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Point de presse de M. Frédéric Beauchemin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances, et Mme Madwa-Nika Cadet, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’emploi

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Wednesday, April 23, 2025, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures)

M. Beauchemin : Alors, bonjour, tout le monde. Merci d'être ici ce matin. Je vais revenir un peu sur ce qu'on a entendu hier dans le salon rouge à propos, là, de la perspective du gouvernement face à la décote. On a entendu hier un gouvernement qui disait que, finalement, ce n'était peut-être pas si grave que ça, un gouvernement qui voulait se comparer, donc, parce qu'il y en a d'autres qui se font décoter, donc on devrait se consoler. Écoutez, on leur a laissé un avantage compétitif indéniable. Ce gouvernement-là a dilapidé l'avantage compétitif qu'on avait. C'est inconcevable d'être irresponsable à ce point.

Aujourd'hui, on va déposer une motion, la motion du mercredi, justement où est-ce qu'on va vouloir discuter pendant 2 heures de temps avec le gouvernement de tous les faits et gestes qui nous ont amenés à cette décote-là puis d'essayer de comprendre exactement pourquoi ce gouvernement-là a été aussi irresponsable avec nos finances publiques. Ce gouvernement-là a niaisé pendant deux ans de temps avant de déposer un plan de retour à l'équilibre budgétaire qui n'était pas crédible, un budget qui était caduc le jour même. Et ça a pris la décote de S&P pour que le ministre des Finances se réveille puis retourne faire ses devoirs. Ça fait que vous savez... Puis moi, je trouve ça un petit peu désolant. Honnêtement, là, je trouve ça inacceptable et improfessionnel. J'exige que François Legault aille visiter les agences de crédit à New York avec son ministre des Finances, qu'il soit transparent par la suite en faisant un point de presse, en expliquant ce qui est des résultats de cette rencontre-là, qu'il nous parle du plan de retour à l'équilibre accéléré qu'il aura donc présenté aux agences. Moi, je veux qu'il fasse un point de presse suivant ces rencontres-là, puis qu'il le fasse... et qu'il n'attende pas au mois de novembre. En 2014, je fais remarquer que Carlos Leitão et le premier ministre Couillard ont été voir des agences de crédit et ils ont été transparents le jour même. Donc, je m'attends à la même chose. On ne peut plus croire ce gouvernement-là. On a besoin de transparence, et c'est ça qu'on devrait faire. Merci beaucoup.

Mme Cadet : Merci. Merci, Fred. Pendant ce temps-là, au Québec, il y a 5 millions, près de 5 millions de Québécois qui sont inquiets. Ce matin, on a appris que les médecins de famille craignent que Québec veuille désinscrire des millions de patients. Mon collègue André Fortin ne pouvait pas être là avec nous aujourd'hui, mais c'est important pour nous de transmettre, donc, ce message-là, que c'est absolument inacceptable. Vous l'avez entendu en octobre dernier, lorsque ce message avait été lancé dans l'univers, bien, nous, comme Parti libéral du Québec, on s'était choqués de cette situation-là. Mais là ce qu'on a appris ce matin, c'est que ce n'était peut-être pas un ballon d'essai du ministre de la Santé. Aujourd'hui, là, on est en train, donc, de nous dire que les patients du Québec, il y a près de 5 millions de Québécois qui sont essentiellement comme des pastilles de SAQ. Ça n'a absolument pas de bon sens.

