique, durement frappée par cette crise, a pris l'initiative de déposer une demande d'autorisation à exercer une action collective contre une quarantaine de fabricants et distributeurs d'opioïdes, ainsi que leurs consultants. Les comportements de ces fabricants et distributeurs auraient conduit, entre autres, à la mort et à l'hospitalisation de milliers de Canadiens à la suite de surdoses. Aussi, ils auraient fait de fausses représentations quant aux risques de dépendance, aux effets secondaires et aux symptômes de sevrage. Ces médicaments, normalement utilisés pour les douleurs aiguës et sévères, sont devenus le traitement typique, pour de nombreux citoyens, de douleurs chroniques et qui perduraient. De ces manquements a résulté un marché inondé de ces puissantes drogues, alors que la demande ne l'a jamais justifié.     Cette crise, au fil des ans, il ne fait aucun doute qu'elle est maintenant rendue ici. Si la problématique semblait de moindre envergure au départ, la réalité a évolué depuis, le problème s'est amplifié, et on parle de centaines de décès, d'hospitalisations, de visites aux urgences, qui ont occasionné et occasionnent encore une charge réelle sur notre réseau de santé et de services sociaux.

Aujourd'hui, il est temps pour nous de déposer ce projet de loi et de mettre en place les mécanismes pour non seulement soutenir cette action collective de la Colombie-Britannique, mais aussi à rendre imputables, envers les Québécois, ces entreprises. Ce projet de loi vise, notamment, à prévoir un recours direct contre les fabricants et distributeurs d'opioïdes, ainsi que les entreprises de consultation les ayant conseillés, afin de recouvrer le coût des soins de santé engagés et de faire assumer à l'industrie la responsabilité de ses agissements, aménager des règles particulières au régime général de la responsabilité civile qui trouve habituellement application au Québec pour cette situation particulière et permettre aux Québécois d'agir comme membre d'une action collective initiée par la Colombie-Britannique.

Par ce projet de loi, le Québec confirme donc sa participation avec les autres provinces, les territoires et le gouvernement fédéral, qui considèrent tout autant que nous complètement inacceptables les fautes commises par ces grosses compagnies pharmaceutiques. Au-delà des aspects plus techniques, c'est une démarche qui s'inscrit en totale continuité avec l'engagement de notre gouvernement à lutter contre les surdoses dues aux opioïdes.

Je remercie les équipes qui nous ont accompagnés dans le cadre de cette démarche, d'abord pour le travail accompli jusqu'à maintenant et ensuite pour tout ce qu'il reste à faire. Je compte également sur mes collègues de l'Assemblée nationale et sur l'ensemble des personnes concernées par cet enjeu pour les étapes à venir dans le processus de bonification du projet de loi en vue de son adoption. Puis je pense qu'on a fait un bon pas ce matin lors du dépôt à l'Assemblée nationale, au salon bleu. Notre plus grand désir est de poser des gestes forts et de joindre la parole aux actes pour améliorer de manière notable, de manière notable et durable, la santé des Québécoises et des Québécois par ce recours, qui inclut le gouvernement du Québec. Merci beaucoup, tout le monde.

Le Modérateur : Merci. On va passer à la période des questions. Je vais commencer avec Louis Lacroix, Cogeco.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, M. Carmant, messieurs. M. Carmant, est-ce que vous pouvez nous donner une idée de l'impact de la crise des opioïdes au Québec? Quelle est l'ampleur de cette crise-là et quel est l'effet sur la population?

M. Carmant : Bien, écoutez, on parle... le chiffre le plus frappant et qui soit officiel, c'est les 319 décès qu'on a vus en 2020. Pour cette année, on n'a pas encore d'estimation, mais je pense que ça, ça parle à tout le monde, là, de nombreux décès. Et on a encore plus d'hospitalisations et de gens qui doivent être secourus avec l'aide de la naloxone, ce qu'il est important de sensibiliser tout le monde aussi, l'utilisation de la naloxone. Donc, des coûts importants pour notre système de santé et pour la société québécoise en général.

