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Point de presse de M. Haroun Bouazzi, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de cybersécurité et du numérique

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Tuesday, April 22, 2025, 12 h 35

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures trente-quatre minutes)

M. Bouazzi : Bien, bon matin. On est ici aujourd'hui pour alerter la population québécoise sur une situation qui est très grave, en fait. C'est que le gouvernement, ça fait déjà maintenant plusieurs jours en commission parlementaire et ça continuait aujourd'hui, n'est pas prêt à se donner comme ligne directrice que les données personnelles des Québécoises et Québécois soient hébergées dans des infrastructures qui ne soient pas assujetties à des législations étrangères.

Ça fait que, pour être clair, actuellement, pour le projet de loi n° 82, dans l'identité numérique des Québécoises et Québécois, évidemment, il y a toutes sortes de données terriblement personnelles. Le gouvernement, d'ailleurs, a refusé de fermer la porte à l'enregistrement de données biométriques. Ça, ça inclut la couleur de la rétine, par exemple, ou le visage, ou les empreintes digitales, donc des données qui ne changeront jamais, contrairement à un mot de passe, par exemple, ou d'autres informations. Et, pour une raison qui nous semble totalement irresponsable, refuse de se donner, comme ligne directrice, d'héberger ces données-là dans des endroits qui ne sont pas assujettis à des législations étrangères, dont, bien sûr, le Cloud Act.

Faut-il rappeler que les Américains, sous la première élection de Trump, ont passé une loi qui permet au gouvernement américain d'accéder aux données personnelles d'individus, qui sont stockées dans des serveurs qui appartiennent à des compagnies américaines? Que les serveurs soient au Québec, dans des centres d'Amazon et de Microsoft, pour ne pas les nommer, ou aux États-Unis, ça ne change rien, ils ont droit d'y avoir accès, sans prévenir ni l'individu ni le gouvernement du pays où ils prennent les données. Dans un contexte où le président américain, par la répétition de l'annexion du Canada... on peut bien penser que les données personnelles des Québécoises et Québécois sont une question de souveraineté nationale, de sécurité nationale. Et, pour nous, il est très, très important que ce gouvernement-là recule, parce que c'était déjà irresponsable avant, mais on ne le savait pas. Maintenant, on ne peut pas dire qu'on n'est pas au courant et il va falloir que l'amendement que nous proposons soit adopté.

Journaliste : Est-ce que vous pourriez être un petit peu plus précis sur ce que vous... Quand vous dites que le gouvernement doit reculer, c'est-à-dire?

M. Bouazzi : Donc, actuellement, le gouvernement ne se donne aucune balise, donc il a le droit de stocker... et d'ailleurs c'est ce qu'il fait allègrement jusqu'à maintenant... de stocker des données personnelles des Québécoises et Québécois sur des serveurs d'Amazon ou de Microsoft. Et donc le gouvernement des États-Unis pourrait... et peut-être a déjà eu accès à des données personnelles de Québécoises et de Québécois. Il n'a pas l'obligation d'en informer ni les personnes ni les gouvernements, et donc on ne le saura jamais. Il faut que ceci s'arrête, et il ne faut surtout pas augmenter la situation dans le cas qui nous intéresse, dans le cas de l'identité numérique des Québécoises et Québécois.

Journaliste : Donc, pour que ce soit stocké au Québec, ça prend des clouds québécois, selon vous?

M. Bouazzi : Exactement. Ça prend des infrastructures souveraines. C'est par... c'est par là où tout le monde va, là. Déjà, on était un peu un train en retard, parce que ça fait déjà quelque temps que les gens se posent des questions sur les questions de sécurité associées aux données qu'on met dans le cloud. Moi, dans l'industrie dans laquelle j'étais avant, il y a des grandes banques suisses, par exemple, qui n'ont jamais voulu mettre leurs données dans des clouds, probablement pour des questions d'évitement fiscal, au minimum, mais parce qu'évidemment ce n'est pas des infrastructures sécuritaires. Ça fait déjà plusieurs années que les gouvernements se posent la question, l'Union européenne étant largement en avance sur nous là-dessus.

Mais là, depuis l'arrivée de Trump, il semble assez évident, devant une tendance impérialiste assumée, qu'il serait totalement irresponsable d'accepter qu'un gouvernement étranger quel qu'il soit, et celui, évidemment, de Trump, n'est vraiment pas exception... ne fait pas exception à ça, puisse avoir accès aux données personnelles des Québécoises et Québécois. Ça ne prend pas grand-chose, en tout respect. Il y a des choses plus compliquées dans la vie, là. Celle-là, elle est plutôt simple, parce que, bien, c'est une énorme base de données de 9 millions de personnes. Vous savez, ce n'est pas immense, là, dans la vie des données, là.

Journaliste : J'aimerais avoir votre impression... excusez, je change de sujet, mais j'aimerais avoir votre impression sur ce que Mme Ruba Ghazal a dit, mercredi, lors de son discours avec Jean-Luc Mélenchon sur la droite, l'extrême droite, et plus particulièrement sur le gouvernement Legault, qui met tout sur le dos de l'immigration.

M. Bouazzi : Bien, elle n'a pas dit que ça. Je pense, c'est un très bon discours de...

Journaliste : ...je vous demande votre réaction là-dessus.

M. Bouazzi : Bien, je pense que c'est un très, très bon discours que Mme Ghazal a fait, et je pense qu'il a été très bien accueilli par les solidaires.

Journaliste : Est-ce que vous trouvez qu'il y a des rapprochements entre ce que vous, vous avez dit qui avait provoqué polémique et ce qu'elle a dit?

M. Bouazzi : C'est sûr qu'on a des styles terriblement différents. Dans les faits, on l'avait dit à l'époque et on le redit aujourd'hui, c'est que l'instrumentalisation des immigrants à tous azimuts est quelque chose d'irresponsable politiquement. Et, là-dessus, on a toujours, tous et toutes, été d'accord.

Journaliste : Considérant le traitement différencié, est-ce que vous trouvez que c'est un deux poids, deux mesures?

M. Bouazzi : Moi, ça ne m'intéresse pas, honnêtement. La vérité... Ce qui est important, c'est vraiment le fond des choses, et, sur le fond, ce qu'elle a dit était important.

Journaliste : Merci.

(Fin à 12 h 40)

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