Puis moi, je veux vous rappeler que le travail d'un médecin de famille, c'est de faire de la prévention. On a cet article-là ce matin, puis on en a un autre qui nous parle des listes d'attente qui s'allongent dans nos hôpitaux. Alors, ce qu'on comprend, là, c'est que les patients qui sont suivis par leur médecin de famille, bien, ça va nous permettre... Donc, ce que ça nous permet au quotidien, c'est de détecter des situations qui ne se retrouvent pas aux urgences par la suite. Ce n'est pas parce que ça va bien aujourd'hui pour un patient que ça ne risque pas d'aller mal par la suite. Donc, on a besoin que ces patients-là demeurent inscrits. Puis, en fait, l'objectif, c'est de faire en sorte que plus de Québécois soient pris en charge. Si le gouvernement nous dit ça ce matin, là, c'est qu'il accepte que les patients aujourd'hui aient moins de services. Puis il n'y a aucun gagnant là-dedans, là. Il y a... Les médecins de famille, vous l'avez bien lu ce matin, ils nous disent : Nous, ce n'est pas nous qui allons faire ça, là, ce n'est pas nous qui allons faire une classification des patients, là, selon leur ordre, là, de vulnérabilité, là, on n'est pas prêts à faire ça, ce n'est pas notre travail. Mais surtout, comme je dis, il n'y a pas de gagnant là-dedans, il y a surtout un gouvernement, là, le gouvernement de la CAQ qui abdique de ses responsabilités. Puis, pour nous, c'est inacceptable.

Journaliste : ...dans ce cas-là, il n'y a pas suffisamment de médecins de famille pour prendre en charge tous les...

Mme Cadet : Bien, regardez, nous, ce qu'ils ont dû vous dire aujourd'hui, là, c'est exactement ce que la FMOQ est en train de dénoncer, c'est que ce n'est absolument pas le... ce système-là de dire : O.K. Regardez comment est-ce qu'on va classer les patients. Ça ne va pas nous amener à avoir plus de patients pris en charge, tu sais. Votre question, c'est de savoir, bien, comment est-ce qu'on s'assure qu'il y ait plus de médecins, que plus de patients soient suivis? Bien, ce n'est certainement pas de cette manière-là que ça va arriver. Ce qu'on dit, puis on le répète depuis toujours, c'est beaucoup plus, donc, bien, une meilleure structure, une meilleure... de meilleurs investissements en santé. Puis ce qu'on a vu, c'est que Santé Québec, qui nous... qui a été déposé à travers le projet de loi n° 15, là, en décembre l'année passée, qui a été déposé sous bâillon puis adopté sous bâillon, bien, ça ne permet pas au système de santé d'être plus efficace. Ça ne permet certainement pas à plus de patients d'être suivis par un médecin de famille.

Journaliste : Pensez-vous qu'il y a une façon peut-être de trouver une solution pour que les patients vulnérables soient pris en charge de façon prioritaire?

Mme Cadet : Oui, certainement. Puis je laisserai mon collègue André Fortin développer là-dessus, là, bien sûr, mais ce qu'on comprend, c'est que cette méthode-là, c'est de l'improvisation. C'est certainement... Ce n'est certainement pas comme ça qu'on va parvenir à avoir plus de patients pris en charge.

Journaliste : ...est-ce qu'on sort les cellules de l'école?

Mme Cadet : Oui. Bien, moi, je suis sur la commission spéciale, donc, sur les écrans. Normalement, habituellement, le mercredi matin, comme ça, on est en séance de travail, puis au cours de l'automne dernier, puis au cours du printemps, ce qu'on a entendu, là, tous les groupes qui sont venus, là, sans exception ou presque, là, sont venus nous dire qu'il faut sortir les cellulaires de l'école. Moi, je suis allé dans mes écoles, je suis allé la semaine passée dans deux de mes écoles secondaires pendant notre semaine de circonscription, puis les profs, c'est aussi ce qu'ils nous disaient. On est rendus là. Évidemment, c'est sûr que les ados, les élèves, ce n'est pas toujours très... Ce n'est pas toujours très agréable d'entendre ça. Mais pour en avoir visité, parce que la commission, elle a fait des tournées dans des écoles, puis moi, j'en ai visité cet automne, puis particulièrement, moi, je me rappelle d'une école qui... des jeunes nous disaient : Bien, c'est sûr que nous, on a chialé il y a deux ou trois ans — parce que cette école-là l'avait déjà mis en place — mais aujourd'hui, on est contents, nous, comme jeunes de cinquième secondaire, on est contents d'avoir ces moments-là d'échange avec nos amis, de ne pas avoir des écrans. Parce qu'ils ont grandi là-dedans. Donc, oui, moi, en tant que maman, je trouve ça important.