M. Lacroix (Louis) : Mon autre question, ce serait davantage sur les coûts. En fait, je comprends, là, qu'on n'a pas établi les sommes, encore, de toute cette procédure, vaste procédure, qui est pancanadienne, mais combien est-ce que le Québec espère récupérer de... combien ça coûte en soins de santé au Québec, cette crise-là?

M. Carmant : Bien, les travaux pour les estimés sont en cours avec le groupe de travail canadien. Ce qu'on peut dire, c'est que, dans la poursuite contre Purdue, l'industrie Purdue, c'est 85 milliards qui avaient été estimés à travers le Canada. Maintenant, c'est un chiffre qui a été utilisé dans cette poursuite-là. Ensuite, évidemment, là, on doit déterminer non seulement sur l'impact populationnel, mais, sur l'impact, également, du nombre de gens qui ont été atteints, quelle va être la part du Québec, qui va revenir au Québec. Mais ça, il y a des travaux qui sont en cours avec les autres États au niveau du Canada.

M. Lacroix (Louis) : Merci.

Le Modérateur : Je vais passer à Alexandre Duval, Radio-Canada.

M. Duval (Alexandre) : M. Carmant, sur la question des coûts, je comprends que vous ne pouvez pas chiffrer, mais est-ce que vous êtes capable de donner un ordre de grandeur de ce qu'on pourrait récupérer si on avait gain de cause, au Québec et dans l'ensemble du Canada? Est-ce qu'on est dans les dizaines de milliards, au-delà de 100 milliards? Est-ce qu'on a une idée globale?

M. Carmant : Bien, je ne pense pas que je puisse spéculer là-dessus. Par exemple, on a eu une entente, avec Purdue Canada, de 150 millions. Maintenant, il y a encore plusieurs recours qui sont en train de se travailler, de se décider. Je ne sais pas si, M. Maheux, vous avez une idée.

M. Maheux (Frédéric) : Dans le cas... Juste pour revenir, dans le cas de Purdue... au niveau de la faillite aux États-Unis, parce que c'est la faillite de ces... ces compagnies-là sont placées sous la protection de la loi de la faillite, la Colombie-Britannique a fait une réclamation au nom de l'ensemble des provinces et des territoires canadiens, ce qui inclut aussi le gouvernement fédéral, puis a estimé la réclamation à 85 milliards de dollars. On ne parle pas d'une démonstration précise au stade d'une... dépôt d'une créance dans le cas d'une faillite.

Toutefois, je pense qu'on peut, sans se tromper, vous parler de milliards, de combien ça va être déterminé plus tard. D'ailleurs, le projet de loi est là pour faciliter la détermination des dommages encourus par les gouvernements. La preuve des dommages pourra se faire par échantillonnage, donc une preuve statistique, scientifique, parce que c'est difficile de déterminer chacun des gestes qui ont été posés par les organismes, les ministères, les hôpitaux, les spécialistes, etc., au Québec, donc on va se servir de cette méthode-là pour déterminer.

Au stade où en est rendu le recours, ce n'est pas important, à ce moment-ci, d'avoir notre réclamation. Ce qui est important, puis ce que le gouvernement fait aujourd'hui, c'est de déposer un signal clair qu'il allait participer à ce recours-là, confirmer l'annonce qui avait été faite, en 2022, qu'il allait participer à ce recours-là.

M. Duval (Alexandre) : M. Carmant, on comprend que les auditions vont commencer en Colombie-Britannique à la fin novembre, pour l'autorisation du recours. À quel point c'est important que le projet de loi chemine rapidement au Québec?

