Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures)
M. Arseneau : Bonjour, tout
le monde. Vous savez, la modernisation du projet... le projet de modernisation
de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont est devenu le symbole de l'incurie du
gouvernement, son incapacité à planifier correctement des projets d'infrastructure.
Puis, en même temps, on voit, à travers cet exemple-là, l'effondrement du
système de santé sous la CAQ.
Mais ce qu'on veut mentionner aujourd'hui,
c'est que même si le gouvernement a tenté de dire : Bien, on fait des
choix, c'est soit Montréal, soit les autres projets d'hôpitaux, puis
essentiellement d'essayer de diviser les Québécois sur ces enjeux-là, on s'aperçoit
aujourd'hui, grâce à un sondage qui a été mené par la Chambre de commerce de l'Est
de Montréal, que ce sont les Québécois, ce sont une majorité de Québécois, à
hauteur de 79 %, qui sont d'avis que le gouvernement Legault doit
accélérer le projet de modernisation et d'agrandissement du Centre hospitalier
de l'Est de Montréal. C'est un sondage, donc, qui a été fait pour l'ensemble du
Québec... dans l'ensemble du Québec. Ce qui démontre donc l'importance de cet
hôpital-là non seulement pour l'Est de Montréal, mais pour l'ensemble de la
région et pour le Québec tout entier.
Aujourd'hui, d'ailleurs, je vais
mentionner qu'il y aura le lancement de la Coalition HMR, composée de la
Chambre de commerce de l'Est, mais également la fondation de HMR, les
travailleurs, plusieurs ont signé également une pétition pour soutenir la
coalition. J'en fais partie. Il y a d'autres députés qui l'ont fait aussi, mes
collègues. Donc, on souhaite que le projet... et on demande au gouvernement
qu'il trouve les moyens de faire démarrer le projet, qui est fin prêt, le plus
rapidement possible.
M. Bérubé : Merci, cher
collègue. Commission Gallant, les trois formations d'opposition évoquent qu'on
ne peut pas continuer ainsi. C'est une première dans l'histoire des commissions
d'enquête. Trois formations qui représentent, dans l'électorat, présentement,
les deux tiers de l'électorat, qui indiquent que c'est un choix mal avisé. Tout
entêtement du gouvernement à poursuivre dans ce sens ou au juge Gallant de
rester portera préjudice à tout l'exercice des commissions d'enquête pour
l'avenir. C'est quelque chose de très sérieux que je veux communiquer ce matin.
La commission Charbonneau était très
controversée, puis parfois la CAQ s'amuse à rappeler ça aux libéraux, mais je
veux quand même leur dire qu'il n'y a pas eu de débat sur le choix de France
Charbonneau... oui, c'est ça. Donc, tout le monde... c'est ça, tout le monde
était d'accord pour le départ. Il faut que ce soit un départ où les gens ont
confiance puis qu'il n'y ait pas de doute de la part de l'ensemble des
participants.
Donc, trois formations politiques qui
arrivent aux mêmes conclusions. On ne s'est pas parlé, on a fait notre propre
analyse puis on trouve que ça n'a pas de sens. Donc, la bonne chose à faire,
c'est d'avoir un bon départ, commencer avec une nouvelle personne, et là les
liens s'accumulent, ils ont été évoqués dans plusieurs médias, on reçoit
d'autres informations, je vous l'ai dit hier, qui minent... qui minent
l'exercice.
Autre élément que je veux vous
communiquer : cet après-midi, je serai à Victoriaville pour rencontrer le
monde agricole. Il y aura une élection partielle, nécessairement, en 2025. On
s'y prépare, on va échanger sur les grands enjeux, notamment la gestion de
l'offre, qui doit être un enjeu important dans le cadre de cette élection
fédérale, mais qui va être un enjeu aussi au quotidien. À l'Assemblée
nationale, il faut que les partis fassent la promotion de la gestion de
l'offre. Voilà.
Journaliste : ...demandez,
c'est que le prochain commissaire soit choisi par l'ensemble des parlementaires
ou...