Journaliste : ...une charge supplémentaire sur les professeurs, c'est-à-dire qu'on va devoir jouer à la police en disant : Vous n'avez pas le droit d'avoir votre cellulaire sur les terrains de l'école. Est-ce que... Est-ce que c'est le bon moment pour interdire les cellulaires?

Mme Cadet : Bien, écoutez, je pense qu'il y a... En premier lieu, je pense qu'il n'y en a jamais, de bon ou de mauvais moments pour une politique comme celle-là. Le meilleur moment, c'est toujours le plus tôt possible, hein, quand on parle de protection. Comme je vous l'ai dit, tous les groupes qui sont venus. Qu'on nous parle donc des médecins de famille, des omnipatriciens, de tous ceux qui oeuvrent en santé publique puis, évidemment, ceux aussi qui oeuvrent auprès des jeunes, auprès... dans nos écoles, bien, ils sont venus nous dire : C'est déjà de la gestion en ce moment, les cells, là. Tu sais, à l'extérieur des classes, bien, on est déjà en train de jouer un petit peu à la police avec ça. Donc, ce n'est pas une charge supplémentaire.

Évidemment, nous, ce qu'on a dit dans la recommandation qui a été déposée puis révélée publiquement hier, bien, d'abord, c'est la question de l'usage, mais aussi que les modalités d'application vont être déterminées par... bien, par les conseils d'établissement, par les équipes-écoles. Donc, évidemment, chaque école aura la flexibilité de gérer ça de la manière qui soit... qui lui convient et qui est la plus pratique selon son milieu. Une petite école, ça ne se gère pas comme une très grosse école.

Journaliste : La Fédération des comités de parents hier... et disait qu'ils étaient... bien, oui, ils accueillaient ça avec... j'allais dire optimiste, là... c'était positif.

Mme Cadet : Oui. Que tout ce qui est bon pour nos enfants, c'est ça, qu'ils vont l'accueillir, oui, oui.

Journaliste : Oui, c'est ça, mais ils craignaient que ça pousse les enfants, par exemple les jeunes qui veulent absolument utiliser leur téléphone, à sortir du... comment dire, du cadre...

Mme Cadet : Du terrain de l'école, oui.

Journaliste : ...du terrain de l'école pour aller utiliser le téléphone puis que ça puisse amener d'autres problèmes. Il y avait un bémol à ce niveau-là.

Mme Cadet : Oui. Bien sûr, chaque école a sa réalité puis... bien... Puis, encore une fois, tu sais, dans notre tournée, tu sais, nous, on a eu... on a visité des écoles en milieu urbain puis en milieu rural, puis, en milieu rural, on disait... bien, on nous parlait d'accès à la nature, tu sais, donc, de... d'autres environnements dans lesquels ils disaient : Bien, O.K. Bien, nous, c'est ce à quoi on... quand... Notre surutilisation des écrans, là, on la substituerait par ça. Donc, ce que c'est sûr que cette réalité-là, elle n'est pas vécue pareil par tout le monde. Ça fait que chacune des écoles va le gérer.