M. Carmant : Écoutez, le geste fort qu'on devait poser, on le pose, aujourd'hui, avec le dépôt du projet de loi, mais nous, ce qu'on espère, c'est la collaboration des autres partis d'opposition, que j'ai rencontrés, également, ce matin, pour que les choses avancent le plus rapidement possible. Mais l'important, c'était de déposer le projet de loi aujourd'hui.

M. Duval (Alexandre) : Donc, vous n'estimez pas qu'il est nécessaire qu'il soit adopté avant le début de l'audition, si je comprends...

M. Carmant : Il n'y avait pas de besoin d'adopter le projet de loi avant le 27 novembre. L'important, c'était le déposer, et, ensuite, on va travailler sur la suite des choses, avec les oppositions.

M. Duval (Alexandre) : Puis, juste pour bien comprendre, quelle importance que ça aille rapidement si le signal clair est déjà envoyé? Pourquoi il faut que ça aille vite, l'importance que ça aille rapidement, si le signal clair est déjà envoyé? Pourquoi il faut que ça aille vite?

M. Carmant : Bien, écoutez, plus ce sera réglé rapidement, mieux… plus les choses vont aller de façon fluide avec les autres États qui ont déposé leur projet déjà.

M. Maheux (Frédéric) : Si je peux ajouter, M. le ministre, à cet égard-là, on considère qu'il n'est pas important, au niveau du stade de l'autorisation, que le projet de loi soit... que la loi soit adoptée. Ce qui est important, comme je vous le disais, c'est qu'un signal soit transmis. Par la suite, l'ensemble... pas l'ensemble, mais les procureurs de la Colombie-Britannique qui dirigent le recours collectif vont négocier des échéanciers puis des étapes avec les autres... avec les défendeurs. Et, à ce moment-là, il va être important que le Québec confirme, par l'adoption du projet de loi, sa participation et aussi que son droit civil soit harmonisé à ceux des autres provinces qui ont déjà adopté de tels projets de loi.

Le Modérateur : Patrick Bellerose, Journal de Québec.

M. Bellerose (Patrick) : M. Carmant, on vous a posé la question sur l'impact, là, pour le système santé. Vous avez parlé de 319 décès en 2020. Mais, quand même, j'aimerais vous entendre de façon plus générale sur c'est quoi, l'impact de la crise d'opioïdes au Québec, parce qu'on en parle beaucoup pour les États-Unis, pour Vancouver. Au Québec, on le sait, on sent que ça existe, mais, plus précisément, pouvez-vous un peu illustrer l'impact que ça a sur le système de santé? On faisait un parallèle, tantôt, avec le tabagisme, là, en termes de crise de santé publique. J'aimerais voir, est-ce qu'on peut comparer les deux, ou comment ça...

M. Carmant : Je pense que, clairement, c'est une crise de santé publique, ça cause des décès, ça brise des vies. Et je pense que c'est important pour nous d'agir, non seulement en prévention, mais également au niveau des enjeux curatifs. Donc, on travaille sur les deux, et, pour moi, c'est un problème qui doit être pris très au sérieux et qui affecte beaucoup la population et les services sociaux au Québec.

M. Bellerose (Patrick) : …vous entendre sur des noms assez connus parmi les défendeurs, là, il y a Jean Coutu, Loblaws, Shoppers Drug Mart, pas des noms nécessairement qu'on s'attendait à voir dans un recours collectif pour la crise des opioïdes. Quel est leur rôle dans cette crise-là?

M. Carmant : Bien, nous, les 40 compagnies qui sont là, on les voit comme un bloc. La poursuite se fait en Colombie-Britannique. Nous, on n'ajoute personne dans ce recours-là. Leur rôle sera déterminé par le système judiciaire en Colombie-Britannique.

M. Lacroix (Louis) : Mais, en général, pouvez-vous nous dire ce que vous reprochez à ces entreprises-là, juste pour qu'on ait une idée, ce qui leur est reproché véritablement?