M. Bérubé : Consultation.
S'il y avait eu la consultation au départ...
Journaliste : ...commissaire,
là, c'est comme s'il allait y en avoir un, mais ce n'était pas...
M. Bérubé : C'est
souhaitable, selon nous. Si on avait été consultés dès le départ, on aurait dit
non. Alors, ça aurait réglé l'affaire, puis là on aurait trouvé quelqu'un qui
fait consensus. Puis il y a tellement de juges que je suis convaincu qu'on
aurait trouvé quelqu'un qui fait consensus.
Journaliste : ...un vote aux
deux tiers, là, comme on fait pour la nomination, par exemple, d'un commissaire
à l'UPAC?
M. Bérubé : Oui, ça peut ça,
mais ça peut être une consultation où, là, on réalise que tout le monde est
d'accord puis on procède.
M. Arseneau : Comme hier, le
commissaire au...
M. Bérubé : Oui, le
commissaire au bien-être. Le gouvernement a choisi de ne pas nous consulter, et
je me demande si ce n'est pas planifié.
Journaliste : Dans quel sens?
Dans quel sens?
M. Bérubé : C'est ce commissaire
qu'ils voulaient.
Journaliste : Pourquoi?
M. Bérubé : Parce que le
gouvernement a bien confiance en lui.
Journaliste
: Allez
plus loin dans votre réflexion.
M. Bérubé : Vous m'avez
compris.
Journaliste : Non, mais moi,
j'ai compris, mais les gens qui écoutent n'ont pas compris. Qu'est-ce que vous
sous-entendez?
M. Bérubé : La présidente du
Conseil du trésor a des liens professionnels qui portent atteinte à la
confiance, dans le sens qu'il ne doit pas y avoir d'apparence... Et c'est comme
ça régulièrement dans les causes en justice.
Journaliste : ...que vous
avancez, là, quand vous dites que le gouvernement a confiance en lui, vous
laissez entendre...
M. Bérubé : Ils ont confiance
en lui, on n'a pas confiance en lui. C'est assez clair.
Journaliste : Mais vous
pensez que M.... que le juge Gallant va épargner la CAQ?
M. Bérubé : Il ne pourra pas
travailler sereinement, dans les circonstances, avec...
Journaliste : Vous pensez
qu'il va épargner Mme LeBel?
M. Bérubé : Il y a apparence,
je dirais, réelle, de la part du public puis de la part de trois formations
politiques. Je dis les choses telles qu'elles sont.
Journaliste : Non, mais vous
dites... Est-ce que vous sous-entendez que les dés sont pipés d'avance?
M. Bérubé : Ce n'est pas le
bon choix de commissaire, on l'a dit.
Journaliste : Mais est-ce que
c'est pour la question d'apparence seulement ou c'est vraiment... vous craignez
qu'il ne puisse pas... qu'il ne fasse pas son travail comme il faut?
M. Bérubé : On veut une
totale indépendance du gouvernement, on ne veut pas qu'il y ait de lien. On
veut vraiment que ce ne soit pas un enjeu de discuter du commissaire. L'enjeu,
c'est de s'assurer qu'on puisse faire le travail puis arriver aux conclusions
qui s'imposent pour le projet principal, qui est de trouver qu'est-ce qui est
arrivé avec l'argent. C'est ça qui devrait être la discussion.
Journaliste : D'après vous,
est-ce que Mme LeBel aurait dû exprimer un malaise avec le choix du
commissaire?
M. Bérubé : Manifestement,
elle n'en a pas. Elle accepte ce choix.
Journaliste : Alors,
qu'est-ce qu'on fait, là? Vous suggérez, encore une fois, qu'il se récuse
complètement?
M. Bérubé : Idéalement, oui,
mais ça fait plusieurs fois qu'on en parle, puis...
Journaliste : Ça n'arrivera
pas, là, visiblement, parce que M. Legault, hier...
M. Bérubé : Ça devrait
arriver. Il faudrait que ça arrive.
Journaliste : Parce que M.
Legault, hier, a réitéré sa confiance au...