Je comprends que ce qui a été évoqué par la Fédération des comités de parents hier, c'était une situation qui se... qu'on retrouverait plus en milieu urbain, là. Je me rappelle, moi-même, quand on était à l'école... quand j'étais à l'école à Montréal, école secondaire, bien, quand on a enlevé la malbouffe dans les écoles, bien, on était plusieurs à se rendre au Petit Québec, qui n'était pas trop loin pareil. Donc, c'est sûr que c'est... on s'entend, on est avec des adolescents. Mais ici, ce qu'on envoie, c'est un message qui est clair, c'est un signal qui est clair, tu sais, aux équipes-écoles. Puis, tu sais, au final, là, moi, je ne suis pas sûre qu'à moins 20 dehors l'hiver, là, avec les élèves, ils vont se retrouver l'autre bord de la rue, là, je pense qu'ils vont rester à l'école. Puis c'est aussi... c'est aussi une question, tu sais, de s'assurer que les écoles, tu sais, offrent du soutien supplémentaire. Tu sais, il y en a, des activités parascolaires qui se font déjà. Ça fait que les élèves, ils... À un moment donné, il va y avoir une adaptation. Mais ce que je vois aussi, puis, pour... encore une fois, pour avoir visité des écoles la semaine passée, j'étais avec une classe de deuxième secondaire... Ça fait qu'eux, ils n'ont jamais eu des écoles... les cells dans la classe. Puis c'est la génération pour laquelle c'est déjà normal de vivre cette situation-là. Donc, je pense que, dans quelques années, ceux qui vont entrer en première secondaire, ça va être normal.

Journaliste : Pourquoi vous pensez que le ministre Drainville, là-dessus, souffle le chaud et le froid? Parce qu'hier il avait le rapport, puis vous sembliez le dire, là, vous êtes sur la commission, là, tout le monde est d'accord, tout le monde veut aller de l'avant, puis hier il disait : Je vais lire le rapport, j'ai un préjugé favorable.

Mme Cadet : Bien, je pense que c'est... Écoutez, je pense que vous lui...

Journaliste : ...selon vous?

Mme Cadet : Bien, vous lui poserez la question, mais ce que...

Journaliste : Non, mais vous, c'est quoi, votre impression? Vous, vous êtes d'accord.

Mme Cadet : Bien, c'est ça, mon impression, c'est que, bon, probablement qu'il regarde un peu comment est-ce qu'il va implanter ça dans le réseau. Évidemment, donc, nous, on fait cette recommandation, libre au gouvernement de l'adopter dans son intégralité ou non par la suite. Mais ce que j'entends, c'est qu'il a un préjugé favorable, puis, comme je l'ai dit, c'était... l'ensemble de la commission est très favorable, y compris les députés du gouvernement.

Journaliste : Hier, M. Drainville, en commission parlementaire, là, sur la laïcité, là, il a dit : Il n'y aura pas d'accommodement pour le ramadan, par exemple, pour les fêtes religieuses. Qu'est-ce que vous en pensez?

Mme Cadet : Écoutez, bien, je pense que, sur le... pour le p.l. 94, donc, on va analyser chacune des dispositions à sa face même puis on aura l'occasion de poser plus de questions, là, sur celles-ci, là. Ça, c'était notamment, donc, sur tout ce qui relève, donc, de l'accommodement lié aux examens, là, et pas autre chose. C'est certain qu'il nous faut un cadre rigoureux. Maintenant, sur ce point précis, on aura l'occasion de l'aborder en commission un peu plus tard puis de poser les questions qui s'imposent au ministre.

Journaliste : Mais est-ce qu'il n'y a pas deux poids, deux mesures en disant, par exemple : Pour certaines régions, il n'y aura pas de... il n'y aura pas de passe-droit puis il n'y aura pas d'accommodement, alors qu'au Québec, bien, là, on sort du congé pascal, là, puis, bien, juste qu'à preuve du contraire, lundi, tous les élèves étaient en congé pascal, puis à Noël, c'est un peu la même chose aussi? C'est comme s'il y avait... Est-ce que... Est-ce que la religion catholique est plus culturelle, finalement, que religieuse jusqu'à un certain point? Il semble y avoir deux poids, deux mesures.

Mme Cadet : Bien, ce sont des questions intéressantes, mais, si je reviens sur le point précis des examens, là, tu sais, d'une part, c'est sûr qu'il nous faut un certain cadre à l'intérieur de nos écoles, il nous faut une certaine uniformité, mais surtout, moi, je pense que chaque école, chaque équipe-école, chaque centre de services scolaire est capable de se gérer en fonction de sa réalité.