M. Carmant : Le reproche, c'est de la fausse représentation. Et, comme je mentionnais, c'est… des médicaments qui étaient prévus pour le traitement de douleurs aiguës et sévères ont été utilisés de façon commune pour des douleurs chroniques, comme le mal de dos, par exemple.

M. Bellerose (Patrick) : Je comprends pour les fabricants, mais pour les distributeurs, c'est une sorte de négligence qu'on leur reproche?

M. Carmant : C'est d'avoir participé au processus. Et, comme je vous dis, ce sera au juge et au système judiciaire de décider la responsabilité de chacun lors du jugement qui va être posé en Colombie-Britannique.

M. Carabin (François) : Je vais me permettre une couple de questions. François Carabin, Le Devoir. Là-dessus, justement, qu'est-ce qui est prévu dans le projet de loi pour faire en sorte que ça n'arrive plus à l'avenir?

M. Carmant : Je passerais la parole à Me Maheux.

M. Maheux (Frédéric) : Le projet de loi ne prévoit aucune mesure pour empêcher que ce ne se... L'objet du projet de loi, c'est de faciliter la récupération des sommes qui ont été dépensées par le gouvernement et la récupération de dommages par les personnes qui ont été victimes de la crise des opioïdes. C'est une... l'objet de la loi est circonscrit à cela et ne va pas plus loin que ça.

M. Carmant : Et, si je peux compléter, nous, ce qu'on fait, c'est évidemment l'aspect préventif. On a un programme de prévention des dépendances dans les écoles, et je pense qu'on sensibilise... il faut sensibiliser les Québécois. D'ailleurs, on veut faire, cet automne, une campagne publicitaire, justement, pour parler du rôle de… consommation, de santé mentale et le lien entre les deux.

M. Carabin (François) : Est-ce que vous n'auriez pas pu profiter du dépôt du projet de loi pour mettre en place des mesures concrètes pour bloquer, là, l'influence?

M. Carmant : Moi, je trouve que c'est vraiment très concret d'aller dans les écoles parler de dépendance à nos enfants. Et je pense qu'il n'y a pas de plus concret et de plus payant à long terme que ce qu'on a fait depuis 2020.

M. Carabin (François) : Au-delà du projet de loi, il y a une demande qui est faite par plusieurs santés publiques régionales, notamment la Santé publique de Montréal, c'est de déjudiciariser la possession simple de drogue. Ils disent que ça pourrait régler ces problèmes... une partie des problèmes liés à la crise des opioïdes. Qu'est-ce que vous faites au gouvernement pour, justement, régler ce problème-là? Est-ce qu'une déjudiciarisation, c'est considéré au sein du gouvernement Legault?

M. Carmant : Non, nous, on n'en est pas rendus là. Ce qu'on fait, ce que... il y a certaines municipalités qui sont allées là, à l'extérieur, ailleurs au Canada, on observe la situation puis on suit le processus de près, mais nous, on n'est pas encore rendus là en tant que gouvernement.

Le Modérateur : O.K. Merci. Je vais y aller avec Franca Mignacca, Global News.

Mme Mignacca (Franca G.) : Good afternoon. Can you start, Minister Carmant, by describing a bit just how much the opioid crisis is a problem in the province?

M. Carmant : I think the most significant number that I can say is that, in 2020, it caused 319 deaths, leaving orphans, wives, and husbands alone. So, it's a significant problem. But there's also a lot of hospitalizations, for naloxone use. And I think there's a significant impact on social services as well, cohabitation… so there's a number of issues which make the crisis significant, not as much, maybe, as in Vancouver or Toronto, but it's clearly here, in Montréal and in the rest of Québec.

Mme Mignacca (Franca G.) : Aside from tabling this bill today, what more will you be doing to deal with the opioid crisis?

M. Carmant : Well, we've made significant investments in prevention and as well as facilitating access to care for people with opioid use. And also, we want to continue doing more, especially as far as advertisement and making people aware of the problems associated with drug use, especially opioids.

