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Point de presse de Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’administration gouvernementale et pour le Conseil du trésor, et M. Haroun Bouazzi, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de finances

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Tuesday, November 7, 2023, 11 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante minutes)

Mme Labrie : Bonjour, tout le monde. Comme vous le savez, il y a ldes feux à éteindre partout, actuellement, en logement, sur le marché de l'immobilier, en itinérance, dans le transport en commun. Puis qu'est-ce que la CAQ fait actuellement? Ils attendent qu'il pleuve. Nous, on demandait 10 000 logements sociaux sur deux ans, c'était un minimum pour répondre à la crise. Ils nous en annoncent 8 000 sur cinq ans. Quand on est en crise, ça demande une réponse urgente. Et de toute évidence la CAQ n'est vraiment pas pressée d'utiliser le 1,8 milliard de l'entente avec le fédéral pour aider les gens à se loger.

Regardez comme il faut, là, dans le document qui nous a été présenté aujourd'hui, c'est juste 210 millions cette année, pas un sou l'année prochaine. Les gros investissements, ça commence en 2025. Les 500 logements pour contrer l'itinérance qu'ils nous annoncent aujourd'hui, l'argent n'arrive pas avant 2025. Même chose avec les 4 000 unités au programme de supplément au loyer, rien avant 2025. Moi, je trouve qu'attendre qu'on soit proche des élections pour faire arriver des vraies mesures pour la crise du logement, c'est prendre les électeurs pour des imbéciles, c'est un manque de respect pour les Québécois, c'est insultant. C'est maintenant qu'on a besoin de mesures pour la crise en habitation, on ne peut pas attendre en 2025. Puis c'est d'autant plus dérangeant de voir la CAQ pelleter par en avant l'utilisation de ce 1,8 milliard là que tout le monde sait, au Québec, que plus on attend avant de le dépenser, moins on va pouvoir construire de logements avec. Aujourd'hui même, d'ailleurs, on avait un sondage qui nous disait que la priorité nationale de bien des gens, au Québec, c'est la crise en habitation. Donc, ça montre à quel point la CAQ n'a jamais été aussi déconnectée des priorités des Québécois.

Un petit mot, en terminant, sur les négociations du secteur public, là, on a un gouvernement qui a une estimation plus optimiste de l'inflation à venir que celle des banques. Pourquoi? On ne nous l'a pas expliqué. Qu'est-ce qui explique cet écart-là avec l'estimation des experts? Moi, je ne le sais pas. Je ne sais pas si c'est pour tenter de rendre plus acceptable l'offre que le gouvernement fait au secteur public, mais la question se pose.

Journaliste : Mais justement... Ah! vous avez de quoi à dire. Excusez.

M. Bouazzi : Rapidement, rapidement, ne vous inquiétez pas. Donc, moi, je vais aborder deux points. D'abord, comme l'a dit ma collègue, Christine, effectivement, il y a beaucoup de crises. Tout coûte cher, le logement, l'hypothèque, l'épicerie. Et je vous avouerais que, sur la question des banques alimentaires, j'ai été vraiment très déçu. On parle de 10 millions sur la table. C'est cheap, je ne vois pas d'autre mot. Quand on demande 18 millions, c'est littéralement deux fois rien, hein? Vous avez vu les chiffres, 1 milliard sur les questions des compagnies, 1,9 milliard sur le logement. Là, on parle de 18 millions, et on n'est même pas capable de les mettre sur la table quand on sait qu'un Québécois sur 10 a fait appel aux banques alimentaires en 2023, c'est vraiment décevant.

Le deuxième point que je voudrais aborder, c'est la question du transport en commun. On le savait déjà, on en a la confirmation, malheureusement, l'argent qui est mis sur la table ne suffira pas à éviter des coupes dans le transport en commun en 2023. Pour des questions, évidemment, sociales, des questions économiques et des questions écologiques, on pense qu'il est irresponsable de ne pas juste maintenir le peu de services qu'on a en transport en commun.