Ce qu'on comprend, c'est que ça, c'est une réalité qui existe, qui est probablement plus présente dans certains centres de services scolaires que d'autres. Puis les gens savent se gérer. Ça fait qu'il y a une question aussi, là, de cette autonomie-là. Puis hier, en commission, ce qu'on a aussi beaucoup entendu, là, c'est... des groupes, surtout hier après-midi, qui sont tous venus dénoncer les pouvoirs concentrés dans les mains du ministre. Donc, l'article 12, là, du projet de loi, là, qui concentre beaucoup de pouvoirs dans les mains du ministre, les gens se disent : Dans le projet loi 40, là, nous, on était défavorable à ça, nous, on est en faveur de notre autonomie, puis cette autonomie-là, bien, nous, on va toujours la défendre au Parti libéral du Québec.

Journaliste : Mais vous parlez beaucoup des groupes qui s'opposent... mais aussi de plus en plus de groupes qui sont favorables, et même qui demandent à ce que le projet de loi aille plus loin. Est-ce que votre réflexion a évolué à ce sujet-là?

Mme Cadet : Bien, écoutez...

Journaliste : ...

Mme Cadet : Bien, écoutez, c'est sûr que... Bon, j'ai bien vu... Puis vous l'avez... Vous avez suivi les commissions. Donc, il y a certains groupes qui ont effectivement demandé ce qu'on retrouve dans les médias ce matin, donc, l'extension, donc, de l'interdiction du port des signes religieux au cégep et aux garderies. Évidemment, donc, ça ne relève pas du ministre de l'Éducation, donc ça ne relève pas de moi comme porte-parole en matière d'éducation.

C'est certain que, bon, d'une part, nous, au Parti libéral du Québec, donc, je pense qu'on va toujours être en cohérence. On l'a dit lors du débat sur la loi 21, lors de la précédente législature, on l'a redit lors du dépôt du projet loi 94, c'est certain que ce ce cadre-là, pour nous, donc, non, on ne fait pas cette association-là entre prosélytisme et... association directe entre prosélytisme et port de signes religieux.

Maintenant, sur les dispositions qui se trouvent au projet de loi, on aura l'occasion de les débattre en commission parlementaire, mais surtout ce que... Puis je veux revenir, parce que, là, vous dites : Il y a cet article aussi, là... c'est une chose que les groupes sont venus nous dire en commission. Mais, moi, de lire ce matin que le ministre Roberge se dit : Bien, moi, je suis interpelé par ça, je suis intéressé par le... par ça. Ce matin, nous, on est venu vous parler de santé puis de la décote du Québec. On a passé la session à parler de SAAQclic, on a vu la débâcle de Northvolt. On voit qu'est-ce qui se passe à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, là, puis la grande priorité du gouvernement, là, le gouvernement ne répond pas à ces questions-là, on l'a dit, le ministre... le premier ministre n'était pas en Chambre pour répondre à nos questions sur le plan des finances du Québec, il y a une semaine et demie, pour faire une annonce de 5 millions de dollars sur les... Mais pendant ce temps-là, le gouvernement se dit : Bien, notre priorité des priorités, là, c'est de parler de laïcité dans les CPE puis les cégeps. Nous, on pense que ce que nous, on vous avance aujourd'hui en point de presse, c'est ça, les priorités.

Journaliste : Donc, ils font diversion...

M. Beauchemin : Oui.

Mme Cadet : Bien...

Journaliste : ...

M. Beauchemin : Bien, écoutez, c'est clair. Dans la vie de tous les gens, là, aujourd'hui, ce qui va faire qu'on va probablement avoir à payer plus cher pour nos impôts, payer plus cher pour l'intérêt, c'est la décote du Québec. C'est la priorité numéro un économique du Québec actuellement. Le gouvernement... Écoutez, ce n'est pas si grave que ça, passez, il n'y a rien à voir. Les autres provinces vont sr faire décoter, on est tous en train de tomber dans le même... dans la même «swamp» tout le monde. Là, ce n'est pas la fin du monde, blablabla, mais la réalité, c'est que c'est superimportant. Pas de plan crédible pour retourner à l'équilibre budgétaire. On demande...