Le Modérateur : Merci. Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : Mr. Carmant, what do you say to loved ones who lost a person in 2020 for opioids, or doctors that were struggling with patients and realized that they lost it in 2020? What this class action, if you join it, which is probably the case, will change?

M. Carmant : O.K. So, this actually… is for Québec, and states… and other provinces in Canada, but this also facilitates individual…

Mme Senay (Cathy) : The families who lost a loved one, what will they get from this bill?

M. Carmant : Well, I think it's a significant statement against the imputability of all those who have taken part into the opioid crisis.

Mme Senay (Cathy) : And that they're taken seriously. But what those distributors, producers, consultants have done… what they have done wrong?

M. Carmant : Well, they have misled the population here and all over the word about the significance and the impact of using opioids. Again, those drugs were developed for severe acute pain, and have been use chronically for not… maybe low or midgrade pain, like backaches. And this had led to what we see nowadays with the opioid crisis.

Mme Senay (Cathy) : So, the consolation for those families who lost a person is to get the money back, that those players pay for what they did?

M. Carmant : I mean, it would never replace somebody, if you've lost them, but obviously it makes the statement that the Government is taking this very seriously and that, if there was individual actions… that they can take it and they will benefit from the Government's action. Maybe, Me Maheu can complete the…

M. Maheux (Frédéric) : Bien, je peux peut-être compléter en français, si vous me permettez, par contre. Ce qui est important, c'est que le projet de loi fait bénéficier les citoyens des mêmes règles que ce qu'on octroie au gouvernement pour faciliter la récupération des sommes. Donc, s'il y a des recours collectifs, des recours individuels, il y en a qui sont entrepris par des citoyens ou des groupes de citoyens, ils vont bénéficier des mêmes facilités pour faire la démonstration des fautes, des dommages, mais surtout du lien de causalité entre les fautes et les dommages qu'ils ont subis. Donc, ça va faciliter grandement la récupération des sommes à ces personnes-là.

Mme Senay (Cathy) : De la même façon que vous avez fait pour le tabac.

M. Maheux (Frédéric) : De la même façon, exactement.

Le Modérateur : Stéphane Giroux, CTV.

M. Giroux (Stéphane) :Yes. M. Fillion… speaks English? Yes.

M. Fillion (Yovan) : Not that much

M. Giroux (Stéphane) : We'll try, we'll try. The opioid crisis, we've always believed that, in Québec, it was not as bad as the rest of the country. A couple of weeks ago, in Montréal, we had 8 overdoses in one evening. Have things dramatically changed recently, in Québec, in order to launch this class action suit?

M. Fillion (Yovan) : Je vais me permettre de répondre en français. Ce n'est pas à cause d'une modification de l'allure de la crise récente, là, que ce projet de loi là est déposé. Est-ce que l'amplitude de la crise est la même qu'ailleurs au Canada? Ce n'est pas... Non, là, elle ne s'exprime pas de la même façon. Par contre, il y a clairement des enjeux liés aux surdoses des opioïdes ici, au Canada, surtout au Québec, puis, comme M. le ministre le soulignait, de manière plus particulière dans la région de Montréal.

M. Carmant : If I can complete, we've been involved from the beginning. Today, we're doing an additional step, confirming our participation in the class action suit all over Canada.

M. Giroux (Stéphane) : I'd like to ask you... J'ai oublié votre nom, je m'excuse.

M. Maheux (Frédéric) : Frédéric Maheux.

M. Giroux (Stéphane) : Now, we're suing here major companies, US manufacturers. What are the end… some, of course, have used the protection... bankruptcy law protection, like Purdue, for example, to… themselves. Is it realistic to go after companies who will use every legislation in the book to avoid paying? And we've seen it happen quite a bit.