Journaliste : Revenons sur les négociations. Ce qu'on a compris du message d'Eric Girard, c'est que ces 8 milliards récurrents, c'est ce qu'il y a sur la table, il faut jouer dans cette enveloppe-là, il n'y a pas d'argent de plus. Vous avez demandé, vous, d'augmenter l'enveloppe. On la prend où, l'argent? On se contente de ça? Est-ce qu'on se dirige vers l'austérité?

Mme Labrie : Bien, écoutez, c'est une question de choix politique, là. Le gouvernement de la CAQ a annoncé une baisse d'impôt l'année dernière, on se prive collectivement de beaucoup d'argent qui aurait pu servir à bonifier l'offre dans le secteur public. On se prive d'argent qui est dans les paradis fiscaux, également, actuellement. Donc, ça, c'est des choix politiques que la CAQ fait, ça leur appartient.

Journaliste : Mais donc vous dites que, là, c'est en raison des choix passés qu'on n'a plus d'argent pour donner... pour compenser, disons, les travailleurs de l'État. Mais là, maintenant, cet argent-là est déjà dépensé, donc on fait quoi maintenant?

Mme Labrie : Bien, c'est-à-dire qu'ils peuvent revenir sur des décisions mauvaises qu'ils ont prises dans le passé, mais il y a une chose qui est claire pour moi, c'est qu'on n'a pas la capacité, comme communauté au Québec, de descendre plus bas dans nos services publics. Il y a une crise énorme, actuellement, autant en éducation qu'en santé et services sociaux. On ne peut pas descendre plus bas, là. La pénurie de main-d'oeuvre, elle est critique dans tous nos services publics. On a absolument besoin d'une meilleure offre sur la table, pas juste pour régler la grève, là, qui... la menace de grève qui pèse, là, mais pour régler la pénurie de main-d'oeuvre dans nos services publics.

Journaliste : ...considérer, par exemple, la possibilité d'annuler la baisse d'impôt...

M. Bouazzi : Bien, il y a plusieurs points. Actuellement, on a vu un rapport de l'IRIS qui parlait de dizaines de milliards de dollars qui partent juste au Luxembourg, on parle juste du Luxembourg et de compagnies québécoises dans ce cas-là. On a proposé une motion qui conditionnerait les aides de l'État au fait que l'argent ne se retrouve pas dans les paradis fiscaux, le gouvernement l'a refusée. Il y a, aujourd'hui, des... la possibilité de prendre action face à cet argent-là, ce gouvernement-là laisse faire. C'est d'énormes quantités d'argent, largement plus que ce qu'on a besoin pour régler la question de la négociation actuelle. Il y a 1 milliard, aujourd'hui, qui est mis sur la table. Il n'y a pas rien qui n'est conditionnel ni à la question de la crise climatique, de ce qu'on a vu dans ce budget-là, ni à la question des paradis fiscaux. Il y a moyen d'avoir des politiques fiscales qui ne sont pas complaisantes avec les personnes qui ne paient pas leur juste part. Et effectivement sur la...

Journaliste : ...est-ce qu'on devrait baisser à court terme... annuler à court terme... baisse d'impôt pour mieux financer les services publics?

M. Bouazzi : Nous, on pense que cette baisse d'impôt là est injuste, elle est sexiste. Sur le 1,7 milliard de dollars, il y en a plus que 1 milliard qui va aux hommes. Elle est injuste. Il y a le 30 % de la population le moins nantie qui n'a pas eu 1 $ de cette baisse d'impôt. Depuis le début, on pense qu'il y a d'autres mécanismes : bonifier le crédit d'impôt pour solidarité, qui touche à peu près au même nombre de personnes, hein, 3 millions de foyers, mais c'est à partir du bas de l'échelle jusqu'à la classe moyenne, plutôt que de la classe moyenne jusqu'aux personnes les mieux nanties. Évidemment, il y a incapacité de mieux faire les choses. Maintenant, nous, on n'est pas au pouvoir, c'est le gouvernement qui est, aujourd'hui, devant cette crise. On a, je vous rappelle, un système de santé qui ne fonctionne plus, un système d'éducation qui ne fonctionne plus, un système de justice qui ne fonctionne plus. Je veux dire, un moment, il va falloir mettre...