Des voix : ...

M. Beauchemin : Pardon?

Journaliste : ...que M. Legault aille à New York comme vous le demandez? Qu'est-ce... est-ce que ça va être un poids différent que le premier ministre se présente?

M. Beauchemin : Bien, il faut qu'on ait une crédibilité. Je pense que c'est important que le premier ministre soit présent lors de ces rencontres-là.

Journaliste : ...

M. Beauchemin : Pardon?

Journaliste : Le ministre des Finances n'a pas de la crédibilité, parce que, là, il rencontre des investisseurs du Québec dans les prochaines semaines, Paris, Londres, New York, s'en va rencontrer les agences au mois de mai. Ce n'est pas suffisant?

M. Beauchemin : Bien, je pense que tout le monde est d'accord. Eric Girard, actuellement, là, exécute les commandes du patron. C'est le patron qu'il faut qu'il soit convaincu, là. Ça fait que le patron doit se promener puis entendre c'est quoi, le son de cloche. Puis le son de cloche, là, c'est que ça ne va pas bien. Puis les investisseurs aujourd'hui veulent comprendre qu'est-ce que ce gouvernement-là va faire pour un retour à l'équilibre budgétaire crédible.

Journaliste : Mais hier, là, M. Legault et M. Girard ont dit que, jusqu'à maintenant, la décote n'avait aucun impact sur les taux d'intérêt parce qu'on a émis des obligations hier puis que, finalement, il n'y a pas eu d'impact sur le taux d'intérêt. Alors, vous ne croyez pas ça qu'il n'y a pas d'impact direct?

M. Beauchemin : Bien, les marchés, c'est un mécanisme pour escompter ce qui s'en vient. Donc, les marchés ont escompté, l'an passé, le fait qu'il y avait une décote qui s'en venait. DBRS l'avait dit, tout le monde avait pris ça en note. Les professionnels qui transigent les obligations le voyaient de façon régulière. Ce n'est pas pour rien qu'on est passé de moins deux points de base par rapport à l'Ontario pour se financer il y a 10 ans à plus trois points de base pour se financer dans 10 ans. C'est énorme. C'est un changement de paradigme, c'est un mouvement de plaque tectonique dans le marché obligataire, des mouvements comme ça. Ça fait que je pense que ça, là, le marché a donc bougé. Et il y a... là, hier, maintenant, c'est comme... c'est annoncé, ils s'attendent à ce qu'il y en ait probablement d'autres. Le marché va s'adapter en fonction aussi de l'offre d'obligations. Il y a un paquet de phénomènes qui fait en sorte que le marché va accepter ou pas, mais ça faisait des semaines que le gouvernement du Québec n'avait pas émis d'obligation. Le marché est plus régulièrement nourri, si je peux dire, d'obligations que, quand on sèvre le marché pendant trois semaines, évidemment, le marché va répondre avec un peu plus d'appétit. C'est ça qui est arrivé hier.

Journaliste : M. Legault doit aller vendre son plan ou doit aller entendre les investisseurs...

M. Beauchemin : Bien, c'est une...

Journaliste : ...

M. Beauchemin : Oui, c'est une combinaison des deux. Il doit être crédible dans son plan de retour à l'équilibre budgétaire. Il doit justifier ses décisions, puis ça, il doit le faire de façon très franche et directe.

En fait, en bout de piste, là, ce qu'on veut avoir, nous autres, ici, c'est de la transparence, parce que là, actuellement, on perd confiance dans les paroles du premier ministre, on perd confiance dans les paroles du ministre des Finances. C'est un enjeu de crédibilité. Pour régler cet enjeu-là, il faut arriver avec un plan qui, lui, est crédible. Puis on doit être transparent, pas dire comme ce que j'ai entendu hier : On va peut-être revenir à la mise à jour économique avec un plan de retour à l'équilibre budgétaire. Coudon, c'est maintenant qu'on doit faire ça, c'est aujourd'hui que ça se passe. Ça fait que je ne comprends pas le retard.