M. Maheux (Frédéric) : Si je comprends bien, c'est : Est-ce que c'est réaliste ou est-ce une bonne idée?

M. Giroux (Stéphane) : ...

M. Maheux (Frédéric) : Bien, qu'est-ce qu'on fait? Si on ne fait rien, on a rien. Si on fait quelque chose, on réussit à ramasser... à récupérer ce qu'on peut récupérer. C'est sûr et certain que, lorsqu'une compagnie ou un groupe fait face à une multitude de poursuites, il y a des chances, on l'a vu dans Purdue, on l'a vu dans le tabac, qu'ils se placent sous la protection d'une loi comme la Loi sur la faillite ou l'arrangement avec les créanciers. Mais le gouvernement, en posant le geste aujourd'hui, confirme sa participation à un recours, et, si jamais il y a des faillites ou des compagnies qui se placent sous la protection de la loi… faillite, pourra, comme il a été le cas aux États-Unis, faire une réclamation puis essayer de négocier une entente pour récupérer le maximum pour le bénéfice des citoyens du Québec.

M. Giroux (Stéphane) : Merci.

Le Modérateur : On avait le temps pour quelques questions supplémentaires, je crois. Patrick Bellerose... Ah! Alexandre Duval.

M. Duval (Alexandre) : ...résumer le lien que vous faites avec le recours collectif qui a été intenté contre les cigarettiers. En quoi c'est semblable, au niveau légal, là, ce qui a été fait et ce qui est fait à l'heure actuelle?

M. Maheux (Frédéric) : En quoi c'est semblable? Bon, premièrement, la chose qui est similaire, c'est que la Colombie-Britannique est le précurseur dans les deux cas. Dans le premier cas, du tabac, elle a adopté une loi, le Québec a suivi. Ça a mené à la faillite... bien, la faillite, la protection... les compagnies se sont mises sur la protection de la faillite. Et je ne pourrai pas aller plus loin sur cette question-là, là, parce qu'il y a des discussions qui sont encore en cours avec le médiateur qui a été nommé. Ça, c'est la première des choses.

La Loi sur le tabac prévoyait des mécanismes pour faciliter la récupération, donc aménageait le droit pour prévoir ce qu'on appelle en droit des présomptions, c'est-à-dire des mécanismes qui vont nous permettre de faire une démonstration plus facilement que s'ils n'existaient pas, ces mécanismes-là. Exemple, en matière de... pas de tabac, mais en matière d'opioïdes, les gouvernements n'auront pas à produire en preuve le nom et le bilan de santé de chacune des personnes qui vont... qui ont été victimes de la crise.

Ce qu'on prévoit, dans le projet de loi, c'est qu'on va pouvoir y aller par preuves scientifiques. On entend par là... On entend quoi par là? Donc, on parle d'échantillonnages, d'études d'un échantillon qui est anonymisé pour ensuite faire la démonstration qu'on doit l'appliquer, par une méthodologie qui m'échappe complètement, là, qui va être discutée, à un grand... au nombre total de personnes qui ont pu être victimes.

Par le fait même, aussi, on va faire la même chose, une méthode similaire pour démontrer les coûts de santé qui ont été engendrés aux provinces et aux territoires par cette crise-là. Ce qui se démarque dans le cadre... Qu'est-ce qui démarque le projet de loi actuel de celui du tabac? C'est vraiment la possibilité pour des gouvernements de participer à une action collective. C'est l'aspect novateur, le plus novateur du projet de loi ou de la loi qui a été adoptée par la Colombie-Britannique. Au Québec, les règles usuelles ne permettent pas au gouvernement d'être demandeur dans un recours collectif. Et donc, devant la situation particulière, mesure particulière, la Colombie-Britannique a décidé, et l'ensemble des provinces ont suivi, y compris le Québec aujourd'hui, d'adopter le pas puis de s'unir pour mener à bien le recours contre les compagnies d'opioïdes.

Le Modérateur : Patrick Bellerose.