M. Bérubé : Là, il y a trois
formations politiques... Je réitère le cas de la commission sous les libéraux.
Toutes les formations politiques étant d'accord, il n'y avait pas de débat
là-dessus. Pourquoi il y en a un, présentement?
Journaliste
: ...c'est
déjà plombé, là?
Journaliste : M. Bérubé, le
débat, là, porte depuis des semaines sur le problème de l'apparence de conflit
d'intérêts. Là, ce matin, vous allez plus loin, vous remettez en l'intégrité du
juge Gallant.
M.
Bérubé
: Non.
Journaliste
: Parce que
vous laissez entendre qu'il pourrait protéger son amei Mme LeBel...
M. Bérubé : Non, bien, je
vous corrige... je vous corrige, ce n'est pas ce que je dis.
Journaliste : M. St-Pierre
Plamondon, hier, a dit que c'était cousu en blanc.
M. Bérubé : Ce que je vous
dis, c'est qu'il y a des liens qui ne devraient pas exister. Je ne devrais pas
être capable, moi, d'identifier les liens entre des acteurs principaux du
gouvernement du Québec et un juge. C'est juste ça que je dis. Je vous corrige
sur votre impression.
Journaliste : Vous dites que
vous avez entendu de nouvelles informations.
M. Bérubé : On nous informe
comme on informe le Parti libéral et Québec solidaire présentement.
Journaliste : ...par exemple?
M. Bérubé : Bien, je... on va
aller vérifier pour être sûr que c'est sérieux.
Journaliste : Vous dites
qu'il y a d'autres liens qui n'ont pas encore été rapportés...
M. Bérubé : C'est ce que je
vous dis.
Journaliste : ...qui sont
venus à vos oreilles, et que vous allez révéler dans les prochains jours?
M. Bérubé : À vérifier, à
vérifier.
Journaliste : Pourquoi M.
Gallant s'accroche, vous pensez?
M. Bérubé : Je ne sais pas.
Vous comprendrez qu'on ne va pas... on ne va pas le contacter là-dessus. Il a
été nommé. Et je pense qu'il a accordé une entrevue depuis le début. Il a fait
une intervention, je l'ai... je l'ai regardé avec attention, mais ce n'est pas
l'idéal. L'idéal, ce serait que la commission commence avec beaucoup de...
beaucoup d'emphase sur comment on trouve la vérité, pas sur l'enjeu de la
nomination. C'est un malaise pour tout le monde. Je veux dire, Québec solidaire
s'est rallié, Parti libéral, Parti québécois, ce n'est pas l'idéal. Idéalement,
tous les... toutes les formations politiques se disent : On y va puis puis
on va regarder ce que ça va donner.
Journaliste : Mais sachant
les liens qu'on connaît maintenant, là, entre Mme LeBel, M. Gallant, et puis
d'autres... d'autres membres également de la commission, si vous, on vous
demandait d'aller témoigner devant cette commission-là, est-ce que vous iriez?
M.
Bérubé
: À
quel titre?
Journaliste : Bien, à titre
de député. Il y a des élus qui vont être... qui vont être invités. Si, vous, on
vous demandait d'aller témoigner devant cette commission-là, à savoir si vous
avez vu des choses, ou etc., est-ce que vous iriez?
M. Bérubé : Bien sûr, bien
sûr, absolument.
Journaliste : Donc, vous
feriez confiance...
M. Bérubé : ...dans quelle
situation...
Journaliste : Bien non, mais
c'est parce que...
M. Bérubé : Ce n'est pas
idéal, la situation actuelle. Je veux dire, vous la comprenez très bien, vous
l'avez écrit, vous l'avez commenté. On a un débat sur la nomination du
commissaire. Idéalement, on ne devrait pas en avoir. On l'a... on l'a
manifesté. On est obligé de le redire. On aimerait mieux parler d'autre chose.
On s'était préparé pour d'autres choses, mais il faut le dire ce matin, c'est
un enjeu.
Journaliste : ...le manque de
confiance, vous iriez quand même témoigner devant lui?