Journaliste : ...annuler la baisse d'impôt. C'est ça, la question de mon collègue, là.

M. Bouazzi : Nous, on pense que... Nous, on serait au pouvoir, ce n'est pas ça qu'on aurait fait, on l'a toujours dit, et puis, oui, effectivement...

Des voix : ...

M. Bouazzi : Oui, bien sûr, bien sûr.

Des voix : ...

M. Bouazzi : S'il y a un choix à faire entre avoir cette baisse d'impôt là et avoir des services publics qui fonctionnent et bien payer les fonctionnaires qui s'occupent de nous, de nos malades et de nos enfants, il est évident pour nous que c'était un mauvais choix, d'autant plus que cette baisse d'impôt là, elle est sexiste et injuste.

Journaliste : Est-ce que de maintenir le cap sur l'équilibre budgétaire 2027-2028 est réaliste, selon vous?

M. Bouazzi : Bien, écoutez, on a vu quand même des pointes d'optimisme à plusieurs égards. Un, sur la croissance, on parle de 0,6 % l'année prochaine. La plupart des économistes, l'économiste en chef de la Banque Nationale, celui de Desjardins aussi, parlent de 0 %. Sur la question de l'inflation, c'est l'inverse, c'est-à-dire que le gouvernement pense que l'inflation va baisser plus vite que les prévisions de la plupart des économistes. On se pose d'ailleurs la question, parce que c'est bien pratique de voir une inflation plus faible dans un moment où on négocie pour expliquer aux gens qu'ils ne perdent pas de pouvoir d'achat, alors qu'ils vont en perdre. Donc, effectivement, il y a... disons qu'il y a des braquettes dans laquelle on est, et puis on peut bien choisir le bon...

Journaliste : ...sur l'équipe budgétaire, est-ce que c'est réaliste de le maintenir...

M. Bouazzi : Bien, il va y avoir des choix à faire. Et puis un des choix qui se profile, c'est la question des coupes, évidemment, c'est la question de l'austérité. Il est réaliste pour un gouvernement, qui est dans la suite logique idéologique du Parti libéral avant lui, d'effectivement se retrouver à faire des coupes dans nos services publics.

Journaliste : ...vous pensez qu'il va arriver?

M. Bouazzi : C'est tout à fait possible. Aujourd'hui, on se retrouve dans une position où, pour juste reconduire les programmes de l'État, on parle de 4 % d'augmentation, et ce n'est pas ce qu'on voit. On voit, dans mes souvenirs, 3 % pour le budget de l'année prochaine qui est budgété. Donc là, je ne parle pas de nos chiffres, je parle de ceux du Trésor et de ce qui a été budgété. Donc, effectivement, on sera à l'affût quand le budget du mois de mars va être devant nous, mais il y a une inquiétude évidente, et surtout qu'on connaît les choix. Et puis la continuité idéologique, encore une fois, par rapport au Parti libéral de M. Couillard.

Des voix : ...

M. Bouazzi : Oui, qu'il y ait des coûts, bien sûr, oui.

Journaliste : Je ne suis pas certaine d'avoir compris votre réponse, tantôt, un gouvernement solidaire rehausserait les impôts?

M. Bouazzi : Bien, la question, c'est : Est-ce qu'il annulerait cette baisse d'impôt là? Cette baisse d'impôt là, elle est sexiste. Sur le 1,7 milliard, il y en a plus que 1 milliard qui va aux hommes. Elle est injuste, sur le 30 % qui est en bas de l'échelle, les plus pauvres, ils ont reçu, pas 100 $, par 20 $, ils ont reçu zéro. C'est des millions de personnes, ça.

Journaliste :  Mais vous ne répondez même pas à la question que, vous-même, vous posez.

M. Bouazzi : Oui, bien sûr. Bien sûr.

Journaliste : Bien sûr, on l'annulerait?