M. Bellerose (Patrick) : Justement, pour poursuivre sur vos explications, vous avez dit à ma collègue que... tout ça aux individus, d'utiliser cette présomption-là, dans une poursuite individuelle. J'essaie de comprendre en quoi on aurait besoin d'une présomption dans une poursuite individuelle, alors qu'on démontre un cas précis.

M. Maheux (Frédéric) : Il y a différentes possibilités. Premièrement, il y a des recours collectifs déjà entrepris, je ne connais pas le nombre ou les noms, là, mais il y a des recours collectifs d'entrepris contre les compagnies d'opioïdes. C'est que, le projet de loi, évidemment, lorsque vous allez parler d'un recours individuel d'une personne, il y va y avoir une démonstration à faire, mais il y a d'autres éléments qui sont prévus dans le projet de loi, notamment au niveau de la prescription, hein? L'effet rétroactif va permettre aux citoyens de reculer jusqu'en 1996 et de bénéficier d'un trois ans supplémentaire pour poursuivre les compagnies, donc déposer une poursuite. C'est ça qui est important de retenir. C'est que, oui, on va faciliter tous les recours, qu'ils soient collectifs ou individuels, par ce projet de loi là.

M. Bellerose (Patrick) : Alors, la prescription, pour l'instant, est de combien de temps?

M. Maheux (Frédéric) : Trois ans à partir du moment de la connaissance du préjudice.

M. Carabin (François) : Je veux juste être certain, là, je ne veux pas vous faire répéter, mais...

M. Maheux (Frédéric) : Pas de problème.

M. Carabin (François) : Bon. Vous avez dit que le gouvernement du Québec va pouvoir se joindre à une action collective. Bon. Je pense que vous aviez en tête cette action collective là, plus particulière, là, contre les pharmaceutiques. Mais est-ce que ce projet de loi permet au gouvernement du Québec de participer à une action collective tout autre dans le futur?

M. Maheux (Frédéric) : C'est que le projet de loi va venir confirmer notre participation. Parce qu'en matière de convention collective, du moins de la façon dont c'est particulier dans ce projet de loi là ou dans la loi sur la Colombie-Britannique, c'est une règle de... j'essaie de trouver le terme en français, c'est quand même drôle, on peut s'exclure. Donc, au départ, il est déposé, et on est tous inclus, donc toutes les provinces sont incluses, puis si on veut, on peut s'exclure. Donc, ce projet de loi là ne vise que, pour l'instant, à confirmer notre participation à ce recours-là.

Toutefois, ça n'empêchera pas le gouvernement du Québec d'entamer, si jamais il y a d'autres situations qui se présentent dans les délais qui sont prévus, des poursuites supplémentaires contre d'autres compagnies et en bénéficier, donc des poursuites individuelles. Il pourra encore bénéficier des mêmes règles contre ces compagnies-là.

M. Bellerose (Patrick) : C'est quoi la logique qui fait que, d'une règle générale, le gouvernement ne peut pas participer à une action collective?

M. Maheux (Frédéric) : La réponse la plus facile que je peux vous dire, c'est que le droit ne le permet pas, le droit civil. Par contre, je peux peut-être vous en donner un peu plus. Lorsqu'on est en action collective, une action collective, on va former un groupe, qui sont dans une situation similaire. Il n'y a pas grand monde au Québec qui sont dans la situation similaire du gouvernement du Québec. C'est pour cette situation-là. Et ça... essentiellement.

Le Modérateur : Franca Mignacca.

Mme Mignacca (Franca G.) : I just want to clarify something that you sort of started to say earlier, Minister Carmant. Are you saying that this bill is important because… in part because it would allow families to move forward with individual lawsuits? Can you explain that a bit?

M. Carmant : No, it's important because it confirms that we want to take care into the collective action with the rest of Canada. But it also simplifies things for families who do want to have a more individual action.

Le Modérateur : Merci. C'est ce qui met fin à cette conférence de presse. Merci beaucoup.

M. Carmant : Merci, tout le monde.

(Fin à 12 h 59)

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