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(Quinze heures vingt-quatre minutes)
M. St-Pierre Plamondon : Bonjour.
Donc, on vient tout juste de sortir de la période des questions au salon rouge.
Il vient de se passer quelque chose qui ne doit absolument pas passer sous
silence lorsqu'on veut tenter d'évaluer la sincérité du gouvernement dans l'affaire
SAAQclic.
Donc, le Parti libéral, plus
particulièrement Monsef Derraji, a pris l'initiative de questionner les hauts
dirigeants de la SAAQ pour comprendre si la version des faits maintenue par le
gouvernement, à savoir qu'ils sont victimes de mensonges et de pratiques
dolosives de la part des hauts dirigeants de la SAAQ, la version des faits
également du gouvernement comme quoi eux, ils ne savaient rien, savoir si
finalement cette version tient la route. Et là, on vient de voir le
gouvernement bloquer toute question aux dirigeants de la SAAQ. En d'autres
mots, on veut s'assurer qu'on ne puisse pas répondre à des questions sur qui
savait quoi, qui a quelle responsabilité.
Ça en dit très, très long sur ce qui se
cache dans l'affaire de la SAAQ. Et vous comprendrez que, quand le Parti
québécois émet des réserves sur la commission d'enquête, sur la manière dont le
gouvernement procède sans consulter les oppositions, quand le Parti québécois
rappelle ce qu'on a vécu dans la commission Charbonneau, c'est-à-dire investir
plusieurs millions de dollars pour finalement se rendre compte que les
personnes responsables sur le plan politique, on ne leur pose pas de questions
puis on ne met pas en cause leur responsabilité ministérielle, tout ça est très
inquiétant. Mais là, si on voulait un exemple éclatant que la CAQ n'est pas
sincère et que vraisemblablement sa version des faits, à savoir qu'elle ne
savait rien puis que tout est de la faute de la SAAQ parce qu'ils sont des
menteurs, si c'était vraiment vrai, la version de la CAQ, ils consentiraient à
ce qu'on pose des questions aux dirigeants de la SAAQ, ce qu'ils ont refusé.
Journaliste : Qu'est-ce qu'ils
cherchent à cacher, à votre avis?
M. St-Pierre Plamondon : Ce
que... Ils cherchent à cacher la vérité, c'est-à-dire ce que les dirigeants de
la SAAQ vont probablement venir nous dire, si vraiment on peut les interroger,
c'est qu'ils ont eu plusieurs discussions avec le gouvernement. Donc, ça va
contredire la version officielle comme quoi personne ne savait rien, et puis on
réussi à fragmenter les contrats par magie sans que personne ne s'en rende
compte, puis ça va également peut-être nous éclairer sur comment certaines
décisions ont été prises. Parce qu'à nouveau ce serait très surprenant que le
ministre à l'époque et ensuite le bureau du premier ministre, parce qu'on sait
que son bras droit a été averti, là, tout ça ne tient pas la route. Donc, on
apprendrait la vraie version de l'histoire, et le gouvernement ne veut pas.
Journaliste : Mais là, ils
vont se défendre en disant : Bien, écoutez, il y a déjà une commission d'enquête,
la commission Gallant, qui va... qui va venir poser les mêmes questions. C'est
ce qu'ils vont dire probablement.
M. St-Pierre Plamondon : C'est
ça. Ils vont dire : On veut faire toute la lumière mais suivant nos
propres termes. Mais, quand on a une chance de poser directement la question à
des gens qui ont été impliqués, par magie, ils ne veulent plus qu'on pose de
questions. Puis ils veulent protéger ces gens-là de peur de ce qu'ils vont
répondre.
M. Arseneau : Puis, si je
peux me permettre de rajouter, Paul, c'est qu'on ne peut pas non plus suspendre
les travaux des institutions démocratiques, dont la Commission de l'administration
publique. La Commission de l'administration publique, elle est censée
fonctionner de façon transpartisane. Habituellement, là, on va...
Journaliste : ...c'est la
Commission de l'Assemblée nationale, là.
M. Arseneau : Oui. Mais c'est...
En fait... Oui. O.K. Mais la commission de l'Assemblée nationale, c'est... c'est
un peu la même chose. En fait, c'est... c'est les leaders des différents
partis, je crois que les whips aussi sont... sont présents, mais peu importe. C'est...
Ce que je voulais dire, c'est que la Commission de l'administration publique,
on dit qu'elle a été mal informée ou désinformée sur la réalité des choses. La
Commission de l'Assemblée nationale, si elle a une fonction, c'est bien d'aller
au fond des choses. Mais là, si on suspend ses travaux, c'est comme si on
disait : Bien, on n'aura pas d'études de crédits parce qu'on sait qu'il y
a eu des dépassements de coûts sur le projet SAAQclic ou encore dans le dossier
numérique, et puis on va toutes suspendre les instances où on peut demander des
comptes à la CAQ. Ça ne fonctionne pas.
M. St-Pierre Plamondon : Pensons-y
deux secondes, là. C'est la version des faits du gouvernement, à savoir qu'ils
se sont fait berner par la SAAQ et qu'ils ne savaient rien. Si tout ça était
vrai, les premiers qui insisteraient pour qu'on défende l'Assemblée nationale
contre des gestionnaires frauduleux à la SAAQ, les premiers, ça devrait être la
CAQ pour démontrer qu'ils sont victimes, pour démontrer qu'ils ont dit la
vérité. Mais ils font tout pour ne pas qu'on pose de questions à ces gens-là.
Donc, c'est très, très clair, à mon avis, ce qui est en train de se passer.
Journaliste : En fait, ils ne
veulent pas que les élus posent des questions directement. Ils craignent les
questions des élus, les questions des députés parce qu'elles sont...
M. St-Pierre Plamondon : Ils
craignent les réponses des dirigeants de la SAAQ, qui, une fois confrontés à
des questions, ne pourront pas mentir puis inventer une histoire. Et
clairement, ce qu'ils auront à dire n'a rien à voir avec la version officielle
du gouvernement. Ça me semble évident. Sinon, les premiers qui voudraient le
témoignage des dirigeants de la SAAQ, les premiers qui voudraient protéger l'Assemblée
nationale contre des dirigeants mensongers dangereux pour l'Assemblée, ça
devrait être la CAQ, mais vous voyez, là, qu'est-ce qui arrive.
M. Arseneau : Merci.
(Fin à 15 h 29)