M. Bérubé : On participe aux
institutions, mais est-ce qu'on peut faire mieux? Oui, on pourrait avoir un
autre commissaire. Il y a d'autres juges, hein, au Québec.
Journaliste : ...est-ce qu'il
doit commencer le 24 ou carrément...
M. Bérubé : Une fois que j'ai
exprimé ça, si le gouvernement du Québec s'entête, on comprendra que c'est
davantage lui qu'il faut blâmer, pas le juge Gallant. Pourquoi le gouvernement
du Québec se dit...
Journaliste : ...M. Bérubé,
là, vous dites...
M. Bérubé : C'est vous qui
dites ça. Je n'ai jamais... je n'ai jamais dit ça.
Journaliste : ...en bout de
ligne, quand il va présenter son rapport...
M. Bérubé : Je n'ai jamais
dit ça.
Journaliste
: Non, mais
vous allez dire quoi...
M. Bérubé : Est-ce que vous
convenez que je n'ai jamais dit ça?
Journaliste : Je conviens,
mais ça sous-entend qu'avec ce que vous dites depuis plusieurs semaines que le
rapport pour vous ne vaut rien.
M. Bérubé : Ça, c'est vous
qui dites ça encore une fois.
Journaliste : Il va valoir
quelque chose?
M. Bérubé : Laissez-moi dire
mes choses, puis faites... faites vos affirmations.
Journaliste : ...
M. Bérubé : Ce n'est pas une
question, c'est une supposition. Le Parti québécois trouve que c'est
problématique. Le Parti libéral trouve que c'est problématique. Québec
solidaire trouve que c'est problématique. Puis pas mal de monde trouve que
c'est problématique. Est-ce qu'on peut corriger ça? Une fois qu'on l'a dit, le
gouvernement est libre de ses choix, mais je trouve qu'il porte flanc à ce
genre de réflexion. Je veux dire, ce n'est pas exagéré de le dire.
Journaliste : Hier, M.
Legault a dit, à la période des questions, que, s'il n'était pas satisfait du
rapport Gallant, que, là, peut-être qu'il déclencherait et qu'il permettrait à
la Commission de l'Assemblée nationale d'enquêter sur la question d'outrage au
Parlement. Qu'est-ce que... Qu'est-ce que vous pensez de ce commentaire-là?
Est-ce que c'est... premièrement, est-ce que c'est une question d'être
satisfait ou pas satisfait, puis...
M. Arseneau : Bien,
franchement, ça n'a pas de bon sens. Ce que le premier ministre a dit, c'est
qu'on ne peut plus parler à l'Assemblée nationale librement de ce dossier-là.
Les institutions ne peuvent plus jouer leur rôle parce qu'on a décidé de nommer
une commission dans les conditions que vous connaissez. Alors, aujourd'hui, on
suspendrait les travaux, pourquoi pas la période de questions, tant qu'à y
être, et puis dire : Bien, on va attendre les conclusions du juge Gallant,
qu'on a nommé dans les conditions où les partis d'opposition n'étaient pas tout
à fait d'accord pour les raisons qu'on vient d'expliquer. La Commission de
l'Assemblée nationale doit faire son travail indépendamment de la commission
indépendante. Ce sont des rôles qui sont différents et complémentaires. La
Commission de l'administration publique, dit-on, a été flouée. Bien, il faut
aller au bout de l'exercice, et on ne peut pas se fier sur une commission
indépendante pour juger des institutions du gouvernement du Québec, à savoir...
ou de l'Assemblée nationale, si elles ont été flouées ou non.
Journaliste : Quand il évoque
cette possibilité-là, M. Legault, est-ce que vous le croyez? Pensez-vous que ça
puisse arriver qu'on ait une enquête de la Commissin de l'Assemblée nationale
après la commission Gallant? Pensez-vous que c'est vrai?
M. Arseneau : Je dirais que
le gouvernement est passé maître dans l'art de repousser à plus tard, de
pelleter en avant les problèmes. Et c'est exactement ce qu'il fait dans ce
dossier-là. Il fait ça pour le budget, il fait ça pour la santé, il fait ça
pour l'environnement. Là, il le fait dans un scandale caquiste qui est avéré.