Journaliste : Juste un mot sur les manifestations ce matin devant l'Assemblée nationale. Est-ce que les syndicats ont raison de s'inquiéter par rapport...

Mme Cadet : Bien, écoutez, nous, vous nous avez entendus en commission parlementaire, vous avez suivi, puis aussi, donc, on a eu l'occasion de faire l'adoption du principe du projet de loi n° 89. Donc, le Parti libéral du Québec, nous sommes en faveur du principe du projet de loi n° 89. Maintenant, nous aurons l'occasion, donc, de déposer des amendements, des aménagements pour nous assurer que le contenu, les dispositions mêmes du projet de loi respectent les décisions des tribunaux. Comme vous le savez, la Cour suprême, donc, en 2005, est constitutionnée du droit de grève. Donc, c'est essentiellement dit que le droit de grève était une composante, donc, de la liberté d'association prévue à l'article... de la charte.

Maintenant, ce qu'il faut nous assurer, une fois que ce droit-là est constitutionnalisé, bien, quand on veut l'encadrer, bien, il faut le faire, donc, d'une manière qui est saine et qui est la moins limitative possible, la moins encombrante possible. Et c'est ce que nous, nous assurons que ce soit fait. Mais, pour nous, le projet de loi n° 89, dans son essence, donc, donne un levier à tout gouvernement de pouvoir protéger la population dans des circonstances très exceptionnelles. Il faut que ça demeure très exceptionnel parce qu'évidemment la liberté d'association, c'est la règle générale.

Journaliste : Juste un petit mot, par curiosité, en terminant, les funérailles du pape François, Martine Biron nous a dit qu'elle allait assister aux funérailles du pape François. Pour un gouvernement d'État qui se dit laïc, est-ce que de dépenser des fonds publics comme ça, pour assister à ces funérailles... Martine Biron disait notamment hier que c'est parce que c'est une religion adoptée par une majorité de Québécois, que ça fait partie de notre histoire au Québec. Avez-vous un malaise?

Mme Cadet : Bien, c'est sûr, je pense, le gouvernement doit être cohérent dans ce qu'il nous avance. Ici, évidemment, on s'entend, le pape François, donc, c'est une figure importante du milieu culturel dans le monde occidental. C'est une chose, donc, d'aller, donc, se déplacer, d'aller à ses funérailles. Mais je pense que, dans l'ensemble de son discours sur la laïcité, le gouvernement devrait faire preuve de beaucoup plus de cohérence. Ça, c'est une incohérence.

La Modératrice : En anglais.

Journaliste : On cellphones in schools, the idea of banning them, what are your thoughts on the commission's recommendation?

Mme Cadet : ...the commissions. And, for us, it was very clear from all the companies that came into the hearings in the fall and in the spring, that everybody or almost everybody thinks that it's a good idea. I've also visited some schools and the schools themselves, the teachers, the directions, the principals, they all think that this is the time to be able to do something like this. They are in general ready for this type of accommodations. We also know that private schools in general, like, it's 99% of them, like, have already implemented something like this. So, a lot of schools are already used to such policy. So, we think that this is from what we've heard from experts, from actual experts, we think that this is a good policy. This is why we recommended it to the Government. So, that Minister Drainville can actually emits a decree, «un décret». Now... we also want to know... we want to make sure that, in terms of accommodations, that for child... children with specific needs, with specialized needs like being able to be accommodated of this policy.

And all the schools will have the flexibility to implement such a policy depending on their own realities. And it's really about the usage rate. So, the parents will be able to contact their kids after school, like, we want to make sure that the way that we drafted this, that they didn't prevent this communication after school, but during the school hours, during the lunch break, the cafeteria. These moments outside of the classes, we thought that this was very important to implement.

