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(Onze heures quarante-sept minutes)
La Modératrice : Bonjour et
bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire. Prendront la parole de Mme
Christine Labrie, députée de Sherbrooke, Mme Katie Chamberland-Langlois ainsi
que M. Réjean Leclerc, tous les deux de la Fédération de la santé et des
services sociaux de la CSN. Mme Labrie.
Mme Labrie : Merci beaucoup, Camille.
On est ici ce matin parce qu'à ce jour il y a encore 40 000 travailleurs
et surtout travailleuses qui attendent encore d'être payés un salaire juste. On
parle de personnes qui ont déposé, en 2010, une plainte pour l'équité
salariale, plainte qui a été traitée seulement l'année dernière, au moment
duquel le gouvernement avait pris l'engagement de payer ce qui était dû à ces
travailleuses-là au plus tard le 31 octobre. Malheureusement, le
gouvernement a trahi son engagement. La date n'a pas été respectée, et, à ce
jour, 40 000 travailleurs, travailleuses attendent depuis 2010 d'être
payés au salaire juste.
On déposait, ce matin, une pétition signée
par plus de 8000 personnes
en faveur du règlement de ce dossier-là. Là, on est en février, il n'y a encore
aucun sou qui a été versé à ces personnes-là. Plusieurs attendent des paiements
qui peuvent aller jusqu'à des dizaines de milliers de dollars. Ça fait toute
une différence dans la vie de ces personnes-là. Et j'ai questionné la ministre,
ce matin, et malheureusement on ne ressort de là avec aucune information
supplémentaire. La ministre n'est même pas capable de nous donner une date.
Elle est restée hyperévasive. Moi, je trouve que son attitude manque vraiment
de considération, d'empathie pour les 40 000 personnes qui attendent
le versement d'un salaire juste.
Vous savez, il y a des gens qui ont eu le
temps de prendre leur retraite. Il y a des gens qui sont malheureusement décédés
dans l'attente de ce versement-là. Parfois, c'est des successions qui attendent
les montants en question. Donc, que la ministre soit aussi évasive aujourd'hui,
des mois après avoir rompu son engagement, qu'elle soit incapable de fournir
une date pour le paiement de ces... de ces rétroactivités-là, moi, je trouve ça
vraiment odieux. Ça, c'est un scandale, en fait, dont on devrait parler
également, le fait qu'ils soient incapables de respecter l'engagement qui a été
pris l'année dernière. Donc, je cède la parole.
Mme Chamberland-Langlois (Katie) :
Bonjour, je me présente, je suis Katie Chamberland-Langlois, représentante
du personnel de bureau techniciens professionnels de l'administration,
communément appelés catégorie 3, pour la FSSS-CSN. On est ici aujourd'hui pour
dénoncer l'attitude méprisante du gouvernement qui ne respecte pas sa parole.
Quatorze ans après le dépôt de la plainte et un an après la signature, des
milliers de femmes attendent leur versement. Ce qu'on nous répond, c'est que,
oui, on va être payé. On va être payé quand? Mais, en attendant, ces femmes-là
vivent au quotidien des détresses.
Donc, je vais vous... je vais vous citer
quelques exemples de détresse qu'ils peuvent vivre. Comme exemple, on a Lisette.
Lisette, son fils est décédé. Donc, elle attend l'équité de son fils avant de
fermer les comptes de succession. Lisette, elle a 30 ans de service dans
le réseau de la santé, et son fils en avait 25. Il y a des mères
monoparentales, dont Annick, qui doivent se trouver, à 40 ans, un
colocataire pour arriver à ses besoins. Il y a des travailleuses qui font le
choix de se priver de bien manger pour offrir des repas sains à leurs enfants.
C'est inacceptable.
Donc, oui, il y a des conséquences au
quotidien, des conséquences physiques, psychologiques et sociales. Donc, c'est
ça, les conséquences du non-paiement et de l'irresponsabilité du gouvernement.