Il a même hier remis en question les informations et les révélations de la
Vérificatrice générale en disant : Qui a parlé de 1,1 milliard de
dépenses? Donc, il remet même en question le gaspillage de fonds publics dont
tout le monde convient. Alors, vous voyez à quel point il veut réinventer la
réalité.
Journaliste : Question
technique. Est-ce que les enquêteurs peuvent venir mettre leur nez dans les
affaires de la CAQ? Est-ce que Me Gallant peut... Est-ce que, donc, M. Pigeon,
directeur des enquêtes, peut décider de venir faire enquête sur ce qui s'est
passé à la Commission de l'administration publique?
M. Arseneau : C'est une
excellente question. Mais la séparation des pouvoirs à cet égard... C'est une
question qui est embêtante. Mais je dirais qu'a priori, comme le dit mon
collègue, il a beaucoup plus d'expérience que moi, on n'a jamais vu, là, les
forces policières ou judiciaires, je crois, en tout cas, là, aller, disons, se
mêler des affaires de l'Assemblée nationale.
Journaliste : ...la
Commission de l'Assemblée nationale, on ne fera jamais la lumière sur cet
aspect-là, à moins que...
M. Bérubé : À moins qu'on
vote.
M. Arseneau : Mais, c'est ça,
ça appartient à la Commission de l'Assemblée nationale ou de l'administration
publique.
Journaliste : ...de convoquer
les membres de la CAP, sans venir chercher de l'information directement à la
CAP.
M. Bérubé : À vérifier, parce
que là...
Journaliste : ...hier, que ce
soit M. Derraji ou les autres partis d'opposition, vous dites : C'est deux
choses différentes, c'est complémentaire, tout ça, mais... Puis donc la CAQ
dit : Non, non, Me Gallant a tous les pouvoirs d'agir.
Journaliste : Est-ce que vous
invoquez la séparation de pouvoirs?
M. Arseneau : Bien, moi, je
pense qu'il faut... Aujourd'hui, ce qu'on dit, c'est que, oui, effectivement,
les commissions de l'Assemblée nationale sont souveraines et, si elles ont le
désir de rencontrer des intervenants, il y a un pouvoir qui leur est dévolu, de
pouvoir les entendre, et on parle même de possibilité de contraindre des témoins.
Alors, de se fier à une autre commission pour faire ce travail-là... En tout
cas, il y a une vérification à faire.
Journaliste : Parce que la
question a été posée à M. Derraji, la semaine passée aussi, qui n'était pas...
un peu comme vous, pas tout à fait certain. Mais on comprend effectivement que
la commission Gallant a plusieurs pouvoirs, mais la question c'est :
Est-ce qu'on peut évoquer une immunité parlementaire parlementaire, une
souveraineté parlementaire...
M. Bérubé : J'aurais envie de
vous référer au secrétaire général de l'Assemblée nationale pour ces
questions-là, parce qu'en 18 ans je n'ai jamais vu un cas comme ça. Je ne
veux pas vous donner de mauvaises réponses, donc, j'aimerais vous référer à
l'Assemblée sur les pouvoirs. Est-ce que les parlementaires... C'est bien
embêtant.
Journaliste : Mais les
parlementaires ont l'immunité.
M. Bérubé : Vérifions... Moi,
je vais faire des vérifications de mon côté, humblement, là, avec l'Assemblée.
C'est une question très technique, mais importante en même temps.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous pensez du fait... aux dépassements de coûts, M. Legault qui remet en
question les dépassements de coûts, le 500 millions, là, le 1,1 milliard.
Qu'est-ce que vous pensez du fait qu'il dit que M. Ducharme, il dit que c'est
faux, qu'il prenne la parole de M. Ducharme pour dire... pour affirmer que...
pour remettre en question ces dépassements de coûts?