Journaliste : And on the religious symbols now, we're hearing talk about of expanding bans to CEGEPs, maybe even banning public prayer. What do you think would be too far?

Mme Cadet : Well, what we think is that the government should actually really focus on real priorities. Like we... this morning, like we came together, like my colleague and I, to talk to you about health care. Like five millions of Quebeckers are really worried about like maybe not having a family doctor anymore. We're talking about how like the… there's the «décote»...

M. Beauchemin : S&P's downgrade.

Mme Cadet : The S&P's downgrade. Thank you. And these are true priorities because they affect the health of the Quebeckers and the pockets of the Quebeckers as well. So, to have a government like, this morning, after everything that we've talked about this semester, out of the blue, waking up and telling us: You know what, we think that this would be a great idea to extend these... this policy to ban religious symbols to both daycares and cégeps. We do not think that this is what Quebeckers care about this morning. Like they're looking at this does downgrade and thinking: Well, like what... Like how this will affect my pockets? how this will affect my reality as a citizen? And this is not something that affects them.

Journaliste : What do you make of the... in Radio-Canada about the family doctors and the priority or prioritizing certain vulnerable patients? What does... what do the Liberals think about that?

Mme Cadet : Well, for us, this is absolutely unacceptable. We already said it in October. So, my colleague André Fortin, at a time, when it was like, we call it «ballon d'essai», it was just dropped in the ocean, we said: No, this is absolutely unacceptable. And today what we hear is that this might actually not have been just a rumor, that the government might be really thinking about this. And we want to tell the government that they cannot abdicate from their own responsibilities. They have the responsibility to make sure that more Quebeckers are covered, and more Quebeckers have a family doctor. And make... and creating this classification, as if patients were a wine from the SAQ. This is not something that we accept as a political party. This is not something that the doctors, the family doctors accept themselves. So, in Radio-Canada, we definitely hear that the doctors do not agree with such a push from the government. And there are five million of Quebeckers who are definitely worried about that and do not agree with this policy.

Journaliste : Can you repeat that? What did you say about if you are yellow, orange, or green?

Mme Cadet : So, Quebeckers are not... are not wines from the SAQ.

Journaliste : What do you mean?

Mme Cadet : So, I mean... so, like, the... like the «pastilles», like... So, we know that there's this system of classification that we all know, like, for from the SAQ, and we say like: OK, like, this is your color, so depending on your... on your... if you're red, yellow, green, this means that you're not a priority, you're medium priority or, OK, like, this one, like, we're really going to take you in charge. This is not how we're going to have a better coverage of patients with a family doctor. So, this system of classification is... it's a false good idea.

Journaliste : Well, if you don't have enough family doctors or they're not taking enough patients and you have vulnerable people that do not have a family doctor, what do you do?

Mme Cadet : Well, I want to say... So, family doctor, we know, like, what's the role of a family doctor? Is making sure to do, like, preventative health care, right? Services. And what we saw, and I really like the examples that we saw in the article this morning, when doctors were saying: Well, I see this patient and today they might look like they're not vulnerable, but because we've had all of these follow-ups, I can see that something is wrong, which is not something that we would be able to see in general. And what happens when someone is not followed by a family doctor in general and doesn't have access to this type of preventative care, well, they end up in the emergency rooms. And the other... there's another article that tells us that emergency rooms are completely overcrowded. So, what do we do? So, we want to make sure that we have more people who are definitely followed. And having this system where, OK, we're just going to remove your family doctor, your doctor, the person that you follow, the person that you have a relationship of trust with. This is not something that would help the healthcare system in general. It will actually make it worse, because if you have all these people who were followed and, out of the blue, just don't have this type of a follow-up with their doctors, certainly we will end up with more people in the emergency rooms, with more people who are not... who are not like followed on a regular basis. And this is not like... this is not what the government like should be about, like the... when the government tells us that, OK, we're fine with letting... making sure that you're... you let go of your family doctor, the government... la CAQ is telling to the population that they are OK with them having less services. Merci.

(Fin à 8 h 25)

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