On attend toujours ces sommes-là, et c'est des milliers de femmes au quotidien
qui vivent cette détresse-là.
Je vais laisser la parole à M. Réjean
Leclerc.
M. Leclerc (Réjean) : Merci.
Vous savez, dans le cadre de la négociation du secteur public ainsi que de
la... je vous dirais, de la façon... les discussions qui ont mené à une entente
sur le maintien de l'équité salariale, on a convenu qu'il y avait des dates à
respecter, mais on a aussi convenu, dans le cadre de la convention collective,
qu'il y avait des bonifications salariales, qu'il y avait des ajustements
salariaux qui étaient prévus. Et le délai qui s'opère aujourd'hui, que même le
gouvernement ne confirme aucune date, bien qu'il ait lui-même convenu de dates,
qu'il n'a pas respectées, bien, ça a un effet sur les femmes, qui sont
majoritairement employées dans le secteur public, mais aussi sur les services,
parce que les conditions de travail permettaient d'améliorer les conditions, et
là, présentement, après avoir signé des ententes, on n'est pas capable de
concrétiser ces conditions de travail. Et malheureusement la façon que le
gouvernement se comporte, en se traînant les pieds et en retardant les
versements, ça a des conséquences concrètes, et, en tant qu'employeur de choix
et voulant humaniser le réseau, c'est un échec lamentable à cette étape-ci.
Et ce que nous constatons également, c'est
que nous vivons en même temps des gels d'embauche au niveau des mêmes catégories
qui attendent leur salaire, qui attendent leur ajustement, mais aussi, ce qu'on
constate, c'est que le gouvernement n'hésite pas... Santé Québec, notamment,
n'hésite pas à faire usage de consultants à l'externe avec des contrats qui
comportent plusieurs millions de dollars de dépenses pour aider Santé Québec à
progresser puis à dorer son image, alors que la base, elle, n'est pas
respectée, c'est-à-dire le respect des employés, qui sont majoritairement des
femmes. Et, en faisant état de ce genre de situation, nous, ce qu'on veut
dénoncer, c'est : Il y a deux poids, deux mesures. Lorsqu'on parle de la
bureaucratie et qu'on dit qu'on a des... de l'argent pour investir dans la
bureaucratie, pour créer Santé Québec, pour investir dans les... dans le secteur
privé de la santé et des services sociaux, on n'est même pas capable de payer
et de respecter les engagements dûment signés à travers le paiement des
rétroactivités, mais aussi le respect des femmes à travers le maintien de
l'équité salariale qui a été convenu.
Donc, aujourd'hui, on remet en question la
parole du gouvernement, on remet en question sa crédibilité, parce que nous
avons accepté de négocier de bonne foi, nous avons convenu d'ententes, et,
après avoir apposé sa signature il y a bientôt un an et que l'entente est
convenue depuis plusieurs années, ce qu'on constate, c'est que le gouvernement
n'est pas capable de respecter sa parole et ça a un impact sur sa crédibilité,
mais également sur la crédibilité du processus de négociation que nous avons observé
de bonne foi.
Donc, nous allons maintenir la pression et
nous allons la maintenir jusqu'à tant que les femmes reçoivent leur dû. Et ce
qu'on doit constater aussi à travers notre intervention et le dépôt de la
pétition, c'est qu'on réclame que les ajustements des taux horaires et les
paiements de rétroactivité s'effectuent immédiatement, qu'on veut que le
gouvernement présente des excuses, c'est la moindre des choses compte tenu de
son comportement et de son obstination à ne pas vouloir payer les rétroactivités
et l'ajustement salarial, mais ce qu'on veut également et surtout, c'est un
mécanisme efficace et permanent pour permettre l'application rapide des
ententes, et ce, de façon pérenne dans le temps, puisqu'on ne veut plus jamais
revivre cette situation, ni nous, en tant que Fédération de la santé et des
services sociaux à la filière CSN, ni, et surtout ni, les travailleuses du
secteur public. Merci.
(Fin à 11 h 54)