M. Arseneau : Mais, moi, je
vous dire tel que je le pense, là, il y a un glissement dangereux vers ce qu'on
appelle, ailleurs, les faits alternatifs. Lorsqu'on a vu que le gouvernement
était sous pression et qu'on a indiqué la porte à Éric Caire, il n'y a personne
qui a mis en doute les chiffres qui étaient avancés par la Vérificatrice
générale. Au contraire, le gouvernement s'est scandalisé, juste avant, qu'il
avait été floué, souvenez-vous des déclarations de M. Bonnardel en Chambre. Et
là, quelques semaines plus tard, c'est comme si on revenait à la case
départ : Y a-t-il véritablement eu un scandale avec SAAQclic? Y a-t-il un
fiasco? Quels sont les chiffres? Est-ce qu'on peut valider ça? Donc, on a là un
retour en arrière majeur sur ce qui repose pourtant sur des données fiables et
vérifiées. Ce qu'on veut, c'est en savoir davantage, pas nier les faits qu'on a
déjà devant nous. C'est quand même aberrant.
Journaliste : ... je serais
curieux. France Charbonneau, à l'époque, vous vous en souvenez, M. Bérubé,
est-ce que les autres partis ont été consultés lorsqu'elle a été choisie?
M. Bérubé : Assurément, il
n'y a pas eu de débat sur sa nomination. On la connaissait de la lutte aux
motards. Qui était le leader à l'époque? Je vais faire une vérification... je
dirais, Stéphane Bédard, mais je ne suis pas sûr. Je ne pourrais pas vous
confirmer, mais je vous reviens assurément là-dessus.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais.
Journaliste :
What's the new... the new ask on the...
on the SAAQclic commission affair today?
M. Arseneau :
The new what?
Journaliste :
Ask, your new demand.
M. Arseneau :
Whether we are asking more?
Journaliste :
...you're asking for today?
M. Arseneau :
Well, we're asking the Premier to
recognize that we have facts that prove that we have... we're stuck with one of
the most important scandals when it comes to wasting public funds, public
money, and that we need to go deep into the situation to find out how it
happened and who's responsible for it. So that means that it's absolutely
unacceptable that the Premier yesterday would not recognize that there was up
to $1,2 billion dollars that was put into this program that doesn't, still
today, doesn't work the way it should. Plus, you know, to recognize that the
three political parties have doubts on the choice of the commissioner to lead
the investigation and to find a truth.
Journaliste :
Mr. Arseneau, yesterday, Saskatchewan
launched a new campaign to try to attract doctors from the States, trying to
take advantage of uncertainty from Donald Trump's anti-science sentiment, etc.
They think they could use that to be attractive to American doctors. I mean,
obviously here there's a clear language barrier, but do you think that's
something the government should be looking into?
M. Arseneau :
No, I don't think we're at that point
now. We've got lots of doctors. We just need to get the conditions organized so
they can, you know, operate and exercise their profession to the, you know, the
optimal level. And right now, we know, if we have a long list of surgeries, for
example, to be performed and that we don't have, you know, the... It's not that
we don't have the doctors, it's we don't have the teams to support them right
now. And, you know, the system doesn't work the way it should, but I don't
think American doctors would be of any help at this point in time.
Journaliste :
What do you think about the slogan, the
new slogan of the local government for this new two-week campaign to encourage
Quebeckers to support industries here, businesses, to shop local. En
accent québécois, on ne se Trump pas.
Mme Gentilcore : But
yeah, very good joke. I think... We think it's fair enough,
you know, in the context I think it's fine. Of course, we strongly believe in
buying Québec and we think that the government should buy Québec first too in
all the, you know, all the fields. But we think it's «de bonne guerre», that
slogan. So, we think it's fine.
M. Arseneau : Je passe
en français. En fait, je pense que c'est important de le dire, la campagne
actuelle du gouvernement, c'est bien, la sensibilisation, mais le gouvernement
devrait d'abord donner l'exemple. Et c'est ce qu'on a demandé depuis des mois, en
fait, et des années. Souvenez-vous, bon, évidemment de l'échec du panier bleu,
mais d'Amazon. On a demandé, et Pascal était porteur de cette... de cette
motion-là, on veut développer des parcs éoliens, puis on n'est pas capables de
convaincre le gouvernement d'acheter localement, d'encourager les
manufacturiers du Québec. Alors, aujourd'hui, il y a quelque chose qui est
contradictoire dans la campagne gouvernementale où on dit : Bien, voyez,
chers citoyens, vous devez acheter québécois, mais il ne le fait pas lui-même,
il ne donne pas l'exemple à tous égards.