M. Bouazzi : On la remplacerait. On la remplacerait par des bonifications du crédit d'impôt pour solidarité, qui touche à peu près au même nombre de population, mais qui ne ferait pas que les personnes qui accumulent des milliards aujourd'hui ont reçu des baisses d'impôts. C'est évident.

Journaliste : ...choisir entre une baisse d'impôt et les services publics, on choisit les services publics.

M. Bouazzi : 100%.

Journaliste : Ça, ça veut dire que l'argent qu'on a mis en baisses d'impôts irait dans les services publics.

Mme Labrie : C'est ce qu'on aurait fait, comme gouvernement.

M. Bouazzi : Exactement.

Journaliste : ...crédit d'impôt, ça coûte quelque chose aussi, quand même.

M. Bouazzi : Absolument, absolument. D'ailleurs, nous on proposait de le doubler les années où c'est difficile. Parce que, là, ce qu'on fait, c'est qu'on se prive d'argent de manière récurrente à... ce n'est pas... Contrairement au chèque que le gouvernement a donné qui, effectivement, touchait les moins nantis, ce qui est la partie positive de ces chèques-là, cette baisse d'impôt là, elle est récurrente à vie et elle ne touche pas les moins nantis, ça fait qu'il est évident qu'elle est injuste. Elle nous appauvrit.

Journaliste : ...employés de l'État, c'est 8 milliards récurrents par année.

M. Bouazzi : La baisse d'impôt nous appauvrit collectivement et j'aimerais bien que le gouvernement puisse nous expliquer comment il accepte de donner plus d'argent aux hommes et aux femmes, et moins d'argent aux pauvres, et plus d'argent aux riches. Ça lui appartient.

Journaliste : ...aurait eu les moyens de donner plus aux villes pour l'adaptation aux changements climatiques? Parce que, là, elles reçoivent le cinquième de ce qu'elles demandaient.

M. Bouazzi : Sur le...

Journaliste : Les villes demandaient 2 milliards sur cinq ans, là, puis là elles reçoivent un peu moins que 2 milliards... pardon, 2 milliards par année, et là, elles reçoivent 1,8 sur cinq ans, ça fait qu'elles reçoivent à peu près le cinquième de ce qu'elles demandaient.

Mme Labrie : Écoutez, ça, je vais vous donner une réponse qui ressemble un peu à celle que je vous donne pour les services publics. Est-ce qu'on a les moyens de ne pas s'adapter aux changements climatiques? Pour moi, c'est ça, la vraie question qui compte. Vous le savez, à quel point... tout le monde le sait, à quel point ça nous coûte beaucoup plus cher de réagir en situation de crise, quand il y a des catastrophes naturelles qui sont liées avec les changements climatiques, comme, par exemple, des inondations. On ne peut pas se permettre de ne pas investir pour s'adapter aux changements climatiques. Autrement, ça va nous coûter beaucoup plus cher à chaque fois de réagir en situation de catastrophe.

Journaliste : Concernant Adil Charkaoui, en fin de semaine, vous en pensez quoi?

M. Bouazzi : J'en pense que c'est un pyromane dans notre société, que s'il voulait aider les populations palestiniennes... Et d'ailleurs, plus largement, sur les questions de l'islamophobie, c'est quelqu'un qui met plus le feu que quoi que ce soit d'autre dans cette société. Alors, évidemment, je n'ai aucune sympathie pour ce personnage et ce qu'il dit, ça, c'est... voilà ce que j'en pense.

Journaliste : ...quand il fait son discours... à la manifestation en soutien à la Palestine, vous avez quitté juste avant le discours, c'est quoi?

M. Bouazzi : Non, non. On n'était pas à la même manifestation. Moi, j'étais à la manifestation de samedi, je pense...

Journaliste : ...il me semble.

M. Bouazzi : Je ne sais pas. En tout cas, moi, je n'ai pas vu M. Charkaoui aux manifestations. Moi, j'ai été présent. Je ne pense pas qu'il était là.