Journaliste :
So, it's not enough. Like the Legault
government is not enough setting the example.
M. Arseneau :
Yeah. The government has to give the
example in all of his, you know, contracts. And I could add to the topic. All
of the contracts that we're... that we've been giving to computer companies
when it comes to SAAQclic, when it comes to the health... the health...
those... what is it called, the «santé numérique», you know, there... there
were companies, Québec companies, that could do the job, but they chose large
American firms.
Journaliste :
...the example, but in this context,
with yesterday's Trump U-turn with tariffs, even though the situation will not
change in Canada, is it a good sense of humour? Is it good touch?
M. Arseneau :
Oh, yeah. It's tongue-in-cheek, you
know, campaign. And I don't think it is something that we criticize per se, but
we have to look at the larger picture, and the Government should, on top of this
campaign, give the example, a strong example that the Government will encourage
local companies in all sorts of fields.
Journaliste :
Juste... en français, là-dessus... on n'a pas allumé. Vous dites : Le gouvernement
ne donne pas l'exemple, hein, c'est ça?
M. Arseneau : Bien, je pense
que je viens de le dire, mais vas-y.
M.
Bérubé
: Les
centres d'acquisitions gouvernementaux, on a démontré que, dans chacune des
régions, d'abord, on n'achetait pas régionalement. Ensuite, à l'échelle québécoise...
les composantes d'éoliennes, c'est un exemple très concret, les derniers parcs
éoliens, on achète en Asie ou en Europe. Souvenez-vous de tous les achats chez
Amazon révélés l'automne dernier avec les cartes de crédit des ministères.
Donc, c'est un autre exemple.
Donc, on peut démontrer que quand le
gouvernement aura fait tous les efforts nécessaires, bien, c'est plus simple
ensuite de demander... Et on l'invite à réviser à nouveau qu'est-ce qu'il
achète aux États-Unis qu'il serait capable d'acheter au Québec à des prix
compétitifs. Alors, je suis convaincu que toute personne qui a une offre à
faire a envie de venir présenter ses produits ou ses services. On a beaucoup de
talents puis on a beaucoup à offrir.
Le Modérateur
: On va
prendre une dernière en anglais, mais très rapidement.
Journaliste :
I just want to follow up on a French
question that was asked in response to Legault saying : We can investigate
the commission if the results aren't satisfactory.
Des voix :
...
M. Arseneau : So, your question, precisely, is...
Journaliste :
We can investigate the commission if
the results aren't satisfactory.
M. Arseneau :
No, we don't believe that's a credible
answer. You know, we believe that the commission that was put in place is
problematic when it comes to naming Judge Gallant. We have already said it.
But, now that Mr. Legault is saying that, basically, we have no right to
question the Government, we have no right for the commissions like... such as
«la Commission de l'Assemblée nationale to investigate on whether or not they
were fooled, I think the work that we are doing daily at the National Assembly
has to continue. To which extent will Premier Legault go in saying that we
cannot find out anything more when it comes to this scandal? Will he want to
suspend the question period? That makes no sense.
And obviously, obviously, Mr.
Legault has something to hide. That's the bottom line. The reason why he is
trying to divert attention and saying that he's not even sure... I mean, no one
in Québec believes that he's not even sure that the fiasco was worth $1.2 billion.
Journaliste :
...what do you think he's hiding?
M. Arseneau : I think he's hiding the fact that they knew what was going on. We
have already got, you know, a certain number of indications that they knew more
than what they are willing to say. That's why we needed a commission. But,
right now, they feel very comfortable that the commission will do their work,
you know, in such a way that they may... that we may not go to the bottom of
it.
Le Modérateur
:Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 25)