Journaliste : ...juste pour finir là-dessus, le Parti québécois a laissé entendre que les autorités devraient prendre des mesures parce qu'il, entre autres, outrepasse certaines lois québécoises, là.

M. Bouazzi : S'il y a des lois qui sont dépassées, il est évident qu'il faut qu'il y ait des plaintes. Si le Parti québécois... Oui, je veux dire... plus la sécurité publique, s'il y a... Je ne sais pas s'il y a effectivement matière à plainte, mais c'est sûr que s'il y a des plaintes...

Journaliste : Vous dites : C'est un pyromane, qu'est-ce qu'il fait? Quand vous dites que c'est un pyromane, vous dites qu'il nuit à la cause des Palestiniens?

M. Bouazzi : Bien sûr. Bien sûr. Il sait très, très bien ce qu'il fait, évidemment.

Journaliste : ...je veux savoir.

M. Bouazzi : Bien, un pyromane, il fait en sorte que ça devient un sujet de conversation ici, alors que c'est quelqu'un qui n'a aucun poids dans la société, qui n'a aucun intérêt. C'est sa manière à lui d'exister et ça lui appartient. C'est très dommage, parce qu'effectivement ça ne crée de la... ça ne rassemble pas les gens derrière des causes justes, évidemment, et puis c'est dommage.

Journaliste : Avant vous, les deux autres partis ont dit : On aurait aimé voir de l'aide pour les médias, un fonds pour les médias. Est-ce que... Partagez-vous leur point de vue, avez-vous une proposition?

M. Bouazzi : Oui. Alors, nous, on a une proposition depuis longtemps et on espère vraiment qu'à ce stade-ci... Et d'ailleurs on en est très tristes qu'elle n'ait pas eu plus d'écho avant. D'abord, je tiens à dire que ce qui s'est passé chez Quebecor est absolument désolant. Il y a des centaines de personnes qui vont perdre leurs jobs, pour notre... pour eux, évidemment, et leurs proches, mais pour notre culture québécoise, c'est une véritable catastrophe, vraiment. Et nous, notre proposition, elle est claire : il faut non seulement un fonds, effectivement, pour les médias québécois, mais il faut le remplir à même une taxation proportionnelle au chiffre d'affaires des GAFAM, qui se passent ici, au Québec, qui ne paient...

Journaliste : ...pas.

M. Bouazzi : Ils n'en paient pas, effectivement, oui.

Journaliste : Et ils ne veulent pas payer.

M. Bouazzi : Qu'est-ce que vous voulez dire, ils ne vont pas payer?

Journaliste : Bien, c'est-à-dire, le fédéral leur imposer une loi et ils ne versent pas d'argent, ils ne respectent pas la loi.

M. Bouazzi : Alors, la loi du fédéral est, je ne sais pas quel mot utiliser, très mal fichue, si je peux me permettre d'utiliser ce genre de mot. Actuellement, ces compagnies-là ramassent la TVQ, par exemple. Il est tout à fait raisonnable de penser qu'on peut avoir une taxe spéciale qui se rajoute par-dessus qui fait en sorte qu'ils seront moins concurrentiels en passant sur les questions de publicité, par exemple. Et puis, par ailleurs, bien, ce serait une taxe sur des compagnies qui ne font plus que je ne sais pas combien de milliards par an. Il y a... je dirais, Google, juste au Canada, c'est 4 milliards de dollars de chiffre d'affaires... pas Google, Facebook, 4 milliards de dollars de chiffre d'affaires, il y a largement assez d'argent à chercher pour aider les fonds. C'est terrible qu'on laisse faire des choses pareilles. On ne peut pas vivre en démocratie sans avoir des médias en bonne santé, et, effectivement, ça a un coût social et puis c'est une richesse collective qu'il faut absolument protéger, et ces GAFAM-là détruisent notre culture.

Mme Labrie : Je vais juste ajouter quelque chose là-dessus, d'une perspective régionale, hein, parce que beaucoup de bureaux régionaux ont été coupés avec cette annonce. Les médias régionaux sont déjà extrêmement précaires. Oui, c'est désolant, d'un point de vue démocratique, pour l'ensemble du Québec. Ce l'est encore plus dans les régions, parce qu'avec une petite poignée de journalistes comme ça, ce n'est pas possible, là, de suivre l'actualité politique à tous les paliers de gouvernement. Clairement, là, l'accès à l'information en est durement affecté pour les citoyens. Puis moi, ça m'inquiète énormément parce qu'on ne peut pas avoir une démocratie saine quand on n'a pas accès à l'information. Et, pour ça, ça prend des équipes sur le terrain. Moi, je me désole de voir ce qui se passe, notamment en Estrie, mais ailleurs à travers le Québec aussi avec ces coupes-là.

Journaliste : In English. With the tenth... The food banks network was basically asking for $18 millions for this year, and finaly it looks as if they received the money requested, but when you look further, they're falling short of $8 millions. How do you understand this? What do you make of this?

M. Bouazzi :So, when you see the little star and the text on the bottom, you see that they are just $10 million that are associated, this is terrible, this is an ideological decision. $18 million, I mean, you have to understand that for the companies, as an example for the innovation, there is $1 billion, right, $1 billion on the table, and we're talking about $18 million just for making people eat. One of 10 Quebeckers had actually needed to have access to these food banks. And we didn't find the $8 million we need for them. This is just terrible. And this is ideological, these people just don't feel for... don't understand how they can actually decide they don't find the $8 million. It's hard to find an explanation. For us, it's impossible to explain.

Journaliste : But, Mr. Girard said, we don't have any leeway, we don't have space for more expenses, we'll have to borrow money. He answered this to my colleague when he asked about the offer of the Government for the public sector employees. So, basically do you have an impression that that's it.

We...

M. Bouazzi : For the food...

Journaliste : Is it prudent to act that way or it's cheap?

M. Bouazzi : Yes, for  the food banks, it's totally cheap. It's insensitive and cheap because $8 millions is nothing. I mean, personally, before being here, I was in a project where we used to spend 400 K a week just like two weeks and a half of any IT project going on right now to fix this problem. It's just impossible to understand.

Now, if we talk about the public sector, it is actually a lot of money obviously, and this is serious stuff. Now, we're talking about decisions, political decisions that have to be made and choices... and the choices that have to be made, as an example, you know, we have... So, the question is do we have the money? There is money somewhere. There is some money in the... «les paradis fiscaux»,  paradise fiscal...

Journaliste : Fiscal paradise...

M. Bouazzi : And the Government decided to not go after that money specifically and even he continues to give money to companies that are actually directly linked to these paradises and don't pay their right share. There is also the tax decrease that they did last year.

Journaliste : The income tax reductions.

M. Bouazzi : The income tax deductions.

Journaliste : They should never had done... do that?

M. Bouazzi : No, of course not. They're sexists,  because out of $1.7 billion that are actually distributed, more than $1 billion was going to men, and the other part to women, and then the 30% that is in the bottom income bracket will receive just 0$. And these are the people that suffer more right now, so it's… yes, obviously, we… it's a way to actually make… impoverish the entire society. And our public sector is our richness, we really, really need people to take care of our elders, the sick people, our kids at school. It's not an option, it's a political decision, and right now, they're taking the wrong one, yes.

Journaliste : And housing, at least, they have this project of building new units. But do you have the impression that it's enough? Is it enough, the numbers you saw?

Mme Labrie : The problem is the regime. They are starting in a few years away, we need them to act now for housing crisis, that's what we need to do, use this money now. We wanted 10,000 housing units in the two next years, they are proposing 8,000 in the five next years. And when you look at this, you can see that what they are telling us today about…

Des voix :

Mme Labrie : …homelessness, it's going to arrive only in 2025, they are joking or what? There is a crisis now, we need to act now. The problem is the rhythm of the action. We don't need more money for this, we need to use this money now.

La Modératrice : Merci beaucoup. Thank you.

(Fin à 12 h 10)

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